Chapitre 46 : Le Phantom Killer
La nuit s'étendait, lourde et oppressante, lorsqu'un corbeau s'envola silencieusement depuis la fenêtre du manoir de Dracula. À l'intérieur, Gabriel, en pleine méditation dans l'une des salles aux murs sombres et garnies de livres anciens, sentit une perturbation dans l'air. Quelque chose d'inquiétant venait d'émerger dans les ténèbres du monde. Ses yeux s'ouvrirent lentement, dévoilant une lueur rouge inquiétante.
Circé, qui se tenait non loin de lui, observait attentivement, ses mains entourées d'un faible halo de lumière magique. « Je sens une force ancienne, Gabriel. Quelque chose qui a réveillé une peur que le temps aurait dû effacer », dit-elle d'une voix grave.
Gabriel se leva, se dirigeant vers un parchemin ancien déposé sur une table, ses pensées déjà plongées dans cette perturbation. « Des meurtres, » murmura-t-il, ses doigts effleurant la carte de Texarkana qui venait d'être déposée devant lui. « Des disparitions récentes qui rappellent une terreur vieille de plusieurs décennies. Le Phantom Killer. »
Circé plissa légèrement les yeux, se rapprochant pour regarder les informations qui flottaient dans l'air entre eux, matérialisées par un sort d'observation. « Le Phantom Killer... Ce nom évoque un tueur qui a terrorisé Texarkana dans les années 1940. Il n'a jamais été capturé, mais ces meurtres... ils sont trop semblables pour n'être que des coïncidences. »
Dracula hocha la tête. « Il y a plus qu'un simple imitateur. Une force obscure soutient ce tueur, une force qui défie la mort et le temps. Je dois aller à Texarkana. »
Circé fronça les sourcils, son inquiétude palpable. « Cette force pourrait être bien plus que tu ne l'imagines, Gabriel. Le Phantom Killer n'était peut-être pas seulement un homme. Une entité pourrait être derrière son retour, manipulant les ombres. Sois prudent. »
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Dracula. « La prudence est une alliée que je connais bien, mais ce tueur a déjà semé la terreur assez longtemps. Il est temps de mettre fin à cette légende une bonne fois pour toutes. »
Après un dernier échange silencieux, Gabriel quitta le manoir, traversant la nuit avec la détermination glaciale qui le caractérisait. Il connaissait l'histoire de Texarkana, une ville marquée par la peur, par le spectre d'un tueur insaisissable. Les légendes urbaines et les rumeurs avaient perduré bien au-delà des crimes, chaque habitant vivant avec l'ombre du Phantom Killer planant au-dessus de leurs têtes.
Son arrivée à Texarkana fut discrète, comme toujours. Les lumières des quelques rues éclairées peinaient à percer la brume épaisse qui semblait recouvrir la ville. Les bâtiments vieillissants, marqués par le temps, ajoutaient à cette atmosphère oppressante. Gabriel pouvait sentir la peur latente, cette énergie sinistre qui s'infiltrait dans chaque recoin de la ville. Même les murmures des passants semblaient chargés de terreur.
« Il est revenu », entendit-il dans un bar local, où des clients parlaient à voix basse, leurs visages tendus par l'inquiétude. « C'est comme dans les années 40, exactement pareil. Le Phantom Killer... Il a trouvé le moyen de revenir. »
Leurs paroles étaient entrecoupées de silences nerveux, comme si nommer la terreur pouvait suffire à la faire surgir des ombres. Dracula écoutait sans intervenir, ses sens aiguisés absorbant chaque détail, chaque morceau d'information. Il savait que cette peur collective était plus qu'une simple réaction aux meurtres récents. Une force ancienne, quelque chose de plus profond et de plus maléfique, avait ressurgi.
Les scènes de crime étaient également imprégnées de cette terreur. Gabriel, sous son apparence humaine, inspectait les lieux en secret, de nuit. Les victimes étaient retrouvées dans des endroits isolés, les blessures infligées avec une précision sinistre qui semblait avoir été calculée. La signature du tueur était presque rituelle. Rien n'avait changé depuis les premiers meurtres des années 40, comme si le temps n'avait aucune emprise sur ce monstre.
Dracula observait les marques, les traces de la terreur, et savait qu'il n'avait pas affaire à un simple imitateur. Le Phantom Killer n'était pas seulement une légende. Quelque chose de beaucoup plus ancien, de beaucoup plus maléfique, se dissimulait derrière cette façade de chair et de sang.
