Chapitre 15: Enquêtes
Note de l'auteur: ces dernières semaines, le site Fanfiction a des bugs concernant sur les derniers chapitres, il se peut que celui-ci soit diffusé
Hadrien et Hyoga gravissaient lentement les escaliers menant au temple du Grand Pope. Le Sanctuaire était silencieux, baigné par la lumière du soleil couchant, donnant aux lieux une atmosphère presque mystique. Hyoga marchait aux côtés d'Hadrien, les mains dans les poches, son regard perdu dans le vide. Une question le tourmentait. Après un moment d'hésitation, il finit par briser le silence.
« Hadrien, tu crois qu'il faut arrêter de penser au passé ? »
Le Chevalier du Serpentaire ne répondit pas immédiatement. Il continua d'avancer, réfléchissant soigneusement à ses mots avant de tourner légèrement la tête vers Hyoga.
« Non », déclara-t-il calmement. « On ne peut jamais totalement effacer le passé. Mais il y a une différence entre se souvenir et s'y enfermer. »
Hyoga fronça légèrement les sourcils. « Tu parles de moi et ma mère. »
Hadrien hocha la tête, il marqua une pause avant d'ajouter d'un ton plus grave :
« Il est temps que tu fasses ton deuil. »
Hyoga détourna légèrement le regard, comme s'il anticipait ces mots mais refusait encore de les accepter.
« Je ne peux pas juste oublier »
Hadrien s'arrêta et planta son regard dans le sien. « Il ne s'agit pas d'oublier. Il s'agit d'accepter que ta mère repose enfin en paix. »
Hyoga serra les poings. « Mais chaque fois que je plonge sous la glace, je peux la voir… comme si elle m'attendait encore. »
Hadrien soupira et posa une main sur l'épaule du Chevalier du Cygne.
« Non, Hyoga. C'est toi qui t'accroches à son image. Ta mère ne t'attend pas. Elle est déjà partie et elle voudrait que tu avances. »
Hyoga resta silencieux, les mâchoires serrées.
« Arrête d'aller la voir dans ce bateau sous la glace », reprit Hadrien d'un ton plus doux mais ferme. « Chaque fois que tu retournes là-bas, tu retardes le moment où tu pourras vraiment tourner la page. »
Le vent souffla légèrement autour d'eux, soulevant leurs capes dorées. Hyoga ferma les yeux un instant, inspirant profondément. Puis, il ouvrit lentement les paupières et hocha la tête.
« Je comprends mais ce ne sera pas facile. »
Hadrien esquissa un léger sourire. « Rien ne l'est jamais. Mais c'est en avançant qu'on devient plus fort. »
Hyoga releva la tête et fixa le sommet des escaliers où les attendait le temple du Grand Pope.
« Alors avançons. »
Alors qu'ils poursuivaient leur ascension vers le temple du Grand Pope, Hyoga restait plongé dans ses réflexions. Hadrien avait toujours une attitude distante, et son aura froide et solitaire le rendait difficile à cerner. Pourtant, malgré cette apparence, il n'était pas asocial. Hyoga comprenait mieux maintenant pourquoi Kiki semblait tant l'apprécier.
Hadrien n'était pas un simple Chevalier d'Or. Il ne cherchait pas à imposer son autorité, ni à donner des leçons comme un maître intransigeant. Il avait une façon d'être unique, où la discipline et la rigueur se mêlaient à une certaine forme de bienveillance.
Il ne parlait pas beaucoup, mais quand il le faisait, ses mots étaient justes et pesés, offrant des conseils sans jamais imposer ses idées. Il ne s'attachait pas facilement aux autres, mais ce n'était pas un choix de rejet. Il accordait son respect et sa confiance uniquement à ceux qu'il estimait dignes de les recevoir. C'était ce paradoxe qui le rendait fascinant. Hyoga esquissa un léger sourire en réalisant cela.
«Il garde ses distances, mais il veille toujours sur les autres à sa manière.»
Hadrien, qui marchait devant lui, remarqua son expression et haussa un sourcil.
«Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?» demanda-t-il d'un ton neutre mais curieux.
Hyoga secoua la tête, reprenant son sérieux. «Rien d'important, juste une pensée.»
Hadrien le fixa un instant avant d'esquisser un léger sourire en coin. Ils continuèrent leur marche, mais au fond de lui, Hyoga savait qu'il venait de comprendre quelque chose d'essentiel sur Hadrien : il était un loup solitaire mais un loup qui veillait toujours sur sa meute, de loin.
Quelques minutes plus tard, Hadrien et Hyoga pénétrèrent dans la salle du Grand Pope, où Saori (Athéna) les attendait. Assise sur son trône, elle les observa avec son calme habituel, mais une gravité certaine se lisait dans son regard.
«Vous voilà», dit-elle d'une voix douce mais ferme.
Hadrien et Hyoga s'arrêtèrent devant elle, s'inclinant légèrement en signe de respect. Saori reporta son attention sur le Chevalier du Cygne.
«Hyoga, j'ai une mission pour toi.»
Le blond releva les yeux vers la déesse, attentif. «De quoi s'agit-il ?»
Elle fit un léger geste de la main et Hadrien sortit de sa besace un cahier usé, écrit en cyrillique.
«Ce cahier,» expliqua Hadrien, «je l'ai trouvé dans les archives du Sanctuaire Sous-Marin. Il a été écrit par un homme que tu connaissais bien : Isaak du Kraken.»
