Diri-chan : Moh, tu vas me le vexer à le prendre en pitié comme ça
Drago était perdu dans ses pensées. Il grignotait sans grand entrain un toast à l'avocat, en espérant que sa dégénérescence soit due à un manque de vitamines et que ce succédané de légume puisse lui apporter l'énergie nécessaire pour maintenir une santé correcte en attendant que la mort se penche enfin sur son cas.
Son attention fut cependant piquée quand il entendit une explication de Potter sur la provenance de la nourriture :
« Mais il n'y a aucun risque, les cuisiniers ont tous reçu un sortilège d'entrave mentale. »
Weasley allait poser une question, mais Drago lui coupa la parole sans la moindre gêne :
« C'est ce que tu avais dit au Ministre, la dernière fois. Mais c'était faux. »
Potter parut surpris que le prisonnier ose prendre la parole, et sa bouche s'agita un instant sans émettre le moindre son.
« En effet, admit-il finalement en regardant ses amis d'un air d'excuse. C'était un mensonge cette fois-là. On ne s'était pas encore occupé de lui – de toi –, se reprit-il poliment, à ce moment-là. Mais les vrais cuisiniers sont complètement inoffensifs.
– Et les remplaçants ? s'enquit Drago.
– Quels remplaçants ? » s'alarma Potter
Granger et Weasley avaient cessé de manger et observaient les toasts et canapés entre leurs doigts d'un air circonspect ou franchement inquiet.
« Les remplaçants sont triés sur le volet, c'est toujours les mêmes, tenta de les rassurer Potter.
– Pas plus tard qu'hier, commença Drago…
– Si tu penses à Macnair, c'est moi qui me suis personnellement occupé de son cas. Ça faisait d'ailleurs parti des petits arrangements avec ton père que de le mettre sur la liste officielle des remplaçants », ajouta Potter entre ses dents, comme s'il avait honte d'avouer devant ses amis avoir accordé un souhait à Lucius Malfoy.
Le couple se jetait des regards inquiets ou se voulant rassurants.
« Et même, assura Potter, il y a d'autres précautions qui sont prises – et que je ne mentionnerai certainement pas devant toi – pour détecter si les plats sont empoisonnés.
–Et bien je pourrais uriner dans ton assiette, et ça ne serait pas du poison, suggéra poliment Drago. Est-ce que tes sortilèges le détecteraient ? »
Potter semblait confus.
Weasley posa son toast dans son assiette et lui adressa un grand sourire qui n'atteignit pas ses yeux.
« Mieux, proposa Drago en pensant à Rosier et à son habitude d'ingurgiter n'importe quoi, si je me force chaque jour à avaler une petite cuillère d'eau de javel, jusqu'à ce que mon esprit et mon corps soient convaincus qu'il ne s'agit pas de poison… Est-ce qu'au bout d'un moment, je pourrais en inonder tes repas malgré mon sortilège d'entrave ?
– Est-ce que tu passes beaucoup de temps à t'imaginer des façons de m'empoisonner ? » demanda Potter avec une expression légèrement hallucinée.
Drago fit la moue en levant les yeux au plafond, comme si la réponse était sujette à interprétation et qu'il avait besoin d'y réfléchir.
« Il a quasiment rien mangé, crut bon de préciser Weasley. Je l'ai regardé. »
Drago ricana en s'enfonçant confortablement dans sa chaise.
« Vous êtes tous les deux pires que l'autre ! » craqua Potter. Il sortit sa baguette de sa poche sous les réprimandes de Granger, et passa cinq bonnes minutes à réciter tout un tas d'incantations au-dessus du plateau de hors d'œuvres en la faisant aller et venir dans un sens ou dans l'autre. Les sortilèges ne révélèrent évidemment ni empoisonnement ni infection, et le repas reprit après qu'il ait menacé Drago de le renvoyer derrière les barreaux s'il ne faisait pas un effort de politesse.
La conversation reprit à propos de l'un de leurs amis qui avait quitté son travail d'Auror pour devenir professeur à Poudlard.
« C'est super, s'exclama Potter. Neville sera vraiment un prof génial !
– Depuis que tu es parti, c'est un peu la débandade au Ministère, expliqua Hermione. Corner a démissionné, lui aussi. Il a dit qu'il voulait voyager sur le continent. Et puis il y a eu Hedge, tu le savais déjà… Même si elle est revenue, finalement.
