Bonsoir bonsoir, j'espère que vous allez bien. Je vous présente une nouvelles suite, elle est un peu courte je le conçoit mais sachez que c'est fait exprès, pour me permettre de faire souffler un peu mes personnages !

bonne lecture et merci à ceux qui me lise, et ceux qui laisse des commentaires :)

Swann


Ces derniers jours, une nouvelle routine s'était mise en place entre Emma et la famille Mills. Le nombre de leçons était toujours aussi vigoureusement respecté mais la blonde venait désormais tous les autres soirs pour passer du temps avec les deux bruns. Il va sans dire qu'Henry était tout à fait réjoui de cette habitude. Dans son cœur d'enfant, ayant eu l'impression d'avoir été abandonné par toute les personnes adultes de son entourage, il avait l'impression de retrouver crédibilité envers les autres. Alors, comme pour remercier Emma, mais surtout parce qu'il voulait, du haut de son jeune âge, changer certaines choses, Henry prit quelques résolutions. Ainsi, la parole repris lentement place dans le foyer Mills, l'enfant s'ouvrait un peu plus à Régina. Généralement, les moments où il était réellement bavard, était lors des soirées en présence de la blonde. Sa présence le poussait à faire des efforts. Puis, bien sûr, il ne l'avouera jamais à personne, voir le sourire de sa mère s'agrandir un peu plus chaque soir était merveilleux. Il lui avait manqué. Bien souvent, ces derniers temps, il se remémorait cette période où il était plus jeune encore, et que le sourire de sa mère était tout ce qui pouvait lui importer. De plus en plus, il avait envie de le retrouver mais ne savait guère comment s'y prendre. Alors il attendait Emma, il comptait sur elle pour lui venir en aide. Chose que la blonde faisait à merveille. Régina ne se rendait pas compte de son changement de comportement, elle était concentrée sur Henry et l'évolution de leur relation ainsi que les venues d'Emma. Mais au fond d'elle, quelque part, elle avait peur. Peur que tout cela s'arrête, alors elle déployait une énergie folle pour en profiter au maximum.

C'est un beau tableau qui est dépeint. L'avancée d'un groupe de personne qui sortait doucement la tête de l'eau. Comme bien souvent dans ce genre de situation, nos protagonistes sont persuadés que rien ne pourra ternir cette si belle toile. Le pire est derrière eux. Ce rituel était si rassurant. Chaque soir, Emma se présentait à la porte avec un léger sourire, ils mangeaient, regardaient un film, puis Henry avait le droit à une histoire. Au bout de quelques semaines, le jeune homme avait mis en place un stratagème. Il avait tellement peur de blesser sa mère en choisissant toujours Emma le soir, qu'il avait décrété que chaque soir les deux femmes devaient alterner. Quand Emma avait eu le malheur de lui dire qu'il avait peut-être plus vraiment l'âge pour ce genre de chose, l'enfant avait catégoriquement refusé. C'était, pour lui, l'un des seuls moyens d'avoir pour lui tout seul la blonde. Et en acceptant de rendre à Régina, doucement, la place qu'elle devait avoir dans sa vie. Apprendre à la connaître de nouveau, à se réhabituer à elle.

- Il fait des progrès, sourit Emma, accoudé au comptoir.

Les deux femmes profitaient toujours d'un temps où Henry était endormi pour discuter tranquillement. Une autre routine qui satisfaisait au plus haut point les deux femmes.

- Je ne sais pas d'où ça lui vient, mais je ne vais surement pas m'en plaindre, rigola doucement la brune.

Elles discutèrent ainsi quelques minutes avant d'entendre des coups sur la porte. Régina se figea, serra sa tasse chaude. Emma posa une main sur celles de son amie et lui lança un regard rassurant. Régina ne sut pas réellement de quelle manière se comporter. Etre rassurée ? Effrayée ? Alors elle décida de laisser la blonde agir. Sans un mot.

Cette dernière se dirigea d'un pas déterminé vers la porte, craignant de savoir qui elle verrait derrière. Et c'est sans surprise qu'elle vit apparaître un homme, brun.

- Je ne sais pas qui vous êtes, mais je vous prierais de ne plus importuner Régina à l'avenir, il me semble, par ailleurs, vous l'avoir déjà dit.

L'homme l'observa avec un certain dédain mêlé à du dégout.

