"J'espère que tu arriveras à me pardonner, mon amour...De nous avoir brisé le cœur à tous les deux."
L'écho de la voix de Sakura s'étira dans les méandres de son esprit, fragile et flottant, tandis qu'il se trouvait à la lisière du réveil. Était-ce un rêve ? Une réminiscence ? Il ne savait plus. Son cerveau, comme englué dans un brouillard épais, peinait à discerner le réel de l'illusion.
— Sasuke. Fils, m'entends-tu ?
Cette voix… Il n'avait aucun doute. C'était celle de son père. Cette intonation grave, empreinte d'une douceur retenue. L'odeur familière de son vêtement flottait autour de lui, et même ces mèches de cheveux, longues et soyeuses, qui effleuraient son visage, tout confirmait sa présence. Mais pourquoi semblait-il si inquiet ?
— Père… vous êtes lourd…murmura-t-il dans un souffle presque imperceptible.
Chaque mot lui coûtait un effort titanesque, mais il parvint, au prix d'une lutte acharnée, à entrouvrir les paupières. Une lumière tamisée inonda son champ de vision, et il sentit, distinctement, des larmes chaudes glisser sur son visage. Non, ce n'étaient pas les siennes. Celles de son père. Ce détail le troubla. Son regard dériva lentement autour de lui, explorant les contours d'une pièce qu'il ne reconnaissait pas. Ce n'était pas sa chambre. Ce n'était pas le domaine Uchiha.
Où suis-je ?La question lui traversa l'esprit, mais il n'eut pas la force de la formuler à voix haute.
C'est alors qu'il aperçut son frère. Itachi, le visage marqué par une émotion rare, pleurait lui aussi. Une douleur sourde monta en lui.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?murmura-t-il, confus, sa voix tremblante.
— Tu ne te souviens pas ?répondit une voix féminine, douce mais empreinte de gravité.
Ino. Elle était là, elle aussi. Pourquoi semblait-elle si triste ?
Il secoua faiblement la tête, comme pour chasser l'épais brouillard qui envahissait son esprit. Ses souvenirs demeuraient flous, distordus. Le dernier qu'il parvint à saisir fut celui du tunnel. Il courait, une ombre fugitive, poursuivi sans relâche. Puis, plus rien. Le vide.
Itachi s'approcha, s'agenouillant à ses côtés. Sa voix, lorsqu'il parla, retrouva les inflexions d'autrefois, comme s'il s'adressait à l'enfant qu'il avait protégé.
— Repose-toi, petit frère. Nous te raconterons tout plus tard.
Rassuré par la présence réconfortante de sa famille, Sasuke se laissa glisser à nouveau dans l'obscurité bienveillante du sommeil.
— Sakura, je suis tellement désolée…
Le murmure flotta un instant dans l'air, fragile, mais chargé d'un poids immense.
nom résonna en lui, un écho apaisant, presque tendre. Et, alors qu'il s'abandonnait au repos, un curieux sentiment de sérénité l'envahit, mêlé à une tristesse infinie.
Rêve de Sasuke
-Satsuki. Il faut que je travaille...soupira un homme à la chevelure étrangement violette, sa voix teintée d'une lassitude contenue.
-Tu m'avais promis qu'on irait voir les étoiles tous les Satsuki, enroulant ses bras autour de lui dans une étreinte douce mais insistante. C'était une très belle femme, pensa Sasuke. Ses yeux étaient d'un noir si profond et luisaient d'une telle lueur que la nuit aurait pu en être jalouse. Ces cheveux longs semblaient d'une douceur infinie et son sourire à la fois doux et malicieux aurait pu faire fondre n'importe qui.
- Abe... Pour moi... murmura-t-elle, sa voix glissant à son oreille comme une caresse. Il soupira, tournant lentement son regard vers elle.
-T'as gagné. Encore...concéda-t-il avec une pointe d'amusement avant de déposer un baiser sur ses lèvres.
— Super!s'exclama Satsuki, un éclat enfantin dans la , dépêche-toi, on va rater les étoiles filantes!
— Oui, oui…répondit Abe d'un ton traînant, comme s'il était à la fois agacé et charmé par son enthousiasme
Sasuke ne comprenait pas ce qu'il faisait là. Qui étaient ces gens?
