Dumbledore avait encore une chance d'y parvenir, de reprendre le contrôle de la situation. Son plan pour devenir le Maître de la Mort était parti en cendre en même temps que la baguette de Sureau, mais, il avait un élément parfait pour modifier son plan d'origine et retrouver le contrôle de Harry afin de le sacrifier contre Voldemort. Il interviendrait juste à temps pour laisser supposer qu'il n'avait pas réussi à le sauver, mais mettrait hors d'état de nuire Tom juste derrière. Un sort discret s'assurerait qu'il meurt dès sa mise en état d'arrestation, lui permettant de récupérer ses pouvoirs et sa force. Auréolé de la gloire, il pourrait retrouver sa place et ses titres. Il devrait cependant trouver un autre candidat, un autre possible mage noir dont il lui faudrait attiser délicatement les braises très discrètement, comme il l'avait fait avec Tom. Une fois la nouvelle menace bien présente, il se présenterait encore une fois en sauveur, et cette fois, il pourrait vraiment prétendre devenir une autorité incontournable dans le monde des sorciers. Une par une, il fermerait les écoles rivales et s'efforcerait de s'assurer que tous les jeunes sorciers passent par Poudlard pour les endoctriner.
Il serait redevenu le grand Albus Dumbledore, l'homme qui ne peut avoir tort, l'homme à suivre.
Cela lui laisserait assez de loyaux sujets pour faire des expériences qui lui permettraient d'accéder à la vie éternelle et de retrouver sa jeunesse malgré qu'il ne puisse plus se reposer sur les Reliques de la Mort. Il pourrait sacrifier tous les pions qu'il souhaitait pour rallonger sa vie et parvenir à son but ultime: devenir maître de la Magie elle-même. Il voulait en devenir la source, la contrôler en chaque individu. Il deviendrait ainsi un dieu vivant.
Et si jamais ça commençait à l'ennuyer, il détruirait ce monde pour faire la même chose ailleurs. Après tout, il pourrait toujours voler les recherches que Nicolas Flamel croyait réaliser dans le plus grand secret sur les mondes parallèles…
Mais pour que tout ça soit rendu possible, il fallait qu'il se débarrasse de cette Portgas et qu'il puisse transformer Harry Potter en brebis sacrificielle volontaire, qu'il accepte de mourir pour le Plus Grand Bien du monde sorcier. Quelques potions et de vieux sortilèges l'aideraient dans cette tâche. Il utiliserait Sirius aussi, en lui faisant part de sa tristesse devant ce qu'était devenu Harry et les tristes changements de personnalité de ce cher Remus. Cela lui assurerait que le dernier des Black reste dans son camp et l'aide à ramener Harry à eux. Il devrait aussi trouver une meilleure méthode pour satisfaire son accord avec Molly. Le sang des Peverelle devait continuer à perdurer et pour ça, il fallait qu'avant de mourir, le jeune Harry puisse donner un enfant de son sang à la petite Ginevra. Oh, la petite Lovegood était comme son père, à voir des complots partout, mais même si sa lignée était pure depuis quelques générations, trop de ses ancêtres avaient été des bêtes inhumaines, des créatures magiques tout juste bonnes à servir les sorciers. Son sang était souillé, là où celui des Weasley était très pur, ayant réduit les risques de consanguinité en trouvant des compagnons par une sélection méticuleuse. Un enfant d'une telle union se promettait d'être puissant. Et un simple accident pourrait le rendre orphelin et malléable, parfait pour devenir un nouveau mage noir dont il pourrait s'approprier la vie et la puissance sous le couvert d'une lutte pour le bien des sorciers.
Ce cadeau inattendu de Slughorn lui redonnait espoir.
Et surtout, il n'y avait aucune chance que cette fois-ci, les Portgas froissent son plan.
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Harry mordait son crayon, la tête penchée sur le côté, les doigts de sa main de libre pianotant sur son devoir, essayant de faire un peu de sens à sa question. C'était un sujet blanc pour les examens finaux, donc, il ne pouvait même pas demander de l'aide!
Il ne leva pas le nez de son travail quand la porte s'ouvrit sur Remus qui entrait avec sa mère.
- Eh bien, ça travaille dur, commenta le loup-garou.
Il se reçut un regard assassin de la part de l'adolescent qui revint immédiatement à sa copie, avant de jeter son crayon en gémissant de frustration, s'arrachant presque les cheveux, surprenant le duo.
- Chaton, qu'est-ce qu'il t'arrive? s'enquit la femme.
- Il m'arrive que je déteste la philo! gémit l'adolescent. Et celui qui a inventé ce fichu mode de la thèse, antithèse et synthèse a de la chance que je sache pas où est sa tombe parce que je serais allé chier dessus!
- Philo? répéta Remus avec perplexité.
- Ouais. Là où les sorciers ont des trucs comme Arithmancie ou Divination, les moldus collent des cours de Philosophie pour les deux dernières années de lycée… bougonna Harry. A quoi ça va me servir de savoir ce que disaient Platon et Socrate!? La méthode empirique de Descartes, je veux bien que ça soit la base de la science mais le reste on s'en balance royale! Vous y comprenez quelque chose, vous!?
- Tu m'as perdu à l'antithèse, lui dit sa mère avec un pauvre rire en se mettant derrière son bureau. Et demande pas à ton père, parce que les seuls moments où il peut faire de la philo, c'est avec trois grammes d'alcool dans le sang minimum. Et je préfère avoir un fiancé aussi sobre que possible tant que les jumeaux ne sont pas un minimum indépendants.
Et elle ouvrit ses tiroirs à la recherche de son flingue tout en surveillant l'heure.
- On te demande quoi? s'intéressa Remus en rejoignant l'adolescent.
- «Ce que nous vivons est-il réel?», lut Harry d'une voix gémissante. Je dois parler de quoi? De l'allégorie de la caverne? Du «je pense, donc, je suis»? Ils veulent que je leur dise quoi?!
Et il laissa tomber sa tête sur la table en pleurant de frustration.
- Je comprends pourquoi tu es abonné au sept sur vingt pour la matière. T'en fais pas, dernière ligne droite et tu pourras dire adieu à Plancton et compagnie, sourit sa mère.
- Platon, maman. Qu'est-ce que tu fabriques?
- Je dois remplacer en urgence un gars de l'équipe de Smith.
- Tu vas me tenir compagnie, sourit Remus au garçon. Sauf si tu préfères rentrer.
- Nan, les jumeaux font leurs dents, c'est insupportable. Je reste ici pour sauver mes oreilles.
