Je vous salue !

Aujourd'hui je publie le chapitre 25.

Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout appartient à Rowling, sauf l'histoire.

Cœur de glace

Résumé : Harry Potter n'est jamais entré chez les Dursley, Pétunia l'a déposé dans un orphelinat, mais Oksana, une jeune femme d'origine russe le recueil et l'élève comme son fils. C'est donc Alyosha, qui entre à Poudlard, mais il n'est pas seul, sa famille l'accompagne ainsi qu'un professeur bien connu au château.

Bonne Lecture


Chapitre 25 : Alissa.

Le lendemain matin, ce fut Alyosha qui ouvrit les yeux. Il grimaça en constatant que son autre lui s'était endormi par terre, et maintenant les autres garçons du dortoir le fixait comme s'il venait encore de frapper Dumbledore.

« Qu'est-ce que tu fais là Rogue ? Tu as dormi par terre ? » Demanda Zabini.

« Je me réveille Zabini. Cela semble évident. Tu devrais essayer, c'est assez agréable. » Rétorqua le brun.

« Salut Alyosha. » Lança Théodore.

« Bonjour Théo. Tu vas bien ce matin ? » Répondit son ami.

« Oui. Mais tu sembles avoir changer. »

« Tu trouves ? Moi je me trouve tout à fait normal. C'est toi qui change, tu parles beaucoup plus. »

Alyosha se redressa. Il était hors de question qu'il avoue qu'il avait deux personnalités. Il comptait bien régler cette affaire rapidement. Le procès de Dumbledore était prévu pour les vacances d'été, ce qui allait empêcher sa famille d'aller en Russie une fois de plus. Il était hors de question que son autre lui vienne tout gâcher, alors qu'il allait se venger de ce vieux fou qui se croyait tout puissant juste parce qu'il était directeur.

Il attrapa des vêtements dans sa malle, ignora Malefoy qui le fixait sans rien dire et alla prendre une douche, avant de revêtir une chemise rouge, un pantalon noir et des chaussures blanches.

En quittant la salle de bain, il traversa son dortoir, quittant les lieux, trouvant Pearl dans la salle commune. Tien, elle semblait de mauvaise humeur. Que se passait-il ?

Elle éternua et jeta le regard le plus noir qu'elle pouvait lancer à ceux qui osaient la regarder. Voilà qui expliquait sa mauvaise humeur. Elle était malade et tous les rejetons de la famille détestaient être malade.

Ne souhaitant pas attraper de microbes, Alyosha prit la fuite. Il ne voulait pas être malade à son tour. Il se dirigea donc tranquillement jusqu'à la Grande Salle, entra et ignora le regard étrange que lui lança Dumbledore. S'il espérait pouvoir l'atteindre de cette manière, il se trompait lourdement. Il allait payer pour ce qu'il avait fait. Il allait tout révéler. Les tortures endurées, la mort d'Alissa, le kidnapping d'un bébé sorcier. Tout. Et il finirait ses misérables jours en prison. Il pourrirait à Azkaban. Il le méritait amplement.

Le Serpentard s'installa à sa table, remarquant que Kévin était aussi de mauvais poil. Serait-il malade lui aussi ? Il en eut la confirmation lorsqu'il renifla. Il avait laissé ses livres et celui qui oserait lui dire quoi que ce soit, le paierait immédiatement.

Edgar et Élisabeth ne semblait guère mieux. Affichant des visages froids, ils s'installèrent à table, sans toucher aux plats qui leur faisait face.

Eh bien... S'ils étaient tous atteint, le plus jeune de la fratrie comptait bien les éviter autant que possible. Il désirait rester bonne santé.

Il se servit des œufs et du bacon, trouvant que la nourriture avait un goût étrange. Il essaya de la faire passer avec un verre de jus de pomme, mais il remarqua qu'il piquait. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Était-il malade, lui aussi ? Ou était-ce un sale coup du vieux ? Il pointa sa baguette sur le reste de jus qu'il restait dans son verre, jetant un sort afin d'analyser la boisson. Une Potion y avait été glissée. Il ne savait pas comment il avait fait son coup, mais il comptait bien le lui rendre.

