Hello,

Voici mon nouveau chapitre un peu en retard, mais quel voulez-vous? J'étais plongé dans la lecture des fictions de Red Warrior, "Un premier pas, le reste suivra". Si vous aimez ce qui est bien écrit foncez, c'est un.e auteur ou autrice incroyable.

Je tenais aussi à remercier Nanoumaniak pour ton commentaire. Et oui, Bill a trouvé une excuse de merde pour trainer dans les cachots. Mais j'offre son poids en chocolat pour la personne qui trouvera la vraie raison de sa présence dans les sous-sols.

Merci aussi pour les nouvelles personnes qui me suivent. Ça fait toujours plaisir.

Bonne lecture,


Chapitre 48: Ordre et désordre

Il aimait se dire qu'il avait bien su s'adapter à la vie avec un seul bras. Il est vrai qu'en prison, sans jamais sortir de sa cellule, deux bras ne servaient pas à grand-chose. Sirius n'en avait besoin que pour écrire des lettres aux gobelins, et Merlin merci, le sorcier avait toujours été droitier. Les banquiers avaient fait de leur mieux pour lui trouver un avocat. Sans résultat probant malheureusement, aucun avocat, juriste ou spécialiste de la loi ne voulait s'aventurer sur le dossier du funestement célèbre Black. Le sorcier s'était retrouvé à envoyer lui-même une demande d'appel au procureur. Une demande qui avait fait rire jeune le sorcier, normalement un appel suivait un procès, Sirius, lui n'en avait jamais eu.

Recroquevillé sur lui-même, Sirius essayait d'ouvrir la réponse du procureur sans déchirer le parchemin. L'humidité de la prison avait fait baver une partie de l'encre mais l'ensemble restait encore lisible.

"Cher Lord Black,

Nous accusons réception de votre demande de révision de dossier ainsi que de votre appel concernant votre condamnation, que vous avez adressée au Magenmagot. Après un examen attentif de votre requête, nous sommes au regret de vous informer que celle-ci ne peut être retenue.

Conformément à la loi Croupton de 1979, adoptée dans le cadre de la lutte contre les actes de terrorisme sorcier, toute personne reconnue coupable de crimes graves et avérée avoir entretenu des liens avec le groupe des Mangemorts n'est pas éligible à une révision de son dossier. Cette loi vise à maintenir une sécurité accrue pour notre société et à garantir que les sorciers ayant commis de tels crimes ne puissent bénéficier d'une révision judiciaire.

En conséquence, votre condamnation à la prison à vie incompressible est maintenue, et votre appel est définitivement rejeté. Nous comprenons que cette réponse puisse être décevante, mais la gravité des crimes dont vous avez été jugé coupable ne nous permet pas de revenir sur cette décision.

Nous vous prions de bien vouloir prendre acte de cette décision et de vous abstenir de formuler de nouvelles requêtes à cet égard, puisque toute tentative de révision future sera automatiquement rejetée.

Veuillez agréer, Lord Black, l'expression de nos salutations distinguées.

Amelia Bones
Directrice du Département de la Justice Magique"

Sirius prit une grande aspiration, résistant à l'envie de rouler la réponse en boule et la jeter loin de lui. C'était de mois de travail qui partait en poussière et la chute n'en était que plus dure. Il aurait presque souhaité que Pandora ne lui ait jamais mis cette idée en tête. La prochaine fois que la sorcière passerait, il lui en toucherai deux mots.

Il se retrouva à ruminer ses pensées aidé par la présence des détraqueurs qui avait bien senti sa détresse. L'air glacial de la prison lui brûlait les poumons, alors que couché sur sa paillasse il sentait son esprit tourbillonner de cauchemar en cauchemar.

L'occasion se présenta quelques jours plus tard, la silhouette quasiment féérique de la femme passa devant les barreau de la cellule de Sirius. Ce dernier attrapa un pan de la robe de la sorcière profitant de l'absence de détraqueur pour retrouver un peu de sa lucidité. Surtout que les monstres d'azkaban ne l'avaient plus vraiment lâché depuis la mauvaise nouvelle du tribunal.

