Hello, je vous souhaite avant tout une très bonne année ! Qu'elle soit meilleure que celle d'avant et vous apporte pleins de bonnes choses !

Voilà un nouveau petit carnet où les textes (plus ou moins court) seront déposés de temps en temps, avec les lubies de Daiki et ses démarches pour les réaliser.

Bonne lecture et à bientôt.


OS - Lubies - Je te veux


Le ciel était clair aujourd'hui et la brise légère venait parfois caresser ses mèches aux reflets bleutés. Allongé sur le toit de son lycée, Daiki Aomine fixait le bleu sans nuance apparente mais sans vraiment le voir. Si d'ordinaire il y dormait, ou cherchait une forme quelconque aux nuages qui passaient, aujourd'hui il avait l'esprit ailleurs, et pour cause...

Il y'a une semaine, il avait passé la soirée chez sa meilleure amie Satsuki et il y avait fait une sacrée découverte. Ils s'étaient chamaillés au sujet de sa tenue vestimentaire, bien trop voyante selon lui et il avait voulu vérifier son armoire, juste pour faire le point sur son contenu. Rien de bien méchant en soit, mais elle avait littéralement bondi devant les portes de celle-ci, le rouge aux joues, et il avait vite compris qu'elle y cachait quelque chose. La curiosité l'avait piqué et après s'être bataillé un moment, il avait réussi à l'ouvrir. Sur le coup, rien à l'intérieur ne semblait étrange. Il y'avait des piles de vêtement, trié par genre et par couleur, mais ce qui attira son attention par la suite, ce fut les piles de manga cachés sous la penderie.

Intrigué de voir des mangas ici alors qu'elle possédait une bibliothèque déjà bien remplie à côté de son bureau. Elle s'était agitée et avait voulu le chasser une nouvelle fois mais il en avait profité pour en attraper un, levant le bras bien haut pour qu'elle ne puisse pas l'atteindre. Elle avait sauté pour lui reprendre son bien, criant qu'il ne devait pas regarder, mais c'était mal le connaitre.

De plus en plus curieux, il avait observé la couverture, voulant l'embêter d'avantage, mais il ne s'attendait pas à ça.

Pas du tout.

Vraiment pas.

Sur la couverture au fond rose, deux hommes dans une position plus que subjective semblaient le regarder avec un air lubrique. Il avait vite compris de quoi il en retournait, mais ce qui l'avait le plus troublé, c'était le visage des deux protagonistes.

Le premier était à demi-allongé, surélevé par son coude. Il portait une chemise ouverte sur un torse plus que bien dessiné dont le haut retombait sur ses avant-bras. Il avait un regard d'un rouge flamboyant, un regard de braise qui reflétait le défi et qui lui rappelait étrangement quelqu'un, mais en voyant la tignasse cuivrée qu'il arborait, il fit rapidement le rapprochement. Leur coupe était presque similaire, tout comme leur visage, s'en était déstabilisant...

A califourchon sur lui, l'une des mains posées sur le torse du premier, le deuxième personnage était totalement torse nu, dévoilant sans pudeur le teint mâte de sa peau et ses muscles dorsaux finement développés. Son visage était plus fin que celui de l'autre. Son regard était plus joueur et vif, renforcé par leur couleur marine, presque noir. Il avait une tignasse noire-bleutée et il sentit son ventre se tordre étrangement en s'identifiant lui-même à ce personnage.

Il se sentit rougir violement en calquant le visage de son rival sur le premier personnage et s'étant identifié au second, il en perdit totalement la raison. Son regard restait braqué sur la couverture du livre, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte sous la surprise.

C'était étrange.

Pourquoi ces mecs leurs ressemblaient autant ?

Ou était-ce lui qui avait fait le mauvais rapprochement ?

Satsuki avait profité de son moment de latence pour tenter de récupérer son bien mais il tenait le manga bien trop fermement pour qu'il ne lui échappe. Il reporta son regard sur elle avant de rougir deux fois plus, bien trop surpris. Elle tenta de s'expliquer mais il n'entendait plus rien, juste un brouhaha incompréhensible mais il remarqua bien une chose : elle était aussi embarrassée que lui à la vue des rougeurs sur ses joues.

