Après cette soirée magique où tous les deux s'étaient (enfin) avoué leurs sentiments, les jours avaient filé à vive allure. Maintenant que les enfants étaient au courant de leur histoire, Candice et Antoine pouvaient la vivre librement et intensément. Chaque jour, ils prenaient plaisir à se découvrir l'un et l'autre et à se livrer. Candice était même étonnée du peu de choses qu'elle connaissait sur son amoureux. Elle qui pensait en savoir beaucoup grâce à leur 2 ans d'amitié, se rendait compte qu'Antoine était un personnage plus complexe qu'elle ne le pensait. Et qu'elle ne connaissait uniquement la partie immergée de l'iceberg.
Leur quotidien était rythmé par le travail de Candice, par les soins d'Antoine, les soirées à la maison avec les enfants et leurs moments rien qu'à eux. Bien que la place d'Antoine dans la famille Renoir n'était plus à faire, les enfants se montraient encore plus proches du capitaine. Il faisait maintenant complètement partie de la famille. Même les deux plus grands, Emma et Jules, avaient accepté la présence d'Antoine. Et Candice était réellement émue de voir ses enfants aussi proches de son amoureux. Et sous ses airs sûr de lui, Antoine n'était pas en reste lui non plus !
Les jours passaient et le retour d'Antoine à la BSU arrivait à grand pas. Les deux amoureux savaient que cela sonnait la fin de leur parenthèse enchantée. Il faudrait maintenant cacher leur relation aux yeux de leurs collègues et de leurs supérieurs. Accepter de n'être plus que deux coéquipiers le jour. Mais voyant le verre à moitié plein, Candice était ravie de voir que l'état de santé d'Antoine s'était nettement amélioré. Sa cicatrice ne le faisait plus souffrir et ne laissait à présent qu'une marque indélébile de la fusillade sur son épaule. Grâce à Emilie et à son kiné, il avait pu retrouver la mobilité qu'il avait perdue et se remuscler. Bien qu'elle ne portait pas l'infermière dans son cœur, Candice lui était reconnaissante de s'être aussi bien occupée de son amoureux. Elle lui avait permis de faire des progrès considérables.
JB avait également eu un rôle majeur dans la guérison d'Antoine. Il était un familier de la maison Renoir et passait de longs moments avec son ami pour lui changer les idées ou lui tenir compagnie. Bien que père d'un enfant en bas âge, il se faisait un devoir d'être très présent pour son ami. Il faut dire qu'il culpabilisait d'avoir quitté la BSU et donc son équipe. Et outre cela, de ne pas avoir su protéger Antoine lors de la fusillade. Au même titre que Candice. Antoine avait donc dit et répété à tous les deux que la fusillade était un malheureux concours de circonstances, qu'on ne pouvait pas refaire l'histoire. Et que c'était très bien comme ça. Ils avaient tous les deux une famille et il n'aurait pas supporté de les voir entre la vie et la mort. Fou de joie de savoir Candice et Antoine enfin ensemble, il se faisait un devoir de leur aménager du temps à eux. Il restait donc des soirées à la maison avec les enfants ou bien les emmenait à des activités avec Audrey. Il disait que comme ça, il avait un avant-goût de ce qui l'attendait dans quelques années. La tribu Renoir s'était énormément attachée à ce tonton un peu original, mais très gentil. Mais Audrey, elle, n'était pas mécontente qu'Antoine reprenne bientôt le travail, elle allait pouvoir reprendre sa vie « tranquille ».
J-5 – Antoine devait reprendre le travail mardi. La date fatidique n'avait jamais été aussi proche. C'est pour cela, que toute la famille Renoir avait prévu un week-end au bord de la mer pour passer du temps ensemble. Avant que le quotidien ne reprenne ses droits.
« Candice ! Mais qu'est-ce que tu fais ? On t'attend ! demanda Antoine depuis le salon.
- J'arriiiiiive ! répondit la mère de famille. Je ne trouve plus mon paréo fétiche.
- Mais on s'en fout de ton paréo, je suis sûr que tu en a plein d'autres ! répondit le capitaine d'un air blasé.
- Oui, elle en a tout un tiroir ! rapporta Emma avec un sourire en coin.
- Je t'ai entendue Emma ! cria sa mère depuis sa chambre. Mais celui-ci va très bien avec mon maillot de bain vert et me met en valeur.
- Bon, Candice, si tu n'es pas dans le salon, dans 5 min, on part sans toi ! reprit Antoine.
- Chiche ! Tu ne tiendrais pas 2 jours avec mes 4 enfants ! rigola la commandante.
- Touché ! s'exclama Jules en rigolant. Elle t'a mouché là !
- On va louper notre réservation si tu continues ! tenta Antoine, usant d'une autre approche.
- Je suis là, je suis là ! dit Candice en faisant son arrivée dans le salon. Je te connaissais déjà casse pied à la BSU, je ne savais pas que tu l'étais aussi en vacances, le taquina-t-elle.
- Non, organisé je préfère, lui répondit-il en lui faisant un bref bisou sur la joue.
- Tout est prêt ? On charge la voiture ? demanda Candice en prenant les sacs de ses enfants.
- Bah, en fait Maman, nous on ne part pas avec vous… On reste ici ! dit Emma à sa mère.
