La douleur d'une espionne

Le mois d'octobre fut calme, c'est début novembre que le Maitre me rappela. J'arrive dans la salle du trône et je sens directement que le Lord n'est pas content. Même sans avoir vu l'homme qui se tord par terre, je me force à rester stoïque et je me mets à genoux.

- « Light, ma petite Light. J'ai une mission en solitaire aujourd'hui. T'en sens-tu capable ? » C'est une question rhétorique, je me vois mal répondre non.

- « Oui Maitre. » Je réponds quand même alors qu'il fait tourner sa baguette sous les gémissements de mon voisin.

- « Rends-toi à cette adresse. » Dit-il en faisant apparaitre un bout de papier devant moi. « Cet idiot a tué toute la famille avant de recueillir les informations dont j'avais besoin. Le père de famille était langue de plomb, je veux que tu lui soutires des informations sur ses collègues et sur le département des mystères. »

- « Oui Maitre. »

- « Fais vite avant que les Aurors découvrent le meurtre. Ne me déçois pas sinon Avada Kedavra ! » L'éclair vert passe à côté de moi et percute le mangemort qui dans la seconde est mort.

Je sors en vitesse, après avoir pris connaissance de l'adresse, je transplane. Je ne vais pas prévenir de suite l'Ordre, au risque de me faire surprendre trop vite. Quand je rentre dans la maison, je sens directement la mort. Dans l'entrée, je passe par la salle à manger où la table est mise comme si on les avait interrompu en plein repas. Je fais abstraction des jouets qui trainent, des photos au mur. Quand je rentre dans le salon, il y a du sang partout et au sol git le corps d'un homme, d'une femme et deux fillettes. J'entends des pleurs, je me retourne et je vois la famille recroquevillé l'un sur l'autre dans le coin de la pièce. Je prends une inspiration avant de les interpeller.

- « Bonjour. » L'homme se met devant sa famille comme s'il pouvait encore quelque chose. Il devait avoir quarante ans, grand, maigre avec des lunettes.

- « Qui êtes vous ? »

- « Je suis un oracle je peux vous aider. Vous étiez un langue de plomb ? »

- « Il m'a tué pour ça ? Comment a-t-il su ? » Il est calme peut-être dû à son métier. Cela va faciliter les choses. Un fantôme en colère attire l'attention et n'a pas souvent envie de parler.

- « Je ne sais pas. Peut-être un collègue. »

- « Nous nous connaissons pas entre nous ou peut-être… »

- « Oui ? » J'essaye de le presser mais pas trop pour ne pas le braquer. Quand on vient de mourir, on peut être colérique ou partir bouder. Le temps n'a pas de prise sur eux, une année peut leur faire l'impression d'une minute.

- « On était ensemble à l'école, il voulait l'être comme moi mais on a jamais eu la confirmation. »

- « Son nom ? »

- « Broderick Moroz. »

- « Vous travaillez au Département des Mystères ? »

- « Oui dans la salle des prophéties ce mois-ci.. »

- « Vous changez souvent ? »

- « Nous changeons chaque mois aléatoirement. »

- « Qui choisit? »

- « Nous ne savons pas, nous recevons juste notre affection dans notre casier. »

- « Il y a quoi comme autre salle ?

- « La salle des 12 portes, la salle de l'amour, la salle de l'espace, la salle de la mort, la salle des cerveaux, la salle de la mort. » Son regard est attiré derrière moi où se trouve les corps. « Ma famille, je suis si désolé. » Je commence à entendre des bruits à l'extérieur, il faut que je parte.

- « Vous allez pouvoir partir en paix. Tous. »

Je les fais partir, je m'en vais par la porte extérieur alors que les Aurors entraient par l'autre porte. Je transplane en vitesse. Je fais plusieurs arrêts avant de revenir chez le Lord. Je me mets à genoux.

- « Tu as fait vite mais as-tu ce que je t'avais demandé ? »

Je lui relate tout ce que le fantôme m'a dit. Il semble intéressé. Il s'installe sur son trône et joint ses fins doigts.