- Tu crois que tu étais plus supportable quand tu faisais les tiennes, jeune homme? gronda Ace en prenant sa tenue noire de service.
Tout ce que Harry aurait pu dire à sa mère passa la trappe quand le téléphone sonna. Laissant la femme filer vers le vestiaire pour se changer, Remus décrocha.
- Secrétariat de Miss Portgas, j'écoute.
Ace disparut hors de la pièce avec une grimace devant le «miss» mais ne dit rien de plus. Le loup-garou fronça rapidement les sourcils alors que Harry retournait à son travail en déprimant. Il releva le nez quand il entendit le secrétaire se mettre à grogner. L'homme retira le téléphone de son oreille et adressa un regard au jeune homme qui exprimait beaucoup de colère.
- Range tes affaires, je te ramène. On a un vieux fouineur.
- Encore?! s'indigna le brun en laissant tomber un poing sur la table.
Attirée par le bruit, Ace revint en terminant de fermer sa chemise blanche, son pantalon noir de tailleur déjà équipé.
- Tout ce qui devait être dit a été dit! Il n'a plus rien à faire ici! insista Remus au téléphone. Qu'il fasse demi-tour ou j'appelle… comment ça il monte déjà?... Je vois. Je lui dis. Je préviens qui de droit, ça commence à bien faire.
Et le loup-garou raccrocha avec colère.
- Qu'est-ce qu'il se passe? demanda Ace.
- Devine! lui dit aigrement Remus.
- Le vieux con?
- Dans le mile! Je vais avertir les aurors, c'est ce que j'appelle du harcèlement!
Et il transplana sans rien dire de plus.
- Je vais le brûler vif réellement et définitivement, soupira la D. en se massant le nez.
Des pas dans le couloir leur dirent que leur invité indésirable était déjà à l'étage. Harry termina de ranger ses affaires dans son sac et rejoignit sa mère pour faire face à la porte ouverte. Il croisa les bras, curieux de voir ce que lui voulait le vieux directeur maboul cette fois.
- Non, Harry ne retournera pas à Poudlard, non il ne suivra plus la moindre de vos stupides leçons, maintenant, merci d'être passé, au revoir, cracha Ace en guise de bonjour au directeur.
- Bonjour à vous, miss Portgas. Je ne suis pas ici pour cela! J'ai une merveilleuse nouvelle à annoncer à Harry! annonça joyeusement le vieux directeur dans son impeccable costume moldu.
- Vous avez un cancer stade terminal? Vous venez de recevoir une condamnation à mort? demanda avec espoir l'adolescent.
- Toujours le mot pour rire, jeune homme.
- Ce qui est drôle, c'est que vous puissiez penser que je déconne.
- Crachez le morceau et barrez-vous, exigea la femme en croisant les bras sur sa poitrine.
- Vous n'êtes plus retenue par la promesse que vous avez faite à Lily concernant son fils, lui dit Dumbledore avec bienveillance.
La D. leva un sourcil intrigué. Qu'est-ce qu'on lui chantait là? Le sourire du directeur s'agrandit et ses yeux étincelaient beaucoup trop pour ne pas inquiéter le duo mère/fils.
- Réjouissez-vous, Lily est vivante! N'est-ce pas merveilleux, Harry, tu vas pouvoir retrouver ta vraie maman!
Les deux D. se regardèrent d'un air interdit, puis fixèrent de nouveau Dumbledore.
- Lily est morte, désolée de vous décevoir, lui dit Ace.
- Figurez-vous qu'elle a réussi à survivre. Puisque Harry n'a pas souhaité m'assister pour récupérer un souvenir de très grande valeur que possède Slughorn, j'ai dû insister de mon côté. Et il s'avère que mon cher collègue l'a déjà donné à quelqu'un. Cette personne n'est nulle autre que Lily Potter.
Ah. Slughorn avait cafté. Certainement devant l'insistance de Dumbledore pour avoir un peu de tranquillité.
- J'ai réussi à mettre au point un enchantement qui me permet de la localiser. Il n'est pas très précis, mais il indique clairement qu'elle est vivante et dans la région de Londres. N'est-ce pas merveilleux, Harry, de pouvoir enfin retrouver ta vraie mère?
- Il marche comment votre enchantement? demanda doucement la D. en posant une main sur la nuque de son fils pour lui faire comprendre de garder le silence pour l'instant.
- Durant l'une des nombreuses aventures de votre fils, madame Pomfresh lui a fait des prises de sang, que j'ai utilisées pour mon sort. Dedans, il y a bien assez des gènes de Lily pour avoir une base de l'enchantement. Pas suffisamment pour obtenir sa localisation précise, mais bien assez pour savoir qu'elle vit. Donc, vous n'avez plus besoin de vous en faire pour Harry et vous pouvez vous consacrez pleinement à vos jumeaux!
Ace retira sa main de la nuque de son fils et lui prit doucement son bras. C'était suffisamment pour savoir qu'il pouvait dire le fond de sa pensée.
- Lily m'a donné la vie et sa vie, dit froidement Harry. Mais c'est tout. Ma mère, c'est la personne qui m'a élevé pendant ces quinze dernières années. Celle qui m'a appris à parler et marcher. La personne qui restait à mon chevet quand j'étais malade ou quand je faisais un cauchemar. Celle qui s'est inquiétée pour moi et a fait de moi l'homme que je suis. Et cette merveilleuse personne, elle est juste à côté de moi. Lily Potter est morte. Et si jamais elle était vivante, ça ne changerait rien aux faits. Parce qu'elle est une étrangère et qu'elle a perdu son droit de m'élever. Maintenant, partez d'ici.
Il sentit sa mère resserrer sa prise sur son bras, avec une poigne tremblante.
- C'est cruel, après tout, elle a sacrifié sa vie pour toi, mon garçon, rabroua Dumbledore comme si Harry le décevait particulièrement.
- Peut-être, mais elle comprendra parfaitement que je veuille rester avec celle qui m'a élevé toute ces années plutôt qu'avec elle.
- Je pense que vous devriez consulter. Soit pour démence, soit pour surdité. Harry a déjà dit qu'il n'aimait pas qu'on l'appelle mon garçon, rappela Ace.
Du bout du couloir, Remus apparut avec Scrimgeour et des aurors barbues en tenu de moldus.
- Dumbledore, je vous mets en état d'arrestation. Je vous rappelle que vous avez une injonction contre vous, rappela le ministre.
- Je viens seulement annoncer à Harry que sa vraie mère est vivante! Je l'ai quasiment retrouvée! s'indigna Dumbledore alors que les aurors se rapprochaient.
