PEACEFUL DAYS – saison 7
Who's bad?
Base: Saint Seiya (les personnages sont la propriété de Kurumada Masami)
Genre: divers et variés, avec un fond mythologique autant que possible
Personnages: Armée d'Hadès
Notes: Bonjour, bonsoir! Je reviens avec une nouvelle série de Peaceful Days (même si celle des Argents n'est toujours pas finie mais c'est normal). Je ne pensais pas un jour écrire sur les Spectres spécialement, mais finalement si. Je m'essaye à de nouvelles choses avec ces écrits.
Et pour ce premier, sur le grand patron, j'ai tenté, et j'ai pris un grand plaisir à le construire. Je vous souhaite une bonne lecture.
Hadès – Solitude mortelle
L'univers était arbitrairement par le plus grand des dieux divisé en trois parties se voulant égales. Zeus s'était octroyé les cieux d'où il régnait depuis l'Olympe, aux côtés d'autres divinités. Il veillait sur les Hommes et, selon sa volonté, agissait sur leur destin.
Poséidon dominait les mers et océans. Néréides, Naïades et autres créatures aquatiques vivaient sous ses ordres, tout en voguant librement dans les cours d'eau du monde.
Hadès, lui, était dans les dimensions souterraines. Loin de la lumière, loin de la vie, loin de tout. Là où la mort était omniprésente. Le dieu se demandait s'il n'avait pas été piégé par son frère. Ce dernier lui avait affirmé qu'il serait le seigneur d'un royaume dont les frontières n'existaient pas, s'étendant par delà les dimensions. Ajoutant qu'il n'aurait aucun autre rôle que celui de roi ; d'autres divinités se chargeraient du sort des défunts et de leurs âmes. Nul besoin de défendre lui même son domaine. Un chien monstrueux à trois têtes empêchait toute intrusion suspecte et dévorait quiconque essayerait de s'échapper. D'ailleurs Hadès n'avait aucun contact avec ceux qui venaient de la surface de la Terre. Charon, avec sa barque, guidait les morts de l'Achéron vers l'autre rive du fleuve, parfois, en déviant vers le Styx. Cerbère gardait l'entrée. Et lui...
Il ne faisait rien. Il était seul à gouverner cette étendue infinie, condamné, lui aussi, pour l'éternité à observer. À déambuler au travers des routes sinueuses, parfois escarpées, dangereuses et peu faciles d'accès. À gravir des escaliers de pierre qui s'effritaient avec le temps qui s'écoulait rapidement ou pas assez vite.
Rester dans son palais trop grand pour un seul dieu l'insupportait. Demeurer ainsi, à penser que quelque chose se produirait ne servait à rien. Personne ne lui rendait visite. Il était craint, alors qu'il ne faisait rien.
Il n'était que le Seigneur des Enfers, qui arpentait les chemins pour voir les défunts souffrir mille supplices, afin d'expier les péchés commis au cours de leur vie terrestre.
Ses promenades ennuyeuses lui apprirent les différentes catégories de crimes, les lieux dans lesquels les Hommes seraient châtiés en fonction de leur gravité. Rivière de lave, plaine glacée, vallée des ouragans... tant de termes imaginés pour autant d'éternelles punitions. Le Tartare était un endroit réservé aux Héros et tous ceux qui auraient défié les divinités.
Derrière son palais coulait le Léthé, fleuve de l'oublie, qui reliait les Enfers à Elysion, la sphère où les âmes pures et justes reposaient à tout jamais dans une prison au printemps éternel, à la nature luxuriante et à la paix dominante. Oui, c'était bel et bien une prison où le moindre écart n'était toléré, sous peine d'être expulsé. Dans ce paradis résidaient les dieux jumeaux Hypnos et Thanatos. Le Sommeil et la Mort.
Il existait bien un dieu de la Mort et ce n'était pas Hadès. Alors qu'il régnait sur les Enfers, tout comme ses frères dans les mers et océans ou dans les cieux. Alors que tous trois se partageaient le monde, il n'avait même pas le titre divin qui lui revenait de droit. Il ne faisait rien. Il passait son éternité à sillonner les chemins de son royaume, observant les morts tourmentés à jamais, recevant des salutations respectueuses mais emplie d'une peur injustifiée.
Hadès ne dévoilerait cet affront que Zeus lui avait fait. Du moins, pas directement. Aussi, prétextant être toujours occupé à veiller sur les Enfers, il refusait de monter vers l'Olympe et rencontrer les autres dieux. Sa place était sous terre, on le lui avait bien fait comprendre. Et bien soit. Par son absence, il troublait les hommes et les dieux. Il devenait l'ombre qui planait au dessus des vieillards alités, le dernier allié des soldats blessés sur le champ de bataille, la peur qui séparait les familles et qui se répandait aussi vite que les maladies. À la surface de la Terre, on tremblait au point de ne vouloir prononcer son propre nom. On refusait de lui ériger un temple dans lequel il apparaitrait et tuerait ses fidèles.
Il était Hadès, le Seigneur des Enfers. Celui qu'on ne nommait pas. Celui qui régnait sous terre. Personne n'ignorait son existence.