- Tiens, vous êtes là vous. Vos conseils ne m'importent peu, j'ai une affaire à régler avec Régina.

Et il semblerait qu'elle n'en ait aucune avec vous.

Une nouvelle fois ils se firent face. Se grandissant de la manière la plus menaçante, Emma prenant toute la place de la porte, lui signifiait une interdiction nette de passer. L'air devint lourd. Tout était calme, trop calme presque. La provocation régnant au ras du sol, augmentant doucement. Se gonflant de plus en plus. Il tenta de forcer le passage. Il fut rejeté. Aucun mot. Langage du corps. Presque tels des circassiens, ils faisaient passer toutes leurs émotions par la forme de leur corps. Droit et solide pour Emma. Un mur de détermination, rendu fort par l'adrénaline et un désir de protection profond. L'homme, lui, était légèrement en avant, position d'attaque, en appui sur ses pieds. Prêt à lancer l'assaut. Tous deux avaient les muscles tendus. Cependant ils tressaillirent en même temps lorsqu'une voix s'éleva, froide, dur.

- Gidéon

Silence. La voix reprit.

- Tu n'es pas le bienvenu ici.

A d'autres Régina, nous devons parler de ce qu'il s'est passé.

Il fit un pas en avant, bien vite arrêté par Emma. A cet instant précis, Régina sentit toute l'ampleur de la protection que la jeune femme déployait pour elle. Alors, stimulée par l'aura de la blonde, elle s'avança, toujours aussi droite et sévère, vers l'homme.

- Tu vas quitter cette maison tout de suite Gidéon, ne m'oblige pas à le répéter.

Mais le brun eu un sourire en coin, il était sûr de lui. Trop peut-être. Il se colla entièrement à la brune.

- Oh non Régina… murmura-t-il.

Mais il n'avait pas compté sur l'alliée de poids de la jeune femme. Emma se tendit brusquement à l'action de l'homme et d'un geste rapide fit reculer la brune pour se placer devant elle, l'envoyant valdinguer sur le sol sans plus de cérémonie.

- Tiens voilà le toutou qui réagit.

Il savait qu'il était loin d'être en position de discuter. Le corps d'Emma le surplombant le lui confirma. Il décida de s'avouer vaincu et de quitter les lieux lentement, non sans jeter un dernier regard de haine aux deux femmes dans son dos.

Emma se retourna vers la brune, cette dernière commençait à légèrement trembler. Doucement la jeune femme se colla à elle, l'entoura de ses bras. Au bout d'un certain temps elle la convia à rentrer dans la chaleur du foyer.

- Vas-tu me dire qui c'était Régina ?

La brune se détacha, préparant un café. Elle craignait le chemin que prenait la conversation. Gidéon avait une nouvelle fois tout gâché.

- Un ancien employé de mon entreprise, autrefois nous étions collaborateurs, mais il a été renvoyé suite à un écart de conduite.

- Tu veux que je m'assure qu'il ne remettra plus les pieds ici ?

- Emma… ton inquiétude est touchante mais c'est un homme dangereux.

- Je n'ai pas peur de lui.

- Mais moi si.

La voix se fit tranchante. Tant et si bien qu'Emma avait légèrement reculé lorsque la brune avait fait violemment volte-face.

- Crois-tu que je sois femme à avoir peur, Emma ?

Non pensa immédiatement la blonde. Elle avait vu son regard, sa force lors de leur première rencontre. Et maintenant qu'elle s'aventurait dans un terrain glissant, elle trouvait la même lueur combative. Mais la jeune femme ne pouvait effacer de sa mémoire tous les instants où elle avait vu une bonne partie de la fragilité de la brune. Elle ne trouva de mot à répondre à son amie, c'était le vide. Et son instinct lui disait que ce soir, elle serait loin de trouver les mots. Ils semblaient tellement être de trop.

- Comprends-moi Régina… quand il est là tu sembles si fragile, si terrifiée… je veux retirer de tes traits cette douleur.

- Tu ne le peux pas Emma…

Le ton était aussi abattu que la jeune femme. Cela brisa le cœur d'Emma. Elles ne savaient plus réellement quoi faire. Toute cette situation semblait être une impasse. Le silence s'éternisa, chacune perdue dans leurs pensées respectives. Alors Emma se leva du tabouret sur lequel elle avait pris place et soupira doucement.

