Hello,
Voici mon nouveau chapitre, avec une semaine de retard. J'en suis désolée mais j'ai de grosses migraines avec l'automne et ça m'empêche d'écrire. Si l'un de vous est intéressé.e pour être , je sais pas trop comment ça marche mais vous pouvez m'envoyer un petit message.
Merci aux personnes qui me suivent.
Bonne lecture.
Dani retint un nouveau soupir alors que le professeur Binns entamait un nouveau chapitre sur les révoltes gobelines. Les premières heures du matin étaient difficiles avec deux heures d'histoire de la magie. Le cours partagé avec la serdaigle était pourtant on ne peut plus studieux, mais pourtant la fillette installée près de la porte du fond hésitait à prendre la poudre d'escampette. Tout ce que le professeur fantôme baragouinait, Dani l'avait lu dans son livre avant de venir. Pendant que ses camarades grattaient leurs plumes sur leurs parchemins, l'iranienne réfléchissait à comment mettre son temps à profit. Et pour ça, rien de mieux que de sortit ses cours de métamorphose en toute discrétion pour les relire une nouvelle fois.
Elle relisait sans discontinuer les théories de métamorphose, jusqu'au moment où les mots s'imprimèrent dans son esprit. La voix de Binns en de bruit fond, la sorcière essayait, encore et encore de visualiser. La clef de cette discipline était la visualisation et beaucoup d'entraînement.
Pour leur premier cours, le professeur McGonagall leur avait demandé de changer une allumette en aiguille. La fillette n'avait pas totalement réussi l'exercice, à son grand désespoir. Son allumette avait seulement pris une jolie couleur argentée donc Dani avait bien décidé de s'entraîner pendant le cours de Binns. Elle pourrait toujours lire son livre d'histoire de la magie plus tard.
La fillette continua ses essais en métamorphose jusqu'au moment où la cloche sonna pour signaler la fin des deux heures les plus barbantes de la semaine.
Dani rangea ses affaires avec hâte, imitée par ses camarades. Les Serpentards descendirent rapidement vers les serres pour le cours d'herbologie. Elle resserra les pans de sa cape autour d'elle ; depuis la mi-septembre, les températures s'étaient drastiquement refroidies. Le vent mordant lui rappela combien le climat de l'Écosse était loin de la chaleur de son enfance. Chaque bourrasque lui donnait l'impression que l'hiver ne serait jamais son allié, peu importe combien de temps elle passerait sur ces îles humides.
Les quatre élèves de serpentard faisaient le pied de grue devant les portes vitrées de la serre depuis de longues minutes, attendant l'arrivée de leurs condisciples de poufsouffle et Madame Sprout. Dani commençait à trouver le temps long. Visiblement, elle n'était pas la seule, car Keen tira brusquement sur le sac de l'iranienne. Cette dernière perdit l'équilibre et s'étala sur la pelouse humide.
"- Bah alors, t'as enfin trouvé ta place ?" Ricana la Serpentard en croisant les bras, un sourire malveillant sur les lèvres.
Dani serra les dents, se redressa tant bien que mal. Elle n'avait même pas eu le temps de répondre que Lucian Boles s'était emparé de son sac tombé au sol, arrachant ses parchemins avec une joie sadique.
"- Si ma place est par terre," rétorqua Dani en s'essuyant, "alors la tienne est avec les succubes dans les sous-sols."
Keen réagit aussitôt, ses yeux brillants de rage. " La ferme, sang-de-bourbe !" Cracha-t-elle avant de lui asséner un coup de pied dans les côtes. Dani eut le souffle coupé. Visiblement, les sang-purs n'étaient pas au-dessus d'utiliser des méthodes moldues... Et ça tombait bien, elle non plus.
Avant que Keen ne puisse se vanter de son geste, Dani se retourna et lui rendit son coup avec une force égale. Keen recula d'un pas, prête à riposter, mais l'arrivée des Poufsouffles l'en empêcha.
"-Tu as besoin d'un coup de main ?" Demanda gentiment Cédric en voulant l'aider à se remettre debout. "Tu veux aller à l'infirmerie ?
- Non, ça va. Rentrons plutôt en cours"
Le poufsouffle ramassa les restes de ses parchemins qui avaient survécu à l'attaque de Boles et ils allèrent s'asseoir à la même table.
