Journal personnel du capitaine Giacometti. Jour 347, an 16.

Un mois que Liu et Jiu me forcent à garder la chambre. Je n'ai même plus le droit de monter à bord de l'Utopia ! Ces traîtres ont rien trouvé de mieux que de profiter de ma faiblesse pour me débarquer et me confier aux bons soins de Jin'shi qui, bien sûr, en bonne maman poule, n'a pas voulu me lâcher d'un pouce. J'ai bien le droit de faire quelques promenades, mais seulement si l'un des trois, ou plus souvent les trois, m'accompagnent. A croire qu'ils ont peur que je m'évapore si je quittais leur champ de vision.

Je vais bien. Je suis complètement guéri. Delleb y a veillé. Je peux reprendre du service, bon sang !

Tom Giacometti, fin d'enregistrement.

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Cette chambre, qui avait été son refuge, ne lui avait jamais paru si étouffante.

Il allait bien ! Il y avait toujours les cauchemars, et ces étranges fissures dans son esprit, comme autant de cicatrices encore tendres, mais il n'était plus brisé. Mourant. Juste une petite chose sans nom et sans volonté. Il était redevenu lui-même. Son esprit guérirait, comme son corps avait guéri. Mais ce n'était pas en tournant en rond comme un fauve en cage qu'il allait améliorer son état mental. C'était en s'occupant. En vivant. En faisant des choses gratifiantes. En se sentant utile. En étant utile.

Il tendit son esprit vers celui, toujours attentif, de sa mère.

«Maman ? »

« Oui, mon fils ? »

« Je sors. »

« Je t'accompagne. »

« Non. Je sors seul. »

Un instant, leurs volontés s'affrontèrent. Puis, avec une onde peinée si claire qu'il la voyait presque tordre ses longs doigts d'inquiétude, Jin'shi capitula.

« Ne sois pas trop long. »

« Promis. »
« Et si tu as le moindre souci... »
« Je t'appelle. Tu as ma parole. »
« Bien. Sois prudent. »
« Jin'shi ! »
L'Irän eut un instant l'air gêné.

« Je t'aime, mon fils. »

« Je t'aime aussi, maman, mais je suis plus une larve. » nota-t-il télépathiquement, enfilant une tenue convenable pour sortir dans la rue.
« Tu seras toujours mon petit. »
« D'accord, d'accord ! Bon, je sors. » conclut-il, enfilant une veste légère sur sa tunique grinnaldienne.

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Doucement, il posa les fleurs une à une sur l'unique tombe-mémorial.

« Désolé. Je vous ai laissé tomber. C'est pas juste que moi, je sois ici, et pas vous. J'aurais dû vous protéger. C'est ce que fait un bon capitaine. Il protège ses troupes... »

Reniflant pour tenter de retenir des larmes trop brûlantes pour les laisser couler, il contempla la dalle, trop pleine de gravures. Des noms, parfois une date de naissance, et une seule et même date de mort.
Malgré leurs réticences, face à son insistance, Liu et Jiu avaient fini par lui raconter.

Milm'kan était probablement le premier a être mort. Jamahir l'avait vu se faire abattre alors qu'ils tentaient de semer leurs poursuivants à bord de la ruche.

Hania avait dû mourir à peu près en même temps. Yghan'shi, alors qu'elle les torturait, avait fait jeter sous ses yeux et ceux de Jer'kan, une momie méconnaissable vêtue de l'uniforme de l'humaine.

Ibelym n'avait jamais réussi à armer la bombe. Liu lui avait raconté comment ils l'avaient trouvé, empalé devant la salle des réacteurs. Sa tête, si pleine de schémas et de science, devait encore être en train de pourrir quelque part dans cette maudite ruche.

Jer'kan était mort bien plus tard. Yghan'shi avait vicieusement décidé de s'attaquer d'abord à Tom, pensant n'avoir affaire qu'à une larve sans défense, et en attendant avait fait enfermer le guerrier en compagnie de Daren dans les cellules. C'était devant la grille de leur prison que la moitié de l'équipe de Liu avait retrouvé Jamahir qui, ayant échappé à la capture, s'apprêtait également à les sortir de là.

Malheureusement, l'attaque de Liu et du reste de son équipe sur Yghan'shi et ses troupes pour le libérer lui, avait donné l'alerte. Chenday était tombé en couvrant leur retraite jusqu'au Jumper, et Jer'kan, dans un ultime acte de bravoure, s'était sacrifié pour leur ouvrir l'accès de la baie à Darts et leur permettre de s'enfuir.

