Guest : Ah mais Harry lit de plus en plus couramment le Drago... Une fois qu'on a compris qu'on ne peut se fier ni à ce qu'il dit, ni à ce qu'il montre, ni à rien du tout, en fait... X,D
Il y avait eu des signes, mais Drago ne les avait pas remarqués.
Tout se déroulait tellement bien… Il avait été aveugle. Weasley continuait de lui adresser des regards assassins et des remarques acerbes, mais la plupart du temps, Drago l'ignorait ou se permettait de lui répondre sur un ton tout aussi méprisant.
Harry prétendait qu'ils se ressemblaient, et ce genre de remarque les mettaient tous deux hors d'eux ! Ils s'attaquaient alors au Survivant qui prenait Granger à parti en lui demandant : « Tu vois ?! De véritables clones. »
Un matin, Weasley ne fut pas loin de remporter une victoire : Harry avait prétendu que les insultes et les grossièretés dont Drago le couvrait parfois étaient un signe de confiance et d'affection, et qu'il ne se permettait d'ailleurs jamais une insolence envers un Surveillant ou qui que ce soit d'autre. Weasley avait désigné son épouse d'un grand geste éloquent avant de déclarer simplement : « Souviens-toi. »
Harry avait plissé des yeux quelques secondes avant de se souvenir effectivement, et de demander à Drago de s'excuser pour toutes les insultes adressées à la « Sang-de-Bourbe » au fil de leurs années de scolarité. Drago avait refusé. Harry avait insisté, puis avait prétendu que Hermione serait heureuse de les entendre. Drago s'était obstiné. Harry avait cette fois demandé à la Née-moldue d'exprimer ses émotions à ces souvenirs.
« Bien sûr que ça m'a blessé, concéda-t-elle, mais ça ne sert à rien de revenir là-dessus : Je préfère ne plus y penser, aujourd'hui. J'apprécierais des excuses, mais je n'en vois pas l'intérêt si elles ne sont pas sincères.
– Et bien dans ce cas, je doute que mes excuses puissent de satisfaire, Granger ; puisque si je me souviens parfaitement t'avoir insulté à de nombreuses reprises, je ne me rappelle en revanche d'aucune fois en particulier ! Difficile par conséquent d'évoquer des regrets sincères. En revanche, je suis désolé d'apprendre que tu en souffres encore aujourd'hui. J'imagine donc j'ai été trop loin à l'époque. »
Elle était restée sans voix un moment, puis avait marmonné en regardant ailleurs : « Tout ça est passé. Et puis nous non plus, nous n'avons pas toujours été tendres avec toi… »
Elle et Drago avaient fini par se mettre d'accord pour une relation distante et respectueuse.
Weasley avait continué un moment de chercher des Noises à Drago : Il avait tenté, maladroitement, de faire renaître une idylle entre son meilleur ami et sa sœur. La fille lui avait clairement fait comprendre qu'elle n'était plus intéressée et que son insistance était affreusement gênante. Drago avait entendu l'échange et s'était senti soulagé, même s'il refusait d'admettre pourquoi. Après quoi, la benjamine Weasley s'était rapprochée de Drago, et de nouveau intéressée à Carrow et à ses progrès. La déchéance de son ancien tortionnaire n'était pas vraiment une satisfaction : Elle semblait plutôt regretter que celui-ci ne puisse pas purger sa peine en ayant conscience du mal qu'il avait pu faire.
« C'est comme si on me privait de justice, marmonna-t-elle un jour en regardant le détenu parvenir à beurrer un bout de pain. Comme si on m'enlevait ma vengeance. »
Drago aurait aimé pouvoir lui affirmer qu'au moins, Carrow ne ferait plus de mal à personne, mais ça aurait été un mensonge : Il en était davantage capable que jamais. Une véritable marionnette humaine destinée à frapper et à tuer.
Si elle avait été privée de justice, lui avait été privé et à jamais de toute possibilité de rédemption.
Il y avait eu des signes, mais Drago ne les avait pas remarqués.