"- Tu devrais parler de cette fille à ton chef de maison." Murmura Cédric en lui tendant une plume neuve.
"- C'est jamais une bonne idée de cafter, Diggory. Ils ne t'ont pas appris ça chez les blaireaux ?
- Cafter? Ça veut dire quoi ?" La directrice des jaune et noir leur jeta un coup d'oeil pour les avertir de baisser d'un ton. Cédric se tut un moment avant de reprendre, moins fort. "Si tu le dis au Professeur Snape, il pourra y mettre le hola."
Dani ne répondit rien, mais la remarque de son camarade ne lui semblait pas insensée, cependant la présence du professeur Sprout ne lui permit pas de répondre au poufsouffle. Après l'heure d'herbologie, la petite sorcière tourna un moment dans les sous-sols, le temps de trouver le courage de parler à son chef de maison. Elle finit par le faire et le potionniste l'invita à entrer, assis derrière son bureau, le professeur Snape surveillait un gryffondor en retenue du coin de l'œil.
"- Miss Fell, j'espère que c'est important pour que vous passiez hors des heures d'ouverture de mon bureau.
- C'est-à dire…" Daniella avait pris place sur une chaise de l'autre côté du bureau et s'agita sous la remarque de son professeur. Elle ne voulait pas parler de ses problèmes face à un autre élève, surtout un gryffondor. Le rouquin gardait la tête dans ses chaudrons et pour ça Dani lui en était reconnaissante, mais elle préférait quand même qu'il quitte la pièce.
"- Miss, dépêchez-vous ou quittez la pièce.
- C'est à propos des autres premières années. Ils…Certains me harcèlent parce que… Enfin ce matin, ils ont déchiré mes cours." À la fin de la phrase, la fillette murmurait à peine.
"- Je vois, je garderais tout ça à l'oeil mais il ne s'est rien passé de grave, je n'interviendrai pas plus." Snape releva la tête pour regarder le fond de la pièce. "Weasley! Finissez votre chaudron et sortez d'ici." Il regarda de nouveau la fillette. "S'il se passe quelque chose de plus grave, vous pourrez toujours revenir.
- Je comprends, monsieur, mais…
- Ecoutez, Miss Fell, se faire une place dans une nouvelle école n'est pas toujours une chose aisée. Encore plus à serpentard, mais vous devez le faire sans quoi les sept prochaines années seront très longues pour vous." Snape se repositionna sur son fauteuil et fouilla dans ses papiers. " D'ailleurs, vous suivez vos leçons avec votre tuteur?
- Oui, monsieur. Flint m'aide beaucoup à m'adapter mais le problème est l'attitude des autres premières années…
- Si vous n'arrivez pas à faire face à quelques premières années revanchards, alors peut-être que votre place n'est pas à serpentard."
Le professeur Snape avait prononcé exactement les mots qu'il fallait pour que Dani se taise. La fillette voulait désespérément se faire une place dans le monde magique et l'idée même d'en être rejeté la rendait malade.
"- Bien, au revoir Monsieur."
Et sans attendre la permission, la fillette quitta le bureau, furieuse. Elle s'en voulait d'avoir suivi les idées à la con de Diggory et des poufsouffles.
"- Fell! Fell, attends-moi !" Cria une voix dans son dos, c'était le rouquin de Snape qui traînait toujours dans les sous-sols. Dani s'arrêta pour que le préfet puisse la rattraper, elle croisa les bras sur la poitrine, toujours contrariée. Le garçon reprit son souffle un instant avant de reprendre. "C'est bien Fell, ton nom. Hein ?
- Ouais, pourquoi ?
- J'ai entendu ce que tu racontais à Snape. La chauve-souris des cachots ne fera rien ?"
Dani haussa les épaules, se demandant bien ce que Weasley lui voulait. "Ecoute, ici les professeurs ne… ne sont pas toujours à la hauteur. Alors, si tu veux, je peux parler à ceux qui te font des misères.
- C'est bizarrement sympa, le rouquin, mais je ne pense pas qu'un gryffondor prenant mon parti va arranger mes affaires."
Le plus âgé sourit plus largement en entendant le surnom qu'il lui avait été attribué.
