- Sasuke, laisse-moi t' tenta de se relever, la douleur marquée sur son visage, mais sa voix restait calme, apaisante.
-Tu m'appelles Sasuke, maintenant ? Plus de colonel Uchiha ?Il rétorqua, une amertume palpable dans chaque mot, son regard dur comme l' bouge pas !Sa voix monta d'un ton, l'angoisse et la colère se mêlant dans un tourbillon.
-Sasuke, calme-toi.Karin intervint, mais il la coupa sèchement.
-La ferme ! Depuis quand vous êtes copines toutes les deux ?Son emportement était tel qu'il semblait prêt à exploser à chaque instant.
- Attendez-moi voix de Sakura, désormais froide et tranchante, se fit entendre, autoritaire.
-Sakura, ce n'est pas une bonne idée.Karin exprima son inquiétude, mais la jeune femme ne se laissa pas démonter.
-Dehors.Elle insista, et Juugo, silencieux, saisit la main de Karin pour l'emmener, sans un mot, avec leur otage.
Une fois seuls, Sasuke la fixa, toujours sur le qui-vive.
-C'est quoi, cette chose ?Il pointa du doigt la créature repliée derrière Rin, un démon qu'il n'arrivait pas à identifier.
- Un démon.La réponse de Sakura fut calme, presque détachée, comme si la situation n'avait rien d'exceptionnel.
Il la regarda, incrédule, ses sourcils se froncèrent, et la colère dans sa voix se fit plus acerbe.
-Enlève ces putains de lentilles et cette perruque ridicule.
-Et toi, range ton katana.Elle répliqua sans se laisser intimider, alors qu'il la maintenait toujours en joue. Après un moment d'hésitation, il obéit, et elle en fit de même.
-Je répète, c'est quoi cette chose ?L'insistance dans sa voix trahissait son incapacité à comprendre.
-Un démon.Sakura répéta, mais cette fois, Rin, retrouvant peu à peu sa vigueur, intervint.
-Un Kodama, pour être exacte.
-C'est quoi ça, un Kodama ?!Sasuke s'emporta, son regard perçant se tournant vers la renarde.
-Un gardien de la forêt.Rin sourit doucement à la petite créature, lui adressant un geste de la patte pour l'inviter à s'avancer. L'animal obéit, avançant lentement, effleurant presque le sol.
Sous le choc, Sasuke réactiva son katana d'un mouvement rapide, ce qui fit fuir le Kodama, qui se réfugia immédiatement derrière Rin, effrayé.
Sakura soupira, puis s'accroupit face à la créature. D'un geste lent, elle tendit la main, sa voix douce et apaisante.
-N'aie pas peur.
Le Kodama s'avança timidement, reniflant la paume tendue avant de se laisser caresser.
-Enchantée, Haru.Sakura rit , c'est petit être émit un bruit aigu, presque comme un salut, et elle se tourna vers , lui ? C'est Sasuke. Il est gentil aussi, juste un peu perdu.
Sasuke, figé, la regarda, abasourdi. Elle continua, sans détourner son regard.
-N'aie pas peur.Cette fois, elle lui parlait directement.
Il hésita, puis, comme hypnotisé, s'avança lentement.
-Le katana, Sasuke.Sakura l'interpella d'une voix calme, presque maternelle. Il le rengaina, encore réticent, et s'accroupit lentement à côté d'elle. Lorsqu'elle posa sa main sur la sienne, un frisson parcourut son corps, une sensation qu'il n'avait pas ressenti depuis quatre ans. Elle le guida, lentement, jusqu'à ce que la créature, d'un geste timide, touche la paume de sa main.
"Enchanté, Sasuke. Moi, c'est Haru".La voix, claire et cristalline, résonna soudainement dans son esprit.
Sasuke sursauta violemment, se redressant d'un coup, le cœur battant la chamade. Il se précipita vers la sortie, son esprit en plein chaos.
-Rin, reste avec Haru.Lança Sakura à son familier avant de rejoindre Sasuke, déjà dehors, qui faisait les cent pas, sa main dans ses cheveux, comme pour se remettre de ce qu'il venait de vivre.
-C'est impossible.Il répétait en boucle, presque à se convaincre lui-mê démon ne peut pas parler. Un démon ne peut pas se transformer. Ça n'a pas de sens. C'est… impossible.
-Sasuke…La voix de Sakura, douce, mais ferme, le fit se retourner. Elle s'approcha lentement, cherchant à le calmer, posant une main sur lui.
