Hermione marchait d'un pas vif dans les couloirs du château, son esprit encore troublé par leur récente dispute dans la salle sur demande. Elle était d'autant plus troublée par leur réconciliation. Elle avait besoin de temps pour digérer tout ça, loin de Drago, loin de ses remarques moqueuses et de son sourire énervant qui hantait ses pensées.
Mais comme si le destin s'acharnait à les mettre face à face, elle tomba nez à nez avec lui en tournant un coin. Drago était adossé à un mur, un sourire narquois déjà présent sur ses lèvres comme s'il l'attendait.
— Granger, fit-il d'un ton faussement innocent. Tu sembles pressée. On m'évite, maintenant?
— Pas du tout, Malefoy, répondit-elle sèchement, tentant de le contourner.
Mais il fit un pas sur le côté, bloquant son passage. Elle leva les yeux au ciel, exaspérée.
— Qu'est-ce que tu veux, Drago? Je n'ai pas le temps pour tes petits jeux.
— Oh, mais je croyais que tu aimais mes jeux, répliqua-t-il, son sourire s'élargissant. Et je voulais simplement… m'assurer que tu n'étais pas en train de séduire mon double pendant que j'ai le dos tourné.
Hermione rougit violemment et croisa les bras, essayant de masquer son trouble.
— Je n'ai pas de compte à te rendre, cracha-t-elle.
Drago se pencha légèrement vers elle, réduisant la distance entre eux. Sa voix devint un murmure.
— Oh, mais tu es à moi, Granger. Pas à lui. Tu ferais bien de t'en souvenir.
Hermione sentit son cœur s'emballer, mais elle refusa de céder. Elle soutint son regard, ses yeux noisette brûlant de défi.
— Arrête de te comporter comme un enfant jaloux, siffla-t-elle. Tu sais aussi bien que moi que tout ça, ce n'est qu'un rôle. Rien de plus.
Drago rit doucement, mais ses yeux gris avaient une lueur qu'elle ne comprenait pas entièrement.
— Continue de te mentir à toi-même, répondit-il en glissant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, ses doigts effleurant sa peau.
— Malefoy, grogna-t-elle, sa voix tremblante malgré elle. Laisse-moi passer.
— Pourquoi? murmura-t-il, sa voix basse et rauque. On sait tous les deux que tu ne veux pas vraiment que je m'éloigne.
Hermione sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale, mais elle refusa de lui montrer à quel point il la troublait. Elle haussa le menton, les bras croisés.
— Tu es insupportable.
— Je sais, répondit-il, un sourire moqueur effleurant ses lèvres. Mais avoue que tu adores ça.
Il fit un pas en avant, réduisant la distance entre eux. Son regard ne quittait pas le sien, et Hermione se sentit piégée, incapable de détourner les yeux. Le parfum musqué de Drago l'enveloppa, et elle se surprit à retenir son souffle. Hermione ouvrit la bouche pour répondre, mais Drago leva une main, ses doigts frôlant sa mâchoire avec une douceur inattendue. Ce contact, bien que léger, fit éclater une chaleur brûlante dans son ventre. Elle était perdue, complètement désarmée face à lui.
— Tu es en train de me rendre fou, Granger, murmura-t-il, son souffle chaud caressant sa peau.
Hermione était sur le point de répondre – peut-être de céder – lorsque le bruit d'un pas résonna dans le couloir. Ils se figèrent, leurs regards se tournant simultanément vers la source du son. Astoria se tenait là, mi-cachée derrière une colonne, ses yeux écarquillés et son visage rouge de colère.
Drago recula brusquement, comme s'il venait de se souvenir qu'ils n'étaient pas seuls. Hermione, elle, se tourna vers Astoria, ses joues en feu.
— Greengrass, fit Drago d'un ton sec, visiblement agacé par l'interruption.
Astoria s'approcha lentement, son regard passant de Drago à Hermione, son expression un mélange de rage et d'incrédulité.
— Qu'est-ce que c'est que ça? siffla-t-elle. Depuis quand tu fréquentes les Sang-de-Bourbe, Drago?
