Hello,

Voici mon chapitre avec introduction de plusieurs éléments important...

Sinon je suis désolée pour le retard de ce chapitre mais en ce moment je fais des travaux chez moi donc ça été un peu compliqué.

Bonne lecture,

Bisous


Chapitre 40 : Retrouvailles

Un oiseau toqua du bout du bec à la fenêtre de la salle de classe située au-dessus de l'Eléphant Assoiffé. Piotr qui lançait des pétards dans le feu de cheminée à ce moment-là, se leva paresseusement pour ouvrir au volatile. C'était le même journal chaque jour, venu tout spécialement de Moscou pour lui. L'aube rouge, dont le nom était un pied-de-nez à l'aristocratie et plus particulièrement au Romanov qui dirigeait les sorciers soviétiques d'une main de fer. L'aube rouge, cela se voulait révolutionnaire. C'était une promesse. Ceci dit, c'était la seule feuille de chou qui ne soit pas uniquement constituée de propagande que Piotr avait trouvée.

Les gros titres du jour étaient accompagnés d'une photographie qui pinça le cœur du garçon qui resserra l'étau formé par l'angoisse qui s'était logée dans sa gorge. "La junte militaire de Jérusalem soutient les forces révolutionnaires soviétiques." La photo opposait le visage des révolutionnaires Sacha Oulianov et sa clique à l'impératrice de Russie, Anna Romanov.

Sa mère.

Jérusalem était l'ancien fief du pouvoir central des sorciers, jusqu'à la mort du roi Utred au début des années soixante. La junte militaire avait repris le pouvoir par la suite et tous les États sorciers s'étaient désunis. Les militaires représentaient toujours un danger, certes moins puissant que le Jérusalem à la grande époque mais ils n'étaient pas à négliger. En voyant la première de couverture du journal, Piotr avait peur pour ses frères et sa sœur. Il avait peur qu'un assassin trouve un chemin jusqu'à eux dans l'espoir de déstabiliser le pouvoir en place. A quatorze ans, Piotr se sentait impuissant aussi loin de sa famille, en colère aussi. Parfois sa colère lui faisait peur comme lorsque l'envie lui prenait de trouver ce Oulianov et de lui régler son compte à coup couteau comme c'était le cas maintenant. En voyant la photographie de cet homme s'agiter sous son nez, Piotr vit rouge et jeta le journal dans le feu. Il commença à faire les cent pas, il voulait agir. Non, plus que ça. Il DEVAIT agir. Prendre les révolutionnaires de court avant qu'ils ne prennent le pouvoir.

Un moment après l'adolescent passa la tête par la porte et cria dans le couloir,

"-Григорий! Идите сюда!" (Grigori, vient ici)

Après seulement quelques minutes son camarade arriva. Grigori, son fidèle ami ou serviteur; Piotr ne savait plus très bien. L'adolescent avait conservé un peu de lucidité quant à la véritable raison de la présence de l'autre garçon sur le territoire anglais. C'était très probablement le palais qui l'avait envoyé autant pour le surveiller que pour le protéger. Même si sa mère l'avait expulsé de la maison elle voulait garder un œil sur lui, à moins que ce ne soit sa tante qui l'ai engagé.

"-Je veux que tu retournes à Moscou." Annonça le plus jeune.

"-Pourquoi? Il y a un problème Piotr?

-Trouve un homme de confiance, arme le et ordonne lui de tuer Oulianov. Paie-le après. Où tue-le, comme tu veux." Ordonna le garçon avec un sérieux qui glaçait le sang.

"-Tu plaisantes? Dis-moi que tu plaisantes? Tu ne peux pas tuer un homme juste comme ça.

-Eh bien, pourquoi pas?! Il veut tuer ma famille, je prends les devants. Voilà tout.

