Bon, le week-end s'annonce chargé, et je n'ai clairement pas avancé autant que je l'aurais voulu cette semaine... On va quand-même tenter de reprendre le rythme quotidien à partir de lundi, en espérant que ça me donne un petit coup de fouet. Lundi, ca sera d'ailleurs le moinniversaire du bug faisant disparaitre les stats du site... D'après ce que j'ai lu, la dernière fois, ça n'avait duré que 15 jours...
Aucune nouvelle des admins. Ça a pourtant été signalé par mail... D'après ce que j'ai lu, même pas un mot sur twitter pour informer de ce qui se passait... Encore une fois, si vous avez des nouvelles...
Guest : Contente que ça te plaise toujours ! Rassure toi pour Drago, le plus dur est passé... Physiquement en tout cas èvé
77Hildegard : Oh, j'avais hésité à garder cette remarque sur la puissance de Harry, Dumby et Kenaran ! Du coup, je ne regrette pas de l'avoir laissée !
En fait, mon Harry est malin, il a un petit côté calculateur à la Serpentard... Mais il prend rarement le temps de réfléchir avant d'agir XD
En passant : Ça fait plaisir à lire ! (Bon, côté complexité, je regrette un peu de m'être emballée aujourd'hui XD)
Le rassemblement s'était fait naturellement : Au fur et à mesure de la journée, la rumeur avait enflé, les esprits s'étaient impatientés, chacun s'était tenu prêt à être le premier à pouvoir prévenir les autres : « Ça y est, c'est maintenant qu'il va parler. »
De quoi allait-il parler ? Mystère. Rien de certain. Il devait évoquer l'attaque du Détraqueur, en tout cas. Peut-être un plan pour s'en débarrasser ? On pouvait se débarrasser de ces choses ? Il avait pourtant dit lui-même qu'on ne pouvait que les repousser. Oui, mais il avait annoncé l'inverse au Major, et il avait ramené des gens. Des étrangers. Et puis c'était Harry Potter, après tout…
Drago grinçait des dents. Il n'aimait pas cette espèce d'enthousiasme bordélique. Il n'aimait pas voir mélangés les Surveillants, les autres membres du personnel pénitencier, les amis de Potter, les Maléfistiniens… Il n'aimait pas entendre les bavardages, il n'aimait pas les rangs désordonnés.
Dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, on savait se tenir.
Potter avait déjà commencé son discours sur le chemin vers le château, et Drago avait vu quelques-uns des érudits faire la grimace en l'entendant dénigrer leurs recherches avec une légèreté polie mais évidemment offensante.
« Et voici l'endroit où nous l'avons combattu hier », annonçait Potter tandis que Drago prêtait son bras à Monsieur Temrah pour franchir la porte en bois du hall. Drago amena l'homme au premier rang – Potter avait monté quelques marches afin d'être bien visible – et déplia la petite chaise métallique qu'il trimbalait tant bien que mal sous son aisselle, avec sa boite à chaussures. Il aida le vieillard à s'asseoir, en se demandant à quel point sa sollicitude était nécessaire et désirée.
Potter montrait les dégâts matériaux qu'avait commis le Détraqueur, le gouffre profond qu'il avait creusé après que le Patronus agonisant l'ait embroché sur le sol, les murs défoncés… Dégâts que l'équipe de Monsieur Potter avait tenté de dissimuler sans deviner qu'il pourrait être utile de les exhiber, et entreprise qu'il avait d'ailleurs encensée après coup au lieu de critiquer cette impatience stupide qui leur faisait aujourd'hui du tord…
Drago se mordit discrètement l'intérieur des joues. Il entendait les Sorciers étrangers maugréer, et bien qu'ils communiquassent dans des langues qu'il ne comprenait pas, il se doutait bien que leur mécontentement venait du fait que les preuves présentées manquaient singulièrement de poids…
« Monsieur Potter, intervint le Maléfistinien. Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais vous aider à rendre les choses plus visibles. Pouvez-vous me dire qui était le premier sur les lieux ? »
Drago baissa aussitôt la tête.
« C'était moi », répondit pourtant une voix dans son dos. Drago se retourna et vit Runcorn s'approcher. « De quoi avez-vous besoin, Professore Kenaran ?
– De vos souvenirs. Consentez-vous à les partager avec nous ? »
Le Major répondit d'un hochement de tête, et Drago se trouva aussitôt soulagé.
Il n'avait pas hésité une seconde à laisser Mullan fouiller son esprit : Il avait su être suffisamment fort pour repousser l'intruse si elle s'aventurait trop loin… Mais celui-ci, avec ses belles robes et ses sourires moqueurs, si Drago lui laissait une minuscule ouverture, il pourrait fouiller jusque dans ses souvenirs les plus déshonorants et odieux…
Son esprit était la seule chose chez lui qui n'ait jamais été violée.
Pendant ce temps, Kenaran avait fermé les yeux, posé les trois doigts centraux de sa main gauche sur le front de Runcorn, et avait effectué le même geste de sa main droite sur lui-même. Il prononça à voix basse une formule latine, inhabituelle par son rythme et sa longueur : « Ego vigilo oc ausculto una ante Legitimenso… »
Quand le Malefistinien souleva de nouveau ses paupières, ses iris avaient la couleur de ceux du Major : C'était un marron sombre qui n'avait rien de particulier, mais il était impossible de se tromper.
