Salut, tout le monde !

Ça y est, c'est enfin le printemps. Et voici la suite.

Merci pour ta review, Helimoen. Tu auras droit à une réponse concernant le mal dont souffre Lowen, dans ce chapitre. ;-)

Disclaimer: Le Seigneur des Anneaux appartient à J.R.R. Tolkien. Et Final Fantasy 7 à Square Enix.


Chapitre 27 :

La fleur

Allongée sur le flanc, Lowen dormait d'un sommeil paisible.

Quand elle se tourna pour se mettre sur le dos, une vive douleur la réveilla.

Paniquée, elle se redressa d'un coup, porta les mains à son dos… et sentit quelque chose de bizarre sous ses doigts.

Oh non ! La bosse semblait revenue, mais… la forme et le contact étaient bizarres. Au lieu d'une protubérance sous la peau, elle avait l'impression qu'on lui avait collé des feuilles de papier épais dans le dos.

Inquiète, elle se leva et courut dans la salle de bains. Ce qu'elle vit dans le miroir la pétrifia.

Lentement, elle pivota sur le côté et vit une chose incroyable.

Une grande fleur était visible dans son dos, dépassant de l'ouverture de sa robe.

Ce n'est pas possible !

Elle palpa la fleur et sentit clairement ses doigts posés dessus. Cette chose n'était pas collée à sa peau, elle sortait de son corps !

Stupéfaite, elle se rapprocha de la glace pour mieux l'examiner. Dotée de longs pétales d'un blanc bleuté, sa forme évoquait celle d'un narcisse. Les plus longs des pétales étaient aussi larges que sa main et faisaient environ trente centimètres de long. Des pétales plus petits, d'environ vingt centimètres, s'enroulaient au milieu du dos. Plissant les yeux, Lowen s'aperçut qu'au lieu de pollen, d'autres fleurs plus petites sortaient du cœur de la grande. Elles avaient une belle couleur bleu nuit, mais l'extrémité de leurs pétales avait une teinte bleu ciel qui tirait sur le blanc. Elle en comptait une dizaine.

Lowen avait l'impression d'halluciner. Elle n'aurait jamais imaginé que son corps présenterait un changement pareil ! Elle n'avait jamais eu de boutons d'acné ni de peau grasse durant la puberté, mais voilà qu'elle avait ça !

Mais… à bien y réfléchir, cette fleur n'était pas laide. Et si elle se regardait de face, Lowen avait l'impression que de grandes ailes se déployaient dans son dos, comme une fée.

Soudain, on frappa à la porte.

« Lowen ? Vous êtes réveillée ? »

C'était Arwen ! Prise de panique, Lowen saisit la poignée avant qu'elle n'ouvre la porte.

« Non, n'entrez pas ! Je… »

Que pouvait-elle faire ? Mentir ? Non, ce serait stupide, elle ne pouvait pas cacher une telle chose !

« S'il vous plaît, demandez à votre père de venir seul ici ! Je… Je crois que j'ai un… un problème ! »

Arwen dut sentir la peur dans sa voix, car elle n'insista pas et sortit de la pièce.

Restée seule, Lowen se regarda à nouveau dans la glace. Jamais elle n'aurait cru une telle chose possible. Voilà pourquoi elle avait eu des crampes d'estomac et des douleurs dans le dos, ces derniers temps !

Prise d'un doute, elle saisit un pétale et tira dessus. Elle ressentit une douleur fulgurante qui la fit tomber par terre. Les larmes aux yeux, elle attendit que la douleur reflue en respirant avec difficulté.

Quelques minutes plus tard, la voix du seigneur Elrond lui parvint.

« Lowen ? Ma fille m'a prévenu, puis-je entrer ? »

« … Oui. »

Appréhensive, elle regarda le seigneur Elfe entrer… et s'arrêter en la voyant assise par terre près de la baignoire, avec sa grande fleur qui s'épanouissait dans son dos.

