Hello. J'ai l'impression qu'il y a des bugs et que certains chapitres ne sont pas accessibles. J'espère que vous aurez accès à celui-ci et que cela débloquera la situation pour les autres. Dites-moi.
Chapitre 24:
La nuit était fraîche, presque glaciale, dans les jardins immaculés du manoir Malefoy. Les buissons soigneusement taillés projetaient des ombres étranges sous la lumière pâle de la lune. Brittany avançait d'un pas rapide, ses talons s'enfonçant légèrement dans le gravier, son souffle court. Rogue, d'un pas fluide et mesuré, la suivait sans difficulté.
— Vous marchez comme si un dragon vous poursuivait, lança-t-il sèchement.
Elle s'arrêta brusquement et se retourna, ses yeux lançant des éclairs.
— Parce que ce n'est pas loin de la vérité, siffla-t-elle.
Rogue arqua un sourcil, mais resta silencieux. Brittany détourna le regard, et une vague de pensées contradictoires l'envahit.
Elle voulait fuir. La soirée avait été une épreuve bien au-delà de ce qu'elle avait imaginé. La peur, le dégoût, la violence qu'elle avait vue… Tout cela la hantait déjà. Mais ce n'était pas seulement cela. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était aussi furieuse contre Rogue. Elle se convainquait que c'était parce qu'il l'avait embarquée dans cette mascarade. Parce qu'il l'avait mise en danger. Pourtant, au fond d'elle-même, une autre vérité, plus inconfortable, luttait pour émerger : cette scène entre lui et Bellatrix. Cette proximité. Une trahison qu'elle n'avait pas le droit de ressentir.
Elle serra les poings, refusant de s'attarder sur cette pensée.
— J'ai rempli ma part du contrat, Severus, dit-elle d'un ton sec. J'ai accompagné un Mangemort à une réception remplie de psychopathes. J'ai vu des horreurs que je préférerais oublier. Nous sommes sortis vivants de cette soirée, tous les deux. Maintenant, vous allez me ramener à Spinner's End.
Rogue croisa les bras, ses traits se durcissant davantage.
— Il n'est pas question que vous passiez la nuit seule dans cet état, déclara-t-il calmement.
— Quel état ? siffla-t-elle, sa voix tremblante malgré elle.
— Vous êtes en état de choc, répliqua-t-il froidement. Regardez-vous. Vous tremblez.
— Je suis fatiguée. Je veux aller me reposer, répondit-elle, tentant de dissimuler le vacillement de sa voix.
Rogue poussa un soupir agacé, mais derrière son irritation, une inquiétude sourde montait.
— Nous rentrons. À Poudlard. Vous allez voir Pomfresh, trancha-t-il.
— Hors de question, rétorqua-t-elle, alors qu'un vertige la saisissait soudain.
Mais Rogue, déjà las de cette conversation, l'attrapa fermement par le bras et transplana devant les grilles du château.
Brittany tituba, vacillante, et Rogue tendit la main pour la stabiliser Elle avait les tempes battantes. Après avoir vu son mari et Bellatrix ensemble, elle avait cédé à sa colère et avalé un comprimé de son tube argenté. Mais elle sentait maintenant que le mélange de ce médicament avec la potion calmante qu'elle avait prise avant la fête avait des effets inattendus.
Rogue la souleva sans effort, glissant un bras sous ses genoux et l'autre derrière son dos.
— Vous n'êtes vraiment pas lourde, il faudrait songer à vous remplumer, grommela-t-il en prenant la direction du château.
Brittany tenta de protester, mais la fatigue et la nausée la réduisirent au silence.
oOoOo
Madame Pomfresh les accueillit avec un mélange d'étonnement et d'inquiétude. Brittany, désormais allongée sur un lit, gardait les lèvres scellées et les yeux fixés sur un point invisible.
— Que s'est-il passé? demanda Pomfresh, s'approchant avec sa baguette.
— Elle a fait un malaise. La soirée n'a pas été de tout repos, lui expliqua t-il rapidement.
— Avez-vous pris quelque chose?
