On est sur une journée productive et donc, voici un autre chapitre ! Bonne lecture !


De toute évidence, personne ne voulait plus se retrouver seul. Pour autant, personne n'était d'humeur bavarde. Ainsi, tous les Gryffondors étaient réunis dans leur salle commune, mais à part un faible bourdonnement de murmures tendus, tout était calme, si bien que Drago pensa qu'il pourrait entendre une baguette tomber.

Même au retour de Potter et Weasley, escortés par McGonagall, personne ne dit rien. Au lieu de ça, tout le monde se tourna vers la Directrice de Maison.

« Les cours de l'après-midi sont aussi annulés, déclara-t-elle, brisant un silence lourd. Des sandwiches vous seront distribués ici pour le déjeuner, mais le dîner aura lieu dans la Grande Salle comme habituellement. Vous resterez ici dans la salle commune jusqu'à ce que je revienne vous chercher. »

« Professeur, dit Parvati, visiblement bouleversée. Je voulais voir Padma- »

« Je vous le déconseille, Miss Patil. » dit McGonagall avec douceur.

« Professeur, et si le monstre vient ici ? » demanda une des filles de l'équipe de Quidditch de Potter.

Drago n'était pas surpris d'entendre cette question. Il n'échappait à personne que trois des victimes du monstre étaient des Gryffondors. Il avait entendu ses camarades en discuter pendant toute la matinée. Près de lui, Weasleytte frissonna et l'un des jumeaux plaça un bras autour d'elle.

« Alors je vous autorise à partir, dit McGonagall. Mais je ne pense pas que ça arrivera. »

Elle balaya la pièce du regard, comme si elle attendait d'autres questions.

« Et demain ? demanda Weasley. Nous aurons cours ? »

C'était une question du style de celles que Granger aurait pu poser, pensa Drago, en se demandant si c'était pour cela qu'il l'avait posé.

« A l'heure actuelle, il semblerait que l'école va rester ouverte. »

Drago avait un goût amer dans la bouche.

« A l'heure qu'il est, le Conseil d'Administration est en train d'en discuter avec le Directeur – je vous tiendrais informés de leur décision – et le Ministère a trouvé un remplaçant au Professeur Flitwick pour les cours de Sortilèges. Nous – les professeurs – vous escorterons au début et à la fin de chaque cours, mais cela est encore en discussion et à nouveau, je vous tiendrais au courant des décisions quand elles seront prises. »

Elle parcourut la salle commune du regard, puis hocha une fois la tête – d'une façon presque aussi fière que triste – avant de s'en aller.

Le murmure des conversations reprit, toujours faiblement, et Weasley et Potter se frayèrent un chemin à travers les élèves pour rejoindre Drago et les autres Weasley. Drago se sentit soulagé de voir que Weasley avait son sac – celui que Granger lui avait emprunté. Cela ne l'aurait pas étonné qu'ils l'oublient.

« Où êtes-vous allés ? » demanda Weasleytte, presque suspicieuse.

« Aux toilettes de Mimi Geignarde, répondit doucement Potter. On trouvait bizarre que Percy se soit trouvé là-bas- »

« Percy dans les toilettes des filles ? » demanda Weasley Deux en arquant un sourcil.

Sa main était toujours posée sur l'épaule de Weasleytte et elle semblait en avoir bien besoin. Elle était plus pâle que Drago ne l'avait jamais vu et semblait incapable de détourner les yeux de Potter.

« Calme-toi, Ginny, dit Weasley. On voulait juste jeter un coup d'œil- »

« Qu'avez-vous trouvé ? » demanda-t-elle avec une voix tremblante.

« Mimi. » répondit Weasley en fronçant le nez.

Drago attrapa son sac et commença à fouiller à l'intérieur. La Carte et la cape n'étaient plus dedans – Drago se dit que Potter devait les avoir sur lui – mais il y avait quelques livres et un morceau de papier froissé.

« Elle a été tué par le monstre la dernière fois que la Chambre a été ouverte, dit Potter. Et Percy a été attaqué là-bas … Il y a peut-être un lien. Peut-être que cette fois, il se passera quelque chose là-bas. »

« Est-ce que Mimi sait de quel monstre il s'agit ? » demanda Drago.