-Je ne ferais pas une chose pareille." Murmura Grigori consterné. Il balançait la tête droite à gauche comme un muppet cassé. Piotr entra dans une rage folle en voyant qu'il n'était pas pris au sérieux, alors il prit une table de cours qu'il lança contre le mur le plus près, ce qui coupa net Grigori.

Le cracmol récupéra le pied de la table pour verser Grigori au sol avec, ce dernier leva les mains en signe de reddition. Jamais son interlocuteur ne lèverait sa baguette sur le fils de l'impératrice. De plus, Grigori connaissait son ami, il savait qu'il pouvait être pris de crises de colère, cependant le plus jeune au-dessus de lui prêt à le battre de nouveau.

"-Je suis peut-être un cracmol mais je reste un Romanov. Alors fais ce que je te dis, va à Moscou, trouve un homme et tue Oulianov." Ordonna le garçon d'un ton trop calme pour que ce soit un bon signe. "Si tu refuses, je trouverai quelqu'un d'autre pour ce travail et toi tu finiras à Nurmengard.

-J'ai compris. J'y vais dès aujourd'hui." Grigori se redressa tout doucement, les mains toujours levées sans jamais quitter Piotr des yeux comme s'il s'agissait d'un animal sauvage. Une fois debout, il s'inclina et quitta la pièce à reculons.

Piotr était satisfait, il était temps que chacun se rappelle qui il était.


Dani marchait d'un pas pressée sur les pavés de Londres, les talons de ses bottes claquaient au rythme de sa marche et résonnaient dans la ruelle déserte. La lune était de sortie et avec elle, les fêtards qui avaient envahi les rues.

La jeune sorcière suivait sa route d'un pas déterminé, non pas pour rentrer chez elle mais pour se rendre où était enterré David. Harry n'était pas venu avec elle, le petit garçon ne se rappelait pas vraiment de son oncle, il était trop jeune lorsqu'il était mort. Il se souvenait un tout petit peu de la période de deuil mais Dani n'avait pas eu le cœur de faire remonter tous ces souvenirs à la surface en l'emmenant avec elle sur la tombe.

Dani se retrouva donc seule la veille du solstice pour rendre hommage à David. Arrivée devant la stèle, la jeune fille plaça une bougie dans l'alcôve prévue à cet effet. Elle se tenait là rigide comme un piquet ne sachant pas quoi faire, elle compatie un peut avec son jeune frère qu'elle avait trainé à Godric's Hollow. Dani piétina un moment avec hésitation puis sortit la torah de sa famille qu'elle avait dans son sac. Elle tourna un moment les pages en parchemins vieilli par les années jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait, le kaddish, la prière du deuil. La fillette avait conscience que ce n'était pas son rôle de lire cette prière, mais elle ne connaissait aucun homme qui aurait accepté de faire ça pour elle, pour sa famille, dont le simple nom évoquait l'horreur dans toute la communauté. Ce fut pénible pour elle de réciter tous ces mots dont elle doutait du sens, elle n'était plus tout à fait certaine de croire en tout ça… Mais pour son oncle David ces mots avaient du sens, alors elle se faisait un devoir de les lui réciter.

Le kaddish fini la sorcière ignorait ce qu'elle devait faire. Dire une autre prière ? Se recueillir ? Dani se contenta d'un moment de silence avant de quitter le cimetière.

La ville de Londres était enveloppée par les lumières de Noël à cette époque de l'année, sans oublier les Pères-Noël et autres lutins qui avaient fleuri à chaque coin de rue.

La rouquine repassait près de Belgravia avec la vague idée de voir son ancienne maison dans un accès de mélancolie. La large rue qui longeait le square était presque vide, à l'exception d'un homme qui se tenait près d'une voiture. En se rapprochant Dani se rendit compte qu'il forçait la porte d'une Rolls-Royce ce qui amena un sourire sur ses lèvres, à ses yeux chaque personnes qui amenait de l'anarchie était le bienvenue. La silhouette était celle d'un adolescent plutôt menu chaudement emmitouflé dans un manteau en laine. Il n'avait pas repéré Dani alors qu'elle passait à proximité, mais la jeune fille put l'entendre jurer.