— Une potion calmante, peut-être un peu surdosée… dit il en se souvenant de la légèreté de sa femme.
Mme Pomfresh fronça les sourcils et dirigea sa baguette vers Brittany.
— Très bien. Je vais effectuer quelques vérifications, dit l'infirmière, un brin étonnée.
Quelques sortilèges plus tard, elle se redressa, visiblement soulagée.
— Pas d'empoisonnement. Juste un mélange un peu trop fort, combiné à de la fatigue et au stress. Vous avez besoin de repos. Vous resterez ici sous surveillance pour cette nuit.
— Merci, Poppy, intervint une voix douce mais ferme derrière eux.
Dumbledore venait d'entrer, son regard pétillant de malice malgré l'heure tardive.
Pomfresh jeta un regard vers Brittany, puis vers le directeur.
— Je vais vous laisser. Ravie d'avoir enfin pu faire votre connaissance, Madame, conclut-elle en s'inclinant légèrement avant de quitter la pièce.
— Alors? demanda Dumbledore en prenant place près du lit. Comment cela s'est-il passé?
Rogue, toujours debout, se pinça l'arête du nez avant de répondre.
— Le Seigneur des Ténèbres n'a pas cherché à voir Brittany. Globalement, la soirée s'est déroulée comme prévu, déclara Rogue d'un ton sec et mesuré.
Brittany, qui retrouvait un peu de vigueur, leva brusquement la tête. Une lueur d'indignation brillait dans ses yeux.
— Comme prévu? répéta-t-elle, sa voix légèrement tremblante mais chargée de reproche. Vous avez une étrange manière de qualifier les événements de la soirée, Severus.
Rogue se raidit instantanément.
— Ce n'est pas le moment, Brittany, grogna-t-il, les mâchoires serrées.
Dumbledore, assis près d'eux, inclina légèrement la tête, un sourire paisible sur le visage, comme s'il ne percevait pas la tempête sous-jacente dans cet échange.
— Severus, avez-vous rencontré des imprévus?
Rogue détourna les yeux, fixant un point invisible dans la pièce.
— Au contraire, tout s'est déroulé exactement comme prévu. Rien d'insurmontable, en somme, répondit-il d'un ton qui se voulait neutre malgré l'envie d'envoyer balader le directeur.
Brittany croisa les bras, son regard acéré fixé sur lui. Elle voulait parler, déverser toute la confusion et la colère qu'elle ressentait. Mais comment pourrait-elle expliquer cette jalousie qui l'avait saisie en voyant Bellatrix et son mari ensemble? Ce n'était pas un mariage réel, après tout. Alors pourquoi cela la blessait-il autant?
Rogue, de son côté, sentait son estomac se nouer. Brittany ne disait rien, mais son ton, son regard, tout trahissait ce qu'elle voulait vraiment aborder. Et il n'avait aucunement l'intention de révéler l'altercation qu'il avait eue avec Bellatrix devant Dumbledore.
— Puis-je rentrer à Spinner's End maintenant? demanda-t-elle finalement, brisant le silence, sa voix froide mais légèrement tremblante. J'aimerais être seule.
Sa déclaration le prit presque au dépourvu, mais il ne le montra pas. Rogue fronça les sourcils, ses bras se croisant par réflexe.
— Dans votre état? Certainement pas. Poppy a dit que vous deviez rester ici sous surveillance, répondit-il d'un ton ferme.
Brittany serra les poings, la colère et la frustration se mêlant à une vague de lassitude. Elle ouvrit la bouche pour protester, mais le regard implacable qu'il lui lança la fit se raviser. Ce n'était pas de l'autorité, pas seulement. Il y avait de l'inquiétude, bien qu'elle fût soigneusement dissimulée sous son masque habituel.
Dumbledore observa un instant les traits crispés de Brittany et le visage fermé de Rogue. Il était évident que la tension entre eux était palpable.
Brittany avait manifesté son souhait d'être seule, mais le directeur n'était pas homme à se plier à ce genre de caprice, surtout lorsque cela interférait avec ses plans. Il esquissa un sourire bienveillant et déclara d'un ton léger :
— Je sens que l'ambiance est… quelque peu tendue ce soir. Je vais rester avec vous, Brittany.