Hyoga écarquilla légèrement les yeux en entendant le nom de son ami d'enfance. Il tendit la main et effleura la couverture du cahier, comme s'il hésitait à l'ouvrir. Saori reprit la parole d'un ton posé.
«Nous devons savoir ce qui est écrit dedans. Il pourrait contenir des informations cruciales, notamment sur la déesse Kèr et son influence sur les événements passés.»
Hyoga releva immédiatement la tête, fronçant les sourcils.
«Kèr ? C'est la première fois que j'entends ce nom.»
Hadrien croisa les bras et soupira légèrement avant de prendre la parole.
«Normal. C'est une déesse dont l'existence a été pratiquement effacée des récits officiels.»
Hyoga le fixa attentivement, attendant plus d'explications. Saori enchaîna :
«Kèr est une entité ancienne, liée à la mort et aux conflits. Elle ne se contente pas de causer la destruction. Elle l'oriente, elle la façonne.»
Hyoga haussa un sourcil. «Tu veux dire qu'elle manipule les guerres ?»
Hadrien hocha la tête. «Exactement. Contrairement aux autres divinités de la guerre, elle n'agit pas directement. Elle n'a pas d'armée, pas de guerriers à son service.»
Il marqua une pause avant d'ajouter :
«Son pouvoir est plus subtil. Elle sème des graines de chaos dans les esprits, corrompt les âmes déjà fragiles et pousse ceux qui ont du potentiel à basculer du mauvais côté.»
Hyoga serra légèrement les poings. «Et vous pensez qu'Isaak a découvert quelque chose à son sujet ?»
Saori hocha la tête, le regard pensif. Elle marqua une pause avant d'ajouter :
«Poséidon n'a jamais mentionné Kèr directement, mais il est possible qu'il ait perçu son influence sur le monde. S'il a confié cette tâche à Isaak, c'est qu'il avait des soupçons.»
Hyoga fronça légèrement les sourcils. «Tu veux dire qu'Isaak a mené une enquête mais en secret ?»
Saori acquiesça. «Exactement. Je pense que Poséidon lui a demandé de se renseigner dans les archives anciennes, mais sans que les autres Marinas ne le sachent.»
Hadrien, qui écoutait attentivement, ajouta d'un ton neutre :
«Ce qui expliquerait pourquoi ce cahier a été retrouvé dans les archives du Sanctuaire Sous-Marin, et non entre les mains des généraux de Poséidon.»
Hyoga baissa les yeux vers le cahier, son esprit troublé. Isaak, son ami d'enfance, avait donc mené des recherches sur un danger invisible, une menace dont même Poséidon voulait percer les mystères et maintenant, c'était à lui de reprendre cette quête. Il inspira profondément avant de serrer le cahier entre ses doigts.
«D'accord. Je vais le traduire.»
Saori lui adressa un léger sourire. «Merci, Hyoga. Mais souviens-toi…»
Elle planta son regard sérieux dans le sien.
«Ce que tu découvriras ne doit être partagé avec personne, pas même avec tes amis.»
Hyoga hésita un instant avant de hocher la tête. Hadrien, qui était resté silencieux jusque-là, prit la parole d'un ton mesuré :
«J'ai aussi pris quelques autres livres qui étaient stockés avec le cahier. Peut-être qu'ils contiennent des indices supplémentaires.»
Il désigna une petite pile de vieux manuscrits qu'il avait récupérés, certains également écrits en cyrillique, d'autres en grec ancien.
«Ça pourrait t'aider à croiser les informations et à comprendre le contexte.»
Hyoga jeta un coup d'œil aux livres avant de reporter son regard sur Hadrien.
«Bien. Je vais commencer dès que possible.»
Hadrien hocha la tête, puis ajouta avec un léger sourire en coin :
«Et si tes amis te posent des questions.»
Hyoga haussa un sourcil. «Je dois dire que je ne peux rien leur dire ?»
Hadrien secoua la tête. «Non. Ça risquerait de les rendre encore plus curieux.»
Il croisa les bras avant de poursuivre :
«Dis-leur simplement que tu traduis un rapport sur la cité de Blue Graad, et qu'Athéna t'a confié cette tâche pour archiver des documents sur les terres glacées.»
Hyoga cligna légèrement des yeux, surpris par cette couverture crédible.
«Blue Graad» murmura-t-il.
Cette cité, située en Sibérie, était connue pour être un centre de formation de guerriers affiliés au froid, un lieu où certaines anciennes archives sur les combats et le cosmos étaient conservées.
«C'est plausible. Ils n'auront aucune raison de douter.»
Hadrien esquissa un sourire. Hyoga ferma les yeux un instant, intériorisant la mission qui venait de lui être confiée. Lorsqu'il les rouvrit, son regard était empli de détermination.
«Très bien. Je ferai comme ça.»
Hadrien hocha la tête, satisfait, mais ajouta d'un ton plus sérieux :
«Une dernière chose.»
Hyoga le regarda attentivement. «Tu feras la traduction dans les bureaux secrets du Grand Pope.»
Hyoga haussa légèrement un sourcil.«Pourquoi ?»
Saori prit la parole à son tour :
«C'est l'endroit le plus sûr du Sanctuaire, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Si ce cahier contient des vérités dangereuses, nous devons garantir qu'elles ne tombent pas entre de mauvaises mains.»
