Diri-Chan : Contente que ça t'ait plu ! Ça me fait toujours plaisir de lâcher un peu le couple pour étoffer l'univers et relancer l'action !
En passant : Merci du fond du coeur pour ce compliment Je ne suis pas sure de mériter autant ^^'
Oznella : XD Drago va faire une rechute de cohérence en début de chapitre, mais promis, ca s'améliore ensuite. Puis ça rechute, puis ça remonte, puis ça rechute, tu commences à me connaitre, les choses prennent du temps avant de se stabiliser XD
Guest mysterieux qui commente au fur et à mesure : J'ai tellement hâte que tu rattrapes le rythme de parution, je t'en supplie, préviens moi quand ce sera le cas XD
Lily Margote : no spoil, évidemment, mais... beau lancer ;D
J'ai pas du tout prévu de pov de Lucius... J'avoue que ce serait super intéressant, autant pour les lecteurs que pour moi : Je ne sais pas trop si je pourrais y arriver...
Je n'avais pas prévu que vous vous posiez la question, mais figure-toi qu'on évoque brièvement la peine de mort dans le chapitre suivant ! Je pars du principe qu'elle n'existe plus. La peine la plus sévère était le baiser du Détraqueur... Sauf que comme tu as pu t'en apercevoir, aucun Mangemort n'a été embrassé...
Dans ce chapitre, un vilain Drago borné tête à claques ! Mais je l'aime quand-même, mon pov tit père...
Les sentiments peuvent être une force comme une faiblesse.
Dans tous les cas, ils sont une forme de magie très puissante, et permettent une forme de magie absolument sidérante. Le Patronus, tout comme le Doloris par exemple, nécessitent des sentiments puissants, complexes, et parfaitement acceptés et assimilés par le sorcier qui les invoque. Dans ce cas, sentiments et volonté amènent le pouvoir.
Dans une relation entre deux personnes, la volonté est soumise aux sentiments.
Pour garder le pouvoir, il faut faire taire les sentiments, afin d'être le seul à conserver la volonté.
Celui qui sera capable de n'éprouver aucune émotion aura tout pouvoir sur l'autre.
Le Seigneur des Ténèbres le savait.
Et le lui avait appris.
·
« Je veux retourner au corridor 3. »
C'était au moins la vingtième fois qu'il prononçait cette phrase. Il avait cessé de répondre aux questions de l'infirmier par autre chose. Il avait cessé d'ignorer Potter. Nguyen avait soigné la plupart de ses blessures, à l'exception de son visage. Les dents n'avaient pas achevé leur croissance, et les arracher ou les faire disparaître trop tôt risquait de contraindre la Magie de Drago à en produire de nouvelles, peut-être plus résistantes, probablement plus nombreuses.
« Est-ce que vous sentez quand j'appuie ici ?
– Je veux retourner au corridor 3.
– Quand pourra-t-il quitter l'infirmerie ?
– Je veux retourner au corridor 3.
– Combien étaient-ils ?
– Je veux retourner au corridor 3.
– Est-ce que c'était des prisonniers ou des gardiens ? »
Bien. Au moins les détenus avaient eu l'intelligence nécessaire pour balancer son corps à l'extérieur du réfectoire ou des cuisines, à moins qu'un Surveillant ne l'ait trouvé et changé de place avant de s'en servir à son tour.
« Je veux retourner au corridor 3. »
Potter supplia, Potter menaça, Potter hurla carrément.
« Tu crois que je vais te laisser retourner là-bas après ça ?! Tu crois que ton père va se décider à te protéger ?!
– Je veux retourner au corridor 3.
– DIS-MOI QUI, PUTAIN ! »
Une dizaine de fioles qui s'alignaient dans l'armoire explosèrent d'un coup. La vitre de la fenêtre se fissura. L'albatros releva la tête, interloqué. Pas de vague de froid : Soit Potter l'avait fait exprès, soit sa magie incontrôlable pouvait prendre d'autres formes que le détenu n'avait aucune envie de découvrir.
« Je veux retourner au corridor 3, répéta laconiquement Drago.