-Toi, mon chéri. Dans une autre vie. répondit une voix douce prêt de lui.
-Mère? Se retourna-t-il, incrédule. Vous êtes vraiment là?
- Je ne suis qu'un souvenir. lui répondit Mikoto avec un sourire empreint de chaleur. Tu es devenu tellement beau mon fils. Dit-elle en replaçant une mèche derrière son oreille. Ton père s'est bien occupé de vous. Ajouta-t-elle, rassurée.
Sasuke était bouche bée. Comment pouvait-elle être là?
- Je suis là pour te guider, mon chéri. Lui sourit-elle. Elle tourna son regard vers le jeune couple allongé dans l'herbe, enlacé sous les étoiles. Tu l'as déjà compris, n'est-ce pas? Que l'âme de Satsuki s'était réincarné en toi.
- Je crois oui... Sasuke observa à son tour le couple, s'amusant à pointer les constellations. La berceuse. Itachi me l'a faite écouter. J'avais presque oublié...
Il attarda son regard sur l'homme, sa façon de rire, les piques qu'il envoyait à son amante. C'est Abe no Seimei, n'est-ce pas? Il s'est réincarné en Sakura...
- En effet. Tu tiens ton intelligence de ton père, pas de doute là-dessus,sourit-elle, fière.
Le décor changea, le ciel étoilé fut remplacer par les branches d'un arbre immense qui s'étendait sur des centaines de mètres voire des kilomètres. Les fleurs de cerisier luisaient dans la nuit, remplaçant les étoiles. Abe tenait Satsuki dans ses bras, les larmes roulant sur ses joues.
- Je t'aime, ne m'abandonne pas...
- Je serai toujours avec toi. Lui répondit la jeune femme, un sourire triste sur les lèvres alors que ses forces la quittaient peu à peu. Je suis heureuse de pouvoir mourir dans tes bras. Murmura-t-elle dans un dernier souffle, alors que son amant posait ses lèvres sur les siennes.
Sasuke ne put s'empêcher de verser une larme.
- Ha, c'est maintenant. Prévint Mikoto. Elle pointa un immense dragon vert, dont les yeux étaient envahis par la colère et le chagrin. Il s'envola vers le tronc principale et arracha un fruit pour aller le donner à Satsuki. Abe prit le fruit dans sa bouche et le mâcha avant de le donner à la jeune fille. Sa force revint instantanément et elle se releva pleine de vie. Le dragon avait l'air fou de joie, soulagé de voir que cela avait fonctionné.
- Regarde. Les fleurs.
Sasuke leva la tête. C'était infime, mais la lueur s'était affaiblie, l'Arbre était en colère.
Le décor se métamorphosa une fois de plus. Ils se retrouvèrent au cœur du domaine Uchiha. Sasuke reconnut immédiatement la rue principale. Les maisons, rongées par des flammes dévorantes, s'effondraient dans un craquement sinistre. Les pavés, autrefois immaculés, étaient jonchés de cadavres, humains et démoniaques, témoins muets d'une bataille acharnée.
Au centre de ce chaos, un homme brun, le visage déformé par une rage dévastatrice, tenait Abe en joue. L'arme tremblait légèrement dans sa main, mais sa résolution ne faisait aucun doute. Il allait tirer. C'était inéluctable, et rien ni personne ne semblait pouvoir l'arrêter.
— Arrête ! hurla Satsuki, ses larmes roulant sur ses joues comme une rivière intarissable.
L'air autour d'elle se mit à vibrer, chargé d'une énergie brûlante. Une chaleur écrasante se dégageait de son corps. Sa peau, d'une lueur surnaturelle, semblait sur le point de se consumer, tandis que ses yeux viraient au rouge incandescent.
— La technique interdite… murmura Sasuke, l'ombre d'une compréhension terrifiée dans le regard.
— Oui, mon chéri, confirma Mikoto à ses côtés, sa voix empreinte d'une sévérité teintée de tristesse. Ne t'avise plus jamais de l'utiliser. Sasuke grimaça légèrement à ce souvenir douloureux.
Satsuki avança, ses forces vacillantes, et posa une main tremblante sur le bras de son adversaire. Un cri déchirant s'éleva lorsqu'il s'embrasa sous l'intensité de sa chaleur. Mais cet effort surhumain avait un prix : Satsuki s'effondra, son corps sans vie basculant dans les bras d'Abe, qui s'élança pour la rattraper.
