Excusez moi pour les fautes d'orthographe et de syntaxe qui se sont glissées dans ce chapitre #étourderie
« Et il est fier de son effet, j'en suis sûre ! marmonna Candice »
La lumière douce de cette fin de matinée inondait la maison de Candice, mettant en évidence le salon et la cuisine, pièces habituellement animées. Aujourd'hui, à ce moment-là, elles semblaient figées dans un calme songeur, comme si la maison retenait son souffle. Dans un silence oppressant, parfois ponctué de banalités, Candice s'était mise à préparer le repas. Jules lui en voudrait sûrement de marcher sur ses plates-bandes, mais il n'avait qu'à être là après tout ! Candice n'avait trouvé que ça pour s'occuper et ne pas avoir à faire la conversation avec Émilie.
Cette dernière était assise à la table de la cuisine, rédigeant le compte rendu de sa dernière séance avec Antoine. Elle annotait méticuleusement chaque page de son rapport et semblait concentrée sur sa tâche. Candice maugréait intérieurement sur le fait qu'Emilie n'avait pas proposé son aide pour préparer le repas… Sympa l'infirmière ! Face au silence assourdissant de la situation, Candice se força à parler.
« Comment va Antoine ? demanda Candice, sa voix trahissant une pointe d'aigreur involontaire en prononçant le nom de son fidèle ami.
- Beaucoup mieux ! sourit Emilie. Après une telle blessure, il a de la chance de se remettre aussi bien ! Il s'accroche même si parfois il veut trop en faire, trop et trop vite. Mais je n'hésite pas à lui en faire la remarque et à calmer ses ardeurs.
- Ses ardeurs ? rebondit Candice, la voix légèrement étranglée. Vous êtes très proche de vos patients, n'est-ce pas, sa voix masquant à peine l'incertitude qui malmenait son cœur.
Emilie fut surprise par cette remarque et demeura un instant interdite. Cherchant quoi répondre à la drôle d'interrogation de Candice.
- Il est important pour mes patients de se sentir en confiance avec moi. Surtout après ce qu'ils ont vécu ou vivent encore. Je ne suis pas de celles qui mettent une barrière entre eux et moi en se cantonnant à des rapports strictement professionnels. Il n'y a pas mieux pour obtenir des résultats probants ! répondit Emilie, inconsciente de la tension qui montait chez Candice.
- Ca doit être les méthodes d'aujourd'hui… Quand je me suis cassée le bras, mon infirmière était loin d'être aussi compatissante… répondit Candice dans un sourire crispé.
- Oh, et Antoine est un patient tellement agréable que ça en devient facile de lier une relation avec lui ! Si tous mes patients pouvaient être comme lui !
A ces mots, la pression artérielle de Candice était montée en flèche. Les mots d'Emilie résonnaient en elle et ne faisaient qu'augmenter son sentiment d'incertitude et surtout sa jalousie, jusqu'à maintenant contenue.
- Oui, Antoine est quelqu'un de bien, je ne le sais que trop bien. Nous travaillons ensemble depuis plus de deux ans maintenant et je peux dire que notre relation dépasse le stade hiérarchique, répondit Candice cherchant à marquer ses plates-bandes.
- Oui, Antoine m'en a parlé ! Sinon, vous ne l'auriez pas invité à passer sa convalescence ici. Ou bien, est-ce lié à un sentiment de culpabilité ? Antoine m'a raconté comment il s'était blessé…
Candice n'en croyait pas ses oreilles. Comment une personne étrangère à leur binôme pouvait lui balancer en pleine figure cette remarque franche et incisive. Après tout, elle ne la connaissait depuis, quoi, 30 minutes ! Ou bien, et ce fut encore plus difficile à accepter, Emilie mettait le doigt sur l'un des nombreux questionnements de Candice. Les deux versions ne lui plaisaient pas l'une plus que l'autre et c'est d'un ton courroucé qu'elle répondit.
- Aucune culpabilité dans cette invitation, je vous rassure. Vous pouvez vous ôter cette drôle d'idée de la tête. Et surtout, ne pas en parler à Antoine. Il n'a pas besoin qu'on l'embête avec des bêtises pareilles ! J'ai invité Antoine à passer sa convalescence ici car nous sommes amis, même plus que des amis je pense. Quand vous travailler en équipe avec une personne nuit et jour, vous tisser un lien indéfectible. En particulier dans nos métiers. Antoine est mon coéquipier, je pourrai donner ma vie pour lui. Alors, l'accueillir ici quand il en a eu besoin était la moindre des choses.
