Merci pour vos reviews, ça donne vraiment du baume au coeur
kathvalju : Il apprend, mais il n'apprend pas rapidement XD A toi de voir si tu pardonnes plus vite que Drago !
Oznela : Moi aussi j'adore Rosier XD il a pris plus d'importance et d'épaisseur que ce que je voulais, mais je ne regrette rien ! Pour la partie d'échecs, comme tu pourras le voir dans ce chapitre, ce n'est que partie remise ! Harry n'est pas du genre à abandonner !
Diri-chan : Disons qu'il va falloir vraiment beaucoup de temps à Drago pour apprendre à se confier... Pour le moment, il est capable de supporter une conversation avec Harry, et c'est déjà un pas en avant XD
Potter avait prétendu être surchargé de travail, mais autant que Drago pouvait en juger, celui-ci consistait principalement à se plaindre de la quantité de travail et à s'éparpiller. Il avait ouvert successivement trois livres différents, avait abandonné l'un d'eux dans la cuisine, pris des notes en consultant le deuxième, et cherché désespérément un passage en particulier dans le troisième en marmonnant qu'il était pourtant sûr d'avoir lu ça quelque part. Drago se demandait comment Granger avait survécu à sa scolarité avec cet incapable, et à sa capacité extraordinaire à réclamer de l'attention de façon détournée. Il avait consciencieusement ignoré le Survivant lors de ses tâches domestiques – table à cirer, linge à ranger, balayage, vaisselle – mais quand il avait pris place dans le canapé du salon pour s'occuper de nouveaux courriers administratifs – Potter s'était pris de passion pour les catalogues et avait réclamé ceux de deux fabriques de balais et d'un magasin de musique – il était devenu difficile d'écouter ses gémissements et ses marmonnements sans réagir.
Enfin, il mit un point final à la dernière de ses lettres, les rassembla sous le clapet d'un porte-papier, et tendit le tout à Potter pour obtenir ses signatures. Il était largement plus de 10h, un horaire auquel Potter était habituellement absent.
« Est-ce que tu as prévu de sortir d'ici pour aller travailler, aujourd'hui ? demanda-t-il aussi poliment qu'il le pouvait.
– Est-ce que je te dérange, Malfoy ? » répondit Potter avec un soupir en posant son livre. Il parcourut rapidement les documents des yeux et les signa.
« Toujours. Tu le sais bien. »
Potter sourit sans le regarder et en reprenant ses notes et le livre qu'il avait abandonné plus tôt. « Et bien désolé, mais non. Comme tu le sais, on est un jour spécial, et j'ai essayé d'alléger le travail des gardiens pour qu'un maximum d'entre eux puissent passer les fêtes avec leurs proches. Il n'y a donc aucune réunion d'équipe prévue aujourd'hui ou demain.
– Dans ce cas, est-ce que je peux t'aider sur cette tâche qui a l'air si ardue et te fait tant soupirer ?
– Est-ce que tu t'y connais en taxes, fiscalité et imposition ?
– Evidemment. »
Potter leva des yeux étonnés.
« J'étais censé hériter de la fortune des Malfoy », jugea bon de rappeler Drago.
Potter fronça les sourcils, comme s'il ne voyait pas le rapport.
« Qu'est-ce que la TIME ? interrogea-t-il.
– La Taxe sur les Importations Magiques Extérieures ? Elle a pour but de réguler les entrées et sorties de…
– A combien s'élève-t-elle ?
– Ça dépend du type de biens importés. S'ils sont considérés comme des Artefacts Magiques de Nécessité Essentielle, s'ils peuvent être produits en Grande-Bretagne… En général, ça varie de 12 à 55%, mais…
– Et le TAMAR ?
– Est-ce que c'est une interrogation surprise ou les réponses ont-elles vraiment un intérêt pour toi ? »
Potter déposa ses papiers sur la table basse et lui exposa son problème. Drago lui indiqua la marche à suivre pour calculer les montants, les impôts, les taxes de sortie et d'entrée dans le territoire, la part qui revenait aux Douanes Sorcières Internationales… Potter sembla rapidement à nouveau perdu, mais ses efforts pour rester concentré étaient tels que Drago se retint de se moquer ou de s'énerver. En fin de matinée, ils étaient parvenus à créer plusieurs scénarios de financement pour les travaux de rénovation du château, et à presque faire coïncider les chiffres avec la somme que le Ministère pouvait fournir. Le pénitencier restait déficitaire, mais Potter était persuadé de pouvoir « faire passer ça en insistant un peu ».
Il s'étira et jeta un coup d'œil au balcon où un nouveau bataillon d'albatros attendaient qu'on vienne les débarrasser de leurs courriers et colis en se reposant tranquillement ou en picorant le sol.
« Est-ce qu'il y en a autant tous les jours ? demanda-t-il en grimaçant.
– Depuis hier, oui. Je suppose que l'annonce officielle de ta nomination a dû être publiée.
– Il faudrait que tu écrives à la Gazette. J'ai… Oh, putain ! Oui ! » Il se précipita sur le balcon ou un nouvel Albatros venait d'atterrir lamentablement, déséquilibré par un paquet très long et étroit.
