Encore une fois, merci pour vos reviews ! Pour le coup, je n'en ai jamais eu autant ;u; C'est plus difficile d'écrire pendant les vacances, mais ça me motive à fond !

Cher mystérieux guest : Pour ta question concernant Drago, je ne vais évidemment pas spoiler ^^ Mais tu as évidemment raison sur le fait que balancer ça comme ça, ça fait travailler les méninges...
Concernant l'emploi d'Harry, il s'est plus ou moins engagé à rester une dizaine d'années devant Shacklebolt... Rien d'officiel, ceci dit, et étant donné qu'il est venu sur un coup de tête, il serait bien capable de partir de la même façon...

Diri-chan : Ahaha, j'avoue que ça me saoule aussi que le comportement de forceur de Harry puisse être récompensé XD
Réponse dans ce chapitre, ceci-dit !
J'aime beaucoup Rosier aussi ! Plus le temps passe, et plus je m'attache à lui ! Contente que les albatros te plaisent aussi XD Ils sont assez marrants à utiliser.

Oznela : le jeune gardien dont tu parles s'appelait Northfield, de mémoire. Il a été viré comme les autres. Je n'ai pas spécialement prévu de le faire revenir dans l'histoire... Harry est bien plus adorable avec les animaux qu'avec les humains XD il faut dire qu'il a reçu moins de pression a sauver le monde de leur part XD

yuishifuji : Bien vu pour la robe ! (bon, grise quand-même) Je t'avoue que je n'avais pas pensé à la douche, et je viens de rajouter la phrase vite-fait grâce à toi XD
C'est ce que j'aime bien avec Rosier : Drago voit bien qu'il joue un rôle (et que son père ne l'aime pas) mais il ignore lequel.
Concernant le ménage, Harry s'en fiche effectivement royalement XD Je sais qu'en théorie, il devrait être doué puisqu'il a servi de bonniche aux Dursley, mais je l'imagine comme un vieux garçon bordélique. On va dire que c'est son année à crapahuter à la recherche des Horcruxes qui lui a donné l'habitude de vivre dans le désordre et la saleté XD

77Hildegard : Pas facile d'avoir du wifi, et compliqué de faire fonctionner la version mobile du site, aussi... Merci d'autant plus pour ce com, du coup !
La suite se focalise beeeaaauuucoup plus sur la relation entre Harry et Drago, alors j'espère que ça te plaira ! Malheureusement, j'étais obligée d'être très descriptive, longue et franche dans le début de leur relation, sinon, on aurait pas compris pourquoi Drago a tant de mal à la accorder sa confiance. C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'a toujours pas abordé le sujet de la nourriture : Harry reste un homme qui l'a violé, et il a toujours peur de lancer une conversation avec lui. Il se contente de répondre quand il lui parle (même si là, il est capable d'être insolent)
Franchement, je comprends que tu te méfies de Rosier ! Je serais pareille si je me retrouvais face à lui XD N'empêche que de mon côté de la plume, je l'adore XD


Le reste de l'après-midi alterna inlassablement entre les périodes ou Potter insistait lourdement et insupportablement dans sa volonté de convaincre Drago, et celles où il lui obéissait comme un idiot pour se rattraper.

Ainsi, quand il sortit de la douche, torse nu et vêtu d'un affreux jean moldu, il annonça à Drago avoir été discuter avec son père.

« Sans avoir pris le temps de te changer ? » s'indigna Drago. Il imagina ce qu'avait dû ressentir Lucius Malfoy en voyant débarquer le Directeur d'Azkaban trempé d'eau de mer, empestant le guano et le poisson mort. Il se demanda s'il arrivait à cet homme de soigner son apparence devant d'autres personnes que le Ministre, ou s'il avait fait exprès de se montrer aussi peu apprêté pour montrer son dédain.

« Oui, je voulais profiter du temps digestif de midi, expliqua Potter en s'installant dans le canapé avec un paquet de cacahuètes qu'il se mit à gober une par une.

– Qu'est-ce qu'il a dit ?

– Pas grand-chose, si ce n'est qu'il veut te revoir au corridor 3… »

Drago hésita… Macnair avait forcément fait part à son patron de ce qu'il pensait de l'état de santé de son fils unique… « Est-ce que… Est-ce qu'il avait l'air inquiet ?