Malgré cela, la solitude et l'ennui revenaient le hanter, de la même manière que le passé tourmentait les âmes. Il avait pris pour épouse la fille de Déméter, Perséphone. Épris d'un sentiment si doux qu'il voulait la garder tout près d'elle pour toujours dans son palais de Giudecca. Cependant, l'amour aussi fuyait les Enfers. Sa femme ne restait pas constamment à ses côtés. Elle se languissait du moment où elle pourrait remonter vers la lumière, vers sa mère. Malgré toutes les attentions qu'il lui offrait et les sourires sincères en retour.
Comme si personne ne voulait rester. Pourtant, la vie et la mort étaient liées à tout jamais, depuis la création du monde et jusqu'à la fin des temps. Autant pour les humains que pour les divinités. Le destin était fait ainsi, tissé par les Moires dès lors qu'un être naissait. Une fois le fil coupé, inexorablement, les âmes s'envolaient vers l'au delà, vers l'autre monde, vers Hadès. C'était ainsi et pas autrement...
C'était ainsi que cela aurait dû être.
Hadès, Seigneur intransigeant dans le bon fonctionnement de son royaume n'en était pas moins bon et laissait ouverts les Enfers à toute âme provenant de n'importe quelle contrée du monde. Rares étaient les dieux de l'Olympe qui venaient lui rendre visite. Seul le messager Hermès lui apportait des nouvelles des cieux et des actions des hommes. Et si le sort des mortels lui importait peu, c'était bel et bien leur avenir dans ses terres hostiles qui le tracassait de plus en plus.
Au cours de ses promenades à travers les vallées, les rivières et prisons, traversant les tribunaux jusqu'à rejoindre Cerbère sur les berges du fleuve Acheron, il réalisait que peu d'âmes s'approchaient des remparts. La barque du passeur qui voguait sans cesse de chaque côtés de l'immense cours d'eau paraissait toujours plus vide. Quand bien même les morts payaient leur tribut d'une pièce de monnaie cachée sur leur corps. Ce n'était pas l'argent le problème.
Le vieux gondolier s'était plaint à Hadès : il recevait de l'or, du bronze, mais les défunts ne montaient pas à bord pour rejoindre le royaume. Ils faisaient demi tour, escaladaient avec difficulté la colline de laquelle ils étaient descendus, pour revenir vers la grande porte où était gravée cette phrase annonciatrice du séjour éternel aux Enfers :
Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir.
Pourquoi faisaient-ils cela ? Ils savaient pourtant qu'une fois morts, il n'y aurait pas de miracle. Jamais ils ne reviendraient à la vie. Qu'importent leurs tentatives.
Cependant, par l'intermédiaire d'Hermès, Hadès apprit la vérité : un autre dieu du nom d'Asclépios avait acquis tant de connaissances dans le domaine de la médecine qu'il prodiguait bien plus que des soins. Sa puissance était telle qu'il pouvait ramener les morts à la vie. Les défunts ne se rendaient plus aux Enfers. Ils avaient droit à une seconde chance sur terre. Le royaume souterrain ne pouvait accueillir de nouvelles âmes.
Hadès ne put accepter cette nouvelle et encore moins l'audace d'un dieu qui ne résidait même pas dans l'Olympe. Sa patience forcée depuis l'éternité, comme s'il avait accepté ce rôle de Seigneur d'un monde isolé, se brisa d'un coup, comme une épée s'abattant fatalement sur un ennemi. Les lois de la nature établie par Zeus, Poséidon et lui même se modifiaient avec l'excès de zèle d'une divinité mineure. La colère l'envahit de plus en plus.
Fixant la barque déserte de Charon, une aura noire l'entoura. Ses longs cheveux ébène volaient au dessus de ses épaules et il ouvrit des pupilles rouges, perçantes qui lachèrent des rayons au beau milieu du fleuve, provoquant de hautes vagues, emportant avec elles les corps qui gisaient dans les fonds. Le passeur faillit chavirer.
Près du dieu, le jappement d'un chiot retentit : Cerbère courbé de soumission.
Dans le ciel rouge violacé du monde des morts, les filets translucides des âmes errantes avaient cessé leur danse. Personne jusque là n'avait osé déclencher la fureur du Seigneur des Enfers. Et si ce dernier avait eu la possibilité de remonter à la surface, de traquer Asclépios jusqu'à la fin des temps, pour lui faire subir un châtiment bien plus cruel que tous les supplices qu'il observait, il n'aurait pas hésité. Quitte à désobéir à Zeus. La mort était bien trop douce pour ce maitre de la médecine.
Par conséquent, Hadès exprima sa colère de manière significative : la terre se mit à trembler, les escaliers de pierre se détruisaient, le sol s'ouvrait, faisant chuter les corps vers des abîmes inconnus, des volcans se réveillaient, crachaient des colonnes de lave, et une pluie noire de cendres s'abattit sur tout le royaume. Cela dura un moment, assez longtemps pour que l'univers comprenne le message d'Hadès. Que l'absence de morts dans son royaume, ce dernier n'avait plus lieu d'être. Que l'ordre naturel également n'était plus. Il fallait que les autres dieux, là haut dans les cieux le sachent.