Le terme, bien que familier, piqua Hermione plus profondément qu'elle ne l'aurait imaginé. Mais avant qu'elle ne puisse répliquer, Drago la devança.
— Fais attention à ce que tu dis, Greengrass, gronda-t-il, sa voix glaciale. Ce n'est pas parce que nos familles partagent des idées que je suis d'accord avec tout.
Astoria haussa un sourcil, son ton devenant plus venimeux.
— Alors c'est ça? Tu préfères une Gryffondor – une née-Moldue – à moi?
Hermione sentit son cœur s'emballer, mais Drago ne fléchit pas.
— Ce que je préfère ou non ne te regarde pas, Astoria, répondit-il froidement. Maintenant, retourne jouer ton rôle parfait ailleurs.
Astoria serra les poings, ses yeux lançant des éclairs. Elle tourna les talons et partit sans un mot, ses talons claquant furieusement sur le sol.
Hermione posa une main sur sa poitrine, essayant de calmer son souffle. Drago, lui, glissa une main dans ses cheveux, visiblement frustré.
— Bien, ça s'est bien passé, souffla Hermione, sarcastique.
Drago haussa les épaules, un sourire en coin.
— Elle l'a cherché.
Ils restèrent silencieux un moment, jusqu'à ce que Drago se penche légèrement vers elle.
— Allons dans la salle sur demande, murmura-t-il. Je n'ai pas fini de parler avec toi.
Hermione hocha la tête, trop troublée pour refuser. Ils marchèrent en silence, leurs épaules presque collées, et pénétrèrent dans la pièce. Une fois à l'intérieur, Hermione sentit son cœur s'emballer à nouveau. La tension qu'ils avaient laissée dans le couloir n'avait pas disparu. Si quoi que ce soit, elle avait gagné en intensité.
Drago referma la porte derrière eux et se tourna vers elle, son regard brûlant.
— Hermione, commença-t-il, sa voix grave.
— Drago, murmura-t-elle, incapable de dire quoi que ce soit d'autre.
Mais au moment où il fit un pas vers elle, Ashley déboula dans la salle, coupant court à l'atmosphère électrique.
— Eh bien, eh bien, fit-elle en croisant les bras, vous deux avez l'air… proches.
Hermione recula immédiatement de quelques pas, ses joues virant au rouge vif.
— Ashley! Ce n'est pas… on ne faisait rien, bafouilla-t-elle en regardant partout sauf vers Drago.
— Oh, mais bien sûr que non, répondit Ashley, son sourire s'élargissant. Tu étais juste… fascinée par la décoration de la salle? Et toi, Drago? Tu étais sur le point de lui montrer la dernière œuvre d'art magique sur le plafond?
Drago roula des yeux, mais il était incapable de cacher la légère rougeur qui montait à ses oreilles. Il croisa les bras et lança un regard froid à sa sœur.
— Ashley, qu'est-ce que tu veux? dit-il, essayant de retrouver son ton habituel.
Ashley se contenta de ricaner et s'installa confortablement sur le canapé.
— Moi? Rien du tout. Enfin, sauf peut-être vous rappeler que vous êtes censés travailler ensemble pour éviter que tout le monde devienne fou et qu'on revienne à une guerre totale entre maisons. Mais allez-y, continuez de vous perdre dans vos… réflexions profondes, taquina-t-elle, en leur lançant un regard significatif.
Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun mot ne sortit. Ses pensées étaient encore embrouillées par la proximité qu'elle avait partagée avec Drago, et maintenant Ashley était là, rendant la situation encore plus embarrassante.
Drago, lui, semblait avoir repris un peu de contenance. Il s'adossa au mur, les bras toujours croisés, mais son regard se posa brièvement sur Hermione, une lueur troublée dans ses yeux.
— Très bien, Ashley. Maintenant que tu es là, qu'est-ce que tu as à dire? lança-t-il, essayant de détourner l'attention.
Ashley leva un sourcil, amusée.