Passé l'instant de surprise, il se pencha vers elle avec inquiétude.

« Souffrez-vous ? »

Lowen répondit par un rire nerveux.

« J'ai une espèce de fleur géante qui me pousse dans le dos et vous vous faites du souci pour moi ? Moi, la bête de foire ? »

Elrond parut stupéfait d'entendre cela.

« Voyons, Lowen, que dites-vous là ? »

« Mais enfin… regardez-moi ! »

Elle tendit les mains vers son dos, mais le seigneur elfe secoua gentiment la tête.

« Lowen, vous êtes aussi consciente que moi de votre nature en partie végétale. Ce n'est donc guère surprenant que vous ayez ceci. »

« Mais c'est… c'est quoi, cette fleur ?! »

Elrond se pencha vers la fleur et, sur l'autorisation de la jeune fille, passa la main sur un des longs pétales.

« Je pense que, contrairement aux femmes elfes ou humaines, vous avez votre propre façon de saigner. »

Lowen comprit qu'il faisait référence aux règles. Embarrassée, les joues rouges, Lowen regarda sa fleur avec ennui. D'accord, elle était jolie. Et elle dégageait même un parfum exquis, évoquant celui des arbres fruitiers en fleurs. Mais quand même, elle ne pouvait pas vivre toute sa vie avec cette bizarrerie dans le dos !

« Je vais garder ça longtemps ? »

« Non, je pense que vous n'en avez que pour une semaine, voire un peu plus, mais sûrement pas un mois. Et vous savez, ce n'est pas disgracieux. De face, on dirait que vous avez des ailes. »

Lowen fit la moue. D'accord, c'était plus joli qu'une bosse, et ça dégageait un parfum exquis, mais tout de même, c'était… bizarre !

« Je vais demander aux couturières de modifier vos robes, pour qu'elles laissent une ouverture suffisante dans votre dos. Vous aurez une robe prête pour cet après-midi. En attendant, restez dans votre chambre, je demanderai à quelqu'un de vous apporter à manger. »

« Vous allez en parler aux autres ? »

« Je crains que nous n'ayons pas le choix. Mais peut-être préférez-vous leur annoncer la nouvelle vous-même, un peu plus tard ? »

« Oui, je préfère attendre. J'affronterai leurs réactions plus tard. »

Elrond lui saisit les mains pour l'aider à se lever, puis lui caressa la joue.

« N'ayez pas honte de vous-même, Lowen. Vous n'êtes ni un monstre ni une bête de foire, comme vous le dites. »

La jeune fille fut touchée par ces mots. Jamais personne ne lui aurait dit cela, à Mirkwood. Sauf Legolas… À l'idée que le prince découvre cela, elle prit peur. Quelle serait sa réaction ?

Nerveuse, elle retourna s'installer sur son lit. Arwen ne tarda pas à revenir avec un plateau comportant du lembas et un verre de jus de fruits.

En voyant la fleur, elle parut surprise, puis admirative.

Lowen l'autorisa timidement à toucher les pétales. Elle frissonna en sentant le contact des doigts de l'Elfe. C'était si bizarre, ces sensations sur un nouveau membre de son corps !

« Elle dégage un parfum exquis », dit l'Elfe. « Mon père a raison, ce n'est pas une chose dont vous devez avoir honte. Mais pas d'inquiétude, je n'en parlerai à personne sans votre autorisation. »

Lowen la remercia chaleureusement. La réaction d'Arwen la rassurait, mais… c'était quand même un changement dont elle se serait bien passée.

L'Elfe finit par la quitter. La couturière arriva peu après avec une robe verte.

Soulagée, Lowen s'habilla. Le dos de sa robe était presque nu, mais il ne dévoilait rien d'inconvenant. La fleur couvrait une bonne partie de son dos.

Soudain, Gandalf arriva dans la chambre. Il regarda avec étonnement la fleur, mais comme les autres, n'exprima aucun dégoût.