- Ma vraie mère est Portgas D. Ace! rabroua Harry.
Remus adressa un regard aux Portgas et Ace eut une grimace avant de montrer Harry de la tête.
- Harry, je te ramène chez toi, annonça le secrétaire.
- Tu rentres ce soir? demanda l'adolescent à sa mère.
- J'espère que le remplacement ne durera pas trop longtemps. Je vous appelle pour vous tenir au courant. Soit sage, chaton.
Les deux D. s'enlacèrent et Harry contourna Dumbledore pour rejoindre le loup-garou.
- Tu rejettes ta mère qui t'a donné son sang et sa vie pour une femme qui te pervertit et te met en danger? gronda Dumbledore en le regardant faire.
- Vous êtes très mal placé pour me dire ça, Dumby, lui dit Harry.
Il prit la main que lui donna Remus et ils transplanèrent.
- Remus déposera pour moi une plainte, là, j'ai pas le temps, informa Ace au Ministre qui ouvrait la bouche pour lui toucher deux mots. Mais dès que possible, j'aimerais pouvoir m'entretenir avec vous, Scrimgeour.
- De quoi s'agit-il? demanda le ministre alors que ses aurors tentaient de procéder à l'arrestation de Dumbledore.
- D'en finir avec la guerre.
Elle posa sur son crâne son stetson noir avec un étrange sourire.
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Pansy tremblait de tous ses membres alors qu'elle était penchée en avant sur l'un des lavabos, le teint pâle et maladif, vaguement consciente de la voix de Mimi Geignarde qui essayait de l'apaiser depuis l'une des cabines des toilettes hors-service. Elle était tombée bien bas pour en être désormais réduite à tirer du réconfort de la part du fantôme d'une Sang-de-Bourbe, mais c'était la seule qui avait réussi à l'aider un peu.
- Non, calme-toi, dit la voix chantante de Mimi Geignarde. Calme-toi... Dis-moi ce qui ne va pas... Je peux t'aider...
- Personne ne peut m'aider, répondit Pansy en refusant de se regarder dans le miroir piqueté de rouille. Je n'y arrive pas... C'est impossible... Ça ne marchera pas. Et si je n'y parviens pas bientôt... Il a dit qu'il nous tuerait...
- Alors demande de l'aide.
Pansy bondit de frayeur et se retourna, le cœur battant à la chamade, faisant face à Neville Londubat qui était entré dans les toilettes sans qu'elle ne le remarque. Mimi sortit la tête de sa cabine pour voir qui était le nouveau visiteur.
- Casse-toi, Londubat! exigea la Serpentarde.
- Non, répondit fermement le Gryffondor.
Il vint tranquillement s'adosser au lavabo écaillé, la regardant avec sérieux.
- Contrairement à ce que tu peux croire, ton petit manège est tout sauf discret. Tu as besoin d'aide, c'est visible. Alors, soit tu continues sur cette voie, et tu te fais tuer, soit tu acceptes de nous dire ce qu'il se passe et on fera le nécessaire pour te tirer de ce pétrin.
- Tu te prends pour qui, hein, Londubat?!
- Pour un de tes camarades de classe qui te voit dépérir depuis le début de l'année et qui se fait du souci.
- Accepte son aide, encouragea Mimi en venant flotter devant Pansy. Tu te sentiras mieux après! Et tu auras une chance de t'en sortir!
- Et pourquoi je devrais te faire confianceet tout te dire, sale cracmol? continua la Serpentard en ignorant le fantôme.
Drago entra à cet instant dans les toilettes avec un thermos couleur aluminium dans les mains et une tasse. Il versa dans le verre ce qui s'avéra être du thé chaud pour le tendre à Pansy.
- La bonne question serait plutôt pourquoi pas. Tiens, Winky vient de le faire, ça te relaxera. Parce que peu importe ce que le Seigneur des Ténèbres a demandé, à ce rythme, il n'aura même pas le temps de te punir pour ton échec que tes nerfs le feront à sa place.
Avec hésitation, la jeune femme accepta la tasse et la garda contre elle, les yeux résolument tournés vers le sol.
- Peu importe nos désaccords, Parkinson, il est clair que tu es au fond du gouffre. Alors, sauf si tu veux vraiment mourir sous la baguette du Seigneur des Ténèbres, je te recommande de nous dire ce qu'il te veut. Tu ne peux visiblement pas y arriver seule, il serait temps que tu demandes de l'aide. On a le meilleur cerveau de Poudlard de notre côté, profite, lui dit Drago.
- Tu as une chance de t'en sortir, Parkinson, insista Neville en lui prenant les épaules.
- Vas-y, Pansy, ils veulent t'aider, tu peux y aller, encouragea Mimi avec un sourire.
Ce fut trop pour la jeune Serpentard qui fondit dans de longs sanglots hystériques, renversant du thé sur sa robe de sorcier.
Ils allaient y arriver.
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Marco était on ne peut plus perplexe sur l'étrange bonne humeur d'Ace et son débordement d'affection. Harry aussi d'ailleurs, surtout qu'il en était la victime numéro un. Elle passait autant de temps que possible à lui faire des câlins, lui dire son amour, au point parfois de menacer de le réduire en crêpe.
- Tu l'aurais pas remise enceinte? supposa l'adolescent.
- Non, sinon, c'est moi qui prendrais le plus, sans compter que la simple existence des jumeaux relève d'un miracle, je suis presque infertile à cause de mon zoan, yoi, réfuta le Phénix.
- Le beau temps alors?
Le jeune se reçut un regard dubitatif de l'autre bout du bureau, avant de se prendre une peluche dans la figure de la part de sa petite sœur. Il adressa un regard froid à la coupable qui en rit depuis son transat en applaudissant joyeusement son mauvais tour.
- Quelqu'un serait-il en train de regretter son insistance à vouloir devenir grand-frère? se moqua Marco en replongeant dans l'écriture de consignes thérapeutique pour le couple Londubat.
Vu la sévérité de leur cas, il faudrait qu'ils continuent des soins bien particuliers et la rééducation, même si lui-même ne serait bientôt plus là pour voir les choses.
- Non, je me pose encore des questions sur comment deux jumeaux peuvent être aussi différents l'un de l'autre, grommela Harry. Red, il est sage comme une image et elle, elle fait toutes les conneries possibles. Genre! Elle sait pas encore marcher, mais elle arrive déjà à s'échapper de son berceau!
