Bonjour à tous ! Très heureuse de poster ce chapitre, car je l'aime beaucoup. C'est peut-être mon côté un peu sadique qui ressort, ah ah ... Vous comprendrez à la fin. Bonne lecture et à demain sans doute !


«Les Kelpies ne pétrifient pas.» annonça Ron en refermant le grand livre sur les créatures magiques qu'il lisait.

Occupé à lire ses cours de potions près de Hermione, Drago se contenta de grogner.

«Donc ce n'est pas ça.»

«Pas même le Kelpie de Serpentard?» demanda Harry en levant les yeux.

Hermione lui trouvait un air fatigué. Entre le Quidditch, les devoirs et ses recherches – devenues obsessionnelles – sur la Chambre des Secrets, Hermione ne savait pas comment il trouvait encore le temps de dormir. Elle regarda les cernes sous ses yeux et se dit qu'en effet, il ne dormait peut-être pas.

«Ils n'en parlent pas.» dit Ron sur un ton d'excuse.

Harry soupira et ferma Nobles par nature.

«Rien ici non plus, dit-il. Serpentard avait un lien avec la lignée des Gaunt, mais Marvolo Gaunt n'a eu qu'un fils et il a été envoyé à Azkaban pour avoir tué une famille de moldus.»

La lèvre de Hermione se retroussa de dégoût.

«Jamais marié, continua Harry en appuyant sa tête dans sa main. Jamais eu d'enfant et jamais venu à Poudlard.»

«Si l'héritier et le monstre étaient si faciles à trouver, dit Drago, tandis que Harry jetait un œil au grand registre près de lui. Ils auraient déjà trouvé qui c'était la dernière fois.»

«C'est vrai, dit Ron. Au moins, il n'y a pas eu d'autres attaques depuis Colin. Et le week-end prochain, c'est Noël-»

Hermione avait du mal à croire que l'année était passé si vite.

«-c'est toujours bon à prendre-»

«Ouais, j'imagine.» souffla Harry.

«Arrête de t'inquiéter, Harry.» lui dit Hermione.

Elle fronçait les sourcils, mais essaya de garder une voix douce.

«Je sais que tu veux aider, mais personne ne s'attend à ce que tu règles tout. Laisse faire les professeurs.»

«Je sais, dit Harry. C'est juste- Je n'arrive pas à me défaire de l'idée que-»

Il détourna le regard, le visage triste.

«Peu importe.»

Hermione échangea un regard avec Ron et Drago.

«Il faut que j'y aille. Dubois me fera faire des exercices en plus si je suis en retard.»

Il se leva, coinça les livres sous son bras, de façon à les rendre à Mme Pince en chemin. Hermione réfléchissait à une excuse pour partir avec lui, mais Ron se leva.

«Ça t'ennuie si je viens?» demanda-t-il.

Harry, qui se serait sûrement montré méfiant ou surpris si Hermione ou même Drago lui avait proposé ça, se contenta de secouer la tête. Les garçons parlaient déjà de Quidditch avant même d'être sortis de la bibliothèque et Harry paraissait plus détendu. Arrivé près des portes de la bibliothèque, Ron tourna la tête et croisa le regard de Hermione.

Ne t'inquiète pas, essayait-il de lui faire comprendre. Je garderais un œil sur lui. Hermione se mit à sourire.

«Je crois que je vais y aller.» dit Hermione en rangeant ses propres affaires dans son sac.

Elle se dit que Ginny allait descendre dîner et espérait la croiser en chemin. Cela faisait plusieurs semaines depuis ce jour dans la bibliothèque – à cette même table, d'ailleurs – et Hermione avait essayé plusieurs fois de reparler à Ginny de ce mystérieux garçon, mais sans aucun succès. Il y avait toujours une excuse. Ou Ginny se trouvait avec d'autres gens ou elle était introuvable. Hermione avait l'impression qu'elle l'évitait et était inquiète d'avoir blessé ou à offensé la jeune fille.

«Attends, dit Drago. Je viens aussi.»

«Tu n'as pas fini.» dit Hermione en fronçant les sourcils.

«Je finirais dans la salle commune.»

«Ne pars pas à cause de moi, dit-elle. Je peux marcher toute seule, tu sais.»

«Mais j'ai faim.» protesta Drago.