Il tourna le visage vers le couloir duquel Runcorn et Foley avait surgi, et la luminosité des lieux changea aussitôt. De nouveau, une poussière épaisse envahit l'atmosphère, des débris se mirent à tomber sur le sol, un vacarme s'éleva à l'autre bout de la salle… La scène de la veille se déroulait à nouveau, sous leurs yeux à tous.
Drago se vit courir à toutes jambes, aussi paniqué qu'un enfant, le visage déformé par la peur et hurler « Potter ! » avec une voix hystérique. Il recula aussitôt en sentant ses yeux s'exorbiter malgré lui. Il ne se souvenait pas d'avoir été aussi pitoyable. Il entendit des cris de surprise ou d'effroi, et devina que le Détraqueur avait surgi dans son dos, mais il ne put détacher son regard de sa misérable silhouette qui se jetait dans les bras du Major comme un gosse perdu. Tout se déroula à nouveau : Le Détraqueur qui provoquait des explosions et des éboulements sur son passage, Foley et sa misérable tentative d'invoquer un Patronus, le Détraqueur qui le percutait violemment, lui détruisant le crâne contre le mur de pierre… La pieuvre du Major qui s'était élevé avec une force et une grâce dont Drago n'avait pas pris conscience, sur le coup… Drago n'avait pas non plus réalisé à quel point l'homme avait lutté héroïquement avant que les tentacules de la pieuvre ne perdent, un à un, de leur puissance : Le Détraqueur attaquait, attaquait, attaquait sans relâche, et Runcorn chancelait à chaque impact, mais il avait gardé Foley et Drago à l'abri, dans son dos. Drago qui continuait de hurler pitoyablement, de paniquer : « Je ne peux pas le soigner ! Je ne peux pas… »
Et puis Shesh était arrivé. Le Major avait repris des forces dans cette apparition, mais avait ordonné au Surveillant de fuir, d'amener du renfort. Le Détraqueur s'était tourné vers lui… Le Surveillant avait brandi sa baguette… Mais beaucoup trop tard : Le Détraqueur avait foncé, à la vitesse de l'éclair, pour s'en prendre à l'homme… Sauf qu'il avait stoppé son mouvement. Shesh était tout de même tombé à la renverse.
Le Détraqueur avait stoppé son attaque, et avait foncé dans le sens contraire, et Drago se demanda un instant pourquoi, avant d'entendre Runcorn hurler « Malfoy ! Accio Malfoy ! » Le Détraqueur s'était précipité vers la petite silhouette paniquée qui avait eut la crétinerie de s'éloigner du Major. Le sort la fit tomber sur le sol, et le Détraqueur la frôla presque de ses mains immondes et tendues en se projetant contre le mur du château qui vola en éclats. Drago se vit se relever, ramper, courir, trébucher, en tenant contre son torse la baguette de Foley. Il vit le lièvre argenté attaquer deux fois le Détraqueur et disparaître…
Et puis il se vit chuter à nouveau, se retourner, brandir la baguette volée et hurler le sortilège de Légimancie sur le Détraqueur.
Drago crut que le Maléfistinien avait stoppé sa démonstration, parce que tout sembla ralentir : Le Détraqueur avait stoppé son mouvement, et le Drago blessé sur le sol ne bougeait plus, le visage inexpressif.
Un brouhaha s'éleva aussitôt parmi les spectateurs. Plusieurs personnes se bousculèrent pour mieux voir, soit la scène, soit le Drago réel, qui s'était misérablement réfugié derrière le vieil infirme aveugle : Potter et Kenaran se dirigèrent vers le Détraqueur avec des mines abasourdies. Drago se sentit bousculé jusqu'à se retrouver aux côtés de Nguyen qui l'observa en plissant ses yeux noirs.
Drago se sentit trembler tandis que le mouvement reprenait dans la vision et que quelques regards le lâchaient pour suivre à nouveau le déroulé des évènements. Il y avait des cris, des explosions, des flashes lumineux… Il y avait eu la voix haute et claire de Potter et enfin, il y avait eu l'espoir.
Nguyen murmura à voix basse :
« Est-ce pour cette raison que Rockwood a cessé de m'étrangler ? L'avez-vous distrait avec un charme de Légimancie ? »
Drago avait baissé la tête, mortifié. Il avait conscience d'avoir agit comme un idiot, mais c'était un réflexe ! Il n'avait pas eu le temps de réfléchir, ni face à Rockwood, ni face au Détraqueur ! L'infirmier lui-même avait réagit comme un imbécile en tentant de faire cesser l'étranglement avec sa force physique plutôt qu'avec sa Magie.
Cette pensée lui donna l'orgueil nécessaire pour planter son regard dans celui de l'infirmier et affirmer :
« Vous seriez mort si je ne l'avais pas fait. Est-ce que vous comptez me dénoncer ? »
A sa grande surprise, Nguyen émit un petit gloussement en le regardant.