« Le seigneur Elrond m'a prévenu. Je suis venu vous chercher pour votre séance d'entraînement. »

Oh non, l'entraînement, elle avait pratiquement oublié !

« On ne pourrait pas remettre ça à un autre jour ? Je ne peux pas sortir comme ça ! »

« Lowen, cessez de faire des histoires pour rien. »

« Pour rien ?! Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'ai une fleur géante collée dans le dos ! »

« Et alors ? L'Ennemi ne se souciera pas de ce genre de détails lorsqu'il vous attaquera. Vous devez vous entraîner. »

Agacée, la jeune fille regarda le magicien quitter la chambre sans lui laisser le temps de répliquer.

Lowen ouvrit l'armoire et en sortit une tunique brune et un pantalon couleur crème.

Elle aurait dû demander à la couturière de s'occuper aussi de ce genre de tenue. Que faire ?

Elle fouilla dans les vêtements jusqu'à trouver un long châle vert. Prise d'une inspiration, elle alla dans la salle de bains et ôta la robe.

Avec précaution, elle saisit les pétales de sa fleur et les enroula autour de ses épaules, en passant sous les aisselles. Tout en veillant à les garder coincés, elle noua le châle autour de son ventre jusqu'à emballer la fleur à l'intérieur. En veillant à ne pas l'écraser, elle noua le tissu et tourna sur elle-même.

La fleur était bien cachée, même si elle la sentait un peu compressée, mais c'était supportable. Elle se sentait juste un peu… coincée, à l'étroit. Mais on ne voyait qu'un très léger renflement dans son dos, rien de bien alarmant. Et si elle détachait ses cheveux, personne ne remarquerait rien.

Rassurée, elle se dépêcha d'enfiler la tunique, le pantalon et des bottes, puis elle quitta la chambre.

Elle trouva rapidement un escalier communiquant sur l'extérieur, puis elle demanda son chemin à un Elfe pour l'aire d'entraînement.

Ce dernier la guida jusqu'à l'endroit indiqué. Il n'y avait personne ce matin, peut-être parce que Gandalf avait demandé à Elrond de lui laisser cet endroit pour s'entraîner avec Lowen.

L'endroit comptait plusieurs zones délimitées par des clôtures. Il y avait des cibles de tir à l'arc sur celle de gauche, tandis que celle du milieu montrait des traces de sabot. Les Elfes devaient s'en servir pour s'entraîner à combattre à cheval.

Gandalf l'attendait sur celle de droite, armé de son bâton de magicien.

En voyant sa tenue et l'absence de fleur, il parut inquiet.

« Vous ne vous êtes pas amputée dans le dos, rassurez-moi ? »

« Non, je l'ai simplement emballée », dit-elle en pivotant sur elle-même.

Voyant le léger renflement dans son dos, le Magicien hocha la tête.

« C'est astucieux. Maintenant, approchez. »

Méfiante, Lowen obéit et le rejoignit sur le terrain.

« Dites-moi sur quoi vous aviez travaillé avec Radagast, à Mirkwood. »

« Euh, surtout le soin pour les bêtes. Je me servais de mon énergie pour soigner des animaux de la forêt. »

« Je vois… »

Il regarda autour de lui, puis avisa des fleurs qui avaient poussé autour d'une poutre de la clôture. Elles étaient fanées, leurs fleurs brisées.

« J'aimerais que vous utilisiez votre pouvoir pour revigorer ces fleurs. »

Lowen se sentit mal à l'aise. Elle n'avait pas utilisé ses pouvoirs depuis l'âge de sept ans ! Elle avait pris l'habitude d'utiliser des matérias pour jeter des sorts.

Gênée, elle jeta un regard à ses bracelets. Le magicien dut deviner ce qu'elle pensait, car il tendit la main et lui ôta ses bijoux.

« Eh ! C'est à moi », protesta Lowen.

« Je vous les rendrai à la fin de l'entraînement », dit-il en glissant les bracelets dans une poche de son vêtement.

