De retour à Vellie, ce Lundi, après un bon week-end de repos, Solus était tout excité à l'idée de retourner à l'école, il dût rester zen pour ne pas se transformer devant ses parents avant son départ. Il se demandait ce qu'il allait faire de Fib et Bonacci quand il va les croiser...
Au début, il avait eu l'idée d'en faire ses escl... pardon... sesASSISTANTS! Voilà, ses assistants ! Mais en y réfléchissant bien, il eut l'idée de garder le concept d'en faire ses «amis» comme il avait toujours pensé. Un genre de concept de «C'était mes tortionnaires pensant être mes amis et moi aussi alors je me suis vengé d'une façon surprenante et ils sont devenus mes vrais amis ! S'ils me cherchaient à nouveau, je ne pense pas qu'ils reviendront à l'école de si tôt !» (Dit comme ça, on dirait presque une chanson ou un poème assez glauque !).
En arrivant à l'école, Solus eut le sourire en voyant son duo préféré, il les saluait dès que ces deux-là le voyaient. D'une main, il leur faisait coucou et d'une autre il montrait son poing révélant une veine gonflée dessus pour leur rafraichir la mémoire de la veille. Et ça, ils n'avaient pas oublié (Le rocher, de la taille d'une tête, qui avait explosé, broyé, réduit en morceaux et en poussière, dans la main de Solus... Oui, D'UNE MAIN !) alors ils lui faisaient coucou en retour avec une pointe de nervosité sur le visage et quelques gouttes de sueurs. Les autres élèves n'avaient pas compris pourquoi un tel changement d'attitude envers l'harfang des neiges. À leurs yeux, il était chétif, peureux et intello. Ils soupçonnaient même, via des rumeurs entre élèves, qu'il ait une préférence pour les garçons et non pour les filles !
Ils posaient la question au duo dès que Solus entra dans la salle de classe seul. Leur explication était : «Juste, ne l'énervez pas, laissez-le lire dans son coin s'il en a envie... Mais s'il veut vous parler, soyez sympa avec lui...».
La perplexité se lisait sur le visage de chaque élève, humains comme chouettes et tous regardaient Solus assis à sa place en train de lire le livre de cours avant même que le cours en lui-même ne commence ! Sentant des regards sur lui depuis l'entrée, il leur dit depuis sa place : «Vous n'entrez pas ? Strix va arriver d'une minute à l'autre, hein.».
Les élèves revenaient dans leur cercle privé, tant que la cloche n'avait pas sonné pour commencer et tant que Strix n'était pas arrivé, ils pouvaient continuer à discuter en privé à propos de Solus.
- Perso, moi, je ne vois pas en quoi il faut être sympa avec lui, disait un élève chouette sceptique. Un intello reste un intello !
- Pareille, disait une élève humaine, bien qu'il soit gentil et un peu bizarre mais qu'est-ce qu'il vous a fait à vous deux ?
Le duo faisait un «Eeeuh...» assez hésitant tout en se regardant l'un envers l'autre avant de révéler ce qu'il leur était arrivé il y a quelques jours de cela. Après explication bref, les élèves étaient sidérés, ils avaient le souffle coupé.
- Chuuut ! leur disait Bonacci, très nerveux tandis que Fib regardait par la porte si Solus n'allait pas se lever de sa chaise à cause du bruit. Il pourrait nous entendre !
- Mais..., chuchota un élève. Comment c'est possible ?!
- À mon avis, théorisa un autre élève dans le même ton, il doit faire de la musculation en cachette autrement ce n'est pas possible... Broyer un rocher d'une main, c'est fort quand même ! ... Sans mauvais jeu de mot !
- Même pas ! Il n'y a même pas quelques jours, il n'était même pas capable de soulever une cloche en plomb !
Tout aussi sceptique que les autres, un élève regardait encore une fois Solus.
- Non mais vous avez vu comment il est fait physiquement ? Il est tout chétif ! Je n'y crois pas trop, vraiment ! Vous abusez !
- Fais ce que tu veux avec lui, trembla Bonacci, mais c'est à tes risques et périls ! Ne vient pas chouiner si jamais il te casse un bras ! Nous, on a parfaitement compris la leçon !
En parlant de leçon, Strix était arrivé, il était surpris que ses élèves n'étaient pas entrés dans la salle de classe pour s'installer à leurs places alors que Solus, lui, était assis à la sienne, au calme.
