Couple: HarryXDraco
Rating: entre K et T
Disclaimer: les personnages et le monde magique appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que les emprunter.
Et non, ce n'est pas un rêve, je suis bel et bien de retour après toutes ces années avec une nouvelle histoire assez courte, j'en conviens. Comme le titre l'indique, cette dernière sera plutôt tristounette, vous voilà prévenus. Donc si vous voulez de la joie et une happy end, passez votre chemin. Les autres bienvenue. Juste quelques petites précisions avant que vous ne commenciez à lire: petit un, Draco a bien essayé de faire rentrer les mangemorts dans Poudlard en 6ème année mais n'y est jamais parvenu donc Dumbledore est toujours vivant, et petit deux, il n'y a pas d'horcruxes. Sur ce, bonne lecture! Si vous pouviez me laisser une petite review, ça fait toujours plaisir.
Désespoir.
En pleine heure du déjeuner, alors que Crabe et Goyle s'empiffrent juste sous mon nez, je n'ai pas encore touché à mon assiette. Je n'ai pas faim. Cela fait déjà un mois que j'ai perdu l'appétit. C'est tout juste si je picore de temps à autre, histoire de donner le change. Personne ne l'a remarqué évidemment, à part peut-être Blaise – ce n'est pas pour rien qu'il est mon seul véritable ami- et Parkinson . Après elle passe son temps à épier le moindre de mes faits et gestes, cela ne m'étonne donc guère.
- Tu ne manges pas Drakichou? Tu es malade?
Tiens, quand on parle du loup…
-Non Pansy, je ne suis PAS malade. Je suis même en très bonne santé. Et bordel, arrête de m'appeler comme ça! Tu sais bien que j'ai ce surnom en horreur!
Ah, les deux goinfres ont arrêté de se bâfrer. Il faut dire que ce n'est pas tous les jours qu'on entend un Malfoy jurer. Mais cela ne doit pas les choquer tant que cela puisqu'ils me lancent un regard bovin et retournent à leur repas. Quant à Pansy, elle en reste baba.
-Ferme la bouche Parkinson, tu vas finir par gober une mouche! dit Blaise moqueur, ce qu'elle fait sur le champ.
Puis elle aussi recommence à manger. Mon ami, lui, se tourne vers moi et me sourit tristement.
-Elle n'a pas tout à fait tort cependant Draco, tu fais peur à voir.
-Pourquoi tu dis ça?
-Tu t'es regardé dans une glace dernièrement? Tu es encore plus pâle que d'habitude, tes joues commencent à se creuser et tu as des cernes. J'ai comme l'impression que tu n'as pas dû dormir beaucoup ces temps-ci. Je me trompe?
Je ne peux que secouer la tête, confirmant ainsi ses craintes. Blaise soupire et me chuchote:
- Ça ne peut pas continuer comme ça Draco. Il va bien falloir que tu lui parles.
-Non mais t'es malade?
-Bon ok, mais dans ce cas, trouve vite une autre solution. Je m'inquiète pour toi tu sais.
-Oui, j'ai remarqué. Sauf que j'ignore quoi faire…
-Et si tu mettais fin à cette relation? C'est en train de te bouffer.
-J'aimerais bien Blaise, mais j'en suis bien incapable. Je suis devenu trop accro à lui.
Mon ami pousse un nouveau soupir, me fait une tape sur l'épaule et se détourne pour ne pas attirer davantage l'attention. En effet plusieurs personnes me fixent, sans doute étonnées de ces messes basses. Je leur jette un regard froid, ce qui règle la question. Je me force ensuite à avaler quelques bouchées de ragoût. Je fais la grimace en constatant qu'il est froid. Dépité, je pousse mon assiette sur le côté et repose ma fourchette que je me mets à contempler comme si c'était la chose la plus intéressante du monde. Un éclat de rire me fait relever la tête. Pas besoin de regarder vers la table des Gryffondor pour savoir que c'est LUI qui a ri.
