Hello,
Nouveau chapitre avec un peu tout le monde dedans.
Bonne lecture,
Bises,
XCheschireCat
PS: J'ai une page insta à mon nom si vous voulez voir les visuelles de l'histoire.
Chapitre 42: Berlin-Est
Dani serrait délicatement la main de son petit frère, les larmes aux yeux. Le jeune garçon dormait dans leur lit, comme souvent depuis l'incident du Nouvel An. Martin lui avait assuré que le noyau magique de son petit frère était probablement intact. Après tout, l'Argentin avait vu le sien exploser. Il s'y connaissait plus qu'elle. Les jeunes sorciers avaient occasionnellement ce genre de réactions accidentelles, ça ne devait pas être si dramatique. La jeune fille porta son regard sur les valises presque finies qui attendaient sagement près de la porte de leur chambre. Elle sentit néanmoins une boule d'angoisse se former dans sa gorge.
Flashback
Killian marchait de long en large dans la salle de classe devant le tableau noir. Dani était en état de choc après la nuit qu'elle venait de passer, mais elle se rendit malgré tout compte que son patron était furieux.
"-Comment peut-on faire autant de dégâts en une seule nuit ?
-Killian, je...
-Tu quoi, Daniella ? Tu es désolée ? Ça ne ramènera pas Jaime à la vie. Et mon père n'aura pas moins une commotion cérébrale. Il est furieux.
- Ce n'est pas de la faute d'Harry." Intervint la jeune fille.
"- Non, c'est de la tienne. Tu aurais dû être là pour veiller sur lui."
La fillette se recroquevilla sous le poids des reproches de l'irlandais. Il aurait pu lui donner un coup se dit-elle, ça lui aurait probablement parut moins douloureux. "-Vous devriez quitter le pays avant que Senior ne sorte de l'hôpital.
-Quoi ?
-Entre la police et mon père, tu devrais tout faire discrète. Trouve-toi un vol en partance pour ailleurs, je paie le billet."
Le ton de Killian ne laissait pas place à la discussion, alors Dani acquiesça, trop sonné de sa nuit précédente et par le manque de sommeil pour argumenter.
Fin du flashback
Quelques jours plus tard, les valises étaient prêtes et Killian leur avait acheté trois billets d'avion pour Berlin-Est à la demande de la jeune fille. Martin avait réussi à trouver un passeport falsifié pour Harry alors que Dani avait encore le sien. Le trio, puisque Martin les accompagnait, pouvait partir dès le lendemain matin. L'argentin rentra peu de temps après la tombée de la nuit, un sac rempli tiré derrière lui. Martin venait avec eux en Allemagne pour éviter la police, et peut-être aussi pour ne pas se retrouver seul avec lui-même. L'adolescent avait évidemment très mal vécu l'accident, encore davantage que Dani, puisqu'il était au volant. Depuis ce soir fatidique, Dani ne l'avait pas vu fermer l'œil et elle le soupçonnait même de prendre des potions pour l'aider à tenir le coup. Martin s'allongea sur les canapés, le faisant grincer, et Dani se releva pour aller le voir.
Dani écarta doucement les mèches châtains aux racines blondes du front de son ami. Ses yeux bleus étaient rouges à cause des larmes qu'il avait dû laisser couler à l'abri des regards.
"-Tu as besoin de quelque chose?" demanda-t-elle.
Le jeune homme fit non de la tête avant de se tourner vers la télévision pour ne plus la quitter du regard. La fillette se laissa tomber l'idée de discuter avec lui et alla se coucher auprès de son frère.
Le lendemain matin, c'est Martin qui les réveilla, en la secouant.
"-Ça va être l'heure d'y aller, je crois que Killian est déjà en bas, il nous attend avec une voiture."
L'adolescent en face d'elle n'allait pas mieux, et de nouvelles cernes violettes s'étaient formées sous ses yeux. Dani pouvait voir le visage de son ami se creuser, de plus en plus, alors qu'une barbe blonde recouvrait doucement ses joues.
"-Tu as fini tes bagages ?" interroge la jeune fille.
"- hum-hum". Ça devait être un oui.
Harry remua un peu plus loin dans le lit, signe qu'il allait se réveiller.
"Je vais l'aider à se préparer pendant que tu t'habilles." fit Martin pour échapper un fois de plus à la conversation. Le trio se prépara donc en silence, puis ils descendirent s'installer dans la voiture de l'irlandais en direction de l'aéroport. Harry était toujours groggy et s'était affalé contre sa sœur avant de se rendormir pendant la route. Martin dut le porter dans le terminal, puis jusque dans la salle d'embarquement.