"- J'en parlerai à un certain préfet, Fell. De bons élèves, qui sont à l'écoute et sans préjugé. Ils pourront surveiller un peu tout ça.
- Du moment que tu ne cites pas mon nom, le rouquin, ça me va.
- Bill, tu peux m'appeler Bill. Et si tu as d'autres problèmes, tu peux venir me voir. Je ne suis pas un prof, je ne t'enverrai pas promener.
- Ouais, t'es un bon samaritain.
- En fait, je préfère Monsieur le Préfet en Chef." Plaisanta Bill en pointant son insigne sur son torse.
Remus avait pris ses distances avec l'Irlande ; il avait eu son compte de morosité irlandaise et de ciels plombés. En quête de répit, il s'était installé chez Rodrigo, qui l'avait accueilli avec un sourire chaleureux, lui cédant son sofa pour la durée de son séjour. La nuit, le prostitué lui laissait l'appartement, préférant ramener ses clients dans les étages du bas de la maison close. Le loup pouvait enfin dormir en paix, du moins quand Morphée lui en faisait la faveur. Mais ses insomnies étaient fréquentes, et son addiction aux opioïdes n'aidait pas. Lorsque le sommeil le fuyait, Remus tournait en rond dans le salon.
Un soir, alors qu'il était de retour à Londres depuis seulement quelques jours, une personne toqua à la porte. La soirée était déjà bien avancée et les deux petits coups secs résonnèrent dans le silence de la pièce. Remus regarda la porte incriminée, surpris, ici personne ne frappait jamais aux portes. Les autres filles entraient directement et ne s'annonçaient qu'une fois dedans, alors que le sorcier regarda prudemment dans le judas. Sur le pallier, et il y avait une femme blonde qui lui tournait le dos, elle devait être une connaissance de Rodrigo. Il hésita un moment, devait-il ouvrir ? Probablement, au moins pour expliquer à la femme que le propriétaire des lieux n'était pas là.
"- Bonsoir ?" La blonde se tourna vers lui et il fallut à Remus une bonne trentaine de secondes pour la reconnaître. "Pandora? Pandora Rosier?
- C'est bien le cas mais je n'étais pas certaine que tu me reconnaisses.
- Qu'est-ce.. Je veux dire pourquoi ?"
L'ancienne serdaigle sourit doucement face à sa surprise
"- Pourquoi tu ne me laisserais pas entrer ? Que je t'explique tout."
Remus s'effaça pour la laisser passer, honteux de recevoir une ancienne camarade dans un appartement aux allures de salon d'art bohème. Les murs éclatants de couleur, les fanfreluches et le joyeux désordre de Rodrigo ne faisaient rien pour apaiser sa gêne.
"- Tu veux boire quelque chose ? Un thé, un café… j'ai aussi… heu de la bière?
- Une bière, c'est très bien."
Remus lui tendit une bouteille qui sortait du réfrigérateur et Pandora s'installa sur un fauteuil violet sans sourciller. Elle semblait curieusement à sa place dans cet intérieur baroque, comme si l'extravagance de la pièce ne l'étonnait pas le moins du monde.
"- Ce n'est pas que je n'aime pas avoir de la visite mais…
- Tu veux savoir ce que je fais ici." Remus acquiesça en s'asseyant. "Pour une raison qui ne te plaira pas …Je voudrais savoir s'il y a des informations concernant le procès de Sirius. Ne serait-ce que la date.
- Je…Non, écoute. Je ne parle plus à Black depuis des années. Je ne lui rends jamais visite, je ne réponds pas à ses lettres ! D'ailleurs, il ne m'en envoie même plus.
- Je sais." Répondit Pandora en faisant tourner la bière dans la bouteille. "Personne ne lui rend visite ou ne lui écrit."
Remus fronça les sourcils de contrariété. Cet homme, son ancien ami, était un mangemort. Un homme qui avait trahi ses soi-disant meilleurs amis.
- Et quoi ? Tu ne vas quand même pas le plaindre ?! Il a tué Lily et James ! A cause de lui, Harry est orphelin, alors pardonne-moi si je ne me précipite pas à son chevet.