Lowen serra les poings. Ce Gandalf était agaçant !

Avec un soupir, elle se mit à genoux et posa les mains sur les feuilles endommagées. Aussitôt, elle sentit un lien se former avec elles. Ces plantes avaient soif et toute la poussière soulevée lorsque les Elfes faisaient leur entraînement ne l'aidait pas.

Lowen sentit sa propre énergie s'agiter dans son corps. Cela lui fit un drôle d'effet, comme un muscle affaibli après des années passées sans l'utiliser.

Elle essaya de canaliser sa force pour la transmettre à la plante, mais l'énergie lui échappa. C'était comme un ruisseau qu'elle devait essayer de diriger avec ses mains pour seul outil.

Finalement, au bout de longues minutes de concentration, elle parvint à envoyer de l'énergie aux fleurs. Celles-ci se redressèrent, leurs feuilles redevinrent d'un beau vert et de nouveaux pétales apparurent là où d'autres avaient été arrachés.

En sueur, Lowen se tourna vers le magicien. Ce dernier la considérait avec inquiétude.

« Cela faisait longtemps que vous n'aviez pas fait de la vraie magie, n'est-ce pas ? »

Lowen en but une longue gorgée avant de répondre :

« Non, en effet. »

« Pourquoi ? Les gens de cet autre monde, Gaïa, font bien de la magie avec des cristaux ! »

« Justement, ils ne le font que grâce à des cristaux. Si on en fait soi-même, sans aucune aide, alors c'est anormal. Et je ne voulais pas me faire repérer ni me retrouver sur une table de vivisection. »

Gandalf haussa les sourcils.

« Ce monde, Gaïa, semble bien barbare, et pourtant il vous manque… »

« Celui-ci aussi a ses mauvais côtés : Sauron, les Orques, l'Anneau… »

« Ce n'est pas faux. Bon, nous allons conclure l'entraînement par une séance de méditation. »

Le magicien la conduisit jusqu'à un banc. Il la fit s'asseoir à côté de lui.

« Je veux que vous fassiez le vide dans votre esprit et entriez en contact avec votre énergie. »

« Et ensuite ? »

« Rien. Vous maintenez juste le contact, aussi longtemps que possible. »

Lowen obéit. Les mains posées sur les genoux, les yeux dans le vide, elle essaya de rentrer en contact avec la force utilisée précédemment… mais elle n'y arrivait pas.

Sentant qu'elle avait des difficultés, Gandalf lui demanda de se rappeler la sensation quand elle avait guéri les fleurs et de s'en servir pour retrouver cette énergie.

« Si c'est trop dur, fermez les yeux. »

La jeune fille appliqua ce conseil. Les yeux fermés, elle se rappela la sensation qu'elle avait eue quand elle avait touché les végétaux. La force tapie au fond de son ventre, qui avait eu du mal à ressortir…

Cette fois, elle ressentit un contact. Elle faillit le perdre, mais s'efforça de rester calme et maintint son esprit auprès d'elle. Cette fois, elle parvint à tenir pendant plus de quatre minutes… avant de lâcher prise et rouvrir les yeux.

« Ce sera tout pour aujourd'hui. Par contre, je vous demanderai de recommencer ce soir, avant d'aller dormir. »

« D'accord. »

« Bien. Tenez, je vous rends vos bracelets. Suivez-moi, c'est l'heure du déjeuner », dit le magicien en se levant.

Déjà ? Lowen n'en revenait pas que le temps ait passé si vite. Pourtant, elle vit qu'il avait raison, le soleil était haut dans le ciel. Il était pratiquement midi.

Gandalf l'accompagna jusqu'à la salle où se déroulait le déjeuner. Tout le monde était déjà là, résidents de Fondcombe comme invités.

Lowen rejoignit les Hobbits à leur table, tandis que Gandalf rejoignit Elrond et les siens.

« On ne vous a pas vue, ce matin, Lowen », dit Frodon.

