Bonjour à toutes et tous !

Deuxième chapitre de ma fic La Princesse et la Lionne. Enfin techniquement parlant, c'est le premier puisque le précédent était un prologue.

Ici, nous allons faire un peu plus connaissance avec nos deux protagonistes, savoir Hermione et sa correspondante Orihime. Pour Hermione, j'ai essayé de me mettre dans la tête de cette toute jeune fille qui s'apprête à entrer dans un autre monde, avec ses états d'âme, ses pensées, tout ça tout ça. Pour Orihime, je me suis basée sur ces séries animées/drama/reportages, pour reproduire la manière de vivre des japonais. La correspondance en elle-même commencera au prochain chapitre. :-)

Un grand merci à Ptitepointe, du groupe discord Papotage, écriture, lecture et bonne humeur, pour avoir fait ma bêta.

Voilà, j'espère que cette nouvelle histoire vous plaira. Je vous souhaite une bonne lecture ! ^^


Disclaim: La saga Harry Potter n'est pas ma propriété, mais celle de son autrice. Le Palais des Bains d'Aburaya, Kohaku et Zeniba ont été empruntés au Voyage de Chihiro, créé par Hayao Miyazaki et les studios Ghibli. Le château d'Aburaya est basé sur celui d'Himeji situé dans la région du Kansai au Japon. Je ne perçois aucun revenu avec cette histoire.

Le monde magique japonais et l'Institut de Magie Élémentaire sont ma création, tout comme les persos OC.


Lexique:
-Ohayô (gosaimasu) = Bonjour (le matin)/ Le restant de la journée, bonjour se dit "Konichiwa"
-Senpai = Dans le cadre scolaire, ce terme est utilisé pour désigner l'élève le plus âgé, à l'inverse du "Kohai" qui est le plus jeune. Le Senpai est là pour guider et aider le Kohai. Le terme est souvent ajouté en suffixe du nom du plus âgé, qui lui utilisera davantage "-kun" ou "-chan" en retour.
-Arigatô = Merci
-Onigiri = Boulette de riz enveloppée d'une feuille d'algue nori
-Natto = Préparation à base de haricots fermentés
-chan = Suffixe utilisé pour s'adresser à un jeune enfant ou à une fille. C'est une version plus affectueuse de "-san", qui est plus neutre.
-kun = Suffixe essentiellement utilisé pour parler à un garçon plus jeune ou du même âge que nous
-Hime = Princesse

Au Japon, la présentation se fait de manière inverse de la nôtre, avec le nom de famille d'abord puis le prénom. Ce dernier n'est utilisé que par les personnes proches et intimes, les japonais s'appelant généralement par leurs noms de famille.

J'inscrirai la traduction des termes japonais utilisés, ainsi que certains explications culturelles, au début de chaque chapitre concerné, afin que vous compreniez de quoi il retourne. Cependant, n'étant pas moi-même japonaise, il se peut que des erreurs s'y glissent. N'hésitez pas à m'en informer pour que je puisse rectifier. :-)


La Princesse et la Lionne

Chapitre 1

(1er Septembre 1991 – Village d'Aburaya)

Alors que l'aube n'avait pas encore pointé le bout de son nez, le petit village sorcier d'Aburaya s'animait déjà doucement, se préparant à accueillir ses visiteurs de la journée. Situé au cœur de la forêt de Nara, le village était constitué d'une multitude de petites maisons en bois aux toits incurvés. Sur la colline boisée surplombant le village, on distinguait les lumières du Palais des Bains et encore au-dessus, celles du majestueux château d'Aburaya qui donnait son nom au village. Bien qu'il ne fût habité que par des sorciers, le village restait tout de même ouvert à tous les visiteurs de passage dans la région, qu'ils soient sorciers ou Mahounashi. C'était le terme utilisé par les sorciers japonais pour désigner les personnes sans aucun pouvoir magique et il pouvait être traduit par «sans magie». Ils contribuaient ainsi aux ressources du village, par leurs achats de produits locaux, mais ne pouvaient pas s'y installer à cause des runes de Confusion, qui leur faisaient dire que cet endroit n'était pas pour eux. Les habitants pouvaient donc accueillir les touristes avec ou sans magie, sans mettre en péril le Décret Impérial du Secret Magique.

Le village abritait les locaux d'une des plus prestigieuses universités au monde, le Japanese Elementary Magical Institute of Aburaya. Cet établissement aidait les enfants ayant des affinités avec un ou plusieurs éléments naturels à maitriser leurs dons. L'Institut accueillait ses élèves du collège jusqu'à l'université, chaque cycle d'étude disposant de son propre bâtiment, à l'intérieur du château d'Aburaya. Le JEMIA possédait également une école maternelle, ainsi qu'une école primaire, toutes deux exclusivement réservées aux enfants du personnel de l'établissement et à ceux des habitants du village. Les élèves demeuraient à l'année dans les petites maisons du village.