— Mon amour, pourquoi ? Pourquoi as-tu fait ça ? sanglota-t-il, son visage enfoui contre le sien.
— Plutôt mourir que de vivre dans un monde où tu n'es plus, murmura-t-elle, un souffle à peine audible.
Elle releva faiblement la tête, son regard s'ancrant dans le sien avec une intensité presque insoutenable.
— Referme le portail, Abe, dit-elle d'une voix brisée, mais déterminée.
Il écarquilla les yeux, secoué par la portée de ses paroles.
— Si je fais ça… balbutia-t-il, sa voix vacillant. Si je le ferme, nous ne nous reverrons plus. Tant qu'il reste ouvert, tant que les Childs traversent les dimensions, nos âmes continueront de se réincarner…
— S'il te plaît, Abe, insista-t-elle, ses mots se teintant d'une urgence désespérée. Tu ne peux pas laisser ce chaos perdurer. Ce monde… ce monde n'a rien demandé.
Il détourna les yeux, incapable de soutenir son regard.
— Je… je ne peux pas… Pleurer encore une fois ta perte ? C'est au-dessus de mes forces…
— Abe, promets-le-moi, murmura-t-elle, sa voix douce mais inflexible. Pour moi.
Elle planta ses yeux dans les siens, ces yeux qui, depuis leur première rencontre, avaient percé jusqu'à son âme. Abe sentit son cœur se briser une fois de plus.
— Je te le promets, concéda-t-il finalement, la voix tremblante.
Il posa un dernier baiser sur ses lèvres, un adieu empreint d'un amour infini. Elle exhala son dernier souffle, un sourire paisible sur le visage.
— Pourquoi me montrez-vous cela ? demanda Sasuke, la voix étranglée par la douleur, le regard perdu dans l'abîme des souvenirs qui ne lui appartenaient pas.
— Parce qu'il a menti, répondit Mikoto, son ton empreint d'une tristesse infinie. Pour revoir celle qu'il aimait, il a laissé les mondes s'entredéchirer, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.
Elle se tourna vers son fils, ses yeux reflétant un mélange de regret et de tendresse.
— J'aurais tant voulu que cela ne tombe pas sur toi… ni sur ton frère. J'aurais voulu que tu puisses vivre une vie simple, aimer, fonder une famille avec la femme de ton cœur.
— Arrêtez ! cria-t-il soudain, repoussant sa main comme si ce contact brûlait.
Sa respiration s'accélérait, son regard fuyant, incapable de soutenir le poids des mots de sa mère.
— Tu dois la laisser faire, mon chéri, dit-elle doucement, sa voix vibrante d'une peine contenue.
— Non ! Non ! Je ne la perdrai pas encore ! Pas maintenant que je l'ai retrouvée ! s'emporta-t-il, avant de s'effondrer à genoux, ses mains crispées dans ses cheveux, comme s'il cherchait à arracher cette douleur insupportable. Pourquoi ? Pourquoi ne pouvons-nous pas être ensemble ? Pourquoi nous punit-il encore ?
Mikoto s'agenouilla à ses côtés, posant une main réconfortante sur son épaule.
— Ce n'est pas juste, murmura-t-elle. Je le sais. Mais il n'y a pas d'autre voie. Elle seule est la clé pour arrêter tout cela. Tu ne dois pas t'interposer.
Sasuke releva lentement la tête, ses yeux rougis par les larmes.
— Alors je dois la regarder mourir ? Sans rien faire ?
Sa voix se brisa, laissant échapper un chagrin brut, une douleur qu'aucun mot ne pouvait apaiser.
— Tu peux rester à ses côtés, répondit Mikoto avec une infinie douceur. L'aider à porter ce fardeau. L'aimer de tout ton être. Mais oui, à la fin, tu devras la laisser partir.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, l'obscurité avait envahi la pièce. Le calme régnait, seulement troublé par le souffle régulier de son père, endormi dans un fauteuil à ses côtés. Sasuke resta un instant immobile, absorbant cette scène étrange, avant qu'une autre voix ne brise le silence.
— Tu es enfin réveillé ? murmura son meilleur ami d'un ton mi-rassuré, mi-taquin.
— Naruto ? répondit Sasuke, encore abasourdi, en se redressant avec peine sur le lit.