« Pas vraiment. Il a moins insisté que la fois dernière, d'ailleurs. Je pense qu'il a compris qu'il n'obtiendrait rien de ce côté-là. »

Drago sentit son cœur se serrer légèrement. Il n'avait pas vraiment imaginé que son père puisse réellement s'affliger de son sort, mais tout de même…

« Il te manque ? » demanda Potter.

Drago haussa les épaules. Le père de son enfance, celui qui l'aimait, le protégeait, le gâtait, le félicitait sans cesse lui manquait. Mais l'autre, celui qui était apparu durant son adolescence et avait pris de plus en plus de place, celui-là, Drago ne savait qu'en penser… Il restait malgré tout le seul père qu'il aurait jamais.

« Je pense que t'es triste parce que tu as envie de t'envoyer en l'air. »

Cette remarque inattendue eut le mérite de surprendre et de changer aussitôt le cours des pensées de Drago. Et tandis qu'il réprimait son fou-rire, Potter l'assurait qu'il était d'accord pour prendre sur lui pour lui accorder cette faveur, et tant pis pour le pari, personne n'en saurait rien…

Quand Drago demanda à Potter de bien vouloir enfiler une chemise, celui-ci fit rouler ses pectoraux de façon obscène en lui affirmant qu'ils avaient pour but de l'émoustiller. Drago lui annonça l'échec de l'opération, et il dut admettre qu'il dinerait plus volontiers avec un homme correctement habillé pour que Potter accepte d'aller se vêtir d'un t-shirt a manches longues.

En milieu d'après-midi, les commandes de matériel de Drago se mirent à arriver, et même lui fut surpris que l'on se démenât autant pour satisfaire aussi rapidement le célèbre Harry Potter.

Il déballa avec joie le coffret de plumes d'Agapornis, et se mit aussitôt au travail sur ses comptes-rendus. Le travail allait deux fois plus vite jusqu'à ce que Potter demande à essayer l'objet. Comme tous les idiots, il commença par écrire « bonjour » sur un bout de papier et s'extasia devant la plume jumelle qui recopiait parfaitement le texte. Comme tous les idiots immatures, son deuxième test consista dans le dessin d'un pénis. Les yeux de Drago roulèrent dans ses orbites.

« Si je m'occupe d'un ou de deux comptes-rendus, ça augmente mes chances de te garder ce soir ?

– Non.

– Cinq ?

– Non.

– Dix ?

– Trois, si tu veux, concéda Drago. Ça augmentera légèrement tes chances. » Et le Héro du monde des Sorciers se mit joyeusement à la tâche, comme un sale gosse appliqué pour la première fois de sa vie.

Encore plus tard, il insista pendant une éternité pour savoir quel thé préparer pour être le meilleur hôte possible, puis lequel pour donner une envie irrépressible de goûter le premier.

En fin de journée, Drago avait prétendu à tant de reprises que Potter s'approchait du succès qu'une courbe exponentielle aurait été insuffisante à exprimer l'avancée du Directeur.

Quand 17h sonnèrent à la montre moldue, Potter tenta une dernière fois sa chance.

« Alors, tu restes ? »

Drago s'étirait, à la fois épuisé et étonnamment enjoué, ayant été allégrement diverti durant cette journée.

« Je n'ai rien à me mettre, prétendit-il en exhibant sa robe tachée de sang et d'autres secrétions moins nobles.

– Je te prête une tenue complète, proposa Potter en se levant. J'ai un ensemble en cachemire qui…

– Non, je veux une tenue de prisonnier, mais propre, exigea Drago avec mollesse.

– Et tu restes ?

– Peut-être bien. »

Potter sourit bêtement et se dirigea aussitôt vers la porte.

« Peut-être bien, c'est à peine plus que peut-être, Potter ! s'écria Drago avant que la porte ne se referme.