- Je vais te laisser te reposer tranquillement Régina, à demain.

Ne s'attendant pas à être retenue, elle quitta la cuisine sans un mot. Mais avant qu'elle n'ait pu atteindre le hall, un bruit sourd se fit entendre. Le plat de la main de Régina avait rencontré la solidité du marbre. Ses yeux étaient humides. Elle n'en pouvait plus, elle avait résisté de toute ses forces. Tant de mois murés dans le silence. Alors elle se laissa aller, d'une voix forte. En colère, envers elle, envers le monde.

- Comment t'expliquer Emma ? comment t'expliquer toute l'horreur que j'ai ressenti, tout le dégoût ? et si j'en parle, les choses ne deviendraient-elles pas plus réelles ? je me suis efforcée pendant des mois à croire que ce n'était qu'un cauchemar, qu'une vision factice. Et à quel moment Emma, dis-moi à quel moment, je voudrais que ses mains sur mon corps, mes seins nus plaqués contre le froid de mon bureau et son membre en moi, je voudrais que ce soit quelque chose de réel ? A quel moment cela peut être autre chose qu'un cauchemar dont je vais me réveiller ?

Il sembla d'un coup que le corps d'Emma cessa de fonctionner. Il ne voulait pas de cette vérité. La rejetant en bloc. Mais elle était là, bien réelle. Elle le sentait dans la voix de Régina, cette voix si brisée. Elle l'avait senti quand ses bras s'étaient enroulés autour de son corps. Et que dire à cela ? Que dire face de tant de cruauté ? Devant ses yeux, impuissante, elle eut l'image de la brune. Elle ne voyait pas son visage, et c'était peut-être mieux pour elle car elle se serait effondrée au sol. Mais elle entendait nettement les cris silencieux. Ils hurlaient à ses oreilles. C'était violent. Elle ne savait plus si le bruit sourd était ce qu'elle imaginait de la scène, où son cœur qui battait avec force contre sa poitrine. Une larme solitaire coula.

Non.

Pas Régina.

Non.

Et pourtant… pourtant si. Pourtant c'était là. Encré au fond de la brune. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle se rappelait. D'un coup, alors qu'Emma se serait presque crut dénuée du moindre sentiment suite à l'aveu de son amie. Tout revint, son organisme se remis en marche. Et alors une haine sourde prit possession d'elle. Un cri de frustration voulu franchir la barrière de ses lèvres. Tant de sentiments se battirent en elle que soudain, elle ressentit des hauts le cœur. Régina s'approcha d'elle, dans sa voix la colère et la dureté était toujours bien présente. Elle voulait finir ce qu'elle avait à dire sinon ce serait trop tard. Maintenant.

- Mes cris de douleur ne lui faisaient rien, il continuait et je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher. J'étais devenue comme son objet, tu te rends compte ? Une vulgaire poupée de chiffon. Seules mes larmes marquaient le souvenir d'une vague appartenance à l'humanité. J'étais là, sous son corps lourd, à me mordre la main pour ne pas éveiller les soupçons. Henry est bien trop jeune pour voir une telle scène. Et Daniel… Daniel était si faible. Au milieu des coups, au milieu de ma détresse, j'entendais le piano de mon mari en bas, souriant surement avec son fils. Alors je me suis accrochée à ça, j'ai subi en m'accrochant au son du piano. Que faire d'autre ? Hein Emma ? Je me devais de les protéger, contre tout. C'était si long, si dur. Il ne me restait que le piano…

Silence. Une minute, deux, trois.

- Et maintenant ? Comment expliquer à mon fils la raison pour laquelle je refuse d'entendre la moindre note d'un piano ? Je vais lui dire quoi ? Que cela me rappelle le moment où j'ai perdu foi en l'humanité ? Le moment où le mot même de « vivre » n'avait plus aucun sens pour moi ? Il est là, à m'en vouloir, à me tenir pour responsable. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, Emma ? Rien. J'ai juste travaillé plus dur et obtenu un poste convoité. J'ai protégé mon fils de la cruauté de l'Homme. Il est trop jeune pour voir, comprendre à quel point l'être humain peut être ignoble, stupide. Il me voit comme une mauvaise mère alors que je me suis sacrifiée pour lui. Et maintenant je suis seule face à mon miroir. Tu sais ce qui est le pire ? C'est de continuer à sentir sur mon corps ses mains, de continuer à le sentir en moi. Et quand je ferme les yeux Emma, quand je ferme les yeux je revis tout jusqu'à la moindre petite sensation.