Hadrien croisa les bras. «Ce ne sont pas seulement tes amis qui pourraient être curieux. D'autres pourraient s'intéresser à ce que tu fais, et on ignore jusqu'où va l'influence de Kèr.»
Hyoga comprit immédiatement l'importance de cette précaution. Il serra légèrement les poings avant de hocher la tête.
«D'accord. Je ferai ça dans les bureaux du Grand Pope.»
Il jeta un dernier regard à Hadrien et Saori, puis se retourna et quitta la salle, prenant la direction du lieu où il commencerait son travail. Hadrien suivit des yeux le Chevalier du Cygne s'éloigner avant de souffler légèrement.
«Espérons qu'il ne trouvera pas quelque chose de trop troublant.»
Saori garda le silence, mais une ombre passa brièvement dans son regard. Le mystère du cahier d'Isaak était sur le point d'être révélé et nul ne pouvait prédire ce qu'il allait contenir. Puis, d'un ton pensif, Hadrien s'adressa à Saori :
«Je crois que j'ai peut-être compris pourquoi Poséidon a confié cette mission à Isaak.»
Saori tourna son regard vers lui, attentive. Hadrien dit d'un ton mesuré :
«Isaak venait peut-être de Blue Graad.»
Saori fronça légèrement les sourcils. Il marqua une pause avant d'expliquer :
«Les gens de Blue Graad ont une réputation bien particulière. Ils sont connus pour garder les secrets.»
Le regard de Saori se fit plus grave. «Tu veux dire que Poséidon a choisi Isaak non seulement pour ses compétences, mais aussi parce qu'il savait qu'il ne divulguerait jamais ce qu'il découvrirait ?»
Hadrien acquiesça. «Exactement. Isaak était un guerrier loyal, discipliné et silencieux. Il aurait obéi aux ordres sans poser de questions et sans partager ce qu'il savait, même avec les autres Marinas.»
Il fit une pause, puis ajouta : «Mais s'il a pris le risque de laisser une trace écrite, c'est que ce qu'il a découvert était trop important pour disparaître avec lui.»
Saori ferma brièvement les yeux, assimilant ces paroles.
«Cela signifie que ce cahier contient des vérités que même Poséidon n'a peut-être jamais lues.»
Un silence pesant s'installa entre eux. Finalement, Hadrien soupira légèrement avant de conclure : «Maintenant, tout dépend de ce que Hyoga va y trouver.»
Saori hocha lentement la tête, le regard empli d'incertitude.
Pendant ce temps-là, Seiya et Shun remontaient lentement les escaliers du Sanctuaire, se dirigeant vers la demeure du Chevalier de la Vierge. Avant cela, ils avaient pris le temps de saluer Shiryu, qui avait quitté le Sanctuaire pour retourner en Chine auprès du Vieux Maître et de Shunreï. Ils arrivèrent finalement devant le Temple de la Vierge, où régnait un silence absolu. Assis en lévitation, Shaka de la Vierge était là, les yeux clos, dans la position de la fleur de lotus, baigné d'une aura paisible et lumineuse. Dès leur arrivée, sans même ouvrir les yeux, il prit la parole d'une voix calme et profonde :
«Pégase. Andromède.»
Les deux Chevaliers de Bronze savaient que Shaka percevait tout sans avoir besoin de voir.
«Quel est le but de votre visite ?» demanda-t-il d'un ton neutre, sans la moindre trace de curiosité ni de surprise.
Seiya fit un pas en avant, le regard sérieux. «Nous voulons que tu nous entraînes.»
Shaka resta immobile, toujours en position de méditation, avant de poser calmement la question : «Pourquoi ?»
Shun prit la parole à son tour, son ton plus posé mais tout aussi déterminé.
«Lors de la bataille contre Poséidon, nous avons affronté un Marina capable de créer des illusions puissantes.»
Seiya serra les poings en repensant à ce combat. «Il a utilisé des visions de nos proches pour nous tromper.»
Shun hocha la tête, ajoutant avec une pointe d'inquiétude dans la voix :
«Nous avons failli hésiter… et cette hésitation aurait pu nous coûter la vie.»
Seiya fixa Shaka avec intensité. «Nous ne voulons plus être pris au dépourvu par des illusions !»
Shaka, toujours impassible, ferma lentement les yeux, réfléchissant à leur requête. Un silence sacré s'installa dans le temple. Seiya et Shun attendaient sa réponse, conscients qu'il ne prendrait pas cette demande à la légère. Après quelques instants, le Chevalier de la Vierge esquissa un léger sourire.
«Intéressant» murmura Shaka, toujours en position de méditation, les yeux fermés comme s'il n'avait pas besoin de voir pour juger la situation. Seiya et Shun retinrent leur souffle, attendant sa réponse. Finalement il déclara d'une voix calme mais implacable qu'il acceptait. Les deux Chevaliers de Bronze échangèrent un regard surpris. Ils s'attendaient à devoir insister, mais Shaka venait d'accéder à leur requête sans la moindre hésitation.
«Cependant,» dit-il, «je ne retiendrai pas mes coups.»
Seiya haussa un sourcil, croisant les bras. «Ça ne nous fait pas peur.»
Shaka esquissa un léger sourire. «Nous verrons bien.»
Puis, sans bouger, sans même lever une main, il libéra une onde cosmique imperceptible, une énergie d'une pureté écrasante. Seiya et Shun ressentirent immédiatement la pression. L'espace autour d'eux sembla se déformer, leurs corps devinrent soudain plus lourds, comme si le temps et l'espace eux-mêmes répondaient à la volonté du Chevalier de la Vierge.