Il agita sa baguette, formant un pile bien nette avant de tout fourrer dans son sac et de se lever. Hermione fronça les sourcils, mais elle ne rajouta rien. Depuis l'attaque de Colin, elle avait bien vu qu'aucun des garçons ne la laissait se promener seule. Il y avait toujours quelqu'un avec elle et elle appréciait cela. Vraiment. Mais elle trouvait aussi cela un peu ridicule. Si l'héritier de Serpentard voulait l'attaquer, le fait qu'elle soit en compagnie de ses amis non-nés-moldus ne l'arrêterait sans doute pas.

Ils discutèrent de Noël sur le chemin. Drago allait passer ses vacances entre le domicile de Harry et celui de Ron. Harry devait passer trois jours en France vers la fin des vacances, avec Lupin et Tonks, et Drago refusait de retourner au Manoir. Hermione se doutait que cette décision était liée à la présence de son père ou de Dobby, mais elle ne demanda pas et Drago n'en parla pas non plus.

En chemin, ils croisèrent Fred et George, qui étaient en retard pour l'entraînement de Quidditch, ainsi que Neville et Parvati qui descendaient manger et qui promirent qu'ils garderaient une place pour Hermione et Drago.

«Je vais juste ranger mes affaires, Granger. Je reviens dans une minute.» dit Drago, une fois qu'il eut donné le mot de passe à la Grosse Dame.

Hermione acquiesça, mais son attention fut attirée par Ginny, qui venait juste de disparaître dans son dortoir. Hermione la suivit et frappa à la porte, sans obtenir la moindre réponse.

«Ginny?»

Hermione ouvrit la porte. Le dortoir était vide et la porte de la salle de bain était ouverte, la pièce plongée dans le noir. Le lit de Ginny était défait et son journal était posé sur son oreiller, mais Ginny ne se trouvait nulle part, même si Hermione l'avait distinctement vu entrer ici et qu'il n'y avait aucun endroit où elle avait pu aller.

Désorientée, Hermione ferma la porte et monta à l'étage pour aller ranger ses propres affaires avant le dîner.


Noël passa sans incident. Drago passa les premiers jours avec Potter à jouer aux échecs et à la Bataille Explosive au Square Grimmaurd. La veille de Noël, les quatre plus jeunes Weasley débarquèrent par la Cheminée et les parents de Hermione la déposèrent dans le coin. Ils passèrent la journée dans le parc de l'autre côté de la route et participèrent à la bataille de boules de neige la plus intense que Drago ait connu. C'était Drago, Potter, Black et Weasleytte contre McKinnon, les jumeaux, Granger et Weasley. Au moment où ils rentrèrent à l'intérieur, ils étaient tous mouillés, glacés, épuisés, mais aussi vraiment heureux.

Kreattur les réprimanda pour avoir ramené de la neige dans le hall, mais il n'était visiblement pas trop furieux car il leur servit à tous un bol de soupe à l'oignon avec du pain chaud et lança un sort de séchage et de réchauffage sur leurs vêtements.

«-paraît génial.» dit Black.

Il arborait un énorme sourire et Drago se demanda ce que les jumeaux lui avaient dit. Ils étaient tous les trois penchés les uns vers les autres.

«Juste vous deux?»

«Chut.» souffla Weasley Un en montrant Weasley et Weasleytte, qui étaient en train de parier sur la couleur des pulls qu'ils allaient recevoir cette année.

«Ils n'écoutent pas, dit Weasley Deux. Mais ouais, juste nous. Ça fait longtemps qu'on a cette idée, mais maintenant, on est assez âgés pour maîtriser la magie nécessaire ...»

«Tant que vous ne faites rien de trop dangereux-»

«Rien de trop méchant, dit Weasley Un. Mais c'est pour ça qu'on voulait en parler. On se demandait si on pouvait emprunter quelques livres de ta bibliothèque. Mme Pince dit toujours à McGonagall quand on emprunte des livres à Poudlard-»

«Étant donné nos recherches, on ne peut pas lui en vouloir, avoua Weasley Deux. Mais c'est casse-pied. Et elle a aussi compris que Lee empruntait des livres pour nous-»

«-et on préfère éviter les questions gênantes-»

«Et que ça arrive aux oreilles de Maman-»

«Vous pouvez emprunter tout ce que vous voulez, dit Black. Je vais vous montrer comment c'est organisé.»