Lowen se crispa. Elle n'avait pas envie d'aborder le sujet de la fleur tout de suite.

« J'étais avec Gandalf. Il a commencé à m'enseigner la magie. »

Tout en parlant, elle remit ses bracelets à son poignet.

« Ah ? Vous voulez dire sans vos matérias ? » demanda Sam.

« C'est ça. »

« Et c'était comment, cette leçon ? » demanda Pippin.

« … Fatigante. Mais ça va, j'ai connu pire. Par contre, je meurs de faim ! »

Elle réalisa que les assiettes de salade des Hobbits n'étaient qu'à moitié finie. Apparemment, la faim les poussait à faire un peu moins les difficiles.

Lowen se servit une généreuse assiette de salade. Tandis qu'elle mangeait, elle sentit qu'on la regardait. Elle vit que Legolas l'observait depuis la table du seigneur Elrond.

Après le déjeuner, elle quitta la salle avec les Hobbits et d'autres convives. Tandis qu'elle suivait les Semi-Hommes vers les jardins, elle fut interpellée par un Nain.

« Excusez-moi ! »

Curieuse elle se retourna et vit un Nain aux cheveux et à la barbe roux venir vers elle.

« Je vous ai vue mettre des bracelets dans la salle à manger. Je n'ai pas pu m'empêcher de noter l'aspect étrange des cristaux dessus. Pourriez-vous me les montrer ? »

Lowen se rappela que les Nains étaient les mineurs attitrés de la Terre du Milieu, mais aussi de formidables fabricants d'armes et de bijoux. En tant que tels, ils étaient de grands connaisseurs en minerais et joyaux de toute sorte.

Hésitante, la jeune fille lui tendit un bracelet. Le Nain le saisit entre ses doigts et mit une lentille grossissante contre son œil pour regarder les matérias de plus près.

« C'est étrange ! Je n'ai jamais vu ce genre de cristal. »

« C'est… Ça vient de très loin », dit la jeune fille sur un ton hésitant.

« Ah ? Vous pourriez m'en dire plus ? »

Lowen ne savait pas quoi répondre, quand une voix résonna dans son dos.

« Lowen ! Est-ce que ce Nain t'importune ? »

Elle se retourna pour faire face à Legolas. Il regardait le Nain avec méfiance, une expression froide sur le visage. Cette expression rappela douloureusement à la jeune fille celle de Thranduil.

« Non, Legolas, tout va bien. Monsieur… »

« Gimli, fils de Gloín », répondit le Nain sur un ton grincheux.

« Monsieur Gimli était juste intrigué par mes bracelets, c'est tout. »

« Oh, vraiment ? Il n'allait pas te forcer à les lui donner, j'espère ? »

« Me traitez-vous de voleur ? » s'insurgea Gimli.

« Non, il n'en est rien ! » intervint Frodon.

« Il a raison, personne ne vous prend pour un voleur », trancha Lowen sur un ton sec.

Elle lança un regard d'avertissement à Legolas. Ce dernier parut surpris, presque choqué, qu'elle le regarde ainsi.

« Bon, excusez-moi, les garçons. Allez aux jardins sans moi, je vous rejoindrai chez Bilbon vers seize heures. »

« D'accord. À plus tard, Lowen », dit Frodon.

La jeune fille regarda les Hobbits s'éloigner, puis elle se tourna vers Gimli et lui donna un de ses bracelets, celui contenant la matéria Soin.

« Tenez, je veux bien vous le prêter pour de plus amples examens, si vous me promettez de me le rendre en bon état. J'y tiens, il a une valeur sentimentale. »

« Vraiment ? Merci ! » dit le Nain, agréablement surpris.

Il lui offrit un léger sourire puis, sans prêter attention à l'Elfe, s'éloigna vers ses appartements.

« Pourquoi lui avoir donné ce bracelet, si tu y tenais ? » s'étonna Legolas.