Liu avait failli mourir, utilisant son propre corps comme une armure contre les tirs de blaster qui les visaient, elle et Gual'kan. Le guerrier avait dit qu'à la fin, elle avait encaissé tellement de chocs qu'il avait lui-même été électrocuté. Elle avait survécu, par miracle, alors qu'incapable de s'échapper en hyperespace, occultés, ils s'éloignaient autant que possible de la ruche dont une bonne partie n'avait pas tardé à exploser. Quelqu'un avait trouvé leur bombe et, à défaut de la désamorcer, l'avait éloignée des réacteurs. Il n'y avait pas eu de réaction en chaîne.
Ils avaient détruit suffisamment de la ruche pour rendre celle-ci inopérante pendant plusieurs années, mais ils ne l'avaient pas anéantie. Ils avaient échoué. Doublement.

Yghan'shi avait même survécu. Blessée, furieuse, mais vivante. C'étaient d'ailleurs les vaisseaux venus la secourir qui leur avaient permis de s'échapper, une fois encore accrochés dessus comme une grosse tique invisible.

Pendant huit jours, ils étaient restés, occultés et indétectables sur le flanc d'un croiseur, à attendre que ce dernier sorte d'hyperespace à proximité d'une Porte des Etoiles.

Huit jours qu'il n'avait pas vécus, mais dont le souvenir était gravé au fer rouge dans l'esprit de Liu.

Neuf personnes et un cadavre enfermés dans un tout petit espace pour ils ne savaient combien de temps.

Pas d'eau, pas de nourriture, et pas assez d'oxygène. Pour survivre, ils avaient encore dû faire des sacrifices. Les wraiths s'étaient tous mis en demi-stase (sauf Tom, incapable de le faire du fond de son inconscience). Les humains s'étaient mis à boire leur urine. Au troisième jour, Jamahir avait sacrifié son corps. La colonie avait choisi, contre l'avis du reste de l'équipage, de tuer son hôte. Dans un souci de rationnement, la colonie s'était retirée de son corps, et Gual'kan l'avait vidé. Pour ne pas gaspiller son énergie vitale, et pour éviter d'avoir à bord un second cadavre frais qui se décompose. Le Tel'tak avait ensuite, au prix de millions des individus qui la composaient, fait sauter la colonie d'un cadavre à l'autre, tâchant d'en ralentir le pourrissement. Elle y était parvenu, partiellement. Son ancien corps était une momie desséchée, mais le corps d'Ibelym n'avait pas échappé aux affres du temps, et des fluides s'étaient répandus. Ils l'avaient emballé dans une couverture de survie pour tâcher de limiter les dégâts, avec seulement un succès mitigé.

Liu avait proposé d'éjecter les cadavres dans le vide, mais tout l'équipage avait protesté. Ils ne s'étaient pas battu si dur pour ramener le scientifique, et ensuite l'abandonner au néant. Lui, au moins – contrairement à ceux restés derrière –, aurait une tombe.

Et ainsi avait-il été fait. Ibelym avait eu sa tombe, et sur la pierre, les noms de ceux qu'on n'avait pu ramener avaient été ajoutés. Pour que même au-delà de la mort, ils fassent toujours partie du même équipage.

Il avait survécu, et pas eux. Une vague de nausée lui tordit l'estomac. C'était injuste. Trop injuste. Il eut envie de hurler. De pleurer. De vomir.

Les mains crispées sur le ventre, il attendit que ça passe.

Les secondes s'écoulèrent, et la vague douloureuse se retira.

Il se redressa.

« Je suis désolé. Votre mort n'a même pas été vengée. Je suis désolé. »

Dire ça ne soulageait pas, mais il se devait de le faire. Il leur devait des excuses. Pour eux. Pas pour lui.

« Capitaine. Navré de vous déranger. »

Sursautant un peu, il découvrit Gual'kan qui se tenait, très raide, à deux pas derrière lui.

« Qu'est-ce que vous faites là ? » demanda-t-il, surpris.

« Je... je venais leur dire au revoir, mon capitaine. »

« Leur dire... au revoir ? L'Utopia part en mission ? » demanda-t-il, éperdu.

« Non, mon capitaine. »

« Je ne comprends pas... »

Le guerrier sembla hésiter un instant puis, solennel, s'inclina profondément devant lui.

« Je suis désolé de vous décevoir, Capitaine Giacometti. Je quitte votre commandement. Je... Je ne veux pas être le maillon faible au sein de l'équipage. »

« Mais vous n'êtes pas faible ! »

Le guerrier se redressa, un demi-sourire incertain aux lèvres.

« Monsieur, un esprit ne peut supporter qu'une certaine quantité de chocs avant de se briser. »

Tom ne put retenir un rire sec.

« C'est pas à moi qu'il faut dire ça ! Yghan'shi s'est acharnée sur mon esprit comme un chien sur un os. »
Le guerrier opina.

« Alors, vous savez ce que ça fait, de se briser. »

« Oui. Et on peut en revenir, Gual'kan. »

L'intéressé eut un petit sifflement défait.