« Je vais te trouver, » murmura-t-il dans la nuit épaisse, ses yeux perçant l'obscurité. « Et cette fois, tu ne te cacheras pas dans l'ombre de ta légende. »
Sous les lumières tamisées des lampadaires défaillants de Texarkana, Gabriel, dissimulé sous son apparence humaine, arpentait discrètement les rues de la ville. Son visage calme et impassible se fondait dans l'anonymat des ombres. Chaque pas qu'il faisait semblait absorber l'atmosphère lourde de peur et d'appréhension qui régnait dans la ville. La peur n'était pas seulement liée aux récents meurtres, elle s'enracinait dans une terreur bien plus ancienne. Texarkana, en apparence banale, était hantée par son propre passé sanglant, un spectre que Dracula sentait encore planer sur chaque recoin.
Sa première étape fut de questionner les habitants en toute discrétion. Gabriel savait comment se fondre dans le décor, comment ne pas attirer l'attention. Il s'asseyait dans des bars, rejoignait de petits groupes, écoutait les conversations furtives des résidents locaux, guettant chaque mot qui pourrait révéler quelque chose d'utile.
Dans un café délabré, un groupe de vieilles dames discutaient à voix basse. Leurs voix tremblantes révélaient une peur latente. « C'est comme avant », murmura l'une d'elles, son regard fixé sur la table devant elle. « Les mêmes endroits, les mêmes blessures... C'est lui. Il est revenu. »
Gabriel, les observant de loin, savait qu'elles parlaient du Phantom Killer. La tension dans l'air s'épaississait chaque fois que son nom était mentionné. Il s'approcha lentement du comptoir où un serveur nettoyait nerveusement des verres. Ses mains tremblaient légèrement, signe que la terreur avait également atteint ceux qui tentaient de ne pas y penser.
« Vous semblez tendus, » dit Gabriel, sa voix calme et apaisante. « Les récents événements semblent raviver de vieilles blessures. »
Le serveur hésita un instant, jetant un coup d'œil autour de lui avant de répondre à voix basse. « Ce n'est pas juste des blessures... C'est une malédiction. Ce tueur... il n'est pas humain. Chaque fois que les ombres de la ville s'allongent, il revient. Peu importe combien de temps passe. »
Gabriel hocha la tête, encourageant doucement l'homme à continuer. « Vous parlez comme s'il avait déjà été ici avant. »
Le serveur soupira. « Vous n'êtes pas d'ici, c'est ça ? » Gabriel ne répondit que d'un léger sourire. « Eh bien, le Phantom Killer, il est revenu, mais ce n'est pas la première fois. Les anciens le savent. Il est lié à quelque chose de plus sombre. Une légende dit qu'il a fait un pacte, il y a bien longtemps... avec une force venue des ténèbres. Chaque fois qu'un certain rituel est accompli, il revient. »
Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Gabriel. Il avait déjà senti une présence surnaturelle en lien avec les meurtres, mais entendre cette légende locale confirmait ses soupçons. Le Phantom Killer n'était pas simplement un tueur humain ou un imitateur. Il était lié à une entité qui défiait le temps et la mort elle-même.
Poursuivant son enquête, Gabriel se rendit sur plusieurs scènes de crime, agissant dans l'ombre. L'aura de peur qui émanait de ces lieux était palpable. Les traces de violence étaient identiques à celles des meurtres des années 1940. La précision, la cruauté, tout indiquait un tueur qui connaissait parfaitement son œuvre. Rien n'était laissé au hasard. Gabriel pouvait presque sentir la satisfaction macabre du Phantom Killer derrière chaque détail.
Au fur et à mesure qu'il progressait, il ressentait de plus en plus cette présence surnaturelle, une force malveillante qui planait au-dessus de la ville. Elle semblait s'éveiller à chaque meurtre, alimentée par la terreur et le désespoir des habitants. Cette entité obscure, bien que discrète, était toujours là, en arrière-plan, observant à travers les yeux du tueur, manipulant les fils de la terreur.
