Un cri rauque me réveilla en sursaut. Je regardai l'heure sur ma montre ,9h40, bien plus tard que j'avais l'habitude. Je m'habillai en vitesse et descendis les marches par deux, manquant de les dévaler.

-Pardon ! M'excusai-je. Je ne me suis pas réveillée. Oui, j'ai pris l'habitude des grasses matinées à Poudlard, je mettrais un réveil.

Mais mon oncle ne releva même pas la tête vers moi. Il était occupé avec un appareil qu'il tentait de me cacher.

-Hein ? Quoi ? Mais non, laisse faire, tu es jeune, c'est bien de dormir à ton âge.

Aurai-je une hallucination ?! Mon oncle me conseillait de dormir et … faisait le ménage !

-Heu..., bredouillai-je, tu as … besoin d'aide ?

-Ha non, non ! Ça va, je me débrouille. Va donc déjeuner. Ensuite tu étendras le linge dehors.

Je m'exécutai et profitai de l'air frais avant que les chaleurs de l'été n'arrivent. L'après-midi, mon oncle travaillait et l'interdiction de sortir en son absence n'avait pas disparu. Quand il quitta la maison, je reproduisis donc le schéma habituel. Direction la chambre, sortir les rollers de sous le lit, les laisser tomber mollement par la fenêtre sur l'herbe haute, passer par la fenêtre, s'accrocher à la gouttière et la descendre précautionneusement. Un après-midi de liberté, ses heures de travail étaient mon moment préféré. Et je partis dans les quartiers voisins, appuyant sur les roulettes de mes chaussures renforcées. L'ambiance était étonnamment calme pour un mois de juillet, pas d'enfants dans les rues, pas d'adulte s'occupant des pelouses ou des fleurs. Je continuai jusqu'au quartier suivant en déchaussant un instant sur du vieux goudron bosselé. Là, un homme lavait sa voiture dans son allée et une gosse se balançait en face sur un énorme pneu en observant le lavage. Je savais que ce lotissement était un cul de sac et m'apprêtai à faire demi-tour une fois arrivée au fond quand soudain j'entendis quelqu'un crier.

Je freinai sec et me tournai vers l'origine du cri. Une silhouette familière me faisait signe en s'approchant, une fille de mon âge aux longs cheveux bruns et au visage ovale.

-Hey ! Tu me reconnais ? Je savais bien que je te connaissais de quelque part ! Tu es la fille en roller !

Plus elle s'approchait, plus elle parlait et plus je me rappelais qui elle était. La Serdaigle ! Celle de la bibliothèque. Elle me connaissait vraiment alors...

-Tu vois ! Je savais que je t'avais vu quelque part ! Julie ! Tu te souviens ? La Serdai...

-Oui, je me souviens, la coupai-je. Alors comme ça... tu habites ici.

-Oui ! C'est fou ! A deux quartiers d'une camarade de Poudlard ! C'est magique !

Je ne pus empêcher un soupir d'exaspération, qu'elle remarqua.

-Alors, qu'est-ce que tu as prévu des vacances ? Me demanda-t-elle.

-Ho... la routine je suppose...

-Ha. Bien.

Le petit silence gênant que j'attendais tant avec impatience s'installa.

-Nous, nous allons en Allemagne ! Mon père est un grand chercheur de créatures magiques dangereuses et rares. Nous allons traquer le vampire. Ils ne sont pas tous méchants et il y a une grosse communauté au nord-est de l'Allemagne.

-C'est bien.

En réalité j'étais plutôt intéressée et jalouse mais je ne voulais pas lui montrer. Je voulais avoir l'air indifférente et ennuyée.

Elle sourit,

-Oui, un mois de camping magique ! tu as déjà fait du camping magique ? C'est fabuleux !

-Non, je suis né-moldue.

-Ha oui, c'est vrai. Et bien …

Elle commença une logorrhée sur les tentes magiques et le fait qu'elles soient plus grandes à l'intérieur qu'à l'extérieur et tout un tas d'autres informations sur les transports magiques et autres. Et je jetai des coups d'œil pressés vers la sortie du lotissement -et de ce traquenard. Non pas que je voulu à nouveau faire la désintéressée mais le temps passait et je devais à tout prix être à la maison avant le retour de mon oncle.

-Merci mais je vais devoir y aller.

-Ho oui, je comprends. Excuse-moi, quand je parle je ne m'arrête plus (elle rit). Alors à une prochaine fois peut-être.

-Oui, c'est ça, à une prochaine fois.

Et je reparti en sprint.

Le mois de juillet passa et aucune lettre de Lyo, comme prévu. D'autres personnes avaient cependant pensé à moi, je reçu, à la fin du mois, une lettre de Granger, seule amie née-moldue, demandant des nouvelles et de Chloé qui me contait chaque semaine les aventures extraordinaires qu'elle vivait en vacances avec ses parents, ne manquant pas de se moquer de sa mère moldue et de son petit frère encore ignorant du monde magique. Elle avait vu des dragons dans un élevage, des gnomes agressifs, des elfes des bois (seulement de loin) et croisé (momentanément) un centaure.