colibri842 : omg, c'est le meilleur funfact de tous les temps. J'ai presque refusé de vérifier l'info tellement j'avais peur d'être déçue si elle s'avérait fausse XD Du coup, ma ref devient carrément méta, c'est à la fois cool et nul XD
Merci pour ta review et tes encouragements ! Rassure-toi, il n'y a que les personnages de fiction que j'aime rendre malheureux !
Guest : C'est le but, alors ça fait plaisir -u-
A la relecture, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup trop d'OC évoqués dans ce début de chapitre... J'espère que je ne vous perds pas trop ?
Il y en a peu de vraiment importants, mais je sais que ça peu etre confus quand on ne sait pas trop sur lesquels se focaliser...
Malheureusement, s'accorder quelques galipettes rapides entre deux échecs ne suffit pas à maintenir une humeur stable chez le lunatique Survivant.
Il avait fini par accepter, de mauvaise grâce, de laisser les époux Welbert tenter d'unir leurs Patronus. Le résultat avait été désastreux, tant pour l'un que pour l'autre : L'ours obtenu resta figé dans une attitude agressive et il fallu que Kenaran intervienne pour libérer les deux Sorciers, qui s'étaient également retrouvés incapables du moindre mouvement. Après quoi, ni l'un ni l'autre n'avaient plus réussi à se rappeler quel avait été leur souvenir heureux et plus gênant, à se regarder dans les yeux sans hurler de désespoir.
Drago ne les connaissait pas vraiment en tant que couple, mais d'après les Surveillants avec qui il s'entretint par la suite, leur amour semblait avoir était remplacé par une détresse immense et impossible à combler.
Potter avait remarquablement bien pris les évènements sur le moment : Optimiste, il avait géré les choses, rassuré tout le monde, avait appelé à la rescousse Nguyen, Kenaran et tous ses Dottori, et avait été un pilier solide pour tranquilliser les deux victimes du sortilège…
Sur le moment, seulement.
Quand on avait compris que le résultat serait peut-être irréversible, il avait hurlé à peine moins fort que les Welbert, et la vague de froid qui s'était échappée de son corps avait provoqué plusieurs malaises. L'un des petits garçons de la délégation Européenne, Bernat, était resté évanoui deux jours.
Potter avait pris son balai et s'était enfui.
Et Drago, épouvanté, avait chuchoté le nom de « Harry » devant sa petite clochette d'or maintenue à l'envers pour voir le battant désigner impitoyablement la mer. Les albatros avaient senti son angoisse, et Vif-Eclair ainsi que deux autres étaient venus se percher à ses côtés en attendant le retour du héros. Une dizaine d'autres s'étaient envolés pour le large.
Peut-être le Détraqueur sentit-il qu'Azkaban avait perdu son protecteur, ou bien que le désespoir avait monté d'un cran, mais il surgit rapidement des flots pour s'attaquer inlassablement à la même portion du dôme, éclatant son corps sans relâche au même endroit, rendant visible sous son sang noir le bouclier transparent.
A peu près tous les Sorciers présents lancèrent leurs Patronus à son encontre.
Le Détraqueur fut blessé, le Détraqueur hurla.
Le Détraqueur se vida de son sang de plus belle.
Une nouvelle fois, seul Kenaran parvint à le maintenir à distance : Il invoqua tant de libellules argentées que le bouclier en fut recouvert. Le Détraqueur resta à quelques mètres des créatures, silencieux et patient.
Le Maléfistinien resta concentré deux bonnes heures ainsi, maintenant son pouvoir en place. Son front finit par se couvrir de transpiration, et on envisagea d'utiliser le réseau de Cheminette pour rapatrier tout le monde au Ministère de la Magie : civils, comme gardiens, comme détenus.
Puis le Détraqueur plongea à nouveau.
Et Potter fit son retour quelques minutes plus tard.
Quand on lui raconta les évènements survenus en son absence, Drago crut voir ses yeux s'humidifier… Celui-qui-a-vaincu refit cependant rapidement surface, et il affirma, avec un ton insupportablement optimiste et arrogant qu'il n'avait jamais douté d'être capable d'effrayer le Non-Etre, que l'information était utile et pertinente, et qu'on venait de découvrir un nouveau point faible de la créature, une faille à exploiter, et qu'il y avait donc du bon à retirer de cette aventure.