« Ce n'est pas un hasard, » murmura Gabriel en étudiant les marques laissées sur le sol à l'une des scènes de crime. « Il suit un schéma, un rituel qui le lie à cette force obscure. »
Loin d'être déstabilisé, Gabriel était plus déterminé que jamais. Ce tueur, aussi insaisissable et meurtrier soit-il, n'était pas invincible. Et cette entité qui le soutenait, malgré sa puissance, n'avait jamais rencontré un adversaire tel que Dracula.
Il savait que pour arrêter ce cycle infernal de meurtres, il devait comprendre et briser le lien entre le Phantom Killer et l'entité qui lui donnait sa force. Texarkana n'était pas seulement une ville hantée par un tueur légendaire, elle était piégée dans un cycle de peur et de violence, alimenté par des forces bien au-delà de la compréhension humaine.
Gabriel se redressa, ses pensées se concentrant sur la prochaine étape. « Le rituel doit être brisé. » Ses yeux se tournèrent vers l'horizon, là où les ténèbres semblaient s'étendre encore plus profondes. « Et cela commence avec toi, Phantom Killer. »
La nuit avait enveloppé Texarkana d'un voile presque palpable, chaque rue déserte respirant la peur, chaque bâtiment abandonné suintant l'histoire de meurtres passés. Gabriel, dissimulé dans les ombres, avançait avec une précision surnaturelle, ses sens en alerte maximale. La ville, figée dans un état d'anxiété latente, ne semblait qu'attendre le prochain coup du Phantom Killer. Les murs des maisons délabrées, les lampadaires vacillants, tout témoignait de la tension omniprésente. Il était temps pour Gabriel de plonger dans les ténèbres et de traquer celui qui s'y cachait.
Les rues désertes résonnaient de sons à peine perceptibles — le bruissement des feuilles mortes, le craquement lointain d'une branche — mais au-delà de tout cela, Gabriel ressentait quelque chose de bien plus inquiétant. Une force obscure rôdait, presque aussi ancienne que lui. La peur qui émanait des habitants de Texarkana nourrissait cette entité, la rendant plus forte. C'était ce lien entre le Phantom Killer et cette force qu'il devait briser.
Gabriel se mouvait sans bruit, utilisant ses pouvoirs vampiriques pour fondre dans les ombres, se confondant avec la nuit elle-même. Il surveillait les moindres signes, traquant la silhouette insaisissable du tueur. Chaque mouvement dans l'obscurité, chaque souffle dans le vent portait la marque de la peur que le Phantom Killer avait laissée derrière lui.
Les rues désertes de Texarkana étaient glaciales, malgré l'absence de vent. C'était comme si la ville elle-même retenait son souffle, attendant avec horreur l'arrivée du prochain coup. Les lieux, hantés par leur propre histoire, étaient silencieux, sauf pour Gabriel, qui percevait les murmures des âmes terrifiées qui avaient été victimes du Phantom Killer des décennies auparavant.
Alors qu'il passait devant une ruelle obscure, un mouvement fugace attira son attention. Ses yeux perçants captèrent une silhouette furtive, presque imperceptible, se faufilant dans l'ombre. Il la suivit, invisible, son corps se fondant dans les ténèbres de la nuit. Il savait que c'était le Phantom Killer, ou du moins, l'aura maléfique qui l'entourait.
La traque nocturne était oppressante, une danse entre deux prédateurs. Gabriel savait qu'il ne s'agissait pas seulement d'un simple humain. Le tueur était autre chose, une créature prise dans les griffes de l'entité obscure. Le Phantom Killer ne tuait pas pour le plaisir, mais pour accomplir un rituel bien plus ancien et terrifiant.
Soudain, Gabriel s'arrêta net. Le tueur était proche. Il pouvait le sentir, cette aura de violence brute et de mort imminente. Ses sens vampiriques étaient en alerte maximale. Le Phantom Killer n'était pas loin, mais il n'était pas seul. L'entité qui le liait aux ténèbres rôdait elle aussi, tapie quelque part dans les ombres.
Gabriel pénétra dans un parc abandonné, ses pas résonnant doucement sur les pavés brisés. Chaque coin semblait chargé d'une menace invisible, chaque ombre prête à dévorer la lumière. Il ressentit la présence du tueur de plus en plus distinctement. Elle pesait sur ses épaules comme une force invisible, dense et maléfique.
C'est alors qu'il le vit enfin. Le Phantom Killer se tenait à l'autre bout du parc, son masque blanc brillant dans la faible lumière de la lune, sa silhouette massive baignée dans une aura presque palpable de malveillance. Il était immobile, comme s'il attendait quelque chose. Ou quelqu'un.