– Donc, deux personnes, j'appelle pas ça une débandade, fit Potter en lançant une série de sortilèges de détection sur les plateaux des plats principaux.
– Plus toi, ça fait trois, et puis… hésita Granger en observant son époux à la dérobée.
– En fait, moi aussi j'hésite à partir, avoua-t-il finalement.
– Pourquoi ? s'alarma Potter. T'es un excellent Auror !
– Georges m'a proposé de rejoindre la boutique… »
Potter sembla étonné un instant, puis reprit la parole avec enthousiasme : « Pourquoi tu hésites ?! C'est fait pour toi, fonce ! »
Drago s'amusa des compliments et encouragements de Potter et comprit comment il avait réussi à monter sa petite clique d'admirateurs et de suiveurs. Weasley expliqua, penaud, qu'il avait peur de décevoir sa mère. La suite de la conversation porta sur les avantages et inconvénients à être son propre patron par rapport à un poste de fonctionnaire ou d'employé, et Drago trouva enfin un intérêt à la conversation, même s'il n'y prit pas part.
Il était étrange et étonnant d'écouter le trio bavarder : Drago n'avait jamais vraiment discuté avec Vincent Crabbe et Gregory Goyle. Il ne faisait que leur parler, et ils obéissaient. C'était l'inverse avec Pansy : elle déblatérait et il hochait la tête ou l'encouragement d'un ricanement. Avec Theodore Nott et Blaise Zabini, les choses étaient différentes : Ils ne s'adressaient la parole que quand ils avaient quelque-chose à se dire, et la conversation ne s'éternisait donc jamais. Les Gryffondor parlaient autant les uns que les autres, se coupaient la parole et rebondissaient de sujet en sujet comme s'il était plus important d'entretenir la conversation que de débattre et de convaincre.
Après le dessert – dûment inspecté et déclaré sain – Granger proposa de préparer du thé pendant que Potter montrerait les albatros de l'île à Weasley. « Il ne comprend toujours pas pourquoi les hiboux refusent de venir jusqu'ici », expliqua-t-elle avec agacement.
Les deux hommes sortirent sur le balcon en emportant le paquet de friandises pour oiseaux marins et des capes d'extérieur épaisses et confortables. Drago réalisa alors qu'il était désormais seul à table avec la née-moldue. Ses bonnes manières lui dictaient d'engager la conversation, mais il douta que ses efforts ne vaillent le coup, et il soupira théâtralement.
« Tu veux bien me montrer ou tout est rangé ? » demanda-t-elle en se levant avec précaution.
Un nouveau soupir, et Drago se dirigea vers la cuisine. Il sortit le matériel nécessaire des placards en silence, mit l'eau à chauffer, et sélectionna un thé aux agrumes pour aider à la digestion après ce repas copieux. Granger, dans l'encadrement de la porte, piétinait nerveusement sur place.
« Est-ce que ça va, Malfoy ? » demanda-t-elle finalement, peu sûre d'elle.
Drago se lassait de cette question qu'ils semblaient se poser à longueur de journée.
« Tu peux rejoindre tes amis, Granger. Je m'occupe de tout, répondit-il laconiquement.
– Est-ce que Harry est… Euh… Correct avec toi ? »
Drago observa la jeune femme qui lui faisait face et qui semblait affreusement mal à l'aise. Il ne répondit pas, ce qui ajouta visiblement à son embarras.
« Je veux dire… s'expliqua-t-elle confusément, Je sais qu'il peut être… Disons… Un peu froid, parfois. »
C'était étonnant de la voir batailler entre son dévouement à Potter et son inquiétude à ne pas trop en révéler. Il repensa à ce qu'elle avait sous-entendu quand son ami s'était assis à ses côté, et se demanda si elle était au courant des préférences sexuelles de celui-ci…
Il lui répondit tout de même en soupirant : « Si tu veux parler de son inaptitude à maîtriser la magie quand il perd le contrôle de ses émotions, oui, j'ai vu. »
Elle étouffa un juron à voix basse et se mordit les lèvres en observant le balcon ou ses amis s'amusaient probablement. Elle avait l'air si inquiet que Drago eu pitié d'elle et il ajouta : « Et non, il ne s'en sert pas sur les détenus. Il n'est pas cruel à ce point.