- Comment ça vous ne partez pas avec nous ? Vous n'allez pas rester tout seuls ici un week end ! Hop dans la voiture à 3 !
- Non non, reprit Jules. JB et Audrey arrivent dans 10 min pour passer le week end avec nous. Antoine et toi partez en amoureux.
- Mais Antoine ! Tu étais au courant ? demanda avec empressement la commandante.
- Bah oui, car c'est moi qui ai tout organisé ! rigola le capitaine. Je voulais que nous passions tous les deux un agréable moment avant ma reprise. Mais je me suis dit que tu ne voudrais pas laisser les enfants un week end entier…
- Mais, j'ai rien vu, hallucina Candice.
- Bah pour une fois ! rigola Emma.
- Mais, les enfants, vous n'êtes pas trop tristes de ne pas venir avec nous ? demanda Candice à ses enfants.
- La vérité ? répondit Jules. Pas du tout ! On préfère vous laisser tous les deux plutôt que tenir la chandelle pendant que vous vous faîtes des câlins et des mamours !
- Jules ! On sait se tenir quand même ! intervient Antoine.
- Et puis avec JB, on a prévu un laser game et une soirée foot, répondirent les jumeaux. Alors, nous on reste ici.
- Rassurée ? demanda Antoine.
- Oui. Mais on se promet de le faire notre week-end en famille hein !
- Promis Candice, on organisera ça ! la rassura Antoine. Mais ce week-end, c'est toi et moi !
Antoine, avec l'aide Jules et JB, qui venait d'arriver, chargeât le coffre de la voiture. Il faut dire que Candice Renoir ne voyageait pas léger.
- Vous êtes sages les enfants hein ! Je compte sur vous pour ne pas en faire voir de toutes les couleurs à JB et Audrey ! dit Candice, en s'installant dans la voiture.
- Des amours ! la taquina Emma.
- Bah justement ! Je vous appellerai souvent Emma !
- Même pas en rêve ! reprit JB. Ici, tout est sous contrôle crois-moi. Et avec Audrey, tes gosses ne vont pas la ramener crois moi !
- Hey ! intervient cette dernière. Fais-moi passer pour un tyran pendant que tu y es ! Mais il a raison Candice, tout va très bien se passer !
- On y va Candice ! Tu les revois dimanche soir, promis ! la pressa Antoine. Mais avant ça, je te mets ça ! dit Antoine en lui mettant un foulard devant les yeux.
- Antoine ! Je sais où on va je te rappelle ! On a réservé ensemble !
- Mouais…
- Tu as changé notre destination ?
- Il se pourrait … sourit le capitaine. Allez, en route ! On vous appelle quand on arrive.
- Bon week-end les amoureux ! dirent à l'unisson la tribu Renoir-Medjaoui
Dans la voiture.
- Alors ça, je ne l'ai pas vu venir ! dit Candice.
- j'ai trompé le célèbre flair de Candice Renoir, je suis flatté ! répondit Antoine.
- C'est parce que j'ai baissé la garde ces derniers temps, si tu vois ce que je veux dire…
- Parfaitement ! dit Antoine en l'embrassant. Mais je t'ai quand même bien eue ! Je voulais vraiment qu'on passe un week end rien que toi et moi. J'ai un truc à te montrer.
- Oh dis moi !
- Surprise ! Attache ta ceinture, on y va ! »
Toujours munie de son bandeau sur les yeux, les amoureux roulèrent une petite heure sur l'autoroute puis sur un chemin de campagne. A la base, la famille devait à aller à Sanary-sur-Mer. Antoine avait pris soin de mettre une agréable musique en fond sonore, un mélange de variétés françaises, de folk et de rock US bien vénère. Cet homme était vraiment surprenant.
Antoine tourna et arrêta la voiture. Candice n'entendait rien. Pas un bruit, pas âme qui vive.
« Si tu veux me trucider dans un bois, je te préviens, je sais me défendre hein ! rigola Candice.
- Mon œil ! Je te maîtrise en 2 minutes !
- Allez, enlève moi ce bandeau, j'ai hâte de découvrir où nous sommes !
- Bien, commandante ! répondit Antoine en lui ôtant le bandeau des yeux.
Et là, Candice fut subjuguée. Elle était au bord d'un lac face à un petit chalet en bois clair. Ce n'était pas une petite maison dans les bois non plus ! Mais plutôt un petit chalet cossu de deux étages, avec de très grandes baies vitrées. Le lieu était d'un calme olympien et respirait la tranquillité. Ici et là, quelques transats, un barbecue et une jolie table attendaient les amoureux. Un élégant ponton invitait à la baignade et laissait voir une barque en bois.
- Mais, où sommes-nous ? demanda Candice en se tournant vers son amoureux.
- Chez moi ! répondit Antoine. Ou plutôt chez mon grand-père. Il m'a légué cette maison à sa mort. C'est le lieu que je préfère au monde. J'y ai tellement de bons souvenirs avec lui, un refuge face à mes parents. Et je voulais te montrer cette part de moi.
- Oh Antoine ! répondit Candice les larmes aux yeux. Merci. Merci de me faire découvrir ce lieu qui compte tellement pour toi ! Et elle l'embrassa amoureusement.
- Allez viens, je te fais faire le tour du propriétaire ! »