"-Rosier!" Cria l'animagus d'une voix un peu rauque. "Rosier, viens ici."

La blonde se tourna lentement, elle n'avait jamais aimé qu'on l'appel Rosier.

"-Lord Black, comment allez vous depuis notre dernière conversation?

-Mal, encore plus que la dernière fois. Vous êtes une femme cruelle."

Pandora avait pris une moue contrariée en entendant ça, elle avança vers les barreaux de la cellule au mépris de toutes les règles de sécurité. Elle semblait plus fatiguée que depuis sa dernière visite, ses long cheveux blond semblaient terne et ses yeux bleu iceberg vide.

"-Cela n'a jamais été mon intention d'être cruelle avec vous.

-Ce qui est encore pire My Lady, puisque je ne peux pas vous en vouloir. D'autant plus que vous semblez être ma seule alliée."

Sirius fouilla maladroitement dans la poche de son uniforme de prisonnier pour en extirper la lettre de Bones. Il la lui tendit, le gradient dernière Pandora se tendit mais resta sagement derrière elle, comme un bon toutou dressé à coup de gallions.

"-Vous m'avez donné de l'espoir, My Lady et dans cette prison c'était la chose la plus cruelle que vous pouviez me faire."

Pandora se tue pour lire le parchemin avant de le rendre.

"-Je pense que vous de voyez pas assez loin, Lord Black.

-C'est à dire?

-Votre lettre indique seulement que vous ne pouviez pas faire réviser votre jugement.

-Ce qu'il me semble plutôt clair." La blonde lui fit un sourire presque espiègle qui semblait déplacé en ce lieu. "Tu as vu quelque chose n'est-ce pas?" Chuchota Sirius en se rapprochant d'elle lui plus possible et pendant un instant elle ressemblait énormément à l'adolescente avec qui il avait grandit.

-Tu devrais demander au magenmagot une copie de ton procès. Je n'ai pas été beaucoup dans le monde cette année-là mais il ne me sembla pas avoir vu ton nom dans la longue liste des procès qui se sont tenus."

Évidemment, pensa Sirius. Pandora avait raison comme toujours mais le sorcier n'était pas certain que ça change quelque chose. Le magenmagot ne voulait pas rouvrir son dossier.

"-Ne perd pas encore espoir Sirius.

-Alors ne me laisse pas croupir ici, Pan.

-Uniquement si tu ne m'appelle plus Rosier."

La blonde lui serra la main avant d'aller voir son frère, laissant Sirius avec un espoir renouvelé et il n'était pas certain que ce soit une bonne chose.


Harry pouvait à peu prêt supporter l'absence de Dani lorsqu'il était à l'école avec ses copains. C'était une autre histoire maintenant que le week-end était venu. Même Remus avait dû aller à Londres pour régler une affaire avec Killian.

Le petit garçon poussa un ballon de football du bout du pied. Assis sur les marches du porche, il s'ennuyait ferme. La maison du père Cunningham était barbante sans personne avec qui s'amuser. L'enfant décida donc d'aller voir les poney irlandais qui broutaient dans le champ à côté. Ils tournèrent tous la tête vers le garçon, intéressé par la potentielle nourriture que l'enfant pouvait leur apporter. L'un d'eux, un jeune alezan se posta devant lui pour fouiller dans les poches du manteau mais Harry se contenta de lui gratouiller le garrot. Les doigts du garçon s'enfoncèrent dans le poil du poney qui commençait à devenir épais en prévision de l'hiver.

Harry l'entraîna vers un gros rocher d'où il pouvait se hisser sur le dos de l'animal. et ce dernier, bien que surprit, se laissa faire. Le petit sorcier prit une grande inspiration profitant de sa nouvelle hauteur pour regarder son horizon. Il y avait énormément de champs autour de lui ainsi que quelques forêts, il savourait la campagne irlandaise.