- « Tu as un peu réparé les erreurs de cet idiot. Broderick Moroz tu as dit. »

- « Oui Maitre. »

- « Qu'as-tu fait des fantômes ? » Je tique, j'ai agi trop vite. L'envie de mentir me traverse mais je mets trop de temps à répondre. L'option du mensonge n'est plus possible.

- « Je les ai fait partir. »

- « Te l'avais-je demander ? » J'avale difficilement ma salive, je sens la tension montée.

- « Non mais j'ai pensé… ». Le doloris est parti vite et ça m'a coupé le souffle. Il se coupe aussi vite mais tous mes muscles brûlent.

- « Tu n'es pas là pour penser. Tu es là pour servir, ceux qui s'opposent à moi ne mérite pas le repos éternel. » Gronde-t-il et j'y avais même pas réfléchi.

- « Oui Maitre. »

- « Je sais que les oracles considèrent que la mort est leur Maitre mais je suis ton seul Maitre. Est-ce que c'est compris Light ? »

- « Oui Maitre. »

- « Bien mais pour que tu le l'oublies pas. »

Il lance un sort que je ne connais pas. J'ai l'impression qu'on m'écartèle tandis que de fines coupures se forment sur mon corps. Puis tout se relâche. J'ai le gout métallique caractéristique en bouche. Je me suis mordue pour ne pas jurer devant lui.

- « Tu peux disposer. »

- « Merci Maitre. »

Je sors, je me dirige vers les toilettes en m'appuyant par moment sur les pierres froides. Mais quand j'entends des bruits de bas, je fais attention de me redresser. Les faibles se font manger ici. J'arrive aux toilettes. Je prends une potion de soin, les coupures sont superficielles mais douloureuses. Sans compter, que le sort Doloris, lancé par le Maitre met parfois des jours à disparaitre. C'est comme avoir fait du sport intensif, tous les muscles souffrent même ceux dont on ignorait l'existence. Je regarde mon regard dans le miroir, je revois la famille. Je secoue la tête pour chasser l'image. J'ai besoin d'un remontant. Je sors de là et je transplane vers l'Antichambre. Le bar est rempli, je vais au comptoir.

- « Qu'est-ce que je te sers ? » Me demande la barmaid au décolleté plongeant.

- « Un truc fort et doux. »

- « Ok ça marche. » Elle m'apporte une boisson orange, je soupire en tournant la paille.

- « Dur mission. » Je me tourne vers Rabastan qui vient de s'assoir à côté de moi.

- « Tu travailles jamais ? »

- « J'en reviens. Le Maitre est d'une sale humeur pour le moment. » Je ne peux pas le contredire. « Tu sens le sang. »

- « Et toi alors ?. »

- « Mission réussie et pourtant j'y ai eu droit. » De ce que je sais, il est un des favoris du Lord.

- « Oui moi aussi. » En buvant une gorgée, je sens déjà l'effet de l'alcool atténué ma douleur et ma conscience.

- « Mais rien qu'un bon verre et une bonne partie de sexe ne pourra faire oublier. » Dit-il alors que Sonya lui apporte un whisky.

- « Fais toi plaisir, il y a assez de monde. » Je dis en lui montrant les filles à moitié nue qui se promènent au milieu des clients.

- « Tu es mignonne. » Je grogne face à son commentaire alors qu'il boit son verre d'un coup.

- « Je te déteste. »

- « Je crois que tu me l'as déjà dit. Remet nous en un. » Ordonne-t-il à Sonya, elle s'éxécute. Il y a du monde aujourd'hui et je la vois passer d'un client à l'autre. « Tu n'as pas l'âge de boire si ? »

- « Comme si mon âge te dérangeait. »

- « En vrai, j'ai été transformé à 19 ans. »

- « Personnel. » Je grogne. « Je vais aux toilettes. »

- « Je te suis. »

- « Dans tes rêves. »

- « Toujours mais d'accord je t'attends. »

Je me rends aux toilettes. C'est une large pièce avec des éviers et des cabines. C'est assez sombre mais propre. Je me regarde dans le miroir, je sais que je vais craquer mais il faut que je fasse mon rapport avant. Je vérifie chaque cabine puis j'écris sur un papier le nom que j'ai réussi à avoir en notant qu'il faut le protéger. Ainsi que le Lord s'intéresse au département des mystères. Je sors par la porte près des toilettes et grâce à une rune, j'envoie le papier. La douleur est fugace mais le papier brûle et devrait réapparaitre codé à mon Mentor. Je reviens auprès de Rabastan.