"-Coña de carro! Puta."

Dani se figea un moment. Elle connaissait cette voix, elle la connaissait même plutôt bien puisque c'était Martin.

"-Tu as envisagé de lui parler gentiment?" Se moqua Dani en s'appuyant contre un arbre d'où elle pu le voir faire un bond et un demi-tour brutal. Martin sortit même une arme à feu de sa ceinture pour la pointer vers la sorcière qui leva nonchalamment les mains au-dessus de sa tête. Elle n'avait plus aussi peur des armes à feu d'avant après presque un an à travailler pour un truand et de là où elle était postée Dani pouvait voir que le chien du revolver n'était pas abaissé.

Martin la dévisagea un moment comme s'il avait du mal à la reconnaître, puis il baissa doucement son bras.

"-Boluda? C'est bien toi ?" Il fit un pas vers elle avant de reprendre. "Oui, c'est bien toi ! Je n'arrive pas croire qu'on se retrouve."

Le garçon fit encore un pas, toujours un peu sceptique. Pourtant, des deux enfants, c'était lui qui avait le plus changé, ses cheveux avaient poussés et il les avait teint en brun. Ses joues s'étaient creusées mais il avait gardé son sourire de canaille.

Martin finit par prendre Dani dans ses bras et la serra suffisamment fort pour lui laisser des marques.

"-Moi aussi je suis heureuse de te revoir, mais s'il te plaît remets ton arme dans ton pantalon."

L'argentin éclata de rire mais fit ce que la jeune fille lui demanda.

"-J'y crois pas que tu sois là. Ils n'ont pas mis la main dessus ? Je n'aurais pas dû douter de toi.

-Qui?" Demanda la rouquine. "De quoi tu parles?"

Alors Martin lui raconta tout ce qui s'était passé à Rome avec le sorcier. Horrifiée d'apprendre que des gens n'avaient pas hésité à s'en prendre à Martin pour la retrouver, elle, Dani l'enlaça une fois de plus dans ses bras. Cette fois, ce fut elle qui le serra de toutes ses forces. Puis elle posa ses mains sur les joues mal rasées de Martin, elle l'examina à la recherche d'une blessure jusqu'au moment où elle vit l'oreille coupée de son ami. Les larmes aux yeux, elle s'excusa.

"-Je suis tellement désolée, Martin…Si tu savais comme je m'en veux…" Sa voix se brisa à la fin de sa phrase.

"-Tu m'as sortie de Clearwater, ça vaut bien plus d'un morceau d'oreille.

-Okay… Okay…"

Dani inspira profondément pour assimiler toutes ces nouvelles informations. Ses mains toujours sur les joues de Martin lui faisaient sentir que tout ceci était bien réel. Puis elle s'exclama.

"-Mais pourquoi non de dieu tu es revenu en Angleterre ?!

-Ho, tu sais, les aléas de la vie." Éluda le garçon.

"-Les aléas mes fesses !

-Toujours aussi charmante, sauvage."

Il se moqua avant de replacer le foulard de la fillette qui commençait à glisser avec le vent et la neige. Dani grogna avant de prendre Martin par le bras et commença à le traîner derrière elle.

"-Bon, maintenant que tu es ici autant que tu restes avec moi. Je ne vais pas te laisser filer comme ça.

-C'est un enlèvement ?

-C'est une question de point de vue."

Le duo se dirigea vers le métro pour l'East End, la voiture à moitié forcée oubliée dans les effusions des retrouvailles.


Martin regardait autour de lui avec ébahissement, Brick Lane ne ressemblait pas vraiment au quartier de luxe qu'il avait pris l'habitude de fréquenter. La rue était pleine de monde malgré l'heure tardive mais il n'y avait pas de décoration de Noël ici, simplement des gens qui passaient de bars en bars. A ses côtés, Dani traçait sa route d'un pas déterminé saluant de temps à autre des gens qu'elle connaissait. Le plus souvent, il s'agissait de prostituée remarqua distraitement l'argentin. Ils tournèrent dans une ruelle, bien trop près d'une voie ferrée au goût de Martin.