– NGUYEN ! »
Cela faisait longtemps que l'infirmier avait abandonné face au Directeur d'Azkaban. Il avait tenté à deux ou trois reprises de suggérer le calme, puis s'était éloigné en préconisant une nouvelle fois de ne pas laisser Drago s'endormir. Il avait refermé sur eux les rideaux verts ensorcelés pour ne laisser passer aucun son, mais la voix de Potter les avait faits tombé de leur tringle. Il revint avec discipline à l'appel de son nom, en observant les dégâts, et émit un « Monsieur Potter ? » poli et interrogatif…
Potter était penché sur le corps de Drago, les poings crispés sur le tissu du matelas. Il fixait Drago des yeux, menaçant. Il desserra à peine les dents pour ordonner :
« Je veux une fiole de Veritaserum. »
Nguyen resta immobile un moment, et Potter dut lever les yeux et changer la cible de son regard venimeux pour que l'infirmier se dirige vers son armoire dévastée où il sélectionna une fiole noire et minuscule qui avait échappé au carnage. Il la tendit silencieusement à son supérieur, qui l'attrapa sans dire un mot.
Drago ferma les yeux.
« L'utilisation de Veritaserum sur un individu non consentant est passible de deux ans d'emprisonnement, Potter. Article 895-4 de la Convention Britannique des Droits et Devoirs Sorciers, Section justice magique et Droits des Condamnés. »
Le silence revint.
« C'est pas vrai ? » demanda finalement Potter, faisant cruellement sourire le prisonnier. Tellement prévisible…
« C'est vrai, répondit tout de même la voix de Nguyen. Le Veritaserum est totalement inefficace face à un simple sortilège d'Oubliettes ou un Imperium. Il devient dangereux si le Sorcier en question a prononcé un Serment Inviolable ou un sortilège de Fidelitas. Votre pays a jugé que son utilisation devrait donc être soumise à des règles très strictes. Maintenant si votre question concerne le fait que je m'oppose ou non à son utilisation sur un détenu… Je ne suis ni avocat, ni juge, Monsieur Potter. Je suis Guérisseur, et soumis au secret professionnel. Je me tiens paré à réagir à chaque décision éventuelle de votre part… »
Drago ricana et coula un regard vers l'infirmier qui était adossé à un mur, les bras croisés et l'expression blasée. Finalement, le type n'avait rien de banal, et Drago l'aimait bien. Il ne prenait certes pas son parti, mais il n'était pas non plus totalement soumis à Potter, et c'était davantage que ce que pouvaient lui accorder la plupart des gens.
« Vous êtes en train de me dire que le Doloris est autorisé, mais pas le Veritaserum.
– Les sortilèges ne coutent rien. Les potions nécessitent du temps, des ingrédients, et donc de l'argent. Bienvenue en politique, Monsieur Potter : Ce n'est pas toujours le bon sens et l'éthique qui font les lois. »
Potter se laissa tomber sur une chaise et observa le petit flacon noir entre ses doigts.
« Je veux retourner au corridor 3. »
Il soupira.
Le silence s'éternisa longtemps avant qu'il n'ordonne à l'infirmier de quitter les lieux. Celui-ci obtempéra et annonça qu'il resterait à portée de cri, si besoin était. Potter attendit qu'il ait disparu pour réparer succinctement le rideau magique, puis pour s'adresser enfin au détenu, avec une voix lasse :
« Très bien, Malfoy, tu as gagné… Encore. » Il observa le visage de Drago avec une expression de fatigue extrême. « J'abandonne. Ton père n'aura aucun souci avec les autres détenus : Je vais lui accorder tout ce qu'il a demandé : Les infos, les horaires, les Surveillants de son choix, tout. Il sera en sécurité. Je vais même lui proposer de prendre la cellule voisine de la tienne. Il sera en sécurité et tu pourras le voir autant que tu le voudras. Juste : tu ne retourneras pas au corridor 3. Ça te va ?
– Non, Potter… » La voix de Drago était rauque mais douce. « Je veux retourner au corridor 3. Avec les miens.
– Les tiens ? Ouvre les yeux, gémit le Survivant. Tu sais encore moins que moi ce que c'est que d'avoir une famille… »
Drago soupira et détourna le regard… Il sentit Potter lui prendre la main, et il se laissa faire.
« Tes parents avaient l'air d'être des gens bien, Potter, articula-t-il. Ce n'est pas le cas des miens, mais il n'empêche : Ils sont ma famille, et je veux les rejoindre. Ça ne sert plus à rien de me menacer. On sait tous les deux que tu n'es plus capable de me faire du mal. Plus maintenant. Si tu ne me laisses pas y retourner, je cesserai de me nourrir, ou bien je me trancherai les veines, je me jetterai de ton balcon, je m'en moque… Tu vivras un enfer, Potter. Je ne te laisserais pas faire de moi ce que tu veux.
