Bonsoir,

Je vous offre la suite de l'histoire que j'ai mis un peu de temps à écrire puisque je n'ai plus mon pc portable et malgré le fait que j'ai fais récemment l'acquisition d'un nouveau clavier sur lequel il est incroyable d'écrire, j'apprécie moins être sur le pc fixe. Cependant je tâcherai d'être plus régulière. Et j'essayerai de faire des chapitre un peu plus long.

Merci pour vos charmant retour sur l'histoire !

Bonne lecture malgré tout.


Dieu qu'il est agréable de sentir couler dans ses veines l'euphorie qui suit un premier baiser. Ce moment, si curieux où deux cœurs trouvent la paix dans un même espace, se libérant du lourd fardeau des sentiments silencieux et solitaire. C'est l'apogée d'une connexion qui s'est établie au fil des mois. Des moments partagés. Les désaccords, silences et aveux avaient créé et alimenté cette connexion et maintenant ce baiser venait le solidifier définitivement. Mais une telle euphorie ne peut subsister bien longtemps dans une situation comme celles de nos deux protagonistes et elles le savaient. Alors même qu'elles avaient goûté à un début de détente, la réalité les rattrapait bien vite. Henry. Sa haine non dissimulée pour sa mère. Son affection grandissante pour la blonde. Doucement, sournoisement même, un léger commença à se former au-dessus de leur tête. Et plus les pensées s'enchaînaient et plus il s'assombrissait, grossissais d'une sourde tempête. Nos deux femmes n'allaient pas dans une direction facile et elle le savait.
Alors naturellement Emma a eu peur. Le sentiment lui tordait les boyaux un peu plus à chaque seconde. Il avait pris la place de la chaleur qui résidait initialement au creux de ses reins. Petit à petit, comme une rivière fait son lit au creux de la montagne, il prenait place dans sa poitrine. Puis ce fut comme si le poids du monde venait de s'écrouler sur les épaules d'Emma. Et enfin il y eut cette piqûre. Droit dans le cœur. . Emma savait. Elle avait toujours su. On ne s'était jamais battu pour elle et ça ne serait jamais le cas. Si même ses propres parents l'avaient abandonné au bord d'une route qui pourrait bien faire l'effort de vouloir la garder dans sa vie quoiqu'il en coûte? Quels que soient les sacrifices? Oh la blonde avait la réponse. La petite voix sournoise dans sa tête ne cessait de lui répéter. Ça en devenait assourdissant. Elle avait envie de se frapper le crâne contre un mur ou quoi que ce soit d'autre pour ne plus avoir à l'entendre. Pendant que dans son esprit se menait une guerre interne, Régina ne l'avait pas lâché des yeux. Elle avait bien vu le regard émeraude s'assombrir et sentit sa partenaire partir dans un autre monde. Un monde où elle ne pourrait guère l'accompagner. Aucun indice ne lui permettait de savoir ce qui se tramait dans la tête de la pianiste. Son cœur se serra quand une infinie tristesse emplit les yeux qu'elle fixait avec adoration depuis quelques minutes. Quelles que fussent les pensées, elles n'avaient assurément rien d'agréable. Bien sûr, Régina ne pouvait pas lui en vouloir, elle-même luttait pour ne pas trop se perdre dans ce que lui chuchotait son subconscient. À vrai dire il n'existait aucune réelle envie de l'écouter, ce serait trop désagréable, trop déprimant. Toujours là pour gâcher la fête finalement. Mais nous savons tous qu'il finit toujours par obtenir gain de cause. C'est là une bien triste réalité. Elle pensa à Henry. Il n'y a pas un sacrifice qu'elle ne ferait pas. Pas un risque qu'elle ne prendrait pas. Tel était l'étendue de son rôle, de son amour. Ce sont ces mêmes éléments qui lui permettaient, chaque jour, de lutter contre la haine visible de son enfant. Cet amour inconditionnel. Et pourtant, au fin fond d'elle, résidait une curieuse envie qu'elle n'avait pas ressentie depuis quelques années maintenant. Une envie qui, en compagnie de la blonde, était devenue de plus en plus forte, puissante. Elle voulait se battre pour le bonheur de son fils, mais aussi le sien. Et quelque chose lui disait, son instinct peut-être. Que ce bonheur résidait, entre autres, dans la personne en face d'elle. Il lui fallait désormais savoir si elle serait prête à se battre pour Emma Swan. Une de ses mains remonta sur le menton de sa partenaire, l'obligeant à plonger son regard émeraude dans le sien. Silence. Plus un geste, même pas une poitrine qui se lève à cause de la respiration. Et Régina sut.
L'une attendait la terrible sentence tandis que l'autre réunissait son courage.
- Écoute…
Silence. Emma fut obligée de reprendre son souffle, mais il lui brûla la gorge. Rien n'était plus désagréable qu'être en vie à cet instant précis. Elle attendait, silencieusement, religieusement, la décision ultime. Elle ne s'opposerait pas au désir de la brune qu'elle savait animé par un amour maternel envers Henry, elle ne pouvait qu'admirer ce courage sacrificiel constant dont elle faisait preuve. Même si aujourd'hui, elle en devenait un dégât collatéral. La pression dans son corps était si lourde que pendant un instant elle se crut vingt mille lieues sous les mers.