"-Salut Rodrigo." Lança la fillette à une silhouette qui ajustait ses bas un peu plus loin qui lui répondit d'un signe de la main. Puis elle ouvrit le battant d'une lourde porte bleue dont l'œil de bœuf laissait filtrer une lumière rouge.

"-Attends…Tu vis dans un bordel ?" S'exclama le voleur en regardant les hommes et femmes qui discutaient dans un salon à proximité de l'entrée.

"-L'immeuble appartient à mon patron, j'ai un appartement sous les toits avec d'autres filles.

-Ca à l'air…" Martin suivit du regard un couple qui montait dans les étages. "Intéressant comme style de vie.

-Au moins personne ne me cherche ici." Murmura-t-elle en s'engageant dans les escaliers en colimaçon. Ils montèrent huit étages au bout desquels Martin avait le souffle coupé.

"-Mi casa es tu casa." fit Dani en ouvrant la porte pour le laisser passer.

L'adolescent entra ce qui était à la fois une entrée et une cuisine et qui se transformait en salon un peu plus loin. Quelqu'un avait collé des guirlandes colorées fait main au mur, probablement par le garçon qui était allongé devant la télévision à regarder "Merlin l'enchanteur".

"-Je suis rentrée!" S'exclama la fillette et aussitôt l'enfant du canapé pour venir les saluer. Il était plutôt fluet pour son âge, s'il était bien le frère dont Dani lui avait parlé lorsqu'ils étaient à Clearwater.

"-Harry, je te présente Martin, mon ami. Je t'avais parlé de lui, tu t'en rappelles ? Martin voici Harry, mon frère."

Le garçon aux cheveux noir l'observait avec méfiance derrière ses lunettes rondes. L'argentin pouvait voir une profonde méfiance inscrite dans le regard d'Harry, le gamin avait déjà trop vécu.

"-Salut mon grand. Si tu savais comme j'ai entendu parler de toi, mes oreilles en sifflent encore."

L'enfant parut satisfait d'entendre qu'il occupait une place centrale pour sa sœur, après tout à cet âge là personne n'aimait partager.

"-Salut." Répondit Harry.

Martin comprit qu'il devait sortir l'artillerie lourde pour amadouer le garçon. C'est pourquoi il fouilla dans ses poches et qu'il en sortit un paquet de bonbons.

"-Tu en veux ?"

Harry acquiesça et prit le paquet en entier avant de retourner se poser sur le canapé.

"-Maintenant tu peux être certain qu'il ne va pas dormir de si tôt.

-Il est difficile en affaires le petit mais c'est comme ça avec les animaux sauvages. Tu les appâtes avec de la nourriture." Commenta Martin d'un air expert.

Dani haussa les sourcils comme si elle ne voulait pas croire que son petit frère était un sauvage alors que le dit gamin leur jetait des coups d'œil fréquents depuis le canapé.

"-Dans ce cas, tu devrais ramener plus de nourriture.

-Ne t'inquiète pas je cuisine merveilleusement bien, surtout les pizzas. Tu en veux une?" Demanda t-il en s'adressant au petit sorcier qui les bajoues pleine de bonbons fit oui de la tête. " Tu vois, je sais m'y prendre avec les petits sauvages."

Le trio passa une bonne partie de la nuit devant la télévision, avec plusieurs délicieuses pizzas pour leur remplir l'estomac.

Martin se réveilla le lendemain tard dans la matinée, sur un canapé si moelleux qu'il avait l'impression de se faire avaler. Dani était vers la kitchenette en train de préparer du café s'il l'adolescent se fiait à son nez.

"-Y'en a pour moi?" Questionna-t-il encore endormi.