Il y avait eu ce matin, où Harry s'était plaint que les premiers mots de Drago aient été adressés à Carrow plutôt qu'à lui. Il avait éclaté de rire, pris ce reproche pour une énième pitrerie immature du Survivant, et l'avait embrassé en lui affirmant que ses baisers, en tout cas, n'étaient que pour lui.
Il y avait eu les quelques fois où Harry avait demandé pourquoi le malade n'était pas encore retourné à l'infirmerie. Drago n'avait pas voulu évoquer sa mésentente avec Nguyen. Il avait louvoyé, il avait prétendu que son état s'améliorait plus rapidement en passant davantage de temps avec lui, et qu'il appréciait tirer parti de sa force physique quand il s'agissait de transporter des fournitures d'un endroit à l'autre du château ou de déménager un nouveau stock de meubles vers les logements de la patinoire.
Il y avait eu les soupirs et les grognements résignés quand il avait vu l'homme être affublé de la paire de menottes et de clefs qui pendaient à sa ceinture, puis du protège-oreille qui reposait sur sa poitrine, puis du bandage ensanglanté ornant son cou, sans compter l'arrivée du matelas gonflable dans la chambre de Drago, puis la couverture, les robes de rechange…
Il y avait eu les innombrables regards fatigués, agacés, dégoutés, ou suspicieux vers sa silhouette immobile et ses yeux inexpressifs.
Drago avait évité l'infirmerie depuis trop longtemps. Puisque le ferry était revenu, puisqu'il n'avait pas pu vérifier chaque item livré étant donné la quantité, il ignorait dans quel état se trouvait désormais le stock de matériel de l'infirmier. Il avait laissé passer le dimanche, mais le lundi venu, il s'était posté dans la salle d'attente avec Carrow, jusqu'à ce que Nguyen ne hausse les sourcils à sa vue, mais ne le fasse toutefois pénétrer dans son cabinet.
« Monsieur Malfoy, salua-t-il. Cela fait bien longtemps depuis notre dernière entrevue.
– Monsieur Nguyen. Je viens m'enquérir sur l'état de vos stocks. Avez-vous besoin de quoi que ce soit ? »
L'homme ouvrit un tiroir et, comme s'il avait anticipé la visite et la demande du Secrétaire, il lui tendit une pochette papier contenant toutes les listes et documents nécessaires, dûment mis à jour.
« Comment va votre main ? s'enquit-il tout de même.
– A merveille », répondit Drago en parcourant les papiers des yeux, admirant sans un mot l'organisation claire et pratique et vérifiant qu'il n'y avait pas d'oubli.
« Et votre visage ?
– Comme à son habitude.
– Et en ce qui concerne Monsieur Carrow ?
– Il va bien. Il progresse. Plus rapidement avec moi qu'avec Jugson, je pense. J'ai probablement moins de temps à lui accorder, mais certainement une plus large variation de stimulations sensorielles ou intellectuelles à lui proposer que ce qu'il avait au corridor 3... Tout ça me semble parfait, termina-t-il en rangeant les documents dans leur pochette et en se levant. Les fioles et autres contenants de verre nécessiteront au moins trois jours avant de pouvoir être livrés, mais pour le reste, je m'en remettrai à l'ordre de priorité que vous avez établi.
– Vous devez savoir, Monsieur Malfoy, que Monsieur Potter m'a interrogé sur la pertinence à vous laisser la garde de Monsieur Carrow.
– Dites-lui que c'est nécessaire à son rétablissement.
– Il s'en moque. Il m'a également interrogé sur l'interruption de nos séances de Psychologie Moldue.
– Dites-lui qu'elles ont été efficaces, ne sont plus nécessaires, et que je vais mieux.
– Je ne lui mentirai pas. Je lui ai indiqué que les circonstances particulières nous ont empêché de trouver jusqu'à maintenant une disponibilité commune.
– Et bien c'est parfait.
– Il m'a suggéré de vous accueillir après le repas du soir, et de vous prescrire des Élixirs de Baruffio si nécessaire. »
Drago soupira. S'il laissait passer ça, Harry allait de nouveau imposer un rythme régulier, et Drago se sentirait coupable de faire faire des heures supplémentaires à l'infirmier.
