Journal de bord du capitaine Giacometti. Jour 278, an 16.

Jour trois du siège de Danmar. Yghan'shi et sa flotte maintiennent le blocus. Aucun des renforts prévus après le Schii'an'mar n'a pu passer. Impossible également de recevoir des renforts par la Porte. On a dû la désactiver temporairement pour éviter que l'ennemi s'en serve pour envoyer des forces d'invasion terrestre. Delleb n'enverra pas plus de troupes. D'après son amirauté, il n'y a que deux tiers de la flotte d'attaque d'Yghan'shi ici. La question est donc : « Où est le reste ? »

Danmar est une position stratégique, bien que le système ne recèle aucune ressource d'importance. Malheureusement, si Yghan'shi s'en empare, ça placerait toutes nos planètes principales à moins d'un saut d'hyperespace de sa flotte. Oumana, Grinna, Zannat... Toutes. Il faut donc qu'on tienne coûte que coûte, et qu'on la repousse.

Yghan'shi a d'excellents hackers. Ils ont déjà percé nos chiffrements quatre fois. Dès que Léonard aura terminé le cinquième, une réunion stratégique par radio est prévue. Il faut qu'on établisse un vrai plan, maintenant qu'on sait qu'on ne recevra pas plus de renforts.

Tom Giacometti, fin d'enregistrement

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Il n'avait même pas l'excuse de l'action pour justifier son manteau d'uniforme au col en biais et son catogan à moitié défait. Qu'importait. Il connaissait sa réputation en tant que capitaine de vaisseau. Ce n'était pas sa mise, bonne ou mauvaise, qui allait y changer grand-chose.

Anxieusement, se tenant assis très droit dans son fauteuil de commandement, il observait Léonard et ses aides courir d'une console à l'autre, frénétiques dans leur déploiement du nouveau chiffrement.

Avec un ultime grondement hargneux, l'ingénieur en chef enfonça une touche, et les écrans crépitèrent un instant.

« Chiffrement déployé. Mais j'ignore combien de temps il tiendra. » grinça-t-il.

Acquiesçant, Tom se tourna vers Liu, installée au poste de communication et qui, à ce simple geste, contacta le reste de la flotte.

Une mosaïque de flux vidéo apparut sur l'écran principal.

« Nouveau chiffrement déployé. Faisons vite, Léonard ignore combien de temps il leur faudra pour le briser. » annonça-t-il.

« Entendu, capitaine Giacometti. Je vais donc être bref. » siffla un wraith dans le coin supérieur gauche de l'écran.

D'une pensée, Tom demanda à l'Utopia à avoir sa fenêtre en plus grand. Celle-ci remplit aussitôt la moitié de l'écran.

Cel'mar, de gros cernes sous les yeux attestant de son manque de sommeil des derniers jours, commença une longue énumération des positions et formations défensives que devait prendre chaque vaisseau de la flotte.

Ç'aurait été plus rapide d'envoyer à chaque commandant son ordre de mission, mais les transmissions vidéo étaient les plus complexes à hacker – donc, dans leur situations, les plus sûres.

Le wraith, aux commandes d'un croiseur lourd vieux de près de trois millénaires, avait su profiter de la méritocratie imposée par Rosanna Gady pour se faire remarquer de Delleb et grimper à toute vitesse les échelons.

Cel'mar de Silla avait eu la mauvaise idée de naître moche et trop intelligent. Deux choses qui avaient grandement déplu à sa génitrice, qui l'avait brisé et, malgré ses exploits stratégiques répétés, l'avait relégué aux commandes d'un simple transporteur désarmé. Ce qui ne l'avait pas empêché de gagner deux ou trois escarmouches, dont une notable contre une petite frégate ennemie. Mais son faciès trop long et osseux et sa tendance à contredire les favoris de la reine – et à raison – à propos de leurs stratégies foireuses lui avaient fait gâcher son potentiel pendant presque deux millénaires.

Les choses avaient vite changé, et il était à présent aux commandes du Mill'nash depuis presque une décennie, et d'une flotte de défenses de vingt-six vaisseaux depuis trois ans.