Gardant le jus dans sa bouche, il attrapa son verre et se leva. Il ignora le regard des autres, se plaçant face à Dumbledore, ce dernier ouvrit la bouche.

« Que puis-je pour toi ? » Demanda le directeur.

Alyosha éjecta ce que sa bouche contenait, crachant sans honte sur le vieux taré qui avait essayé de lui jouer un sale tour.

« Ne recommencez jamais ! » Cracha-t-il, alors que toute la pièce était médusée par son acte.

« Je n'ai rien fait... » Essaya de se défendre son ennemi.

Alyosha lui envoya le jus qu'il restait dans son verre.

« Et n'essayez pas de me mentir ! »

« Alyosha ! » Cria McGonagall.

« Oui, Minerva ? » Demanda-t-il, d'un ton innocent.

« Comment osez-vous faire cela ? D'abord votre famille porte plainte contre le directeur et maintenant ça ! Vous devez être puni ! »

Alyosha allait dire quelque chose, mais il fut remplacé...


Avait-il bien entendu ? Il allait être puni ? Pourquoi ? Qu'avait-il fait ? Il ne pouvait pas faire confiance à cette femme. Elle était méchante, le fixant avec colère. Il ne pouvait pas rester près d'elle. Il avait besoin d'une protection. Il avait besoin de sécurité. Et une seule personne pouvait la lui apporter. Drago. Où était-il ?

Il se retourna, le repérant assit à une des quatre grandes tables. Il courut jusqu'à lui, se cachant derrière lui.

« Ne la laisse pas me faire de mal. S'il te plaît Drago. » Souffla-t-il.

Le blond lui accorda un sourire rassurant, avant de tourna un regard glacial vers la femme qui l'avait menacé.

« Tu veux partir ? » Lui demanda Drago.

« Alyosha ! Vous ne pouvez pas vous dérober ainsi ! » Cria la dame en colère.

« Il le peut et il va le faire ! » Cracha Severus. « Albus, je vous jure que si vous avez voulu empoisonner mon fils, vous allez le payer ! »

Drago lui tendit la main et il l'attrapa avec douceur. Il se laissa tirer hors de la pièce. Ils se rendirent dans une salle de classe vide, elle semblait abandonnée. Drago prit place sur une chaise, mais Cœur de glace préféra s'installer au sol.

« Tu ne crains rien. Elle ne t'approchera pas. » Le rassura le blondinet.

Le brun lui offrit un sourire timide qu'il ravala aussitôt. Il se sentait mal. Sa gorge le brûlait légèrement. Il avait l'impression qu'il allait tousser. Et son nez piquait. Oh... Il était malade.

« Je peux te poser une question ? » S'enquit Drago.

« Oui. » Répondit doucement le brun.

« Pourquoi tu t'appelles Cœur de glace ? »

« Je n'ai pas de nom. Alors, les enfants m'ont appelé ainsi. » Répondit simplement l'orphelin.

Le blond hocha la tête, signe qu'il acceptait sa réponse.

« Tu peux... Tu peux me parler de toi ? » Hésita Cœur de glace.

« Bien sûr. » Sourit Drago.

Tranquillement, il lui raconta sa venue au monde au moment de la guerre. Le fait qu'il était l'héritier d'une grande famille de Sang-pur. Fils unique, il avait tout ce qu'il désirait, mais son père était souvent absent. Un peu trop même. Sa mère essayait de lui donner autant d'amour qu'elle pouvait, compensant l'absence de Lucius Malefoy par des présents plus coûteux les uns que les autres...

« Tu sais, quand j'ai rencontré Alyosha, l'autre toi, au début, je le détestais. » Indiqua Drago, après quelques minutes de silence.

Cœur de glace afficha une mine surprise.

« Pourquoi ? » Demanda-t-il.

« Il a fait son entrée plus tard que moi. Quand je suis arrivé ici, j'avais tout le monde à mes pieds. Ils m'obéissaient tous, alors qu'Alyosha ose me répondre, cela m'a énervé. Au début, je le détestais, puis j'ai appris à l'observer, à le connaître, sans vraiment lui dire que mes sentiments à son encontre avaient changés. »

« Moi je t'aime bien Drago. Avec toi, je me sens bien. Je me sens en sécurité. »

« C'est pour cela que tu t'es précipité vers moi, lorsque McGonagall t'a fait peur ? » Interrogea le blondinet.