Il promena son regard sur les murs familiers de la chambre. Pas de doute, il était chez les Uzumaki. Un soupir las s'échappa de ses lèvres, teinté d'irritation.
— J'aurais dû me douter que Karin m'avait menti. Depuis combien de temps ?
Le blond haussa les épaules, l'air gêné.
— Eh bien… comment dire ? Toute ma vie, techniquement. Mais si on parle réalistiquement… depuis qu'on a intégré la Garde ?
Sasuke ferma un instant les yeux, comme pour rassembler ses forces.
— Je n'ai même plus l'énergie de t'en vouloir, crétin, souffla-t-il. Et ton père ?
Naruto grimaça, anticipant la réaction de son ami.
— C'est le big boss, lâcha-t-il, visiblement mal à l'aise.
À sa grande surprise, Sasuke esquissa un sourire, étouffant un rire discret.
— Combien de fois je suis venu ici, déjà ? demanda-t-il, l'air songeur.
— Beaucoup, répondit Naruto, intrigué par cette soudaine légèreté.
Sasuke leva la tête, croisant le regard de son ami.
— Vous me surprendrez toujours, les Uzumaki, dit-il avec un sourire sincère.
Naruto resta interdit, déconcerté par l'absence de reproches.
— Tu n'es pas en colère ? balbutia-t-il.
— Pourquoi je le serais ? répliqua Sasuke en haussant un sourcil.
— Pour t'avoir menti tout ce temps ! Tu devrais être furax ! insista le blond, visiblement inquiet.
Un léger rire échappa à l'Uchiha.
— Tu voulais protéger ta famille. J'aurais fait la même chose si les rôles avaient été inversés. Je ne t'en veux pas.
Naruto poussa un soupir de soulagement, relâchant une tension qu'il ne savait même pas avoir accumulée.
— Pfffiou, tu sais pas à quel point ça me rassure. J'aurais pas supporté que toi aussi, tu refuses de me parler.
Sasuke plissa les yeux, un sourire amusé naissant sur ses lèvres.
— Ah, alors c'est ça qui s'est passé avec Hinata ?
Naruto hocha tristement la tête.
— Ouais… Mais je crois qu'elle finira par me pardonner. Elle est restée avec moi pendant que tu étais dans le coma, ajouta-t-il avec un sourire plein d'espoir.
— Je te le souhaite, crétin, répondit Sasuke, sincère. Où est Sakura ?
Naruto leva les bras au ciel, exagérant son soulagement.
— Enfin ! J'ai cru que t'allais jamais poser la question ! Elle dort chez Karin.
Le froncement de sourcils de Sasuke ne se fit pas attendre.
— Ça, je sais pas si j'arriverai à m'y faire, qu'elles soient devenues meilleures amies, grommela-t-il.
Naruto éclata de rire.
— Honnêtement, elles se sont bien trouvées.
Sasuke se leva lentement, se dirigea vers son père et déposa un baiser sur le sommet de sa tête.
— T'inquiète, je te couvre, proposa Naruto avec un sourire complice.
Sasuke répondit par un léger hochement de tête, esquissant un sourire avant de disparaître dans l'obscurité.
Rin lui avait ordonné de monter se coucher, lui promettant qu'elle veillerait sur Sasuke et la préviendrait si quoi que ce soit arrivait. Pourtant, allongée dans son lit, elle se retournait sans cesse, incapable de trouver le sommeil. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, lourdes de souvenirs et de désirs refoulé bruit sourd retentit soudain contre sa porte.
— Karin, j'essaie de dormir, lança-t-elle d'un ton irrité, espérant dissuader son amie.
Mais les coups persistèrent, insistants, presque impatients. Avec un soupir agacé, elle se leva, traversa la pièce et ouvrit la porte d'un geste brusque.
— Karin, je t'ai dit que...
Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase. Des lèvres brûlantes et impérieuses s'abattirent sur les siennes, l'entraînant dans un baiser si intense qu'il lui vola son souffle. Avant qu'elle ne puisse protester, Sasuke s'avança, son pas assuré, la poussant doucement à l'intérieur de la chambre. D'un geste fluide, il referma la porte, isolant leur monde du reste de l'univers. Il la plaqua contre le mur, son corps irradiant une chaleur magnétique, écho parfait de l'incendie qui s'allumait en elle. Elle répondit à son baiser, leurs lèvres s'unissant dans une danse ardente, sensuelle, où chaque mouvement trahissait un désir enfoui trop longtemps. Ses mains, comme guidées par une volonté propre, trouvèrent refuge sur sa nuque, s'y agrippant avec l'urgence d'une noyée à sa bouée.
