CHAPITRE 4
Haven profite d'un moment tranquille à la bibliothèque de l'école. Elle n'est pas très grande mais regorge d'ouvrages en tout genre. Bien évidemment, ceux qu'elle préfère sont ceux qui traitent des légendes Quileute, son peuple. C'est là qu'elle y a trouvé l'inspiration pour son livre.
Les légendes racontent comment les soldats de sa tribu, les Guerriers-Esprit, naviguant entre deux mondes hors de leurs corps afin de protéger leur peuple en manipulant les éléments et la nature, disparurent afin de laisser place à des Guerriers-Loup. La légende raconte que,
Taha-Aki, chef de tribu et Premier Guerrier-Loup, avait fait cohabiter son esprit avec celui d'un loup pendant des mois après la trahison d'Utlapa qui avait volé son corps dans le but de devenir chef de tribu à son tour. Utlapa interdit tout voyage dans l'entre-deux monde afin d'éviter que les hommes du village ne comprennent la supercherie.
Taha-Aki, sous forme d'un loup, revint au village et tenta de faire comprendre à ses pairs qu'il était là, dans ce corps animal et qu'Utlapa abusait de leur confiance. Yut, un vieux sage du village, fut le seul à se douter de quelque chose et décida de contourner l'interdiction pour se rendre dans l'entre-deux monde. Taha Aki le rejoignit, sortant de l'enveloppe charnelle du loup, et raconta son histoire. Utlapa s'en rendit malheureusement compte et égorgea Yut. Ce fût à ce moment que les choses changèrent pour les Quileutes.
Taha Aki revint dans le corps du loup et, de rage, se transforma en homme. Cet homme ne ressemblait pas à Taha Aki, il était bien plus beau car il ressemblait à son esprit et non à son corps. Les soldats Quileutes reconnurent leur chef, car ayant navigué dans l'autre monde, ils savaient à quoi ressemblait l'âme de Taha Aki. Utlapa tenta de fuir mais Taha Aki, qui avait désormais la force du loup, le tua rapidement.
Suite à ces évènements, Taha Aki choisi de maintenir l'interdiction des voyages dans l'entre-deux monde et les Guerriers-Esprit cessent d'exister. Néanmoins, Taha Aki, doté de nouvelles facultés, ne vieillissait plus et pu protéger la tribu en se transformant en un immense loup pendant de nombreuses années. Le chef eut alors trois épouses au cours de sa vie dont il eut des fils qui héritent de ses dons. Taha Aki renonça à son don pour vieillir auprès de sa troisième épouse, car elle était particulière pour lui. Elle était son âme-sœur.
Longtemps après, alors que Taha Aki était un vieil homme, plusieurs jeunes filles disparurent dans une tribu voisine. Les Quileutes furent accusés et Taha Aki ordonna à son fils aîné de mener l'enquête afin de prouver leur innocence. Les Guerriers-Loup qui avaient la particularité de lire dans les esprits des uns des autres lorsqu'ils étaient sous leur forme lupine, savaient qu'ils étaient innocents et qu'ils leurs incombent la charge de prouver leur innocence. Ils repèrent un être humanoïde dégageant une forte odeur, vraiment désagréable pour leur odorat affuté. Certains retournèrent au village afin de raconter leur découverte tandis que d'autres pourchassèrent la créature. Ces derniers furent tués. Par la suite, il y eut d'autres chasses, mais les Guerriers-Loups n'en revenaient jamais…
Les disparitions cessèrent pendant un temps puis reprirent l'année suivante. Les Guerrier-Loups reprirent leurs chasses à diverses reprises, mais seul le plus jeune soldat, le fils aîné de la troisième épouse, y survécut. Yaha Uta, de son nom, conta son aventure, décrivant les événements avec précision, décrivant la force et la rapidité de l'ennemie, dévoilant la seule façon de tuer l'adversaire, qui avait été appelé Sang-Froid : le déchiqueter en petits morceaux et y mettre le feu pour éviter qu'il ne se reconstitue.
Plus tard, une nouvelle créature se rendit dans le village dans le but de se venger de la mort de son compagnon, tué par les soldats Quileutes. Yaha Uta, le dernier Guerrier-Loup encore en vie, alla combattre le Sang-Froid qui s'attaquait à tous les villageois, s'abreuvant de leur sang. Malheureusement, il périt en tentant de sauver son village.