Elle releva brusquement la tête vers lui, les sourcils froncés.
— Quoi ?
— Poppy souhaite que vous ayez de la compagnie, mais vous ne voulez visiblement pas celle de votre mari, constata-t-il avec un amusement tranquille. Alors, je vais rester avec vous cette nuit.
Le silence s'abattit dans la pièce. Brittany le fixa, incrédule.
— Vous plaisantez ? Je vais devoir passer la nuit à côté de vous ?!
— Eh bien, cela ne me dérange pas, ma chère enfant, répondit-il avec une douceur désarmante. Je suis un homme d'un certain âge, mais je peux être une présence réconfortante, vous savez.
Brittany ouvrit la bouche pour répliquer, mais la referma aussitôt, à court de mots. Son regard chercha instinctivement du soutien du côté de Rogue. Mais son mari, les bras croisés, se contentait d'observer la scène, un éclat presque amusé dans les yeux. Il comprenait parfaitement le manège du vieux sorcier, et manifestement, il n'avait pas l'intention de s'interposer.
Elle inspira profondément, tentant de garder son calme.
— Vous êtes en train de me manipuler, lâcha-t-elle, méfiante.
Dumbledore prit un air faussement surpris.
— Moi ? Manipuler ? Quelle drôle d'accusation.
Brittany plissa les yeux. Elle n'était pas dupe. Il jouait avec elle. Et elle ne savait pas si elle trouvait cela brillant ou absolument exaspérant.
Après un bref silence, Rogue fit un pas en avant, coupant court à ce petit jeu.
— Je vais rester avec elle, dit-il finalement, sa voix calme mais sans appel.
Brittany sursauta légèrement. Dumbledore lui, afficha un sourire satisfait, ses yeux pétillant derrière ses lunettes en demi-lune.
— Excellente idée, Severus.
Il se leva avec lenteur, lissant les plis de sa robe d'un geste tranquille, comme s'il n'avait jamais eu le moindre doute sur l'issue de cette discussion.
Brittany serra les dents, mais elle savait qu'elle avait perdu.
— Très bien, souffla-t-elle finalement.
— Une sage décision, conclut Dumbledore en les gratifiant d'un regard malicieux.
Il se dirigea vers la porte, avant de s'arrêter une dernière fois.
— Je vous souhaite une excellente nuit à tous les deux.
Brittany, encore sous le choc, pivota lentement vers Rogue, qui semblait plus ennuyé qu'autre chose.
— Une nuit. Une seule, dit-elle finalement, les dents serrées. Et je rentre.
Rogue ne répondit pas immédiatement. Son regard, habituellement glacé, s'adoucit légèrement en observant les traits tirés de Brittany. Il s'attendait à ce qu'elle l'interroge sur Bellatrix, sur ce qu'elle avait vu ou cru voir au cours de la soirée. Mais rien. Pas un mot. Visiblement, elle ne souhaitait pas aborder le sujet. Cela le troublait. Pourquoi ce silence?
Il jeta un œil à la porte de l'infirmerie par laquelle le directeur venait de disparaître et se dit qu'il lui devait des explications. Même si cela ne changerait rien, même si cela ne calmerait pas la tension entre eux, elle méritait au moins de savoir. Alors qu'il se tournait vers elle pour parler, il s'arrêta net en la voyant. Elle s'était assoupie, sa respiration devenue régulière, son visage enfin apaisé. La colère et la fatigue qui marquaient ses traits avaient cédé la place à la sérénité.
Il resta là un instant, la dévisageant. Une étrange émotion, qu'il n'identifiait pas tout à fait, monta en lui. Avec un soupir, il s'installa dans le fauteuil près du lit que venait de quitter le directeur, ses coudes reposant sur ses genoux, les mains croisées devant lui.
— Bonne nuit, murmura-t-il.
Il savait qu'elle ne l'entendrait pas, mais les mots lui échappèrent malgré lui.