Lorsqu'il pressa les mollets, le poney avança doucement et se dirigeant docilement là où Harry regardait. L'enfant éclata de rire lorsqu'il se rendit compte que le poney acceptait parfaitement la situation, maintenant il était un chevalier. Sir Harry.

Lorsque le champ des poney fut trop petit pour ses explorations, Harry commença à se promener dans le village. Quelques personnes le saluèrent en souriant mais la plupart semblaient surprit. Arrivé au bout des habitations, le garçon voulait continuer à ses vadrouilles. Il y avait un chemin qu'il n'avait pas eu l'occasion d'explorer et pour cause, certaines des fermes là-bas appartenaient à des protestants. Le père Cunningham lui avait demandé de garder ses distances mais il y avait quelque chose d'excitant à briser les règles, même les plus insignifiantes. De plus, il aurait quelque chose à mettre dans sa prochaine lettre pour Dani.

Le chemin encore boueux des pluies de la semaine était en ce jour agréablement ensoleillé, pour peu, le petit sorcier se serait cru au plein cœur de l'été. En passant, il se tordait le cou pour regarder les maisons et les domaines agricoles mais toutes se ressemblaient. Harry croisa quand même une ménagère qui le salua en souriant, alors que son gros lévrier faisait des bonds vers son poney.

Alors que le chemin se rétrécissait encore un peu et qu'Harry songeait à faire demi-tour dans la mesure où ce sentier ressemblait à tout ce de l'île d'Irlande. Jusqu'au moment où un hurlement déchira le silence de la campagne, c'était un cri rauque et plein de colère qui figea le petit sorcier. Après un temps de silence, il y eut des insultes tout aussi fortes que le hurlement initial. Arrêté au milieu de la route de terre, Harry ne savait pas s'il devait continuer ou faire demi-tour.

L'enfant tendit l'oreille, tout comme sa monture, près à déguerpir. Un mouvement dans la haie sur sa droite fit faire un écart à sa monture qui manqua de désarçonner Harry. Piotr débaroula comme un diable de sa boîte, faisant sursauter le duo. Le petit alezan renâcla à la vision du soviétique nu comme au jour de sa naissance, un paquet de vêtements à la main et un air ahurie sur le visage. Harry n'aurait pas su dire lequel de lui ou du cracmol était le plus surprit de cette apparition. Piotr regarda Harry, le poney et lui-même à tour de rôle comme s'il l'un d'eux aller crier "surprise".

"-Je croyais…" Balbutia le plus jeune pendant que l'autre en profitait pour passer vêtements au sautillant d'un pied sur l'autre. "Tu… tu ne devais pas être à Cork?

-En quelque sorte Kiddo mais…"

Harry ne jamais pourquoi Piotr n'était pas allé à Cork car de nouvelles insultes lui coupèrent la parole.

"-Il est où ce fils de pute?!" Hurla un voix depuis le jardin près d'eux.

"-On devrait y aller Kiddo, avant que ça chauffe…"

Il trottina vers lui en finissant de mettre sa chemise avant de sauter derrière Harry. Le plus âgé pressa des talons pour faire faire demi tour à l'animal, cependant le petit sorcier eut l'occasion de voir une jolie blonde faire au revoir à Piotr depuis la fenêtre du premier étage.

Le poney se lança au galop sur le chemin, mettant le plus de distance possible entre eux et le père en colère. Cependant ce dernier ne se priva pas de l'occasion de tirer un coup de feu en l'air en guise d'avertissement, une chose était certaine, Harry ne retournerait pas dans le coin avant longtemps.

"-Il nous tire dessus?" Chuchota Harry près de l'épaule de Piotr, paniqué.

"-Il n'y a pas à s'inquiéter il vise toujours à côté." Un autre coup de feu. "Enfin presque toujours." Le plus jeune sentit Piotr talonner le pauvre poney encore un peu plus. Lui non plus n'aimait pas le bruit de pétarade du fusil dans leur dos.