Il se leva, son bol de soupe dans la main, et attrapa un morceau de pain au milieu de la table. Les jumeaux se levèrent également et le suivirent à l'étage. Drago se demandait ce que cela cachait. Tout comme McKinnon, apparemment.

«Excuse-moi, Hermione, dit-elle en se levant. On poursuivra cette conversation plus tard. Quelqu'un doit s'assurer que les enfants-»

Drago pensa que son ton et son sourire montraient bien qu'elle incluait Black.

«-ne créent pas trop de problèmes.»

Hermione se mit à rire et McKinnon se hâta vers les escaliers.

«C'est quoi le problème ?» demanda Weasleytte.

«J'suis pas sûr.» lui dit Drago en haussant les épaules, se laissant embarquer dans la conversation sur les couleurs de pulls.

Comme il le découvrit lorsqu'il arriva au Terrier pour leur repas de Noël, Drago reçut un pull marron. Mme Weasley lui expliqua qu'elle trouvait cette couleur jolie avec sa peau claire. Le visage de Weasley se crispa, mais il sembla soulagé d'en recevoir un bleu. Drago était simplement touché qu'elle lui en ait offert un et aussi plutôt heureux que le sien ne soit pas orange fluo comme celui de Weasley Deux ou rose pâle. Weasleytte ne semblait pas très contente de la couleur de son pull et encore moins de la perte de son pari. Elle devait maintenant une Mornille à Weasley.

Bien sûr, Drago avait déjà été au Terrier, mais jamais plus d'une journée et il n'avait jamais été le seul invité. Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais cela s'avéra aussi différent que possible du Manoir. Même s'il y avait six chambres et plusieurs étages, ce n'était pas une grande maison et Drago se cognait constamment contre quelqu'un sur un pallier ou était traîné dans le jardin pour du Quidditch ou dans le salon pour une partie de cartes.

Et il devait aider dans la maison … Enfin, ce n'était pas complètement exact. Mme Weasley lui disait toujours de ne pas aider ses enfants et Drago prenait cela comme un défi. Il aida Weasley à nourrir les poules et à dégnomer le jardin, mit la table avec le Préfet Weasley et assista Weasleytte avec le linge. Père et Hydrus auraient été horrifié, mais Drago se sentit plutôt heureux de découvrir les pinces à linge et n'accorda pas d'importance au fait qu'il s'était ridiculisé en demandant pourquoi les Weasley n'utilisaient qu'une seule fourchette et un seul couteau pour manger.


«Un peu de lecture pour te distraire?» demanda Patmol en se perchant sur l'accoudoir du fauteuil de Harry.

L'odeur de ce qui semblait être des pâtes leur parvint depuis la cuisine, suivi de la voix de Marlène, jugeant Tonks sur son suivi de la recette. Loin de ses parents et de Kreattur, la cuisine de Tonks ne s'était pas améliorée et Lunard avait avoué qu'il mangeait souvent à Beauxbâtons avant de rentrer à la maison. Après avoir goûté la ratatouille aqueuse que Tonks avait tenté de réaliser de bon cœur lors de leur première soirée en France, Harry ne le lui reprochait pas.

En revanche, ses compétences d'Auror s'étaient améliorées. Tonks et Patmol avaient discuté jusque tard dans la nuit, après que Harry, Marlène et Lunard soient partis se coucher. Depuis son lit aménagé sur le canapé, Harry avait pu les entendre parler des subtilités des sortilèges de protection, de techniques variées de duels. Ils s'étaient affrontés dans un duel spectaculaire la veille – juste pour le plaisir – et Tonks avait écrasé Patmol. Lunard avait eu l'air ravi.

«Yep.» répondit Harry, relisant la page sur la famille Serpentard pour la centième fois.

«Je pensais que Kreattur perdait encore plus la tête quand il disait qu'il n'arrivait plus à trouver le livre préféré du Maître Regulus.»

Patmol arqua un sourcil. Il plaça la main sur l'épaule de Harry et la serra un peu.

«Tu peux me dire pourquoi tu lis ça?»

«C'est lui, répondit Harry sans lever les yeux. Je sais que c'est lui. C'est juste que j'ignore comment

«Tu veux parler de la Chambre des Secrets?»

Harry hocha la tête.