Lui, c'est Harry Potter. Harry et ses foutus cheveux bruns en bataille et surtout ses foutus yeux verts. Depuis quand Potter est-il devenu simplement Harry? Depuis environ trois mois, plus exactement depuis que nous avons commencé à coucher ensemble. Je me souviens très bien comment ça a débuté. Comme très souvent, en le voyant dans le couloir qui mène à la salle des cours de métamorphose, où pour une fois il était seul, je n'ai pas pu m'empêcher de lui balancer une pique. Ça l'a bien-sûr mis en colère. Il m'a donc attrapé par le col et m'a plaqué contre le mur; sauf qu'au lieu de me coller une droite comme je m'y attendais, il m'a juste dit:
-Ta gueule Malfoy!
Puis il m'a embrassé. J'étais tellement surpris que je n'ai rien pu faire sur le moment. Ce n'est qu'en sentant sa langue essayer d'ouvrir ma bouche que j'ai fini par le repousser, lui demandant ce qui lui prenait tout à coup. Il a rétorqué qu'il en avait plus qu'assez de m'entendre dire des saloperies et que c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour me faire taire. Ce qui était absolument faux, mais ça je ne l'ai compris qu'un peu plus tard. Puis, sans ajouter un mot, il m'a planté là, complètement éberlué par ce qui venait de se passer. J'étais perturbé au point qu'il m'a été quasiment impossible de me concentrer pendant mes dernières heures de cours. Je me suis d'ailleurs fait reprendre plusieurs fois par McGonagall, faisant rire ce crétin de Weasley. Quelques heures plus tard, alors que je faisais ma ronde – très ennuyeuse au passage, mais il faut bien des inconvénients au rôle de préfet-, je l'ai vu devant une fenêtre en train d'observer les étoiles.
Alors que je m'apprêtais à lui faire une remarque bien sentie et lui enlever des points, il a tourné la tête, ce qui m'a coupé net. Pourquoi? Parce que je pouvais voir des larmes briller dans ses yeux. Moi qui normalement en aurait profité pour me moquer, me suis contenté de m'éloigner jusqu'à ce que j'entende un «Pourquoi?» qui m'a arrêté et fait revenir vers lui. «Pourquoi quoi Potter?» lui ai-je répondu. Et là il est parti dans un monologue, demandant pour quelle raison c'était à lui de tuer Voldemort, disant qu'il n'était qu'un gamin de 17 ans, que c'était injuste et surtout un poids bien trop lourd à porter. Il a ensuite à nouveau tourné la tête, sans doute pour me cacher ses pleurs, mais c'était inutile vu que je pouvais parfaitement voir ses épaules trembler.
Je suis resté bien une minute sans bouger, ne sachant pas du tout quel comportement adopter. Ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de voir quelqu'un exprimer sa tristesse. Ah ça c'est sûr que ce n'était pas le grand Lucius Malfoy qui allait avoir ce genre de conduite, ni même n'importe quelle personne de sang pur. Je lui ai donc simplement tapoté le dos. À ce moment, quelle ne fut pas ma surprise en le sentant m'attirer pour blottir sa tête contre mon épaule. Vraiment étonné moi-même de mon attitude - peut-être est-ce sa détresse qui m'a touché- je l'ai pris dans mes bras. Après cinq bonnes minutes, Harry s'est détaché de moi et m'a remercié de ne pas m'être payé sa tête. Ce à quoi j'ai dit « y a pas de quoi» avec un petit sourire. Il en a esquissé un en retour, tout en versant une dernière larme. Je n'ai pas compris à cet instant pourquoi c'est ça qui m'a le plus ému et d'ailleurs je ne le comprends pas plus aujourd'hui; toujours est-il que mon pouce n'a pas pu s'empêcher de venir la cueillir et mes autres doigts de se poser sur sa joue.