-Ne me touche pas !Il la repoussa violemment, son regard fuyant, comme si tout cela était trop pour lui.
-D'accord, je ne te touche Sakura. Elle pouvait voir la panique dans ses yeux, il était complètement moi t'expliquer, s'il te plait.
- Expliquer? Il n'y a rien à expliquer. Je suis en plein délire, c'est tout! On a mis un truc dans mon verre dans ce club miteux, et voilà. C'est la seule explication logique à ce qui vient de se passer.
Exaspérée, elle bloqua son visage entre ses mains.
-Respire!Lui murmura-t-elle d'une voix ...
Il plongea son regard dans le sien et le monde autour de lui s'arrêta. Elle était tellement proche, ses lèvres étaient tellement proches. Son coeur se mit à battre de plus en plus fort.
-Respire -t-elle. Il grimaça, se reculant violemment.
-Comment tu veux que je me calme, si tu me touches...Sa voix se brisa sous l'agitation. Il s'accroupit sur le sol, égaré, ses mains éparpillées dans ses cheveux.
-C'est pour ça que tu es partie?Demanda-t-il, d'une voix à peine audible.
-Sasuke, s'il te tenta encore de l'approcher.
-Reste où tu ordonna-t-il, toujours énervé.Je ne veux pas que tu me touches, je ne veux pas que tu m'appelles Sasuke, je ne veux pas que tu me regardes dans les yeux. C'est clair?
- C'est clair.Répondit-elle dans un murmure.
Ils restèrent là, figés, pendant de longues minutes, le poids de l'air entre eux. Elle attendait, patiente, qu'il retrouve un semblant de calme, qu'il reprenne ses esprits.
-Qu'est-ce qu'a fait Rin toute à l'heure?Demanda-t-il enfin, ses yeux toujours rivés au sol, fuyant le contact.
-Elle a absorbé le chagrin et la colère qui rongeaient son Sakura calmement.
-Tous les démons sont comme ça? Continua-t-il, d'une voix posée.
- ça-t-elle, calmement.
- C'est ces créatures qu'on nous envoie tuer?
- Oui.
- Pourquoi ils ne sont pas dans cet état d'habitude?
- Parce qu'ils sont maudits.
- Et tu essayes de briser cette malédiction?
- On essaye. Avec la Rébellion.
Il écarquilla les yeux, un éclat de stupeur traversant son regard.
-LaRébellion ? Tu as rejoint la Rébellion ? Ils ont tué tes parents, Sakura !Il se redressa brusquement, l'incompréhension se lisant clairement sur son visage.
- Je sais.Elle baissa les yeux, cherchant à ne pas troubler davantage ses pensées déjà en lambeaux.
- C'est une organisation terroriste. Ils attaquent sans foi ni loi… Qu'est-ce que tu fais avec des gens pareils ?La colère s'était emparée de lui, un feu furieux qui dévorait ses mots.
- lIs essaient d'arrêter la guerre, eux, au répondit d'une voix calme, posée, mais qui trahissait une conviction profonde.
- Arrêter la guerre ? Comment ? En lâchant des niveaux 4 au cœur de la capitale ?Sasuke explosa, sa voix perçant l'air lourd de tension.
- Il y a toujours plusieurs versions à une histoire.La sérénité de sa réponse contrastait avec l'intensité de la colère qui bouillonnait en lui.
- Va dire ça à ton frère et aux autres enfants qui ont perdu leurs familles ce jour-là.Ses mots, acérés comme des couteaux, frappèrent Sakura en plein cœur. Ils s'enfoncèrent dans sa chair comme une vérité brutale. Le silence s'installa alors, pesant et implacable, comme une chape de plomb qui écrasait l'espace entre eux. L'air semblait figé, et chaque respiration, chaque battement de cœur, résonnait dans cette atmosphère tendue.
- Qu'est-ce que vous comptez faire avec le reste des démons?La voix de Sasuke brisa finalement le silence, aussi tranchante qu'une lame.
— Vu ta réaction, je préfère ne pas te le voix de Sakura claqua dans l'air, froide et sèche.
Sasuke esquissa un sourire amer, un rictus dénué de chaleur.
— On en revient toujours au même point, pas vrai ?Un rire sans joie s'échappa de ses lè ne me fais pas confiance.
— Pas ce répondit avec une netteté tranchante, ses mots laissant peu de place à la discussion.
— Sakura, je ne veux pas vous interrompre et tout ça tout ça, mais faut vraiment qu'on y voix de Karin fendit l'atmosphère tendue, son ton pressé mais teinté d'ironie.