Un hibou s'engouffra dans la fenêtre de l'agence de protection et se posa sur le bureau devant le père qui se détourna de son travail pour payer le journal. Le volatile hulula un instant et prit son envol, laissant le blond déroulé les nouvelles du jour, pendant que son fils partait en quête de la peluche de Lina.
Ce fut le rire du Phénix qui l'alerta. Un rire froid, dangereux, qui glace le sang et fait naître la chair de poule. Il n'avait pas besoin d'avoir des cornes pour que Harry sache que quelqu'un était dans la merde profonde et que son père en serait responsable.
- Dumbledore n'a pas respecté son assignation à domicile pour la durée de l'enquête, en attendant son procès. Il est donc en suffisamment mauvaise posture pour que sa mort ne soit pas quelque chose de trop mal vu. Sans compter qu'avec l'école qui doit fermer fin de semaine pour que la ICW trouve un autre directeur, nous aurons le champ rapidement libre, yoi.
Marco baissa son courrier avec un sourire très flippant. On l'oubliait quand on le voyait tous les jours, mais à l'instar de Thatch et Ace, le blond était lui aussi un pirate, recherché mort ou vif pour une très belle somme. Le genre d'homme à ne pas avoir en ennemi. Et ce simple sourire était un rappel à l'ordre de ce qu'il était réellement.
- Cet homme est trop attaché à Poudlard. Il va y revenir. Et dès son retour, on frappera, yoi.
- Et concernant l'affaire avec Parkinson et Moldy court en short ? s'enquit Harry.
- L'absence de Dumbledore est problématique. Tommy boy doit l'admettre. Il lui reste bien trop peu de vrais serviteurs pour se permettre de s'en prendre à cette fille parce que Dumby n'est plus là, yoi. Izou et Haruta sont connectés au château et ce château est intelligent en plus d'être vivant. Il saura si Dumbledore est de retour, ce qui permettra de mettre au courant la demoiselle pour qu'elle agisse… mais manque de chance…
- On passera avant? devina son fils en finissant par retrouver l'oiseau en peluche de sa sœur et le déposa dans les bras de la fillette…
…avant de lever une main pour rattraper l'objet quand elle le lui jeta de nouveau à la figure.
- Je vais finir par croire qu'elle me déteste, soupira Harry.
- Elle a envie de jouer avec son grand-frère, c'est tout, yoi.
- En me balançant à la figure ses peluches?
Ace entra dans le bureau à cet instant avec un grand sourire aux lèvres pour embrasser ses amours et demanda à son chaton pourquoi il râlait. Le chaton déprimé ne prit pas la peine de répondre. Et ce fut un regard montrant tout son désespoir qu'il envoya à Marco quand celui-ci éclata de rire, puisque, jugeant qu'un câlin le tirerait de sa déprime, Ace se décida d'étouffer son fils aîné.
Qu'est-ce qu'il adorait sa mère, parfois…
- En attendant, Dumbledore est à deux doigts d'avoir une prime, conclut le blond en arrangeant son journal.
- Miam…savoura Ace.
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Hermione fronça les sourcils en sentant sa pièce la brûler dans la poche. Un regard à Neville, Drago et Luna lui dit qu'elle n'était pas la seule à se balader avec la vieille pièce du Club. Elle la retira de sa poche et en observa la tranche.
«Couloirs vides - PDH.»
La demoiselle regarda le reste de son groupe d'amis. Harry voulait des couloirs vides? Pourquoi?
- Il est là, il est de retour, murmura Luna.
Pas besoin de savoir de qui elle parlait.
- Je vais faire passer le mot, annonça Drago.
Il se leva de la table des Serdaigle et alla traverser la salle pour rejoindre celle des Serpentard. Il s'arrêta derrière Pansy, un genou sur le banc, s'appuyant à la table avec un poing pour lui dire quelque chose. Hermione se leva de table à son tour et échangea un regard avec Neville et Luna. Si Neville se leva pour transmettre la consigne aux élèves assis à la table de Poufsouffle, Luna répandit le mot à celle des Serdaigle. Hermione rejoignit le reste de ses camarades de maison et s'adressa à un des Préfets de septième année.
- Quelque chose se prépare ce soir. Il faut s'assurer qu'aucun élève ne traîne dans les couloirs après le dîner.
- Pourquoi ça? s'étonna le jeune homme.
- Je n'en sais pas plus, outre qu'il faut que tous les élèves restent dans la salle commune. Je sais que c'est le dernier jour avant la fermeture de l'école, mais je pense qu'on a affaire à un cas d'urgence.
- Tu serais pas un peu paranoïaque sur les bords, Granger? demanda une autre élève.
- C'est Harry qui le demande, je ne suis que la messagère. Mais je sais que s'il me demande que les couloirs de l'école soient vides, c'est pour une bonne raison.
- Il n'est plus ici, comment peut-il savoir… non, attend, le tableau qui garde le dortoir?
- Certainement.
Le préfet soupira.
- Je vais t'aider à faire passer le mot.
Il jeta sa serviette à côté de son assiette et se leva pour aider Hermione. Bien entendu, McGonagall vint les voir pour avoir une explication et resta aussi perplexe que ses étudiants devant la demande de Harry. Cela coïncidait très bizarrement avec un message que Dumbledore avait fait passer à l'Ordre du Phénix qu'il pensait toujours fidèle à lui.
Qu'est-ce qu'on manigançait donc entre les murs de cette école?
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Dumbledore le savait.
Il les avait avertis.
Il ne fallait pas faire confiance au jeune Drago Malefoy. On ne l'avait pas écouté, et voilà le résultat! La Marque des Ténèbres flottait au-dessus de la Tour d'Astronomie de l'école. Les enfants devaient être effrayés, si ce n'est blessés. L'Ordre avait tout intérêt à avoir obéi. S'ils ne patrouillaient pas le territoire de l'école, les conséquences seraient désastreuses. Et tous ses plans seraient à revoir.
Le vieux sorcier se pencha un peu plus sur l'encolure de son balai, le faisant accélérer pendant qu'il remontait la route sombre et sinueuse qui reliait Pré-au-Lard à Poudlard. Il ne laisserait personne mettre encore plus à mal ses plans. Il devait profiter du chaos dans les couloirs pour se présenter en héros.
L'école reconnut le directeur et le laissa passer en dépit des enchantements, lui permettant de continuer son vol sans ralentir jusqu'à la tour, passant au-dessus des magnifiques jardins du château. Il franchit les créneaux de la tour et descendit de son balai, cherchant quoique ce soit d'inhabituel.