Au premier étage de l'une de ces maisons, la jeune Orihime se glissa doucement hors du pays des rêves et se redressa dans son futon en frottant ses yeux encore tout ensommeillés. S'étirant longuement, elle finit tout de même par se lever et se dirigea vers la salle de bain commune, avec ses affaires sous le bras, après avoir ouvert en grand la fenêtre de sa chambre pour aérer. Elle en ressortit quelques minutes plus tard, vêtue de son uniforme scolaire. Celui-ci se composait d'une jupe plissée noire, d'un chemisier bleu, d'une cravate noire, d'une veste blanche, ainsi que de chaussettes noires. Sur le côté gauche de sa veste, au niveau du cœur, on pouvait voir les armoiries du JEMIA, qui représentaient deux baguettes croisées à l'intérieur d'un cercle d'or, où sont disposés les symboles des éléments naturels magiques, avec les idéogrammes de l'Institut inscrits en-dessous.

De retour dans sa chambre, Orihime alla suspendre son futon et ses draps sur le rebord de son balcon pour les aérer, puis elle descendit en cuisine pour aider sa sempai Nishimura Yaeko à la préparation du petit-déjeuner. Ils étaient dix élèves, filles et garçons mélangés, à vivre dans cette maison et cela demandait une organisation presque militaire dans la répartition des tâches. A onze ans, Orihime était la plus jeune de la maison, entrant en première année de collège à l'Institut et la plus âgée était justement Yaeko qui, à presque vingt ans, terminait sa scolarité. Avec son calme et sa douceur, la jeune femme faisait un peu office de deuxième maman pour les plus jeunes.

«Ohayô Nishimura-sempai!
-Ohayô Miyazaki-san, la salua Yaeko tout en surveillant la cuisson des nouilles. As-tu bien dormi?
-Hai, arigatô sempai, lui répondit Orihime en s'approchant de son ainée. Je peux t'aider à quelque chose?
-Je veux bien que tu t'occupes de dresser les onigiri s'il te plait, acquiesça Yaeko en montrant la casserole pleine de riz. Ensuite il faudra préparer le natto.
-Hai!»

Orihime enfila un tablier et vint prêter main forte à son ainée tandis qu'au-dessus de leurs têtes, leurs camarades s'éveillaient les uns après les autres. Ils les rejoignirent rapidement, chacun prenant sa place dans cette mécanique bien huilée. Tandis que certains dressaient la table, d'autres virent les aider à préparer le repas, mais également les bentô qu'ils emporteraient pour le déjeuner. Tous les habitants de la maison s'installèrent ensuite autour de la table, tout en échangeant joyeusement sur leurs vacances passées. Orihime n'était pas partie cette année mais sa meilleure amie s'était rendue en Égypte avec ses parents, ainsi que son petit-frère et en avait gardé de magnifiques souvenirs. Terminant son petit-déjeuner, Orihime lava sa vaisselle avant de remonter à l'étage. Après un rapide passage à la salle de bain, elle se rendit dans sa chambre refermer sa fenêtre et récupérer son sac de cours. Elle en profita pour rentrer son futon et ses draps, qu'elle plia soigneusement avant de les ranger dans son armoire. La jeune fille redescendit ensuite mettre les bottines noires complétant son uniforme, tandis que Yaeko la rejoignait avec un paquet emballé dans un joli tissu fleuri.

«Tiens Miyazaki-san, n'oublies pas ton bentô.
-Arigatô Nishimura-sempai, la remercia Orihime en rangeant son déjeuner dans son sac.
-Que ta journée soit fructueuse, lui souhaita son ainée en s'inclinant légèrement.
-Que la tienne le soit tout autant, lui répondit Orihime en l'imitant.»

La jeune fille sortit ensuite de la maison et remonta le village en direction de la place principale, où elle devait retrouver ses amis. Le temps était plutôt doux en ce début de mois de Septembre et Orihime aimait beaucoup ce moment où le soleil venait caresser le village de ses premiers rayons. Au loin, la jeune fille aperçut les hauts toits du château d'Aburaya qui dépassaient à peine des arbres, au sommet de la colline. Si la nuit, ses lumières étaient visibles de loin, le château semblait se replier derrière les grands arbres touffus qui l'entouraient, dès les premières lueurs du jour. Poursuivant son chemin vers le centre du village, Orihime fut bientôt accompagnée par d'autres jeunes qui, comme elle, se rendait en cours. Elle arriva bien vite sur la place où elle repéra ses amis, accoudés au pont qui reliait le village au château.