– Ah », répondit-elle, incertaine.
Drago hésita. Il ne voulait pas qu'on accuse Potter de sa mort prochaine alors que la faiblesse seule de son corps était à blâmer. Il revint donc à la question initiale : « Il me traite correctement, étant donné le passif qu'il y a entre nous.
– D'accord… » murmura-t-elle, visiblement rassurée.
« Hey, intervint la voix excitée de Weasley au salon, ramenez-vous, c'est génial ! »
Granger jeta un dernier regard un peu désolé à Drago, puis quitta la cuisine. Celui-ci resta seul en comptant tranquillement les secondes nécessaires à l'infusion.
« Malfoy… » Potter avait silencieusement remplacé sa camarade, et le fixait désormais avec une expression impénétrable. « Viens, dit-il finalement en lui prenant la main. Tu vas voir, c'est fou. »
Drago le suivit docilement en continuant à compter mentalement.
Potter l'emmena sur le balcon où Weasley avait recouvert Granger de son manteau, et l'entourait désormais de ses bras. Tous deux avaient la tête levée vers les étoiles et semblaient hypnotisés.
Drago leva les yeux.
Il les leva plus haut encore.
Il n'avait encore jamais vu une aurore boréale.
Des rideaux de lumière dansaient gracieusement sur la voute céleste, au rythme d'une symphonie aussi puissante que muette. Les nuances vertes, bleues et violettes se mêlaient harmonieusement, se déployant avec une élégance inégalée. Le ciel était une peinture mouvante d'arcs, de vagues et de cascades, où chaque coup de pinceau éphémère semblait vouloir exprimer une émotion unique. Les lumières célestes semblaient presque vivantes, vibrant et respirant avec une intensité captivante. Elles s'étendaient au loin, embrassant l'horizon, comme si l'univers était trop étroit pour elles, et qu'elles aspiraient à une liberté plus grande encore. Des histoires anciennes, mystérieuses et sublimes semblaient se jouer là-haut, et chaque seconde était un instant précieux et puissant que l'univers n'offrirait jamais plus aux yeux des mortels.
Drago reprit brièvement conscience quand il sentit la lourde cape de Potter se poser sur ses épaules. Ses paupières papillonnèrent, et il se rendit compte qu'il pleurait et avait gardé la bouche grande ouverte devant le spectacle. Il s'essuya rapidement le visage dans sa manche en jetant un regard à la dérobée vers les trois Sorciers qui se tenaient à ses côtés sur le balcon, mais personne ne semblait lui prêter attention. Il renifla discrètement en s'enveloppant dans la cape brûlante, puis retourna à son admiration céleste.
A un moment, il entendit vaguement la montre de Potter sonner, et celui-ci marmonner « Et bien bonne année, les gars… » Granger et Weasley gloussèrent et une conversation à voix basse s'ensuivit, s'enquérant de la fréquence d'apparition du phénomène. La chose était apparemment nouvelle pour le Directeur lui-même, qui accusa les nuages d'avoir empêché jusque-là toute manifestation lumineuse. Tous chuchotaient, intimidés par la grandeur et l'infinie sagesse qui semblait se dégager du ciel, peut-être effrayés à l'idée d'importuner les créatures merveilleuses qui dansaient dans les étoiles.
Au bout d'un temps, ou d'un instant qui parut une éternité, les lumières s'éteignirent doucement, comme si le voile de leur magie se déchirait. Plusieurs fois, des lambeaux lumineux refirent brièvement surface, semblant lutter pour ramener le phénomène à la vie, mais leur fréquence diminua jusqu'à ce qu'il fût évident que le spectacle était fini.
Comme pour confirmer la chose, un albatros qui s'était perché sur la rambarde du balcon émit son affreux chevrotement guttural, et les quatre sorciers ne purent s'empêcher de rire ou de glousser, tant le son était laid comparé au spectacle précédent. Un deuxième oiseau répondit, puis étendit ses ailes et se laissa tomber du balcon pour s'envoler. Une demi-douzaine de volatiles étaient là – Drago ne les avait pas vus, captivé par le ciel – et se mirent alors à caqueter et à réclamer l'attention de Potter. Ses amis tentèrent de les caresser, et Drago éprouva une joie cruelle en voyant les albatros les ignorer ou carrément pincer méchamment les mains tendues. Seul le Directeur de l'établissement semblait mériter leur vénération.