Drago se leva pour observer Potter gratter affectueusement le crâne de l'oiseau tandis que les autres réclamaient son attention en émettant leur caquètement bizarre. Tous eurent droit à une friandise et une caresse, et deux d'entre eux remportèrent même une danse de Potter qui les imita en se dandinant et en s'inclinant.
Drago pouffa de rire, à la fois moqueur et jaloux, aussi bien des volatiles que du Sorcier.
Potter déballa le paquet que lui avait apporté le dernier albatros, et en sorti un superbe balai neuf, à la forme aérodynamique et au manche sombre et brillant. Il enfourcha immédiatement l'engin, et se propulsa d'un coup de pied au-dessus de la rambarde. Les oiseaux le suivirent avec plus ou moins de grâce, leurs longues ailes claquant les unes contre les autres et gênant la plupart des décollages. Rapidement, cependant, le sorcier à la robe noire et les oiseaux aux plumes blanches formèrent un nuage compact, et entamèrent une série de manœuvres pour tester les capacités du balai.
Le groupe virait, volait, plongeait dans une synchronisation parfaite, et Drago ressentit un pincement au cœur en se rappelant la sensation d'être sur un balai, de ne faire qu'un avec le vent, de quitter le sol et de se laisser porter. Il sortit sur le balcon, s'accouda à la rambarde, et observa la danse.
Le groupe monta haut dans les nuages, puis piqua du nez dans une accélération fulgurante. Potter redressa son balai à la toute dernière seconde et effectua un remarquable rétablissement en épingle, mais les oiseaux marins replièrent leurs ailes le long de leurs flancs et plongèrent sans hésitation dans l'eau glacée. Malgré la distance, Drago entendit le rire joyeux de Potter quand ils émergèrent de nouveau, les becs serrés sur des poissons argentés. La plupart avalèrent immédiatement leurs prises, mais l'un d'eux battit des ailes en semblant courir sur l'eau et décolla à nouveau. Aussitôt, tout le groupe se lança à sa poursuite, Potter en tête, pour tenter de lui voler son trophée. Tous se cognaient les uns aux autres, les ailes se heurtaient, des cris retentissaient.
Bientôt, des acclamations firent lever la tête de Drago. Au-dessus des remparts du château, des gardiens s'étaient rassemblés pour admirer le spectacle et encourager leur Directeur.
« Allez-y, M'sieur Potter !
– Montrez-leur ce que vous avez dans le ventre !
– Po-tter ! Po-tter ! Po-tter !
– Faites leur une Feinte de Wronski, Monsieur ! »
Potter ne se fit pas prier pour assurer le show, et effectua une feinte qui fit à nouveau plonger la moitié des oiseaux dans une énorme gerbe d'éclaboussures.
Drago rentra rapidement les colis et paquets abandonnés sur le balcon. Il ne voulait pas être vu en train de fainéanter par les Surveillants.
Une fois à l'intérieur, il se dépêcha d'aller chercher un verre dans la cuisine qu'il remplit à raz-bord de cire. Après quoi, il entama la descente des quatre étages avec son chariot, par les escaliers, en tâchant d'être aussi rapide que méticuleux.
Il tremblota en posant sa main sur la barre de métal rougi, mais ne ressentit aucune brûlure et entrouvrit la porte des cuisines. Le vacarme habituel avait laissé place au ronronnement apaisant d'un laboratoire de potions : Feu crépitant, mixture bouillonnante… Les prisonniers assignés aux cuisines n'étaient pas présents, probablement occupés à assurer le service du midi. Drago entra aussi discrètement que possible, alla ranger son chariot, son tablier, son bloc-notes à l'endroit habituel, puis ressorti pour aller chercher dans sa cellule de quoi rédiger un message pour Rosier.
Il hésitait à la fois sur l'endroit ou laisser son message – la machine à café semblait la piste la moins hasardeuse – et sur le vocabulaire à emprunter, quand une voix dans son dos le fit sursauter :
« Toujours aussi discret. »
Rosier se tenait là, un énorme plat à gratin vide entre les mains, son sempiternel sourire énigmatique aux lèvres. Drago déglutit.
« J'étais en train… Je voulais t'écrire un message, expliqua-t-il maladroitement.
– C'est mignon, commenta Rosier en rinçant sommairement son plat avant de le poser sur le tapis menant au lave-vaisselle mécanique.
– Est-ce que tu accepterais de donner ceci à mon père ? » Drago désigna le verre qui manquait singulièrement de praticité. Rosier s'essuya les mains sur un torchon et se saisit du récipient. Avant que Drago n'ait pu dire un mot ou l'avertir, il le porta à ses lèvres et but une gorgée.
Drago grimaça, absolument écœuré, et quelque peu effrayé. Cet homme était décidément fou à lier.
Rosier eut un haut-le-cœur silencieux et garda le verre en main.
« Moi, ton père n'acceptera jamais que je te baise, Drago », annonça-t-il enfin, faisant reculer ce dernier. « Qu'est-ce que j'ai à gagner à t'aider ?