«Montrez-moi que vous êtes prêts à affronter les illusions» déclara-t-il d'un ton neutre, avant même que l'entraînement ne commence.
Seiya et Shun se mirent instinctivement en garde, sentant que l'épreuve venait de commencer.
À l'extérieur de la Maison de la Vierge, une puissante vibration cosmique se répandit dans l'air, invisible mais terriblement intense. Aolia du Lion, qui marchait dans les escaliers menant aux temples supérieurs, s'arrêta brusquement, les yeux plissés. Il sentait une augmentation soudaine de la cosmoénergie de Shaka, une force à la fois écrasante et immatérielle. À ses côtés, Aldébaran du Taureau, les bras croisés, observa calmement la scène avant de souffler :
«On dirait que Shaka a déjà commencé l'entraînement de Seiya et Shun.»
Aolia hocha lentement la tête, son regard toujours fixé vers la demeure de la Vierge.
«Oui et il ne fait pas semblant.»
Aldébaran laissa échapper un léger rire grave. «Avec lui, ce serait étonnant.»
Le vent souffla légèrement dans le Sanctuaire, comme si l'univers lui-même frémissait sous l'aura du Chevalier le plus proche des dieux. Aolia serra légèrement les poings, ressentant l'ampleur du cosmos que Shaka déployait.
«Seiya et Shun ont intérêt à être prêts.» murmura-t-il.
Aldébaran hocha la tête avec un sourire en coin. Tous deux restèrent silencieux, observant à distance ce qui se déroulait dans la demeure du Chevalier de la Vierge. Ils savaient que le Chevalier de la Vierge ne prenait pas à la légère l'enseignement de disciples.
«Il a toujours été strict.» déclara Aolia en croisant les bras. «Il n'a que très peu d'apprentis, et encore moins de chevaliers sous ses ordres.»
Aldébaran acquiesça lentement. «À ce jour, seuls deux Chevaliers d'Argent ont suivi son enseignement.»
Il marqua une pause avant d'ajouter d'un ton pensif :
«Ce n'est pas qu'il refuse d'enseigner mais peu de guerriers sont capables de supporter son entraînement et sa vision du monde.»
Aolia hocha la tête. Le cosmos de Shaka était bien trop proche du divin, et son exigence était à la hauteur de sa puissance.
«Seiya et Shun, s'ils veulent progresser sous sa tutelle, ils devront prouver qu'ils sont prêts à affronter non seulement des illusions, mais aussi leurs propres failles intérieures.»
Aldébaran esquissa un léger sourire. «Espérons qu'ils ne regretteront pas d'avoir demandé son aide.»
Le vent souffla légèrement à travers le Sanctuaire. L'entraînement de Shaka ne faisait que commencer et déjà, il pesait sur l'ensemble du domaine sacré.
Dans la bibliothèque secrète du Grand Pope, Hadrien était assis à une table en pierre, un livre ancien ouvert devant lui qui était écrit en grec ancien tandis qu'à quelques mètres de lui, Hyoga traduisait les cahiers en russe rédigés par Isaak. Il feuilletait les documents lentement, cherchant des indices pouvant aider Hyoga dans sa traduction. Soudain, une puissante vibration cosmique parcourut l'air, subtile mais reconnaissable. Il ferma brièvement les yeux, ressentant l'aura pure et écrasante qui s'élevait quelque part dans le Sanctuaire. Un léger sourire en coin apparut sur son visage.
«Hmm, il semblerait que Pégase et Andromède aient décidé de s'entraîner avec Shaka.»
Il rouvrit lentement les yeux, son regard posé sur les pages du livre. Il connaissait trop bien l'aura du Chevalier de la Vierge pour s'y tromper. Shaka était un maître impitoyable, un être à la sagesse insondable, et si Seiya et Shun avaient choisi d'apprendre auprès de lui, alors leur entraînement allait être bien plus éprouvant qu'ils ne l'imaginaient.
«Espérons qu'ils en ressortent indemnes.» murmura-t-il avec amusement, avant de reporter son attention sur son livre.
Quelques heures plus tard, dans la bibliothèque secrète du Grand Pope, Hadrien referma doucement son livre et posa son regard sur Hyoga, qui continuait à traduire les cahiers d'Isaak avec une concentration inébranlable.
«Ça suffit pour aujourd'hui.»
Hyoga releva la tête, légèrement surpris. «Mais je peux encore continuer»
Hadrien secoua la tête d'un air ferme. «Tu es déjà plongé là-dedans depuis des heures. Tu risques de t'épuiser inutilement.»
Il se leva et s'étira légèrement avant d'ajouter : «Prends une pause. J'ai autre chose à faire.»
Hyoga haussa un sourcil. «Où vas-tu ?»
Hadrien esquissa un léger sourire en coin. «J'ai envie de voir comment s'en sortent tes deux amis face à Shaka.»