Taha Aki, pris d'un sentiment de rage, fit appel au loup enfouit au fond de son être et se transforma à son tour afin de combattre. C'est alors que la troisième épouse se saisit du couteau de l'un de ses fils, trop jeune pour être un Guerrier-Loup, et le planta dans son sein.
La créature s'arrêta de combattre et se précipita vers la femme blessée, en vue d'apaiser sa soif de sang. Taha Aki profita de cet instant pour refermer ses crocs sur la créature. Les jeunes fils de Taha Aki et de sa femme se transformèrent soudainement, de rage et de tristesse pour leur mère morte dans le but de les sauver, et attaquèrent la créature à leur tour.
Suite à cet évènement tragique, Taha Aki, toujours sous forme de loup, resta une journée entière auprès du corps de sa femme et lorsque le temps vint pour lui, il quitta la tribu pour mourir en forêt.
La partie qui l'a intéressé est celle de la troisième épouse. L'âme-sœur de Taha-Aki pour qui il a cessé de se transformer. Haven est quelqu'un de très fleur bleue et adore cette histoire, pourtant, sa saga littéraire s'attèle à démontrer qu'une âme-sœur peut choisir d'accepter ou non son destin.
Avant de devenir une saga à succès, son histoire était publiée sur un blog et reprenait les légendes Quileute, telle une fanfiction. Elle avait quelques lecteurs mais sans plus, lorsqu'une célèbre maison d'édition lui a proposé de retravailler son récit afin qu'il soit publié et diffusé à l'international. Elle avait hésité pendant longtemps mais son éditrice lui a garanti un respect total de son identité. Ainsi, Haven écrit anonymement tandis que son éditrice se charge de la promotion des livres. D'ailleurs, cet anonymat a décuplé les ventes, à tel point qu'un nombre improbable de théorie sur l'identité de H. Wolf a fleurit sur internet.
Haven referme son ouvrage et le remet à sa place sur l'étagère. Elle a trouvé une idée pour son prochain roman. La jeune fille quitte la bibliothèque pour se rendre à son prochain cours. À cette heure-ci elle a anglais, elle adore sa professeure et la trouve géniale. D'autant plus que c'était grâce à elle qu'elle a pu publier en acceptant d'être sa correctrice. Madame Omatta fait tout pour faire vivre la langue comme un moyen d'expression et non plus seulement comme une obligation. Elle trouve toujours des sujets qui parlent à des ados et des jeunes adultes ce qui fait que les élèves s'investissent énormément dans son cours.
- Haven ? Tu viendras me voir après le cours ?
Haven acquiesce et reprend sa dissertation dans le silence de la salle de classe.
À la fin de son cours, elle se rend au bureau de sa professeure et attend que les élèves quittent la pièce. Les deux femmes discutent du nouveau roman de la jeune fille et de sa sortie en librairie. Il restait un mois aux éditeurs pour tout finaliser avant la mise en vente.
Haven s'aventure alors à lui raconter ses idées pour de futur projet, toujours inspiré des légendes Quileute.
- En parlant de ça, tu as des nouvelles des garçons ? demande madame Omatta.
- Euh, non… Pourquoi ?
- Comme ça, vu que tu es proche d'eux peut-être que tu savais quelque chose… dit-elle, presque énigmatique.
- Et non, ils ne me disent rien.
Haven profite de cet instant avec son enseignante pour lui confiance son mal-être. En réalité, elle s'angoisse souvent de les voir disparaître sans un mot et parfois pendant plusieurs jours. Ces absences répétées n'avaient pas l'air d'être une partie de plaisir pour eux, elle le sentait. Ils étaient fatigués et dormaient la plupart du temps en classe. Madame Omatta prend note du sentiment d'angoisse de son élève et promis d'en référer à qui de droit. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Au directeur ? À leurs parents ?
- Je ne veux pas qu'ils aient des ennuis à cause de moi, oubliez ce que j'ai dit…
- Très bien, obtempère l'enseignante.
Haven quitte la classe et se rend au self. Elle y retrouve Jill qui la harcèle aussitôt de questions indiscrètes. Lequel des garçons elle aimait en secret ? Qui avait-elle choisi parmi tous ses prétendants ? Haven rit et finit par se prendre au jeu.