La salle d'attente avait été vide.
« Avez-vous du temps à m'accorder maintenant ?
– Si tel n'était pas le cas, je ne vous aurais pas invité à prendre place. »
Drago soupira de nouveau, peut-être un peu trop théâtralement pour montrer sa mauvaise volonté, puis il positionna correctement le protège-oreille pour assourdir Carrow, tout en réfléchissant à ce qu'il pouvait raconter de nouvelles bêtises à l'infirmier, avant de se rasseoir.
« Le professeur Rogue est un homme à qui je dois deux fois la vie, commença-t-il. S'il est aujourd'hui considéré comme…
– Aujourd'hui, nous allons parler de votre relation avec Monsieur Potter, le coupa doucement l'infirmier en trempant sa plume dans l'encre sans le regarder.
– Non, affirma Drago.
– Alors nous ne parlerons pas. » L'homme inscrivit une phrase en haut de son parchemin, en silence, puis leva les yeux vers Drago et attendit avec une expression qui aurait pu être polie si la situation elle-même n'en avait pas été aussi éloignée que possible.
« Nous ne parlerons pas de ma relation avec Monsieur Potter, répéta Drago. Votre livre indiquait clairement que c'est au patient de choisir le sujet de la conversation. Vous pouvez m'influencer, mais n'avez pas le droit de m'ordonner quoi que ce soit. »
Nguyen inscrivit une nouvelle phrase sur son parchemin, et annonça en même temps :
« Certes. Mais vous comme moi méprisons cette technique et les instructions de ce livre. Par ailleurs, je ne vous ordonne rien, et il m'appartient d'insister.
– Qu'est-ce que vous écrivez ? cracha Drago. Je ne vous ai rien dit.
– Que vous avez déjà refusé par deux fois aujourd'hui d'aborder le sujet, ce qui porte le nombre de vos rejets à cette proposition à quatre. »
Drago plissa méchamment les yeux, mais Nguyen poursuivit son écriture sans lui accorder son attention. Il finit cependant par mettre un point à sa phrase, puis à relever le regard.
« Et bien ? » insista-t-il.
Harry ne lisait pas les comptes-rendus de l'infirmier. Soi-disant. C'est ce qu'il lui avait dit, en tout cas. Il avait tout de même insisté pour qu'il y en ait, et s'était aperçu qu'il en manquait.
« Ma relation avec Monsieur Potter est parfaitement consentie et l'a été dès son arrivée à la tête de cet établissement, abandonna-t-il enfin. Si elle était, au début, basée sur une intimité sexuelle, elle a rapidement évolué vers quelque chose de plus respectueux et ce, des deux côtés. Les quelques fois où il a fait preuve de violence étaient des égarements, et il s'en est immédiatement repenti. »
Drago poursuivit sur cette ligne, en tentant de ne pas trop minimiser les choses, mais sans pour autant accabler le Survivant. Il n'évoqua pas les sentiments qui les habitaient, l'un comme l'autre, car il n'était pas certain de pouvoir mettre des mots dessus. Il y avait de toute façon suffisamment à dire en listant les évènements successifs qui les avaient menés à cet instant précis : Leur contrat, sa cellule, ses oublis concernant la nourriture ou le Doloris de Mullan, la fois où il l'avait sauvé de Waren, sa dénonciation des autres Surveillants, les innombrables sortilèges de soin, sa prise de fonction en temps que secrétaire, leurs repas en commun…
Quand la plume de Nguyen atteignit le bas du parchemin, Drago s'arrêta au milieu de sa phrase.
Les deux hommes se regardèrent à nouveau.
Puis Drago se leva, lissa sa robe, et ôta son protège-oreilles à Carrow.
« Concernant les commandes de vos produits et matériel, je ferais au mieux, Monsieur Nguyen. Pour le reste, je vous saurai gré, à l'avenir, d'étancher votre curiosité autrement. Les messes basses et les rumeurs à mon sujet ne manquent pas, et je gagerais qu'elles ont davantage d'intérêt et de piquant que la vérité. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée. »
L'homme ne répondit pas, ce qui signifiait assez clairement sa culpabilité, et Drago ordonna à Carrow de le suivre hors de la pièce.