Gabriel avança, ses mouvements calculés, prêts à toute éventualité. Le Phantom Killer ne bougeait toujours pas, mais l'aura autour de lui s'intensifiait, comme si les ténèbres elles-mêmes se concentraient autour de lui. Gabriel pouvait sentir la présence de l'entité obscure qui l'avait ramené à la vie. Elle se nourrissait de la peur, des meurtres, et renforçait le tueur à chaque goutte de sang versée.
Le vent souffla soudainement, et tout sembla se figer. Le Phantom Killer leva lentement la tête vers Gabriel, son masque inexpressif reflétant la lune. Puis, d'un geste brusque, il disparut dans les ombres, se fondant dans l'obscurité comme une ombre insaisissable.
Gabriel, loin d'être surpris, s'élança à sa poursuite, ses pouvoirs vampiriques le propulsant à une vitesse fulgurante. Mais chaque fois qu'il semblait sur le point de l'atteindre, le Phantom Killer s'évanouissait dans les ténèbres, comme s'il n'était qu'un mirage.
La confrontation directe était impossible. Gabriel réalisa que le tueur tirait sa force des ombres, alimenté par cette entité obscure qui le protégeait. Le Phantom Killer ne pouvait être vaincu aussi simplement. Il ne s'agissait pas seulement de le capturer ou de le tuer. Gabriel devait briser le lien entre lui et la force maléfique qui lui donnait ce pouvoir surnaturel.
« Tu ne peux te cacher éternellement, » murmura Gabriel en scrutant les ténèbres. « Je trouverai ce qui te lie à cette entité... et je mettrai fin à ton règne de terreur. »
Le Phantom Killer avait prouvé qu'il était plus qu'un simple homme. Mais Gabriel n'était pas là pour chasser un tueur ordinaire. Il était là pour affronter une force plus grande, plus sombre, et il était prêt à aller jusqu'au bout.
La traque ne faisait que commencer.
La vieille maison abandonnée se dressait devant Gabriel comme un monument silencieux de la terreur passée. Ses murs, fissurés et envahis par la végétation, semblaient garder les secrets de massacres oubliés. C'était ici que le Phantom Killer avait tué tant d'années auparavant, et Gabriel savait que c'était ici aussi que la confrontation finale aurait lieu.
L'obscurité semblait plus dense à l'intérieur. Le silence régnait, seulement brisé par le bruit discret des pas de Gabriel alors qu'il pénétrait dans la bâtisse. Ses yeux vampiriques perçaient facilement l'ombre, mais il savait que le tueur se tapissait quelque part, prêt à frapper. Chaque recoin de la maison était imprégné d'une aura de mort, et l'air lui-même semblait lourd, chargé de violence non résolue.
Soudain, un craquement. Le Phantom Killer surgit des ténèbres, son masque blanc illuminé par un reflet lunaire à travers une fenêtre brisée. Son attaque fut instantanée, brutale, une explosion de violence qui aurait terrassé n'importe quel humain. Il brandissait une lame, son arme de prédilection, et ses mouvements étaient rapides, presque impossibles à suivre.
Mais Gabriel n'était pas un homme ordinaire. D'un bond, il esquiva l'attaque, laissant la lame trancher l'air à quelques centimètres de sa poitrine. Son visage, impassible, trahissait sa concentration totale. Il savait que le tueur était plus fort que n'importe quel mortel, son lien avec l'entité obscure lui conférant une puissance surnaturelle.
Gabriel riposta immédiatement, utilisant sa vitesse vampirique pour frapper le tueur avec une force inhumaine. Le Phantom Killer vacilla sous le coup, mais ne tomba pas. Au contraire, il se redressa, comme insensible à la douleur, et repartit à l'attaque. Les coups s'enchaînèrent dans une danse macabre, les lames et les poings se heurtant dans un fracas sourd.
Les murs de la vieille maison semblaient se refermer autour d'eux, comme si l'entité qui protégeait le Phantom Killer tentait de piéger Gabriel dans cet endroit maudit. Des illusions commencèrent à apparaître. Les ombres dansaient sur les murs, prenant des formes horribles, tandis que des murmures d'âmes tourmentées résonnaient à travers la pièce. Gabriel, imperturbable, continuait de se battre, évitant les illusions et les assauts dévastateurs du tueur.