«J'ai dit qu'on ne pouvait pas l'exclure, dit Patmol. Je n'ai pas dit que c'était lui. Même Dumbledore n'a pas-»

«C'est lui.» répéta Harry.

Il s'arrêta sur la page dédiée aux Selwyn et parcourut l'histoire de la famille et les noms sur l'arbre généalogique.

«Ah, gamin, souffla Patmol. Qu'est-ce qu'on a fait de toi?»

Quelque chose dans son ton fit lever la tête à Harry.

«Qu'est-ce tu veux dire?»

«Je veux dire que Voldemort n'est pas le seul monstre qui existe, répondit Patmol, l'air triste. Regarde ma cousine Bella ou Peter ou-»

«Ils sont tous sous ses ordres.» dit Harry.

«Alors regarde cette Ombrage du Ministère.»

Patmol montra la page que Harry regardait, posant le doigt à l'endroit où se trouvait le nom d'Ombrage sur l'arbre généalogique de la famille Selwyn.

«Ou la mère de Blaise- Comment va Blaise?»

«Il va bien, dit Harry. Je le vois seulement en Potions et en Défense, mais il a dit qu'il allait chez son père pour Noël, donc-»

«C'est bien.» dit Patmol en hochant la tête.

«Tu ne me crois pas, n'est-ce pas? dit Harry. Sur le fait que c'est lui.»

«Honnêtement? Oui, ça semble être le genre de choses qu'il ferait … Mais comment? Pourquoi? Mes sources et celles de Dumbledore disent qu'il est à l'étranger-»

«Tu as parlé à Dumbledore?»

«Il y a un monstre qui se promène dans l'école, bien sûr que j'ai parlé à Dumbledore.»

Patmol regarda Harry comme s'il était stupide et Harry se sentit un peu bête de le réaliser si tard.

«J'ai aussi parlé à Quirrell.»

«Quirrell?»

«L'homme qui a eu Voldemort dans la tête pendant un an.» dit Patmol.

«Je sais qui c'est, répondit Harry en se renfrognant. Qu'est-ce qu'il avait à dire?»

«A propos de la Chambre?»

Harry acquiesça.

«Rien.»

«Rien?»

«Non. Il n'en a jamais entendu parler. Et c'est tout- Je déteste être aussi direct, gamin, mais qu'est-ce que veut Voldemort en premier lieu?»

«Un corps, répondit Harry. Être de nouveau lui, plutôt que- quoi qu'il soit maintenant.»

Ce n'était clairement pas la réponse qu'attendait Patmol. Harry pencha la tête.

«Qu'est-ce que tu allais dire?»

«Peu importe, dit Patmol, l'air maussade. Un corps, alors- ouais, et bien- Comment peut-il retrouver un corps en utilisant la Chambre? Le monstre de Serpentard attaque des nés-moldus, il ne les transforme pas en potion régénérante ou en morceaux de corps pour les offrir à l'héritier-»

«Comment tu saisça?» demanda Harry, borné.

«Parce que c'est déjà arrivé il y a cinquante ans, soupira Patmol. Et ce n'était- ça n'avait pas d'intention cachée, c'était juste pour prouver quelque chose à propos de la pureté du sang.»

Il soupira et ils restèrent silencieux pendant une bonne minute, avant que Patmol ne reprenne la parole.

«Je ne dis pas que ce n'est pas lui, je dis juste qu'avec ce qu'on sait, ça ne colle pas.»


En fin de compte, ça n'avait pas besoin de coller. Bien plus tard ce soir-là, après le dîner et après avoir été persuadé par Patmol et Lunard d'aller se promener, Harry se retrouva blotti sous une couverture sur le canapé, les yeux de nouveau fixés sur Nobles par nature. Il était sûr qu'il regretterait d'être resté debout aussi tard quand il devrait attraper un Portoloin international vers Londres, d'où il prendrait le train pour retourner à l'école, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Après un regard coupable vers la chambre d'amis, où Patmol et Marlène dormaient, Harry ajusta sa baguette pour que la lumière éclaire mieux la page consacrée aux Gaunt. Le vieil article de la Gazette qu'ils avaient trouvé peu après leur emménagement au Square Grimmaurd et qui appartenait à Regulus se trouvait encore là. Sur la photo de l'article, on pouvait voir ce vieil homme faisant un doigt d'honneur, doigt sur lequel se trouvait l'affreuse bague, cette main que Regulus avait entouré, Merlin seul savait pourquoi. Harry l'observa un moment, avant de déplacer l'article pour lire la page du livre.