«Ohayô Miyu-chan, Lio-kun!
-Ohayô Hime-chan, la salua le dénommé Lio.
-Ohayô Orihime! Comment se sont passées tes vacances?
-Très bien Miyu-chan, je te remercie et tes vacances à toi? C'était comment l'Égypte?
-C'était magnifique! Les paysages sont sublimes et j'ai fait plein de photos qu'il faudra ab-so-lu-ment que je te montre!
-J'ai hâte de voir ça, lui assura Orihime tandis qu'ils entamaient la montée jusqu'au château.»

Kobayashi Miyuki était la meilleure amie d'Orihime depuis l'école primaire. C'était une jeune fille très souriante et portée sur le style lolita comme en témoignait ses deux tresses, chacune ornée à leur base d'un gros pompon pelucheux de couleur rose. Habitant à quelques rues d'Orihime, Miyuki était issue d'une famille mixte, c'est-à-dire que sa maman était une sorcière tandis que son papa venait du monde Mahounashi. D'un naturel calme et paisible, la jeune fille était souvent dévaluée par les autres qui la considéraient d'office comme faible. Un rôle que Miyuki se plaisait à jouer puisqu'ainsi, on ne se méfiait jamais d'elle.

De son côté, Lio Khan Ming était un très joli garçon aux yeux d'obsidienne et aux cheveux noirs retombant sur ses épaules. Le jeune homme et sa sœur cadette, Mele Khatan Ming, se trouvaient être les héritiers de la très ancienne lignée sorcière chinoise Ming, cousine de la dynastie Mahounashi du même nom. Seulement après des siècles de consanguinité, seul Lio eut la chance de voir la magie circuler à nouveau dans ses veines, Mele étant une sorcière Mahounashi, c'est-à-dire sans pouvoirs magiques. N'ayant plus leurs parents, ils furent placés sous la tutelle du clan du Dragon Écarlate et vivaient désormais au sein du Palais AkeRyû, lieu de vie de la famille Miyazaki. Ami d'enfance d'Orihime, Lio était également son fiancé, comme il était de coutume parmi les plus anciens clans de Yakuzas sorciers. La première phase de leurs fiançailles, appelée Présentation des Promis, avait eu lieu au Printemps dernier.

Arrivés dans la Grande Cour du château, les trois amis allèrent se placer en rang, avec leurs camarades de promotion, devant l'estrade où les attendaient deux personnes, un homme et une femme. Le premier était Nigihayami Kohaku Nushi-sama, le directeur du Japanese Elementary Magical Institute of Aburaya. Il était vêtu d'un haut de kimono d'un bleu profond et un hakama blanc, le tout étant noué par une large ceinture noire en tissu. Par-dessus l'ensemble, il portait un haori bleu et blanc, orné d'un majestueux dragon blanc. Ses longs cheveux bleutés étaient en partie remontés en une coiffure très sophistiquée, piquée de deux aiguilles blanches et ses yeux vert olive dégageaient une certaine solennité ainsi qu'une douceur dont il couvrait ses élèves. La deuxième personne était Zeniba-sama, la Directrice-Adjointe et Gardienne des Sceaux. Cette dernière était plus trapue et avait un visage avenant marqué par le temps. Lorsque tous les élèves de Première Année furent arrivés, les lourdes portes du château se refermèrent dans un grondement sourd et Zeniba-sama prit la parole.

«Ohayô mes enfants.
-Ohayô Zeniba-sama, scandèrent les élèves d'une bel ensemble. Ohayô Kohaku-sama.
-Comme chaque année depuis vingt ans, nous réitérons notre programme d'échange scolaire international, annonça solennellement la vieille sorcière. Je laisse la parole à Kohaku-sama qui va vous en expliquer le déroulement.
-Arigatô Zeniba-sama, la remercia le directeur en s'inclinant dans sa direction, avant de s'adresser aux élèves. Durant la semaine qui vient, nous recevrons la liste annuelle des nouveaux élèves de plusieurs établissements scolaires magiques dans le monde. Zeniba-sama et moi-même établirons ensuite des binômes, en fonction de vos caractères et de ce que vous pourrez apporter à votre correspondant ou correspondante, mais également de ce que lui ou elle aura à vous transmettre. Nous vous recevrons enfin chacun votre tour dans notre bureau, afin de vous annoncer le nom de votre binôme ainsi que la raison de ce choix.
-Nous n'allons pas vous retarder plus longtemps sur votre emploi du temps bien chargé, les libéra la Gardienne des Sceaux. Nous nous retrouveront au souper de ce soir et d'ici là, passez tous une bonne journée.
-Arigatô Zeniba-sama! Arigatô Kohaku-sama!»