Lorsqu'il avait pris le commandement des opérations, personne n'avait protesté. Danmar était dans son secteur de patrouille habituel. Il connaissait la région, et avait déjà fait ses preuves en tant que commandant de flotte. Même si certains commandaient des vaisseaux plus puissants ou étaient plus âgés, personne n'avait de réels arguments à lui opposer.

Pour l'heure, le commandant groupait les vaisseaux par escadres, mêlant tant que possible vaisseaux lourds et légers, tâchant au mieux d'équilibrer les capacités offensives et défensives dans chaque groupe, compte tenu des capacités très disparates de la flotte plus ou moins hybridée, et plus ou moins lourdement armée.

Le plan était simple. Ils étaient piégés dans l'orbite basse de la planète, entourés de toute part par la flotte d'Yghan'shi qui leur interdisait la moindre tentative d'entrée en hyperespace. Mais leur force de frappe était suffisante pour leur permettre de tenir la ligne. Le but était donc de tenir, de se protéger au mieux, et de bloquer les tentatives d'avancée ennemie.

« Yghan'shi enverra ses Darts. Abattez-en autant que possible, mais sans quitter votre position. Il suffit d'une brèche pour qu'un de ses croiseurs plonge. »
« Mais si des Darts passent, ils pourront moissonner la surface ou y déposer des soldats ! » objecta un humain à la peau cuivrée, aux commandes d'un minuscule cargo lanthien – transformé en patrouilleur léger par hybridation.

« Les forces au sol devront faire face de leur côté. Les chasseurs wraiths ne peuvent pas transporter plus d'une cinquantaine de passagers. Leur capacité de destruction est négligeable comparée à celle d'une seule frégate légère, Capitaine. » répliqua Cel'mar sèchement.

L'homme opina, alors que le commandant reprenait son énumération d'ordres.

Il arriva finalement au bout de sa longue liste de consignes et, jetant un regard au nuage d'écrans face à lui, gronda un « Compris ? » auquel une vague de « A vos ordres. » répondit.

Tom, guère ravi de devoir se faire remarquer, toussota doucement pour s'éclaircir la voix.
« Et quels sont les ordres de l'Utopia ? » demanda-t-il, dans un silence qui lui sembla soudain assourdissant.

Le commandant eut un sourire mauvais.

« Capitaine Giacometti. Je suis ravi que vous posiez la question. J'ai eu vent de vos exploits. Vous êtes une larve déviante incapable d'obéir et de vous comporter normalement. » cracha-t-il.

Tom sentit ses joues s'enflammer, alors qu'une vague de honte et de colère montait en lui.

Avant le début de siège, il n'avait jamais travaillé avec le commandant. Ne l'avait même jamais rencontré. Pourquoi fallait-il qu'il l'humilie ainsi ? Il était aussi un fils de Silla, après tout ! Un qui s'était fait mettre de côté pour sa déviance au canon royal, qui plus est !

« Votre vaisseau est un des mieux armés que nous ayons, malgré sa taille ridicule, mais il est surtout le seul vaisseau plus gros qu'un transport léger capable de rester plus de quelques minutes sous occulteur à ma disposition. Au vu de ses capacités... et des vôtres, il serait stupide de les gâcher en vous immobilisant dans une formation. Votre mission sera donc de harceler, de diminuer et si possible de détruire autant que possible des forces ennemies, sans pour autant risquer inutilement votre vaisseau. »
Sa colère se dissipa comme la flamme d'une bougie que l'on souffle, et il se retrouva à fixer l'écran, sa tête un instant auparavant remplie de réparties cinglantes à présent vide.

« Commandant, je ne pourrai pas effectuer une telle mission efficacement si je reste en liaison radio. » parvint-il à dire.

Invisible pour les autres commandants, son équipage de pont lui jetait des regards éberlués.

« Alors silence radio, Capitaine. Rendez-moi simplement un service : ne perdez pas un de vos drones lanthiens dans un de mes vaisseaux. » siffla Cel'mar.

Tom, acquiesça, le gratifiant d'un garde-à-vous pour une fois réglementaire.