La force du Phantom Killer semblait augmenter avec chaque coup porté, comme si l'entité le soutenait, alimentant sa rage et sa violence. Mais Gabriel, avec des siècles d'expérience en matière de combats surnaturels, savait que la clé pour le vaincre n'était pas seulement la force brute. Il devait briser le lien qui le reliait à cette force obscure.
Alors que le tueur chargeait une nouvelle fois, Gabriel esquiva avec grâce, se plaçant à une distance sécurisée. Il leva les mains et commença à réciter des incantations dans une langue ancienne, des mots appris de Circé, capables d'affaiblir les liens magiques. Les mots résonnèrent dans la pièce, perturbant l'énergie maléfique qui flottait dans l'air. Gabriel pouvait sentir le lien entre le Phantom Killer et l'entité s'affaiblir légèrement, mais cela ne suffirait pas. Il devait continuer.
Le tueur, se sentant menacé, redoubla d'intensité. Ses attaques devinrent frénétiques, presque désespérées, mais Gabriel restait imperturbable. Chaque coup de lame était esquivé avec une précision surnaturelle, chaque tentative du tueur pour prendre l'avantage était repoussée. Gabriel, tout en récitant les incantations, portait également des attaques physiques puissantes, frappant le tueur avec une force vampirique qui aurait brisé des os humains.
Cependant, le Phantom Killer, protégé par son lien surnaturel, résistait. Son masque inexpressif semblait le rendre invincible, mais Gabriel savait que cette façade de terreur ne durerait pas éternellement.
Au fur et à mesure que Gabriel intensifiait ses incantations, l'atmosphère dans la maison changea. Les illusions commencèrent à faiblir, les murmures s'atténuèrent, et la présence de l'entité obscure se fit moins oppressante. Le tueur vacilla, ses coups devenant moins précis, son corps montrant des signes de faiblesse. La magie noire qui le soutenait était en train de s'effondrer.
Le combat atteignait son apogée. Le Phantom Killer, malgré toute sa rage, commençait à faiblir. Ses attaques, autrefois brutales et précises, perdaient en force et en coordination. Dracula, implacable, continuait de réciter les incantations apprises de Circé, brisant lentement mais sûrement le lien surnaturel qui liait le tueur à l'entité obscure.
Le tueur recula, son souffle haletant, ses mouvements de plus en plus désordonnés. Il n'avait plus l'assurance surnaturelle qui lui permettait de semer la terreur dans Texarkana. Les illusions qui l'entouraient, les manifestations spectrales, commençaient à se dissiper, ne laissant plus qu'un homme en proie à une panique grandissante.
Dracula sentait le moment venir. Le lien qui alimentait le Phantom Killer en pouvoir s'affaiblissait à chaque mot prononcé, chaque geste rituel accompli. Le tueur lui-même ressentait cette perte. Ses yeux, autrefois étincelants de rage et de folie, commençaient à trahir une lueur de peur. Pour la première fois depuis des décennies, il était vulnérable.
Dans un dernier sursaut de désespoir, le Phantom Killer tourna les talons et se précipita vers l'issue de la maison abandonnée. Il tentait de fuir, comme s'il pouvait échapper à l'inévitable, mais Dracula n'avait pas l'intention de le laisser partir. Il se déplaça avec la vitesse fulgurante d'un prédateur, ses mouvements fluides et précis. En une fraction de seconde, il se retrouva devant le tueur, lui bloquant toute issue.
Le Phantom Killer, désormais privé de son lien avec l'entité, leva sa lame tremblante, mais c'était un geste futile. Sans sa force surnaturelle, il n'était plus qu'un homme terrifié. Dracula l'observa, impassible, son regard perçant plongeant dans les yeux du tueur. Il voyait dans cet homme l'ombre de ce qu'il avait été, une figure autrefois redoutée et invincible, réduite maintenant à un être brisé.
« Tu pensais que la mort te suivrait partout, que tu pourrais revenir encore et encore », murmura Dracula, sa voix glaciale résonnant dans la pièce silencieuse. « Mais cette fois, c'est terminé. Ton règne de terreur s'achève ici. »
Le Phantom Killer tenta une dernière fois de frapper, mais Dracula attrapa son poignet avec une aisance déconcertante. D'une simple torsion, il lui fit lâcher son arme, la lame tombant sur le sol poussiéreux dans un bruit métallique sourd. Le tueur, désormais à genoux, respirait difficilement, comme s'il peinait à comprendre la situation. L'illusion d'invincibilité qui l'avait accompagné pendant toutes ces années venait de se briser.