– J'ai jamais été aussi proche de réussir alors ! »

Les mains sur la nuque, Drago hésita en se mordillant les lèvres. La seule raison qui pouvait le pousser à accepter était la perspective de se remplir l'estomac… Mais il n'avait plus particulièrement faim, depuis qu'il avait accepté le jugement de Macnair… D'un autre côté, les arguments en faveur d'un refus étaient nombreux et puissants : La fatigue, la rancœur, la présence de Granger et Weasley, la certitude d'être considéré comme une bête de foire pendant toute la soirée, et plus que tout, une nouvelle victoire à ajouter au palmarès de ce cher Harry Potter… Rien que d'imaginer son sourire victorieux, et Drago en grinçait des dents…

Il se dirigea vers la baie vitrée qu'il entrouvrit, malgré le froid de décembre pour respirer les effluves marines. Il avait espéré qu'un bon bol d'air frais l'aiderait à remettre ses idées en ordre, mais c'était encore pire.

Il réalisa soudain que c'était sa dernière chance de voir le ciel de minuit.

Potter revint rapidement, aussi bruyant qu'un troupeau d'Éruptifs, et rejoignit à son tour la baie vitrée. Il déplia la robe grise et neuve d'un geste théâtral que Drago ignora.

« Alors ?! demanda-t-il sur le même ton insupportablement optimiste que toutes les fois précédentes.

– D'accord.

– Quoi ? T'es sérieux ? » Il baissa les bras et sa voix reprit des intonations honnêtes. Il chercha à capter le regard de Drago qui planta franchement ses yeux dans les siens.

« Est-ce que ça te déçoit ? » Le prisonnier avait pris soin de se composer un visage neutre et indéchiffrable.

« Je te promets que ça va bien se passer, affirma Potter avec sérieux. Et si Ron te fait chier, t'as qu'un mot à dire et j'interviendrai. »

Drago le fixa longtemps… Puis il haussa les épaules, se saisit de la robe grise, et alla se changer dans la salle de bain. Il en profita pour prendre une douche, longue et chaude, pour se récurer et se laver les cheveux. Quand il en eut fini, il avait l'impression que cela faisait des siècles qu'il n'avait pas été aussi présentable. Il hésita même à se regarder dans le miroir de la salle de bain, mais repoussa l'idée : Il aurait été dommage de perdre ce peu de confiance en soi avec un reflet disgracieux.

Le couple Granger-Weasley débarqua une heure plus tard, alors que Drago sirotait silencieusement une tasse de thé dans le canapé. Potter avait tenté maladroitement de relancer la conversation, mais il avait été poliment éconduit. Au moins s'était-il abstenu de célébrer sa réussite. Il semblait désormais regretter sa proposition et mesurer l'absurdité de son acte, et Drago en éprouvait une satisfaction farouche.

Un petit Patronus Messager apparut au milieu du salon et flotta doucement avant que la voix de Weasley ne s'élève : « Ouais, vieux, c'est moi, c'est pour te dire qu'on arrive, là. On débarque euh… Bientôt je pense, enfin je crois que c'est en cours, là. »

Potter enfila aussitôt sa cape d'extérieur, et se dirigea vers la porte. Il s'arrêta cependant avant de la toucher, sembla hésiter à dire ou faire quelque chose, puis se secoua et sortit.

Environ un quart d'heure plus tard, la porte s'ouvrit à nouveau, et Drago se leva poliment.

Potter et Weasley entrèrent les premiers en bavardant gaiment, immédiatement suivis par Granger. Aucun d'entre eux ne semblait avoir fait le moindre effort sur sa tenue. Drago était presque le plus élégant avec sa robe de prisonnier neuve face aux trois Sorciers qui avaient revêtu des vêtements de moldus.

« Et aucun n'a jamais débarqué sur l'île pour tout casser ? demandait Weasley.

– Non, répondit Potter. J'imagine qu'elle est incartable pour eux aussi.

– Ne raconte pas de bêtise, Harry, intervint Granger. Les sorts d'incartabilité ne fonctionnent que sur les êtres et les esprits. Les Qalupalik sont classés parmi les animaux.

– Comme les centaures, répliqua Weasley. Et pourtant, ils sont aussi intelligents que toi ou moi. On ne peut pas se baser sur… »

Il se figea en apercevant Drago, qui se tenait aussi droit que possible, les mains élégamment croisées dans son dos, superbe et hautain.