Puis tout sembla flou.

Il était devenu totalement sourd à ses paroles, comme absent de son propre corps et ce pour la simple et bonne raison qu'il restait focalisé sur deux petites choses : La couverture érotique de ce livre, et son membre réagissant violement à cette vision.

Il n'avait pas compris.

Il avait paniqué.

Alors il c'était enfuis dans la maison voisine, la sienne, s'y enfermant en se laissant glisser contre la porte de sa chambre une fois refermée. Il y était resté accroupis un moment, abasourdis par la réaction de son corps et de ses pensées. Puis il avait essayé de se reprendre mais c'est là qu'il avait remarqué que dans sa main, le manga était toujours présent. Il était parti en le tenant fermement sans même s'en rendre compte.

Sur le coup il avait de nouveau paniqué, jetant même l'objet un peu plus loin dans la pièce, comme une bombe prête à lui exploser au visage. Il l'avait fixé un moment, comme si ce dernier pouvait lui sauter au visage, puis comme un animal apeuré, il s'en était approché de nouveau, marchant à quatre pattes jusqu'à ce qu'il ne soit qu'à quelques centimètre de lui, la couverture le narguant presque.

Il l'avait observé, encore et encore mais il n'y avait pas de doute. Les personnages leurs ressemblaient, à Kagami et lui.

Ce qui le choquait le plus n'était même pas cette apparence similaire, mais plutôt la réaction de son propre corps à chaque fois que ses yeux se posait dessus.

Alors il avait tenté de l'ignorer, allant même jusqu'à cacher le livre dans le tiroir de sa table de chevet mais ses pensées en avaient décidé autrement. Il avait tenté de s'endormir mais l'image semblait gravée sur ses rétines. Il avait tourné, et tourné et encore tourné dans son lit jusqu'à finalement craquer. Il s'était redressé brutalement, allumant sa lampe de chevet, ouvrant violement son tiroir pour s'emparer du bien maléfique qui le hantait depuis sa découverte.

La curiosité était un mauvais défaut, il le savait, mais c'était plus fort que lui, et il devait faire comprendre à son corps qu'il se trompait lourdement sur la marchandise. Il n'avait jamais regardé Kagami comme ça ...

Ou peut-être que si ...

Il était vrai que son regard avait tendance à le chercher lorsqu'il était dans les parages, mais jamais son corps n'avait réagi de la sorte.

Ok, Kagami était loin d'être moche, il était même parfois plutôt charmant... Il était grand, musclé, avec un regard perçant et un caractère intéressant ... Il était réaliste, mais de là à ...

Stop !

Il reporta son regard sur la page de garde et tenta d'ignorer la bosse légère dans son caleçon, et ouvrant le livre, il commença à en feuilleter les pages. L'histoire devait certainement être bidon, les personnages à mille lieux de leurs caractères à eux et surtout, il n'y avait pas de forte poitrine pour le stimuler.

Son corps comprendrait...

N'est-ce pas ?

En fait, non...

C'était plutôt le contraire...

Plus les pages se tournaient, plus les protagonistes semblaient bien posséder les mêmes traits de caractère qu'eux...

Les mêmes airs ...

Les mêmes visages...

L'histoire était plutôt prenante et bordel ...

Pourquoi est-ce que ce bouquin était si explicite ?

Pourquoi le brun était en train de plaquer le cuivré contre un casier dans les vestiaires d'une salle de sport ?

Pourquoi il était en train de lui faire une déclaration musclée ? Et pourquoi le cuivré rougissait comme ça ?

Il tourna activement la page suivante et son membre tressauta dans son caleçon, alors qu'il perdit momentanément la respiration sous la scène sous ses yeux.

Pourquoi il ... Pourquoi il venait de l'embrasser à pleine bouche, contre les casiers métalliques, ne lui laissant même pas l'opportunité de répondre ?

Pourquoi il avait les mains sur ses fesses rebondies ? Et pourquoi l'autre était si bandant ? Pourquoi se laissait-il faire ? Est-ce que Kagami se laisserait faire ?