Son balais et sa baguette magique entrèrent brusquement en combustion spontanée, le forçant à les lâcher.
- Kon-ban-wa~…
Des lucioles se dispersèrent dans l'obscurité, éclairant quatre personnes qui s'étaient cachés dans la nuit. A gauche, Thatch se tenait, vaguement appuyé contre une des arches qui surmontés les créneaux de la tour, les bras croisés, deux épées à sa taille. Juste à sa droite, au centre de la pièce, Marco était assis dans l'un des nombreux anneaux qui représentaient la trajectoire d'une des planètes de leur système solaire, une de ses jambes se balançant doucement dans le vide en arborant des ergots tranchants. Et à droite, sur les escaliers menant à la porte qui reliait la tour au reste du château, Ace se prélassait avec simplement un bikini pour haut, son visage masqué par son chapeau orange, pendant que Harry faisait tourner machinalement sa baguette magique entre ses doigts, juste à côté d'elle.
- Que faîtes-vous ici? demanda le Directeur en amassant autant de magie que possible dans ses mains.
- Je pense que la réponse va de soi. Nous sommes ici pour en finir avec toi, Dumby, lui dit calmement Thatch.
- C'est triste, si vous n'aviez pas essayé envers et contre tout de nous séparer, maman et moi, j'aurais presque pu vous faire confiance, soupira Harry.
Ace se leva, les mains dans le dos, un sourire moqueur tout juste visible sur ses lèvres. Dumbledore lança un sort aussi puissant qu'il le pouvait sans sa baguette magique. La femme se contenta de perdre sa forme pour devenir un simple tourbillon de flammes. Le sorcier leva les mains et des trombes d'eaux tombèrent du ciel pour éteindre le feu.
Mais Harry était derrière, sa baguette quasiment devant le nez de l'ancien directeur.
- Vous êtes seul, nous sommes quatre, lui pointa l'adolescent.
Avant même que l'ancien ne puisse répondre, il se sentit saisi par le col de sa robe de sorcier et soulevait dans les airs.
Il n'y avait pas que Harry qui avait bougé.
Marco se tenait juste à côté de lui sur les créneaux. Dumbledore ne l'avait pas vu bouger.
- Je me demande ce qu'il se passe si on jette un sorcier dans le vide. La magie peut-elle te sauver, yoi? Faisons donc cette petite expérience et apprenez à rester loin des Shirohige.
Et il le jeta dans le vide.
La porte s'ouvrit brusquement derrière eux et le quatuor se retourna pour voir Parkinson se tenir dans l'encadrement de la porte, haletante et pâle, baguette en avant.
- Si tu voulais Dumbledore, tu arrives trop tard, désolé jeune fille, lui dit Thatch. Il vient de faire le grand saut.
Juste derrière Parkinson, des Mangemorts arrivaient, restant proches de la porte de la tour pour regarder les pirates avec méfiance et inquiétude.
- Biiip! You're too late! se moqua Harry en tournant son pouce vers le sol.
Et à croire que c'était tout ce qu'attendaient les pirates puisqu'ils se jetèrent sur les Mangemorts. Avec un cri, Pansy se recroquevilla sur elle-même, mais Ace se contenta de sauter par-dessus l'étudiante pour arriver sur un des Mangemorts, lui administrant un coup de pied dans la figure au passage. Harry fonça sur Pansy et l'attrapa par le bras.
- Je te sors d'ici, lui dit l'adolescent entre ses dents.
Avant que la demoiselle ne puisse réagir, elle n'avait plus sa baguette et le jeune homme la ceinturait d'un de ses bras, lui mettant son couteau sous la gorge. Elle était prise au piège, il pouvait la tuer.
On ne l'avait pas aidée, on lui avait tendu un piège.
Alors qu'elle se retenait de pleurer, elle sentit le Gryffondor la faire reculer vers l'un des créneaux de la tour, toujours en faisant face aux trois pirates qui jouaient littéralement avec les Mangemorts. Elle sentit Harry bouger une jambe et en baissant les yeux, elle vit une corde être enroulée autour de sa taille. Qu'est-ce qu'il voulait faire avec elle?
- T'as le vertige? demanda l'adolescent.
- Oui… gémit doucement Pansy.
- Ferme les yeux et ne les rouvre surtout pas avant que je te le dise.
Ne sachant que faire d'autre, elle était après tout en son pouvoir, elle lui obéit et continua de reculer avec lui. Puis, elle le sentit s'agiter derrière et avant qu'il ne semble s'asseoir. Il la tira jusqu'à ce qu'elle soit contre lui.
- N'ouvre surtout pas les yeux.
Qu'est-ce qu'il allait lui faire?
Sans comprendre pourquoi, elle bascula brutalement en arrière et ouvrit les yeux sous le choc. Pour voir la tour d'astronomie sous ses pieds pendant qu'elle s'envolait.
Non, elle ne volait pas.
Elle plongeait dans le vide! Harry les avait fait sauterde la tour!
- Mais ta gueule! s'énerva le D. quand Pansy se mit à hurler. Je t'avais dit de garder les yeux fermés!
Rien à faire, la Serpentard hurlait comme si on l'égorgeait.
La corde continua de se dérouler depuis les hauteurs de la tour, les faisant plonger rapidement vers le sol. Harry serrait les dents. Il se tenait de toutes ses forces à Pansy, une jambe vaguement enroulée autour de la corde qui lui brûlait la peau en dépit du pantalon.
La fille poussa un cri un peu plus fort quand la corde cessa de se dérouler, les arrêtant à quelques centimètres du sol. Le D. poussa deux brefs sifflements pour assurer tout le monde en haut qu'il allait bien et regarda autour de lui.
Il jura.
Dumbledore s'en était sorti, il n'y avait pas de corps.
Il se détacha de Pansy, retrouvant aisément le plancher des vaches et l'aida à se redresser pour qu'elle puisse tenir elle aussi debout, même si elle avait plus l'air de vouloir s'évanouir. Il fit un rapide travail du nœud autour de la taille de la demoiselle et la prit par la main.
- Vite! Je vais te faire sortir de l'école!
Il la tira derrière lui vers le Saule Cogneur. Il la sentait trébucher en essayant de suivre son rythme, mais ils n'avaient vraiment pas le temps de s'y attarder. Il suffisait que quelqu'un regarde par la fenêtre pour réaliser ce qu'il se passait et il n'en avait vraiment pas envie. Ils étaient une cible trop facile, un simple sort pourrait les avoir et Pansy n'avait pas autant d'endurance et de vitesse que le reste de sa bande. Et encore moins d'instinct.