Les quatre Sorciers regagnèrent rapidement la chaleur réconfortante des appartements. Weasley et Potter en particulier, ayant offert leurs capes, le premier à son épouse, et le second à son prisonnier, claquaient des dents et se frictionnaient les bras en s'invectivant joyeusement sur leur résistance au froid, dans un concours de virilité absolument affligeant.
Drago ôta nerveusement le vêtement et se rendit aussitôt à la cuisine ou il hésita à refaire le thé, celui-ci ayant bien trop infusé. Potter le rejoignit, s'empara de la théière qu'il réchauffa avec un sort de furnus, et du plateau contenant les tasses, sucres et autres accessoires qu'il embarqua au salon, mettant fin à son hésitation.
La soirée se finit en dégustant le breuvage devenu amer mais à la température réconfortante, puis Potter proposa à son couple d'amis de dormir dans son lit pendant qu'il prendrait le canapé.
« Tu es sur, Harry ? s'inquiéta Granger. Je peux faire apparaître un lit de camp pour Ron et moi, tu sais.
– Certain, Hermione. Faites comme chez vous, je ramène Malfoy à sa cellule et je reviens. »
Les deux hommes descendirent les escaliers vides et silencieux, éclairés par un lumos éthéré. Potter dût promener sa baguette sur tout le pourtour de la porte de la cellule de Drago pour que celle-ci accepte de s'ouvrir.
Le prisonnier ôta ses godillots qu'il rangea sur leur carton attitré, et considéra le Directeur qui ne semblait pas vouloir partir.
« Je suppose que tu ne vas pas me proposer un dernier verre ? demanda-t-il enfin.
– Je pense que tu as largement de quoi boire chez toi, Potter, observa placidement Drago.
– Nan, mais c'est une expression moldue. Je veux dire que… Mais laisse tomber, j'ai ma réponse, en fait… »
Le silence revint. Drago s'assit doucement sur son lit, attendant patiemment que son invité indésirable ne parle ou ne parte.
« Écoute, il est tard, alors, euh… Pour demain, t'inquiète pas, repose toi. Je viendrais te chercher en milieu de matinée, quand le ferry sera repassé.
– Est-ce que tu comptes prévenir Mullan ? s'enquit Drago d'un ton qu'il espérait courtois mais qui dissimula mal une pointe de sarcasme.
– Évidemment. » Drago haussa un sourcil. « Évidemment ! répéta Potter. Je voulais lui laisser un message, juste là, en remontant ! »
L'improvisation était perceptible même à la lueur faiblarde de la baguette. Drago haussa les épaules et se détourna. Le silence revint.
« Ça a été, non ? s'inquiéta Potter.
– Si, admit lentement Drago en se rappelant les lumières. C'était époustouflant. »
Les ombres se balançaient au rythme des mouvements nerveux de Potter et de sa baguette. Au bout d'un moment interminable, il se décida enfin à bouger :
« Bon. Du coup, j'y vais. Bonne nuit. »
Drago hocha la tête.
La lumière fut engloutie par les ténèbres quand le sorcier se retourna et que son corps éclipsa la lueur blanchâtre. Drago ferma hermétiquement les paupières quand la grille se referma et que la lumière vive du verrouillage de la cellule s'éleva. Malgré cette précaution, une image résiduelle s'imprima dans sa rétine.
Elle n'avait pas encore disparu que Drago rappela : « Potter ! »
Il n'était pas sûr d'avoir entendu le bruit de la porte grinçante. Il se leva en se frottant les yeux et se rendit devant les barreaux de sa cellule qu'il empoigna pour mieux scruter son couloir. La silhouette sombre de Potter revenant sur ses pas le fit sursauter. Il s'écarta de la grille sans la lâcher.
Il ne savait pas trop pourquoi il avait rappelé l'autre. Il se mordilla pensivement les lèvres en se rapprochant de nouveau.
« Malfoy ?
– Potter… » répéta Drago en hésitant, cherchant une raison de justifier son rappel.