Piotr ne fit ralentir l'animal qu'une fois le village traversé, la pauvre bête qui les transportait était en nage et Harry toujours bouche bée.

"-Bordel! C'était quoi ça?"

L'adolescent mit une taloche derrière la tête d'Harry, légèrement entravé pas leur promiscuité.

"-Pas de grossièreté, sinon Dani aura ma peau.

-Si le fermier ne l'a pas en premier." Répliqua le plus jeune, goguenard.

"-Que veux tu? Mes charmes font des ravages dans le voisinage.

-Tu as couché avec la fille du fermier? C'est ça?

-Parceque tu sais ce que ça veut dire "coucher avec une fille", toi?"

Harry haussa les épaules, il avait entendu plusieurs personnes utiliser cette expression sans être certain de ce ça voulait dire. Il en avait aussi parlé avec ses copains de l'école en riant sous cape, mais rien de concret.

"-Alors? Ça veut dire quoi?"

Dans son dos, l'adolescent poussa un soupir lourd de sens.

"-J'imagine que ce sera à moi, quoiqu'il arrive. Ta sœur est une fille et le vieux Cunningham ne doit plus se rappeler de quoi que ce soit à son grand âge."

Le duo était arrivé à la pâture d'origine du poney et ce dernier la retrouva avec une joie non dissimulé.

"-On va devoir parler entre hommes tous les deux, Harry." Piotr posa une main sur l'épaule du plus jeune avant de le conduire dans la maison, les entrèrent dans le bureau du prêtre ou Piotr savait pouvoir trouver de l'alcool. Il se servit un fond de whisky ainsi qu'à Harry. " Alors mon grand, je vais t'expliquer les choses de la vie. Quand un garçon et une fille s'aime bien, ils vont faire des trucs d'adulte. Dans un lit…" Piotr prit une grande gorgée d'alcool à l'air perplexe d'Harry.

"-Ça ne m'aide pas trop, Petya.

-Ils s'embrassent tous les deux… beaucoup." Le soviétique se frotta la nuque, prenant un belle couleur rouge aux joues, il termina son verre d'une traite.

"-J'ai déjà vu gens s'embrasser, il y a franchement pas de quoi en faire tout un plat.

- Bon sang, je savais pas que ça serait aussi compliqué ! Écoute, Kiddo, tu comprendras quand tu seras plus grand, d'accord ? On en reparlera. Ou... tu demanderas à quelqu'un d'autre." Il tapa doucement sur l'épaule d'Harry, espérant clore la conversation.

Harry, visiblement insatisfait de la réponse, plissa les yeux.

"- Comme Dani, tu veux dire ? Elle sait ce que ça veut dire, elle ?"

Piotr renversa presque son verre en entendant cela et se leva d'un bond.

"- Pas un mot à Dani, compris ?" répondit-il précipitamment. "Ou elle m'étripe !"


Remus essuya ses mains moites sur son pantalon. Il n'aimait pas se retrouver face à Killian. L'irlandais n'était pas sans lui rappeler un requin imprévisible, qui tournait lentement autour de sa proie avant d'attaquer sans crier gare.

"-Viens." Ordonna sèchement le plus jeune en finissant sa cigarette, avant de la jeter dans le caniveau, dans son sempiternel manteau gris, Killian traçait la route pendant que Remus suivait docilement. Le sorcier devait faire un travail pour le jeune homme. C'était là la condition pour rester auprès d'Harry, dans l'église du père Cunningham. L'irlandais n'aimait pas beaucoup Remus, premièrement parce qu'il n'aimait pas grand monde, et deuxièmement, il méprisait Remus pour son addiction aux opioïdes. Cependant, le loup lui était utile, alors il s'accommodait bien des petits ennuis qui pouvaient lui entraîner Remus. De plus, les enfants avaient besoin de quelqu'un en Irlande pour les surveiller, quelqu'un que Killian pouvait contrôler, comme Remus. Car le père Cunningham, bien qu'un ami du jeune homme, n'était pas sous son emprise.