— On en fait quoi du colonel ?demanda Juugo en s'approchant silencieusement, se postant derrière Sasuke. Ce dernier, absorbé par sa colère, ne l'avait même pas senti arriver. Ses yeux sombres se posèrent sur Sakura, cherchant une réponse dans son regard, mais elle resta impassible.
— Il ne dira réponse, prononcée avec une assurance glaciale, tomba comme un y va.
Sans un mot de plus, Juugo acquiesça et se dirigea vers le véhicule, prenant place au volant. Sakura lui emboîta le pas, suivie de Karin, qui s'installa à ses côtés côté passager.
Avant de partir, Sakura ouvrit la fenêtre. Elle inspira profondément, cherchant ses mots, puis lança d'une voix calme mais lourde de sous-entendus :
— Demande à ton père comment ta mère est morte. On reparlera après.
Elle referma la fenêtre d'un geste précis, laissant Sasuke seul avec ses pensées. Juugo démarra sans un mot, le véhicule s'éloignant dans un silence pesant.
Karin brisa finalement l'atmosphère tendue, son ton empreint de reproche :
— Tu n'aurais pas dû, Sakura.
La rose tourna légèrement la tête, fixant un point invisible à travers le pare-brise. Sa voix, basse mais ferme, s'éleva dans l'habitacle :
— S'il est arrivé jusqu'ici, c'est qu'il sait déjà pour le tournoi. Autant qu'il soit avec nous.
Karin fronça les sourcils, mais se contenta de soupirer, croisant les bras. Le ronronnement du moteur emplit de nouveau l'espace, tandis que chacun s'enfermait dans ses pensées.


Il restait immobile, incapable de franchir le seuil de la porte. Pourquoi était-il venu ? Lui-même n'aurait su le dire.

Il était resté planté devant l'entrepôt pendant plusieurs dizaines de minute, incapable de remettre ses pensées en ordre. Que devait-il faire? Les dénoncer? Les suivre? Faire comme s'il n'avait rien vu? Attendre? Complètement perdu, il avait repris sa moto, et maintenant, il se retrouvait devant sa maison d'enfance. Il serra la mâchoire, s'en voulant de sa propre stupidité. Il n'avait rien trouvé de mieux à faire que de l'écouter. Il allait repartir, mais le bruit de pas dans l'allée le retint. Son père venait d'apparaître, vêtu de son uniforme de général. Fugaku passa devant lui sans un mot, ouvrit la porte et, d'un simple regard, l'invita à entrer.Épuisé par sa journée, Fugaku se dirigea vers son bureau, s'installant dans le large fauteuil de cuir. Sasuke le suivit, refermant la porte derrière lui, avant de prendre place face à son père. Il resta silencieux, perdu dans ses pensées.
—Je suis ravi que tu sois là, mais j'imagine que ce n'est pas pour contempler le parquet de mon bureau, lança Fugaku d'un ton las, brisant le silence.
Sasuke releva la tête, son regard sombre et déterminé
—Dites-moi la vérité,demanda-t-il, sans détour.
Fugaku haussa un sourcil, intrigué.
—La vérité ?
— Pourquoi vous lui avez demandé de partir?
Un soupir d'agacement échappa au général.
— Sasuke, tu ne vas pas remettre ça sur le tapis.
— Je ne bougerai pas tant que vous ne m'aurez pas répondu. Et je saurai si vous mentez.
Un éclat d'amusement passa dans les yeux de Fugaku, teinté d'une pointe de fierté.
— Je vois que tu n'as pas négligé ton entraînement.
Mais Sasuke ne bougea pas, son regard rivé à celui de son père.
— Parce qu'il était hors de question que je te laisse risquer ta vie pour un simple amour de jeunesse,répondit finalement Fugaku, d'un ton calme.
Sasuke plissa les yeux.
— C'est quoi votre problème avec elle ?
— Aucun, si ce n'est qu'elle est la dernière héritière du clan Seimei. Mais ça, je suppose que tu l'as déjà compris.
— Vous auriez pu la protéger,répliqua Sasuke, la voix chargée de reproches.
— C'est ce que j'ai fait. Je l'ai envoyée loin, hors de portée de ceux qui pourraient lui nuire.
—Et vous l'avez poussée dans les bras de la Rébellion, rétorqua le jeune homme, la colère perçant dans sa voix.
Fugaku détourna le regard, pensif.
— Je savais qu'elle les rejoindrait tôt ou tard, admit-il.
—Pourquoi ?
— Parce que ses parents en faisaient partie.
