Heya ! Nouveau chapitre !
Oui, bon, j'ai quelques jours de retard, je m'en excuse, une certaine personne m'a rendue une visite surprise pendant sa semaine de vacances x)
Je tiens à remercier ebecquereau et victoria leanansidhe pour leur fav ! Et merci également à Zialema pour être une personne incroyable, même si elle me tuera lorsqu'elle lira cet entête U.U
Sur ce, je vous souhaite à tous une excellente lecture !
Le dimanche matin, alors que tout le monde profitait du week-end pour faire la grasse matinée, Emerald se leva tout aussi tôt que d'ordinaire pour faire son brin de toilette et descendre dans la salle commune déserte. Sa première semaine de cours avait été fort intéressante, du moins pour la plus grande partie. Le professeur Rogue était venue la voir à la table des Serpentards vendredi soir pour l'informer sur la nature de sa retenue qu'elle commencerait dès lundi soir et ce pendant un mois entier. Nettoyer des chaudrons et trier des ingrédients de potions semblait ennuyeux, mais elle ferait avec, il lui faudrait juste veiller plus tard pour s'assurer que ses devoirs soient rendus en temps et en heure.
S'installant à une table, elle sortit les deux derniers devoirs qu'elle n'avait pas encore terminés et se mit au travail. Le silence qui régnait n'était dérangé que par le crépitement du feu dans la cheminée, et le grattement de sa plume sur le parchemin.
Une petite demi-heure plus tard, des pas se firent entendre depuis les dortoirs des garçons et le blondinet Malefoy passa la porte, sans ses deux sous-fifres, pour une fois.
- Coldstone, salua-t-il avec un hochement de tête.
- Malefoy, répondit la fillette en faisant de même.
Elle était toujours aussi étonnée des bonnes manières qu'il avait envers elle depuis la rentrée. Peut-être était-ce l'occasion d'éclaircir ce mystère.
- Pas que cela me déplaise, mais je me demandais pourquoi vous semblez attaché à l'idée de vous comporter en gentleman avec moi, lança-t-elle donc.
Le jeune garçon haussa un sourcil élégant.
- Je ne fais que montrer du respect à une camarade sang-pur de Serpentard, c'est tout, répondit-il.
- … Je vois.
Elle ignorait ce qu'il entendait exactement par "sang-pur", mais elle se doutait que ce soit un nouveau motif de discrimination, alors en attendant de s'être renseignée sur les termes, elle pouvait lui laisser croire ce qu'il voulait à son sujet.
Le lundi soir, elle se rendit dans les cachots après dîner, non pas pour aller à la salle commune, mais vers le bureau du professeur Rogue qui se trouvait juste à côté de la classe de potions. Calmement, elle frappa à la porte.
- Entrez.
La fillette obéit et referma derrière elle, avant de se tourner vers le professeur, se tenant bien droite et silencieuse. Rogue était assis à son bureau, en train de corriger des devoirs, visiblement. Il posa sa plume et joignit les mains devant son visage, la scrutant de ses yeux noirs.
- Approchez.
Elle se posta à un pas du bureau, regardant son professeur droit dans les yeux sans sourciller.
- Je n'ai pas besoin de vous rappeler la raison pour laquelle vous êtes ici ? demanda-t-il.
- Non monsieur, répondit-elle.
- Sachez, miss Coldstone, que votre comportement dans mon cours était intolérable. Je me montre magnanime avec les élèves de ma maison, mais avez été assez sotte pour penser que cela vous épargnerait toute sanction.
- Non monsieur, répondit-elle encore.
Il haussa un sourcil.
- Seriez-vous en train de me contredire ?
- Oui monsieur. J'ignorais tout de votre comportement arbitraire envers les Serpentards, vous ne pouvez donc pas m'accuser d'avoir cherché à en prendre avantage.
Elle restait neutre, polie, et parfaitement calme. L'enfant ne cherchait pas à insulter le professeur ou à se le mettre à dos, juste à établir les faits.
- Silence pauvre idiote. Vous aggravez votre cas.
Emerald se tut.
- Estimez-vous chanceuse que je n'ajoute pas deux semaines sur vos retenues pour votre impertinence. Cinq points de moins à Serpentard.
Il esquissa un geste en direction d'une porte sur le côté de son bureau.