- C'est évidemment Embry que j'aime en secret, mais chut ! rit-elle, sachant que le garçon était non loin d'elle.
- Je le savais ! rit celui-ci derrière elle. Moi aussi je t'aime en secret, mais chut.
- Motus et bouche cousue ! Allez, viens t'asseoir, conclue-t-elle en dégageant ses affaires du siège voisin.
Ils sont rejoints par le reste de la bande, Jill reste silencieuse toute la fin de repas, malgré qu'Haven essaye de la mettre à l'aise. Lorsque la jeune fille quitte la table, Haven choisi de la suivre.
Haven retrouve son amie assise dans le couloir, au pied de son casier. Elle s'installe à côté et demande de lui raconter ce qu'il ne va pas. Jill reste silencieuse alors Haven n'insiste pas, elle connait son amie par cœur et connaît ses réactions.
- Je ne comprends pas, ce qui fait que tu traînes avec eux ? lâche soudainement Jill. Je veux dire : Paul ! Haven, il était à table avec nous.
- Tu sais, il ne reste pas la plupart du temps, répond Haven en haussant les épaules.
- T'en serais pas amoureuse par hasard ?
- Tu te fiches de moi ?
Les deux filles rient. Haven confie à sa meilleure amie que Paul sort avec la sœur de Jacob, qui n'en est pas très content d'ailleurs. Elles restent là jusqu'à la fin de la pause déjeuner puis repartent en cours.
En classe, la jeune fille se retrouve à côté d'Embry. Elle ne peut s'empêcher de lui demander où ils étaient ses derniers jours. Le garçon élude la question du mieux qu'il peut mais elle insiste. Elle insiste en lui avouant qu'elle s'était fait un sang d'encre pour eux.
- Seth voulait te prévenir, mais on n'a pas voulu, tranche-t-il.
- À croire que c'est le seul qui pense à moi.
Au loin, Jacob fronce les sourcils, comme s'il avait été vexé par ce qu'elle a dit. Elle soupire en se disant qu'il fallait vraiment qu'elle arrête de se faire des idées. Haven continue de poser des questions à Embry, oubliant le professeur, oubliant le cours. Les deux adolescents finissent par se faire disputer, au point de récolter une colle. Ils devront nettoyer les salles de classe à la fin de la journée.
Haven s'en veut terriblement et promet à Embry d'aller voir le professeur à la fin du cours afin de lui éviter la colle. Elle prend la responsabilité quitte à doubler sa colle. Le jeune homme refuse. Haven ne sait pas trop quoi penser, un coup il est sec avec elle et la seconde d'après il est adorable. Bon, c'est vrai qu'elle avait été lourde avec ses questions…
Les deux amis restent à la fin du cours à la demande du professeur. Ils doivent nettoyer la salle de dessins et les vestiaires. La journée arrivant à son terme, les deux Quileutes se rendent au bureau du gardien.
En entrant dans la salle de dessin, Haven s'excuse encore. C'était la pire sanction qu'ils avaient pu avoir. En effet, ils doivent retirer le moindre résidu de peinture, aussi sec et incrusté soit-il. La salle de classe devait être rendue au gardien « comme neuve ! ».
Au cours de ses heures de colles, malgré la punition vraiment désagréable, Haven apprécie nettoyer les locaux avec Embry. Elle se surprend plusieurs fois à penser que les heures de colle avec lui sont beaucoup plus drôles qu'avec Paul !
En rentrant chez elle, la jeune fille monte se coucher, exténuée par sa fin d'après-midi. Elle est réveillée par sa mère afin de prendre le repas, mais ne s'éternise pas. Alors qu'elle est affalée sur son lit, elle aperçoit son neveu, Mike, à l'embrasure de la porte.
- Tata ?
- Oui chéri ?
- C'est toujours moi ton amoureux ? demande le petit garçon.
- Bien sûr que c'est toujours toi, mon chat, le rassure-t-elle, dis, tu veux dormir avec moi cette nuit ?
- Je vais chercher mes doudous !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le petit garçon arrive dans la chambre avec son oreiller et trois peluches. Il grimpe dans le lit de sa tante et se couche. Haven le laisse s'installer et en profite pour prévenir sa sœur que Mike est avec elle.