Il tourna la page suivante rapidement et la scène devint de plus en plus chaude, la température de sa chambre aussi... Sur l'image, le brun semblait lui dévorer la bouche, glissant ses mains sous le tee-shirt de l'autre pour le déshabiller. Rapidement le cuivré perdit son maillot, passant ses bras autour de la nuque de l'autre. Le brun attrapa l'une de ses jambes, soulevant le rouquin qui les noua finalement autour de sa taille.

Les bulles de dialogue semblaient prendre vie tant il était absorbé dans sa lecture. C'était comme s'il entendait les gémissements résonner dans sa tête, comme s'il vivait présentement le moment. Il avait l'impression de sentir son corps réagir aux gestes sous ses yeux, sentant presque les caresses sur son épiderme.

Le brun plaquait le cuivré, se frottant lascivement contre lui avant de le porter jusqu'au banc central entre les casiers. Il se pencha pour l'allonger, l'embrassant de nouveau avant qu'il ne retire aussi son maillot.

"Encore ... disait la bulle du cuivré.

- Ne sois pas si pressé..." Répondait l'autre.

Les scènes s'accélérèrent et son cœur battait la chamade, son ventre papillonnait sous les actions téméraires des deux hommes, la chaleur semblait désormais l'étouffer.

"Touche moi encore...

- J'y compte bien...

- HnN...

- Taiga ..."

Son cœur loupa un battement, son bas ventre le brûla, déclenchant des courants électriques incontrôlables dans ses extrémités et il ferma violement les yeux en se sentant partir. Un grondement sourd s'échappa de sa bouche et des points blancs semblaient flotter sous ses paupières. Il respira fortement et lourdement, essayant de reprendre son souffle. Lorsque le plaisir quitta son corps, il rouvrit lentement les yeux, essayant de reprendre contact avec la réalité, essayant de comprendre ce qui venait de se passer.

Subitement il se souvint et ses yeux se braquèrent sur la page encore coincée entre ses doigts. Ils parcoururent les lignes de dialogue et il tiqua sur le nom du personnage.

Il se souvenait parfaitement avoir lu un autre nom ...

Avoir prononcé un autre nom alors que la jouissance l'accablait.

Ce n'était pas Yuki comme le livre... non ... Il avait bel et bien dit Taïga, et il n'en connaissait qu'un seul...

Il avait littéralement joui en pensant à son rival, et ça avait été sacrément bon...

Suite à ça, il avait tenté de se persuader que ce n'était qu'un moment d'égarement, pourtant, il y pensa toute la semaine. Et tous les soirs, il ne pouvait s'empêcher de parcourir les pages érotiques du yaoi de Satsuki, et à chaque fois...

- Bordel de merde !" Grogna-t-il en se redressant.

A chaque fois il jouissait en pensant à lui. C'était devenu obsessionnel, d'autant plus qu'il allait le voir ce soir...

"Match amical" avait dit Satsuki.

"Amical mon cul ... J'ai envie de le ... Arg !

- De le quoi ? Qui ?"

Daiki sursauta et tomba dans le regard amusé de sa meilleure amie. Depuis ce soir-là, il avait découvert sa passion du Yaoi dont elle ne se cachait plus et il avait su qu'elle possédait plusieurs tomes du manga 'emprunté malencontreusement'. A vrai dire, il ne voulait même pas les voir, déjà bien trop perturbé par celui-ci.

" Personne..."

Il se leva et se dirigea vers la sortie. Si elle était là, c'est que c'était l'heure et il avait autant envie de fuir que d'y courir.

"Tout vas bien. Tu vas le voir en vrai, tu vas le trouver banal, et tu repenseras qu'à Mai-chan... Tout va bien..." Se répéta-t-il tout le long du chemin, y compris dans le gymnase, et dans les couloirs, et dans les vestiaires aussi, et sur le terr ...

Merde... Depuis quand Kagami était si bien foutu ?

Depuis quand son maillot le rendait sexy ?

Depuis quand son short mettait en avant son cul bomb...

"Bonjour Aomine-kun."