- « Tu en as mis du temps. On recommande un verre ou tu as fini ? »

Je lève la main pour recommander. Il commence à jouer avec mes cheveux, je le laisse faire. Je bois une gorgée mais je sens que je n'aurai pas dû. La fatigue, la douleur et le fait qu'en réalité, boire c'est nouveau pour moi me fait tanguer. Je me lève et il me soutient.

- « Je crois que tu en a assez princesse, je te ramène. »

Il me transplane et nous rejoignons sa chambre au manoir du Lord. Il m'enlève mes chaussures et ma cape et me couche sur le lit. J'attrape sa cape pour ne pas qu'il parte.

- « Bois, je te veux. »

- « Je vais boire mais c'est tout. »

- « Non. »

- « Si pas comme ça princesse. Tu as besoin de dormir. » Je suis dans la brume et j'arrive pas à être rationnel.

- « J'ai pas besoin de toi. »

- « Je sais. »

Il me mord mais doucement, il pourrait profiter de moi, mais je ne peux pas penser plus que je m'endors. Je me réveille avec un mal de tête énorme, je gémis en me redressant.

- « Tu veux une bassine ? » Me demande-t-il alors qu'il lit le journal à table.

- « Parle pas si fort. » Je ramène mes jambes contre mon torse, je mets mes mains sur mes yeux en posant ma tête sur mes genoux.

- « Prend ça, ça t'aiderait. » Me dit-il, je relève la tête et il me tend une fiole, à la couleur je dirais une anti-douleur. Je me lève pour la prendre, je me rends compte que je suis encore habillée.

- « Qu'est-ce qu'on a fait ? » Je lui demande en prenant la potion, je la bois d'un coup. Je le goût ressemble à du raison amer.

- « Rien pas dans cet état. »

- « Désolé. » Je m'en veux de l'avoir dit c'est sorti tout seul et je rougis. Il me regarde goguenard.

- « Tu t'excuses sérieusement ? »

- « Non, enfin merci. Je devrais y aller. » Je dis en me retournant pour chercher mes chaussures.

- « Prend une douche avant. » J'avise de mon état et effectivement, ça ne ferait pas de mal. Je me rends dans la salle de bain et je me déshabille mais je suis surprise par deux mains, je vois dans le miroir qu'il est lui aussi nu.

- 'J'ai besoin d'une douche aussi et il ne faut pas gaspiller l'eau. » Je n'ajoute rien et il me pousse sous l'eau chaude. On a largement gaspillé l'eau en réalité quand on sort de là, le mélange de culpabilité et de plaisir résonne comme toujours.

- « Des œufs, bacon, café ? » Me demande-t-il alors que nous sortons de la salle d'eau, habillé.

- « Café pour l'instant. » JE réponds alors que j'attache mes cheveux en queue haute alors qu'il sort une chemise noir de son armoire.

- « Tu devrais manger un toast au moins pour l'estomac. »

Je m'assieds à table, là où il était à mon réveil. J'enfile mes chaussures puis je regarde le journal qu'il lisait, en première page, la famille que j'ai fait partir. Mon estomac déjà noué c'est encore plus tordu face à l'image d'eux heureux.

- « Je vais y aller. » Il me regarde surpris mais on se connait assez et c'est pas la première fois que je le quitte en vitesse. .

- « A la prochaine princesse, tu sais où est ma chambre. » Me dit-il alors que je me diriges vers la porte mais alors que j'ai la main sur la poignée, je lui dis.