- Qu'il profite tant qu'il peut, le déménagement est pour bientôt !
- Tu as trouvé une maison ?
Haven prend sa sœur dans ses bras, contente de la nouvelle.
- Mais c'est grâce à toi ! Si tu ne m'avais pas prêté cet argent…
- C'est normal, tu es mal sœur et je n'en ai pas l'utilité.
Daphnée remercie sa petite-sœur encore une fois et la prend dans ses bras. Haven lui souhaite bonne nuit et retourne auprès son neveu. Elle borde le petit garçon et s'installe à côté de lui dans le lit. Après lui avoir raconté une histoire, elle éteint la lumière et finir par s'endormir, apaisée par la respiration de Mike.
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- Ça te dit de venir au ciné avec nous ce soir ? propose Quil à Haven.
La jeune fille accepte, mais s'assure que le film ne fasse pas peur. Elle connaît les garçons et leur amour pour les films d'horreur. Ils se retrouveront donc pour voir le nouveau film de super-héros à la mode. Ils sont vite rejoints par Seth qui se fait aussi embêter par les plus grands.
Haven observe ses amis se chamailler. Elle n'aurait jamais imaginé être aussi proche d'eux un jour. Ils sont devenus ses meilleurs amis, les meilleurs qu'elle n'a jamais eus. Jill reste sa meilleure amie, bien entendu, mais la relation avec la jeune fille n'était pas la même, avec les garçons elle est considérée comme une sœur plus que comme une amie.
Ils ont rendez-vous à dix-neuf heures quarante-cinq pour la séance de vingt heures. Comme prévu, Haven a été déposée à l'entrée du cinéma par son père. Maintenant, elle n'a plus qu'à attendre sur une banquette installée avant le guichet.
Haven regarde sa montre et se rend compte de l'heure. Il est moins cinq et le film va bientôt commencer. Où sont les garçons ? Elle se lève afin d'aller dans sur le parvis du cinéma, peut-être étaient-ils en train de se garer ?
Alors qu'elle pousse la porte doucement, quelqu'un la tire de l'autre côté avec force. La jeune fille est attirée dehors et tombe nez à nez avec Paul.
- Paul ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? s'étonne-t-elle en cherchant ses amis derrière lui.
- Tu peux toujours chercher ils ne sont pas avec moi, ils ne peuvent pas venir alors je suis envoyé à leur place.
- Pardon ? s'étrangle Haven. Je vais les tuer ! Si j'avais su qu…
- T'aurais rien su du tout, ils devaient venir, ils ne peuvent pas alors je suis là, râle-t-il, Spiderman c'est ça ? Aller microbe, on y va.
Haven reste béate. Ils lui ont posé un lapin ? Ils ont envoyé Paul Lahote en tant que faire-valoir ? Ils sont foutus ! Elle va les étriper. Paul l'entraîne à sa suite en lui attrapant le poignet. Haven le suit sans rien dire, mais le visage rouge de colère. Ils ont osé !
Au guichet, le vendeur leur prépare deux tickets d'entrée. Le temps qu'Haven cherche son porte-monnaie dans son sac, Paul a déjà sortis un billet de sa poche de jean qu'il pose sur le comptoir. Le vendeur récupère l'argent et entreprend de faire de la monnaie. Haven n'a toujours pas terminé de compter ses pièces que la voix de Paul la sort de ses calculs.
- On y va.
Elle relève la tête et voit le garçon avec les deux tickets dans les mains.
- Ce n'était pas à toi de payer mon entrée ! râle-t-elle.
- Écoute microbe, si t'es pas contente, je te laisse profiter de ta séance toute seule. Je me fais rembourser et je me casse, compris ?
Haven, rougit et acquiesce. Elle le sait très sérieux et elle a besoin d'un chauffeur pour rentrer. Elle referme son porte-monnaie et le suit dans la salle obscure.
À la fin du film, les deux Quileute sortent de la salle pour rejoindre l'entrée du bâtiment. En passant, Paul s'excuse auprès d'Haven afin d'aller aux toilettes, la jeune fille patiente donc sur la banquette où elle attendait avant l'arrivée de Paul plus tôt dans la soirée.
- Bah alors, Feuille-Verte, t'es encore là ? se moque un garçon plus loin.