(1er Septembre 1991 – Maison des Granger dans la banlieue londonienne)

Alors que la journée d'Orihime s'approchait doucement de son déclin, celle d'une autre jeune sorcière de onze ans commençait à peine, à l'autre bout du monde. La jeune Hermione Granger fut réveillée avant même que la sonnerie de son réveil ne retentisse. Issue d'une famille sans aucun pouvoir magique, moldue d'après le terme utilisé le Professeur McGonagall venue l'introduire dans le monde magique, Hermione était très excitée d'aller à Hogwarts et de découvrir ce nouvel univers qui s'offrait à elle. Malgré les mots rassurants de la sorcière, la jeune fille était déterminée à prouver sa légitimité et avait dévoré consciencieusement ses livres de cours, ainsi que les quelques ouvrages qu'elle avait pris en plus pour se distraire.

Sachant parfaitement qu'elle ne se rendormirait pas, Hermione alla prendre sa douche et revint ensuite s'habiller dans sa chambre. N'ayant pas encore l'uniforme officiel de sa future Maison, elle avait choisi la veille avec sa maman une tenue de rentrée sobre et passe-partout, se composant d'une robe à chasuble noire lui arrivant sous les genoux et d'une chemise blanche à manches longues. Elle enfila ensuite un pull gris et de longues chaussettes de même couleur. Elle descendit au salon avec un livre en attendant le réveil de ses parents, qui se levèrent une heure plus tard. Rangeant son livre dans son sac à dos, Hermione alla les retrouver à la cuisine pour le petit-déjeuner.

«Bonjour maman! Bonjour papa!
-Bonjour ma chérie, la salua sa mère en installant le petit-déjeuner sur la table. Je ne m'attendais pas à te voir aussi tôt, as-tu dormi au moins?
-Oui maman mais, j'étais tellement impatiente que je me suis réveillée avant l'heure. J'ai vraiment hâte d'être dans le Hogwarts Express!
-Oh tu te rends compte chérie, se lamenta faussement son père. Notre petite fille a déjà hâte de nous abandonner!
-Oh mais non papa, rit Hermione en mangeant ses céréales. Je ne vous abandonnerai jamais et je vous promets de vous écrire souvent!
-Je le sais mon lapin, c'était juste pour te taquiner, assure son père avec un clin d'œil.»

Dire que Richard et Mary-Ann Granger avaient été très surpris par les événements était clairement un euphémisme. Ils avaient bien remarqué toutes ces petites choses étranges qui entouraient leur fille mais ils n'auraient jamais imaginé qu'il s'agissait de magie. En dépit des explications gracieusement fournies par le Professeur McGonagall, les époux Granger oscillaient toujours entre émerveillement, stupeur et angoisse. Émerveillement au regard des prouesses que la sorcière avait réalisé devant eux, stupeur que cela fut tombé sur leur petite fille et angoisse à l'idée de devoir la laisser partir dix mois de l'année à l'autre bout du pays, le tout pendant sept ans. La prochaine fois qu'ils reverront Hermione, ce serait à l'occasion des vacances de Noël et leurs cœurs de parents avaient encore un peu de mal à se faire à cette idée.

Après le petit-déjeuner, Hermione remonta se laver les dents et chausser ses ballerines noires. Elle redescendit mettre son manteau et son écharpe, puis attendit calmement le retour de ses parents, en continuant l'ouvrage qu'elle lisait plus tôt. Une fois les époux Granger prêts, elle suivit ses parents qui devait l'emmener en voiture jusqu'à la gare de King Cross, où elle monterait à bord du Hogwarts Express. Après plusieurs minutes de bouchons à l'entrée du centre-ville de Londres, la famille Granger arriva enfin à la gare. Hermione serra très fort ses parents en essayant de retenir ses larmes. Soudainement, elle ne voulait plus partir mais Richard et Mary-Ann réussirent à la rassurer. Après la promesse de leur écrire dès le lendemain, Hermione franchit la barrière magique et découvrit avec émerveillement la magnifique locomotive rouge du Hogwarts Express.

Réussissant à monter sa lourde malle dans le train, grâce à l'aide d'un jeune rouquin portant les couleurs de Griffindor, Hermione s'installa dans un compartiment, bientôt rejointe par un jeune garçon à l'air timide et inquiet qui faisait de petits signes à une vieille dame sur le quai, qu'Hermione supposa être sa grand-mère, tout en serrant très fort le crapaud qu'il avait dans les mains. Lorsque le train s'ébranla et commença à avancer, la jeune fille sentit son excitation du matin revenir en flèche. Elle avait vraiment hâte d'arriver!


Merci d'être arrivés jusqu'ici ! N'hésitez pas à me laisser des reviews pour me faire part de vos remarques et me dire ce qui vous a plu ou pas. Cela ne pourra que me faire progresser. :-)

A+
Mimi