« Non, dit Weasley. Elle n'a pas été très utile. »

« Granger, par contre, oui. »

Drago leur montra la feuille qu'elle leur avait laissé.

« Elle pense que c'est un Basilic. »

Weasleytte se figea près de lui.

« Ça aurait été bien que Mimi le confirme, mais ça paraît logique. Son regard tue, mais seulement si on le regarde directement. Sinon on finit pétrifié … C'est un serpent, donc ça explique aussi que tu puisses l'entendre, Potter ... »

Il donna la page à Potter et Weasley qui se penchèrent dessus pendant un long moment.

« Il redoute plus que tout le chant du coq qui lui est fatal, dit Weasley en tapant la feuille. Ça pourrait servir ça, non ? »

« Et voilà Ginny! Je vais envoyer un hibou à Maman et elle pourra nous envoyer le nôtre. » dit Weasley Un en lui donnant un petit coup de coude, tout sourire.

« Tu pourras le promener avec toi dans ton sac. » ajouta Weasley Deux.

Ils étaient les seuls qui semblaient trouver cela divertissant. D'eux tous, Weasleytte était la plus sérieuse et elle se contenta de les dévisager.

« Et tu te souviens des coqs, Ginny ? » demanda soudainement Potter.

« Non, répondit-elle. Je devrais ? »

« Après qu'on ait trouvé Miss Teigne, McGonagall a dit que les coqs de Hagrid étaient morts … Enfin, elle n'a pas dit qu'ils avaient été tué, mais Hagrid en a parlé après, la fois où on a été boire un thé chez lui. Tu te souviens, Ron ? »

« Oui, je m'en souviens. » dit Weasley.

Weasleytte hocha également la tête. Potter brandit la page froissée.

« Je pense que – comme d'habitude – Hermione a raison. » dit-il.

Tout ce à quoi Drago pouvait penser, c'était son immobilité à l'infirmerie ce matin et à quel point elle semblait effrayée. Qu'il y soit allé avec elle n'aurait peut-être pas suffi à la protéger – Astoria, une sang-pur de Serpentard en était la preuve – mais si ça avait été le cas ? Le sauront-ils un jour ? L'amertume de Drago lui tordit les entrailles, tout comme la colère qu'il ressentait pour son père. C'était un mélange désagréable.

« Je pense qu'on devrait le dire à McGonagall au dîner- »

« Pas Dumbledore ? » demanda Weasley Un.

« Père a dit qu'il serait parti avant l'heure du dîner. » répondit doucement Drago.

« Dumbledore m'a dit la même chose. » confirma Potter.

Lui et Drago échangèrent un long regard. Drago fut soulagé de voir que Potter semblait désabusé et inquiet, mais qu'il ne blâmait pas Drago.

« C'est complètement dingue ! s'exclama Weasley. Ils ne peuvent pas se débarrasser de Dumbledore ! »

« Si, ils peuvent. » lui assura Drago, mécontent.

« Mais c'est ce que veut Jedusor, protesta Weasley. Sans Dumbledore pour protéger tout le monde- »

« Mais nous ne sommes pas en sécurité, dit Weasleytte. Regardez Percy. »

« C'est toujours mieux que s'il n'était pas là, dit fermement Weasley Deux. Personne n'est mort encore, c'est déjà un progrès par rapport à la dernière fois. Regardez Mimi Geignarde. »

« Mais sans Dumbledore, dit doucement Weasley. Le seul qui peut vraiment faire quelque chose, c'est ... »

Même s'il ne termina pas sa phrase, Drago pouvait deviner d'après son regard et son expression inquiète, que le nom de Potter aurait été le prochain mot.

« Lockhart. » dit Potter, avec un sourire narquois qu'il semblait incapable de retenir.

Les jumeaux et Weasley éclatèrent de rire, contrairement à Weasleytte, et Drago sentit un minuscule sourire se dessiner sur ses propres lèvres.

« On est foutus. » dit Weasleytte.