"-Tu as déjà été en Allemagne?" finit par demander à l'Argentin, alors qu'il patientait dans la salle d'embarquement.
"- Non mais je parle assez bien allemand.
-Et tu es certaine que ton oncle va nous héberger?
-Je pense que oui, du moins pendant un temps."
La conversation s'arrêta là. Aucun des deux n'avait cœur à poursuivre, chacun trop pris par ses pensées. Dani revoyait en boucle le moment où Jamie s'était fait rouler dessus, de la traînée rouge sur le macadam. Le reste de la soirée était flou, mais ce moment-là était marqué au fer rouge dans sa mémoire, probablement jusqu'à la fin de ses jours. Une personne était morte sous ses yeux, un ami, la fillette ne pouvait pas oublier cette nuit. Elle se doutait que c'était probablement la même chose pour Martin. Il cogitait, ressassait, encore et encore les événements comme s'il pouvait changer cette nuit là par la force de sa pensée.
Le blond finit par lui demander.
« Tu crois que c'est ma faute ? »
Sirius ignorait combien de temps il avait dormi. Un jour ? Une semaine ? Un mois ? Comment savoir dans ce brouillard ? Tout son corps était endolori, plein de courbatures mais tout ça ce n'était rien comparé au froid qui le faisait grelotter. Ses pieds étaient douloureux, il avait essayé de les replier sous lui mais l'hypovolémie avaient rendu ses extrémités blanches et froides. Péniblement, il se recroquevilla en position fœtale. C'est en bougeant qu'il sentit une chaleur émaner de son bras gauche. Pour être exacte de ce qui fut son bras gauche. Ses yeux gris voyagèrent jusqu'à son moignon. Le bras était coupé au niveau du coude et enroulé dans un bandage plein de sang brunâtre.
La respiration de Sirius s'accéléra. Il avait presque oublié ce qui s'était passé avec la fièvre. Maintenant que les souvenirs lui étaient revenus, la douleur se faisait plus forte. Chaque pulsation de son cœur se répercutait dans sa blessure et remontait le long de son bras. Il était essoufflé par le simple fait de se redresser, sa peau moite accrochait au drap qui le recouvrait. Sirius pourrait jurer que ce putain de drap essayait de lui scalper la peau.
"-Peck, fils de pute." Trouva t-il la force de murmurer.
"- Tu devrais plutôt me remercier." Fit la voix du gardien de l'autre côté de la pièce. "Sans moi, ils t'auraient mis en charpie.
-C'est déjà le cas, non ?
-Non, Black, ça c'est rien. Les gardiens ont le droit de pratiquer les châtiments corporels qu'ils jugent nécessaires. Ils étaient dans leur droit.
- Le droit de me charcuter. Te fous pas de moi, Peck.
-Tu fais partie des prisonniers violents, de ceux qui ne sortiront jamais d'ici. Ton sort ne fera pleurer personne si tant est que quelqu'un soit un jour au courant de ce qui s'est passé. Alors ouais, Black, tu m'en dois une."
Après ça, le gardien se leva, donna une potion au blessé qui l'avala d'une traite et qui fut suivi de plusieurs vers d'eau. Sirius tenta d'évaluer si Peck aurait pu droguer ses potions mais il avait plus simple pour le tuer. Le gardien aurait simplement pu le laisser mourir de sa blessure. Il reconnu le gout ferreux des potions de régénération sanguine dans l'une des fioles, peut-être que l'autre salaud avait dis vrai. Peut-être qu'il ne lui voulais pas de mal. Sirius commença à se sentir un peu moins mal, lorsqu'une pu une derrière potion, celle pour un sommeil sans rêve. Il fini par sombrer dans une douce béatitude artificiel, très loin de la douleur de son corps.
La personne dans le lit se leva, repoussant les couvertures et exposant Rémus au froid mordant de janvier. L'homme laissa une liasse de billets de vingt livres sur l'oreiller et quitta la chambre sans se retourner. Le loup-garou avait un goût amer dans la bouche au moment où il compta les billets. Un sentiment de honte l'envahit, comme si un poulpe avait élu domicile dans son estomac et remontait le long de sa gorge à la force de ses tentacules. Rémus se rhabilla à son tour avant de retourner dehors. Les lampadaires éclairaient la rue d'une lumière jaune blafarde dissipant la brume matinale.