Le brun sursauta, dévisageant le fantôme à cause de ses apparitions toujours aussi impromptues. Il se sentit rougir, prit sur le fait. C'était comme si Tetsu avait pu lire dans ses pensées et l'embarras le prit d'autant plus. Il se passa une main sur le visage pour cacher momentanément ses rougeurs.

"Salut Tetsu...

- Tu es malade ?

- Quoi ? Non ...

- Tu es sûre que tu n'as pas de fièvre ? Laisse-moi regarder.

- Je te dis que ça va ! S'écria-t-il en se reculant pour fuir sa main, et sa gêne par la même occasion.

Cependant, il ne s'attendait pas à ce que son dos bute sur ce qui s'apparentait à un torse. Un torse bien ferme apparemment. Il se figea en sentant un bras entourer sa taille et une main se poser sur ventre pour le maintenir en place.

"Tu as l'air en forme en effet... Pour râler autant..."

Ni une, ni deux, il se retourna derechef en reconnaissant le propriétaire de la voix mais la proximité soudaine entre eux le laissa muet comme une carpe. Kagami qui s'était approché en le voyant discuter avec Kuroko l'avait attrapé avant qu'il ne trébuche. Il haussa un sourcil en le voyant si silencieux, la bouche légèrement entrouverte et les joues rosées.

"Euh... Tu es sûre que ça va ? Demanda Taïga.

Non.

Non ça n'allait pas du tout.

La main désormais posée sur le bas de ses reins dut à son changement de position semblait le brûler, la proximité avec Kagami l'embraser, et ses joues bouillonner sous le regard désormais braqué sur lui.

"Non ... " Souffla-t-il.

Les sourcils devant lui se froncèrent un peu plus, signe d'inquiétude, et le visage de Kagami s'approcha dangereusement du sien et tout son corps se tendit sous la panique. Il retint sa respiration en le voyant de plus en plus proche, en sentant son souffle contre sa peau. Allait-il l'embrasser ? Là, comme ça, sur le bord du parquet ? Est-ce que ça ressemblerait à cette scène qui ne quittait plus son esprit ?

La main dans son dos le rapprocha davantage contre le joueur de Seirin et il le vit clairement commencer à fermer les yeux.

Pourquoi fermait-il les yeux ?

Il allait vraiment le faire ?

Bordel !

Il ferma les yeux aussi, attendant avec excitation et impatience la suite mais il fût surpris de sentir une pression contre son front. Ses yeux s'ouvrirent rapidement, interloqué, mais les quelques centimètres entre sa bouche et la sienne eurent raison de lui et il sentit une nouvelle bouffée de chaleur le prendre et il remercia le ciel lorsque Kagami s'éloigna quelque peu, le maintenant toujours bien trop proche de lui, surtout qu'en bas, il sentait clairement que ça commençait à se lever et il était hors de question que l'autre remarque quoique ce soit.

"Tu devrais te reposer Aomine, tu es chaud..."

Oui... Il était plus que chaud là ...

"C'est pas normal..." Continua Kagami.

Non, ça ne l'était pas ... Il ne devrait pas réagir comme ça devant lui. Il devrait être sensible aux charmes féminins, aux grosses poitrines, alors pourquoi la musculature du cuivré avait l'air plus appréciable que ça ? Un coup de sifflet le fit sursauter et reprendre ses moyens. Il recula de plusieurs pas, créant une distance de sécurité entre eux.

"Je vais bien ! Très bien même ! Ne pense pas gagner contre moi pour si peu ! S'écria-t-il.

- Tu ne devrais pas jouer dans ton état Aomine. Le prévint Kagami.

- Le seul qui peut me battre, c'est moi ! Tu l'as oublié ?

- Laisse le jouer Kagami-kun. Il n'est pas malade, ça ira. Intervint Kuroko.

- Quoi ?" Demandèrent-ils en parfaite synchronisation.

Seul le rictus de Kuroko leur répondit avant qu'il ne rebrousse chemin vers le centre du parquet, intrigant le joueur de Seirin tandis que celui de Too s'en inquiéta fortement. Daiki était persuadé que le fantôme savait lire dans les pensées, et les siennes étaient loin d'être pur en ce moment. Il coula un dernier regard vers Kagami avant de se racler la gorge de gêne.