Potter rougit affreusement et annonça avec une voix hésitante : « Ah, je… J'ai pas eu le temps de prévenir, mais j'ai commencé à travailler avec Malfoy il y a quelques jours, et… » Il s'embrouilla encore plus quand ses deux amis tournèrent leurs têtes vers lui en même temps, avec des expressions choquées. « Et je l'ai invité à… A passer la soirée avec… Voilà, je me suis dit que ça pourrait être sympa, et… Et je vais tout de suite mettre les bières sur le balcon, comme ça, elles resteront bien fraiches. » Et le Survivant, l'Elu, le Puissant Harry Potter, fuit lâchement en emportant un gros sac qui tintait légèrement.

Dans une synchronisation parfaite qui rappela à Drago le balai des albatros, Granger et Weasley tournèrent de nouveau leurs visages vers lui. Granger avait l'air inquiet, comme si elle doutait de la santé mentale de son ami. Weasley, lui, ne cachait pas son dégoût.

Le prisonnier hocha poliment la tête à leur intention, puis s'installa à table.

« Vieux, t'es sérieux ?! s'exclama Weasley en rejoignant Potter sur le balcon. T'aurais pas confondu le 1er avril avec le 1er janvier ? Parce que… »

Granger s'efforça d'être un peu plus diplomate :

« Bonjour, Malfoy. On ne s'attendait pas du tout à te voir !

– Bonsoir, Granger, prononça Drago sans lui jeter un regard.

– Ah, en fait, je me suis mariée avec Ron il y a deux ans. Donc, je m'appelle Hermione Weasley, maintenant.

– Et bien ce serait affreusement perturbant si je vous nommais de la même manière, alors permets-moi de continuer à t'appeler Granger… » Il observait fixement Potter, occupé à se justifier maladroitement et à voix basse devant son ami.

Finalement, celui-ci revint armé de quatre Bièraubeurres et suivi de son fidèle rouquin, et posa les bouteilles sur la table au milieu d'un silence gênant. Il décapsula l'une des bouteilles et avala une gorgée de liquide en faisant mine de s'asseoir… Il croisa alors le regard équivoque le Drago, interrompit son mouvement, fit le tour de la table et vint tirer une chaise et s'installer à ses côtés.

Ils faisaient désormais tout deux face aux intrus silencieux, et Drago afficha un sourire moqueur en le voyant si mal à l'aise.

« Bon, okay, explosa-t-il finalement. Vous pouvez vous liguer à trois contre moi. Mais vous », il désigna ses deux amis avec le culot de sa bouteille, « Je vous avais prévenus que je me faisais chier comme un Boursouf mort, tout seul ici. Et toi », il n'osa ni regarder, ni désigner Drago, mais l'affaire était évidente, « T'avais qu'à refuser. Encore. »

Drago savoura sa demi victoire en se saisissant d'une bouteille de Bièraubeurre qu'il cogna doucement contre celle de Potter avant d'y boire.

Granger observa leur couple avec une expression d'horreur. « Est-ce que vous avez quelque chose à nous annoncer ? Parce que je…

– Par Merlin, non ! » s'exclama aussitôt Potter en lui coupant la parole. Il jeta un coup d'œil effrayé à Drago qui l'observait, flegmatique. « On bosse ensemble, c'est tout ! C'est toi qui m'as dit de trouver quelqu'un pour m'aider !

– Je pensais à un assistant, ou un secrétaire, répondit doucement Granger en s'asseyant. Ne le prend pas mal, Malfoy. Mais un détenu, est-ce que c'est même légal de…

– Est-ce qu'il a accès à des informations confidentielles ? » compléta Weasley en prenant place à son tour.

Finalement, la soirée commençait agréablement. Certes Drago était rejeté, et l'on se permettait de parler de lui comme s'il n'était pas là, mais voir Potter paniquer et s'enfoncer était jouissif. Il haussa les sourcils à son intention, dans un « Je t'avais prévenu » muet. Il conserva son sourire insolent jusqu'à ce qu'une énième remarque de Weasley fasse réagir Potter comme il se devait :

« Oui, bon, il est là, il va falloir faire avec, maintenant ! S'il est capable de se taire, on devrait être capable de l'ignorer, non ?! »

Drago leva les yeux au ciel puis détourna le regard vers la cheminée. Potter venait d'employer le même ton méprisant que son homologue, comme si Drago était un petit caniche incapable de comprendre quand on parlait de lui.