— Oh, pas grand-chose. Juste que je vous ai vus dans le couloir tout à l'heure. Et franchement, Drago, tu es censé être un maître de la manipulation, mais là… tu ressemblais plutôt à un chiot perdu. Quant à toi, Hermione, ajouta-t-elle en se tournant vers la Gryffondor, tu pourrais au moins admettre que tu as un faible pour mon frère.
Hermione ouvrit la bouche, horrifiée.
— Moi? Avoir un faible pour… pour lui? Tu es complètement folle, Ashley!
Ashley éclata de rire, ravie de leur réaction.
— Oh, bien sûr! Absolument. Vous vous détestez! C'est tellement évident avec ces regards brûlants et cette tension électrique chaque fois que vous êtes dans la même pièce.
Drago se redressa, l'air agacé.
— Ashley, assez! Tu es venue ici pour quoi, exactement? Parce que si c'est juste pour nous taquiner, tu peux repartir tout de suite.
Mais Ashley, fidèle à elle-même, ne se laissa pas démonter. Elle se leva, ajusta sa robe et planta son regard malicieux dans celui de son frère.
— Je voulais juste vous dire que Pansy et Ron ont fait des progrès. Ils étaient presque… civilisés aujourd'hui. Peut-être que tout ce plan insensé pourrait fonctionner après tout.
Elle se dirigea vers la porte, mais se retourna une dernière fois avant de partir.
— Oh, et Drago? Tu devrais vraiment réfléchir à ce que tu ressens pour Hermione. Ça pourrait te surprendre, murmura-t-elle avant de disparaître.
Un silence tendu s'installa dans la pièce. Hermione, toujours rougissante, évitait obstinément de regarder Drago, tandis que ce dernier fixait la porte, perdu dans ses pensées.
Après un moment, il murmura, presque pour lui-même :
— Peut-être que je devrais.
Hermione releva brusquement la tête, son cœur battant à tout rompre. Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, Drago sortit de la pièce, laissant Hermione seule avec ses émotions conflictuelles.
Astoria était assise dans un fauteuil au fond de la salle commune des Serpentard, son regard fixé sur la lueur verte qui émanait des lanternes suspendues. Elle faisait tourner entre ses doigts une plume d'aigle, mais son esprit était ailleurs, bouillonnant de colère et de frustration.
Elle n'arrivait pas à effacer l'image de Drago et Hermione, si proches dans ce couloir. Leur complicité évidente, leur manière de se regarder… Cela lui donnait envie de tout briser. Drago était censé être à elle. Depuis leur enfance, leurs familles avaient suggéré cette union comme une évidence. Mais voilà qu'une Gryffondor née-Moldue menaçait de tout ruiner.
Elle posa brusquement la plume sur la table, attirant l'attention de Pansy, assise à côté d'elle.
— Astoria, qu'est-ce que tu as? demanda la brune en haussant un sourcil. On dirait que tu es prête à lancer un Avada Kedavra sur quelqu'un.
Astoria tourna lentement la tête vers elle, ses yeux glacials brillant de détermination.
— C'est exactement ce que je ressens, répondit-elle d'une voix glacée. Mais je vais faire mieux. Cette maudite sang-de-bourbe…
Pansy plissa les yeux, intriguée.
— Et qu'est-ce que tu comptes faire? Déclarer un duel à Granger devant tout le château? Bonne chance, elle te battra probablement, avec son fichu cerveau.
Astoria lui lança un regard noir.
— Non. Je vais être plus maligne. Si cette petite effrontée croit qu'elle peut s'immiscer dans mon futur avec Drago, elle se trompe lourdement.
— Ton futur? Astoria, Drago ne t'a jamais regardée comme ça, se moqua Pansy. Tu te fais des illusions.
Astoria se leva brusquement, faisant sursauter la Serpentarde.
— Peu importe! Je vais m'assurer qu'elle comprenne qu'elle n'a aucune place ici. Et toi, Pansy, tu vas m'aider.
Pansy haussa les épaules, son sourire moqueur toujours présent.
— Et pourquoi je ferais ça?
Astoria s'approcha d'elle, ses yeux brillants d'une lueur calculatrice.