« Je ne le lui ai pas donné, juste prêté. Son intérêt est légitime, je sais que ce genre de cristal est rare. »

Et elle était curieuse de voir ce qu'un Nain pourrait apprendre d'une matéria.

« Tout de même ! Faire confiance à un Nain… »

« Je t'ai bien fait confiance, lorsque j'étais enfant et que tu me cachais la vérité sur mes origines, comme tout le monde. »

Face à sa déclaration, Legolas se tendit, mais il ne put nier la justesse de ces paroles.

Lowen hésita. Que faire, puisqu'elle ne rejoindrait pas les Hobbits avant quatre heures ? Elle décida de chercher Grand-Pas.

La voyant s'éloigner, Legolas la rattrapa et marcha en silence à ses côtés.

Consciente qu'il la suivait, Lowen eut un léger soupir. Que faire ? Son attitude avec le Nain avait jeté un froid entre eux… Et il y avait le sujet de cette maudite fleur dans son dos.

« Si tu souhaites en apprendre plus sur tes origines… » commença l'Elfe.

« Inutile, je sais déjà tout. »

« … Je vois. »

Sur ce, il s'éloigna. Le voyant partir, Lowen se sentit mal, mais elle refusa de le rattraper pour s'excuser.

Tant pis pour lui ! Soit il fait un effort, soit non. Mais je refuse d'agir comme les Elfes de Mirkwood avec les Nains. J'ai été maltraitée à cause de ma différence, je refuse de faire de même avec quelqu'un d'autre.

Elle poursuivit sa route à travers les couloirs. Elle fut surprise de voir qu'inconsciemment, elle avait repris le chemin de la bibliothèque. Et elle en fut ravie. En tant qu'Érudite et grande amoureuse des livres, elle mourrait d'envie d'explorer les livres du seigneur Elrond.

Et elle ne désespérait pas de trouver un moyen de retourner sur Gaïa. Peut-être qu'un livre pourrait la mettre sur la piste ?

Alors qu'elle parcourait les rayons, elle crut entendre des voix. Elle reconnut Gandalf et Elrond. Ils semblaient discuter dans le bureau du seigneur elfe.

Curieuse, elle se dirigea vers la porte. Une fois devant, elle se pencha jusqu'à doucement coller son oreille contre le bois.

« … n'est pas une bonne idée, Gandalf. Mieux vaut ne pas la convier au Conseil. »

« Vous avez sans doute raison. Elle a l'air d'une brave petite, mais qui sait quel effet aura l'Anneau sur elle ? D'après Aragorn, elle s'est mise à pleurer des larmes de sang lorsque les Nazgûls s'en sont pris à elle et aux Hobbits. »

Lowen se tendit. Ainsi, ils avaient l'intention de tenir un conseil secret sans elle. La jeune fille en fut blessée… avant de réaliser que Gandalf avait raison de se méfier. Cette maudite part de Sauron en elle n'était pas fiable. Non, au fond, elle ne pouvait pas leur en vouloir.

Avec un soupir triste, elle se détourna de la porte et sortit de la bibliothèque.

XxXxXxXxXxXxXxXxX

Le lendemain matin, lorsque Lowen quitta ses appartements, elle ne croisa aucun de ses amis : les Hobbits, Grand-Pas, Legolas, Gandalf et même Gimli avaient disparu.

Elle trouva Arwen dans les jardins. Cette dernière lui expliqua que le Conseil avait lieu en ce moment. Lowen comprenait que Frodon soit absent, mais l'absence de Sam, Merry et Pippin l'étonnaient. Il fallait quatre Hobbits pour présenter l'Anneau aux représentants de la Terre du Milieu ?

En fin de journée, peu avant le dîner, elle reçut la visite de Gandalf dans sa chambre.

Le magicien paraissait un peu fatigué, comme si la journée s'était conclue d'une façon qui ne lui plaisait guère.

Lowen le regarda s'asseoir sur une chaise sans rien dire. Elle s'assit en face de lui sur le lit et finit par se racler la gorge.