- Tu en es certain ? Il…
- Certains de quoi ?! Tu n'étais pas là !" Coupa Remus en se levant. Il commençait à serrer les poings jusqu'à s'enfoncer les ongles dans la paume de la main. "Tu as toujours été protégé dans cette guerre parce que jamais ton frère n'aurait permis que ses petits copains s'en prennent à toi ou à ta famille. Tu n'as perdu personne, tu ne sais pas ce que ça fait.
-Remus, calme-toi s'il te plaît." La sang-pure leva les mains en signe de reddition face à la colère du loup qui était de plus en plus agité. "Tu as raison, je n'ai pas perdu de membre de ma famille, pas vraiment. J'ai grandi avec des gens qui sont presque tous des mangemorts, des suprémacistes qui considèrent mes amis comme à peine humains mais pas Sirius. Jamais il n'a fait une chose pareille. Alors je veux être certaine qu'il a mérité sa place à Azkaban avant que cette satanée prison ne le tue."
La voix de la sorcière avait progressivement augmenté pour atteindre celle de Remus. Ce dernier se mit à faire les cent pas, sa peau le démangeait et ses oreilles bourdonnaient. Il voudrait vraiment une dose, là maintenant et puisqu'il ne pouvait pas prendre d'héroïne sous les yeux de Pandora; Remus se grattait les avant-bras jusqu'au sang.
"- Il l'a avoué lui-même ! Que veux-tu de plus ?!
- Je veux savoir si tu étais présent au procès ?" Maintenant Pandora hurlait face à l'autre sorcier, incapable de se contenir. La voix montait dans les aigus et vrillait les tympans sensibles de Remus.
"- Non ! Non, je n'y étais pas. Il te faut autre chose ou tu peux partir ?
- Donc, il n'y a pas eu de procès ?
- Peu importe ! Non, s'il a avoué, alors importe la date du procès. Ou même s'il en a eu un.
- C'est vraiment ce que tu penses ?" Demanda la femme avec ce qui ressemblait à de la déception.
"- Oui, maintenant si tu es ici pour me parler des malheurs de Sirius à Azkaban, tu peux t'en aller."
Et c'est ce que fit Pandora sans un mot de plus.
Harry adorait le bateau depuis la première fois qu'il avait mis les pieds sur le pont de la barque de pêcheur du Père Cunningham. Le petit garçon aimait la sensation du roulis sous ses pieds, des embruns sur son visage et le vent dans ses cheveux. Même les vagues les plus hautes ne l'effrayaient pas, au contraire Harry adorait ça.
C'est pour ça que lors de la traversée entre l'Ecosse et les îles Orcades, il monta sur le pont du ferry malgré les vents qui secouaient l'embarcation. Il était tout l'inverse de Piotr qui vomissait tripes et boyaux par-dessus la rambarde.
"- Tu sens l'air frais ? Comme il est vivifiant !" S'écria Harry en écartant les bras.
En réponse, le sovietique vomit une nouvelle fois, il ne partageait pas du tout l'opinion d'Harry sur les bateaux. Harry prit un air compatissant en regardant le plus âgé, tout ça était un peu de sa faute; c'était lui qui avait convaincu Piotr de l'accompagner. Le petit garçon avait supplié le Père Cunningham de reprendre contact avec un ancien camarade de Poudlard. L'homme était un maître en rune et Harry allait passer une quinzaine de jours avec lui pour apprendre et visiter les sites viking. Le petit sorcier en sautillait d'impatience parce que même Dani l'enviait alors qu'elle, elle avait tout Poudlard.
"- Bordel, on arrive quand ?" Grogna Piotr entre deux vagues.
"- Dans une petite heure seulement." S'écria Harry dans le vent.
Une heure qui parut interminable au sovietique, mais lorsqu'il arriva au port, il descendit rapidement pendant qu'Harry faisait des bonds de cabris. L'enfant courut dans les rues presque vides de la ville de Stormness pendant que le plus âgé traînait derrière, le temps de reprendre son souffle.
"- Il est increvable ce gamin." Murmura Piotr en regardant Harry cavaler devant lui. "Hey Harry! Trouve donc la voiture qui doit nous emmener chez ton runier.
-C'est pas un runier, c'est un maître en rune. Fais un effort.
- Je fais un effort." Marmonna l'adolescent. "J'ai commandé un taxi, alors trouve-le."