— Parce que tu n'aimes pas les Gryffondors, surtout pas Weasley. Et moi, je ne supporte pas Granger. Alors, pourquoi ne pas joindre nos forces? Nous pouvons leur montrer à tous qu'ils ne sont pas à leur place ici.
Pansy réfléchit un instant, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, admit-elle.
Astoria hocha la tête.
— Ne t'inquiète pas, j'ai déjà un plan. Et quand elle sera hors de son chemin, il verra enfin qui est vraiment faite pour lui. Vous vous ramolissez, vous 2.
Pansy se pencha en avant, intriguée.
— Et ce plan, il consiste en quoi?
Astoria sourit, mais ce sourire était loin d'être chaleureux.
— Simple. Je vais m'assurer que Drago voie Hermione sous son pire jour. Et si ça ne suffit pas, je jouerai sur leurs insécurités pour les éloigner l'un de l'autre.
Elle se redressa, sa robe vert émeraude ondulant autour d'elle.
— Ce n'est qu'une question de temps avant que tout redevienne comme avant. Drago m'appartient, et je ne laisserai personne, surtout pas une Gryffondor, gâcher ça.
Astoria déambulait dans les couloirs, la tête haute, ses talons claquant sur le sol en pierre. Chaque pas résonnait comme une promesse de chaos. Elle savait exactement où trouver Hermione. La Gryffondor passait la plupart de son temps libre dans la bibliothèque, et c'est là qu'elle frapperait.
Hermione #2 était installée à une table près d'une fenêtre, son nez plongé dans un livre. Le soleil de l'après-midi baignait la pièce d'une lumière dorée, mais Hermione était perdue dans ses recherches, concentrée sur son travail.
Astoria s'approcha, un sourire innocent collé au visage, mais une lueur malveillante dans les yeux. Elle tenait un livre dans ses mains, mais ce n'était qu'un prétexte. Elle s'installa sur la chaise en face de la Gryffondor, attirant son attention.
— Granger, dit-elle d'une voix mielleuse, comme c'est surprenant de te trouver ici. Toujours à jouer les intellos, hein?
Hermione leva les yeux de son livre, ses sourcils se fronçant immédiatement.
— Astoria, répondit-elle d'un ton sec. Si tu es venue pour m'embêter, je n'ai pas le temps.
Astoria rit doucement, mais il n'y avait rien de sincère dans ce rire.
— Oh, ne t'inquiète pas, je ne vais pas te déranger longtemps. Je voulais juste te donner un petit conseil. Tu devrais peut-être arrêter de te mêler des affaires de gens qui te dépassent.
Hermione ferma son livre, croisant les bras.
— Si tu as quelque chose à dire, dis-le clairement, Astoria.
Astoria se pencha légèrement en avant, son sourire s'élargissant.
— Très bien. Laisse tomber Drago. Il ne t'appartient pas. Il ne t'appartiendra jamais. Tu n'es qu'une distraction, une petite parenthèse dans sa vie. Quelque chose qu'il oubliera rapidement quand il se rendra compte de ce qu'il est censé être. Avec moi.
Hermione sentit une colère froide monter en elle, mais elle resta calme en apparence.
— C'est intéressant, dit-elle lentement. Parce que je ne sais pas du tout de quoi tu parles. Malefoy et moi, c'est seulement une trêve qu'on fait. Je ne vois pas ce qui fait de moi une distraction.
Astoria cligna des yeux, sa façade de contrôle vacillant un instant. Mais elle se reprit rapidement.
— Ce que tu vois n'est qu'une illusion. Tu te fais des idées, Granger. Mais ne t'inquiète pas, je vais te montrer où est ta place.
Avant que Hermione ne puisse répondre, Astoria fit tomber un encrier sur la table. Le liquide noir se répandit sur les parchemins d'Hermione, ruinant ses notes. Astoria fit mine d'être désolée.
— Oh! Quelle maladroite je suis, dit-elle avec un sourire faux. Je suis désolée, vraiment. Tu devrais faire plus attention à tes affaires.
Hermione se leva, les mains tremblantes de rage.