Sans attendre de réponse, il quitta la bibliothèque et descendit les escaliers du Grand Pope, avançant d'un pas calme mais déterminé à travers le Sanctuaire. Après quelques minutes de marche silencieuse, il pénétra dans la Maison de la Vierge. Dès qu'il entra, il ressentit immédiatement une aura pesante. Le cosmos de Shaka emplissait toute la pièce, une énergie à la fois paisible et écrasante, comme si l'univers lui-même s'était figé dans une parfaite harmonie. Au centre de la salle, Shaka était toujours en position de la fleur de lotus, flottant légèrement au-dessus du sol, les yeux fermés, impassible. Mais ce qui attira immédiatement l'attention d'Hadrien, ce furent les corps inertes de Seiya et Shun, allongés devant lui, évanouis. Il arqua un sourcil et laissa échapper un léger soupir. Sans bouger, Shaka prit la parole d'une voix calme et sereine :
«Ils ont encore beaucoup à apprendre.»
Hadrien s'avança légèrement, posant son regard sur les deux Chevaliers de Bronze inconscients. Il soupira légèrement avant de déclarer d'un ton neutre :
«C'est normal qu'ils aient encore beaucoup à apprendre. Ce ne sont que des Chevaliers de Bronze, après tout.»
Shaka, toujours en position de la fleur de lotus, les yeux fermés, resta silencieux, écoutant les paroles d'Hadrien.
«Seuls les Chevaliers d'Or et quelques Chevaliers d'Argent expérimentés sont capables de contrer les illusions.»
Il observa un instant Seiya et Shun, affaiblis mais toujours animés d'un fort cosmos, même dans l'inconscience.
«Ils sont peut-être aussi puissants qu'un Chevalier d'Or.» admit-il. «Mais ça ne suffit pas. La force brute ne leur servira à rien s'ils ne savent pas discerner la réalité de l'illusion.»
Shaka ouvrit légèrement les paupières, une lueur dorée perçant à travers ses cils, avant de refermer les yeux presque aussitôt.
«Leur cœur est fort, mais leur esprit vacille encore face à ce qui dépasse leur compréhension.»
Hadrien croisa les bras, hochant lentement la tête. «C'est pour ça qu'ils sont venus te voir.»
Un silence s'installa, seulement troublé par le souffle du vent dans la Maison de la Vierge. Puis, il haussa un sourcil et jeta un regard vers les deux corps allongés.
«Tu comptes les réveiller, ou je dois m'en charger ?»
Shaka esquissa un infime sourire. «Ils doivent d'abord affronter ce qui les hante avant d'ouvrir à nouveau les yeux.»
Hadrien sourit à son tour. «Ça va être intéressant.»
Il observa encore un instant les deux chevaliers de bronze, toujours inconscients, avant d'ajouter d'un ton pensif :
«Une fois qu'il aura terminé sa mission, j'enverrai Hyoga ici.»
Shaka ne réagit pas immédiatement, mais Hadrien savait qu'il l'écoutait.
«Il a affronté le même Marina qu'eux sous les ordres de Poséidon. Il a déjà été confronté aux illusions.»
Le Chevalier de la Vierge ouvrit légèrement les yeux, une lueur dorée s'y reflétant brièvement avant qu'il ne les referme. Hadrien croisa les bras.
«Hyoga s'est peut-être endurci, mais il faudrait le tester… Juste au cas où.»
Shaka esquissa un léger sourire, presque imperceptible.
«Si tel est son chemin, alors je l'attendrai.»
Hadrien hocha la tête. Son regard se porta de nouveau sur Seiya et Shun, dont les corps restaient immobiles, plongés dans un monde d'illusions dont ils devraient se libérer par eux-mêmes. Mais alors qu'il s'apprêtait à détourner les yeux, un détail attira son attention. Son regard se posa sur le collier autour du cou de Shun. Un bijou délicat en forme d'étoile avec un cercle, brillant faiblement sous la lumière tamisée de la Maison de la Vierge. Il fronça les sourcils.
«Ce collier» murmura-t-il intérieurement.
Il était certain de l'avoir déjà vu quelque part mais impossible de se rappeler où. Un malaise étrange s'installa en lui, comme si ce simple bijou éveillait une mémoire lointaine, enfouie sous des couches de souvenirs diffus. Il serra légèrement les poings, tentant de remonter le fil de sa mémoire, mais rien ne lui revenait clairement. Shaka, toujours en méditation, les yeux fermés, perçut son trouble.
«Quelque chose t'intrigue ?» demanda-t-il d'un ton neutre.
Hadrien mit quelques secondes à répondre, toujours fixant le collier.
«Rien d'important pour l'instant.»
Mais au fond de lui, il savait que ce bijou n'était pas anodin. Et il comptait bien découvrir pourquoi. L'impression de déjà-vu ne le quittait pas, comme si un souvenir effacé tentait de refaire surface. Il détourna lentement son regard de Shun et plissa les yeux, pensif.
«Je devrais aller à l'île Kanon» pensa-t-il.
Ikki qui habitait dans l'île était le seul à pouvoir lui répondre. Si quelqu'un connaissait l'origine de ce collier, c'était bien lui. Hadrien croisa les bras, réfléchissant.
«Il faudra que je parte après avoir terminé mon travail ici. »
Shaka, toujours en méditation, les yeux fermés, perçut ses pensées silencieuses.
«Ton esprit s'agite», fit-il remarquer calmement.
Hadrien haussa un sourcil avant de répondre d'un ton neutre :
«Disons simplement que j'ai une piste à suivre.»
Le Chevalier de la Vierge ne répondit pas immédiatement, mais un léger sourire énigmatique effleura ses lèvres. Hadrien jeta un dernier regard à Shun et son collier, puis se détourna, déjà déterminé à obtenir des réponses. L'île Kanon l'attendait et avec elle, la vérité sur ce mystérieux bijou.