Dracula savait que cela ne suffisait pas. Même privé de ses pouvoirs, le Phantom Killer restait une menace tant que son esprit demeurait lié à l'entité maléfique. Il devait briser ce lien définitivement, s'assurer que l'horreur qui avait hanté Texarkana ne reviendrait jamais.
Le vampire leva une main, paume tournée vers le tueur, et entama les dernières paroles du rituel. Une lumière obscure s'échappa de ses doigts, tissant un réseau complexe de symboles dans l'air, entourant le Phantom Killer d'un halo ténébreux. Le tueur se débattit faiblement, sentant son esprit se dissoudre sous l'effet de la magie de Dracula.
« Ce rituel scellera ton esprit à jamais », déclara Dracula d'une voix solennelle. « Il n'y aura plus de résurrection pour toi. Plus de retours. Tu seras condamné à errer dans le néant, sans jamais retrouver la paix que tu as refusée à tant d'autres. »
Le Phantom Killer, les yeux écarquillés de terreur, tenta de prononcer des mots, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Son corps, maintenant vidé de toute force, commença à trembler sous l'effet des incantations. La lumière obscure autour de lui se fit plus intense, et une lueur éthérée s'échappa de son corps, signe que son esprit était en train de se détacher de son enveloppe charnelle.
Dracula prononça les derniers mots du rituel avec une autorité implacable. « Tu ne reviendras pas. »
Soudain, une onde de choc traversa la pièce, comme si l'air lui-même avait été coupé en deux. Le Phantom Killer, figé dans une expression de peur pure, s'effondra sur le sol, inerte. Son corps, privé de l'énergie qui l'avait maintenu pendant tant d'années, n'était plus qu'une coquille vide.
Le silence retomba dans la vieille maison. L'atmosphère oppressante qui régnait depuis l'entrée de Dracula s'était dissipée. Les ombres étaient redevenues normales, et l'aura maléfique qui imprégnait les lieux avait disparu. Texarkana, enfin, était libérée de la terreur qui pesait sur elle depuis des décennies.
Dracula se redressa lentement, contemplant le corps du tueur. Il n'éprouvait ni satisfaction, ni soulagement, seulement une profonde certitude. Le Phantom Killer ne reviendrait plus jamais. Le lien avec l'entité avait été définitivement brisé. Ce cycle de résurrection, de terreur et de mort avait pris fin.
Mais il savait aussi que la ville ne se remettrait jamais complètement des cicatrices laissées par cet homme. Les âmes qu'il avait tourmentées, les familles détruites par ses crimes, porteraient ces cicatrices pour toujours.
Dracula regarda une dernière fois le corps sans vie du tueur. Il avait rempli sa mission, mais il restait tant à faire. Le monde était plein d'autres monstres, d'autres terreurs, qui attendaient dans l'ombre. Il s'éloigna du corps, prêt à retourner à sa quête sans fin de justice dans un monde rongé par les ténèbres.
Dracula se tenait à l'extérieur de la maison abandonnée, le calme de la nuit enveloppant Texarkana. Le silence était presque oppressant, comme si la ville elle-même retenait son souffle après des décennies de terreur. Bien que le Phantom Killer fût définitivement vaincu, Gabriel savait que l'ombre du tueur resterait longtemps ancrée dans l'esprit des habitants.
Il laissa son regard errer sur les rues désertes, où la peur avait si longtemps régné en maître. Chaque maison, chaque bâtiment semblait murmurer des souvenirs de ces nuits de cauchemar, où les cris des victimes avaient résonné, où le sang avait imprégné la terre. Texarkana n'était plus simplement une ville ; elle était devenue un symbole de la fragilité humaine face à la terreur, un lieu marqué par une légende sombre qui avait étendu ses griffes sur plusieurs générations.
Gabriel se tourna vers l'horizon, son esprit plongeant dans une réflexion profonde. Les cicatrices laissées par le Phantom Killer ne disparaîtraient jamais complètement. Même après sa défaite, même avec le lien entre le tueur et l'entité maléfique définitivement brisé, les blessures psychologiques demeureraient. La peur s'incrustait dans l'âme des gens, s'étendait dans leurs rêves, dans leurs silences, et chaque coin d'ombre serait désormais perçu avec une méfiance accrue.