— Tu es pathétique, Astoria, cracha-t-elle. Si tu crois qu'un peu d'encre va m'arrêter, tu te trompes lourdement.
Astoria haussa les épaules, satisfaite de son coup.
— On verra, dit-elle avant de s'éloigner d'un pas léger, laissant derrière elle une Hermione furieuse mais plus déterminée que jamais.
Astoria quittait la bibliothèque d'un pas assuré, satisfaite de son petit spectacle. Hermione #2, quant à elle, restait figée à sa table, son regard fixé sur les parchemins trempés d'encre. Elle serra les poings, essayant de maîtriser la colère qui bouillonnait en elle. Pourquoi Astoria s'acharnait-elle sur elle? Et surtout, pourquoi maintenant?
C'est alors qu'une voix froide et familière brisa le silence.
— Granger, qu'est-ce que tu as encore fait?
Hermione releva les yeux pour voir Drago #2 debout à quelques mètres, les bras croisés, son regard perçant fixé sur la scène devant lui.
— Moi? s'exclama-t-elle, indignée. Ce n'est pas moi, c'est Astoria! Elle a renversé de l'encre sur mes affaires exprès!
Drago haussa un sourcil, visiblement amusé.
— Astoria? Pourquoi ferait-elle ça? demanda-t-il, un sourire narquois sur les lèvres.
Hermione sentit sa colère monter d'un cran. Elle se leva brusquement, pointant du doigt les parchemins ruinés.
— Parce qu'elle est jalouse! Je ne sais pas pourquoi, mais elle a décidé que j'étais une menace, répondit-elle, sa voix tremblant de frustration.
Drago observa la table un instant, puis reporta son attention sur Hermione. Quelque chose dans son expression changea, passant de l'amusement à une curiosité sincère.
— Une menace? répéta-t-il lentement. Granger, tu te rends compte à quel point ça sonne ridicule?
— Ridicule? cracha-t-elle. C'est à elle que tu dois dire ça, Malefoy. Et si tu ne veux pas m'aider, alors laisse-moi tranquille.
Drago resta silencieux un moment, ses yeux se plissant légèrement. Puis, contre toute attente, il fit un pas en avant.
— Laisse-moi voir, dit-il, en désignant les parchemins abîmés.
Hermione hésita, mais finit par reculer d'un pas, lui laissant la place. Il observa les dégâts, puis sortit sa baguette.
— Reparifarge, murmura-t-il.
En un instant, les parchemins reprirent leur état d'origine. Hermione le regarda, surprise.
— Merci… murmura-t-elle, méfiante.
Drago lui adressa un petit sourire en coin, mais quelque chose dans ses yeux semblait plus doux qu'à l'habitude.
— Ne t'attends pas à ce que ça devienne une habitude, Granger, dit-il en rangeant sa baguette.
Hermione s'assit lentement, troublée par son attitude. Drago, lui, recula d'un pas, hésitant, avant de se diriger vers la sortie.
— Malefoy? l'interpella-t-elle, à voix basse.
Il se retourna, ses yeux froids s'adoucissant légèrement.
— Pourquoi? Pourquoi m'avoir aidée?
Drago haussa les épaules, un sourire énigmatique sur le visage.
— Peut-être parce que je trouve Astoria… fatigante, dit-il avant de disparaître dans le couloir.
Astoria était retournée dans la salle commune des Serpentard, un sourire triomphant sur les lèvres. Elle s'installa sur un fauteuil, satisfaite de son petit sabotage. Mais son moment de répit fut de courte durée.
— Astoria, gronda une voix acide.
Elle leva les yeux pour voir Pansy se tenir devant elle, les bras croisés, un sourcil levé.
— Pansy, soupira Astoria. Pas maintenant, je suis fatiguée.
— Non, répondit Pansy en s'approchant. Maintenant. Qu'est-ce que tu fais, Astoria?
Astoria roula des yeux, mais Pansy ne bougea pas, son regard brûlant d'une rare intensité.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, dit Astoria d'un ton innocent.