- Il y a une bonne vingtaine de chaudrons à récurer, alors je vous suggère de vous y mettre tout de suite. Vous trouverez de quoi faire à côté de la porte.
Elle hocha la tête et alla se mettre au travail, remontant ses manches.
Le jeudi matin, Emerald ne pouvait s'empêcher de bâiller toutes les dix minutes à la table du petit déjeuner. Avec les retenues, elle perdait du temps pour travailler sur ses devoirs et ses leçons, et n'avait pas d'autre choix que de rattraper son retard une fois rentrée à la salle commune. Résultat, elle dormait peu et après seulement quatre jours, la fatigue commençait à se faire sentir. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour un peu de café…
Malheureusement cette boisson était absente des tables de la Grande Salle, sans doute parce qu'ils voulaient éviter que les jeunes élèves puissent y toucher. De son point de vue, c'était positivement criminel.
La fillette regarda d'un œil vitreux Malefoy en train de faire du grabuge à la table des Gryffondors. Après s'être renseignée sur cette fameuse question de sang-pur, elle avait conclu qu'il n'avait pas besoin de savoir qu'elle était une née-moldue et gardait le silence à ce sujet. Elle secoua la tête pour se remettre les idées en place et finir son repas, elle ne pouvait pas se permettre d'être dans la lune si elle voulait maintenir le niveau de ses notes.
Cet après-midi là, à trois heures et demi, elle marchait avec les autres Serpentards de son année en direction du terrain où aurait lieu leur premier cours de vol. Elle espérait que ce ne serait pas une nouvelle matière décevante. Par chance, il faisait beau et il n'y avait qu'une légère brise, ce qui leur éviterait peut-être d'avoir un blessé grave, si elle en jugeait par les vieux balais alignés au sol.
Ce cours était en commun avec les Gryffondors, alors ils attendirent que les lions arrivent avant que leur professeur, madame Bibine, ne commence sa leçon. La fillette se trouvait très intéressée par ses yeux jaunes de rapace, elle aurait volontiers demandé de les étudier si cela avait été possible.
Les élèves se mirent chacun devant un balai, les deux maisons séparées en deux lignes qui se faisaient face.
- Tendez la main droite au-dessus du balai et dites "debout !".
Les enfants se mirent tous à répéter le mot, pour ceux qui semblaient avoir des difficultés. Emerald haussa un sourcil en voyant le balai de Potter lui sauter immédiatement dans la main. Ce serait pourtant si simple de se pencher et de le ramasser…
- Debout, ordonna-t-elle fermement au balai à ses pieds.
Et au balai de s'élever docilement devant elle pour qu'elle puisse l'attraper. Une fois que tous eurent leur balai en main, madame Bibine leur demanda d'enfourcher le manche, et leur expliqua comment ils devaient faire pour ne pas glisser, que ce soit sur terre ou dans les airs.
- Et maintenant, dit le professeur, à mon coup de sifflet, vous donnez un coup de pied par terre pour vous lancer. Frappez fort. Vous tiendrez vos balais bien droits, vous vous élèverez d'un ou deux mètres et vous reviendrez immédiatement au sol en vous penchant légèrement en avant. Attention au coup de sifflet. Trois, deux...
Sans qu'elle ne puisse avoir le temps de porter son sifflet à ses lèvres, Neville Londubat s'éleva, tremblant comme une feuille et extrêmement pâle.
- Redescends, mon garçon ! aboya le professeur.
Emerald haussa un sourcil en la voyant fixer le jeune garçon qui était visiblement terrifié et ne contrôlait absolument rien de ce qu'il faisait. Ne comptait-elle pas intervenir ?
Le pauvre Gryffondor s'élevait toujours plus, apparemment livré à lui-même, et fut secoué d'un haut-le-corps si violent qu'il glissa de son balai pour se précipiter vers le sol. La fillette se précipita vers le point de chute de Londubat pour le voir tomber à ses pieds, accompagné d'un "crac" retentissant. Elle ne perdit pas une seconde pour se pencher sur lui, le voyant respirer avec difficulté, se recroquevillant autour de son bras. Palpant ses côtes un instant, elle put constater qu'aucune n'était cassée, ce qui était encourageant. Elle lui saisit ensuite le bras sans ménagement, le faisant gémir et protester leur professeur alors qu'elle palpait et observait le poignet avec délicatesse.
- Fracture du poignet, annonça-t-elle.