Killian l'emmena près d'un garage en périphérie de l'East End, à Londres. Remus détestait la capitale, avec sa foule diverse et variée, et ses odeurs encore plus nombreuses. C'était toujours pénible pour lui de faire le tri entre ce qu'il voyait, ce qu'il sentait, et ce qu'il entendait, même si, malgré tout, il aimait bien l'East End pour les gens qui y habitaient.

"-J'aurais besoin que tu casses quelques petits trucs là-dedans." Demanda froidement Killian en désignant de la tête le garage à la façade bleue

"-Je dois casser quoi?" Chuchota Remus, dépité et consterné par le rôle qu'il devait tenir. Le sorcier ferma les yeux juste un instant, pour se remettre en mémoire le visage d'Harry lorsque le loup l'avait supporté pendant une partie de foot. Si Killian l'avait laissé rencontrer le fils de ses amis, l'irlandais pouvait aussi décidé de leur faire couper tout lien. Et Remus n'était pas depuis assez longtemps dans la vie des enfants pour avoir une influence sur eux, surtout face à Killian.

"-Juste quelques dégâts, c'était un premier avertissement."

Le sorcier hocha la tête avant d'entrer dans la partie atelier du garage que Killian lui avait désigné. Il y avait trois hommes bleus de travail malgré leur tardive et l'un d'eux s'avança vers Remus, l'air ravis de voir un nouveau client. Son expression se fit plus dure lorsqu'il remarqua le visage plein de cicatrices du sorcier, les pleines lunes restaient pénibles pour le loup-garou, même si maintenant il pouvait manger à sa faim et avait un trou au-dessus de sa tête.

"-Je peux vous aider, monsieur ?" Demanda l'employé un peu sur la défensive, il essuya les mains pleine de cambouie sur un chiffon.

Le sorcier ne fit pas attention à lui, il préféra renverser une servante pleine d'outils qui se fracassa dans une cascade de bruit. Les deux autres hommes restèrent concentrés sur leur travail, habitués au bruit diverse et varié, ils devaient à un accident. Le loup-garou eut le temps de prendre une grande barre au métal qui traînait contre un mur plein de poussière car l'employé qui lui avait parlé avait été figé après la chute des outils, ayant bien conscience que Remus n'était pas là pour sa voiture. Le loup abattit la barre de fer sur la voiture la plus proche de lui, brisant ainsi la vitre du véhicule et tordant l'encadrement. Les deux autres hommes s'aventurèrent, attirés par le bruit.

"-Putain, mec, tu fais quoi ?" Cria le plus jeune des trois lorsque Remus leva de nouveau sa barre pour la battre sur un compresseur, le jeune voulut l'arrêter. Mais son patron le stoppa, se mettant entre deux, ayant peur que le plus jeune se prenne un coup de barre lui aussi. "-Ne te mêle pas de ça, Simon, c'est trop dangereux." Murmura le patron, en laissant Remus pulvériser une dernière fenêtre. "Je sais pourquoi il est là, il vaut mieux faire le dos rond."

Dehors, Killian semblait satisfait, si son micro-sourire voulait bien dire quelque chose.

"-Ils ont voulu t'arrêter?

-Non, rien du tout." Chuchota le sorcier, la tête rentrée devant les épaules. "Ils étaient terrifiés.

-Tant mieux." C'était mieux pour eux de ne rien faire et la prochaine fois l'établissement paierait le gang pour assurer sa sécurité.

L'irlandais reconduisit le sorcier jusqu'à l'éléphant assoiffé en silence et la jambe du loup-garou tressauta nerveusement tout le long du trajet. Killian ne semblait pas déranger face à la nervosité de Remus. Le gangster était habitué à tout, y compris à la violence, il y baignait depuis si longtemps qu'il n'y prêtait même plus attention. Il avait aussi l'habitude de voir les gens trembler à sa proximité.