– Malfoy…
– Je ne quitterai jamais cette île vivant. Mais je peux choisir de rester fidèle à moi-même. Fidèle aux miens. C'était une parenthèse sympa, toi et moi. Mais c'est fini, maintenant. Je veux retourner à ma place. Aux côtés de mon père. Il a besoin de moi. »
Le silence dura longtemps avant que Potter ne marmonne, d'une voix si basse qu'on ne l'aurait pas entendue si l'infirmerie n'avait pas été déserte :
« Moi aussi j'ai besoin de toi.
– Pour quoi faire ? » Drago n'était plus un partenaire sexuel, il n'était pas capable de jouer convenablement le jeu de la romance. Quant à son travail, n'importe quel employé de bureau était capable de faire aussi bien.
Potter ricana, mais Drago tourna la tête et vit que des larmes pendaient à ses paupières.
« Je ne sais pas, Malfoy ? Pour… Voyager à travers tes yeux ? »
Ils rirent tous les deux. C'était absurde.
« Il y a des tas de trucss dont on a pas encore parlé. Je voulais t'interroger sur ton homosexualité, tu te souviens ? Maintenant, j'apprends que tu es Legitimens en plus ? Et puis il fallait que je t'annonce que je suis épis-pousseur, moi aussi. »
Drago ricana à nouveau : « Tu n'es pas épis-pousseur.
– Je te jure. Tu crois que je me coiffe comme ça parce que je suis trop con pour utiliser une brosse ? Ils font ce qu'ils veulent ! J'avais 7 ans quand ma tante m'a rasé le crâne : Le lendemain matin, j'avais exactement cette tête-là.
– Laisse les pousser davantage, tu pourras les attacher.
– J'ai essayé, ils refusent de dépasser cette longueur.
– Dans ce cas… » Drago hésita, puis se tut. Ils perdaient leur temps. Il secoua la tête, et son regard se posa sur la fenêtre au-dessus du lit.
« Pour me réciter ton poème français sur les albatros : J'ai oublié de te le demander, la fois dernière, mais j'y pense à chaque fois que j'ouvre ou que j'envoie une lettre.
– Ça peut se faire maintenant. Il n'est pas si long.
– Parce que t'es précieux pour moi. Et que je voudrais l'être pour toi aussi… »
Drago récita le poème. C'était plus facile que de se plonger dans cette mièvrerie qui risquait de le faire pleurer à son tour. Il avait malgré tout une boule dans la gorge quand il acheva la dernière strophe.
Le silence.
Jusqu'à ce que :
« J'ai rien compris. »
Drago éclata d'un rire léger qui lui fit mal à la mâchoire.
« Évidemment, crétin, puisque c'est en français.
– Et bien, traduis-le-moi. »
Drago fit de son mieux, mais sa traduction maladroite était loin de rendre hommage au texte original. Quand il eut fini, il sourit doucement à Potter qui hocha lentement la tête. Peut-être qu'il avait compris pourquoi ce poème le touchait. Peut-être pas. Quoi qu'il en soit, ils avaient partagé un moment, et ça, c'était véritablement précieux.
« Maintenant, je voudrais retourner au corridor 3. S'il-te plait… »
Potter n'avait pas lâché sa main. Il la ramena contre son front, ferma les yeux, laissant s'échapper une larme. Elle roula le long de sa joue et vient se loger à la commissure sa bouche. Il hocha plusieurs fois la tête avant de la faire disparaître d'un coup de langue. Quand il reprit la parole, sa voix était rauque, désespérée.
« D'accord… abdiqua-t-il finalement. Mais… »
Il baissa la main, embrassa les phalanges et ouvrit les yeux.
« Mais je veux que tu m'accordes une dernière chance. »
Drago fronça les sourcils.
« Je vais te ramener au corridor 3, je vais te ramener à ton père… Mais si tu fais vraiment ça pour lui, alors… C'est à lui de décider, pas vrai ? On va lui demander ce qu'il veut, et… Si il ne réclame pas spontanément à ce que tu restes là-bas, alors… Tu gardes ta cellule. Et je te garde, toi… »
La question est : Est-ce un mouv de salaud, de la part de Harry, de proposer ça après le chapitre 63 (c'était la veille, donc), où il a affirmé à Lucius que s'il réclamait encore Drago, il n'obtiendrait plus rien... ? Vu les antécédents relationnels entre les Malfoy, je me dis que non, mais c'est pas non plus à lui de décider, donc je dirais qu'un peu quand-même... Là, normalement on est censé penser au plus grand bien de Dumby... J'aurais bien aimé le citer, mais ça ne faisait pas très naturel... Du coup, ca arrive 20 chapitre plus loin et un peu trop tard...