La rouquine apparut dans son champ de vision avec une tasse du précieux liquide dans chaque main. Elle lui en tendit une et s'asseya sur la table basse en face de lui.

"-Rude nuit." Croassa l'argentin en se redressant pour boire son café. "Et il n'y avait même pas d'alcool.

-Non, il n'y avait que des bonbons et un gremlins surexcité.

-On savait pourtant qu'il ne fallait pas le nourrir après minuit. D'ailleurs, il est passé où ?

-Chez Mme Novak, une voisine. Il voulait aller au marché de Noël sans moi pour me faire un cadeau surprise.

-Tu fêtes Noël?

- Acclimatation culturelle." Répondit-elle avec sérieux.

"-Alors moi aussi je dois m'y mettre.

-C'est-à-dire ?

-Acheter des cadeaux, pardi. Allez, viens."

Dani grogna avant de serrer son peignoir en pilou autour d'elle.

"-Non merci, j'ai déjà donné.

-C'était pas une question, tu viens mais habille-toi avant."

Un nouveau grognement lui répondit mais la jeune fille s'exécuta. Martin quant à lui fouilla dans son sac pour en extraire un tee-shirt pas trop sale, termina sa tasse de café et il était prêt. Dani et lui quittèrent rapidement l'appartement pour naviguer dans les rues de Londres mais Martin voulait aller dans un endroit bien particulier.

Le duo se retrouva devant le Chaudron Baveur, il s'apprêtait à rentrer dans la rouquine le retint par la manche.

"-Tu ne peux pas sérieusement envisager d'entrer là dedans ? Après ce que tu m'as raconté hier soir. Alors que je suis recherché dans tout le monde magique pour enlèvement."

La jeune fille inquiète se mordait les lèvres, elle était prudente. Martin pouvait la comprendre, la prudence et la fuite était sa seule défense. Il se tourna vers elle et tira l'écharpe cachée sous sa chevelure et lui couvrit la tête avec puis il ajusta le tissu près de ses oreilles.

"-Et voilà, maintenant marche calmement comme si tu n'avais rien à te reprocher.

-C'est trop risqué, Martin.

-On n'y reste pas longtemps, tu vas voir."

Martin lui prit la main et la conduisit avec autorité et une fois de plus la jeune fille fit ce qui lui était demandé. En entrant dans le pub l'argentin pu sentir la sorcière se tendre mais elle avait l'air impassible d'un point de vue extérieur, quoiqu'un peu contrariée comme une enfant boudeuse. Ensemble ils entèrent dans l'arrière cour où le passage était encore ouvert. L'ambiance festive du chemin de Traverse était toujours présente mais Martin restait hermétique à tout ça pour se diriger dans une ruelle à droite du passage.

C'était un cul-de-sac pour les profanes mais Martin savait qu'il y avait plus que ça. Il ouvrit la porte d'une cave extérieure qui donnait sur des escaliers. L'ancien sorcier se tourna vers la rouquine dont le regard alternait entre lui et les escaliers lugubres.

"-Tu comptes m'assassiner là dedans ? Tu te donnes beaucoup de mal, tu sais pour tuer des gens Whitechapel c'est très bien aussi et beaucoup plus près de la maison.

-Voici l'entrée de Powder Keg." Répondit Martin avec emphase.

-Powder Keg? C'est pas une légende parce que ton truc ressemble plus à l'entrée des Enfers.

-Aie confiance.

-Tu veux me faire croire que le quartier fantôme du monde magique est au bout de ton repaire de pédophile.

-Exactement, suis-moi."

Sans d'autres mots, il s'engagea dans l'escalier en colimaçon, gardant une main sur le mur en pierre sur sa droite. L'adolescent pouvait entendre Dani dans son dos qui râlait.

"-Des ordres, des ordres et encore des ordres. Tu sais dire autre chose ?" De temps à autre, la jeune fille posait une main sur son épaule pour ne pas glisser sur les marchés polis par les ans. "Si je meurs, tu auras ma mort sur la conscience.