Le loup-garou marcha quelques minutes croisant des travailleurs matinaux qui devaient se rendre dans les usines du quartier. Puis, le jeune homme préféra prendre la direction de Bricks Lane, où il vit Rodrigo, assis sur une fenêtre du rez-de-chaussée. L'homme portait ses éternelles chaussures à talons noirs avec une paire de collants opaques. Malgré tout, il attirait l'œil avec son maquillage à paillettes et ses mèches fuchsias qui se cachaient dans sa chevelure brune. Rodrigo sourit plus largement en voyant Remus emmitoufler dans une doudoune.
"-La nuit a été bonne ?" demanda-t-il gaiement en sortant une cigarette pour la lui donner. Le sorcier l'a pris avec reconnaissance avant d'hausser les sourcils comme réponse à la question. " La mienne a été fructueuse", ajouta Rodrigo alors que ses longs cheveux battaient dans le vent. " Ne fais pas une tête comme ça, mon beau. Tôt ou tard, tu pourras louer un appart et te trouver un vrai boulot.
-Et si… j'arrive pas à garder un boulot ?
-Pourquoi pas ? T'as l'air futé, sociable, tu ne te drogues presque pas. Tu as toutes tes chances. "
Les paroles de l'homme lui firent chaud au cœur, même si elles étaient vaines. Remus hésita quand même un moment, avant de sortir une phrase toute simple qui pourtant lui coûtait beaucoup.
"-Je suis malade" Répondit tout simplement le sorcier. "Vraiment malade…
-Malade ?" Rodrigo sauta en bas de son rebord de fenêtre pour faire face à Remus. Ce dernier s'attendait presque à ce que le travesti s'enfuit en courant. "Tu as le Virus ?"
À sa façon de dire Virus, Remus pouvait entendre la majuscule. Le sorcier savait que ce n'était pas n'importe quelle maladie, Rodrigo parlait du SIDA.
"- En quelque sorte." Murmura le loup après une nouvelle hésitation. La lycanthropie ou le SIDA, deux maladies différentes mais si semblable. La première lui pourrissait la vie depuis des années et la deuxième, il finirait par l'attraper s'il restait dans ce métier. Le sorcier était défaitiste, car Remus était persuadé qu'il allait perdre ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour lui. Puis, il sentit une main se glisser dans la sienne, et Rodrigo lui fit relever la tête.
"-Je ne vais pas m'enfuir, tu n'es pas le premier que je croise avec ce Virus." Rodrigo le sera dans ses bras, laissant le sorcier déverser les larmes sur son épaule. Remus pouvait remercier les dieux, la magie, ou qui que ce soit, peut-être le destin, de lui avoir fait croiser le chemin de quelqu'un d'aussi bien que Rodrigo. "Et voilà, mon chéri, ça va aller." L'homme lui tapotait gentiment le dos, comme si Remus était un petit garçon. "Ça fait du bien de pleurer parfois, tu sais. Je devrais le faire plus souvent."
Le loup laissa les larmes couler encore un petit peu sur le gâchis qu'était devenu sa vie, pour la disparition d'Harry, la mort de ses amis, l'emprisonnement d'une personne qui lui était chère. Parce qu'il était seul, parce qu'il était perdu.
Mais aujourd'hui, il y avait Rodrigo, et il était là, dans son naufrage. Et ça suffisait amplement à Remus.
"-Allez, viens, chéri, on va rentrer au chaud, tu vas te prendre une bonne douche, et on va aller faire un gros dodo.
-Je ne veux pas t'embêter chez toi. T'en fais pas, ça va aller."
Rémus essuyait ses larmes comme un petit garçon, avec le côté de sa manche. Rodrigo posa un doigt manucuré sur les lèvres du sorcier.
"-Viens chez moi au moins pour une journée et ne discute pas. Tu en as besoin et ça me fait plaisir."
Son lit bougeait, tout du moins, c'est ce que se dit Harry, en sentant le vent froid agiter ses cheveux. Le petit garçon était très fatigué, mais il se força à ouvrir les yeux pour comprendre pourquoi son lit bougeait. Il était dans les bras de Martin, c'était la réponse.
Ils étaient dans une grande avenue qu'il ne connaissait pas, probablement Berlin, parce que Dani lui avait dit qu'il devait déménager là-bas, ils ne pouvaient plus rester en Angleterre.
"-C'est encore loin?" Demanda-il à son porteur en chuchotant. Ce dernier recevra la prise sur le garçon avant de lui répondre.