Le brun hocha la tête.

« Moi aussi je me sens bien, lorsque je suis avec toi, Cœur de glace. » Avoua Malefoy.

Il récolta un sourire de la part du brun.

Puis il fut remplacé.


Alyosha fixa lentement son entourage, constatant qu'il se trouvait dans une salle de classe abandonnée, avec Malefoy.

« Que fais-tu là Drago ? » Demanda-t-il, se sentant légèrement nauséeux.

Était-ce à cause de la Potion de Dumbledore ? Ou avait-il attrapé le même virus que ses frères et sœurs ?

Malefoy le fixa quelques instants avec surprise sans répondre.

« Tu as perdu ta langue ? » Reprit Alyosha.

« Je t'ai sauvé des griffes du méchant chat qui voulait ta peau. » Répondit enfin le Sang-pur.

« Vraiment ? J'aurai pu m'en sortir seul, tu sais. »

« Toi, peut-être. Mais pas l'autre toi. »

« Si tu le dis. Je ne me souviens pas de ma vie passée. »

« De rien du tout. »

Étrangement, cela semblait l'inquiéter.

« Pourquoi me demandes-tu cela Drago ? » Soupira Alyo.

« Tu ne te souviens pas. Enfin, je veux dire, tu ne sais pas ce que Cœur de glace me dit ? Tu n'entends pas nos conversations ? »

« Non. Lorsqu'il prend la place, je me retrouve dans mon esprit, un livre à la main et je poursuis ma lecture. »

Tout à coup, le blond sembla soulagé. Alyosha l'ignora, il ne savait pas ce qu'il avait dit à son autre lui, mais il s'en moquait, tant qu'il l'aidait à parler de son passé. Il n'était pas idiot. Il savait que tout devait être remis dans l'ordre. Donc Cœur de glace allait devoir raconter son histoire et ensuite, il pourrait expliquer ce qu'il s'était passé dans le bureau de Dumbledore. Ainsi tout serait dans l'ordre et en toute logique, son esprit serait réparé. Du moins, il l'espérait.

Il ne connaissait pas la Potion que le vieux fou avait voulu lui faire ingérer, mais maintenant, il allait se méfier. Il vérifierait chaque aliment qu'il devrait manger. Il n'avait pas l'intention de périr avant d'avoir vu ce vieux sénile être enfermé pour ses crimes !

« Je te laisse j'ai cours de défense... » Indiqua Alyosha, quittant la pièce.

Il savait bien que Malefoy suivait les mêmes cours que lui, mais il se moquait de savoir s'il arrivait en retard ou non.

Les cours se déroulèrent assez bien. Évidemment, McGonagall lui retira des points, ne cessant de lui jeter des regards mauvais lors du cours de métamorphose, mais cela n'affectait pas le jeune Rogue.

Lui, il était de mauvaise humeur, parce qu'il était malade et parce que le vieux fou avait essayé de le droguer, peut-être même le tuer. Alors chaque élève qui osait lui parler subissait ses mots tranchants. Et Weasley ne se rendit même pas compte de son état, puisqu'il l'interpela à la fin du cours de sortilège.

« Eh Rogue ?! » Cria le rouquin.

Il reçut instantanément un regard glacial, Alyosha poursuivit sa route, comme s'il ne l'avait pas entendu.

« Pourquoi tu as dit à ma sœur que notre famille... »

« Plus tard Weasley, si tu continues je pourrai te tuer, alors dégage ! » Siffla en réponse le brun, lui jetant un sort de mutisme.

Il poursuivit son chemin, se rendant dans la Grande Salle. Sa famille était déjà attablée, grognant contre tout le monde. Il se joignit à eux, ne leur adressant aucun regard.

« Tout est de ta faute Alyo... » L'accusa Pearl.

« Pardon ?! » Cracha-t-il en retour.