Soudain, le son et l'image de la vision disparurent, et Drago se souvint que le Major avait perdu connaissance à peu près à ce moment-là.
Le silence plana un moment sur l'assemblée, puis quelques chuchotements, et le vacarme enfla à nouveau.
Beaucoup des spectateurs se plaignaient de ne pas avoir vu la fin du combat. D'autres, peu informés, demandaient à savoir quel était le comportement habituel et attendu d'un Détraqueur agressif. Parmi les Surveillants, tous louaient le courage et l'abnégation du Major, dont le visage perdu laissait deviner qu'il avait un peu de mal à reprendre ses esprits…
Parmi les étrangers, nombreux étaient ceux à demander qui était l'estropié au visage difforme qui avait tenté le sort de Légimancie. Certains doigts se tendirent, et son nom fut prononcé.
Drago Malfoy serra les mâchoires et se redressa.
Oui, il avait chouiné, il avait fait n'importe quoi, il s'était rendu ridicule. Il n'empêche qu'il avait au moins fait de son mieux pour soigner un homme ! Il aurait bien aimé les voir, tous, à sa place !
Une voix s'éleva à ses côtés, d'une position un peu plus basse qu'il n'était logique qu'elle ne puisse provenir :
« Et qu'avez-vous vu ? »
C'était Monsieur Temrah, sur sa chaise pliante, qui ne le regardait même pas. Drago se demanda un instant s'il avait pu voir quoi que ce soit de cette démonstration ou comprendre ce qui s'était passé, et même si c'était bien à lui qu'il s'adressait. La question semblait assez floue pour pouvoir indiquer n'importe quoi.
Il hésita tout de même à répondre, et l'homme dirigea ses yeux blancs vers lui.
« Qu'avez-vous vu dans son esprit ? Combien ? »
Drago avala sa salive.
Un nouveau mouvement lui fit relever les yeux. Potter et Kenaran se dirigeaient vers lui à grandes enjambées, en se disputant, et tous s'écartaient sur leur passage :
« Il n'empêche que cet homme est clairement le premier à s'être trouvé sur place, et qu'il n'a pas jugé utile de nous le faire savoir ! affirmait le Maléfistinien avec hauteur.
– Malfoy n'a rien à nous cacher, crachait Potter comme s'il avait personnellement été attaqué. Runcorn a simplement été le premier à répondre, parce que… »
Le duo parvint devant Drago, et Kenaran ne posa aucune question avant de tendre la main gauche, les trois doigts du milieu tendus, vers son front. Par réflexe, Drago leva le bras et repoussa le geste en reculant, les yeux écarquillés.
Kenaran se tourna vers Potter :
« Rien à cacher ? Vraiment ?
– Malfoy sait où est sa place, répondit le Directeur d'Azkaban en plissant les yeux et en redressant la tête. Rien ne le force à se soumettre à vous. Je suis le maître des lieux, ici.
– Et consentirez vous à ordonner à votre prisonnier de me laisser fouiller son esprit ? » demanda Kenaran en se penchant légèrement en avant.
Potter ne broncha pas. Drago retint sa respiration.
« Non », annonça finalement Potter en faisant s'élever autour d'eux des murmures de protestation. « Parce que je n'aime pas trop votre façon de faire, Vissarion. Mes prisonniers ont des droits, et j'exige qu'ils soient respectés. Ne jouez pas au plus puissant avec moi. Je ne prétendrai pas pouvoir me passer de votre aide sans un regret, mais je n'ignore pas la raison de votre présence ici. J'ai su éveiller votre curiosité, et je ne doute pas que vous vous plierez à mes exigences pour avoir une chance de la satisfaire. »
Les récriminations montèrent encore d'un cran :
« C'est inadmissible !
– Faites preuve d'un peu de respect, Monsieur Potter !
– Cette attitude est insultante ! Vous ignorez à qui vous vous adressez ! »
Potter n'y accorda aucune attention. Il releva l'un de ses sourcils dans une attitude de dédain que Drago reconnut immédiatement comme celle de son père.
Finalement, Kenaran s'écarta en souriant.
« A Rome, on fait comme les Romains, annonça-t-il tranquillement en faisant taire ses soutiens d'un regard. Votre impertinence m'avait manqué, Monsieur Potter.
– De même que votre mansuétude, Vissarion.
– Comment allez-vous satisfaire ma curiosité, si vous comptez m'interdire d'utiliser mes pouvoirs ?
– Je ne compte pas vous l'interdire. Je compte vous exploiter. »
Le sourire de Kenaran s'élargit.
« Ainsi que votre honnêteté. Vous ne répondez pas à ma question.
– Nous n'allons pas chasser le Détraqueur. Nous allons l'emprisonner. »
Bon, chapitre un peu redite avec le "vrai" chapitre du combat... J'ai tout de même essayé d'aller à l'essentiel (le fait que Drago continue à se déprécier et qu'utiliser la légimantie sur un détraqueur est... bizarre)
Funfact : Quand Harry hausse le sourcil en semblant imiter Lucius, il imite en fait Drago qui imite Lucius.