"-Tiens, c'est pour toi." Murmura Killian en lui lançant plusieurs petits flacons de fentanyl avec une certaine dose de mépris qui le caractérise tant. Remus les prit presque à contre-coeur avant de quitter la voiture, cette dernière démarra en trombe. Le loup se sentit comme un mouchoir usagé que l'on aurait négligemment jeté et c'était loin de restaurer son amour propre.

Mais maintenant qu'il était libéré de ses obligations envers le chef de gang, le sorcier voulait aller voir Rodrigo et essayer d'oublier ce qu'il venait de faire. Il en profiterait pour tester la marchandise que Killian lui avait donnée.


Dani avait déjà plusieurs fois fait les tours des cachots pour les mémoriser, chacun des couloir, toujours en pierre, avec les quelques torches qui changent d'emplacement à intervalles réguliers. Mais c'était furieusement difficile à retenir. De plus, la fillette essayait aussi de trouver des passages secrets, elle était sûre que Poudlard en avait pleins. Il lui faudrait un peu plus de temps pour les trouver voilà tout.

La jeune sorcière était à Poudlard depuis presque dix jours, et entre ses explorations des sombres couloirs du sous-sol, elle avait déjà dû remettre plusieurs Serpentards à leur place. Se perdre dans les labyrinthes des cachots occupait son esprit, loin des tracas que lui causaient ses camarades de dortoir. Sa colocataire, Dana Keen, une petite princesse arrogante, ne lui laissait aucun répit. Les élèves plus âgés observaient, laissant les premières années s'affronter, attendant de voir qui prendrait le dessus — une sorte de rite de passage chez les Serpentards. Pour l'instant, Dani avait l'avantage. Elle savait mieux se défendre que Keen et possédait une connaissance en herbologie et potions bien plus avancée que la plupart des élèves, même ceux des classes supérieures. En prime, la préfète, Liz de Tuttle, semblait l'apprécier, un atout supplémentaire que Keen, malgré son nom prestigieux et son sang pur, ne pouvait compenser.

Pour l'instant, Dani avait rendez-vous avec son chef de maison et pour son plus grand bonheur, elle ne se perdit pas les dédales. Snape voulait voir tous les nouveaux, savoir s'ils s'adaptaient correctement à leur nouvel environnement. Dani aurait eu beaucoup de choses à lui dire, mais elle savait qu'elle n'en ferait rien, trop désireuse de passer inaperçue parmi ses camarades. C'est anxieuse qu'elle se présenta donc au bureau de son professeur à 17 heures précises, comme il le lui avait demandé.

Le dernier cours, sortilège, avait été particulièrement pénible mais Dani avait du mal avec tous les cours du professeur Flitwick. Les sortilèges lui paraissaient toujours affreusement compliqués, tout cela manquait de logique à ses yeux. La jeune sorcière prit une grande inspiration avant de toquer et le panneau en bois s'ouvrit presque instantanément. Le professeur Snape était derrière son bureau en bois foncé, derrière lui se tenait sa collection d'ingrédients de potions, pour la plupart contenus dans des bocaux à la matière visqueuse.

"-Miss Fell, assoyez-vous, je vous en prie."

La fillette se sentit toute petite en prenant la place sur la chaise, sous le regard suspicieux de son professeur. Le potionniste la fixait avec des yeux perçants, comme un gros oiseau de proie, il aimait mettre son interlocuteur mal à l'aise après tout. Alors qu'elle tripotait nerveusement ses mains, Dani essayait de ne pas se remémorer toutes les histoires que Remus lui avait racontées sur l'homme en face d'elle. Elle avait bien trop peur qu'il lise dans son esprit comme un livre ouvert.

Snape brisa finalement le silence tendu qui s'était installé de sa voix calme et rauque, ce qui apaisa un peu Dani.

"-En tant que votre professeur et directeur de maison, je me dois de voir comment vous intégrerez chez les Serpentards. Vous comprenez?

-Plutôt bien, monsieur. » Murmura Dani en fixant un bocal d'œufs de triton qui flottait juste derrière la tête de l'homme.