Les jumeaux avaient depuis longtemps disparu dans leur dortoir, mais Potter et ses amis – moins Granger – étaient toujours assis dans le coin, bavardant autour d'une assiette de sandwichs. Tom concentra les oreilles de Ginny sur leur conversation. Elle était devenue étrangement silencieuse. Il imagina qu'elle était épuisée, n'ayant pas du tout dormi la nuit précédente, sans parler du traumatisme émotionnel et tout ça. Pauvre Ginny. Tom se mit à rire dans son esprit, mais elle ne répondit pas. Satisfait, il retourna son attention sur la conversation.

« -rien dire en face d'eux. » dit Malefoy, misérable.

Il tenait un sandwich dans sa main, mais n'essayait pas de le manger.

« Il le mérite, mais- »

« On ne te le reproche pas, dit Potter, et Weasley acquiesça. Tu vas bien ? J'ai vu Rogue- »

« On a un peu discuté, dit Malefoy. J'ai failli lui dire aussi, mais- je ne sais pas ce qu'il ferait- »

« Et on ne sait pas de quelle façon il est impliqué, dit Potter. Il pourrait ne pas- »

« Le simple fait qu'il soit impliqué me suffit largement, merci. » dit sèchement Malefoy.

« Ne t'en prends pas à Harry. » répliqua Weasley en baissant son sandwich.

« Je n'ai rien dit, s'écria Malefoy. J'essaye juste de digérer deux-trois trucs, Weasley, donc excuse-moi si j'ai accidentellement blessé- »

« Mon frère se trouve à l'infirmerie avec Hermione, dit Weasley. Tu n'es pas le seul à devoir- »

« Taisez-vous tous les deux. » dit Potter d'une voix fatiguée.

Tom baissa les yeux, inquiet que son ravissement ne se lise sur le visage de Ginny. Ce matin, il avait été témoin de l'efficacité du petit groupe de Potter. Certaines de leurs théories se rapprochaient trop de la vérité à son goût. Ce genre de dispute était exactement ce dont il avait besoin. S'il pouvait faire en sorte qu'ils soient distraits, qu'ils restent nerveux, alors tout serait plus simple pour lui. Il se demanda comment il pourrait utiliser Ginny à cette fin … Peut-être pouvait-elle lancer une rumeur sur Malefoy, ou-

Je ne sais pas pourquoi tu t'ennuies avec un monstre, lui dit Ginny. Tu en es déjà un toi-même.

Ah, tu parles de nouveau, dit Tom.

« -besoin de trouver la chose dans laquelle il se cache, dit Potter. Il ne peut pas avoir vécu dans une personne depuis tout ce temps. La personne serait morte quand il est venu- »

Le dégoût était bien perceptible dans la voix de Potter.

« -me parler l'autre soir. Vous vous souvenez de la chouette de Morton ? »

Tom rangea cela pour plus tard. Ginny lui envoyait des ondes de peur.

C'est ça ton plan, n'est-ce pas ? demanda-t-elle.

Non, dit Tom. Tu auras une mort longue et lente, tu souffriras pendant des heures pour assurer qu'un maximum de ta force me revienne. Qu'elle meurt rapidement à la seconde où il partirait ne l'aiderait pas du tout à atteindre son but. Il devait se montrer prudent face à ça.

Tu n'obtiendras rien de moi, s'écria-t-elle.

Tom leva la main et enroula des cheveux autour de son doigt, juste pour prouver qu'il avait le contrôle, provoquant la détresse et la fureur de Ginny.

« -le trouver ? Tu as dit que tu pensais à une bague, Harry ? »

Tom se demanda s'ils parlaient de la bague de son oncle et si tel était le cas, il se demanda comment ils en avaient connaissance. Ginny profita de cette distraction pour essayer de crier 'journal!' et réussit presque. Au dernier moment, Tom éleva une cage dans l'esprit de Ginny, à l'endroit où se trouvait son libre arbitre, et il l'y repoussa, là où elle ne serait plus aussi agaçante. Et il serra les dents si fort qu'il sentit le goût du sang dans sa bouche. Ginny gémit, frustrée, et se mit à gratter la cage.