Zeus, qui devait partager l'avis de son frère foudroya Asclépios sans sommation ni pitié. Selon Hermès, le roi de l'Olympe n'avait toléré les agissements du dieu médecin. Il l'élimina à tout jamais.
D'Asclépios, il ne subsistait qu'une légende. Rien de plus.
Hadès remercia son frère, et peu à peu, les Enfers se repeuplèrent. La barque de Charon se remplit et plus aucun défunt ne songea à repartir à la surface.
Tout revint à la normale. L'ennui du Seigneur aussi...
Il s'était résolu à arpenter les Enfers à tout jamais, pour constater que plus rien ne perturberait les âmes qui dansaient dans le ciel et celles qui étaient jugées, que les Héros reposaient en paix ou bien que les criminels expiaient leurs crimes pour l'éternité. Il s'entoura de rois déchus et d'enfants de Zeus pour diriger les tribunaux avec justesse. Il accueillit des êtres tourmentés qui n'avaient pas trouvé leur place sur Terre. Et veillait à ce que rien ne trouble ce royaume. Son royaume.
Peu à peu, des guerriers tombés sur les champs de batailles arrivèrent en grand nombre dans les Enfers. Encore de nouvelles victimes de caprices divins. Poséidon aurait déclenché de terribles tempêtes et Arès, violent combattant, aurait répondu en sacrifiant ainsi trop d'humains. Ce n'était pas Arès. Mais Athéna. Le maitre des Océans provoquait régulièrement sa nièce pour dominer la terre ferme. Quand bien même cette dernière se défendait par amour pour les Hommes, leurs conflits s'intensifiait au fil du temps. Et, indirectement, Hadès constatait les dégâts que ces guerres engendraient, en recueillant des hommes parmi les nombreux morts qui passaient la porte des Enfers. Ils étaient si jeunes. Pour certains pas encore des adultes. Pour d'autres, à peine plus vieux que des enfants. Et même tombés, meurtris de blessures béantes, ils conservaient dans leurs yeux des étincelles d'un courage éternel. Ils ne craignaient pas non plus ce royaume désolé et lugubre. Certains défiaient même les juges au moment de leur dernière sentence. Certains les attaquaient, comme refusant l'idée même d'être mort. Ils étaient violents, jusqu'à tuer de simples gardes avec une force jamais vue jusqu'alors. Mus par des auras lumineuses, éblouissantes qui entouraient leurs corps entiers, ils lançaient leurs poings au delà des bâtiments qui tombaient en ruine, au delà du ciel des Enfers. De leurs pieds, ils entrouvraient le sol, créant des fosses béantes.
Ces guerriers vêtus d'armures étincelantes représentaient une nouvelle menace pour Hadès. Surtout ceux du camp d'Athéna, dont la volonté de vivre était si grande. L'armée de Poséidon semblait moins passionnée, mais pas moins dangereuse pour autant. Il fallait à tout prix calmer leurs ardeurs pour préserver les Enfers de la destruction. Alors, il fait du fleuve gelé du Cocyte, proche de Giudecca, la dernière demeure de ces jeunes gens. Depuis son palais, il pourrait les surveiller de temps à autre...
Néanmoins, le Seigneur n'était plus aussi tranquille, ni submergé par l'ennui, comme auparavant. Il devait songer à défendre son territoire aussi. Alors il choisit parmi ses plus fidèles serviteurs cent huit, dont les trois Juges des tribunaux qu'il nomma les Spectres. D'une carrière de roche ténébreuse, il fit extraire et tailler des armures pour ces futurs guerriers. Elle étaient imprégnées de l'aura des Enfers, brillant d'un éclat noir et d'une puissance pour l'éternité. Il voulait désormais sa présence au monde, depuis les souterrains et jusque dans les hauteurs de l'Olympe.
Hadès, le Seigneur des Enfers était résolu à se défendre. Quitte à s'élever dans la lumière. Quitte à marcher sur les routes des hommes. Quitte à affronter les guerriers d'Athéna, de Poséidon ou d'autre dieux.
Hadès ne dormait qu'en apparence. On le craignait autant que la Mort elle-même. Cependant, il pouvait se réveiller et démontrer qu'il ne pouvait être ignoré.
Tous les deux siècles, environ, la Terre en tremblait...
notes de fin: Merci d'avoir lu. Je me suis aventurée sur des terrains que je ne maitrisais pas vraiment de base, à écrire sur un dieu, alors que je suis bien plus à l'aise avec les chevaliers et autres et j'ai pris un plaisir incroyable à me plonger dans la mythologie grecque que j'aime beaucoup et apprendre toujours plus de choses.
Et malgré tout, j'aime beaucoup Hadès dans le manga. On le voit si peu, mais il est présent pourtant. Attendant le bon moment pour abattre sa puissance. C'est ainsi que je le vois. Pas comme un dieu méchant pas beau dark parce qu'il est avec les morts. Mais un souverain qu'il ne faut pas vraiment titiller.
Je ne sais pas vers qui j'irai pour la suite, mais j'ai quelques idées en tête.
Des bisous et à la prochaine.