Il sortit de la Maison de la Vierge, laissant derrière lui Shaka en méditation et Seiya et Shun toujours plongés dans leurs illusions. Alors qu'il descendait les escaliers menant au Temple du Grand Pope, son esprit restait troublé. Il avait une mémoire eidétique, une mémoire photographique. Il ne pouvait pas oublier un détail qu'il avait déjà vu. Chaque livre qu'il avait lu, chaque symbole qu'il avait croisé, chaque objet qu'il avait observé étaient gravés dans son esprit comme une archive inaltérable. Et pourtant il se demandait pourquoi ce collier l'échappe-t-il. Il essaya de repasser mentalement en revue chaque souvenir, chaque objet qu'il avait rencontré dans sa vie mais rien. Cela ne lui était jamais arrivé. Son regard se durcit légèrement en pensant que ce n'était pas normal. Il continua d'avancer, plongé dans ses pensées, tandis que le Temple du Grand Pope se dressait devant lui, imposant et silencieux.
Plusieurs jours plus tard, la mission dans la bibliothèque du Grand Pope était terminée. Hadrien et Hyoga avaient remis leur rapport à Athéna. Sans perdre de temps, Hadrien s'était immédiatement téléporté sur l'Île Kanon. Lorsqu'il rouvrit les yeux, l'air marin chargé de sel et de mystère l'enveloppa immédiatement. Devant lui, l'unique village de l'île se dressait, isolé du reste du monde, ses habitants vivants sous l'ombre du volcan. Il avança lentement, prêt à découvrir enfin la vérité. Il avança lentement, ses pas résonnant sur le sol rocailleux, scrutant les alentours. Il repéra un vieil homme assis à l'ombre d'une bâtisse en pierre, son regard perçant malgré son âge avancé. S'approchant de lui, Hadrien posa calmement sa question où il pouvait trouver Ikki. Le doyen leva lentement les yeux vers lui, l'observant avec une certaine sagesse avant de répondre d'une voix grave que le chevalier du phénix était parti méditer dans le volcan pour soigner ses blessures que seule la chaleur pouvait l'apaiser. Hadrien jeta un regard vers le sommet de l'île, où une fumée sombre s'élevait paresseusement du cratère. Il esquissa un sourire en coin. Sans un mot de plus, il reprit sa marche, son objectif désormais clair.
Il arriva aux abords du volcan, où il découvre un cratère profond. Il perçoit la présence d'Ikki à l'intérieur, mais son attention est attirée par une jeune fille se tenant à proximité.
La jeune fille, aux longs cheveux bruns et aux yeux perçants, porte une tenue simple adaptée au climat rigoureux de l'île. Son expression est à la fois douce et déterminée, reflétant une force intérieure remarquable.
Intrigué par sa présence en un lieu aussi isolé, Hadrien s'approche d'elle pour en savoir plus. Alors qu'il observait la jeune fille, un souvenir refit surface. Ikki lui avait déjà parlé d'elle lorsqu'il était venu sur l'île pour soigner ses blessures avant la bataille du Sanctuaire d'Athéna. Il lui avait mentionné une fille vivant ici depuis longtemps, la seule à ne jamais avoir fui l'île malgré ses dangers. Ikki l'avait décrite comme quelqu'un de fort, habitué à la rudesse du volcan et de l'île. Maintenant qu'il la voyait de ses propres yeux, Hadrien comprenait enfin ce qu'Ikki voulait dire.
Hélène, la jeune fille, posa son regard perçant sur lui, l'examinant avec une attention particulière. Son instinct lui soufflait que cet homme ne fût pas un habitant de l'île. Elle lui demandait son identité d'une voix calme mais méfiante. Impassible, il soutint son regard et répondit d'un ton neutre :
«Je suis Hadrien, un allié d'Ikki.»
Elle plissa légèrement les yeux, restant silencieuse un instant. Elle ne l'avait jamais vu ici auparavant, et pourtant, il parlait d'Ikki avec une assurance troublante.
«Un allié ?» répéta-t-elle. «Ikki n'a pas beaucoup d'amis.»
Hadrien esquissa un léger sourire. «Ça, je le sais.»
Il fit un pas en avant, sans gestes brusques, et continua :
«Je suis venu le voir. J'ai quelque chose à lui demander.»
Elle resta figée un instant, puis son regard se posa sur les yeux d'Hadrien, cherchant à y déceler une quelconque menace. Mais elle n'y vit ni hostilité ni tromperie. Juste une détermination calme, dénuée de mauvaises intentions. Finalement, elle relâcha un peu sa garde et hocha lentement la tête. Elle désigna le cratère du volcan d'un mouvement de tête. Hadrien suivit son regard et observa les profondeurs incandescentes du cratère.
Sans ajouter un mot de plus, il s'avança vers le bord, prêt à descendre. Il jeta un dernier regard à la jeune fille, qui l'observait toujours avec prudence. Sans la moindre hésitation, il s'élança dans le vide.
Sous les yeux surpris d'Hélène, il plongea directement dans le cratère, son manteau flottant derrière lui alors qu'il disparaissait dans la chaleur étouffante du volcan. Les vents brûlants l'enveloppèrent immédiatement, mais son cosmos le protégea de la fournaise. Plus il descendait, plus il ressentait la présence familière d'Ikki, solitaire et impassible.