Heureusement, ils y arrivèrent rapidement devant l'arbre. Quand la fille tira en arrière pour dégager sa main, refusant de s'approcher du saule qui allait les écraser, Harry se laissa tomber en avant et un instant plus tard, le loup louvoyait entre les coups de l'arbre, arrivant enfin jusqu'au nœud des racines où il appuya.
- Tu veux t'en sortir ou pas? lui demanda l'animagus en reprenant forme humaine. Allez, dépêche-toi!
Le geste du bras accompagna parfaitement l'état de stress et d'urgence de l'adolescent. Pansy regarda un instant le château, puis Harry, avant de serrer les dents et de courir le rejoindre. Il la poussa sans ménagement dans le trou et attendit quelques instants avant de suivre le mouvement, partant dans une longue glissade dans le tunnel, jusqu'à arriver à l'autre bout où la Serpentard s'était relevée. Le garçon l'imita et s'ébroua le crâne qu'il devait avoir plein de terre. Sans personne pour nettoyer les environs, forcément que le passage secret redeviendrait crade.
- Tu as la Marque? demanda Harry en passant devant.
- Non… Où est-ce que tu m'amènes? demanda Pansy avec inquiétude en restant dans son sillage.
- Tu sais transplaner?
- Oui, mais…
- Je t'embarque à Pré-au-Lard, de là, tu pourras rentrer chez toi.
Il claqua des doigts et regarda la flamme verte qui apparut dans sa main. Merci Remus pour lui avoir appris le tour. Il leva la main assez haut pour éclairer le chemin, Pansy restant accrocher à lui par peur, alors qu'ils avançaient en courbant le dos.
- Eclaires-nous, finit par demander Harry en rendant à Pansy sa baguette.
- Tu n'as pas peur que je te tue? demanda la jeune femme.
- Pansy, Pansy, Pansy… tu n'es pas un assassin…
Harry lui tapota la joue de sa main de libre.
- Moi, par contre, j'en suis un. Et je vais t'aider à sortir d'ici. Et de toute façon, me tuer serait la pire chose à faire. Un, tu n'en es pas capable et deux, au cas où tu le sais toujours pas en six ans, la vengeance, on y attache beaucoup d'importance dans la famille. Maintenant, ferme ta gueule pour une fois, Parkinson et obéit.
L'instant d'après, le loup reprenait la marche, bien plus loin du plafond qu'auparavant, donc, bien plus facilement, avec l'éclairage de la baguette de Pansy.
.
.
Harry arriva en dérapage sur ses quatre pattes dans le hall d'entrée.
- /La fête est finie, kabu/ lui dit Haruta qui l'attendait dans un portrait à proximité. /Comment va la gamine?/
Le jeune reprit son apparence humaine et repêcha le galion dans sa poche pour faire passer le message à tous sur la fin des hostilités.
- /Où est tout le monde?/
- /Infirmerie. Ton père s'occupe d'un blessé et Remus s'est déboité une épaule./
- /Merci tatie./
Haruta adressa un salut militaire à son neveu et le regarda partir au trot vers l'infirmerie. Poussant la porte, l'adolescent s'arrêta un instant pour observer la scène. Remus était assis sur un des lits de l'infirmerie, sa chemise à moitié déchirée, maintenant une poche de glace contre son épaule en discutant doucement avec Sirius, pendant que Madame Pomfresh lui bandait ses blessures. Thatch, Marco et Ace étaient rassemblés autour d'un autre lit tout au bout de la salle. En entendant la porte s'ouvrir, ils levèrent tous la tête.
- Tout va bien Harry? s'inquiéta Sirius.
- Je plaide enfin coupable. Je suis un foutu Adrénaline Junkie, répondit Harry. Franchement, j'ai envie de faire du saut à l'élastique maintenant!
- Chose que n'a pas dû apprécier Parkinson, on l'entendait hurler jusqu'au sommet, nota Thatch.
Ace s'avança vers lui avec inquiétude.
- Tu boites, chaton.
- Ah?
Maintenant qu'elle le disait, il avait très chaud à la jambe droite.
- Assis, ordonna Pomfresh.
Ne pas contrarier l'infirmière.
Acceptant le bras de sa mère pour aller plus facilement vers un lit proche, le jeune boita un instant, puis laissa sa mère le hisser aisément sur le lit.
- /Ne dérange pas ton père pour l'instant/ chuchota la pirate avant de s'éloigner de son fils.
- Tu t'es fait avoir comment, Remus? demanda l'adolescent pendant que sa mère tirait les rideaux.
- Greyback a essayé de grignoter Bill, alors, je me suis chargé de lui dire que ça ne se faisait pas, tout simplement, répondit le loup-garou.
- Très héroïque. Je savais pas que tu frappais aussi fort, déconna Sirius.
- J'ai eu de très bons professeurs.
La pirate revint vers son fils et prit entre ses doigts le tissu sur la face intérieur de la cuisse droite.
- Tu saignes, montre-moi ça.
L'adolescent regarda sa mère avec hésitation. Elle voulait vraiment qu'il se mettre en caleçon comme ça devant elle?
- Je te rappelle que je t'ai changé les couches; que je t'ai appris à être propre et que je lave et repasse encore tes sous-vêtements. Je ne vais rien voir qui risque de me choquer, lui pointa très justement sa mère. /Et je dois te rappeler mon sexe de naissance ?/
Le rire des Maraudeurs et de Thatch n'aidaient pas. En serrant les dents, les joues rouges, il défit sa ceinture et commença à retirer son pantalon. La peau était rappée en spirale tout autour de son membre et saignait à plusieurs endroits.
- Et c'est pour ça qu'on évite de s'enrouler une corde autour d'un membre quand on ne se protège pas la peau, soupira la femme en suivant la trace. Bouge ton pied.
Harry agita son pied une fois sa chaussure et sa chaussette par terre et même ses orteils.
- C'est superficiel, ça va, soupira de soulagement la Commandante. Tu aurais pu te couper carrément la jambe, tu sais?
- Je le saurai.
Il jeta un regard méfiant au sourire peu rassurant de sa mère.
- Le jour où Luna verra cette cicatrice, tu pourras lui dire que tu l'as eue en sauvant la vie d'une autre nana.
- MAMAN!
Ace quitta le rideau en riant, esquivant le coussin que lui jeta son fils dans le dos.
- Le chaton a une brûlure de corde, dit-elle à l'infirmière.
- De sa part, je m'attendais à plus grave, commenta Pomfresh. Je finis le bandage et je vais le voir.