- « Je te déteste. »

- « Bonne journée à toi aussi. »

Je descends les escaliers, je croise Lucius Malefoy avec son air supérieur, il est en conversation avec un autre mangemort. Il me regarde en coin mais avec ma cape, il ne peut pas me voir mon visage. Je ne m'attarde pas, je transplane chez mon mentor. J'ai à peine atterri, que j'entends la porte de son laboratoire claqué. Il arrive à grande enjambée alors que je mets ma cape dans le placard de l'entrée. Je suis de dos mais j'entends toute sa mauvaise humeur dans sa première question.

- « Tu étais où ? » Je me retourne et il me fait face.

- « En mission. »

- « Le message c'était pendant ou après. » Je sais que je suis cuite.

- « Après. »

- « Tu étais à l'Antichambre ? » Archi-cuite.

- « Oui. »

- « Tu te moques de moi? » Gronde-t-il.

- « J'avais besoin de décompressé. » Mon mal de tête est parti mais mon cerveau a du mal à fonctionner correctement, je m'enterre toute seule.

- « Je répète, tu te moques de moi ? »

- « Non. »

- « Viens dans mon bureau. » Nous montons à l'étage mais je sais que je ne vais pas y échapper. Nous entrons dans le bureau. Il se tourne vers moi les bras croisés. « J'attends ton rapport. » Pour la deuxième fois, je rapporte ma mission.

- « Tu aurais dû revenir tout de suite. »

- « Je sais. »

- « Tes mains sur le bureau. » M'ordonne-t-il.

J'aurai pu me défendre plus mais à quoi cela aurait servi, je sais que j'ai eu tort. Je place mes mains sur le bureau, il prend sa canne et frappe dix fois mes mains.

- « Pourquoi as-tu été punie ? »

- « J'ai fait preuve de frivolité, d'égoïsme qui aurai pu causer du tort à autrui. »

- « Exactement. La mission qui nous est confié est difficile mais nécessaire. Tout manquement peut te faire tuer ou faire tuer quelqu'un d'autre. Tu le sais »

- « Je le sais. Je vous prie de m'excuser. »

- « Va travailler et interdiction de te soigner. »

- « Oui Monsieur. »

Je retourne à ma chambre, je me pose à mon bureau où mon livre de sortilège est resté ouvert. Je fais aller mes doigts pour faire partir la douleur. Il me puni encore comme une gamine. Je suis une espionne, je tue des gens, et il me traite comme une enfant. En même temps, j'ai été égoïste et c'est chaque fois la même chose quand je croise Rab. Je repense à cette famille, morte ensemble. J'ai souvent pensé que j'aurai préféré mourir cette nuit-là. J'ai aucun souvenir de la nuit où notre vie à changer. Je me lève de ma chaise et je vais dans mon armoire, j'en sers une vielle boite en bois. Elle contenait avant des ingrédients de potion. Je me mets par terre et je l'ouvre. J'en sors une photo de mes parents à Poudlard, dans leurs beaux habits aux couleurs rouges et ors. Une autre, on voit ma maman enceinte de moi, elle se trouve dans un salon. La suivante, je tiens mon frère, bébé, dans mes bras. Je passe un doigt dessus. Il me manque, j'aimerai avoir de ses nouvelles. Je vois des photos plus récentes mais je ne veux pas les voir, elles font encore plus mal.

- « Il y avait longtemps que tu ne les avais plus sortie. » Fait la voix de mon ami dans mon dos, je sursaute en refermant d'un coup la boîte.

- « Putain, préviens. Et puis qu'est-ce que tu en sais ? »

- « Je sais que la dernière fois que j'ai vu cette boite dans tes mains, tu ne faisais pas les choses illicites que tu fais maintenant. » Je me relève et je remets mon précieux dans sa cachette.

- « Tu parles de quoi ? Tuer ou boire ? »

- « S'il n'y avait que ça. »

- « Voyeur. » Je dis en lui lançant une chaussette, elle passe au travers et elle atterri au pied de Severus.

- « On va passer à table. » Dit-il pas surpris, je regarde mon bureau.

- « J'ai pas avancé. »

- « Je sais. » Il fait demi-tour, le brun hausse les épaules avant de disparaitre. Je rejoins le maitre des potions en bas, le repas sent bon, il a du le faire livrer depuis Poudlard. Je m'assieds en face de lui.