– Je… Je pensais qu'on était amis ? » proposa le jeune-homme, peu habitué à entendre son prénom prononcé par des inconnus.
« C'est tout ? Je devrais t'aider juste par amitié ? »
Drago haussa nerveusement les épaules. « C'est ce que font les amis », prétendit-il, peu sûr de lui.
« Dans ce cas, je vais transmettre ton cadeau à ton père. Mais en échange, je veux que tu me promettes que notre amitié sera éternelle, et que tu sacrifieras tout pour moi. »
Drago hésita. Les promesses n'engageaient que ceux qui y croyaient. Malgré cela, il n'aimait pas faillir à sa parole. Rosier n'avait rien d'un ami, et ne faisait pas beaucoup d'effort pour faire évoluer les choses.
Un éclat de voix en provenance du réfectoire le fit se décider :
« Rosier ?! Tu comptes les Veaudelunes, ou quoi ?!
– Promis. Amis pour la vie, je sacrifierai tout pour toi. » Drago tendit son petit doigt, un geste qu'il n'avait plus effectué depuis ses 10 ans, en se sentant affreusement ridicule.
Le doigt de Rosier se crocheta au sien.
« Tu ne sais toujours pas qui je suis, hein ? » Les yeux clairs étincelèrent et Drago frissonna.
« Peu importe. On est amis. On a tout le temps du monde pour apprendre à se connaître, pas vrai ? »
Un nouvel appel en provenance du réfectoire suivi par le bruit de pas se fit entendre.
Rosier éclata de rire. « Tu as bien raison, ma petite Souris. Maintenant, file. »
Drago remonta les escaliers quatre à quatre, le cœur battant à tout rompre et déboula dans les appartements du Directeur certain que Potter lui passerait un savon pour être sorti sans surveillance rapprochée.
Il trouva la pièce à vivre vide de toute présence.
La respiration sifflante, il s'affala sur une chaise en se demandant désespérément à quel moment son corps avait commencé à devenir si faible. Il n'avait certes jamais été un grand sportif, mais il était tout de même parvenu à rejoindre l'équipe de Quidditch de Serpentard, ce qui prouvait assez bien son ancienne endurance et rappelait qu'à une époque, il avait eu des abdominaux solides.
Ses yeux s'égarèrent sur les paquets, liasses de lettres et colis qui avaient de nouveau envahi le salon, et il s'attela encore une fois à la tâche sisyphéenne de s'occuper du courrier du Survivant.
Quand Potter débarqua, quelques heures plus tard, il était trempé, empestait le poisson et la marée, avait coincé son balai neuf sous son aisselle, et apportait un plateau en aluminium couvert de toasts, mignardises et petits fours qu'il posa comme un prince devant Drago installé de nouveau dans son fauteuil, avant de s'ébrouer comme un chien. Celui-ci grimaça en se protégeant le visage des gouttelettes d'eau salée et jeta un regard dégouté au sol désormais souillé.
« Potter, est-ce que tu crois que tu pourrais…
– Malfoy ! l'interrompit-il avec un large sourire. Est-ce que tu accepterais de manger avec moi ce soir ?!
– Je pensais qu'on avait déjà réglé la question, rappela Drago passablement agacé.
– Certes ! Mais vois toute l'étendue de mon intelligence. » Il planta ses poings de part et d'autre du prisonnier et se pencha vers lui, dégoutant d'eau de mer, la peau rougie par le sport et les intempéries, le sourire éclatant comme si cette petite sortie l'avait ragaillardi. « Tu m'as opposé un non ferme et définitif, n'est-ce pas ? Je n'ai donc a priori aucune chance de te faire changer d'avis, pas vrai ?
– Recule, s'il te plait, demanda Drago d'une voix douce en sentant des gouttes d'eau tiède lui tomber sur les genoux.
– Par conséquent, je n'ai absolument rien à perdre à insister lourdement ! Quant à toi, la seule solution qu'il te reste pour me faire taire, c'est de me laisser une chance. » Le sourire s'élargit encore, comme si son propriétaire était infiniment fier de sa démonstration.
Drago ne chercha pas à réprimer son amusement.
« C'est brillant, Potter », annonça-t-il finalement, abandonnant face à cette bonne humeur insupportablement communicative. « Est-ce que tu veux bien me laisser tranquille et aller te laver ?
– Est-ce que tu accepterais de manger avec moi ce soir ?
– Si tu te laves, peut-être. »
Je n'ai pas cherché de nom pour ce nouveau balai... Et je ne me souviens plus de ce que devient l'éclair-de-feu dans les bouquins... Quoi qu'il en soit, je pense qu'étant donné qu'il est un cadeau de Sirius, Harry a préféré le remiser bien à l'abri plutôt que de risquer de l'abimer...
Je vous avais prévenus que les albatros commençaient à prendre trop d'importance au fil du récit :D
J'aime toujours autant faire intervenir Rosier ! Perso et irl, il m'inquièterait encore plus que Lucius Malfoy... Je déteste ne pas comprendre ce que les gens attendent de moi XD
Sinon, Réveillon ? Pas réveillon ? Quelqu'un veut faire un pari ? La côte est à 50 contre Drago...