Elle releva les yeux vers madame Bibine qui la regardait avec un mélange de colère et de confusion, avant de reprendre ses esprits.
- Bien, hum, je vais emmener ce jeune homme à l'infirmerie. Ne bougez pas, et laissez les balais par terre ! Sinon je vous garantis que vous ne resterez pas longtemps à Poudlard !
Elle aida le Gryffondor blessé à se relever et tous deux disparurent de leur vue. Emerald ramassa une étrange sphère de verre qui se trouvait sur le sol, sans-doute tombée de la poche de Londubat, puis elle se releva et épousseta son uniforme, ignorant les regards posés sur elle. Elle se retourna en entendant Malefoy éclater de rire.
- Vous avez vu sa tête, à ce mollasson ? s'exclama-t-il.
Les Serpentard éclatèrent de rire à leur tour. Emerald haussa un sourcil, gardant le silence alors que les Gryffondors prenaient la défense de leur camarade.
- Regardez ! s'écria soudain Malefoy.
Il se précipita vers Emerald et lui arracha des mains l'objet qu'elle avait ramassé. La fillette fronça les sourcils, appréciant peu le comportement du blondinet.
- C'est ce truc idiot que sa grand-mère lui a envoyé, dit-il en montrant l'objet qui étincelait dans sa main.
- Donne-moi ça, Malefoy, lança Potter d'une voix très calme.
Emerald se contenta de reprendre l'objet des mains de Malefoy pour le lancer au jeune Gryffondor qui le rattrapa avec adresse.
- Eh ! Qu'est-ce qui te prend ?! protesta le blondinet en se tournant vers elle.
- Je ne fais que vous rendre la pareille, Malefoy, répondit-elle calmement, les mains dans le dos. Après tout, vous venez vous-même de me l'arracher des mains, ce n'est pas très convenable de votre part, vous ne pensez pas ?
Le blondinet tiqua à ces mots, alors que les élèves autour d'eux se mettaient à murmurer. Voyant les regards que ses camarades de maison lui lançaient, le jeune Malefoy s'élança en direction de Potter, son balai à la main, et lui arracha de nouveau l'objet avant de prendre immédiatement son envol.
- Viens donc le chercher, Potter ! On verra bien qui de nous deux est le meilleur !
- Imbécile, murmura Emerald avec un air neutre.
Le Gryffondor enfourcha immédiatement son balai, et bien que Granger tente de l'en dissuader, il décolla et se déplaça avec une aisance surprenante pour rejoindre son rival dans les airs sous les exclamations admiratives de ses camarades de maison.
Les garçons échangèrent quelques mots, trop haut pour que les élèves encore sur le sol ne puissent les entendre, puis le Gryffondor chargea vers le blondinet qui l'esquiva de justesse. Nouvel échange court entre les deux, puis le Serpentard lança la boule de verre le plus haut possible.
Emerald ne s'attendait pas à la manœuvre que Potter amorça. Il se pencha aussitôt en avant, abaissa le manche à balai et poursuivit la boule en fonçant vers le sol. Des cris retentirent parmi les élèves fous d'inquiétude, tandis qu'il fendait l'air à une vitesse vertigineuse. Soudain, il tendit la main et réussit à attraper la boule à une cinquantaine de centimètres du sol, juste à temps pour pouvoir redresser le manche de son balai et atterrir en douceur sur la pelouse, tenant l'objet au creux de son poing.
La fillette se mit à applaudir avec quelques Gryffondors, très impressionnée par les talents du jeune garçon.
- HARRY POTTER !
Le professeur McGonagall courait en direction des première année, plus particulièrement vers le jeune incriminé devant lequel elle s'arrêta, les jambes tremblantes et le souffle court.
- Jamais depuis que je suis à Poudlard… gronda-t-elle, les yeux lançant des éclairs. Comment avez pu oser ? Vous auriez pu vous rompre le cou !
Emerald se dit à ces mots que dans le pire des cas, elle aurait été là pour s'occuper du corps. Néanmoins elle ne se risqua pas à le dire à voix haute, cela ne ferait que lui apporter des ennuis.
Les ennuis la trouvèrent de toute façon. Le professeur Rogue avait laissé traîner sa retenue du soir jusqu'à minuit avant de la libérer et alors qu'elle se traînait en direction de la salle commune, elle eut le malheur de croiser Peeves, avec un gros sac de toile qui la regarda avec un grand sourire.