Par habitude, il emprunta la longue salle aux brancards, avec les carrés de soin successifs, protégés par des rideaux verts. Peu d'emplacements étaient occupés : L'arrivée du Détraqueur et les émeutes successives avaient obligé à opérer une sélection plus drastique sur le nombre de patients à accueillir, mais depuis quelques jours, il n'y avait plus d'attaque, et très peu de blessés graves. Les lieux étaient donc presque vides, et silencieux.
Trop silencieux.
Drago s'était habitué à entendre le bruit de ses pas répété en écho par Carrow, et ce son manquait. Il se retourna, interloqué.
Le malade s'était arrêté quelques mètres plus loin, son visage tourné vers un brancard que Drago ne voyait pas, dissimulé derrière les rideaux.
Drago avala nerveusement sa salive, puis interpela le détenu dont le visage dévia un instant vers lui, avant de revenir dans sa position initiale. Ses lèvres s'activèrent en silence, son corps fit un mouvement en avant, avant de s'immobiliser de nouveau.
Drago revint doucement sur ses pas, en restant sur ses gardes. Il porta sa main droite à la baguette dans la manchette de cuir de son bras gauche. Juste au cas où. Il n'y avait aucune raison d'avoir peur. Il n'y avait aucune raison de…
Carrow avait le regard fixé sur Jugson, qui reposait toujours dans le même brancard, dans le même état végétatif. Il avait maigri. Son crâne avait été soigné, et le bandage autour avait été enlevé, mais il ne s'était pas réveillé.
« C'est Jugson, annonça-t-il enfin dans le silence de la pièce. Tu te souviens de lui ? Il s'occupait de toi avant que je ne prenne le relai. »
Avant que tu ne lui éclates le crâne à coups de bottes alors qu'il était menotté à ce lit qu'il n'a pas quitté depuis. Drago n'avait pas la cruauté d'énoncer ce fait à voix haute.
Carrow émit un son, ce qui était inhabituel.
« Il est blessé, expliqua Drago. Il dort, et il n'arrive pas à se réveiller pour le moment, mais Monsieur Nguyen prend bien soin de lui. Bientôt, tu pourras de nouveau le rejoindre. »
Encore des euphémismes et des contrevérités.
Drago fut surpris de voir Carrow faire pivoter son corps et s'approcher de Jugson d'une démarche pataude, là aussi différente de sa façon normale de se déplacer, balourde, mais pas spécialement hésitante. Il sortit sa baguette de son étui et la serra entre ses doigts, pour observer le comportement de l'homme. Il craignait franchement que Carrow ne tente de poursuivre la tâche que Rockwood lui avait suggéré, mais le malade ne fit que s'arrêter aux côtés de son ancien protecteur, puis observer Drago avec un air interrogatif. Celui-ci s'approcha à son tour, gauche, étonné par ces prises de décision de son protégé.
Carrow émit un nouveau son, et Drago se vit forcé de répondre : « Je suis désolé, je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire. »
Carrow observa l'alité avec un air perdu, puis Drago de nouveau, ses lèvres remuèrent en silence, puis il se mit à respirer bruyamment mais lentement, en gonflant et dégonflant exagérément sa poitrine. Le rythme pouvait laisser sous-entendre que…
« Oui, c'est ça. Dormir. Il dort. Il n'a pas besoin qu'on lui montre comment faire. »
Carrow cessa son mime, puis observa l'homme à nouveau, tenta de dire quelque chose, à nouveau, puis effectua un nouveau geste de ses bras : Il fit des cercles bizarres et irrégulier de sa main droite, comme s'il touillait le contenu d'un chaudron oblong, puis tendit celle-ci vers le visage de Jugson à une vitesse qui fit sursauter et Drago et se crisper les doigts maintenant la baguette. Puis la main retourna dans son chaudron imaginaire tandis que Carrow prononçait une syllabe confuse et répétait son geste.