-Si tu meurs, je m'occuperai bien d'Harry. Promis.

-Ca y est maintenant je suis vraiment inquiète."

Après plusieurs minutes de descente, Martin ouvrit une lourde porte en bois dont les gonds grincèrent bruyamment. La lumière vive pénétra par l'interstice et éblouit les sorciers, Dani cacha même son visage dans la chemise du garçon devant elle pour échapper au faux soleil qui rayonnait sur le quartier souterrain.

De l'autre côté de la porte se trouvait une rue aux pavés inégaux bordés par un canal un peu plus loin. Ce n'était pas la première fois que Martin descendait dans le quartier souterrain mais il le trouvait toujours aussi incroyable et ne comprenait pas que les gens aient peur d'y aller. Il vit Dani faire le tour sur elle-même puis lever les yeux vers le plafond magique qui diffusait une lumière semblable au soleil mais largement atténuée par le smog de la ville.

"-Ce sont des anciennes cavités qui ont été aménagées pendant le dix-huitième siècle.

-Je n'arrive pas à croire qu'un tel endroit existe vraiment." Murmura la jeune fille avant d'avancer jusqu'au canal qui se trouvait une cinquantaine de mètres plus loin. "Il y a même une rivière !

-Pour le transport de marchandise, c'est ce qu'il y a de mieux."

Martin se posta à côté d'elle pour observer les bateliers qui travaillaient sur une péniche un peu plus loin.

"-C'est un faun?" Demanda Dani en pointant du doigt un des travailleurs. Martin prit le temps de lui faire baisser le bras avant de lui répondre.

"-Ici il y a plein de créatures où être magique que tu ne verras jamais là-haut. Il y a même quelques halfins comme toi.

-Halfins? Des métisses, tu veux dire ?" Martin hocha la tête puis, elle reprit ses questions. " Pourquoi est-ce que personne ne parle de cet endroit.

-Parce que c'est dangereux, les aurors ne patrouillent pas dans les souterrains. C'est le far-ouest ici."

La gamine regarda autour d'elle pour observer les gens qui passaient dans la rue, elle s'attendait visiblement à voir un fou armé surgir de nulle part. Il ne se passa rien de tel, il y avait quelques familles qui devaient se rendre au marché couvert et même des personnes qui flânaient dans un parc un peu plus loin. Rien qui ne laissait penser que le quartier était livré à lui-même, certes il semblait vieillot et la population semblait plutôt modeste mais c'était… serein.

"-Plutôt tranquille le far-ouest." Commenta sarcastiquement la fillette.

"-Ce quartier, Steel District, est la partie la plus sûre des souterrains. Il y a une guilde de travailleurs qui gèrent la sécurité. Il y a cinq autres districts que je te conseille d'éviter." Dani haussa un sourcil, prenant les paroles de Martin comme un défi. La connaissant plutôt bien, l'argentin savait qu'elle ne tarderait pas à faire le tour des lieux. Il espérait simplement qu'elle n'y laisserait pas trop de plumes. "Viens, il y a un marché un peu plus loin, on va y trouver les cadeaux qui nous manquent."

Martin pose une main sur l'épaule de la fillette de peur qu'elle ne s'égare dans la foule venue en masse pour Noël. Il avait toujours ses gants, une paire bien épaisse si jamais un chasseur de primes où une balance des aurors passait par là.

Le marché était un ancien hangar qui stockait des armes quelques siècles auparavant. A l'intérieur, les artisans s'étaient entassés le long des allées et dans une mezzanine au premier étage.

L'argentin resserra sa prise sur la fillette en entrant dans l'entrepôt alors que la gens poussaient de tous les côtés pour se frayer un chemin. Surtout que la gamine restait bouche bée face aux vampires qui cohabitaient paisiblement avec les lutins, les centaures et autres créatures.