La D. retourna derrière le rideau pour attendre l'infirmière. Thatch secoua la tête et se laissa de nouveau aller dans son siège, regardant son frère travailler sur le visage de Bill si lacéré et déchiré, qu'il en paraissait grotesque. Marco était concentré sur une plaie particulièrement moche et profonde qui permettait même de voir les dents au travers la déchirure. Il pinçait délicatement les bords de la plaie en laissant ses flammes régénératives les refermer. Il le savait, aucun sortilège ne pouvait agir sur de telles blessures. Il n'y a pas de remèdes à ce jour contre les morsures de loup-garou. Dans son malheur, Bill avait de la chance. Greyback ne l'avait pas attaqué durant une pleine lune. Il y aurait peut-être un peu de contamination, mais pas assez pour faire du rouquin un vrai loup-garou. Il aurait quelques caractéristiques, très certainement, mais rien de grave.
Le Phénix était tellement concentré sur son travail qu'il ne remarqua même pas que Mme Pomfresh était allée s'occuper de Harry, puis Ace et leur fils sortir de derrière le rideau.
- Où est Dumbledore? Après tout, il a envoyé un message pour que l'Ordre vienne se battre, donc, il doit être venu, non? demanda Sirius en voyant son filleul.
- MIA. Il a réussi à en réchapper, répondit Harry.
- Tout à refaire, soupira Thatch. Il est pire qu'une anguille.
La porte de l'infirmerie s'ouvrit à nouveau et le professeur McGonagall entra dans la salle. Elle avait des estafilades sur le visage et sa robe était déchirée par endroit, laissant suggérer qu'elle avait participé au combat.
- Molly et Arthur arrivent, dit-elle.
Les deux Maraudeurs hochèrent la tête. Marco arrêta ses plumes, ayant fini son travail sur la plaie contre laquelle il s'acharnait. Il s'étira un instant, faisant craquer son dos, avant de faire tourner sa tête sur ses épaules puis reprit son travail.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé? demanda McGonagall. Pourquoi avons-nous été attaqué? C'est à n'y rien comprendre.
- Pansy Parkinson avait pour ordre de tuer Dumbledore pour sauver sa famille que Voldy menaçait, expliqua Harry. Elle a avoué son implication dans l'attaque de Bell et sa mission, suite à une crise de nerf. Neville m'a tout raconté.
- D'après Haruta et Izou, Dumbledore savait que quelqu'un allait essayer de le tuer, et apparemment, il soupçonnait Drago, enchaîna Thatch. Vu que le plan qu'elle avait concocté ne pouvait pas marcher avec Dumbledore absent, le duo fouineur est resté attentif, jusqu'à son retour. Quand le château a senti que le Directeur était de retour, Harry a fait passer le message aux anciens du Club pour qu'ils s'assurent qu'aucun élève ne soit blessé.
- On s'est tapé l'incruste parce qu'on voulait confronter Dumbledore avec tout ce qu'il a manigancé et ses objectifs pour qu'il soit à ce point obsédé par Harry, conclut Ace. Il est tombé de la tour d'Astronomie quand les Mangemorts y sont arrivés.
- J'ai évacué Parkinson, mais j'ai pas vu le corps de Dumbledore, donc, il a dû s'en sortir, commenta Harry.
McGonagall se prit une chaise en soupirant.
Heureusement que c'était la version améliorée qu'ils lui avaient servi. Peter avait débité tellement de choses pendant les trois long jours durant lesquels Harry s'était acharné sur lui qu'ils avaient pu monter pas mal de plans contre le Directeur et Voldemort.
- Comment vous avez fait pour entrer dans le château? demanda Minerva au pirate.
- Passage secret, répondit vaguement Ace.
Harry ne contredit pas sa mère. Ne pas parler des Portails. Non, vraiment. Pas besoin d'aborder le sujet maintenant.
- Lequel?
- Saule Cogneur.
Remus eut un reniflement narquois alors que l'enseignante de métamorphose regardait la femme comme si elle était folle.
- Comment sont entrés les Mangemorts? demanda Sirius. Parkinson l'a avoué aussi?
- Les Armoires à Disparaître sont communicantes. Parkinson bossait sur celle dans la Salle sur Demande pour qu'elle se synchronise avec celle chez Barjow et Beurk.
Pour le coup, Harry avait bien l'intention de tenter de les récupérer. Ou de les reproduire. Ultra pratique pour ses parents, pour le coup, s'ils avaient besoin d'évacuer rapidement.
- Vous avez compté les corps? s'enquit Thatch.
- Quatre Mangemorts de morts. Greyback, Gibbon et les Carow, répondit Minerva.
- Bravo Lunard, tu es le second Alpha des Îles Britaniques! félicita Ace.
- Si je jette un sort à ma patronne, je risque quoi? demanda Remus.
- De mettre une infirmière en colère, rappela à l'ordre Mme Pomfresh.
- Deux médecins, 'tousan restera pas sans rien faire, informa Harry.
McGonagall soupira en se massant le nez.
Le silence retomba. Harry regarda sa mère se prendre une chaise à côté de Thatch et s'installer de son mieux comme si elle voulait piquer un somme. Il la regarda et comprenant sa demande, elle agita un genou. L'adolescent vint se percher dessus, serrant les mains de sa mère quand elle les passa autour de sa taille. Quand elle lui demanda s'il avait toujours mal, il secoua la tête. Il avait suffi d'un simple sort pour que la blessure soit de l'histoire ancienne et qu'il puisse se rhabiller.
Il regarda son père continuer de refermer les blessures de Bill en silence, ses flammes se reflétant sur le verre de ses lunettes.
- Vous avez besoin de quelque chose? demanda doucement Pomfresh en venant rejoindre son homologue masculin.
Elle ne serait pas très utile pour le cas de Bill. Marco était plus efficace qu'elle. Mais s'il avait besoin d'aide, elle l'assisterait.
- De café. Et de quoi nettoyer le sang, yoi.
Un gros mug de café apparut sur la table de chevet de Bill et Pomfresh fit disparaître le sang qui maculait le visage inconscient du roux, montrant les fines cicatrices qu'il avait à côté des plaies encore ouvertes. Marco attrapa le verre et en avala une gorgée sans s'occuper du fait que ses mains soient pleines de sang, elles aussi.
Le couple Weasley, avec Fleur Delacour, débarquèrent en trombe dans l'infirmerie. Minerva se leva pour les accueillir, mais Mrs Weasley était en mode mère poule et voulut rejoindre son fils. Remus se leva de son lit et l'intercepta.