Il atterrit en douceur, ses pieds touchant la roche brûlante du cratère. Une chaleur suffocante régnait dans cet enfer souterrain, des volutes de vapeur s'élevant tout autour de lui, voilant légèrement sa vision. L'air était chargé d'énergie et de lave en fusion, mais cela ne l'affectait pas. Il observa brièvement les environs, puis son regard se posa sur Ikki.
Le Chevalier du Phénix était assis, les yeux fermés, complètement immobile au milieu de la chaleur infernale. Une aura flamboyante entourait son corps, sa cosmoénergie vibrant d'une force brute et indomptable. Hadrien s'avança lentement vers lui.
«On dirait que tu n'es pas ressorti indemne de la bataille contre Poséidon.» déclara-t-il d'un ton mesuré.
Sans ouvrir les yeux, Ikki répondit par télépathie, sa voix résonnant directement dans l'esprit d'Hadrien, empreinte d'une fatigue maîtrisée :
«Comment pourrais-je l'être ?»
Un léger silence s'installa, seulement troublé par le grondement de la lave en fusion.
«J'ai affronté Caça des Lyumnades… puis Kanon… poursuivit Ikki. Et après ça, Poséidon lui-même.»
Hadrien hocha la tête, comprenant mieux l'intensité du combat qu'il avait traversé. Peu de guerriers pouvaient survivre à un tel enchaînement d'adversaires. Il observa encore un instant le Phénix en méditation, sentant que derrière son calme apparent, Ikki portait encore le poids de ces batailles. Mais cela ne faisait que renforcer sa détermination.
Hadrien observa Ikki toujours en méditation, ressentant la chaleur intense du cratère mêlée à l'aura flamboyante du Phénix.
«Je comprends pourquoi tu es venu ici», déclara-t-il calmement. «Les Phénix sont nés des volcans, selon les légendes.»
Il laissa un instant son regard glisser sur les flammes dansantes autour d'eux.
«Cet endroit est parfait pour toi.»
Ikki resta silencieux, mais Hadrien perçut une infime réaction dans son cosmos, comme s'il confirmait ses paroles sans avoir besoin de parler. Puis, il fronça légèrement les sourcils. Il sentait quelque chose, il concentra son cosmos pour analyser plus en profondeur l'énergie vitale d'Ikki. Après un instant, une vérité troublante se dessina dans son esprit.
«Ikki» lâcha-t-il d'un ton plus grave. «Tes "résurrections" ont un prix.»
Ikki ouvrit soudainement les yeux, surpris.
«Qu'est-ce que tu veux dire ?» demanda-t-il, le regard méfiant.
Hadrien soutint son regard, son expression redevenue sérieuse.
«Chaque fois que tu "renais" de tes cendres, ton corps redevient plus fort mais ton temps de vie s'écourte.»
Un silence lourd s'abattit dans le cratère. Pour la première fois, Ikki semblait réellement déstabilisé. Mais après un bref instant, il ferma les yeux et soupira, comme s'il acceptait immédiatement cette réalité.
«Hmph» fit-il d'un ton neutre. «Ça fait partie des risques d'être un Chevalier.»
Hadrien croisa les bras, le fixant avec sérieux.
«Peut-être. Mais ça ne veut pas dire que tu dois ignorer le problème.»
Il s'avança légèrement avant d'ajouter : «Repose-toi, Ikki. Et surtout, limite ta cosmoénergie au niveau d'un Chevalier d'Argent pendant quelques mois.»
Ikki arqua un sourcil, surpris par cette recommandation.
«Me brider moi-même ?»
«Oui car je sais que tu vas t'entrainer après ton repos.» Hadrien hocha la tête. «Si tu forces encore ton corps à se consumer à chaque combat, tu réduiras encore plus ton espérance de vie.»
Ikki resta silencieux quelques secondes avant de hocher lentement la tête.
«Très bien, je vais suivre ton conseil.»
Mais aussitôt, son regard perçant se braqua sur Hadrien. «Maintenant, dis-moi la vraie raison de ta venue.» Il esquissa un léger sourire en coin. «Tu n'es pas venu ici juste pour me faire un diagnostic médical.»
Hadrien sourit légèrement à son tour. Son regard s'assombrit légèrement tandis qu'il déclarait :
«J'ai une question à te poser sur un collier.»
«Un collier ?» répéta Ikki, intrigué.
Hadrien hocha la tête. «Oui. Quand je suis allé dans la Maison de la Vierge, j'ai vu que Shun portait un collier.»
Ikki haussa un sourcil, restant silencieux tandis qu'Hadrien poursuivait :
«Seiya et lui s'entraînaient avec Shaka pour apprendre à contrer les illusions en prévision des batailles à venir.»
Il marqua une pause avant d'ajouter, le regard pensif :
«Mais ce qui m'a troublé, c'est que j'ai l'impression d'avoir déjà vu ce collier quelque part… Pourtant, je n'arrive pas à me souvenir où.»
Ikki le fixa un instant avant de croiser les bras. «Et c'est pour ça que tu es venu jusqu'ici ?»
Hadrien hocha lentement la tête. Il observa son ami avec sérieux. «Si quelqu'un peut me dire d'où vient ce collier, c'est toi.»
Ikki resta immobile, le visage impassible, mais son cosmos fluctua légèrement. Il savait quelque chose.
«C'est juste un cadeau de notre mère, tout simplement.»