Sachant que la dernière fois qu'une situation similaire s'était présentée elle avait failli être fourrée au milieu d'une bonne trentaine de tarentules, elle décida de ne pas prendre de risques et prit la fuite, poursuivie par l'esprit frappeur. Elle courut dans le hall, montant l'escalier de marbre comme la Grande Salle était fermée, et prit un raccourci pour le deuxième étage et tomba nez à nez avec quatre Gryffondors.
- Toi ! lança le jeune Weasley en fronçant les sourcils avec suspicion.
Elle ne prit pas la peine de lui répondre, préférant essayer de reprendre son souffle en espérant avoir semé Peeves.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Granger d'une voix étranglée.
- Peeves… souffla-t-elle.
Les Gryffondors échangèrent un regard avant de se figer, regardant quelque chose qui se trouvait derrière Emerald. Celle-ci se retourna lentement pour voir l'esprit frappeur qui semblait ravi, laissant son sac tomber à terre, où ce qu'il contenait commença à s'agiter ostensiblement.
- Alors, les petits nouveaux, on se promène dans les couloirs à minuit ? Je devrais le dire à Rusard, déclara-t-il d'une voix vertueuse. Pour votre propre bien, ajouta-t-il, les yeux brillants de malice.
- Fiche le camp, laisse-nous passer, lança Weasley en faisant un geste pour écarter Peeves.
Emerald ne put retenir une grimace. C'était une grave erreur.
- ÉLÈVES HORS DU DORTOIR ! hurla aussitôt Peeves. ÉLÈVES HORS DU DORTOIR DANS LE COULOIR DES ENCHANTEMENTS !
Ils se baissèrent pour passer sous l'esprit frappeur et coururent à toutes jambes jusqu'au bout du couloir où ils tombèrent sur une porte verrouillée.
- On est fichus, gémit le rouquin tandis qu'ils essayaient vainement d'ouvrir la porte. C'est la fin, pour nous !
Ils entendaient les bruits de pas de Rusard qui courait le plus vite qu'il pouvait dans la direction d'où provenaient les cris de Peeves.
- Pousse-toi, grogna Granger, joignant le geste à la parole.
Elle se saisit de la baguette de Potter, tapota la serrure et murmura:
- Alohomora !
Il y eut alors un déclic et la porte pivota sur ses gonds. Ils se précipitèrent dans l'ouverture, refermèrent aussitôt derrière eux.
Alors que trois des Gryffondors se collaient à la porte pour entendre le dialogue entre Peeves et Rusard, Emerald et Londubat eurent l'idée de regarder dans quelle pièce ils se trouvaient et se figèrent. La fillette resta parfaitement immobile, loin de paniquer, mais sachant très bien que l'énorme chien à trois têtes qui les regardait de ses yeux endormis allait très vite constituer une menace. Elle regarda les alentours et finit par comprendre qu'ils devaient sûrement se trouver dans le couloir interdit, et que la mort dans d'atroces souffrance leur serait administrée par le canidé qui se releva lentement, montrant une trappe sur laquelle il dormait avant qu'ils n'arrivent en trombe.
- Ils sont partis ? demanda-t-elle à voix basse, soutenant le regard du cerbère.
- Je crois, oui… souffla Potter.
- Alors sortez d'ici calmement et sans vous retourner.
Loin de l'écouter, les Gryffondors se retournèrent immédiatement et virent le chien qui s'énervait de plus en plus, commençant à grogner. Les lions ne perdirent pas de temps pour rouvrir précipitamment la porte et sortir, attendant à peine que la Serpentard les ai rejointe pour claquer le battant de bois avant que le molosse ne se mette en tête de les poursuivre.
La veille d'Halloween, Emerald eut une autre surprise des plus déplaisantes. Elle se réveilla dans un lit de l'infirmerie, son sac de cours posé sur une chaise à côté d'elle, et madame Pomfresh, la médicomage en charge des élèves, la regardait avec les bras croisés, à côté du professeur Rogue qui gardait son éternel air froid et désintéressé.
La fillette cligna des yeux, perplexe.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle.
- Vous avez perdu connaissance en plein milieu de mon cours, miss Coldstone, répondit le professeur.
Il se passa quelques secondes d'immobilité avant que la demoiselle ne baisse les yeux.
- Je suis désolée, je vais rattraper tout ce que j'ai manqué au plus vite, s'excusa-t-elle.