« Mon capitaine, vous aurez toujours tout mon respect, mais je ne suis pas vous. Je ne suis pas un fondateur. Je ne suis pas important. Une reine ne se penchera pas sur moi pour me reconstruire, le jour où je me briserai. »

Il allait objecter, mais n'y parvint pas. Son aîné avait raison, bien sûr. Liu avait dû faire un scandale pour que lui, Tom Giacometti, premier wraith ouman'shii, bénéficie des bons soins de Delleb. Alors un simple soldat d'abordage comme Gual'kan ?

Il opina donc.

« Qu'allez-vous faire ? »

« Grâce à mon expérience sur l'Utopia, je suis à présent apte à servir sur une pièce d'artillerie. Je ne suis pas mauvais. Je trouverai sans doute une place convenable au sein de notre flotte ou à un poste de défense planétaire. C'est une tâche honorable et utile, non ? »

Le guerrier semblait presque chercher son approbation.

« Oui, c'est un travail très honorable. Je vous donnerai volontiers ma recommandation, si vous le voulez – bien que je doute, au vu de ma réputation, que cela vous soit très utile. » nota-t-il, doux-amer.

Le guerrier eut un feulement farouche.

« Servir sous vos ordres sur l'Utopia fut un immense honneur, mon capitaine, et je ne laisserai personne dire autrement ! Votre recommandation serait le plus bel éloge que vous puissiez me faire, Tom Giacometti. »

« Alors vous l'avez. » approuva-t-il, gravement.

Le soldat eut un rictus fier.

Après un instant de silence, Tom s'écarta.

« Vous étiez venus faire vos adieux, je crois. Allez-y. Ensuite, je vous emmène fêter ça dignement avec le reste de l'équipage. Si je vous laisse partir sans une gueule de bois digne de ce nom, Liu va me tuer. »
« A vos ordres, mon capitaine. »

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Finalement, on l'avait laissé remonter à bord de l'Utopia. Découvrir que pendant son absence, un bon tiers de l'équipage, à l'instar de Gual'kan, avait choisi de démissionner – et que ses hystars, avec une efficacité redoutable, les avaient remplacés – lui laissait un goût acide en bouche. Il s'était senti inutile. Une vraie potiche. L'Utopia n'avait pas besoin de lui pour fonctionner. Quoi qu'en dise les vétérans ou Ubris – qui avait assuré être désolée de ne pouvoir lui faire un câlin.

Cette découverte s'était mise à le hanter tout autant que ses cauchemars. Mais il avait quand même réintégré sa fonction de capitaine, puisque personne ne semblait désirer la lui prendre, et ils avaient repris du service. Sur des missions simples, d'abord. Un peu de diplomatie et de commerce, puis quelques missions de patrouille. Rien de bien palpitant, ni de très dangereux. Pour une fois, cela lui convenait. Il avait assez à gérer comme ça avec sa seule personne.

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« Salut. Tu ne dors pas ? »

Liu n'avait pas vraiment toqué à la porte de son bureau. Elle s'était plutôt écrasée contre le chambranle de la porte ouverte. Il avait eu un geste vague désignant la pièce. Avait-il l'air de dormir ?

Son amie eut un petite sourire contrit.

« C'est quatre heure trente. Tu devrais te reposer. »

« Ça va. Je n'ai pas sommeil » mentit-il à moitié.

Il était fatigué, mais impossible de s'endormir. La crainte d'une fois encore basculer dans les tréfonds hallucinés de sa psyché l'en empêchait.
Elle entra dans la pièce. Obligeamment, il écarta une partie du barda encombrant le plateau pour qu'elle puisse s'y asseoir.

Liu s'y installa d'un petit bond agile, le dévisageant avec attention.

« Tu as enchaîné combien de quarts, au juste ? Trois ? Quatre ? »

Cinq, en vérité. Mais il ne le dit pas tout haut. A la place, il décida de changer de sujet.

« C'est un de mes T-shirts que tu portes. » nota-t-il, relevant d'une griffe l'ourlet du vêtement trop grand pour elle.

« Yup. »

Elle eut le culot de ne même pas rougir.

« Et ça, c'est un de mes caleçons. » nota-t-il tout aussi platement.

« Absolument. »

« Depuis quand tu fouilles mes placards ? »

« J'ai pas fouillé tes placards. Ça traînait par terre, je me suis servie. » se défendit-elle.
« Tu me voles mes fringues sales. Je peux savoir pourquoi ? »

« Elles sont confortables. »

Cette fois, elle rougit un peu.

Il eut une moue vaguement dégoûtée. Certains de ses vêtements abandonnés par terre, il ne s'en serait même pas servi pour essuyer une étagère tant ils étaient sales.
« J'ai lavé le caleçon. » lança Liu, presque défiante.

« Mais pas le T-shirt ? » nota-t-il, dubitatif.

