Comme d'habitude, Candice avait vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! Elle avait encore pris une décision toute seule, sans concerter sa famille. L'heure du conseil de famille avait donc sonné… Elle avait mis toutes les chances de son côté ce soir-là pour leur faire passer la pilule plus facilement : une montagne de crêpes attendait dans la cuisine, du coca et des bonbons étaient exceptionnellement permis aujourd'hui et des DVD de Louis de Funès étaient posés près de la TV. Mais ses enfants, dignes héritiers de leur mère, virent tout de suite que quelque chose clochait.

« Bonsoir mes chéris ! Vous avez passé une bonne journée ?

- Huuuuum ça sent bon les crêpes, huma Leo. Et du coca, oh trop bien !

- Des crêpes, du coca et ta tête chelou, y a un truc louche là, décrypta Emma. Maman on te connaît !

- Tout de suite, tout de suite ! Je ne peux pas faire plaisir à mes enfants chéris ? répondit innocemment Candice.

- A d'autres, déballe maman ! ironisa Jules.

- Bon d'accord… Vous vous souvenez d'Antoine, mon adjoint ?

- Oui, le beau gosse qui ne sourit jamais, rigola Emma.

- Oui, il est pas mal… Je ne sais pas, je ne le regarde pas trop… Puis c'est mon adjoint quand même… Bon Emma ! Ce n'est pas le sujet ! Dernièrement, vous vous souvenez que j'ai failli prendre une balle au chantier naval et qu'Antoine s'est interposé ?

- Oui, ça me fait encore froid dans le dos … répondit Jules. D'ailleurs comment va-t-il ?

- Ca me fais plaisir que tu le demandes Jules ! Il sort bientôt de l'hôpital là, mais vous vous en doutez, il ne pourra pas travailler tout de suite.

- Et ? dirent à l'unisson les jumeaux.

- Et… comme il vit seul, je lui ai proposé de venir passer sa convalescence ici, avec nous.

- MAMAAAAAN ! Jamais, ça ne te vient à l'esprit de nous demander avant ? Sérieux ! répondit Emma excédée.

- Déjà que tu nous obliges à changer de maison du jour au lendemain, il va falloir vider les cartons ET s'occuper d'Antoine. Bonjour l'esclavagisme ! nargua Jules en levant les yeux au ciel.

- Alors primo, vous en conviendrez, cette maison est mille fois mieux que la précédente. Une surface plus grande, une terrasse et surtout une vue de foliiiiie ! Je ne pouvais pas passer à côté de cet endroit ! Et secondo, remballez vos têtes de pauvres enfants battus, vous n'êtes pas crédibles une seconde ! Mais, je le reconnais, j'aurais pu vous demander avant, au lieu de vous mettre devant le fait accompli …

- Comme d'hab' quoi … soupira Emma.

- Mais ce qui est fait, est fait maintenant ! Et j'attends de vous que vous réserviez un super accueil à Antoine car il le mérite. Et il aura besoin de beaucoup de soutien tout au long de sa convalescence…

- Maman, c'est parce que tu culpabilises que tu l'as invité ? Ou bien parce que tu as envie de passer plus de temps avec lui ? ironisa Emma.

- Ni l'un, ni l'autre ! On ne peut pas se montrer un peu altruiste et aider son prochain ?

- Non maman, on te connait, y a anguille sous roche, sourit Jules.

- Bref… Il arrive chez nous dans 4 jours. D'ici là, je compte sur vous pour que la maison soit rangée et les cartons vidés. Je ne voudrais pas qu'il ait une mauvaise impression en arrivant…

- Alors primo, dit Emma en imitant sa mère, il te voit tous les jours alors l'impression il l'a déjà. Secondo, on ne va pas tout déballer tous seuls, tu rêves ma vieille ! Et tertio, ça va te coûter cher maman ! Très cher !

- Je vous ai fait mes supers crêpes, ça ne suffit pas ?

- NOOOOOON, répondirent les 4 enfants Renoir à l'unisson.

- Bon, on verra… On se les mange ces crêpes alors ? »

C'est ainsi que Candice réussit à imposer une fois de plus sa volonté à son entourage. Bon elle pensait que ce serait quand même plus facile et qu'avec une assiette de crêpes ce serait dans la poche. Mais elle avait face à elle des minis Renoir et ils avaient bien compris comment tirer les ficelles avec leur mère !