Johnson suggéra d'utiliser une pensine en prévision du prochain essai qu'il pourrait rapidement effectuer avec sa mère.
La lueur bravache dans les yeux de Potter vacilla, et il affirma qu'on réfléchirait à tout ça plus tard, mais qu'il avait pour le moment besoin d'une bonne douche.
Drago n'attendit pas une seconde avant de lui emboiter le pas. Potter ne fit aucun commentaire jusqu'à ce qu'ils pénètrent dans la patinoire. Là, il referma les portes, lança les habituels sortilèges d'intimité et éclata dans un mélange de colère et de détresse :
« T'AS PAS INTÉRÊT A ME REPROCHER QUOI QUE CE SOIT ! JE FAIS DE MON MIEUX, OKAY ? JE… »
Drago lui saisit le visage et l'embrassa immédiatement pour le faire taire et le calmer.
Potter cessa de hurler, mais il tremblota sur son épaule, retenant des sanglots évidents.
« Ce n'est pas ta faute, Potter. Là, je suis juste rassuré de te voir de retour. »
Drago s'occupa ensuite de lui comme il l'aurait fait avec un enfant : il l'amena à la douche, l'aida à se déshabiller, régla la température de l'eau… Il le shampouina doucement avec sa main unique, et Potter émit enfin un reniflement amusé :
« Ça craint quand on inverse les rôles comme ça. Je préfère être celui qui prend soin de toi.
– Profite, Potter. Étant donné le chantier pour démêler tout ça, je ne risque pas, en effet, de vouloir recommencer de sitôt. »
Le sourire fatigué de Potter s'élargit légèrement.
« Ça te dirait pas, reprit-il au bout d'un moment, quand tout ça sera fini, qu'on essaye d'avoir une relation normale, toi et moi ?
– Franchement Potter, je suis incapable de concevoir quoi que ce soit de normal te concernant. »
Une pointe de tristesse teinta les iris verts suite à sa boutade, alors Drago se ravisa :
« Mais je suis curieux de voir ce que tu as en tête. Ça viendrait avant ou après les draps en soie et les pétales de roses ?
– Après. Je profiterai de l'ambiance pour te faire ma demande officielle.
– Et bien ça m'a l'air parfait tout ça », ricana Drago en prenant le pommeau de douche pour rincer son déplorable échec à dompter la crinière brune.
·
Les propositions de stratégies des jours qui suivirent furent de pires en pires pour Potter :
Puisque sa rage et son absence avaient semblé attirer le Détraqueur, pourquoi ne pas utiliser un Portoloin pour l'éloigner le plus possible de l'île et examiner la réaction de l'ennemi ? Le danger encouru ? Temporaire, voyons.
Puisque sa maîtrise du Patronus était à ce point supérieure à celle de ses condisciples, pourquoi ne pas lui demander de tester de nouveaux Patronus Chimériques avec quelques-uns de ses employés ou amis ? Le risque de réitérer le désastre Welbert ? Il en valait largement la peine : Quelques souvenirs arrachés ou détruits n'avaient jamais tué personne…
Non ? Et bien puisqu'il ne voulait pas se sentir responsable, ne pouvait-on pas laisser le fringant Johnson et sa chère vieille mère essayer à leur tour ?
Toujours pas ? Et ce fameux prisonnier qui… Non, toujours pas ?
Potter écoutait ces suggestions avec le sourire, répondait poliment mais fermement, puis partait décharger sa rage et sa frustration soit dans la salle au puits de lave, soit entre les bras de Drago quand il trouvait une excuse pour l'emmener avec lui.
Comme anticipé par l'ensemble du personnel, une nouvelle émeute éclata le lundi. Cette fois, Drago avait prévu le coup, et Carrow fut immédiatement équipé par un cache-oreilles épais, prévu pour se prémunir contre le chant de la Selkie. Il cessa toutefois son travail pour s'accroupir devant le détenu et le rassurer jusqu'à ce que le bruit cesse.