Et ce que fit Harry, mais même le trajet rébarbatif à travers les champs ne brisa pas l'entrain du môme. Il regarda défiler les prés, bordés de petits murets en pierre comme si c'était l'une des merveilles du monde. La voiture les mena jusqu'à une maison, elle aussi en pierre, mais qui était par des arbres tordus par le vent.
Harry descendit comme une flèche mais il attendit Piotr qui payait la course et descendit leur sac de voyage. Piotr garda une main ferme sur l'épaule d'Harry, autant pour canaliser le petit garçon que pour le garder près de lui en cas de problème.
Un homme sortit sur le perron pour les accueillir, il avait une bonne soixantaine d'années, de longs cheveux en pétard et une barbe fournie. Si Piotr avait dû le décrire, il aurait dit que le sorcier ressemblait à un druide. Les druides dans les livres d'enfants ou à Gandalf.
"-HA! Vous voilà, j'avais peur que vous ne trouviez pas la maison." Le vieux barbu ouvrit grand ses bras pour prendre les deux enfants dans ses bras, ce qu'ils appréciaient moyennement. "Allez, entrez! J'ai fait un clafoutis aux abricots, je vais vous en servir une part." Harry resta bouche bée un instant, puis il entra comme si la maison lui appartenait. Piotr entra avec plus de prudence, toujours un peu méfiant depuis qu'il avait failli se tuer par un russe en colère.
"- Ça sent drôlement bon." Commenta Harry avec bonhomie avant de jeter son manteau sur un fauteuil déjà encombré, puis il s'installa à table, prêt à manger une bonne part de clafoutis. L'adolescent resta sur le seuil, complètement éberlué, alors que les deux autres cinglés discutaient comme de vieux amis. La pièce comprenait une grande table ronde, une immense cheminée et une petite cuisine dans le fond. Sur la table, il y avait le gâteau ainsi que des tasses d'un thé fumant.
Le maître Crewe parlait recette avec le gamin en servant de généreuses parts, qui, il est vrai, sentaient drôlement bon.
"- Ce sont les abricots, je les ai fait revenir dans du beurre avant de les mettre dans la pâte. Comme ça, ils rendent moins d'eau pendant la cuisson.
-Charmant…" Murmura le soviétique en observant l'intérieur la pagaille du Maître des runes. C'était un corbeau mort suspendu près de la cheminée ? Il avait l'impression qu'une bombe avait explosé dans une brocante et que le sorcier vivait dedans.
"- Allez-y les garçons, passez à table.
- Je pensais que vous alliez lui apprendre les runes, pas la cuisine." Remarqua l'adolescent, un peu moqueur, pour ça Harry lui donna un coup de pied sous la table.
"- Ne l'écoutez pas Maître Crewe, moi je veux bien commencer par la recette du clafoutie.
- Ça, c'est bien gentil, mais tu peux m'appeler Owen." Il se tourna vers Piotr avec un sourire que ce dernier qualifiait de niais. "On a bien le temps pour les runes et on apprend mieux le ventre plein.
- Ça c'est bien dit." Fit Harry en mordant dans son gâteau.
"-Toi, parle pas la bouche pleine." Se moqua Piotr en mettant une taloche au petit garçon.
Pendant qu'Harry profitait de son nouveau professeur, Martin se remettait à un ancien travers.
L'argentin avait répondu à l'appel de Nick pour cambrioler une nouvelle maison. C'était une jolie villa dans la campagne à seulement une petite heure de Rome.
Le duo grignotait des gressins dans une vieille volvo que Nick avait trouvée dieu sait où. Martin machouillait lentement son gressin en regardant le soleil se coucher derrière les pins qui bordaient le jardin.
"- Tu penses retourner à Londres bientôt ?" Demanda le brun en croquant dans un sandwich.
"- J'en sais rien, pourquoi ?
- Je dois y aller, pour affaires ?" Nick lui fit un clin d'œil. "Tu vois ce que je veux dire ?"
Pour Nick ça devait vouloir dire qu'il allait voler un truc de grande valeur ou bien de convaincre une tripotée de filles de coucher avec lui. Et éventuellement bosser pour lui.
"- J'irai peut-être en Irlande à Noël. Tu veux venir ?