Surpris par ce geste tendre, Harry en était resté bouche bée. Quant à moi j'étais totalement figé. J'avais beau ordonner à mon cerveau de faire bouger ma main, c'est comme si cette dernière était collée. Au lieu de la repousser, Potter l'a recouverte de la sienne. Ensuite, sans crier gare, il s'est approché et m'a embrassé comme auparavant. Puis il s'est arrêté, me regardant comme pour demander la permission. Cette fois ce fut à mon tour de poser mes lèvres sur les siennes. J'ignorais ce qui me prenait. D'accord, j'étais bi, mais de là à faire ça à un gars que j'avais toujours détesté… En tout cas, à cet instant T, j'en avais simplement envie. Le baiser, qui était sage au début, devint vite plus enflammé; ce fut ensuite à nos doigts de réagir, les uns dans les cheveux, les autres se faufilant sous la chemise. Quand on sentit que tous les deux avions besoin d'aller plus loin, sans nous concerter, nous décidâmes d'un commun accord d'aller dans ma chambre. Je peux dire que j'ai pris mon pied comme jamais. Il cachait bien son jeu le Potter; sous ses airs timides et coincés, en fait, c'était une vraie bête de sexe. Après notre partie de jambes en l'air, Harry s'est rhabillé et a dit que je ne le reverrai plus jamais pleurer, qu'il avait agi ainsi dans un moment de faiblesse. Par contre, si j'étais d'accord, on pouvait, je le cite «coucher ensemble régulièrement pour évacuer la pression». Ce qui, attendez, ne voulait aucunement dire que nous aurions une relation de couple. Cela me convenait bien évidemment et je me suis empressé d'accepter. Avoir un Gryffondor dans mon tableau de chasse, en particulier LE symbole des rouge et or, ça, c'était la classe. J'étais persuadé qu'en très peu de temps, il deviendrait complètement love et ramperait à mes pieds pour avoir davantage que du sexe. Grave erreur. Si j'avais su…
Les premières semaines, à peine étions-nous en présence de l'autre que nous nous sautions directement dessus. Il n'y avait de la place pour rien d'autre. Puis, un jour comme un autre, Harry est arrivé en colère. Ayant besoin de ma dose de sexe, je lui ai demandé ce qui n'allait pas. C'est un Potter tremblant de désir que je voulais moi, pas de rage. C'est là qu'il m'a parlé de Snape, qu'il en avait marre qu'il l'humilie sans arrêt. Ce que je comprenais parfaitement. Si ça avait été la situation inverse et que notre prof s'en prenait tout le temps à moi, je l'aurais eu bien plus mauvaise que ça. Pour plaisanter je me suis mis à imiter notre enseignant, ce qui a stoppé net Harry dans sa diatribe. Je devais être étonnamment ressemblant puisqu'il est parti en fou rire. D'entendre ce son m'a rendu bêtement fier. Et sans raison particulière je l'ai rejoint dans son hilarité. Il nous a fallu quelques minutes pour nous calmer. Après ce rire partagé, Harry s'est approché, m'a chuchoté «merci» et m'a fait un doux sourire qui m'a fait frémir sans que je ne comprenne pourquoi. Je lui ai donc répondu « je t'en prie» et après se passa ce qui arrivait habituellement.
Après ce jour là, il nous arriva de temps en temps de discuter, enfin, surtout des cours et des profs qui nous ennuyaient. Jamais rien de très intime -ou alors exceptionnellement- et surtout pas de la guerre qui se profilait. D'être dans des camps opposés créait une barrière entre nous que nous ne parvenions pas à franchir. Ça a continué comme ça, entre deux séances de sexe, nous échangions. Et sans que je ne m'en rende compte, j'ai commencé à m'attacher à lui. À cause de petits riens auxquels je n'avais jamais prêté attention. Forcément, avant je n'en avais pas l'occasion. Quand on passe son temps à s'engueuler avec quelqu'un et à l'insulter, on ne va pas s'amuser à détailler la personne. Bref, à force de l'observer et de l'écouter, j'ai remarqué la fossette qui se formait quand il souriait, le pétillement dans ses yeux quand il était amusé, la fragilité dans sa voix qu'il s'efforçait de cacher derrière des blagues vaseuses les rares fois où il se confiait. Comment ne pas tomber amoureux après ça?