« Et commence pas à faire la gueule, toi », acheva Potter à son intention, en allant chercher de nouvelles bières.

Pendant qu'il s'absentait, Granger houspilla son époux à voix basse, lui intimant de faire des efforts, qu'ils ne verraient plus leur cher Harry si souvent, et qu'il serait certainement judicieux de changer de sujet. Quand le susnommé revint s'asseoir en posant de nouvelles bouteilles sur la table, elle dirigea la conversation vers le radio-tourne-disque et interrogea Potter sur la pertinence de l'idée :

« Je me suis dit que tu préfèrerais écouter les nouvelles sur la RITM plutôt que de devoir lire la Gazette tous les jours ! Quand on a vu ce modèle, on a craqué, et on a voulu t'offrir plein de disques que tu pourrais apprécier. La sélection est un peu éclectique parce qu'on s'y est mis à plusieurs, mais…

– Il est génial », la rassura Potter, déjà calmé. « J'ai commandé le catalogue des dernières sorties de disques du studio Bruméhandre. Je pense que je vais me lancer dans une collection !

– Tu as écouté le dernier Basic Basilic ?! s'exclama Ron. J'ai dû batailler pour te l'avoir, le disquaire ne voulait pas le mettre en rayon avant la date officielle, mais… »

Drago fut légèrement déçu que son divertissement prenne fin, mais il écouta vaguement la conversation sans y prendre part. Il eut un rictus quand Potter mentionna le catalogue qu'il n'avait pas certainement pas commandé lui-même, et celui-ci lui jeta un regard d'avertissement tout à fait comique. Il laissait ses yeux errer dans la pièce en subissant des nouvelles à propos d'inconnus, amis, famille, collègues qui semblaient pour le trio des informations de premier intérêt et provoquaient moultes exclamations enthousiastes ou étonnées.

A un moment, il s'aperçut que le ciel nocturne lui paraissait moins sombre que de coutume, alors qu'il était de toute évidence plus tard que l'heure à laquelle il quittait habituellement les lieux. Sans prononcer un mot, il se leva et se rendit devant la baie vitrée.

Il se rappela avec émotion de ce qu'il avait ressenti la première fois qu'il avait pénétré ces appartements et sentit ses yeux papillonner : Le ciel était immense, infini, aussi sombre que l'encre la plus noire sous l'ombre la plus épaisse que l'on pouvait imaginer… Mais il était aussi parsemé d'étoiles, si nombreuses et si brillantes, qu'il aurait fallu plusieurs vies pour toutes les compter. Drago poussa une expiration un peu trop forte, et le verre se couvrit de buée devant son visage. Il aurait été inconvenant d'essuyer la vitre avec sa main ou sa manche, aussi retint-il sa respiration, malgré la boule qu'il sentait gonfler dans sa gorge et attendit-il patiemment que celle-ci se dissipe. Il ne céda pas à l'envie de sortir sur le balcon. Il avait pu voir les étoiles une dernière fois et saurait s'en satisfaire.

Il fallait se satisfaire des petites victoires. Il ne fallait jamais demander plus que ce que l'on avait.

Chaque minute vécue ne le serait jamais plus. Pour la première fois, il prit conscience de l'interprétation pessimiste qui pouvait être faite de son mantra.

Un bruit de sonnette le tira de ses réflexions, mais il refusa de détourner les yeux du spectacle. Il entendit toutefois Potter se lever et aller ouvrir la porte. Il reconnu le bruit des chariots de service ensorcelés. Il écouta Granger et Weasley s'emballer devant la quantité de nourriture.

Il sentit la main de Potter sur son bras.

« Ça va ? » Son visage semblait exprimer une inquiétude ou un intérêt sincère. Drago haussa les épaules. « Tu viens ? » Drago jeta un œil vers la table et les dos des amis de Potter qui sortaient des chariots d'impressionnants plateaux d'amuse-bouche. Il reporta une dernière fois son regard mélancolique vers les étoiles et les remercia silencieusement d'avoir été là ce soir. « Écoute, je vais…

– Tout va bien, Potter. » Drago se secoua et retourna sagement s'asseoir à sa place.


Drago, cet insupportable briseur d'ambiance...