"-J'ai pu constater avec certains de vos professeurs que vous travaillez bien en cours. Vous semblez être rigoureuse, vous participez en classe, c'est une bonne chose." Snape s'interrompit un moment et Dani resta silencieuse, ne sachant pas quoi dire. Ce devait être une bonne chose pourtant son professeur se pencha vers elle, l'air vaguement embarrassé ou ennuyé. "Il y a juste une chose qui ne me va pas. Pouvez-vous me donner un cours que vous venez d'écrire, n'importe lequel ?" Intrigué, Dani fouilla dans son sac de cours pour en sortir les parchemins où était noté son dernier cours de sortilège. Elle tendit les feuilles à son professeur qui regarda ce qui était écrit. " C'est ce que je pensais." Dani leva les sourcils entre interrogation et agacement. Qu'avaient dans ses cours, pour qu'ils soient regardés avec tant de suspicion? "Votre écriture est absolument désastreuse, miss. Si vous rendez un seul devoir écrit comme ça…."

Il ne termina pas sa phrase, laissant le plaisir à Dani d'imaginer ce qui se passerait. Une fois de plus Dani, ne répondit rien. Elle voulait bien admettre que depuis quelques années, les belles leçons de calligraphie que sa famille lui avait données étaient loin. Et Dani avait beaucoup négligé l'école depuis un certain temps,rattraper ses lacunes était bien plus compliqué que ce qu'elle avait prévu.

"- Miss Fell, c'est préoccupant. Avez-vous été à l'école? Chez les moldus.

-Oui." C'était un « oui » contrarié, comme si Snape promettait en question son intelligence. Son professeur avait encore cet air dubitatif que Dani commençait à détester.

"-Je vais quand même vous assigner un tuteur. Il vous donnera des cours de calligraphie et vous parlera des bases de la culture sorcière. Ça ne vous fera pas de mal."

Snape la congédia ainsi, et la fillette récupéra son cours d'une main furieuse. Elle n'aimait même pas qu'on la prenne pour une idiote, ça lui faisait grincer des dents. Parce qu'elle avait du mal à écrire, elle était moins intelligente que les autres. Qui avait eu l'idée de créer un alphabet aussi compliqué aussi? Elle sortit d'un pas contrarié, bousculant dans le couloir un pauvre gryffondor qui semblait être perdu au milieu de cachots. Le rouquin râla en récupérant ses livres éparpillés au sol, mais la fillette n'y prêta aucune attention. De toute manière, pourquoi est-ce qu'il traînait dans les sous-sols, ce gryffondor ?


S'il y en avait bien un autre qui avait du mal à reprendre le chemin de l'école, c'était Martin. Ce dernier avait pourtant trouvé un lycée huppé où s'inscrire et avait intégré une classe plus qu'intéressante. Le blond louait maintenant un petit deux pièces par l'intermédiaire de Nick et s'est rendu chez le kiné pour ses mains ainsi qu'à l'hôpital pour arrêter de boire. Tout laissait à croire que Martin avait repris sa vie en main.

Pourtant, il se rendait aux réunions des alcooliques anonymes à reculons et de la même manière qu'il allait chez le médecin addictologue. L'argentin se donnait beaucoup de mal pour remonter la pente, mais il n'était pas certain d'y arriver. La seule faille était le vol, parce que l'ancien sorcier avait continué à cambrioler des maisons, de temps à autre, pour financer train de vie, bien moins luxueux que par le passé.

Pour cet après-midi de septembre, Martin devait se rendre une nouvelle fois à une thérapie de groupe. Il quitta donc précipitamment les cours de son lycée catholique, ne voulant pas que ses camarades ou professeurs apprennent pour son alcoolisme. La clinique était dans un autre quartier, pour plus de précautions. Malheureusement pour lui, la circulation engorgée de Rome lle mit très vite en retard, et lorsque le blond arriva à faire réunion, elle avait déjà commencé. Il s'installa discrètement, à côté d'un jeune homme, qu'il avait remarqué la fois précédente, plutôt mignon. C'était une place stratégique, car tant qu'a être là autant en faire profiter ses yeux.