- Dans ton couvent ? Non merci, à moins que les nonnes aient un nouveau dress-code.
- Charmant, Nick."
L'italien s'esclaffa au ton offusqué de Martin, il n'avait aucun respect et adorait charrier l'argentin surtout sur l'église. Le plus jeune restait un fervent croyant malgré les épreuves qu'il avait traversées, ce que Nick trouvait ridicule. L'italien se fit donc un plaisir d'énumérer toutes les hypocrisies de l'Eglise catholique. Jusqu'au moment où la lune se leva et les deux jeunes hommes quittèrent la voiture.
Martin râla intérieurement contre les plantes grasses qui s'accrochaient au bas de son pantalon, il allait devoir passer un coup de brosse sur son jean avant de remonter dans la voiture.
La maison était entourée par un haut grillage en fer forgé, et les mains douloureuses de Martin attrapèrent les barreaux en métal et l'escalade fut bien plus pénible pour lui que pour NIck. Ce dernier trépignait près de la porte d'entrée, impatient à l'idée de ce qu'il allait trouver à l'intérieur.
La porte fut ridiculement facile à ouvrir pour le blond qui n'eu qu'à la crocheter, technique qu'il avait commencé à développer pour l'italien. C'était un serrurier peu scrupuleux qui avait commencé à le lui apprendre, mais Martin et sa tremblote devaient beaucoup s'entraîner. La porte d'entrée s'ouvrit dans un grincement lugubre et pendant une minute il ne se passa rien. Puis Martin entendit un grognement qui n'avait rien à voir avec le parquet sous les pieds du garçon ou avec un meuble.
Deux gros chiens noirs arrivèrent du fond du couloir en dérapant. Le seul réflexe de Martin fut de lever les bras pour se protéger le visage. L'adolescent n'eut même pas l'esprit de faire un pas en arrière ou de bondir sur le côté comme Nick le fit.
Non, Martin resta figé, les bras en l'air comme une statue et une voix dans sa tête voulait qu'il bouge mais son corps ne lui obéissait plus.
La chute fut douloureuse mais moins que de sentir les mâchoires du doberman se refermer sur son avant-bras. C'était une vive brûlure qui n'arriva au cerveau de Martin que lorsque le chien secoua la tête. Tout son bras était secoué comme une poupée de chiffon et son épaule craqua dans un bruissement sinistre.
La bête le lâcha un moment, pour reprendre sa prise et l'instinct de l'argentin se réveilla. Il devait s'enfuir le plus vite possible, alors le garçon se retourna face au parquet grinçant et tenta de se relever. Le molosse fut plus rapide en le saisissant de nouveau, mais cette fois à la jambe. Son mollet se déchira sous les crocs du chien qui le tirait vers l'intérieur de la maison dans des accouts de plus en plus atroces. Le souffle court, Martin luttait de toutes ses forces, il donnait des coups de pied à l'aveugle et ses mains s'accrochaient à tout ce qu'il pouvait. A ce moment ses doigts se refermèrent sur une étagère en verre qu'il jeta de toutes ses forces sur son attaquant.
Les bris de verre heurtèrent son dos et visiblement ce fut de même pour ce maudit molosse qui le lâcha suffisamment longtemps pour que Martin se lève et commence à courir. L'adolescent ne se retourna pas pour voir si le chien le suivait, non, il courut jusqu'à la porte d'entrée qu'il claqua avec force.
A l'extérieur, il n'y avait personne, pas de trace de Nick ou d'un autre chien. Le magnifique jardin était complètement vide mais Martin ne s'attarda pas, il courut vers le grillage en direction de la voiture. Sa jambe le lançait terriblement mais le blond continua de s'enfuir, ses mains se fermèrent sur les barreaux en métal et il commença à escalader. Sa jambe gauche pendait lamentablement, ne l'aidant nullement à franchir son obstacle. Au moment de passer de l'autre côté de la clôture, des mouches volaient dans son champ de vision, puis tout parut très lointain à Martin. Il vit ses mains lâcher comme dans un rêve, tout semblait brouillé, puis son souffle se coupa. L'impacte avec le sol expulsa tout l'air de ses poumons et enfin Martin perdit connaissance.
Voilà, vous pouvez laisser un commentaire si le cœur vous en dit.