"Donne tout ce que tu as Bakagami." Dit-il avant de rejoindre ses coéquipiers.

Il pensait sincèrement pouvoir faire abstraction de ses pensées, pouvoir se vider la tête lors du match, mais c'était sans compter sa concentration semblant préférer se focaliser sur les gestes du cuivré que de la balle orangée. S'il avait réussi à prendre l'avantage un bon moment sur Seirin, c'était sans compter les déplacements de Kagami qui venait constamment le marquer, le bloquer... Il avait essayé de ne regarder que la balle, sa future trajectoire et le panier, mais c'était chose impossible.

Dès que Kagami entrait dans sa zone de tir, son odeur si caractéristique venait lui titiller les narines et le déconcentrer. Dès qu'il récupérait la balle, l'As de Seirin venait le bloquer, le frôlant inévitablement et lui faisant perdre toute concentration. Lorsqu'il cherchait des yeux la couleur orange de la balle, c'est celle plus rougeâtre de son adversaire qu'il reconnaissait.

Chaque geste, chaque mouvement, chaque odeur, chaque touché... ça le rendait dingue.

"Tu comptes te bouger le cul Aomine ? Gueula Wakamatsu.

- Ferme-là !

- J'la fermerais quand tu seras capable de marquer !"

Daiki grogna de frustration. Toute son attention était focalisée sur Kagami, et il était bien incapable de quoique ce soit ! Maudit manga de malheur ! Depuis quand un simple bouquin pouvait autant retourner la tête de quelqu'un ? Même les photos les plus sexy de Mai-chan ne l'avaient jamais autant perturbé, déconcentré et secoué.

La mi-temps fût sifflée mais ni les provocations de son capitaine, ni les remontrances de Satsu ne réussirent à l'atteindre. Il ne sentait que les yeux inquisiteur et inquiet de Kagami derrière sa nuque, lui brulant presque la peau. Il s'agaça de son comportement, de son incompétence. Si ça continuait comme ça, Seirin allait leur faire bouffer la poussière.

Et c'est ce qui arriva.

Il avait été incapable de jouer convenablement, de marquer décemment son adversaire, d'entrer dans la zone, bien trop distrait par tout le reste. Par son odeur, par le roulement de ses muscles sous sa peau, par les œillades qu'il lui avait porté durant le match, de ses paroles chuchotées, bourrées d'inquiétudes face à son jeu faiblard. Il n'avait vu que son regard incandescent braqué sur lui par moment, la goutte de sueur cascadant lentement sur sa tempe lors de leur affrontement, de sa langue qui passait sur ses lèvres sous l'efforts ou la concentration.

Bordel de merde.

Il s'essuya le visage, descendant juste après son litre d'eau pour se réhydrater, mais alors que ses coéquipiers quittèrent le banc pour rejoindre les vestiaires en râlant sous la défaite, Satsuki le retint.

"Daiki, tu restes. J'ai deux mots à te dire.

- Y'a rien à dire. Grogna-t-il.

- Oh que si ! C'était quoi ça ? Même un débutant ferait mieux que toi !

- Ça va, ça arrive à tout l'monde ! S'énerva-t-il.

- A tout le monde peut-être mais certainement pas toi, pas sur un terrain en tout cas !

- J'avais la tête ailleurs...

- Ça j'avais bien remarqué !"

Daiki fronça les sourcils de mécontentement. Il savait qu'il avait fait de la merde, mais elle n'avait pas le droit de l'engueuler, après tout, c'était en grande partie de sa faute ! Le problème c'est qu'il ne pouvait pas lui balancer en pleine tronche, parce qu'avouer que Kagami lui faisait de l'effet, c'était l'admettre pleinement. Pire encore, si elle venait à l'apprendre, elle deviendrait ingérable, voulant se mêler de ses affaires et il en passait...

"Je ne sais pas ce que tu as, mais tu as intérêt à régler ça rapidement. Il est hors de question de nos stats s'effondrent parce que Monsieur n'a pas la tête à ça !