Famille prestigieuse … perdu sa fortune pendant la rébellion des gobelins … ne leur restait rien sinon leur fierté … Lignée éteinte. Harry survola le paragraphe qu'il avait déjà lu tant de fois dans d'autres exemplaires du même livre. Seulement cette fois, à la fin du paragraphe, les mots Lignée éteinte avaient été barré. Le cœur battant parce que ce n'était pas le cas dans l'exemplaire de l'école, Harry leva un peu le livre pour l'inspecter en détails.

Regulus? se demanda-t-il en observant la marque. Il passa le reste de la page en détail, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi. Harry se figea. Là, en bas de l'arbre généalogique, deux lignes avaient été ajouté, ainsi que cinq mots qui correspondaient à l'écriture soignée de Regulus, rédigés avec la même encre qui avait été utilisé en haut de la page.

L'une des lignes descendait de Marvolo Gaunt jusqu'à trois mots: Merope Gaunt. Cracmole? Et la seconde ligne partait d'elle jusqu'à deux mots: Tom Jedusor. Tom Jedusor n'avait pas de père, donc soit Regulus ne le connaissait pas, soit il n'y avait pas accordé d'importance. Harry ne connaissait pas ce nom, mais cela lui rappela malgré tout quelque chose. Utilisant l'article de journal comme marque-page, Harry ferma le livre, diminua l'éclat de sa baguette, se leva du canapé et se faufila jusqu'à la chambre d'amis. Il frappa une fois doucement, mais ni Patmol, ni Marlène ne répondit.

Harry ouvrit la porte et se glissa jusqu'au chevet de Patmol. A la lueur douce de sa baguette, Harry pouvait voir que son parrain était profondément endormi – il avait même laissé un trait de salive sur son oreiller – et Harry tendit donc le bras pour le secouer. Patmol marmonna quelque chose et ouvrit un œil.

«Harry?»

«Patmol, souffla-t-il. Qui est Tom Jedusor?»


«J'avais raison.» dit Harry quelques minutes plus tard, une fois que Sirius eut réussi à trouver un pantalon pour le rejoindre dans le salon.

Harry plaça le livre ouvert à la page des Gaunt dans les mains de Sirius pour qu'il puisse lire les annotations de Regulus.

Sirius aurait bien voulu lâcher plusieurs mots en réponse, mais aucun d'eux n'était très poli et il ne semblait, de toute façon, pas capable de les prononcer pour l'instant. Il n'était pas surpris. Il n'avait jamais dit qu'il ne s'agissait pas de Voldemort, juste que – avec les informations dont ils disposaient – cela semblait improbable.

«Je te l'avais dit.» dit Harry.

Pour autant, il ne semblait pas heureux d'avoir raison. Il était très pâle et semblait tendu.

«Qu'est-ce qu'on fait?»

«On te ramène à la maison en sécurité et après, j'imagine que je joindrais l'école par la Cheminée pour en parler à Dumbledore.» dit Sirius, réussissant enfin à retrouver sa voix.

«A la maison?» demanda Harry.

«Oui, à la maison.» répéta Sirius.

«Mais ça ne serait pas plus logique que je vienne avec toi? Comme ça, je pourrais juste rester à l'école au lieu de prendre le train pour y retourner. »

«Y retourner? demanda Sirius, qui ne savait pas s'il devait rire ou pleurer. Tu n'y retournes pas, Harry-»

«Si, j'y retourne.» répliqua Harry, mais Sirius le coupa.

«Non, dit-il. Harry, on vient juste de découvrir que le taré qui veut te tuer se trouve quelque part dans ton école, en compagnie d'une espèce de monstre. Je sais que je suis plutôt détendu et que je te laisse beaucoup de liberté sur ce que tu fais et comment tu le fais, mais tu es fou de penser que je vais te laisser faire ta valise et prendre le train-»

«Je ne suis pas fou.» répondit Harry, visiblement un peu blessé.

Sirius le dévisagea et ne fut pas surpris de voir que sa mâchoire était serrée. James faisait la même chose quand il se montrait borné à propos de quelque chose.