« Tu traines tout le temps dehors. Tu as dû chopper quelque chose et tu nous l'as refilé ! » Répondit Élisabeth.

« Je n'étais pas malade avant de vous croiser ! » Rétorqua le plus jeune. « C'est vous qui m'avais contaminé ! »

« De toute façon, ça ne sert à rien de s'accuser mutuellement. Nous sommes tous malades... » Soupira Kévin.

« Peut-être, mais à cause de ça, je ne peux plus faire de sport ! » Râla Edgar.

« C'est de votre faute ! » Reprit Pearl. « Moi je fais toujours attention ! »

« Tu dis ça, mais nous sommes en hiver et tu as vu la tenue que tu portes ? » Marmonna Éli.

« Et alors, elle est très bien ma tenue ! » Répliqua la brune, désignant sa chemise fine qui mettait ses formes en valeur.

« Arrêtez de hurler, je commence à avoir mal au crâne... » Lâcha Kévin.

« Tu veux un coup de poing, ça te remettra peut-être les idées en place ? » Proposa le blond.

« C'est complétement absurde... » Souffla Alyosha.

« Qu'est-ce qui est absurde ? Que tu ais craché sur le vieux fou ce matin ? » Retourna Pearl.

« Le vieux fou a des choses à se reprocher. Il le méritait. »

« Et comme par hasard, nous on ne sait rien. Pourquoi tu ne nous dis rien ? » Grogna Élisabeth.

« Pourquoi devrais-je toujours tout raconter ? » Soupira en retour le cadet, moqueur.

« Parce qu'on est une famille ! » Intervint Edgar.

« Première nouvelle... »

Il ignora le regard blessé que lui lança le reste de la fratrie. Il le savait, il était méchant. Mais il n'y pouvait rien. Lorsqu'il était malade, il était méchant. Avec tout le monde...

« Au moins, c'est calme... » Souffla Alyo.

Ce fut le mot de trop. Pearl se jeta sur lui, lui envoyant un coup de poing dans le ventre. Il lui retourna un coup de coude dans la tête, sous les cris des professeurs.

Les autres s'ajoutèrent rapidement dans la mêlée. Mais pourquoi étaient-ils tous contre lui ? Il s'en moquait, même malade, il pouvait les battre. Il jongla entre esquives, coups et grognements, lorsqu'il était touché. Puis, il fut remplacé...


Il ne fit plus un geste lorsqu'un pied percuta son ventre l'envoyant au sol. Il venait d'être touché. Et ça faisait mal. Il pensait qu'ici, il ne souffrirait plus... Il s'était trompé. Il resta là, laissant les coups le percuter. Mais ils s'arrêtèrent rapidement. Il avait mal... La punition était-elle déjà terminée ? Pourquoi ces gens le fixaient-ils avec surprise ? Ils le frappaient il y avait à peine quelques minutes. Pourquoi semblaient-ils tout à coup inquiet pour lui ?

« Alyosha ? » Appela une fille brune.

Il ne répondit pas. Il ne bougea pas. Puis, soudain, Oksana surgit près de lui, pointant sa baguette vers lui.

« Bandes d'idiots... » Soupira-t-elle, agitant le morceau de bois.

Étonnamment, la douleur s'apaisa. Le sang disparut et il fut soulagé de voir qu'il n'avait rien de casser.

« Voilà... Comment te sens-tu ? » Demanda la blonde.

Il hocha simplement la tête, son regard rivé sur Drago qui l'observait avec attention. Pourquoi n'était-il pas intervenu ? Ne devait-il pas le protéger des dangers ? Peut-être qu'il n'était pas là ? Qu'il venait juste d'arriver ? Sinon, il l'aurait sauvé, pas vrai ? Pas vrai ?

« Eh bien Rogue, tu... » Commença un garçon.

Cœur de glace tourna ses perles vides vers lui... Il eut l'impression qu'il allait mourir. Que son cœur allait cesser de battre, tant la peur le paralysait. Ce garçon... Il le connaissait. Il le connaissait même très bien. Pourtant, il avait changé, il était plus âgé, plus grand, presque adulte. Peut-être même qu'il était un adulte... Il avait été un de ses bourreaux à l'orphelinat. L'avait-il retrouvé ? L'avait-il reconnu ? Allait-il le punir ?