À l'heure de la pause, certains élèves avaient envie de tester l'harfang des neiges si ce que Fib et Bonacci disaient était vrai à propos de sa force. Mais ils n'avaient aucun objet sous la main pour lui demander de casser quelque chose. Soudain, un élève eut une idée. Sans prévenir, il alla voir Solus et tenta de lui donner un énorme coup de poing sur la joue alors qu'il lisait.
L'élève testeur ressentit une décharge électrique douloureuse parcourant de sa main jusqu'à la tête. Et en parlant de tête, celle de Solus n'avait même pas bougé durant l'impact, comme s'il était fait en pierre. En fait, l'élève testeur avait fait comme s'il avait frappé une statue à mains nues ! Il se tordit de douleur laissant apparaitre une grimace sur son visage tout en se tenant la main blessée et en se retenant de crier. Il s'éloigna en silence, la larme à l'oeil. Solus, lui, lisait comme si de rien n'était. Il se frotta légèrement la joue, comme si ce coup était semblable à une piqûre de moustique !
- Alors, tu me crois maintenant ? lui disait Bonacci rassuré du test. Fib et moi, on ne mentirait jamais sur ce qu'on a vu et subi !
L'élève lâcha un juron de douleur.
- La vache ! Ça fait vraiment super mal ! Ok, je te crois mais... j'espère que je ne me suis pas cassé quelque chose...
Il fut emmené à l'infirmerie de l'école afin qu'on lui mette un bandage autour de la main. De plus, c'était cette main-là avec laquelle il écrivait ! Ah bah bien joué !
Fib constata quelque chose chez Solus.
- C'est moi ou il est devenu plus résistant que la dernière fois ? Quand on l'a frappé, c'était plus facile mais c'était aussi plus dur en même temps...
- Non, t'es pas la seule..., la rassura Bonacci. C'est comme s'il avait gagné en puissance et en résistance... J'ai l'impression qu'il nous cache quelque chose... pas toi ?
- Je suis du même avis...
Le duo frissonnait de terreur.
À la pause déjeuner, dans un coin discret, Solus mangea à vitesse grand V son déjeuner : un long et énorme sandwich !
Ce n'était pas suffisant. Qu'à cela ne tienne, il avait quelques fruits mis de côté avec son sandwich pour combler son estomac ! Il put manger une pastèque entière parmi eux ! À condition de ne pas avaler les pépins, bien entendu... Le doux régale se lisait sur son visage ! Les autres élèves n'auraient pas compris s'ils voyaient Solus manger comme un animal sauvage affamé. C''est pour cela qu'il s'était mis dans un coin afin d'être tranquille sans qu'on le regarde de manière insistante en train de manger.
Ce qu'il ne savait pas c'était que plus Solus mangeait jusqu'à combler sa faim et plus l'œuf qu'il avait en lui le rendait plus fort à sa prochaine transformation. S'il ne mangeait pas, il serait irritable, son agressivité s'intensifierait, provoquant très facilement sa transformation et que dans sa forme de dragon (bipède ou quadrupède), s'il ne mangeait toujours pas, il perdrait toute sa lucidité jusqu'à devenir complètement incontrôlable. L'œuf se mettra alors à consummer son énergie jusqu'à épuisement et qui dit épuisement dit affaiblissement de l'utilisateur... Mais avant l'épuisement total, l'utilisateur passerait en mode survie : sa force augmenterait de façon titanesque (l'œuf puisera dans ses réserves et son énergie vitale) si jamais il était dans une situation vraiment désespérée ! Le seul moyen de lui rendre ses forces, en cas d'affaiblissement, de lui faire retrouver sa lucidité était de le nourrir, c'était ce qu'il s'était passé lors de l'évasion de Solus par Otus et Geddy. Sans le vouloir, les soldats avait trouvé son point faible. Un point faible vraiment dangereux pour la communauté des chouettes et les humains...
Solus pouvait très bien dévorer involontairement toute personne qui se trouverait sur son chemin... Et s'il dévorait tout le monde, il se rendra compte bien trop tard de son acte... Puisqu'il sera rassasié...
Là, aucun drame ne s'était produit à Vellie mais imaginez si cela se produisait, ce serait le chaos instantané ! Un dragon affamé ça fait déjà des dégâts mais deux (N'oubliez pas Otus !)...