— Attends... attends... murmura-t-elle, sa voix brisée par l'émotion, cherchant à retrouver pied. Attends...
Elle le repoussa légèrement, mais ses mains restèrent ancrées sur lui, son front s'appuyant contre le sien. Elle sentit son souffle caresser sa peau, doux et réconfortant, comme une promesse silencieuse.
— Tu es vraiment là ? demanda-t-elle, la voix tremblante, presque incrédule.
— Oui, murmura-t-il à son tour, ses doigts traçant des arabesques apaisantes sur le dos de ses mains.
— J'ai cru... j'ai cru que je t'avais perdu... sanglota-t-elle, incapable de retenir ses larmes.
— Je sais, répondit-il avec une tendresse qui fissura ses dernières défenses. Regarde-moi, lui intima-t-il doucement, guidant son regard vers le sien. Je te pardonne.
Elle se figea, frappée de stupeur.
— Je te pardonne, répéta-t-il, chaque mot chargé d'une intensité qui la désarma. Ne me rejette pas, je t'en supplie. Je te promets de ne plus m'interposer. Je te promets de t'accompagner jusqu'au bout, de t'aider à porter ce fardeau.
Elle secoua la tête, submergée par un flot d'émotions contradictoires.
— Je ne veux plus passer une seconde loin de toi... Laisse-moi t'aimer, souffla-t-il, sa voix vibrante d'une supplication qu'elle ne pouvait ignorer.
Ne pouvant résister plus longtemps, elle combla l'espace ténu entre leurs lèvres et l'embrassa avec une passion dévorante, libérant des années de frustration, de regrets et de silences. Il la souleva sans effort, la portant jusqu'au lit où il l'allongea avec une délicatesse teintée d'une ardeur brute. Ses doigts habiles firent glisser son haut, dévoilant une peau frémissante sous son regard affamé. Elle lui rendit la pareille, ses mains fébriles ôtant le tissu qui dissimulait ce torse qu'elle avait tant rêvé de caresser à nouveau.
Leurs corps se retrouvèrent, peau contre peau, chaque contact nourrissant l'incendie qui les consumait. Ses mains parcoururent son dos, traçant des sillons invisibles sur cette chair qu'elle avait crue perdue à jamais. Descendant vers la ceinture de son pantalon, elle s'appliqua à le libérer de ce dernier rempart, ses gestes tremblants d'impatience et de désir. Il l'aida, se débarrassant du vêtement en un mouvement fluide sans rompre leur étreinte.
Dans un élan audacieux, elle inversa les rôles, prenant place au-dessus de lui. Mais il refusa toute distance ; il se redressa, leurs torses se pressant l'un contre l'autre, son visage niché dans son cou qu'il parsema de baisers brûlants. Elle frissonna sous ses lèvres, ses mains s'égarant sur ses épaules, son dos, ses hanches.
— Tu m'as tellement manqué, murmura-t-il contre sa peau, sa voix rauque d'émotion.
Elle chercha son regard, ses doigts encadrant son visage.
— Tu vas bien ? souffla-t-elle, mêlant inquiétude et désir dans un murmure fragile.
Il répondit par un sourire léger avant de reprendre possession de ses lèvres, tirant d'elle ces gémissements qu'il chérissait tant. Elle commença à mouvoir son bassin, sentant son désir grandir sous elle, dur et vibrant.
— Sakura... grogna-t-il, sa voix emplie d'un combat intérieur, désirant prolonger cet instant.
— Je te veux, maintenant, répondit-elle avec une autorité qu'elle n'avait jamais osé s'attribuer, avant de mordre doucement sa lèvre inférieure.
Elle se positionna au-dessus de lui, prenant les rênes de leur union. Le rythme s'intensifia, chaque mouvement amplifiant leur plaisir partagé. Elle plongea son regard dans le sien, capturant chaque nuance d'émotion qui traversait ses traits, chaque éclat de lumière dans ses yeux obscurcis par le désir. Elle voulait qu'il la voie se perdre, qu'il se perde avec elle.