« En effet, il est beaucoup plus fort que toi, alors n'ose même pas t'approcher Fireman. » Cracha Drago d'un ton que le jeune brun trouvait terrifiant, presque autant que son ancien bourreau...

« Houlà, calme-toi Malefoy. On dirait que tu vas me mordre ! » Ricana Fireman.

« Méfie-toi, je pourrai le faire. » Rétorqua le blond.

Il tendit une main vers le jeune brun qui n'hésita pas un seul instant, l'attrapant. Drago n'avait pas pu le défendre lorsqu'on le frappait, il le savait maintenant. Parce que sinon, il ne l'aurait pas défendu maintenant. Il l'aurait laissé seul. Mais, il ne l'avait pas fait. Il était rassuré. Il pouvait réellement faire confiance au blond.

Il le tira hors de la pièce et ils suivirent Oksana et Severus jusqu'à leurs appartements. On lui demanda de s'installer sur un canapé. Les adultes ne lâchèrent plus un mot, Drago se tournant vers le jeune brun.

« Dis-moi tu peux me parler de toi ? » S'enquit le blond.

Alors, lui aussi, il voulait en savoir plus sur lui. Il avait été honnête avec lui. Alors, il pouvait bien lui raconter son vécu. Il mit un peu d'ordre dans ses pensées, puis il inspira profondément. C'était le moment de tout raconter.

« Je ne me souviens pas de ma naissance. Je ne me souviens pas de mon arrivé à l'orphelinat, mais je sais que j'y étais depuis novembre 1881. Je ne connais pas mes parents. Je n'ai pas de nom. Ni de prénom. J'ai appris à me débrouiller tout seul, puisque personne ne m'aidait. Mais au début, cela ne me dérangeait pas. Cela me convenait. Et puis... Il s'est passé quelque chose d'étrange... » Commença-t-il.

Il fit une petite pause, fixant Drago qui l'observait sans rien dire. Il était attentif, sa mine n'affichait ni moquerie, ni colère. Il avait bien fait de commencer. Il pouvait lui faire confiance.

« Ce jour-là... Il y avait un serpent qui rampait dans l'herbe. Il était beau et... Je... Je l'ai entendu. Il parlait. Je lui ai répondu et les autres enfants m'ont entendu. Ils m'ont traité de monstre. J'ai essayé de leur expliquer. Que je comprenais le serpent, mais... Ils ne m'ont pas cru. Ils se moquaient de moi. Et plus les jours passaient, plus ils étaient méchants. »

Il s'arrêta encore, observant leurs réactions. Ils semblaient peinés pour lui. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Néanmoins, il poursuivit.

« Si j'osais parler, ils me frappaient. Donc je n'ai plus rien dit. Je ne pleurais pas, parce que ça ne m'avançait à rien. Je refoulais ma colère parce que tout ce qu'il m'arrivait était de ma faute. Et... Elle est arrivée. Elle avait deux ans. Elle était belle et surtout... Très gentille avec tout le monde. Mais je n'osais pas l'approcher. Son éclat était trop fort pour quelqu'un comme moi. C'est elle qui a fait le premier pas vers moi... J'étais tout seul dehors, j'étais blessé, je ne pouvais pas bouger. J'avais trop mal et je profitais du peu de répit que j'avais. Je savais qu'ils reviendraient très vite... »

Il se perdit lentement dans le souvenir, alors qu'il poursuivait son histoire...

Cœur de glace ne bougeait pas. Il entendait des pas, quelqu'un venait vers lui. Ils allaient encore le punir, pourtant, il n'avait rien fait de mal. Il ne faisait jamais rien de mal... Cependant, il fut surpris d'entendre une voix féminine.

« Salut. Tu es tout seul ? »

Il se redressa lentement, cachant une grimace de douleur. Il tourna ses pupilles vides vers elle, et ce fut comme s'il la voyait pour la première fois. Une petite rouquine, de beaux yeux marrons, un doux sourire aux lèvres. Elle ressemblait à un ange.