« Tout va bien, Gandalf ? »

« Mmmm ? Oh, oui, seulement… Je suppose que vous êtes au courant qu'aujourd'hui a eu lieu un conseil secret avec les différents représentants de la Terre du Milieu ? »

« Oui, Arwen m'en a parlé », dit-elle, peu désireuse d'avouer qu'elle avait écouté aux portes malgré elle.

« Nous en avons conclu, après maintes discussions, que le seul moyen de vaincre Sauron est de détruire l'Anneau. »

Lowen ne comprit pas pourquoi son corps se tendit d'instinct, tandis qu'un étrange sentiment de panique s'empara d'elle.

Pourtant, l'idée de détruire l'Anneau lui était égale. Au contraire, si ça pouvait détruire Sauron, ce serait parfait !

Cette réaction physique ne lui plaisait pas. Il y avait quelque chose qui clochait chez elle… Non, en elle. Finalement, sa présence au Conseil n'aurait pas été une bonne chose. Peut-être qu'elle aurait eu d'autres réactions bizarres en ayant l'Anneau sous les yeux toute la journée ?

« Un petit groupe de voyageurs va donc se rendre au Mordor pour le jeter dans les flammes de la Montagne du Destin », poursuivit Gandalf.

« Un groupe ? À pied ? »

« Oui, pourquoi cela vous étonne ? »

« Ce ne serait pas mieux d'envoyer juste une personne sur le dos d'un aigle géant ? J'ai lu des choses sur ces oiseaux et je sais que l'un d'eux vous a aidé à vous enfuir de l'Isengard, avant d'arriver ici. »

« C'est une idée ingénieuse, mais trop risquée. L'ennemi serait sans doute armé d'arcs et de catapultes. S'ils réussissaient à faire tomber l'aigle transportant le Porteur de l'Anneau, alors ils n'auraient plus qu'à tendre les mains et ramasser leur prix. »

« Ah… Dommage ! Et qui va se rendre au Mordor ? »

« Frodon s'est porté volontaire pour porter l'Anneau. »

Lowen se crispa. Oh non ! Pas ce gentil Hobbit ! Après tout ce qu'il avait subi, il était prêt à prendre de tels risques ?

« Pitié, dites-moi qu'il y aura suffisamment de gens compétents pour le protéger », murmura la jeune fille d'une voix triste.

« Je vais l'accompagner. Grand-Pas sera également du voyage, ainsi qu'un autre Homme du Gondor, Boromir, sans oublier Legolas, Gimli et… ces trois sacripants de Hobbits qui se sont glissés dans la salle où avait lieu le conseil, sans autorisation. »

Lowen eut un léger sourire. Voilà donc où s'étaient trouvés les trois autres Hobbits pendant cette journée.

« C'est plutôt bien, non ? Ils sont vraiment attachés à Frodon, et si personne n'a remarqué leur présence pendant ce conseil, leur don pour la discrétion sera un avantage dans cette quête », dit Lowen, désireuse de positiver.

« Peut-être, mais côté obéissance, ils ont encore des progrès à faire ! » bougonna Gandalf en sortant sa pipe d'une poche de sa robe.

« Ah ça… Je doute qu'on puisse les discipliner comme Sephiroth le faisait avec moi et mes frères. »

Elle se rappelait lorsque les trois garçons et elle étaient arrivés au manoir. Kadaj avait tenté de faire des bêtises au début, tant il était sauvage, mais il avait fini par renoncer.

« Ah bon ? En quoi est-ce impossible de faire comme votre tuteur ? » demanda le magicien.

« Ça m'étonnerait que le seigneur Elrond accepte qu'on creuse une tranchée dans ses jardins. »

Gandalf haussa des sourcils étonnés, mais n'ajouta rien.

« Bon, et vous veniez me raconter tout ça pour m'expliquer que je vais rester seule ici avec les Elfes ? » demanda Lowen.

« À vrai dire, je venais vous demander de vous joindre à notre communauté. »

Lowen écarquilla les yeux.