Le choc de la révélation cloua Sasuke sur place.
— Ses parents étaient dans la Rébellion ? Ils ont participé à l'Invasion ?
— Oui.
Le jeune Uchiha prit une pause, pesant ses mots avant d'enchainer.
- Mère...Vous m'avez toujours dit qu'elle était morte en mission...
Fugaku plissa les yeux, n'aimant pas la tournure que prenait la conversation.
-Mais vous ne l'auriez jamais laissé aller en mission sans le jeune homme, moi la vérité.
- Il se fait tard Sasuke. Tu devrais aller dormir.Répondit le général, son ton étant devenu plus froid.
-Dites moi la vérité.Insista implacable son fils.
-Ca changera quoi de le savoir? Ca ne la ramènera pas.
- Dites le moi!S'énerva Sasuke, tapant du poing sur la le moi ou c'est la dernière fois que vous me voyez.
- Sasuke, s'il te plait.L'implora son père, mais sous la pression de son fils, il finit par cé , ta mère, elle...elle est morte en mission, mais pas pour la finalement le géné était dans la Rébellion.
- Quoi?Répondit Sasuke, sidéré.Vous nous aviez dit qu'elle était morte à cause de la Rébellion!
- C'est le cas!S'énerva Fugaku à son tour.C'est sur ordre de la Rébellion qu'elle est partie en mission, c'est à cause d'eux qu'elle est n'avait jamais vu son père dans cet état, un mélange de rage et de chagrin dans le regard, sa voix était brisée par l'é lui avais demandé de quitter l'organisation, que si elle ne le faisait pas pour moi, qu'elle le fasse au moins pour ses fils! Mais la cause, toujours la cause... Je pensais qu'après l'Invasion, elle aurait compris que cela ne mènerait à rien. Mais elle était têtue, comme toi, et elle ne m'a pas écouté.Il se prit le visage dans les mains, se remémorant le pire jour de sa vie.
-Qu'est-ce qui s'est passé?Insista Sasuke, voyant son père lutter avec ses souvenirs.
-Elle s'est aventurée trop loin. Elle a fouillé les mauvais dossiers. Rencontré les mauvaises personnes.
- Qui? Père, dites le moi.
- Ta belle-famille, entre finalement le général, d'une voix à peine audible.
Sasuke se figea, effaré.
-Et vous n'avez rien fait?Réalisa le jeune colonel.
-Tu te rends compte dans quel monde on vit Sasuke?Se ressaisit le géné crois que le conseil dirige vraiment le pays? Tu sais qui paye les campagnes électorales, qui alimente en énergie les hôpitaux, qui fournit la nourriture que tu manges, qui fabrique la moto que tu conduis?Il prit une pause pour laisser le temps à son fils de diriger l' mère a fait son choix, j'ai fait le mien. Ma priorité c'est ma famille, toi et ton frère. S'il faut pactiser avec le diable pour vous protéger, et bien soit.
-Elle a été assassinée et vous n'avez rien Sasuke, les mains dans les cheveux, au bord de la crise de nerf.
-Je vous ai protégés, toi et Itachi. Je le referai sans hésiter, même si cela veut dire que tu me détestes.Répondit son père, un voile de tristesse dans la voix.
-Je ne peux pas rester là.Il se leva brutalement, renversant la chaise sur laquelle il était assis. Il quitta la pièce, le pas lourd et précipité, sourd aux appels de son père. Une fois dehors, il enfourcha sa moto et s'éloigna à toute vitesse, emporté par un tourbillon d'émotions qu'il ne savait comment maîtriser


Aujourd'hui, c'était la goutte de trop. Ou plutôt le vase de trop. En une nuit, tout s'était effondré. Le monde dans lequel il avait grandi, les certitudes qui l'avaient forgé, les vérités qu'on lui avait inculquées, tout s'était révélé n'être qu'un tissu de mensonges.
Les démons qu'il traquait depuis son enfance ? Des créatures inoffensives, qu'on pouvait soigner. La fille qu'il aimait et qui l'avait quitté pour "sa carrière" ? Partie rejoindre une organisation terroriste. Sa mère, prétendument tombée en mission, victime de la Rébellion ? Elle en était membre, assassinée par sa propre belle-famille.
Chaque pan de son existence s'était fissuré sous le poids des révélations. Alors, qui pouvait lui reprocher d'avoir vidé la moitié d'une bouteille de whisky ?