« Tu ne parles pas ? » Demanda-t-elle, avec patience.

Comment lui dire qu'il ne le pouvait pas ? Justement, il ne pouvait pas lui expliquer... Alors, il secoua lentement la tête.

« Tu n'as pas encore appris ? » Reprit-elle.

Elle semblait inquiète pour lui ? Pourquoi ? Les autres ne faisaient que l'insulter. Pourquoi pas elle aussi ? Pourquoi ne le frappait-elle pas ? Elle en avait le droit, puisque tout le monde le faisait. Ils ne se gênaient pas pour le faire.

« Tu es blessé. Tu as mal ? » S'affola-t-elle, s'agenouillant à ses côtés.

Il haussa les épaules. Il avait mal, mais qui s'en inquiétait ? Pourquoi le ferait-elle ? Ce n'était pas important, tant que les autres ne souffraient pas...

« Je n'ai rien pour te soigner, mais je peux rester un peu avec toi, si tu veux. »

Il haussa encore les épaules. C'était son choix. Elle faisait ce qu'elle voulait. Il s'attendait à ce qu'elle s'en aille, mais elle resta là, prenant place près de lui, posant délicatement sa tête sur son épaule, sans trop s'appuyer, lui évitant ainsi de souffrir.

Ils restèrent là, écoutant les oiseaux qui chantaient, le vent qui soufflait. Cet instant était apaisant. Il n'avait jamais vécu cela et il l'apprécia...

Puis ses bourreaux revinrent. Ils éloignèrent la rouquine de lui. Et les coups recommencèrent...

Chaque jour, elle le saluait et alors que cela faisait un mois qu'ils se retrouvaient, elle réalisa qu'ils ne s'étaient pas dit leur nom.

« Comment t'appelles-tu ? » Demanda-t-elle, de sa douce voix.

La neige était là, il essaya de lui mimer son nom, mais elle ne comprit pas, elle était perdue...

« Un jour tu me le diras. Moi, je m'appelle Alissa. C'est joli, non ? »

Il hocha la tête. En effet, il trouva cela très joli. C'était le plus beau prénom qu'il avait entendu.

Les jours se transformèrent en semaines, les semaines en mois... Et un jour, alors qu'on lui infligeait une correction, Alissa s'interposa.

« Arrêtez ! Vous lui faites mal ! » Cria-t-elle.

Un des garçons ricana la repoussant. Elle chuta au sol, mais elle se releva bien vite, poussant ceux qui le frappaient.

« Tu veux subir le même sort Alissa ?! » Cracha un des garçons, brun plus âgé que les autres.

« Il ne le mérite pas ! » Contra la rouquine.

« Tu ne sais pas qui il est. Cœur de glace est un monstre. Il fait des choses bizarres. »

« Cœur de glace ? C'est comme ça que vous l'appelez ? C'est horrible. Il est très gentil. Il ne fait rien de mal. Vous n'avez pas le droit de lui faire du mal. » S'opposa la rouquine.

Le garçon perdit patience, lui envoyant son poing dans le visage. L'enfant sans nom assista impuissant à la première punition de celle qui avait toujours été gentille avec lui... Il ne put rien faire, lui aussi accablé par les coups et la douleur. Il fut peiné par les pleurs d'Alissa, ses cris qui les suppliaient d'arrêter. Malheureusement, il ne pouvait rien faire...

Les jours qui suivirent, le même châtiment s'abattit sur eux. Alissa essayait de le défendre et elle se faisait punir.

Cela se poursuivit durant les mois qui suivirent. Pourquoi Alissa essayait-elle toujours de le sauver, alors qu'elle subissait les coups par sa faute ? Cela faisait plus d'un an qu'elle était là, presque deux ans... Pourquoi ?

« J'en peux plus... » Lui confia-t-elle, un jour alors qu'il pleuvait dehors. « Pourquoi tu ne te détends pas ? »

Il ne le pouvait pas. Il ne connaissait que cela...

« Je ne te défendrais plus... Je ne te parlerais plus... Peut-être qu'ils arrêteront de me faire mal... »

Et puis elle était partie, ne lui adressant plus jamais un regard, un sourire, un mot...