Et oui, ça y est, la vérité est lâchée, je l'aime. Non ce n'est pas une blague. À mon grand désespoir, moi, Draco Malfoy, Serpentard pur et dur, j'aime Harry Potter. Oh bien-sûr je ne l'ai pas remarqué d'un coup. J'en ai mis longtemps à comprendre pour quelle raison il me manquait lorsqu'il n'était pas là, pourquoi j'avais de plus en plus hâte d'être au soir quand je savais que nous nous verrions. C'est un midi comme aujourd'hui, en le voyant sourire tendrement à la rouquine, que j'ai ressenti la morsure de la jalousie et que j'ai réalisé ce que je ressentais pour lui. Ça a été un vrai coup de massue. Ma première réaction a été, comme on peut s'y attendre, le déni. Moi, amoureux? Et puis quoi encore! L'amour concernait les faibles, les Gryffondor ou les Poufsouffle, certainement pas moi! Ça devait être simplement un semblant d'affection, le reste était un délire de mon cerveau. Il m'a fallu très vite accepter l'évidence. Si ces sentiments étaient pure invention de ma part, je n'aurais pas cette peur à l'idée qu'un jour il se lasse de nos rencontres; je ne penserais pas autant à lui et surtout, je n'aurais pas aussi mal à cause de son ignorance.
Parce que oui, je ne l'ai pas précisé, mais hormis lors de ces instants volés, il ne me jette pas un regard. C'est limite s'il fait comme si je n'existais pas. Au début je m'en foutais complètement, mais plus le temps passait moins je le supportais . Un jour, après un cours que nous avions eu en commun, je lui ai fait signe que je voulais lui parler. Une fois Weasley et Granger partis, je lui ai demandé pourquoi l'air de rien. Ce à quoi il a répondu qu'il ne voulait pas que ses amis se doutent de quoi que ce soit et qu'après tout «ce n'était que du cul» et «des conversations qui ne comptaient pas»; il ne voyait donc pas en quoi cela était gênant que rien n'ait changé en dehors de ces moments. Pour ne rien laisser paraître de l'impact de ses paroles, j'ai ricané et ai dit qu'il n'en était rien, que c'était une question complètement débile qui m'était venue sans raison. Je pense qu'il m'a cru puisqu'il a haussé les épaules et s'en est allé. Moi je me suis empressé de rejoindre ma chambre de préfet, sentant des larmes arriver. Ce n'est qu'une fois dans mon refuge que je me suis permis de les laisser couler. J'étais tellement dans ma peine que je n'ai même pas entendu Blaise qui était rentré pour me rendre un livre. Ce n'est qu'au «bah merde alors, qu'est-ce qu'il t'arrive mec?» que j'ai remarqué sa présence.
De voir l'inquiétude sur son visage a ouvert les vannes et je me suis mis à sangloter comme un enfant. Mon ami, en digne sang pur, a été comme moi ce fameux soir et n'a pas su comment réagir. Il a cependant rapidement compris que j'avais besoin de réconfort et m'a enlacé maladroitement. Je me suis accroché tel un désespéré à son uniforme, ne pouvant cesser de pleurer. J'avais tellement mal! Sans le savoir, Harry avait pris mon cœur et l'avait piétiné. Ce n'est qu'après un moment qui m'a semblé durer une éternité que mes larmes se sont taries et que j'ai réussi je ne sais comment à tout raconter à Blaise. Celui-ci est resté quelques instants silencieux, intégrant mes propos, puis il m'a dit «bah mon vieux, on peut dire que t'es dans la merde» avec une drôle de grimace qui m'a fait rire bien malgré moi.
Le bruit que font les autres élèves en se levant de table me tire de mes souvenirs. Je ne me suis rendu compte que le déjeuner était fini. Je me lève donc aussi et me dirige avec mes camarades vers la porte de la grande salle. Soudain je sens une personne me bousculer, ce qui me fait trébucher et presque tombe. Je ne dois mon salut qu'à Blaise qui me rattrape juste à temps. Un rire moqueur suivi d'un «bah alors Malfoy, on tient plus sur ses jambes?» me fait comprendre que c'est Weasley le responsable. Je le fusille donc du regard, mais mon énervement laisse place à la tristesse en constatant l'indifférence dans celui d'Harry. Pour ne pas qu'il le remarque, je lance un «abruti» au rouquin et m'éloigne à grands pas, la souffrance me tordant le ventre. J'espère sincèrement pouvoir un jour me débarrasser de cet amour encombrant qui, je le sais, ne me sera jamais rendu. Comme on dit, qui vivra verra…
FIN