Il s'était installé dans l'endroit le plus paisible qu'il connaissait, ce toit sur le bâtiment désaffecté de la vieille ville. D'ici, il pouvait se perdre dans les lumières de la ville, sans que personne ne vienne lui dire quoique ce soit. Enfin presque.
-Dieu merci, tu es là.L'interrompit soudain quelqu'un dans sa rêverie.
-Tu t'inquiètes pour moi maintenant?Répondit-il sarcastique. Elle ne répondit pas, restant immobile dans son dos, silencieuse.
- Va t' ordonna-t-il, tranchant comme une lame.
-Non, pas tant que tu es dans cet é répondit-elle, d'une voix douce.
-Hm...Ca n'avait pas l'air de te déranger mon état quand tu étais en train de faire la fête à -il amèrement alors qu'il buvait une nouvelle gorgée. Sakura encaissa sans broncher. Après tout, il avait tous les droits d'être en colère contre elle.C'est quoi ton but dans la vie exactement? Rendre la mienne misérable?poursuivit-il, sa voix tremblant sous l'effet de l'alcool et de la rancœur.
-Non, bien sûr que non.Répondit-elle, un voile de tristesse dans la , je suis désolée pour ta mère.
- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler par mon pré -t-il.
Tu sais, ma vie elle était beaucoup plus simple avant que tu te pointes dedans. Tout était tracé: j'allais monter les échelons de la Garde, finir au poste de vice-général pour épauler mon frère à la retraite de mon père. Je me serai marié avec une fille cool, on aurait eu deux enfants, un garçon, une fille. Un chien pour compléter le tableau. Mon père aurait été fier, mon clan aurait été content, et moi j'aurai été content que tout le monde soit content.
Il prit une pause, reprenant une gorgée.
Mais à partir du moment où tu es rentrée dans ma vie, je ne pouvais imaginer quelqu'un d'autre que toi à mes côtés. Au début je me disais que c'était juste de l'attirance, que ça allait passer, puis tu t'es incrusté. Tu m'as fait tomber amoureux de toi, et après, une fois que j'étais bien accro, tu m'as jeté.
Il rit amèrement.
Tu sais c'est quoi le pire? J'étais persuadé que tu reviendrais. Que tu finirais par comprendre. Mais tu ne revenais pas, alors j'ai sombré. Trois putains d'années pour arrêter de penser à toi jour et nuit. Et puis, finalement tu es revenue.S' comme un idiot, pendant une micro-seconde, je me suis dit que t'étais revenu pour moi. Dans cette clairière, si tu m'avais dit: "je suis désolée", je t'aurais pardonné. Malgré tout ce que tu m'as fait, je t'aurais pardonné. Mais non, tu m'as appelé: Colonel éclata de Uchiha, putain.- Et comme si me briser le coeur ça te suffisait pas, il a fallu que tu ruines ma relation avec ma famille!Il balança la bouteille par terre, fou de sais que j'ai coupé les ponts avec mon père à cause de toi? Parce que j'étais persuadé que c'était sa faute si tu étais partie? Alors que depuis le début c'était toi, seulement toi!Il s'effondra en pleurs à tu m'as fait lui demander...
- Sasuke...
Sakura s'approcha doucement. Elle s'agenouilla à ses côtés et le prit dans ses bras. Il ne se débattit pas. Il n'en avait plus la force.
Après un long moment, il se redressa, les yeux rougis, mais son regard était désormais plus calme.
—Je ne vous dénoncerai pas pour les démons. Mais je veux savoir ce qu'il va se passer.
—Très bien,répondit-elle simplement.
—Je veux que tu me mettes en contact avec la Rébellion.
— Très bien.
Il la fixa, son expression se durcissant à nouveau.
-Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Je veux que tu me laisses tranquille, que tu arrêtes de me parler, que tu arrêtes de me regarder, je veux que tu m'évites quand tu me croises.
Elle baissa les yeux, la gorge nouée.
— Très bien,murmura-t-elle, d'une voix faible.
Il lui passa devant sans un regard, titubant sous l'effet de l'alcool.
-Prend au moins un taxi pour pria-t-elle dans un murmure.
-Fiche moi la -il sèchement avant de claquer la porte.
—Rin…murmura-t-elle d'une voix brisée, implorant son familier.
La renarde sortit de sa cachette, ses yeux dorés brillant doucement dans la pénombre. Sakura, à bout de souffle, tomba à genoux, ses mains tremblantes serrant sa poitrine. Une douleur sourde, insupportable, la déchirait de l'intérieur. Elle se tordait, incapable de reprendre son souffle, comme si son cœur se comprimait sous un poids invisible.