Potter avait peut-être anticipé également une nouvelle trahison de Drago, puisque Fleur Delacour, Granger et Ginny Weasley le surveillèrent toutes trois de plus ou moins loin.
Après quelques minutes, une discrète libellule argentée vint cependant se poser sur la joue de Carrow, échappant à la vigilance de ces trois cerbères. L'homme cligna doucement des yeux, et si ses iris ne prirent pas la franche couleur argentée qu'avaient revêtus ceux de Kenaran le jour de son arrivée, un éclat inhabituel les habita cependant.
Drago frissonna.
L'intention du Maléfistinien avait évidente : Il invitait Drago à communiquer discrètement avec lui par l'intermédiaire de cette marionnette humaine.
Le procédé était humiliant et répugnant, et Drago n'avait aucune envie de trahir à nouveau Potter. Il secoua doucement la tête et continua de s'adresser au détenu, sans savoir s'il lui restait suffisamment de conscience pour même simplement le reconnaître. Il finit même par serrer le visage du détenu contre son torse pour éviter d'avoir à supporter ces yeux étrangement éveillés.
Il ne parla pas de cette incitation à la désobéissance à Potter quand celui-ci revint, plusieurs heures plus tard. Inutile de l'inquiéter ou de rajouter de la tension à la tension.
La nuit venue, Potter réveilla à nouveau Drago en lui soufflant des effluves de tisane dans le visage. C'était devenu une habitude, et Drago émergeait du sommeil en souriant comme un bienheureux et en se prélassant comme un gros chat.
Depuis que Carrow squattait un matelas gonflable installé sur le sol de son logement, ils parlaient moins. Drago avait eu beau affirmer à Potter qu'il était quasiment incapable d'entendre ou de comprendre sa voix, celui-ci était rendu mal à l'aise par la simple présence du détenu. Difficile de le lui reprocher. Enfin, il y avait eu de nouveaux blessés dans l'émeute, mais pas tant que ça, et Carrow pourrait rapidement retourner à l'infirmerie.
Potter se glissa sous la couette, ce qui était inhabituel, et vint blottir son visage contre le torse de Drago qui passa ses doigts dans les cheveux emmêlés. Froids mais pas glaciaux : Potter venait de passer un moment avec ses amis, mais ne débarquait pas de l'extérieur du Château.
« Drago… chuchota-t-il après quelques minutes de caresses. Ça te dérangerait tant que ça que je parle de nous à Ron et Hermione ? »
La main dans les cheveux se figea.
En soi, que les fidèles amis de Potter soient mis au courant de leur liaison importait peu… Et puis s'il prenait l'envie à ces deux fouinards d'interroger n'importe quel Surveillant, leur secret ne tiendrait pas une minute…
Drago restait malgré tout méfiant : D'abord, ils n'approuveraient pas. Ils voudraient forcément protéger leur compagnon et le remettre sur le droit chemin. Ils devineraient évidemment que Drago profitait de leur ami pour obtenir de meilleures conditions de vie, ce qui était loin d'être complètement faux… Mais ils auraient en revanche plus de difficultés à concevoir que Potter avait également et réellement besoin de sa présence… Et puis Ronald Weasley était un tel crétin… Il raconterait ça à tout le monde, et ils auraient des ennuis. Ou bien Granger, avec son attitude de Miss Parfaite Vertueuse jugerait carrément nécessaire d'en informer le Ministre lui-même… En bref, ça avait l'air d'une très mauvaise idée.
D'un autre côté, si Potter avait besoin de se confier à ses amis, et s'il les jugeait dignes de confiance…
« Tu pourrais…
– Non, laisse tomber, j'ai compris.
– Je veux dire…
– Tais-toi. Recommence ce que tu faisais. » Drago soupira et s'exécuta.
·
Le lendemain matin, voir Potter peiner plus que jamais à maintenir une attitude maîtrisée le fit regretter de ne pas avoir insisté : Ils étaient de plus en plus nombreux à lui tourner autour et à l'incommoder. Ce fut le Major Runcorn qui prit la première vague de rage froide :
« Avec tout mon respect, Monsieur le Directeur, vous devriez vous reposer aujourd'hui.