« Malfoy… » Le ton était légèrement moqueur, comme s'il était conscient que les rôles avaient été inversés. Il s'approcha, saisit les barres de fer à pleine main, et coinça son front dans un espace libre à quelques centimètres du visage de Drago.
« Je… J'ai passé une bonne soirée, admit-il enfin. C'était… c'était gentil de ta part de proposer, et… Et aussi d'insister autant, parce-que… »
Sa voix mourut tout doucement.
Finalement, Drago passa une main à travers les barreaux en direction de la joue de Potter. Il caressa doucement la mâchoire et le cou en tremblant légèrement, puis osa avancer ses lèvres jusqu'à embrasser doucement celles de Potter.
Ils s'étaient déjà embrassés à de nombreuses reprises, avaient échangé des baisers doux, violents ou passionnés. Ce baiser-là sembla à Drago différent de tous les autres. Peut-être parce qu'il avait été celui à l'initier. Leurs souffles se mêlèrent et se mélangèrent longtemps avant que Drago n'ose enfin glisser sa langue dans la bouche de Potter.
Un violent bruit métallique survint quand Potter voulut saisir Drago, mais que ses avant-bras musclés cognèrent contre les barreaux sans pouvoir traverser entièrement la herse de protection. La baguette tomba et rebondit par terre.
Drago n'eut aucun mal à glisser ses bras maigres à travers les interstices pour plaquer une main dans la nuque, l'autre sur les reins solides, et attirer brutalement Potter vers lui. Un nouveau bruit métallique retentit quand son corps entier heurta la grille.
Une nouvelle fois, leur baiser se fit agressif. Les poings de Potter se crispèrent sur les barreaux, ostensiblement frustré de ne pouvoir tripoter Drago autant qu'il l'aurait voulu. Drago, lui, se sentant protégé par la grille solide, n'hésita pas à sortir les griffes et à labourer la nuque offerte du Survivant. Leurs bassins se rencontrèrent à travers un interstice avant de se frotter l'un à l'autre.
Potter parvint finalement à passer ses mains à travers la grille pour saisir les hanches étroites du prisonnier…
Aussitôt, celui-ci se souvint que la grille ne le protégeait de rien, que Potter était celui capable de l'ouvrir et de la fermer à sa guise, et qu'il n'hésiterait pas à la faire carrément disparaître pour le dévorer entièrement si Drago continuait de l'allécher.
Il baissa immédiatement la tête, sentit le souffle chaud et rapide de Potter sur son front et l'entendit gémir. Il n'attendit pas pour replier ses bras à l'intérieur de la cellule d'un seul mouvement brusque, et aurait sauté en arrière si les mains de Potter ne s'étaient pas fermement accrochées à sa robe.
« Putain, non, tu vas pas me faire ça… » murmura Potter d'une voix enrouée.
Drago crut devoir batailler pour se libérer, mais dès qu'il effleura les poings crispés de Potter, celui-ci lâcha sa prise comme s'il avait été brûlé.
Le Directeur ramena lentement ses mains sur les barreaux qu'il empoigna rageusement. Il n'écarta pas son visage de la grille, et Drago entendit son souffle profond essayer de se calmer. Potter s'agrippa plusieurs minutes aux barreaux de la cellule avant de s'éclaircir bruyamment la gorge, puis de s'en détacher à son tour. Il ramassa sa baguette dont la lumière avait faibli, et qui pulsa avec force dès que les doigts du Sorcier se refermèrent sur elle.
« Désolé, lâcha finalement Drago. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.
– Si tu le découvres, tiens-moi au courant », grommela Potter, son visage dans l'ombre. Il réajusta ses vêtements trop serrés, puis ajouta, d'une voix plus espiègle : « Et si t'as besoin de renouveler l'expérience pour être certain de ta conclusion, n'hésite pas. Sur ce, bonne nuit, Malfoy.
– Bonne nuit, Potter. »
Je ne sais pas trop si ce réveillon est une réussite pour le trio d'amis... A 20 piges, je pense qu'ils auraient bien apprécié une petite beuverie plus festive que ça, mais... D'un autre côté, avec la vie qu'ils ont vécue, ça ne me semble pas aberrant qu'une soirée calme et ensemble puisse largement les satisfaire... Perso, je choisis 1000x l'aurore boréale avant la fiesta, mais j'ai jamais été hyper sociable XD