—Je suis là, je suis là, murmura Rin en s'approchant, sa voix douce et apaisante.
La renarde se lova contre son cou, sa fourrure soyeuse irradiant une chaleur réconfortante. Peu à peu, Sakura sentit le poids de son chagrin s'alléger, comme si Rin absorbait sa peine, la diluait dans un apaisement qu'elle seule pouvait offrir. Sa respiration, saccadée, retrouva un rythme plus calme, mais son regard restait vide, perdu dans un abîme d'émotions trop lourdes à porter.
—C'est mieux comme ça, Sakura, murmura Rin, sa voix empreinte d'une douceur teintée de tristesse.
—Oui…souffla la jeune femme, à peine vaut mieux qu'il me déteste. C'était le plan, pas vrai ?
Sa voix était éteinte, dépouillée de toute émotion, comme si ces mots ne lui appartenaient pas. Elle resta un moment immobile, son esprit flottant dans un vide douloureux, avant de rassembler ce qu'il lui restait de forces pour se relever.
Ses jambes vacillèrent sous son poids, mais elle se redressa, le regard absent, son visage marqué par une lassitude écrasante.
—Il faut qu'on aille voir Naruto, déclara-t-elle, sa voix neutre, presque mécanique.
Elle descendit les escaliers lentement, tel un automate, chaque pas résonnant comme une sentence dans le silence oppressant.


Il se réveilla avec une migraine qui lui vrillait le crâne, chaque bruit résonnant dans sa tête comme le carillon d'une cloche fracassée. La lumière tamisée de l'appartement semblait pourtant lui brûler les yeux.
—Ino, tu le fais exprès ou quoi ?grogna-t-il en entendant le tintement irritant de la vaisselle.
—En effet, répondit sèchement sa fiancée, le visage fermé.
Elle l'avait retrouvé ce matin affalé sur le canapé, une odeur âcre d'alcool imprégnant ses vêtements. Sa colère, contenue depuis des heures, éclata enfin lorsqu'elle s'approcha de la table pour y poser une tasse de café avec une violence calculée.
—Un an, Sasuke. Un an que tu viens de foutre en l'air, lança-t-elle d'un ton cinglant.
Il ferma les yeux un instant, le poids de sa fatigue et de sa culpabilité écrasant ses épaules.
—J'avais mes raisons,murmura-t-il, agacé, sa voix rauque trahissant son malaise.
—Tu as toujours tes raisons, rétorqua Ino, glaciale.
Un silence tendu s'installa, brisé seulement par le souffle irrégulier de Sasuke. Enfin, il se redressa légèrement, fixant le mur d'un regard absent.
—Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur. C'est terminé. Pour de bon, cette fois,lâcha-t-il, sa voix tremblante sous le poids de la tristesse.
Le ton inattendu de sa confession fit vaciller Ino. Elle resta un instant immobile, déconcertée, avant de venir s'asseoir près de lui. Sa main se posa doucement sur son épaule, un geste qui contrastait avec la dureté de leurs échanges précédents.
—Tu veux en parler ?demanda-t-elle, plus douce.
—Non,souffla-t-il, évitant son regard.
Il attrapa la tasse de café et la porta à ses lèvres, savourant la chaleur qui contrastait avec le froid qui semblait l'envahir de l'intérieur. Son regard glissa sur sa montre, et il soupira en voyant l'heure.
—Je suis en retard...
—J'ai appelé la Garde,répondit leur ai dit que tu étais malade. Prends ta journée.
Il releva les yeux vers elle, surpris, et hocha lentement la tête.
—Merci, murmura-t-il, sincère.
Elle déposa un baiser sur son front, un geste empreint de tendresse malgré sa colère, puis quitta l'appartement sans un mot de plus. La porte claqua doucement derrière elle, le laissant seul avec ses pensées.
Le silence ne dura pas. Sa montre vibra soudain, attirant son attention. Il baissa les yeux sur l'écran.
"Rdv au bistro au coin de la quinzième. 20h. Ne sois pas en retard."
Il se redressa d'un coup, ses muscles tendus par une alerte instinctive. Le numéro était inconnu, aucune signature. Mais il comprit immédiatement.
Elle avait passé le message.


20h. Il était au rendez-vous. Il était même arrivé bien en avance, incapable d'attendre. La serveuse l'avait emmené dans une table isolée et lui avait amené une thé chaud auquel il n'avait pas touché. Il avait la tête posée sur ses mains, les bras accoudés sur la table. Ses pieds tapotaient nerveusement le sol, signe externe du tumulte qui se déroulait à l'intérieur de lui.
