11h30
Candice et Antoine étaient garés devant le domicile de la commandante. Ils étaient retournés au commissariat pour récupérer la voiture de Candice. Elle pourrait en avoir besoin et puis, ça faisait moins suspect que de rentrer chez elle en taxi. Assis dans la voiture depuis 10 bonnes minutes, aucun n'était prêt à en sortir. Chacun dans ses pensées, encore en train de revivre la soirée d'hier. Mais signe flagrant de l'avancée de leur relation, leur mains étaient étroitement enlacées. Ce fut Candice qui brisa le silence en premier.
« Bon, Antoine…que faisons-nous maintenant ? demanda Candice hésitante.
- Comment ça, on fait quoi ? lui répondit Antoine par une question. Il ne voyait pas où voulait en venir la commandante.
- Antoine, vis à vis des enfants, de JB, de la BSU ! Tout le monde va se poser des questions à propos de nous deux voyons ! renchérit Candice, excitée comme une puce face au mutisme d'Antoine.
- Candice STOP ! Alors, si tu veux mon avis, JB est déjà au courant. Je te rappelle qu'on n'est pas rentré de la nuit… sourit Antoine.
- Ok… et les enfants. Je te rappelle qu'on vit ensemble.
- Quoi, déjà ? Candice Renoir, vous êtes sacrément entreprenante dis donc ! la taquina Antoine.
- Antoine ! Arrête de te moquer, je suis sérieuse, le recadra Candice.
- Tu te fais du souci pour rien à mon avis. Tes enfants ont bien d'autres préoccupations. Emma ne pense qu'à Fabien, les jumeaux à leurs jeux video et Jules est obsédé par les émissions de cuisine. Ils sont dans leur bulle. On leur dira quand tu seras prête, c'est tout.
- Ok… et la BSU ?
- Je te propose d'être discret dans un premier temps. Je ne voudrais pas qu'Attia nous en fasse voir de toutes les couleurs et nous pénalise. La journée, on est coéquipier et le reste du temps, on est un couple normal.
- Quelle sagesse Monsieur Dumas de l'Estang, je suis impressionnée. Pour quelqu'un qui n'a jamais eu à gérer l'après dans une relation, je te trouve bien pragmatique, sourit Candice.
- C'est différent cette fois Candice…
Antoine prit délicatement le menton de Candice entre ses mains et le caressa de son pouce droit. Et doucement, il posa ses lèvres sur celles de Candice, dans un baiser tendre mais intense. Candice y répondit à son tour positivement, plaçant sa main derrière la nuque de son amoureux.
- J'avais terriblement envie de t'embrasser. Et je sais pas quand l'occasion se représentera…Alors autant faire des réserves !
- Tu as raison ! Mais tes réserves sont un peu minces je trouve …
Et cette fois, ce fut Candice qui fit le premier pas et qui captura les lèvres de son amoureux en un baiser brulant. Comme si le fait de ne plus être uniquement tous les deux créait déjà un manque.
- Allez on y va ! les interrompit Candice, en essayant de se donner du courage.
- Je te suis ! »
Candice chercha ses clés dans son grand sac à main rose bonbon. Comme d'habitude, elle peinait à les retrouver. Il fallait vraiment qu'un jour elle fasse le tri dans son cabas. Elle en accumulait encore et encore, histoire d'être prête pour n'importe quelle situation. Un tournevis, une paire de chaussettes, un bouquin qu'elle ne lirait jamais, un CD de relaxation qu'elle n'écouterait plus, une trousse à pharmacie… Bref, le sac de Mary Poppins ! Elle retrouva finalement son trousseau au fond de son sac et ouvrit la porte.
En entrant dans le hall d'entrée, Antoine à sa suite, elle s'aperçut que les enfants étaient avachis sur le canapé. JB, quant à lui, lisait un magazine à la table de la cuisine. Mince… elle ne s'attendait pas à les voir tous là, maintenant. « Allez Candice, on se donne une contenance, on ne rougit pas, et on agit naturellement ! » Plus facile à dire qu'à faire…
« Salut les enfants ! Salut JB ! s'annonça-t-elle d'une voix légèrement haute perchée.
- Salut, rebondit Antoine, qui a présent était à ses côtés. Vous avez passé une bonne soirée ? JB n'a pas été trop relou ?
- Hééé ! JB est là je te rappelle ! Et non, ils n'ont pas l'air traumatisés ! renchérit JB.
- Et vous, c'était cool cette soirée en amoureux ? demanda Emma un grand sourire aux lèvres.
- Hein ? Quoi ? balbutia Candice, complètement prise au dépourvu.
- Maman ! Vous croyez que vous êtes discrets ? On vous a rôdé à 3 000 !
- Bah oui, Antoine n'a pas repris le boulot, ça ne peut pas être une planque, reprit Jules. Et puis, si JB a passé la nuit ici, c'est bien que vous alliez la passer tous les deux !
- Ce sont bien des Renoir, sourit JB. Aucun doute.
- JB, merci hein ! Mais ce n'est pas drôle… reprit Candice.
- Si si, très ! Allez les amis, je vous laisse. Audrey et Lili m'attendent pour manger. Bonne chance ! Et je suis ravi pour vous, termina le lieutenant en se dirigeant vers la porte. A plus !
- Bye JB ! répondirent les enfants.
- Entraine toi à Zelda si tu veux revenir ! termina Martin avec un sourire malicieux.
- Bon, on ne peut pas dire qu'il aient passé une mauvaise soirée, sourit Antoine. Candice, je crois qu'ils ont compris.
- Oui, ça a l'air… Effectivement, nous n'étions pas en planque. Antoine et moi avons passé la soirée ensemble.
- Et la nuit ! rajouta Emma.
- Emmaaaaa ! répondit Candice, mal à l'aise.
- Bah quoi, c'est factuel, reprit l'aînée des Renoir.
- Bon, nous avons passé un bout de temps ensemble. Vous êtes contents ?
- Bah depuis le temps que ça couvait entre vous deux, heureusement que vous avez sauté le pas ! rebondit Jules, un sourire aux lèvres.
- Comment ça ? demanda Antoine, interloqué par la perspicacité des enfants.
- Bah Émilie, la jalousie de maman, le froid entre vous… pas besoin d'être Einstein pour comprendre que vous êtes amoureux, expliqua Emma. Nous on avait compris bien avant vous !
- C'est bien la fille de sa mère ! siffla Antoine, impressionné par les déductions des enfants.
- Antoine, ce n'est pas le sujet ! l'interrompit Candice. Et vous le prenez comment ?
- Bah, on aime bien Antoine… et on veut que tu sois heureuse. Alors, pas de problème, oui, répondit Emma.
- Merci les enfants, répondirent sincèrement Candice et Antoine, tous les deux encore ébahis par la maturité des enfants.
- Maman, Antoine, il va dormir dans ton lit maintenant ? demanda subitement Leo »