- J'ai passé l'âge des amourettes sans lendemain, surtout que je ne souhaite pas ça avec toi. Tu es importante, je ne saurai encore dire à quel point, car je n'ai jamais pris le temps de me pencher sur la question. Par peur essentiellement, sûrement un peu d'ego aussi. Poursuivit la brune en collant son front contre celui de la pianiste et caressant ses joues doucement, comme pour ne pas la briser. Mais je sais que je veux quelque chose de solide, durable. Cependant il faut que je te prévienne que tu vas devoir t'armer de patience. Ça sera dure, Emma, je suis brisée, je ne sais plus m'ouvrir, m'offrir et surtout je ne ferai rien qui pourrait déplaire à Henry. Moi, toi et nous deux passerons après lui. Quelle que soit la douleur que cela pourrait engendrer, il prime. Mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir et bien plus encore pour que tout se déroule bien. Si tu n'es pas d'accord avec ne serait-ce qu'une information citée alors tu seras priée de quitter cette maison et nous ne parlerons plus de ceci…
Régina avait eu une confiance absolue durant sa tirade. Mais celle-ci sembla lui faire défaut sur les dernières paroles. Et si Emma n'était pas sur la même longueur d'onde. Elle qui avait déjà tant souffert. Et si elle représentait trop de poids pour la blonde? Si elle s'était trompée et qu'en réalité cette dernière ne voulait pas d'elle, de la femme brisée, de la mère, qu'elle était. Soudain, alors que le calme semblait régner en elle, le silence dans lequel la pièce était plongée lui faisait peur. Le doute s'installait de plus en plus, il prenait toute la place. Devenant presque une troisième personne. Une de trop. Elle lutta, fort. Contre ces pensées qui, insidieusement, prenait place dans son être.
- Rien n'est plus important que le bonheur d'Henry à mes yeux et rien ne me rend plus fière que tes paroles à son égard. J'ai tant rêvé, enfant, d'avoir une mère comme toi. Qui sacrifierait tout pour son enfant et ne l'abandonnerai pas. Je ne crains pas ton caractère, je ne crains pas la femme brisée que tu es. On apprendra, ensemble, à construire une relation solide malgré nos évidentes lacunes. J'ai confiance. Nous sommes intelligentes. Enfin toi surtout. Finit-elle dans un sourire narquois qui lui valut une petite tape sur l'épaule. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour que cela se passe bien.
- C'est mal si je n'ai pas envie de lui en parler tout de suite? Je veux… profiter du calme de ce que nous avons, prendre le temps de mieux nous connaître et de nous construire avant d'affronter son regard…
- Non, tu as le droit de ressentir ça. Prenons ce temps-là, apprenons à être un duo fort.
Régina ne cessait d'être surprise de toute la douceur qui emmenait de la blonde malgré toutes les cruautés qu'elle avait vécues. Le monde avait été d'une rare violence avec elle et pourtant… Pourtant elle n'avait rien connu de plus doux que la voix et le toucher de la pianiste. Son regard était naturellement dur, mais bien souvent elle l'avait vu s'adoucir durant les leçons avec Henry. Son fils avait le premier à trouver ce que protéger jalousement la blonde et désormais elle aussi y avait droit. Doucement Régina comprenait pourquoi son fils était devenu accro à la pianiste. Y prenant goût à son tour. Il est si particulier de voir la colère et la dureté d'un humain, mais de pouvoir accéder à la douceur de celui-ci d'un regard. Ce simple phénomène faisait un peu plus tomber Régina pour la pianiste. Il faut dire qu'Emma n'était pas reste non plus. Les barrières de la mère de famille étant ouverte, elle avait découvert une autre personne. Bien que le ton acerbe et les piques fourbes étaient toujours bien présents, il y avait quelque chose derrière qui était bien plus affectueux, plus sentimentale. Et rien que ce fait était de l'or pour Emma. Tout le monde n'avait pas accès à un tel traitement. Elle avait conscience de la chance inouïe qui lui était offerte. Alors elle comptait bien en profiter. Son regard se fit plus joueur, ce que décela sans mal la brune en face d'elle qui lui répondit silencieusement par un sourire narquois. Leurs lèvres s'accrochèrent de nouveau. Profitant de cette nouvelle euphorie qui s'écoula une nouvelle fois en elles. Chassant, poids et doutes de leurs épaules et entrailles. Il n'y avait plus qu'elles deux et leur premier pas ensemble. Le reste de la soirée fut d'un calme olympien, ce qui est assez rare dans la vie de nos protagonistes pour le souligner. Assises sur le canapé, elles prenaient le temps de se découvrir, se connaître. La blonde lui compta ses aventures les plus catastrophiques, sont passée d'enfant teigneuse et de collégienne turbulente. Quatre cents était un bien petit chiffre pour décrire le nombre d'âneries qu'avait entrepris la blonde. À côté Régina apparaissait comme une enfant de chœur. Bien que d'un naturel peu turbulent, cette dernière avait tout de même quelques cordes à son arc. Mais rien qui ne pouvait rivaliser avec la catastrophe ambulante en face d'elle. La soirée arracha de nombreux rires qui raisonnaient dans la pièce et les cœurs. La maison était devenue un havre de paix le temps d'une soirée, tout était insouciance et affection. C'est dans un respect des règles et traditions que la blonde quitta le manoir tard dans la nuit, voulant offrir à Régina un moment de solitude serein. Dans un dernier baiser, elle quitta sa belle pour rentrer chez elle. Pour ensuite se glisser sous ses draps, sourire aux lèvres. Se rejouant la soirée pour finir par s'endormir paisiblement.

(TBC...)