Un mince sourire crispé apparut sur les traits du commandant. Quoiqu'il se passe, ils vendraient chèrement leur peau.

« Commandant de flotte Cel'mar, fin de communication. »

Son écran s'éteignit, suivi en moins de deux secondes de tous les autres. Le silence retomba avec une semi-obscurité sur le pont, puis Tom se reprit et se leva pour donner ses ordres.

« Ubris, calcule une trajectoire qui nous amène derrière le groupe de l'Asbesse. On va se servir de leur masse pour dissimuler notre occultation. »
« Calcul en cours, capitaine. »
« Léonard, qu'est-ce que vous faites encore ici ? Votre place est en salle des machines. »
L'ingénieur partit dans un claquement de bottes empressé.

« Liu, tu me doubles les équipages aux postes d'artillerie. Alerte générale pour tout le personnel. »

Son hystar opina, et se pencha sur son micro. Alors que ses annonces résonnaient sur les haut-parleurs, il tendit son esprit vers tous les wraiths de bord.

« Silence mental à partir de maintenant. Levez vos barrières et dissimulez votre présence, on passe en mode furtif. »

Quelques assentiments, puis les consciences de ses semblables disparurent comme autant d'étoiles dans un ciel de fin du monde. Certain que plus personne n'était visible, il se claquemura également derrière ses propres défenses mentales.

« Jiu ? » lança-t-il à la cantonade.

« Dans le fauteuil, capitaine. » lui répondit-on aussitôt.

« Bien. Que les équipages de Darts et de Jumpers se tiennent prêts à décoller au cas où. »

« A vos ordres. »

« Trajectoire calculée. Occultation dans deux minutes et trente-deux secondes. » annonça Ubris.

Les secondes s'écoulèrent, atrocement longues, alors qu'ils progressaient, croisant parfois à quelques mètres seulement des vaisseaux de plusieurs fois leur taille, dans un lent ballet tandis que toute la flotte se réorganisait.

Secondes d'autant plus longues que, les voyant bouger, les vaisseaux d'Yghan'shi ouvrirent le feu, quelques cuirassés légers tentant même de timides tentatives d'avancée.

« Occulteur dans cinq... quatre... trois... deux... un... Occulteur activé. » décompta Ubris, la fin de sa phrase ponctuée par le chatoiement de leurs boucliers tombant alors qu'ils devenaient invisibles.

« Tous les senseurs actifs désactivés, mon capitaine. » annonça Veril.

Ils étaient à moitié aveugles et sourds, terriblement fragiles sans leurs boucliers, mais ils étaient à présent invisibles. Indétectables. Libres.

« Jiu, fais-nous passer le blocus. »

Il n'y eut aucune confirmation d'ordre mais, sans que personne n'ait touché les commandes du pont, l'Utopia bondit en avant, tournant et virant comme un dauphin dans les vagues, semblant presque danser et jouer avec les mortels projectiles fusant dans le vide tout autour d'eux.

Personne ne pouvait les voir. Ni ennemis, ni amis. Personne ne risquait de les viser, mais personne ne s'abstiendrait de tirer s'ils se retrouvaient sur la trajectoire.

Une joie sauvage, démente, lui monta à la gorge, l'étouffant presque, alors qu'ils bondissaient dans le vide d'à peine quelques milliers de kilomètres qui les séparaient de la flotte d'Yghan'shi.
Un grondement d'excitation lui échappa alors qu'ils frôlaient le gigantesque canon plasma d'une des deux ruches ennemies.

Puis, une inspiration soudaine le saisit.

« Jiu, l'anneau central ! »

Les inhibiteurs inertiels grincèrent, peinant à compenser la force démentielle du vaisseau qui se cabrait soudainement, les écrasant tous au sol pendant un bref instant.

Ils se « figèrent » subitement, leur trajectoire calquée sur celle de l'immense vaisseau qui les entourait de toute part, inconscient de leur présence.

Se levant, Tom s'approcha de la baie du pont, contemplant avec un émerveillement exalté les immenses murs noirs et vivants qui lui faisaient face.