Cette peur ne s'effaçait pas en un instant, elle ne se dissipait pas aussi facilement qu'un monstre physique. Elle restait, enfoncée dans les esprits, dans les cœurs. Texarkana avait été terrorisée pendant des décennies, et même avec la victoire de Dracula, cette terreur continuerait à peser, invisible mais bien réelle.
« La peur a un pouvoir », murmura-t-il pour lui-même. « Même après la mort, elle peut persister... et dans une ville comme celle-ci, elle peut s'enraciner, grandir, et devenir une partie de l'identité de ceux qui y vivent. »
Texarkana pouvait-elle vraiment tourner la page après tout cela ? Les habitants pourraient-ils jamais reprendre une vie normale ? Gabriel savait que ce serait un chemin difficile. Ils avaient vécu trop longtemps dans l'ombre du Phantom Killer, trop longtemps sous la menace d'une terreur sans visage. Et même si le tueur était tombé, il avait laissé derrière lui un héritage de peur.
Le souvenir du Phantom Killer continuerait à hanter les esprits, à faire frémir les enfants, à faire vérifier les portes et les fenêtres à deux reprises avant la tombée de la nuit. La simple mention de son nom évoquerait toujours des frissons. Mais il y avait aussi un espoir, pensa Gabriel. Les hommes avaient cette capacité étrange de se reconstruire après les pires épreuves, de renaître des ténèbres avec une résilience surprenante.
« Peut-être que Texarkana pourra se relever », pensa-t-il en regardant les étoiles pâles scintiller au-dessus de la ville. « Mais ce ne sera pas facile. »
Le vent se leva doucement, apportant avec lui l'odeur du bois humide et des rues désertes. Gabriel se redressa et quitta lentement la vieille maison. Dans ses mains, il tenait un symbole de cette victoire : le masque du Phantom Killer, un artefact autrefois porté par le tueur, et qui était devenu une incarnation de sa légende. Ce masque, source de terreur, ne terroriserait plus personne désormais. Dracula avait scellé l'esprit qui s'y rattachait, et l'emportait avec lui, loin de cette ville, loin des ténèbres qui l'avaient si longtemps dominée.
Alors qu'il marchait dans les rues désertes, Gabriel sentit les regards invisibles des habitants, ceux qui n'avaient pas encore osé sortir, mais qui observaient depuis les fenêtres, cachés derrière leurs rideaux. Ils savaient que quelque chose avait changé cette nuit-là. Ils ne pouvaient pas voir tout ce que Gabriel avait accompli, mais ils ressentaient l'absence de cette menace qui avait pesé sur eux pendant si longtemps.
Texarkana allait reprendre son souffle, lentement mais sûrement. Avec le temps, peut-être que cette ville connaîtrait à nouveau des jours de paix. Peut-être que les nouvelles générations pourraient grandir sans l'ombre du Phantom Killer au-dessus de leur tête. Mais cette nuit, c'était encore un rêve lointain. La peur et le traumatisme prendraient du temps à guérir.
Dracula, lui, ne resterait pas pour voir cette guérison. Son rôle ici était terminé. Il avait accompli ce qu'il était venu faire : mettre fin à la terreur qui rongeait cette ville. D'autres menaces attendaient, d'autres ombres à affronter. Le monde était plein de ténèbres prêtes à éclore, et Dracula savait que sa mission était loin d'être terminée.
Il s'arrêta à la sortie de la ville, se retournant une dernière fois pour contempler les lumières pâles de Texarkana. Une part de lui espérait que ce serait la dernière fois que cette ville aurait à faire face à de telles horreurs, mais il savait que les ténèbres pouvaient se manifester sous tant de formes différentes.
« Repose en paix, Texarkana », murmura-t-il avant de disparaître dans les ombres.
Le masque du Phantom Killer, symbole de terreur, serait désormais gardé en sécurité, loin des mains malveillantes qui pourraient vouloir l'utiliser à nouveau. Mais Dracula, toujours en quête de justice dans ce monde hanté par les ténèbres, restait conscient que d'autres masques, d'autres horreurs attendaient d'être démasqués.