Le professeur de potion haussa un sourcil.
- Je l'espère pour vous, miss Coldstone, mais pas avant que vous ne soyez sortie d'ici.
Il adressa un salut de la tête à madame Pomfresh, avant de s'en aller dans un tournoiement de cape. Emerald se retourna donc vers la médicomage, confuse.
- Il faut que nous parlions, miss Coldstone, déclara celle-ci.
- À quel sujet ?
- Votre santé.
La demoiselle était de plus en plus perplexe. L'infirmière vint retirer le sac d'Emerald de la chaise près du lit pour s'y installer, changeant son air sévère pour une expression plus douce mais aussi inquiète.
- Lorsque le professeur Rogue vous a amené ici, j'ai établi un diagnostic. Vous êtes épuisée, miss Coldstone, et votre perte de connaissance est le signe que votre corps est en train de vous lâcher.
- Hm… C'est fâcheux.
Madame Pomfresh sembla extrêmement confuse à son tour, en voyant la réaction de l'enfant. C'était tout sauf ce à quoi elle s'attendait. Néanmoins elle se reprit bien vite.
- Dites-moi, est-ce que vous souffrez d'insomnie ? demanda-t-elle.
- Non, pourquoi ?
- Eh bien, lors du diagnostic nous avons… vu vos cicatrices, avoua madame Pomfresh. Toutes vos cicatrices.
Cette fois, Emerald fronça les sourcils.
- Quel est le rapport ? demanda-t-elle, sur la défensive.
- Eh bien vous avez visiblement vécu de terribles épreuves, et ce genre de choses amènent à des traumatismes qui peuvent mener à des troubles du sommeil…
La fillette plissa les yeux.
- Mes cicatrices racontent l'histoire de mon corps, elles sont très bien comme elles sont et j'en suis très fière, déclara-t-elle. Je ne souffre d'aucun trouble du sommeil.
- Comment expliquez-vous votre état, alors ? demanda l'infirmière, un peu plus sèche devant l'air glacial de sa petite patiente.
- … J'imagine que ça vient du fait que je me couche beaucoup plus tard qu'avant, supposa l'enfant. Avec mes retenues, mon emploi du temps a été chamboulé et je ne peux travailler qu'une fois de retour à la salle commune.
- Et je peux vous demander combien d'heures vous travaillez chaque soir ?
- Autant que nécessaire. Généralement, je me couche vers une ou deux heures du matin et me lève vers six heures. Parfois je termine plus tôt, et parfois plus tard.
Madame Pomfresh sembla grandement inquiète.
- Vous dormez si peu ?! Miss Coldstone, savez-vous combien d'heures de sommeil votre corps a besoin ?!
- Normalement, onze heures, répondit-elle sans hésiter. Mais je n'ai pas le temps pour ça.
- Pas le temps... Miss Coldstone, vous êtes littéralement en train de vous tuer à la tâche !
- Madame, nous sommes dans une école, c'est mon devoir de maintenir mes notes. Si je veux y parvenir, je dois travailler.
L'infirmière se leva d'un bond, les yeux lançant des éclairs.
- Vous êtes complètement irresponsable ! Si vous négligez votre santé à ce point pour de simples notes, alors je demanderai à vos professeurs de ne plus vous noter !
- Ce n'est pas nécessaire, il ne reste qu'une semaine de retenue, ensuite je pourrai reprendre mon rythme de sommeil normal, fit calmement la fillette.
Madame Pomfresh sembla s'étouffer d'indignation devant le manque de considération de l'enfant envers sa propre santé.
- Ne pensez pas que je vous laisserai sortir d'ici avant que vous ne soyez complètement reposée, miss Coldstone ! Vous allez enfiler une chemise de nuit, manger votre déjeuner, et dormir ! Est-ce bien clair ?
- Mais j'ai des devoi-
- Vos devoirs vous sont confisqués ! s'exclama l'infirmière en faisant disparaître le sac de cours d'Emerald d'un coup de baguette. Et si cela pose un problème à vos professeurs, je les informerai moi-même de la raison pour laquelle vous ne pouvez pas les rendre !
Emerald regarda la médicomage, bouche-bée. Voyant qu'elle ne lui laissait pas le choix, elle poussa un soupir silencieux et baissa la tête.
- Bien, madame Pomfresh, consentit-elle finalement.