Son amie prit une couleur pivoine.

« Non... Y'a ton odeur dessus. »

Il ricana, à son tour gêné, ne sachant trop quoi en penser.

« C'est pas ce que tu penses ! C'est juste que... que... dès que je m'endors... je me retrouve... là-bas... Tu... tu étais pas conscient... Mais l'odeur... Oh, par les Ancêtres... cette odeur... Je ne pourrai jamais l'oublier... (Elle eut un geste défait.) Je dois dormir avec un seau à côté de mon lit... Je la sens... tellement fort... que des fois... ça remonte tout seul... »

Elle ne lui en avait jamais parlé. Il se redressa, l'enlaçant.

« Liu... Pourquoi tu ne m'as rien dit? »

« Qu'est-ce que je fais là, à ton avis ? » demanda-t-elle, toute raide.
Il la serra un peu plus fort contre lui. Elle se laissa enfin aller à son étreinte.

« Tu aurais dû m'en parler plus tôt. » lui reprocha-t-il – sans méchanceté.
« Tu as tes propres problèmes. Je ne veux pas t'embêter. »
« Tu ne m'embêtes pas. Jamais. »

« Menteur. »
« OK, OK. Dans ce cas précis, tu ne m'embêtes pas. »

Elle opina, le nez enfoncé dans son épaule. Est-ce qu'elle reniflait pour retenir des larmes ou pour mieux sentir son odeur ? Au fond, quelle importance ?

Finalement, il s'écarta un peu d'elle, sans la lâcher pour autant, prenant le temps de la détailler à son tour.

« Et toi, tu n'as pas dormi depuis quand ? »
« Je me suis réveillée, y'a genre cinq minutes. »

« Tu as dormi combien de temps ? »
Liu, avec un triste petit rire pincé, jeta un regard à l'écran sur le côté de son bureau et l'heure qui y était affichée.

« Sept, peut-être huit minutes ? »

Il la fixa, effleurant du bout du pouce les gros cernes qu'elle arborait sous les yeux.

« Et tu oses me faire la morale ? »

« Oui, pourquoi ? » répliqua-t-elle, piquante.

« Oh, pour rien... »

Il se redressa, sauvegardant l'inventaire qu'il était en train de vérifier avant de mettre son ordinateur en veille.

« Reste dormir ici. »

« Pendant que tu bosses ? Merci mais très peu pour moi. »

« Non. Dors avec moi. Je ne veux pas être seul. Je fais des cauchemars. »

« Menteur ! »

Si seulement ! Si seulement il pouvait mentir à ce sujet... Son regard dut être assez éloquent, car elle opina, le suivant en silence jusqu'à sa chambre voisine.

Il jeta sans cérémonie les quelques affaires qui traînait sur le côté inutilisé de son lit, avant de retaper le second oreiller à l'attention de son amie, et de lui ouvrir obligeamment les draps.

Après quoi, sans davantage de précautions, il se déshabilla, ne gardant que son caleçon avant de se laisser tomber sur son coin habituel de matelas, dans le creux familier formé par son corps nuit après nuit.

Liu l'imita, de l'autre côté.

« Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? » demanda-t-elle après quelques secondes.

« Je ne te l'aurais pas proposé sinon. »

Il l'entendit acquiescer dans le silence presque écrasant de la pièce, soudain trop pleine d'une autre personne.

C'était bon. Cette présence familière et pourtant tellement incongrue. Il ne pouvait totalement l'ignorer. Une part de son esprit était à chaque instant consciente de la respiration de son amie. Des petits mouvements du matelas, alors qu'elle s'installait plus confortablement. C'était un ancrage précieux et vivant au monde réel, qui l'empêchait de partir à la dérive vers des contrées qu'il redoutait.

« Tom ? »
« Mmmh ? » grogna-t-il, déjà à moitié assoupi.

« Je peux avoir un câlin ? »
Il se retourna, en un geste presque automatique, et ouvrit les bras. Elle vint s'y nicher sans hésiter, et il laissa mollement retomber sa main.

C'était bon d'être ainsi, au chaud, en sécurité, auprès des siens. Les dreadlocks de Liu lui chatouillaient le menton, l'odeur un peu poivrée de l'huile qu'elle utilisait pour les domestiquer rassurante. Il serra un peu les bras. Juste pour la garder près de lui. Pour sentir son cœur qu'il entendait battre, comme une douce mélodie. Sentir les mille et un flux de son énergie vitale, si belle, si puissante. Cette même force qui le nourrissait et le maintenait en vie depuis tant d'années. Et là, aux côtés de son âme, cette conscience brillante de tant d'émotions sauvages, vaste désert flamboyant de vie et d'envies, qu'il aimait tant.

« Bonne nuit. »

Il n'entendit même pas le salut, avalé tout entier par un sommeil sans rêves.