"-Une nouvelle personne veut parler ?" Demande Nicole, la femme qui dirigeait la réunion. Martin leva directement la main, il préférait s'entendre parler plutôt que les autres pleurnichards. "Je t'en prie, Martin, vas-y.

-Bonjour à tous. Je ne veux pas me présenter, je pense que vous me connaissez tous déjà. Je suis ici depuis un certain temps déjà et vos faces de poivrots devraient me reconnaître." Les autres rirent, comprenant qu'il essayait de faire l'idiot. "Je n'ai pas bu une goutte d'alcool depuis…" Martin fit semblant de compter alors qu'il connaissait fort bien la date. " Huit mois. Quasiment une grossesse…"

Il eut de nouveau quelques rires mais Nicole le regarda avec sévérité, elle n'aimait pas vraiment le voir fanfaronner. C'était seulement un moyen de tenir les gens à distance, ils le savaient tous les deux. En voyant les sourciles de la femme se froncer d'avantage, il se rasseya, un peu penaud. Le reste de la réunion se passa plus lentement sous de regard de sa mentore, il se força quand même à écouter quelques témoignages.

Plus tard, Martin s'appuya contre un mur en pierre, sentant le poids des regards et des histoires entendues à la réunion s'effacer légèrement au contact de l'air frais. La lumière dorée de l'après-midi baignait les rues de Rome, et au détour d'une petite place, un groupe de musiciens jouait des airs familiers. Un violon, un violoncelle et un chanteur à la voix rauque. Les notes résonnaient avec une simplicité désarmante, et pendant un instant, le blond laissa ses pensées vagabonder, bercé par la mélodie. Son regard se promenait sur l'architecture de la place, il l'aimait toujours autant. Peut-être pourrait-il un jour arriver à faire aussi bien, s'il arrivait à mener ses études à bien.

Alors qu'il s'éloignait légèrement de la place, il sentit quelque chose dans la poche intérieure de sa veste. Une lettre, pliée et froissée, qui portait une écriture reconnaissable entre mille. Dani. Son cœur se serra brièvement avant qu'il n'ouvre le message.

"Salut Martin,

J'espère que tu vas bien. Enfin, aussi bien que possible. Je sais que tu détestes ce genre de lettres, alors je vais essayer de ne pas être trop sentimentale (ça te changera).

Les gens ici ne sont pas franchement plus sympas que dans notre ancienne vie. Je me bats constamment avec les autres Serpentards. Certains pensent que parce que je n'ai pas le bon nom ou le bon sang, je vais juste baisser les yeux et les laisser m'écraser. Mais tu me connais, c'est pas vraiment mon genre. Je ne devrais peut-être pas te raconter tous les détails, je sais que tu détestes les écoles de magie.

Je t'écris aussi pour m'entraîner à écrire. Car il parait que mon écriture est "désastreuse" selon mon prof. J'imagine que c'est pas très surprenant non plus. Je m'efforce de faire de belles lettres et d'écrire le plus correctement possible alors que soyons sincères. Écrire de gauche à droite n'a rien de naturel et ces lettres… Bref.

Je voulais aussi te donner quelques plans de poudlard que j'ai pu tracer. Rien de comparable avec ton travail mais j'espère que ça te plaira et te donnera des idées pour tes devoirs. Pour le moment ce ne sont que les sous-sols mais le château est immense, ceci dit si tu as une idée pour que je trouve un passage secret pour en sortir, dit le moi.

Prends soin de toi, Martin. Essaie de ne pas te faire trop d'ennemis là-bas.

Dani."

Martin allait s'accrocher encore un peu, il voulait désespérément se rattraper auprès de la jeune fille. Et pourquoi il se sentirait assez fort pour leur rendre visite à Noël, l'Irlande devait être sympa sous la neige.


Alors?

Un avis?