« Tourelle principale, feu à volonté à mon commandement. Jiu, tu nous sors de là dans dix secondes. A mon commandement... Feu ! »

La coque trembla toute entière, alors que la tourelle de près de trente mètres de long se mettait à mitrailler la coque – presque fine à ce endroit – de la ruche, la criblant de traits de plasma tout en pivotant sur son affût tandis que Ubris décomptait les secondes sur les haut-parleurs.

A dix, très exactement, le canon se tut, tandis que l'Utopia plongeait loin du danger des canonnières qui commençaient à les aligner, leur occulteur étant momentanément tombé.

« Occulteur réactivé à cent pourcents. » annonça presque immédiatement Ubris.

Se retenant de trop s'agiter d'excitation, Tom acquiesça et se força à rester debout, immobile, alors qu'ils dépassaient la ruche et viraient au large, venant se placer, invisibles, derrière la flotte de siège.

Avec une satisfaction féroce, il contempla la ruche, qui gîtait un peu, son cœur émaillé de flammes et d'explosions.

Ils ne l'avaient pas détruite, mais ils l'avaient très certainement handicapée.

Et ce, alors que la flotte n'avait même pas encore fini de s'organiser pour tenir le siège.

Ils pouvaient être fiers de leur efficacité.

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Quatorze heures et trente-huit attaques-éclair plus tard, il fut bien obligé de ralentir la cadence.

Tous les vaisseaux d'Yghan'shi étaient sur le qui-vive, une flottille de Darts et autres chasseurs les entourant et protégeant leurs arrières, les moteurs commençaient à chauffer à force d'accélérer et de ralentir, et son équipage était épuisé.

Ils tenaient un siège. C'était un jeu de patience. Il était de son devoir de faire en sorte de pouvoir poursuivre sa mission.

« Jiu, on se retire. Cap sur la deuxième lune, on va se cacher dans son ombre. »
Ils y furent bientôt, mettant l'astre entre eux et d'éventuels tirs perdus.

« Quart de repos pour tout le personnel humain non indispensable. Oui, ça vous concerne aussi, Liu et Jiu ! Menu, Tranche, servez double ration à tout le monde, et ensuite au lit. » annonça-t-il, anticipant les objections de ses hystars.

Le temps qu'il réorganise ses troupes wraiths pour ne laisser aucun poste critique vide, les deux tiers de son équipage étaient au lit et ronflaient.

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Huit heures plus tard, il avait un planning de roulement fonctionnel, afin de s'assurer de ne pas épuiser son personnel de bord trop vite, et quelques plans d'attaque inédits à mettre en pratique.

Il briefa Liu et Jiu puis, leur laissant le pont et le commandement des opérations, partit dans la salle du fauteuil se fondre dans l'esprit mathématique de l'Utopia.

« Tout le monde à son poste de combat. Tom, trajectoire d'approche par un vecteur de trente degrés. » lança Jiu sur les haut-parleurs.

Il obtempéra docilement, faisant décrire une vaste courbe au vaisseau, qui orbita au large du champ de bataille afin de venir se positionner presque derrière un groupe de frégates qui bloquait le pôle sud de la planète.

Ils avaient de toute évidence terrifié l'ennemi, car malgré leur absence de huit heures, la flotte d'Yghan'shi gardait obstinément des canons et une partie de sa chasse tournés vers l'extérieur, malgré les tirs réguliers des vaisseaux assiégés.

Tom sourit férocement.

« Approche numéro douze sur la frégate lourde centrale. » annonça Jiu sur les haut-parleurs. « Artilleurs bâbord, feu à volonté dès que la cible est à portée. Trajectoire d'attaque en spirale. Artilleurs tribord, vous nous couvrez. Attention à ne pas toucher nos alliés sur la partie haute de la rotation. »

Doucement, Tom vira, faisant insensiblement ralentir l'Utopia afin de donner plus de temps à leurs artilleurs de toucher la cible, puis alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques centaines de kilomètres du vaisseau, il fit basculer la frégate, lui imprimant une course en spirale, stabilisant sa rotation afin qu'elle présente toujours le même flanc à l'intérieur de leur trajectoire.