«Et je vais y retourner. Tu l'as dit toi-même, il n'a aucun moyen de retrouver son corps avec-»

«Que l'on sache.» dit Sirius.

«-et jusque-là, il y a eu deux attaques, mais personne n'est mort, continua Harry en l'ignorant. Rien ne dit qu'il s'agisse d'autre chose que de sa volonté de prouver quelque chose de stupide à propos de la pureté du sang.»

«Et si c'est autre chose? demanda Sirius. Et si c'est toi-»

«Je suis un sang-mêlé, je ne suis pas visé.»

«Harry-»

«Les seules choses qui m'ont attaqué cette année jusque-là, c'est Dobby avec le Cognard et ce stupide Lockhart.»

Sirius grogna un peu en entendant le nom de Lockhart, mais refusa de se laisser distraire.

«Ce n'est pas le sujet-»

«Et l'année dernière?» demanda Harry.

«Et bien quoi?» demanda Sirius, agacé.

«On savait que c'était lui, on savait qu'il était dans le coin, tu m'as dit 'sois prudent' et tu m'as quand même laissé retourner à l'école!»

«Et tu as failli mourir, s'écria Sirius. Parce que tu n'as pas voulu nous laisser nous en occuper-»

«Parce que tu étais mort, répliqua Harry, brutalement. Et que Dumbledore et Lunard étaient occupés à gérer tout ça. Il fallait bien que quelqu'un s'en occupe, non?!»

«Personne n'a dit que ça devait être toi-»

«Au nom de Merlin, pourquoi vous vous disputez tous les deux?»

Sirius n'avait pas entendu la porte s'ouvrir, mais Dora se tenait dans l'encadrement de la chambre qu'elle partageait avec Remus, clignant des yeux, un peu endormie.

«Il est deux heures du matin, par Godric. Je travaille demain.»

Derrière elle, Harry pouvait voir Remus assis sur le lit, mais il préférait visiblement ne pas intervenir.

«Désolé de t'avoir réveillé, dit Sirius. Retourne te coucher. La discussion est terminée, de toute façon.»

Dora plissa les yeux, mais elle retourna dans sa chambre et ferma la porte.

«On a pas fini.» gronda Harry, l'air rebelle.

«Je suis toujours partant pour discuter avec toi et pour entendre ce que tu as à dire, répondit fermement Sirius. Mais c'est moi l'adulte ici, je suis responsable de toi et c'est mon-»

«Personne n'a rien choisi, s'exclama Harry. C'est la prophétie qui le dit.»

«Par Godric, tu as douze ans. Ce n'est pas ton travail de t'occuper de tout ça. Ce n'est pas à toi de gérer ça.»

«Et je ne veux pas gérer ça, gronda Harry. Mais je ne compte pas rester caché à la maison derrière Kreattur pendant que mes amis sont à l'école-»

«Tes amis ne sont pas visés comme toi-»

«Hermione est une née-moldue! C'est la seule pour laquelle on est certain qu'elle est vraiment une cible!»

«Alors peut-être qu'elle ferait mieux de rester à la maison aussi.»

«Je ne resterais pas à la maison.»

«Donc tu comptes aller à l'école pour te jeter devant l'une des victimes du monstre? C'est ça ton plan, Harry?»

«J'adorerais que Dumbledore gère ça ou toi et le reste des Aurors, parce je ne veux pas le faire. Mais je ne vais pas rester à la maison à ne rien faire, juste parce que j'y suis en sécurité. Tu l'as combattu pendant la guerre-»

«J'étais majeur, dit Sirius. J'étais adulte-»

«Voldemort s'en fiche de ça!» rugit Harry.

«Moi si! C'est à moi de m'occuper de toi! Laisse-nous gérer ça, moi et Dumbledore-»

«Mais il ne peut pas, déclara Harry. Sinon il l'aurait déjà fait la dernière fois, n'est-ce pas?»

Ce n'était pas vraiment une question.

«Je peux entendre le monstre et ma cicatrice me dit s'il est proche. Je ne demande pas à les combattre tout seul, lui et son monstre, je demande à aider

Lorsqu'il parlerait à Dumbledore, Sirius allait lui faire fermer sa foutue école pour que Harry ne puisse pas y retourner, qu'il le veuille ou non.