Son rendez-vous arriva et s'installa en face de lui. Il ne broncha pas.
-Tu n'as pas l'air surpris de me voir.S'étonna faussement une voix féminine, un sourire malicieux sur le visage.
-Je m'attendais à ce qu'elle t'envoie.Répondit sobrement l'Uchiha.


Flash-back, la nuit dernière

— Hors de question !explosa Naruto, ses poings serré qu'est-ce qui t'a pris, bordel ?!
C'était la première fois que Sakura voyait son ami dans un tel état. La rage déformait ses traits habituellement chaleureux, et ses yeux brillaient d'une colère qu'il peinait à contenir.
—Laisse-la, Naruto,intervint Karin d'un ton agacé.On n'avait pas le choix. Il nous a suivis. Et c'était à toi de t'assurer que ça n'arrive pas, je te signale.
—Oh, c'est facile de me mettre ça sur le dos maintenant que vous avez tout foiré !rétorqua-t-il, sa voix grondante emplissant la pièce.
—Naruto…murmura Sakura, sa voix faible.
—Tais-toi !aboya-t-il, coupant court à son réfléchis !
Il faisait les cent pas dans la petite chambre, sa frustration éclatant dans chaque mouvement. Finalement, il s'arrêta net, ses yeux fixant un point invisible. Puis, dans un accès de rage, il abattit son poing contre le mur, y laissant un trou béant.
— Karin. Ce sera toi qui iras le voir, lâcha-t-il finalement, sa voix plus basse mais toujours vibrante de tension.
La rousse fronça les sourcils, une lueur d'inquiétude traversant son regard.
—Et s'il me pose des questions sur… la famille ?demanda-t-elle avec hésitation.
—Tu ne dis rien, répondit Naruto sè restes aussi vague que possible. Et surtout, tu ne mentionnes pas Sakura. Pas un mot sur son rôle. Tu peux lui parler du reste, mais pas de ça.
—Et s'il veut participer au tournoi ?
—On trouvera une solution, répliqua-t-il brusquement, comme s'il refusait de laisser cette éventualité l'ébranler davantage.
Un silence pesant s'installa. Sakura, assise dans un coin, le regard perdu dans le vide, finit par rompre le calme.
—Il finira par l'apprendre, Naruto,dit-elle d'une voix neutre, presque mécanique.
Le blond s'arrêta, son souffle court, avant de répondre, ses mots teintés d'une colère mêlée de peur.
—Je pense qu'il a eu assez d'émotions pour aujourd'hui. S'il apprend maintenant que moi aussi je lui ai menti…
Il marqua une pause, ses poings tremblant légèrement.
—… il va se jeter par une fenêtre, termina-t-il, la voix brisée, à mi-chemin entre la fureur et l'angoisse.
Karin détourna le regard, mal à l'aise, tandis que Sakura restait immobile, son visage figé dans une expression vide, comme si elle s'efforçait de ne pas céder à l'abîme qui menaçait de l'engloutir.
Fin du flash-back


Le silence s'étira entre eux, lourd et chargé d'une tension palpable. Leurs regards se croisaient, s'affrontaient presque, chacun cherchant à deviner ce qui se tramait dans l'esprit de l'autre. C'est Karin qui brisa le calme en premier, d'un ton tranchant :
— On ne va pas rester là cent-six ans. Qu'est-ce que tu veux savoir ?
Sasuke inclina légèrement la tête, son regard sombre fixé sur elle.
—Ta famille est au courant ?demanda-t-il, d'une voix posée, presque détachée.
— Non.
Elle avait répondu avec une calme assurance. Il scruta ses traits, à l'affût du moindre signe de mensonge, mais rien ne trahissait une quelconque duplicité : ni la chaleur de sa peau, ni le moindre tressaillement dans ses pupilles.
— Naruto ?
— Non plus.
Il resta silencieux un instant, laissant ses pensées se frayer un chemin à travers les nouvelles informations.
— Qu'est-ce que vous comptez faire des démons ?
— Ce qu'on a fait avec Haru, mais au grand jour.
Sasuke fronça les sourcils, réfléchissant.
— Le tournoi…
Un sourire amusé effleura les lèvres de Karin.
— Toujours aussi perspicace.
— Dans quel but ?
— Montrer la vérité aux gens.
Elle sentit son scepticisme dans son regard, l'invitant silencieusement à s'expliquer. Karin soupira, croisant les bras.
— Bon, reprenons depuis le début. Qu'est-ce que tu sais de la guerre ?