- Marco travaille sur lui, tu vas le déranger, assis-toi, Molly.
- Mais mon fils…!
- Il est entre de bonnes mains. Ne dérange pas Marco. C'est difficile à croire quand il a le visage dans cet état, mais il a déjà meilleure mine.
Arthur rejoignit sa femme et la prit par les épaules.
- Si on ne dit rien et si on le dérange pas, on peut s'approcher? demanda le père inquiet.
Tout le monde regarda le médecin qui pointa le pied du lit d'un doigt autoritaire.
- Pas plus proche.
Et il revint à son travail.
Le couple Weasley s'approcha doucement pour voir leur fils. Molly fondit en larmes devant l'état de son enfant, se cachant dans les bras de son époux qui lui frotta doucement le dos.
- Vous m'avez dit que c'est Greyback qui l'a attaqué ? demanda Mr Weasley, effaré, au professeur McGonagall. Mais il n'était pas métamorphosé ? Alors, qu'est-ce qui va se passer ? Qu'est-ce qui va arriver à Bill ?
- Nous ne le savons pas encore, répondit le professeur McGonagall en regardant Remus et Thatch d'un air désemparé.
- Bill n'est pas le premier garçon à s'être fait mordiller par un loup-garou non-transformé, répondit Thatch. Il y a même des gens, surtout des mercenaires, qui payent pour se faire mordre volontairement par des loups-garous non-transformés.
- Pourquoi donc? s'étonna Arthur.
- Parce qu'il y a la possibilité d'avoir les avantages de la lycanthropie sans les transformations, expliqua Remus. Il y a une contamination qui se fait, qui permet d'améliorer les réflexes et les sens. Pas au point d'être comparable à ceux d'un vrai loup-garou, mais bien plus qu'un humain.
Molly regarda les flammes avec inquiétude avant de se tourner vers Mme Pomfresh.
- Vous ne pouvez rien faire?
- Non, aucune potion, aucun sort, ne peuvent lutter contre une morsure d'un loup-garou, transformé ou non. Ce que fait le Guérisseur Newgate va au-delà des capacités de la magie connue aujourd'hui, lui dit la femme.
- Et Dumbledore... reprit Mr Weasley. Il… il ne peut rien faire? C'est pour lui que Bill a été blessé...
- Il a disparu, répondit McGonagall.
- Tout ça c'est de votre faute! Si vous ne vous étiez pas amusée à peindre Dumbledore comme un sorcier mauvais, mon fils ne serait pas dans ce lit! rugit Molly à l'adresse d'Ace qui leva un sourcil de perplexité pour toute réaction.
- BOUCLEZ-LA! Je suis bien gentil d'arranger la gueule de votre marmot, si vous vous en prenez à ma fiancée, ça va pas le faire! s'énerva Marco en se retournant d'un bond vers Molly.
Il s'avança vers elle, ses yeux de rapaces luisant dans le faible éclairage des bougies.
- Alors, soit vous ne pipez plus un mot, soit vous sortez tant que j'en ai pas fini avec mon patient!
Thatch se leva et souleva sa chaise pour aller la mettre de l'autre côté du lit, là où s'était tenu auparavant Marco. Il alla ensuite prendre son frère par les épaules et le ramena à son poste, le faisant s'asseoir, avant de lui donner le café.
- Respire vieux frère, ça n'en vaut pas la peine. Concentre-toi sur ton patient, cette chère Molly ne voulait pas t'offenser, elle ne réfléchissait pas, n'est-ce-pas Molly?
La rousse allait dire qu'elle pensait ce qu'elle avait dit quand elle sentit quelque chose la prendre à la gorge, lui coupant la respiration. De la sueur froide commença à couler sur sa peau alors que Arthur essayait de savoir ce qui n'allait pas avec son épouse. La pression disparut, permettant à la mère de famille de retrouver son souffle.
- Qu'elle surveille sa langue, avertit Ace qui fixait d'un œil argenté la femme à moitié inconsciente.
Arthur décida intelligemment d'éloigner sa femme pour l'aider à s'asseoir plus loin. Fleur s'approcha à son tour du lit et observa son fiancé inconscient.
- Ce genre de marques changent un homme, commenta Sirius en se rapprochant de la jeune femme. C'est triste qu'un beau garçon comme lui se retrouve ainsi défiguré.
- Je suis bien assez belle pour compenser, assura Fleur en rejetant sa chevelure en arrière. Et qui peut prétendre avoir un futur mari assez courageux pour affronter un loup-garou?
- Les cicatrices, on n'a pas à en avoir honte, pointa calmement Thatch en s'appuyant sur le dossier de la chaise de Marco. Peu importe la façon dont on les gagne, c'est la preuve qu'on a eu la force de se remettre debout, d'affronter la vie et de continuer à avancer. Ce sont des badges d'honneurs.
Fleur adressa un sourire tremblant à Thatch en inspirant profondément, les yeux suspicieusement humides.
Un sifflement leur parvint depuis le couloir. Reconnaissant Haruta, Harry se leva et alla ouvrir la porte pour voir le portrait de sa tante.
- Everard vient de me dire que Scrimgeour a transplané du ministère à l'instant.
L'adolescent se tourna vers l'infirmerie. Thatch venait de récupérer ses sabres, pendant que Remus réparait sa chemise avec l'aide de Sirius. Ace se mit debout elle aussi, son regard hésitant allant de Harry à Marco, avant d'aller embrasser son fiancé sur la joue.
- Je finis et je rentre, yoi, assura le blond en esquissant un sourire à l'adresse de la brune sans se détourner du visage de Bill.
- Je vous déposerai devant l'immeuble, promit McGonagall au blond qui hocha la tête.
- Allez viens petit loup, il est l'heure de retrouver les jumeaux infernaux! sourit Sirius à l'adresse de son filleul en levant un bras.
- Je suis pas petit, le clebs, répondit Harry en le laissant lui passer le bras autour des épaules.
- Je te dépose où? demanda Remus à Thatch.
- Devant chez moi, de préférence, que Dora ne veuille pas me boxer les oreilles, sourit le roux.
- Tu seras rentré demain matin? demanda Harry sur le pas de la porte à son père.
- Matin, je pense pas, mais je fais au plus vite, yoi, assura le blond.
- Oyasumi 'tousan.
Marco se contenta d'un «mmmh» pour toute réponse malgré le sourire qui jouait sur ses lèvres.
Ils n'avaient peut-être pas mis Dumbledore entre quatre planches, mais il ne reviendrait pas les embêter avant un moment.