"-On a passé Alexanderplatz il y a un moment, ta sœur a dit qu'on devait aller à Lichtenberg." Harry regarda autour de lui pour voir les grandes barres d'immeubles qui l'entouraient, essayant de s'approprier l'endroit.
"-C'est ici qu'on déménage ?
-Dans l'une de ces barres. C'est ici que l'oncle Anton habite. On va aller chez lui.
-Je ne l'aime pas." Déclara Harry. " Il fait peur et il ressemble à un ogre.
- Un ogre qui mange des enfants ? » Demanda Martin.
"-Parce qu'il en existe d'une autre sorte?
-Ne t'inquiète pas. Je ferai en sorte qu'il mange juste un petit bout." Martin lui pinça gentiment la cuisse qui le fait glousser.
"-C'est ici. » Lança Dani avec un soulagement, en poussant une double porte en verre, qu'elle tint ouverte pour Martin et sa charge. « J'espère que l'ascenseur fonctionne.
- Il est au septième, c'est ça ? »
La fillette hocha la tête et le trio monta à l'étage où la rouquine tapa à la porte 702. Harry se tordit le cou pour voir le panneau de bois s'ouvrir, non pas sur Anton, mais sur une jeune femme. Sa sœur lui parla en allemand.
"-Bonjour, c'est bien chez Anton Bogdanow ?
-Oui, oui, vous devez être sa nièce, c'est ça ? Daniella?
-Et Harry. C'est mon frère. » présenta Dani. Dani se dégagea pour que la blonde puisse voir le duo. Elle était grande mais fluette, avec de grands sourcils broussailleux, mais son regard s'adoucit lorsqu'elle croisa Harry.
"-Je suis Irina, la femme d'Anton."
Le garçon vit sa sœur se tendre avant qu'elle réponde à leur hôte.
"-Sa femme ? Je pensais que vous étiez sa fille.
-Non, non, sa femme, confirma la blonde avec fermeté. Je vous en prie, entrez."
Elle s'effaça, et le trio put rentrer dans un grand salon, où Harry observa la décoration pendant que les filles discutaient. Ici, il y avait des tapis aux murs, des buffets en bois massifs, des verres en cristal, des menorahs en argent, et d'autres choses qu'Harry n'avait que rarement vues.
"-C'est bizarre." murmura le garçon à l'oreille de Martin.
"-Tu trouves ? Moi, j'ai déjà vu pire.
- C'est qui, le monsieur sur la photo ?
- Je crois que c'est Gorbatchev, le président.
-Pourquoi il a une tache sur la tête ?
-Peut-être que quelqu'un lui à renversé quelque chose sur la tête ?"
"-Venez!" Les interrompis Dani, en prenant la main de l'argentin. Sa sœur les conduisit au bout d'un couloir dans une chambre qui n'avait qu'un lit et une penderie vide. "Irina a dit qu'on pouvait s'installer là. Anton n'est pas à la maison mais reviendra dans la soirée. Il nous laisse la pièce."
Martin coucha Harry dans le lit, puis Irina arriva avec des oreillers et une grande couverture.
"-Voilà, mon grand, repose-toi." murmura-t-elle dans un anglais hésitant et la blonde ressortit comme intimidée par les gens dans la pièce.
"-Elle a l'air timide, la gamine", remarqua Martin en espagnol.
"-C'est sa femme." Répondit Dani d'une voix sinistre, et Martin prit un air franchement révolté.
"- Sa femme ?" répéta-t-il. "Elle doit avoir mon âge. En tout cas, pas plus de 18 ans.
-Probablement pas." La fillette s'était assise sur le sol et l'argentin en fit de même. "Apparemment, Anton est un sacré connard.
-C'est elle qui t'a dit ça ?
- Elle n'a pas eu besoin." Dani soupira de fatigue avant d'étendre ses jambes. Le garçon qui écoutait la conversation se sentait lui-même aussi fatigué, même s'il l'avait passé tout le voyage à dormir. Dani donna un petit coup de pied à Martin pour attirer son attention. "Tu dois faire attention.
- J'ai compris, Boluda.. Je serai sage comme une image moldu
- Pour l'instant, tu devrais surtout dormir."