Lorsqu'ils atteignirent ensemble le sommet de leur extase, leurs cris se mêlèrent, vibrants, libérateurs. La passion fit place à une tendresse infinie, chacun cherchant les lèvres de l'autre; leurs soupirs seuls rompaient le silence apaisant de la chambre. Essoufflée, elle mit fin au baiser et effleura son visage de ses doigts, comme pour s'assurer qu'il était bien réel, qu'il était bien là. Pour la première fois, elle sentit qu'elle pouvait enfin libérer ces trois mots qu'elle avait trop longtemps gardés enfermés.
— Je t'aime.
Sa voix, douce mais ferme, brisa le silence comme une promesse irrévocable. Elle plongea ses yeux verts dans les siens, capturant l'éclat de surprise qui y dansait.
— J'aimerais te dire que je t'ai reconnu dès le premier instant, mais ce serait un mensonge. J'aimerais te dire que je t'ai aimé au premier regard, mais ce serait encore te mentir...
Elle marqua une pause, son souffle s'entremêlant au sien, cherchant les mots justes.
— Mon amour pour toi n'a pas éclaté comme une évidence. Il a grandi, jour après jour, patiemment, à mesure que je découvrais qui tu étais vraiment. Derrière cette façade fière, presque arrogante, j'ai vu le cœur le plus pur qu'il m'ait été donné de rencontrer.
Sasuke la fixait, immobile, ses lèvres entrouvertes comme s'il cherchait à parler, mais aucun son ne sortait.
— Tu crois que les gens ne le remarquent pas, tout ce que tu fais pour eux, toutes ces petites attentions que tu glisses dans l'ombre. Tu crois que Naruto ne savait pas que tu veillais toujours à ce qu'il reste des ramens pour lui au réfectoire ? Que Ino n'avait pas vu que tu faisais en sorte que nos serviettes soient lavées avec sa lessive préférée, juste pour qu'elle se sente à l'aise dans les vestiaires? Que je n'avais pas remarqué que tu réservais toujours une chaise pour Rin au restaurant, pour qu'elle puisse s'asseoir sans gêne ?
Il la regardait, sidéré, comme si chaque mot qu'elle prononçait ébranlait les murs qu'il avait mis tant de temps à construire.
— Je me suis souvent demandé comment un homme comme toi pouvait s'intéresser à une fille comme moi. Une fille qui a grandi dans les bas-fonds, qui a appris à survivre dans l'obscurité avant de découvrir la lumière.
Elle sourit, un sourire empreint de douceur et de tristesse mêlées.
— Mais je ne suis pas d'accord avec toi. Je ne suis pas ton âme sœur. Ce serait trop triste, tu ne crois pas ? Cela voudrait dire que, même si tu avais été le pire des crétins, je serais tombée amoureuse de toi.
Elle secoua doucement la tête, ses yeux brillant d'une lueur déterminée.
— Non, Sasuke. Je suis tombée amoureuse de toi pour toi. Pas parce que nos âmes seraient liées, ou parce qu'un destin quelconque l'aurait décidé. Je suis tombée amoureuse du représentant des élèves qui, en deuxième année, trouvait injuste que ses camarades gaspillent leur jeunesse à se battre. Du meilleur ami qui s'assurait que les devoirs de son acolyte soient rendus à temps. Du chef d'équipe qui prenait le temps de me rassurer avant chaque combat, même quand il était lui-même rongé par l'anxiété.
Sa voix se brisa légèrement, mais elle continua, refusant de détourner le regard.
— C'est cet homme-là que j'aime. Pas une âme, pas une destinée. Juste toi, Sasuke.
Il resta silencieux, le souffle court, comme figé dans l'instant, incapable de bouger.
— Aurais-tu perdu ta langue ? murmura Sakura avec une légèreté teintée de malice, cherchant à briser le silence gênant de son absence de réponse.
Un sourire en coin naquit sur ses lèvres, bien qu'elle-même se sente légèrement décontenancée par sa propre audace.
— Essaye de passer après ça… répondit-il enfin, sa voix grave trahissant un mélange d'embarras et d'admiration.
Elle haussa un sourcil, son regard espiègle accrochant le sien.