"-Alors là, j'arrive pas y croire. Pince-moi, je rêve. Aïe !" Dani se frotta le bras en lui lançant un regard accusateur. "Tu m'as vraiment pincé !

-Tu m'as demandé de le faire." Se défendit Martin.

Les deux traînèrent dans les étals pendant un moment à la recherche de cadeaux. La rouquine s'arrêta sur une peluche qui diffusait une odeur incroyable. Martin rit en voyant Dani, une peluche de loup collé sous le nez, prenant de grandes inspirations.

"-Je pense qu'elle a été trempée dans un dérivé de philtre d'amour." Annonça-t-elle avant de prendre une autre inspiration. "Oui, il y a une odeur de serpencendre."

La gamine lui colla la peluche sous le nez mais tout ce que Martin sentait était la mer, l'huile d'olive et quelque chose qui ressemblait aux vieux livres.

"-Rien qui s'approche d'un serpencendre. D'ailleurs, ça sent quoi le serpencendre?"

Elle le regarda avec désespoir, comme s'il était idiot de la pire espèce puis elle retourna renifler les peluches du stand sous l'œil mauvais du vampire qui les vendaient.

"-Prends-en une Médor et arrête de jouer les limiers." La sorcière finit par donner quelques pièces et Martin la tira en arrière. "Realmente no eres adecuado."


Harry avait passé un jogging le soir du solstice d'hiver, à la demande de sa sœur. Ils n'avaient pas prévu de sortir ou de recevoir du monde mis à part Martin qui vivait chez eux pour le moment.

Il sortit de la chambre pour retrouver Dani qui était allongé sur le canapé, elle aussi dans un pantalon confortable. Le petit garçon aimait le fait qu'ils restent à la maison, même si elle n'était pas très bien décorée pour l'occasion. En plus Martin avait cuisiné toute la journée, mettant parfois le garçon à contribution mais rien de comparable à l'époque où il vivait chez les Dursley.

"-Je vois que tu t'es mis dans l'ambiance Kiddo." Lança Martin depuis la kitchenette. Dani tapota la place à côté d'elle pour qu'il vienne s'installer près d'elle. Quelqu'un avait posé des assiettes sur la table basse, ainsi que quelques entrées à grignoter. "Chaud ! Chaud devant !" Cria le cuistot en portant un lourd plat en céramique.

Harry éclata de rire en voyant qu'il ne portait qu'un caleçon sous son tablier.

"-Et toi ne rigole pas trop!" Fit-il en menaçant le plus jeune avec une spatule couverte de sauce tomate. "C'est ta sœur qui a pris mes vêtements en otage.

- Tu veux parler des fripes que j'ai mis à laver ? Tu pourras les mettre à sécher d'ici deux heures."

L'adolescent se tourna vers Harry pour chuchoter.

"-Je pense qu'elle va demander une rançon, kiddo." Il faisait semblant de ne pas avoir entendu Dani, il tira un nouveau rire au garçon. "Toi et moi on va devoir monter une opération de sauvetage. T'es partant ?

-Oui, Martin.

-Brave petit. D'abord il faut manger dans un premier temps, pour prendre des forces. Deuzio il faut observer la terroriste, trouver une faille. Mais! N'oublie pas Kiddo, on ne négocie pas avec les terroristes."

Harry acquiesça et tous les trois s'installèrent autour de la petite table qui croulait sous les victuailles. Martin murmura une prière rapide suivie d'un amen avant de servir à tous les poissons avec une sauce au citron qui avait fait envie Harry tout l'après-midi.

Le petit garçon savoura ce moment de bonheur, car il se rappelait de l'année dernière au moment où il avait été enfermé dans son placard sous l'escalier. Alors aujourd'hui il voulait se rappeler de ce solstice le plus longtemps possible.


Voilà, je suppose que si vous êtes arrivé ici vous avez lue jusque au bout alors maintenant vous n'avez plus qu'a laisser votre avis ;)