« -ce que ça pourrait être d'autre. » dit Potter.

« Je sais comment on peut le découvrir. » dit Malefoy.

Il s'éclaircit la gorge.

« Dobby ! » dit-il.

Potter et Weasley se redressèrent et observèrent les alentours avec espoir. Lorsque rien ne se passa, Malefoy sembla juste furieux.

« Je parie qu'il a pensé à ça, dit Malefoy. Il a sans doute reçu l'ordre de m'ignorer tant que je ne me comporte pas correctement. »

Il fusilla la salle commune du regard.

« Il n'aurait peut-être rien pu dire, de toute façon, dit Potter. Il ne pouvait pas la dernière fois- »

« Cette fois, c'est différent, dit Malefoy. Parce que je suis triste et Dobby déteste quand je le suis. Mais c'est rien, je vais trouver une autre façon. »

« Je pourrais demander à Kreattur d'aller le voir, dit Potter, dubitatif. Ou on pourrait envoyer Hedwige- »

« Je vais coincer Hydrus, dit Malefoy comme s'il n'avait pas entendu Potter. Père ne verra rien venir parce que c'est un idiot. »

« Malefoy n'appellera pas Dobby pour toi. » dit Weasley sur un ton d'excuse.

« Oh si, il le fera. » dit Malefoy, et Tom le crut sur parole.

« Et Dobby va aider ? demanda Potter, recevant un regard noir de Malefoy. Je sais qu'il voudra le faire, mais la dernière fois- »

« Je vous l'ai dit, c'est différent cette fois. »

Malefoy resta silencieux pendant un moment et une expression maligne apparut sur son visage.

« Et tu ne viendras pas avec moi, Potter. Comme ça, si Dobby refuse, j'aurais un plan de secours. Je lui dirais que tu as été attaqué. »

Malefoy avait l'air à la fois satisfait et un peu coupable.

« Il va s'effondrer. Je pense qu'il t'aime plus que moi. Il a toujours été un peu bizarre. »

Malefoy afficha un sourire narquois et Potter et Weasley se mirent à rire.

« Donc tu iras après le dîner ? » demanda Weasley.

« Je vais y aller maintenant, dit Malefoy. Comme ça, tout sera peut-être fini à l'heure du dîner. Nous savons pour le monstre maintenant et pour les coqs, nous savons pour les toilettes et nous savons que c'est Jedusor … Si on trouve la chose dans laquelle il se cache, alors on pourra le dire … Quelqu'un comprendra- »

« Malefoy, tu- »

« Toi et Potter, vous venez de descendre dans les toilettes des filles, donc vous ne pouvez pas me dire- »

« Malefoy, dit Weasley en levant les mains. Tu crois vraiment qu'on va t'empêcher d'y aller ? »

Malefoy le dévisagea. Tom jura en silence. Il avait espéré qu'ils l'en empêcheraient. Cela, au moins, lui aurait donné le temps de réfléchir. Potter et Weasley – et même Malefoy – comprendraient tout à la seconde où ce Dobby qu'ils avaient mentionné leur parlerait du journal. Tom avait du mal à croire que quelqu'un puisse être au courant, mais ils semblaient sûrs d'eux et Tom avait appris à ne jamais sous-estimer Potter et ses amis.

« J'allais juste te demander si tu voulais de la compagnie. »

« Oh. » dit Malefoy.

Il resta un moment silencieux.

« Il ne vaut mieux pas. Hydrus va déjà être assez compliqué à gérer sans que tu sois là. »

Lui et Weasley s'observèrent pendant un moment.

« Les frères. » dit Malefoy en faisant un drôle de geste.

Weasley hocha la tête.

« Prends ta baguette. » dit Potter.

« Évidemment, Potter, je ne suis pas un idiot. »

« Et si tu vois un professeur- »

« Je lui dirais ce qu'on sait. De nouveau, Potter, je ne suis pas un idiot. »

Malefoy sourit largement et Potter lui fit la grimace.

« On se voit d'ici une heure. »

Et maintenant quoi, Tom ? demanda Ginny avec arrogance, tandis que Tom jurait et essayait de réfléchir.