— Aurais-je réussi à clouer le bec au grand Sasuke Uchiha ? le provoqua-t-elle, son ton joueur masquant à peine la lueur de défi dans ses yeux.
Il esquissa un sourire, cette expression rare et précieuse qui rendait son visage presque vulnérable.
— Il semblerait… murmura-t-il contre ses lèvres, sa voix basse et rauque glissant sur sa peau comme une caresse.
Avant qu'elle n'ait le temps de répondre, il la bascula avec une aisance déconcertante, la plaçant sous lui dans un mouvement fluide. Son rire cristallin s'éleva, empli de surprise et d'amusement, alors qu'il la surplombait, son regard intense capturant le sien.
- On a quatre ans à rattraper pas vrai?
— Karin ? s'étonna Naruto en entrouvrant la porte, les paupières encore lourdes de sommeil.
Il la dévisagea un instant, désorienté par cette visite nocturne inattendue.
— Je peux dormir ici ? demanda-t-elle d'une voix lasse, les bras croisés, l'air à bout de nerfs.
Un sourire amusé étira les lèvres de son cousin.
— Oui… bien sûr, répondit-il en retenant un éclat de rire.
Elle entra sans attendre, déposant son sac sur le sol avec un soupir d'exaspération.
— Ça fait des heures que ça dure ! Je n'en peux plus ! souffla-t-elle, visiblement excédée.
Naruto haussa un sourcil, feignant l'incrédulité.
— Quatre ans, Karin, quatre ans ! lança-t-il d'un ton faussement solennel.
Leurs regards se croisèrent, et l'absurdité de la situation les rattrapa. Un éclat de rire irrépressible éclata entre eux, résonnant dans la pénombre de l'entrée.
Elle l'observait depuis un long moment, fascinée par la sérénité qui émanait de lui lorsqu'il dormait. Ses traits, baignés dans la lumière douce de la lune, semblaient encore plus parfaits, presque irréels. Elle tendit la main, ses doigts effleurant avec une infinie délicatesse les contours de son visage. Ses lèvres, légèrement entrouvertes, ses cils qui frémissaient parfois… Tout en lui semblait une œuvre d'art vivante.
D'un geste tendre, elle repoussa une mèche rebelle derrière son oreille, incapable de retenir un sourire. Se rapprochant encore, elle colla son front au sien, savourant le contact intime et la chaleur de son souffle lent qui caressait sa peau.
— Je t'aime… murmura-t-elle, sa voix aussi douce qu'un soupir.
Il bougea légèrement, un sourire flottant sur ses lèvres, à peine conscient.
— Essaye de dormir, répondit-il, sa voix rauque de sommeil.
Elle esquissa une moue amusée et lui tira la langue, comme une enfant prise en faute.
— Tu étais plus mignon enfant, le taquina-t-elle, une lueur malicieuse dans les yeux.
— Je suis toujours mignon, rétorqua-t-il dans un murmure moqueur, ses paupières restant obstinément fermées.
Sans ouvrir les yeux, il l'attira contre lui, ses bras se refermant autour d'elle avec une force douce et protectrice.
— Essaye de dormir, répéta-t-il doucement, sa voix vibrante d'un mélange de tendresse et de fatigue.
Elle enfouit son visage contre son torse, respirant son odeur familière, une ancre dans ce moment presque trop parfait pour être vrai.
— J'ai peur que ce ne soit qu'un rêve… avoua-t-elle, sa voix étouffée contre lui. Que si je ferme les yeux, tu disparaisses…
Il émit un léger rire, un son grave et apaisant qui résonna dans sa poitrine.
— Tu ne pourras pas te débarrasser de moi, Haruno, répondit-il, amusé, sa voix teintée d'un sourire qu'elle ne pouvait voir mais qu'elle sentait. Je n'ai aucune intention de te laisser aller quelque part sans moi.
Sa main glissa dans ses cheveux, la maintenant doucement contre lui.
— Maintenant, dors, murmura-t-il encore, sa voix s'effaçant peu à peu.
Elle ferma enfin les yeux, s'abandonnant à la chaleur de ses bras, à ce cocon de sécurité qu'il créait autour d'elle. Là, contre lui, elle se sentait invincible, protégée de tout ce que le monde pouvait lui réserver. Et pour la première fois depuis longtemps, elle s'endormit paisiblement.