Silence. Rideau. Les corps se figent. Il ne subsiste dans la pièce que les souffles erratiques d'une révélation bien trop difficile à extérioriser. Laissant la voix qui s'était élevée, forte, nouée, redescendre doucement. Mais pour Emma elle continuait inlassablement de raisonner autour d'elle, dans ses oreilles, son esprit. Comment t'expliquer Emma ? Et maintenant qu'elle avait eu l'explication comment elle pouvait encaisser ? Toute l'horreur que j'ai ressentie, tout le dégout. Elle avait avalé si fort le discours de Régina, qu'elle pourrait en réciter chaque mot. Et ces derniers abreuvaient lentement sa colère, sa rage. Mais elle resta droite, sans rien faire. Car pour être honnête, elle ne savait pas quel comportement prendre, quel visage revêtir, ni ce qu'attendait la brune d'elle. Elle était là, debout, figée dans le temps parce qu'apprendre ce qui s'était passé avait été trop puissant pour qu'elle ne puisse reprendre possession de son corps. Et cette foutue capacité à rester silencieuse, à ne pas avoir la phrase, l'aura, pour rassurer la jeune femme devant elle avait le don de l'énerver. Mais toute les phrases qui lui traversaient l'esprit lui semblaient futile. « Je comprends ». Vraiment Emma, tu comprends ? Tu comprends quoi ? Rien. Parce qu'on ne peut pas comprendre.

Emma avait pu voir la douleur de Régina et Henry face à la mort de Daniel, elle avait vu la même chose. Le corps sans vie de la personne à qui on tient, allongé là, dans une maudite boite de bois. Elle avait vu, ressentit les mêmes choses, elle savait ce que c'était d'entendre les discours des gens en pleurs à l'enterrement, de fermer les yeux et de se souvenir. Mais là. Là elle ne savait pas, elle était dans un terrain inconnu. Alors elle voulait agir au mieux, agir pour la brune et uniquement pour elle. Mais le fait est qu'elle n'arrivait pas à esquisser le moindre mouvement.

- Pars.

La voix rauque la tira de son mutisme.

- Pardon ?

- Quitte cette maison Emma, je t'en prie.

Et même l'ordre, donné sans aucune forme de méchanceté, ne l'a fit pas bouger. Alors la voix se durcit, s'éloignant au fil des pas qui gravissaient les marches.

- Je te demande de quitter les lieux Emma, ne m'oblige pas à le répéter encore une fois.

Quand la blonde osa faire face au regard de Régina, jusque-là habilement évité, elle ne put faire face qu'à un dos. Abattue, elle accepta la requête et d'un pas lent, quitta les lieux. Cependant, ses pas ne la portèrent pas bien loin, à peine sur les marches de l'entrée, la porte refermée, elle se laissa aller à s'assoir dessus.

Elle ne bougea pas. Comme cassée. Restant ainsi une, deux, voire trois heures.


Mitzouli : dans ce chapitre il y auras un peu plus de réponse ;) merci beaucoup de tes compliment et surtout merci à toi de me lire !

P.G.D.F : bonsoiiiirrr comment tu vas ?

pas besoin de me le rappeler, mais parfois bravé l'autorité, s'autorisé des petites folies c'est bon pour le moral ! pour ce qui est des fruits sec c'est vraiment le meilleurs l'une des raison pour laquelle je rentre aussi vite chez moi le soir ^^

Voui, je prend énormément de plaisir à ce jeu, mais il serait beaucoup moins présent si tu n'étais pas là ;) Dans ce chapitre tu as eu ma réponse à ta supposition, j'espère avoir réussit à te surprendre un peu ^^ (même si ça a failli être Robin, mais je voulais pas qu'il ai toujours le rôle du grand méchant ^^)

Je pense qu'Henry cherche en Emma un pilier solide sans se rendre réellement compte qu'il à sa mère, c'est pour ça qu'il ne traîne pas à lui démontrer son affection, puis les enfants c'est parfois bien plus rapide à dire ce qu'il pense que les adultes ^^

Passe une bonne semaine toi aussi Miss Petit Guest (Écureuil) Des Forêts !