— Ne joue pas à ça avec moi. Je t'ai vue. Avec Granger, dans la bibliothèque. C'est quoi ton problème? Depuis quand tu t'abaisses à renverser de l'encre comme une première année?
Astoria se redressa, son sourire se transformant en un masque glacial.
— C'est un problème entre Granger et moi. Ça ne te regarde pas, Pansy. Je t'avais dit que je la ferais payer.
— Oh, mais ça me regarde, rétorqua Pansy. Parce que tu sais aussi bien que moi que ça va mal finir. Le conflit avec Granger, c'est à lui de s'en charger. Ton conflit avec Granger est tout simplement ridicule. Comme si Drago et elle pouvaient avoir une relation intime. Tu déraille ma fille et Drago ne va pas te remercier pour ça, Astoria. Et tu le sais.
Astoria serra les dents, mais resta silencieuse.
— Tu veux un conseil? continua Pansy, son ton devenant plus tranchant. Laisse tomber. Parce que si tu continues, tu vas perdre plus que tu ne gagnes. Et crois-moi, ça n'en vaut pas la peine.
Sans attendre de réponse, Pansy tourna les talons et quitta la pièce, laissant une Astoria seule, le visage sombre et l'esprit tourmenté.
Drago #2 marchait d'un pas rapide dans les couloirs sombres du château, son esprit tourmenté par ce qu'il venait de vivre à la bibliothèque. Cette version d'Hermione, avec sa voix calme mais tranchante, son regard plein de feu… Ce n'était pas la Granger qu'il connaissait. Et pourtant, quelque chose dans sa façon de lui tenir tête l'avait intrigué, presque… attiré.
Il secoua la tête, frustré par ses propres pensées. Pourquoi diable pensait-il à Granger?
Il arriva bientôt à la salle commune des Serpentard et poussa la porte, son regard cherchant immédiatement une silhouette particulière. Elle était là, installée dans un fauteuil près du feu, un livre ouvert sur ses genoux. Astoria releva la tête en le voyant entrer, et un sourire satisfait étira ses lèvres.
— Drago, dit-elle doucement. Enfin, tu es là. Tu as vu ce que j'ai fait à Granger? J'ai cru que tu allais éclater de rire.
Drago s'arrêta devant elle, les bras croisés, son regard glacial fixé sur elle.
— Oui, j'ai vu. Et je n'ai pas trouvé ça drôle, Astoria.
Astoria cligna des yeux, surprise par le ton de sa voix. Elle se redressa légèrement.
— Oh, ne fais pas cette tête. Ce n'était qu'un peu d'encre, rien de bien méchant.
— Rien de bien méchant? répéta-t-il, sa voix s'élevant légèrement. Tu ne comprends vraiment rien, hein? Ce genre de comportement est ridicule. Je ne suis pas là pour jouer à ces petits jeux puérils.
Astoria fronça les sourcils, son sourire se transformant en une moue agacée.
— Drago, qu'est-ce qui te prend? Ce n'est pas la première fois qu'on se moque des Gryffondors. Tu étais toujours le premier à—
— Suffit! coupa-t-il en levant une main. Écoute-moi bien, Astoria. Je ne sais pas ce que tu espères de moi, mais il est temps que tu comprennes une chose.
Il s'avança d'un pas, plantant ses yeux froids dans les siens.
— Tout ce que je voulais avec toi, c'était de m'amuser. Passer du bon temps. Rien de plus. Mais toi, tu t'es fait des idées. Tu as cru que ça irait plus loin? Que j'allais te demander en mariage? Laisse-moi être très clair: jamais.
Astoria écarquilla les yeux, choquée. Elle se leva brusquement, les poings serrés.
— Drago, tu ne peux pas dire ça! Nos parents ont—
— Nos parents n'ont aucun mot à dire sur ma vie, siffla-t-il, coupant court à ses protestations. Je suis un Malefoy. Et un Malefoy ne se fait pas dicter quoi faire. Pas par toi. Pas par eux. Pas par personne.
Astoria vacilla sous le poids de ses paroles, mais elle tenta de se reprendre.