- Pardon Candice, veuillez m'excuser, je suis allée trop loin, s'excusa piteusement Emilie en baissant la tête »
La conversation entre les deux femmes étaient à présent close. Chacune retournant à ses occupations, ne souhaitant pas renchérir, au risque d'envenimer les choses. L'atmosphère était lourde, lourde de sous-entendus énoncés chacune leur tour. Elles s'étaient dévoilées peut être plus qu'il n'en fallait. Candice devait faire face à ses émotions qui continuaient à la consumer de l'intérieur, mettant en péril sa paix intérieure et la promesse d'un joyeux samedi.
Durant cette longue heure chargée en tension, Candice eu le temps de préparer l'intégralité du déjeuner. Ce n'était pas très difficile et correspondait à ses piètres qualités de cordon bleu : mettre la viande sur des plateaux, couper les légumes en tranches, sortir les pains à burgers et préparer la salade. Tout était à présent prêt, il ne restait plus que le dessert de Chloé à mettre au frais. D'ailleurs, où était cette dernière pensa Candice. Elle aurait dû être là depuis une bonne demi-heure… Candice sortie sur la terrasse appeler son amie pour se rassurer.
« Chloé, c'est Candice. Où es-tu ? Je m'inquiète, tu devrais être à la maison depuis 30 min…
- Oh Candice, désolée, je me suis laissée débordée. Thomas m'a appelée, il voulait mon avis sur l'une de ses enquêtes et je n'ai pas vu le temps passer. J'appelle un taxi et j'arrive.
- Pas de souci, ne t'inquiète pas ! Tu m'aurais soutenue, Antoine m'a laissée seule avec son infirmière pendant qu'il allait prendre sa douche. Il l'a invitée à manger avec nous …
- Ha ha ! J'imagine tellement ta tête ! Candice Renoir serait-elle jalouse ?
- Et la conversation de Chloé St Laurent avec Thomas Rocher n'était-elle que professionnelle ?
- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. Il voulait mon avis sur un syndrome de munchausen par procuration, pour une mère et sa petite fille. Figure toi, que ce sont principalement les mamans qui en souffrent le plus, à 96% …
- Allez ramène ta fraise, tu me raconteras tout ça à la maison ! Par pitié, viens me sauver des griffes de l'infirmière d'Antoine !
- J'arrive ! »
Soulagée que son amie soit en route, Candice resta un moment sur la terrasse admirer la vue sur l'étang de Thau. Théâtre de ses nombreuses insomnies, ce cadre la rassurait et la réconfortait. Tout était si paisible. Ce paysage, bien loin de la houle de la Méditerranée ou des vagues déchaînées de l'Océan Atlantique. Et justement ! Son esprit étant comparable à ces deux étendues d'eau, il lui fallait un lieu paisible pour se ressourcer et faire le vide dans sa tête.
« J'adore cette vue, je pourrai passer des heures à la regarder.
Candice entendit une voix familière dans son dos, une voix grave et chaleureuse qu'elle connaissait aussi bien qu'elle appréciait. Son cœur manqua un battement. Une voix qui avait la double particularité de faire battre la chamade à son cœur et de la réconforter quand la houle devenait trop tempétueuse dans son esprit.
- Moi aussi.
- Tu as de la chance d'habiter dans un si bel endroit Candice, renchérit Antoine.
- Oui. Je l'ai cherché longtemps mon havre de paix et crois moi, je ne vais pas le quitter de sitôt ! sourit Candice.
- On mange bientôt ? changea de sujet Antoine. Chloé arrive bientôt ? J'appelle les enfants ? Et Emilie ?
- Oui… tout est prêt et Chloé arrive. Appelle les enfants… et Emilie.
- Très bien ! J'ai hâte de partager ce déjeuner avec vous tous, avec ceux qui me sont chers, renchérit Antoine.
- C'est sûr, répondit Candice, un sanglot dans la voix en entendant Antoine inclure Emilie »