Pourtant, elle subissait toujours les insultes, les coups... Ils avaient trouvé un nouveau jouet. Ils ne s'en lassaient pas. Qu'importe la décision d'Alissa. Cœur de glace ne leur suffisait plus, il leur fallait un nouveau passe-temps... Et c'était elle...

Ce jour-là, Alissa était à l'orphelinat depuis deux ans. Elle avait un peu plus de quatre, mais sa beauté s'était fanée par sa faute.

Ce jour-là, l'orphelinat organisa une sortie, pour visiter des vallées. Et alors qu'il voulait éviter les coups et les insultes, Cœur de glace s'isola sur le bord d'une falaise, observant le vide. Il l'attirait tant. Et s'il sautait ? Son calvaire se terminerait là. De toute façon, il n'avait plus rien dans ce monde. Il ne pouvait se rattacher à rien. Il était seul. La seule personne gentille avec lui, le payait aujourd'hui. Il allait faire un pas, mais il sentit une main le saisir par le bras, le tirant en arrière.

« Tu fais quoi ? » Lui cria Alissa, semblant furieuse.

Elle qui avait dit qu'elle ne lui parlerait plus... Que faisait-elle ici ?

Il détourna son regard vide, fixant l'abîme qui l'appelait.

« Tu veux partir ? Tu veux me laisser seule ?! »

Pourquoi pleurait-elle ? Elle ne voulait plus de lui. Il n'était qu'un poids. Elle souffrait par sa faute. Il ne méritait pas d'être là. Il ne méritait pas d'exister. Pourquoi continuer de vivre dans la douleur ? Il voulait que tout s'arrête.

« Réponds-moi ! »

Mais il ne parlait pas. Il n'avait jamais prononcé un seul mot.

« Je te déteste ! »

La falaise se mit soudainement à trembler et un morceau se détacha, emportant avec lui la jeune fille. Cœur de glace se précipita vers elle, parvenant à attraper sa main. Mais il était faible. Tout son corps le faisait souffrir. Il tremblait. Il avait peur. Il ne voulait pas qu'elle parte. Elle ne méritait pas de mourir. Elle devait vivre.

« Laisse-moi ! » Supplia Alissa.

Non. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas. Mais sa main était moite. Elle glissait. Elle allait tomber. Il la lâcha, basculant dans le vide.

Il ne pouvait pas détacher ses yeux d'elle. Elle allait mourir. Elle allait mourir à cause de lui. Mais il allait la rejoindre. Cette chute allait lui être fatale. Mais soudain, il flotta, entouré dans une drôle de bulle jaune. Il... Il remontait. Alors qu'Alissa tombait. Tout semblait se passer au ralenti. Il fut déposé en douceur sur le bord de la falaise, criant le nom de la rouquine qu'il venait de voir mourir, sans qu'aucun son ne quitte sa bouche...

Le brun fit une pause. Drago pleurait. Pourquoi ? Oksana n'arrivait pas à retenir ses larmes. Pourquoi étaient-ils tous tristes. Ils ne connaissaient même pas Alissa. Ils n'étaient pas responsables de sa mort...

« Les adultes m'ont trouvé et... Alissa aussi. Elle est morte, alors que moi... Elle m'a sauvé. Et... ils ont tous dit que je l'avais tuée, ce qui n'est pas faux, puisque c'est à cause de moi si elle est venue sur la falaise. Voilà, vous connaissez mon histoire... » Acheva Cœur de glace, dans un silence pesant.


Un nouveau chapitre fini.

Réponses aux Reviews :

Guest

Salut, merci pour ta Review. Alors oui, Cœur de glace, c'est Harry quand il était à l'orphelinat, mais je rappelle, il n'avait pas de nom et les enfants l'appelaient comme ça. Et non, tu verras que les Weasley apprendront pour Alissa que lors du Procès. Biz.

Stormtrooper2

Coucou, merci pour ta Review. Oui voilà. Biz.

Holybleu

Hey, merci pour tes Reviews. Biz.

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

À bientôt.

Biz

Gin' pour vous servir