— Alors quoi? Tu comptes te laisser séduire par une Gryffondor? C'est ça? C'est elle qui te fait perdre la tête?
Drago sentit son sang bouillir, mais il se força à garder son calme.
— Ce que je fais ou ne fais pas ne te regarde pas. Ce que tu dois comprendre, Astoria, c'est que toi et moi, ça n'a jamais été réel. Alors arrête de te faire des illusions.
Astoria ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n'en sortit. Elle le regarda fixement, son visage passant de la colère à une douleur qu'elle tenta de cacher. Finalement, elle tourna les talons, sa cape claquant derrière elle alors qu'elle quittait la pièce.
Drago resta immobile un moment, son souffle saccadé. Une étrange sensation l'envahit. Un mélange de soulagement et de regret. Mais il savait qu'il avait fait ce qu'il fallait.
Et alors qu'il se laissait tomber dans un fauteuil, une image s'imposa à son esprit: celle d'Hermione, dans la bibliothèque, son regard brûlant planté dans le sien.
Qu'est-ce que tu me fais, Granger? pensa-t-il, le cœur battant.
La porte de la salle sur demande s'ouvrit brusquement, et Hermione sursauta en voyant Drago entrer. Il referma la porte derrière lui avec un soupir bruyant, son expression plus fermée qu'à l'accoutumée. Elle plissa les yeux, intriguée.
— Alors? lança-t-elle en croisant les bras, feignant une désinvolture qu'elle ne ressentait pas. Ton double a enfin pris une décision rationnelle?
Drago roula des yeux et s'avança dans la pièce, ses mains enfoncées dans ses poches.
— Oui, Astoria est hors-jeu. Et crois-moi, ça n'a pas été une mince affaire.
Hermione arqua un sourcil, ses lèvres esquissant un sourire satisfait.
— Vraiment? Ça a dû être pénible pour toi de le voir briser le cœur de ta précieuse fiancée, non?
Il se figea, ses yeux argentés fixant les siens, et un sourire amusé se dessina lentement sur ses lèvres.
— Ne me dis pas que tu es jalouse, Granger?
— Je ne suis pas jalouse! s'écria-t-elle en posant ses notes un peu trop brusquement. Je suis simplement soulagée que cette distraction inutile soit écartée.
Drago ricana, s'installant nonchalamment sur le fauteuil en face d'elle.
— Une distraction inutile, hein? C'est drôle, parce que j'aurais juré que tu étais… agacée. Peut-être même un peu trop préoccupée par mes interactions avec elle.
Hermione leva les yeux au ciel, bien que ses joues se soient légèrement rosées. Elle reprit ses notes, tentant de garder une contenance.
— C'est toi qui m'as demandé de m'impliquer dans tout ce plan, Malefoy. Alors, oui, je surveille tout ce qui pourrait le compromettre. Et toi, tu es particulièrement doué pour attirer des ennuis.
Il s'avança légèrement, son sourire devenant plus espiègle.
— Et toi, tu es particulièrement douée pour manipuler les gens, comme tu l'as si brillamment démontré avec mon double. Je dois dire, je suis presque impressionné.
Hermione releva la tête, croisant son regard avec défi.
— Je fais ce qu'il faut pour ta sœur. Ne te fais pas d'idées.
Drago hocha lentement la tête, mais il ne la quittait pas des yeux. Un silence tendu s'installa, chargé d'une énergie qu'aucun des deux ne semblait vouloir briser. Finalement, Drago se leva et s'approcha, ses mouvements mesurés.
— C'est fascinant, vraiment, dit-il doucement. Tu joues un rôle tellement bien… que parfois, je me demande si ce n'est pas un peu vrai.
Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n'en sortit. Il était maintenant tout près, son regard fixant le sien avec une intensité désarmante.
— Bonne nuit, Granger, murmura-t-il finalement, un sourire en coin.
Il s'éloigna et s'installa sur son lit, mais pas avant d'avoir remarqué le rouge qui lui montait aux joues.
VOILÀ ! Dites moi en commentaire ce que vous pensez de cette belle relation :)