- « Tu as ressortie ta boite. » Dit-il alors que je commence à couper ma viande, un morceau de poulet juteux.

- « J'ai juste eu un instant de nostalgie, c'est fini. »

- « Tu as le droit de… »

- « A quoi ça sert ? Mes parents sont partit, les autres font leurs vies. » Je commence à m'énerver mais la douleur dans mes doigts me fait me souvenir de ne pas aller plus loin. « Vous avez fini votre essai sur la potion de Stase ? »

- « Je vais commencer les tests bientôt. Mais j'ai besoin de la pleine lune. »

- « Vous la ferrez ici ? »

- « Vu que la première pleine lune sera pendant les congés, je peux la faire ici. Tu peux y assister. »

- « Si je me montre aussi invisible que mes fantômes. C'est ça ? »

- « C'est ça. » Me répond-il avec un léger sourire. C'est toujours ce qu'il me disait quand j'étais petite.

- « Merci. »

Les potions, c'est pas que je sois passionnée comme lui mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie avec lui. Lui, il adore les potions et c'est le seul truc où il est lui-même. Du coup, j'ai appris à aimer ces moments. Il est grandiose quand il fait des potions, j'adore le regarder. Après le repas, nous allons dans le salon, je prends mon livre de sortillège et je m'assieds par terre devant le feu le dos contre le fauteuil. Il se met dans le sien et ouvre un livre avec un verre de Whisky. Je le regarde un instant, quand je prends ma plume, la douleur de mes doigts revient. Un souvenir refait surface, dans ce même salon alors que j'étais à la même place. Severus passe pas la cheminée, il a le regard fermé. Je ne l'ai jamais vu avec.

- « Il veut te voir, il a mordu à l'hameçon. »

- « C'est bien. »

- « Rien n'est joué, tu vas devoir tout donner. Tes barrières vont devoirs être toujours en place et surtout tu vas devoir apprivoiser la douleur. Il va te falloir être assez bonne pour que le Seigneur des Ténèbres te veulent et en même temps réussir à transmettre les informations importantes. »

- « Je sais tout ça. » On en a déjà parlé, avec lui, avec Dumbledore. Il m'a formé à fermer mon esprit, il m'a tout appris du rôle d'espion, il m'a parlé du Seigneur des Ténèbres.

- « Le savoir ou le vivre, ce n'est pas la même chose. »

- « J'y arriverais »

- « Quand tu y seras, tu ne pourras pas faire marche arrière. »

- « Je sais »

- « Tu ne sais rien. Endoloris »

Le sort m'atteint et me coupe le souffle, je n'ai jamais connu de douleur comparable. Il m'a déjà punie mais jamais en utilisant ce sort. Je lâche mon livre et je m'écroule par terre. Le sort s'arrête, je pense que c'est fini alors je me suis mordue la lèvre.

- « Qui sers-tu ? » Je le regarde, je comprends son jeu.

- « Le Seigneur des Ténèbres. »

- « Tu mens ! » Sa voix est implacable, elle claque tel un fouet.

- « Non » Il reprend le sort quelques secondes qui me paraissent une éternité.

- « J'arrêterai quand tu diras que tu ne veux pas y aller. »

Je le regarde toujours misérable par terre et je crache du sang vers ses pieds avec toute l'arrogance que je peux avoir dans cette situation. Il se met accroupi en face de moi.

- «Abandonne »

- « Non. » Il me tend la main, je le regarde surprise m'attendant à une nouvelle salve. Mais devant son regard apaisé, je la prends et il me relève.

- « Alors je ferais un sorte que tu réussisses à survivre à cette guerre, qu'importe la méthode »

Je reviens à la réalité quand une bûche émet un crépitement plus fort dans le feu. Je secoue la tête et je ressens son regard sur moi. Je fais mine de regarder mon livre mais je sais qu'il n'est pas dupe. Le lendemain de ce jour, j'étais dans le bureau de Dumbledore. Jurant de remplir mon rôle d'espionne qu'importe les sacrifices, de faire passer la mission avant toute chose.