—Que des démons d'un autre monde nous attaquent sans raison, et qu'on se défend, répondit-il, récitant presque.
—Version très simplifiée, mais pas totalement fausse, tu ne t'es jamais demandé comment tout ça fonctionnait ?
Elle désigna autour d'eux : la lumière, le four, sa montre.
— On creuse dans les sous-sols pour obtenir des minerais remplis d'énergie. On les a découverts il y a plusieurs siècles, et ça a sauvé l'humanité des guerres entre nations,répondit-il, récitant ce qu'il avait appris à l'école.
Un sourire amer se dessina sur le visage de Karin.
— Et tu ne t'es jamais demandé où étaient ces mines ?
Sasuke fronça les sourcils.
—On creuse dans les sous-sols, oui, mais pas dans nos sous-sols,précisa Karin, le ton les leurs.
Il releva les yeux vers elle, surpris.
—Si les démons nous attaquent, Sasuke, c'est parce qu'on les pille. On vole leurs ressources, et on est en train de réduire leur monde en cendres, comme on l'a fait avec le nôtre.
Le silence retomba brutalement. Elle le laissa digérer ses paroles, consciente que ce qu'elle venait de dire remettait en question tout ce qu'il croyait savoir.
—Aucune espèce ne devrait survivre au détriment d'une autre, reprit-elle doucement.C'est pour ça que la Rébellion se bat.
Sasuke ne répondit pas immédiatement. Son regard était perdu dans le vide, mais son esprit travaillait, analysant chaque mot.
—Vous avez besoin de gagner l'opinion publique,dit-il enfin, d'une voix mesurée.
Un sourire satisfait illumina brièvement le visage de Karin.
—Bingo ! On pense que si on montre aux gens la vraie nature de notre ennemi, ils seront plus réceptifs à notre cause.
— Et si les gens n'adhèrent pas ?
Karin haussa un sourcil.
—C'est-à-dire ?
—Vous partez du principe que les gens vont compatir avec l'ennemi. Mais quand ils comprendront que tout le confort de notre civilisation vient de chez eux, ils ne seront peut-être pas prêts à renoncer à leur mode de vie.
Un rire amer échappa à Karin.
—On n'a pas besoin de tout le monde,répondit-elle, le regard rivé sur sa des maîtres.
Sa voix s'était adoucie, presque brisée.
—Les maîtres à qui on n'a jamais laissé le choix. Ceux qui ont une espérance de vie de cinquante ans, ceux qui ont vu un proche mourir sous leurs yeux. Les maîtres se rangeront à nos côtés, pour leur avenir, pour celui de leurs enfants.
Elle marqua une pause, son regard se perdant dans un point imaginaire.
—C'est tout ce dont on a besoin, conclut-elle, d'une voix faible. Elle se redressa, le regard brillant de dé fois les maîtres de notre côté, on pourra fermer le portail et nos mondes reviendront à la normale, évoluant en parallèle sans jamais se rencontrer.
Sasuke resta silencieux, perdu dans ses pensées. Les mots de Karin résonnaient en lui, lourds de sens. Il revit le visage de son oncle et de son cousin, tombés au combat, la silhouette frêle de Saï, plongé dans un coma depuis un an, et les yeux de sa mère, empreints de ce mélange d'amour et de regret, lorsqu'elle lui avait murmuré qu'elle espérait une autre vie pour lui.
Il releva la tête, son regard s'illuminant d'une résolution nouvelle.
— Je veux en être, déclara-t-il d'une voix ferme, tranchante comme une lame.
Karin ferma les yeux un instant, comme pour encaisser le poids de sa décision.
— J'avais peur que tu dises ça… souffla-t-elle, un soupir teinté de lassitude et de tristesse.
Elle se leva, ajustant son manteau, et s'arrêta à côté de lui.
— Je te recontacterai. En attendant, agis normalement. Comme si tu ne savais rien.
Elle quitta le bistrot sans un regard en arrière, ses pas résonnant sur le pavé humide.
Quelques rues plus loin, à l'angle d'une ruelle sombre, un jeune homme blond l'attendait, adossé nonchalamment à un mur. Il releva les yeux à son approche, un air sérieux sur le visage.
—Alors ?demanda-t-il.
Karin croisa les bras, le regard voilé.
— Il veut en être,répondit-elle, la voix lourde de tristesse.
Le blond haussa les épaules, désabusé.
— Tsss… Ça devait bien arriver un jour, marmonna-t-il, un éclat d'amusement amer dans le regard.