– Je devrais me reposer aujourd'hui ? »
Le ton était poli, mais l'éclat glacial dans les yeux de Potter avait fait frissonner Drago.
« Oui, vous m'avez l'air épuisé. Prenez un jour pour vous : Nous ne sommes plus à ça prés.
– Merci de votre sollicitude, Runcorn. Quand j'aurais de nouveau besoin de l'avis de quelqu'un qui n'est pas concerné sur un sujet qu'il ne maitrise pas, je n'hésiterai pas à faire de nouveau appel à vous. »
Runcorn salua, se fendit d'un « Monsieur le Directeur » respectueux et retourna à son poste.
Drago supporta le second accès de colère sans broncher : Bill Weasley venait tout juste de revenir sur l'île et s'était de nouveau porté volontaire pour participer aux tournées de vérification et de réparation du bouclier de protection magique… Et de nouveau, le Détraqueur l'avait attaqué. Lui spécifiquement ? Difficile à dire. Son balai avait été pulvérisé, et sa sœur avait dû plonger pour le récupérer et pour le ramener à l'abri tandis que Ron Weasley repoussait seul le Détraqueur avec un Patronus de chien à peine suffisant pour leur faire gagner à tous trois quelques secondes de répit… Potter avait entendu les cris alors qu'il se trouvait dans une autre équipe, et était venu les rejoindre aussi vite que possible. Pas assez vite cependant, et de rage, il avait jeté son balai sur le sol de l'île en hurlant :
« MALFOY ! Où est Malfoy ?! J'ai besoin de mon nécessaire à balai MAINTENANT ! »
Drago ne s'était pas formalisé du ton agressif employé : Il avait ramassé l'engin, et suivi Potter jusqu'à un énième débarras où il lui avait dévoré les lèvres avant même que les charmes d'intimités n'aient été lancés. Ils s'étaient masturbés l'un l'autre, Potter tirant sur les cheveux de Drago pour le faire gémir plus fort.
Drago n'avait pas eu d'orgasme, mais Potter avait accepté de le lâcher après qu'il lui ai promis de se masturber en pensant à lui.
Drago avait ri doucement :
« Ça compte quand-même dans ton petit calcul ?
– Si tu cries mon nom à la fin, oui. »
Potter était calmé, mais toujours abattu.
« Harry, à propos de tes amis…
– La discussion est close.
– Comme tu voudras », souffla Drago en le regrettant déjà.
Kenaran ne subit pas la troisième perte de contrôle de Potter avec autant de flegme que ses deux prédécesseurs : Un nouvel affrontement verbal eut lieu entre les deux Sorciers, et leur puissance magique s'échappa par chaque pore de leur être. On aurait dit deux monstres à peine humains en pleine tempête, le blizzard de Potter et les nuages noirs de Kenaran se heurtant en produisant des éclairs…
On espérait presque qu'ils sortent enfin leurs baguettes et se battent réellement : Au moins, ceci mettrait un terme à leur mésentente.
Ce fut Fleur Delacour qui osa interrompre les choses : Elle hurla que tout ceci était absolument ridicule, complètement insensé, décidément indigne de grands Sorciers, que son Bill adoré était blessé, et que le moindre des signes de respect serait de faire un peu de silence pour le laisser se remettre tranquillement.
Elle éclata en sanglots incontrôlables, et une nouvelle fois, quasiment tous les hommes de l'île et quelques femmes voulurent venir la réconforter. Elle repoussa tout le monde en fustigeant leur bêtise abyssale, et refusa tout autre signe de consolation qu'un chocolat chaud préparé selon les instructions de Monsieur Temrah, uniquement par Drago Malfoy, et que chaque petit enfant en reçoive également une tasse. La demande était tellement ridicule qu'elle interloqua suffisamment tout le monde pour faire cesser la dispute.
Et puis il y eut la quatrième crise de Potter. De celle-ci, Drago fut à la fois responsable et victime.
TINTINTIIIIIIIIN