Intérieurement, Harry pensait la même chose que sa sœur. L'argentin avait l'air très fatigué. Les heures passèrent, et finalement, aucun d'entre eux n'a réussi à fermer l'œil. Dani et Martin se faisaient des passes avec une balle rebondissante, pendant que le petit sorcier à lunettes avait sorti un livre de runes. A huit heures, la nuit était tombée lorsque la porte d'entrée claqua, sortant les enfants de leur torpeur. Dani se leva difficilement, les jambes engourdies par la longue attente. Elle n'eut qu'à aller dans le couloir pour retrouver Anton. Harry pouvait entendre la conversation houleuse, mais malheureusement en allemand. Il ne comprit pas un traître mot. La voix de sa sœur était ferme alors que celle de l'homme était pâteuse. Probablement à cause de l'alcool comme s'était souvent le cas de l'oncle Vernon. Martin s'est élevé à son tour et se tenait entre Harry et l'entrée.
Finalement, Dani ouvrit la porte pour qu'Anton puisse les voir, Martin et lui. L'Allemand n'avait pas tellement changé, si Harry se fiait à sa mémoire. Il était toujours grand, plutôt gros, avec le ventre qui dépassait au-dessus de la ceinture, et ce qui effrayait le plus le petit garçon dans l'apparence de l'homme était sa grosse barbe grise et ses cheveux bouclés qu'il cachait une bonne partie de son visage. Anton le regarda dans les yeux pendant une bonne minute, avant de grogner, de hocher la tête, puis sortit.
"-Il n'a pas l'air très avenant, le grizzly." murmura Martin, en anglais à Harry. Il avait l'air moyennement rassuré par la présence de l'adulte. Harry hocha la tête à la remarque, content de voir que quelqu'un partageait son opinion sur Anton.
"-Il ne nous dira rien tant qu'on ne s'attire pas d'ennuis.
- Et... je suppose qu'on doit payer ?" Questionna l'argentin.
Dani ne répondit pas, parce qu'elle ne voulait pas en parler. Peut-être qu'Anton voulait plus que de l'argent.
"-On fait quoi maintenant ?" demanda le jeune garçon depuis le lit, où il était toujours emmitouflé. Sa sœur lui fit un sourire rassurant, avant de s'asseoir à ses côtés pour lui caresser les cheveux.
"-On va s'installer, se reposer un peu, et dans quelques jours on ira t'inscrire à l'école."
Et la vie reprend comme avant.
« Dani, je parle pas allemand, comment je pourrais aller à l'école ?
- On trouvera une école en anglais, » rassura Dani. « Maintenant, va te mettre en pyjama, il faut que tu fasses une bonne nuit de sommeil. »
L'enfant se leva, fouilla dans leur bagage pour en sortir un pantalon avec des fusées et un tee-shirt assorti.
Il parvint à aller seul à la salle de bain de l'appartement, essayant de ne pas s'inquiéter d'être encore dans un lieu inconnu alors que ses hôtes se disputaient quelque part dans le salon. Le petit garçon se dépêcha de se laver avant de retourner se coucher. A son grand malheur, Dani et Martin se disputaient aussi dans leur chambre. Il écouta les éclats de voix depuis le couloir.
"-...En parlez avec quelqu'un. Forcément, pas moi, mais quelqu'un. Martin, regarde-toi un peu.
-Je n'ai pas besoin des conseils de vie d'une gamine qui bosse pour la pègre.
- Essaye au moins de dormir un peu." La voix de Dani était suppléante. « Ça fait combien de jours que t'as pas fermé l'œil ?
- Boluda, c'est plutôt normal que je ne dorme pas. Tu crois pas ? J'ai tué Jaime. Le gamin… et il est mort par ma faute. Tu vas me dire quoi ? Que ce n'est pas ma faute ? Ou que ce n'est pas grave ? Sauf que c'est le cas. C'est ma faute et c'est grave. Je sais que c'est grave. Mais on ne peut pas tout surmonter en claquant des doigts. -Mais...Mais il faut que tu essayes de dormir un peu. Ce n'est pas en buvant que ça ira mieux.
-Je ne veux plus parler de ça.
-Martin…
-J'ai dit non."
Martin, clôtura la conversation le petit garçon l'entendit s'éloigner. Harry entra juste après, et les deux autres enfants restèrent enfermés dans un silence boudeur. Le petit sorcier à lunettes se glissa donc dans son lit, sortit son Bob Moran et tâcha d'oublier tout ce qu'il se passait autour de lui.
Voilà, j'espère que ça vous à plus. Si c'est le cas vous pouvez laisser un petit commentaire.
Nota: Aujourd'hui le terme SIDA n'est plus qu'utilisé pour désigner les stades avancés du VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine). Ce sont deux termes à ne pas confondre. Cependant dans les années 80 le terme SIDA était plus largement utilisé.