Hadrien ne répondit pas tout de suite, analysant la réponse d'Ikki. Voyant que son ami restait silencieux, le Chevalier du Phénix fronça les sourcils.
«Pourquoi est-ce que ça t'intrigue autant ?» demanda-t-il.
Hadrien leva lentement les yeux vers lui avant de déclarer d'un ton plus grave qu'il avait une mémoire eidétique.
Ikki écarquilla légèrement les yeux avant de comprendre immédiatement ce que cela signifiait. «Tu ne peux pas oublier ce que tu as vu.»
Hadrien acquiesça lentement. «Exactement. Chaque détail que j'ai observé une fois reste gravé dans mon esprit. Pourtant, ce collier m'échappe.»
Un léger silence s'installa, seulement troublé par le grondement de la lave sous leurs pieds. Ikki croisa les bras, plus attentif et il comprenait désormais pourquoi Hadrien était venu jusqu'ici. Quelque chose n'était pas normal avec ce collier.
Il resta silencieux un instant, le regard perdu dans les flammes dansantes du cratère. Puis, d'une voix plus posée, il commença à raconter :
«Ma mère est morte dans un accident de la route.»
Hadrien resta impassible, écoutant attentivement.
«Après ça, Shun et moi sommes devenus orphelins.»
Un léger silence s'installa, comme si Ikki fouillait dans ses souvenirs.
«Je me rappelle de mon enfance mais il y a quelque chose d'étrange.»
Il croisa les bras, son expression se durcissant légèrement.
«Je sais que j'ai été retrouvé dans un parc, tenant Shun dans mes bras.»
Hadrien plissa légèrement les yeux. «Par un policier, c'est ça ?»
Ikki hocha lentement la tête. «Oui, c'est lui qui nous a recueillis et placés en orphelinat.»
Puis, il ajouta d'un ton plus grave : «Mais je ne me souviens pas comment je suis arrivé là.»
Hadrien haussa légèrement un sourcil. «Tu veux dire que ce souvenir manque ?»
Ikki serra légèrement les poings. «Je me rappelle être dans le parc mais pas d'y être arrivé. Comme s'il y avait un trou dans ma mémoire.»
Son cosmos fluctua légèrement, trahissant une émotion enfouie qu'il ne montrait jamais. Hadrien le fixa en silence. Un détail troublant venait de s'ajouter au mystère du collier. Ikki détourna légèrement le regard vers Hadrien, les sourcils froncés, avant de demander d'un ton plus direct :
«Est-ce qu'il est nocif ?»
Hadrien secoua immédiatement la tête. Ikki haussa un sourcil, attendant plus de précisions.
«Shaka et moi, nous n'avons rien ressenti d'anormal.»
Il marqua une pause avant d'ajouter : «Pas de malédiction, pas de cosmos parasite, juste un collier ordinaire.»
Ikki hocha lentement la tête, semblant soulagé mais toujours intrigué.
«Alors pourquoi est-ce que tu cherches autant à comprendre son origine ?»
Hadrien croisa les bras, son regard s'assombrissant légèrement.
«Parce que même si ce collier est inoffensif, il y a quelque chose qui ne colle pas.»
Ikki le fixa, comprenant que le mystère n'était pas encore résolu. Hadrien dit avec un regard pensif que ce n'est pas normal sur les trous de mémoire concernant ce bijou et que ce n'est pas un simple oubli. Il marqua une pause, puis déclara d'un ton ferme qu'il allait enquêter plus tard. Ikki haussa un sourcil, légèrement intrigué.
«Hmph… Fais comme tu veux.»
Hadrien laissa échapper un léger sourire avant de détourner le regard vers le sommet du cratère. «En attendant, je dois retourner au Sanctuaire.»
Ikki inclina légèrement la tête. «Une autre mission ?»
Hadrien hocha la tête. «Je dois accompagner Athéna à Blue Graad.»
Ikki fronça légèrement les sourcils. «Blue Graad ? Pourquoi là-bas ?»
Hadrien posa son regard perçant sur lui avant de répondre :
«C'est l'endroit où nous allons déposer l'urne qui contient l'âme scellée de Poséidon.»
Un bref silence s'installa, seulement troublé par le grondement de la lave en fusion. Sans ajouter un mot de plus, il se détourna et se prépara à quitter l'île. Alors qu'il s'apprêtait à quitter le cratère, Ikki prit la parole d'un ton ferme :
«Avant que tu partes.» Hadrien s'arrêta et tourna légèrement la tête vers lui.
«Ne dis rien à Shun.»
Hadrien haussa un sourcil. Il avait deviné que cette demande allait venir.
«Tu parles du diagnostic ?» demanda-t-il.
Ikki hocha la tête, son regard sérieux. «Je ne veux pas qu'il s'inquiète pour moi.»
Il laissa échapper un léger soupir avant d'ajouter qu'il connaissait le caractère de Shun. Hadrien acquiesça lentement, il comprenait parfaitement. Shun était le genre de personne douce, à se tourmenter pour ceux qu'il aimait, quitte à se sacrifier lui-même. S'il apprenait que les résurrections d'Ikki raccourcissaient sa vie. Hadrien ferma brièvement les yeux avant de répondre simplement qu'il ne dirait rien. Ikki le fixa un instant, puis hocha la tête en signe de reconnaissance. Sans un mot de plus, Hadrien s'éloigna, prêt à quitter l'île. Le Phénix pouvait continuer sa renaissance… et lui, poursuivre sa mission.
À suivre