Par les senseurs du vaisseau, il vit la masse sombre de la frégate wraith, presque trois fois plus grosse que la petite Utopia, apparaître devant eux, puis l'occulteur tomba alors que les canons bâbord, mais également l'affût principal et la canonnière ventrale, vomissaient une pluie de projectiles mortels sur leur cible, crevant la coque au petit bonheur la chance.

Ils eurent bientôt dépassé la frégate ennemie et, stabilisant leur rotation, il infléchit leur course, passant d'une trajectoire d'attaque à une de fuite.

Un tir, puis un second touchèrent l'arrière de l'Utopia. Instinctivement, il leva les boucliers, à la seconde même où Jiu hurlait son ordre sur les communications internes.

Tom laissa un soupir de soulagement lui échapper alors qu'ils disparaissaient, noyés des deux côtés sous une vague terrifiante de tirs.

Vague qui fut brutalement dispersée, alors que la frégate qu'ils avaient attaquée explosait, l'onde de choc éparpillant les projectiles et les projetant brutalement en avant.

S'il n'avait pas été dans le fauteuil, directement connecté au vaisseau, il n'aurait jamais pu esquiver le croiseur de Delleb contre lequel il manqua de s'écraser.

Dans un coin de sa tête, une alerte retentit. Les boucliers étaient à trente pourcents.

Ils devaient faire une pause.

Ils étaient visibles, ils étaient dans le blocus, plus de raison de rester furtif. Il réactiva les senseurs, afin de localiser le Mill'nash, derrière lequel il vint se cacher, le plus d'un kilomètre du grand vaisseau amiral leur offrant une merveilleuse et bienvenue protection.

« Vous pouvez baisser vos barrières mentales. » lança-t-il sur le haut-parleur.

Aussitôt, en une constellation merveilleusement familière, les consciences de son équipage réapparurent sur la toile de l'Esprit.

« Jiu, viens me remplacer dans le fauteuil.» demanda-t-il ensuite, seulement pour sursauter lorsqu'une main se posa sur son épaule. Son frère humain avait bien sûr anticipé sa requête et était déjà là.

Ils échangèrent leurs places, et il remonta sur le pont où, avec encore plus de cernes, le commandant Cel'mar l'attendait, sinistre sur son écran.

« Votre frégate n'est-elle pas censée se trouver en dehors du blocus, capitaine Giacometti ? »

« Ne vous en faites pas, Commandant, on y retourne. Comme on passait par là, je me suis dit que vous aimeriez bien avoir de nos nouvelles. »

Son aîné grimaça.

« Ce rapport est inutile. Vos actions me sont rapportées en temps réel par la flotte. »
« Oh... Super, alors. Comment ça va de votre côté ? »
« C'est un siège, capitaine. » répliqua le commandant comme s'il s'agissait d'une réponse satisfaisante.

Du coin de l'œil, Tom vit les boucliers péniblement remonter à quarante pourcent.

« Hum, commandant Cel'mar, pourrions-nous rester ici le temps que ça se calme un peu là-dehors et qu'on puisse ressortir sous occulteur avec des chances raisonnables de ne pas se faire canarder ? »

Cel'mar soupira, l'air infiniment las.

« Vous pouvez rester le temps que cela se calme. Ensuite, retournez à votre mission ! Commandant Cel'mar, fin de transmission. »

Il n'eut même pas le temps de répondre, et se retrouva face à un écran noir.

Soupirant, il se décida à faire ce qui était le plus raisonnable dans cette situation.

« Jiu, Liu, vous êtes aux commandes. Tous les wraiths non indispensables vont dormir. Oui, ça vous concerne aussi, Léonard, sauf si vous avez des réparations urgentes que personne d'autre ne peut effectuer à exécuter. » lança-t-il télépathiquement.

Quelques rires mentaux des techniciens lui apprirent qu'il ne s'était pas trompé sur son ingénieur en chef.

Bien décidé à montrer l'exemple, il se retira, n'ôtant que ses bottes et son manteau avant de s'effondrer sur ses draps. Combien de temps avait-il ? Une heure, deux heures, plus ? Mystère.

Mais autant en profiter autant que possible. Les reines savaient quand il en aurait à nouveau l'occasion ?