« Pardon ? Moi ? Accompagner le Porteur de l'Anneau jusqu'au Mordor ? »

« C'est ça. »

« Mais… Attendez, c'est une blague ?! Vous réalisez à qui vous demandez ça ? »

« Oui, tout à fait. »

« Mais… Mais enfin, Gandalf, vous avez oublié qui est mon créateur ? Enfin, l'un de mes créateurs ? Si jamais je suis sensible au pouvoir de l'Anneau, je… »

« Est-ce le cas ? »

« Pardon ? »

« Que ressentez-vous en présence de l'Anneau ? »

« Euh… Pas grand-chose. »

Ce n'était pas tout à fait vrai, mais ce n'était pas tout à fait faux non plus. Elle ne ressentait pas un attrait particulier pour l'Anneau, mais parfois, elle sentait quelque chose s'agiter en elle, comme si une présence sombre, tapie dans un recoin de son âme, était sensible à cet objet maléfique.

« Vous avez voyagé avec les Hobbits pendant des jours sans paraître attirée par cet objet. Les Semi-Hommes et le rôdeur m'ont tout raconté, je suis persuadé que vous ne ferez rien à Frodon. Au contraire, je pense que vous êtes plus à même de le protéger que le reste d'entre nous. »

Lowen fronça des sourcils. Gandalf insinuait-il qu'il n'avait pas confiance en lui-même pour résister à l'Anneau ? Elle avait du mal à y croire. Elle ne le connaissait pas depuis longtemps, mais il semblait sage et sûr de ses principes.

Une autre chose l'embêtait : participer à cette quête signifiait mettre de côté celle visant à retourner sur Gaïa.

Mais cela ne revenait-il pas à fuir la guerre ? Elle s'était attachée aux Hobbits, au rôdeur, sans oublier Elrond, Arwen, Legolas… Les abandonner alors que tous tentaient un geste définitif pour repousser le Seigneur Ténébreux revenait à faire preuve de lâcheté.

Et tes frères, alors ? Et Jessie, et Iruka ? Ils doivent être morts d'inquiétude, ils ne savent pas où tu es ni si tu vas bien !

Une image revint dans son esprit, sans qu'elle l'eût invitée : Frodon poignardé par le Roi-Sorcier, dans la tour en ruines.

Elle avait échoué une fois à le protéger. Et à l'idée que le pauvre Hobbit soit avec un groupe de gens pouvant potentiellement succomber à l'Anneau…

« D'accord, j'accepte », dit la jeune fille sur un ton défait. « Mais que les choses soient claires : une fois cette quête finie, je ferai tout pour retourner sur Gaïa. »

« C'est entendu. Oh, par contre… sachez que le seigneur Elrond et moi avons raconté votre histoire pendant le conseil. Tout le monde sait pour vos origines, le fait que vous avez passé du temps dans un autre monde, vos dons liés à la nature et votre nature semi-végétale. Ce qui inclut la fleur dans votre dos. »

« QUOI ?! Mais enfin, pourquoi…? »

« Nous avons vite décidé de vous faire rejoindre la Communauté, mais certains se montraient sceptiques, comme Gimli et Boromir. Nous avons donc été obligés d'insister sur le fait que vous n'étiez pas une jeune fille ordinaire. »

Lowen fit la grimace. Pourquoi venir lui demander de se joindre à la quête, s'ils avaient déjà pris la décision à sa place ? Et ils avaient osé révéler tous ses secrets !?

« Vous mériteriez de creuser une tranchée avec les Hobbits, Gandalf ! »

Avec un sourire amusé, le magicien émit un petit son offusqué.

« Vous n'infligeriez pas une telle punition à un vieillard ! »

Avec une grimace agacée, Lowen pointa la porte de sa chambre.

Une fois le magicien sorti, elle se laissa tomber sur son lit en émettant un râle de fatigue.

Mais dans quoi est-ce que je me suis fourrée, encore ?!