Haven ne répond rien, elle a l'habitude de ce genre de moqueries. C'était ça d'être amérindienne. Parfois les gens étaient sympas, curieux, bienveillant alors que parfois ils étaient ignorants, irrespectueux et malveillants. Elle fait semblant de ne pas voir le groupe de garçons qui rient en face d'elle.
- Nuage-Dansant t'a posé un lapin ? rit un second garçon.
Haven se tasse un peu sur son siège, alors que Paul sort des toilettes un essuie-tout à la main. Ce dernier jette son papier à la poubelle et s'approche d'Haven en lui tendant la main.
- Allez Feuille-Verte, on rentre à la maison, dit-il, en lançant un regard sévère aux garçons en face d'eux.
Haven saisit la main de Paul et se lève. Les deux Quileute quittent le cinéma main dans la main, sous les regards penauds des détracteurs de la jeune fille.
À l'extérieur du bâtiment, Haven remercie Paul, qui reste silencieux. Ils marchent en direction du parking public où le garçon s'est garé, toujours main dans la main, à ceci près qu'ils ont entrelacés leurs doigts. Ils se séparent devant le véhicule, Haven prend place côté passager tandis que Paul s'installe au volant. Le garçon démarre et roule jusqu'à La Push après avoir vérifié que sa camarade soit attachée.
La Quileute le remercie pour tout lorsqu'il la dépose devant sa maison. Il grommelle quelques mots gentils tandis qu'elle referme la portière.
-Je rêve ou c'était Paul avec toi dans la voiture ? l'interroge Daphnée aussitôt qu'Haven passe le pas de la porte.
- Non, on m'a posé un lapin, il a été envoyé à la place des trois zozos et on a passé une bonne soirée. Bonne nuit ! conclue Haven en s'enfuyant dans sa chambre afin d'éviter tout autres questions gênantes.
Après tout c'était vrai, elle avait passé une bonne soirée. Paul pouvait être gentil et prévenant quand il le voulait. C'est sur cette pensée qu'Haven tombe dans les bras de Morphée.
Paul roule jusqu'à la maison de Billy Black afin de retrouver Rachel, l'amour de sa vie. En entrant dans la maison, il emprunte l'escalier étroit le menant jusqu'aux combles. Il retrouve Rachel, assise devant une coiffeuse, qui se démêle les cheveux le regard un peu perdu.
Lorsqu'elle entend le garçon arrive, elle se tourne vers lui tandis qu'il franchir les derniers mètres qui les séparent. Il lui pose un tendre baiser sur le haut du front avant d'aller s'installer sur le lit.
- Alors, ta soirée ciné ? demande-t-elle avec douceur.
- Je vais tuer ton frère et ses abrutis de potes pour ça, soupire Paul, mais c'était sympa, j'aime bien Spiderman.
- Et ? insiste-t-elle en souriant.
- Oh non, non, non, tu ne me feras pas dire ça, la prévient-il gentiment.
- Et tu l'aimes bien ! dit-elle à sa place. Allez Paul, vous n'êtes plus des gamins mais tu te comportes tout comme ! Raconte-moi comme ça s'est passé, veux-tu ?
Il souffle bruyamment alors que Rachel le rejoint sur le lit. Il se perd dans son regard pendant un instant avant de prendre la parole.
- J'étais énervé que ton frère, Quil et Embry soient appelé en renfort par Jared et que Sam m'envoie à leur place, ok ? dit-il. Je suis arrivé là-bas, elle était aussi déçue de me voir que moi d'elle, j'ai payé sa place parce qu'elle est empotée, on a vu le film, je suis allé pisser, quand je suis revenu elle se faisait singer par des petits cons de Forks, j'ai sauvé la demoiselle en détresse et je l'ai ramené, fin de l'histoire, termine-t-il. Maintenant, je vais dormir. Bonne nuit, dit-il sec avant de se glisser sous les couvertures, tournant le dos à Rachel.
Rachel sourit en remontant la couverture sur les épaules de Paul et en éteignant la lumière. Elle se glisse à son tour sous les couvertures, ne se doutant pas un instant que Paul observe sa main, qui, plus tôt dans la soirée enlaçait celle d'Haven, le cœur battant dans sa poitrine. Le garçon est troublé.
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