« Manger ? devina Drago. Tu veux savoir si quelqu'un lui sert de la soupe ? Non, regarde… Tu vois cette sonde dans son bras ? C'est par là que lui est nourri. »
Le mouvement de Carrow ralentit avant de s'arrêter tout à fait, et une expression qui pouvait évoquer la déception s'installa sur son visage.
Drago se sentit soudain bêtement ému. C'était la première fois qu'il voyait Carrow prendre autant d'initiatives, tenter à ce point de communiquer, faire preuve d'intérêt pour quelque chose, et d'affection pour quelqu'un.
« Il y a surement des tas d'autres choses qu'on peut faire pour s'occuper de lui, tu sais, annonça-t-il soudain. On pourrait lui faire sa toilette, ou… » Un nouveau mouvement et Drago s'interrompit pour observer le geste avant de confirmer : « Oui, c'est ça. Avec un gant de toilette, et… Oui, peut-être les cheveux aussi, mais doucement. Essaye de faire des gestes plus lents avec tes mains, plus doux… Voilà. Oui, si tu veux, on pourra… Les dents ? Oui, bien sûr : Même s'il ne mange pas avec sa bouche, c'est toujours bien de se laver les dents, je ne pense pas que ça posera de problème… Non, pour les oreilles, je ne pense pas. C'est très délicat d'utiliser un coton-tige, mais… Oui, voilà, le… Les bras, les aisselles, et… »
Les yeux de Carrow étaient à la fois perdus et animés par une espèce d'espoir enfantin. Ses gestes étaient brusques et mal maîtrisés, excessifs, saccadés, mais compréhensifs, et toujours accompagnés d'un regard interrogatif et suppliant.
Il y avait peu de chance qu'une toilette soit nécessaire pour Jugson : Nguyen devait certainement s'en occuper avec des sortilèges réguliers d'Emundaro… Mais ça ne couterait qu'un peu de temps, alors Drago se sentait largement capable de ramener du travail ici pour s'occuper pendant que Carrow jouerait au poupon avec le corps de son ancien protecteur.
Celui-ci continuait ses mimes, et l'ébauche d'un sourire crispé apparaissait doucement sur ses lèvres.
« Oui : Ses ongles sont un peu longs, en effet. Je t'aiderai, on les coupera ensemble, et… Tu vérifies aussi ses orteils ? C'est bien, c'est très consciencieux. C'est vraiment très bien. Oui, voilà, après quoi, il faut le recouvrir à nouveau, et… Non ? Lui masser les mollets ? Et bien oui, j'imagine que ça lui fera du bien, même si je doute qu'il ait des crampes ou des… Oui, voilà, il faut bien le recouvrir pour qu'il n'attrape pas froid, bien le border, et… Attention, doucement… Non, non, recule tout de suite ! Qu'est-ce que tu… Est-ce que c'était un câlin ? »
Drago se trouva interloqué un moment. Jusqu'à présent, Carrow n'avait mimé sur l'homme inconscient que des gestes que Drago avait eu à son égard à lui, et il ne se rappelait pas qu'une étreinte ait figuré parmi ceux-là… Jusqu'à ce qu'il se rappelle avoir serré le visage de Carrow contre son torse lors de la deuxième émeute, quand Kenaran avait pris possession de ses yeux.
« Oui, ça… Ça lui fera surement plaisir d'avoir un câlin, mais il est très fragile, il faudra être doux et gentil, et… Qu'est-ce que tu fais ? »
Carrow s'était déplacé, toujours de sa démarche trébuchante jusqu'à lui. Il écarta les bras et les referma avec une lenteur excessive sur les épaules de Drago qui frissonna et lutta pour ne pas le repousser.
« Doucement… Doucement… Voilà, comme ça, c'est très bien… Tu peux… Tu peux tapoter doucement avec tes mains dans mon dos, comme ça… Voilà. Pas plus fort. C'est parfait, Carrow. C'est comme ça qu'on fait un câlin. C'est agréable, n'est-ce pas ? Tu te débrouilles très bien… »
Une voix venimeuse et glacée s'éleva dans le dos de Drago :
« Ça va ? Je vous dérange pas trop ? »