- Parce que tu crois que c'est facile à régler ! Ça me saoul déjà c't'histoire !

- Quelle histoire ?

- Rien qui te concerne... Marmonna-t-il.

- Tch, très bien ! Garde tes secrets, mais règle-les.

- Facile à dire...

- Depuis quand tu prends des gants ? Prend le taureau par les cornes et règles-moi ça !"

Daiki attrapa sa serviette et sa bouteille rageusement, jurant dans sa barbe face au caractère hargneux de sa meilleure amie. Il s'en voulait suffisamment d'avoir fait de la merde pour qu'elle n'en rajoute une couche. Il fila d'un pas rapide vers les vestiaires avant de s'arrêter devant la porte, pensif et passablement énervé.

Il devait mettre fin à ce bordel. Il devait en avoir la certitude, mais laisser trainer les choses ainsi n'allait clairement pas l'aider, la preuve en était. Il était capable de rien quand l'autre était dans les parages. Il devait voir la vérité en face.

Il le voulait.

La porte à sa gauche s'ouvrit, laissant sortir certain membre de l'équipe de Seirin. Il fronça violement les sourcils et prit sa décision.

Il devait le confronter.

C'était de sa faute aussi après tout.

S'il ne le faisait pas maintenant, combien de temps devrait-il attendre avant de le recroiser ? Il tourna les talons et pénétra dans les vestiaires de l'équipe adverse, surprenant les membres restants qui se retournèrent sous l'intrusion. Il capta rapidement le regard de Kagami, apparemment surpris de le voir débarquer de la sorte. Leurs regards s'accrochèrent et ils se fixèrent un moment sans qu'aucun des deux ne bougent, créant rapidement un malaise dans la petite pièce. Sentant l'orage pointer le bout de son nez, les coéquipiers de Kagami s'empressèrent de finir de se changer pour déguerpir au plus vite, chacun, connaissant leur relation parfois explosive.

Voyant l'agitation autour de lui, Taïga reprit contenance, dévisageant son rival pour comprendre sa venue.

"Un problème, Aomine ?"

Seul le silence lui répondit, mais les yeux bleus tempêtes ne lâchèrent pas, se fichant de l'amas de mouvement autour d'eux. Daiki vit clairement les joues de Kagami rougir quelque peu sous le poids et l'instance de son regard. C'est seulement lorsqu'ils se retrouvèrent seul qu'Aomine amorça le premier pas, puis le deuxième. Il marcha lentement mais avec détermination jusqu'à la source de son problème. Kagami le regarda venir à lui, et s'en vraiment savoir pourquoi, il se sentit obligé de reculer pour sa propre survie mais il fût rapidement bloqué par les casiers métalliques. Puis, avant même de le voir vraiment venir, il se retrouva acculé entre le corps du brun et l'armoire.

Si d'ordinaire il faisait la même taille, Kagami se sentit étrangement petit et intimidé par l'aura que dégageait Aomine. Il semblait en colère, mais ce n'était pas vraiment ça. Il était incapable de mettre un nom là-dessus. Un combat intérieur semblait se jouer dans la tête de son rival et dont il était apparemment la cible. Il tenta tant bien que mal de comprendre la bataille qui faisait rage dans les prunelles bleutées mais une main se posa soudainement sur sa gauche, contre le casier, à hauteur de sa joue. Il tourna la tête, surpris et l'observa un moment avant de reporter son regard sur le visage du brun.

Daiki semblait avoir le souffle plus court que d'habitude, ses yeux plus brillant que d'ordinaire, sa bouche légèrement entrouverte laissait s'échapper un souffle chaud contre sa peau et la proximité soudaine entre eux le frappa, et ses joues s'empourprèrent soudainement.

"Ao ...

- J'en peux plus... Souffla-t-il.

- Quoi ?

- Ça ne peut pas durer...

- De quoi tu ...

- Je te veux bordel ...

- Tu me ... ve..."

Avant même que Kagami ne puisse répéter l'entièreté de sa phrase, Daiki déposa ses lèvres sur celle du cuivré, laissant Kagami totalement penaud. Il sentit des lèvres chaudes et charnues remuer contre les siennes et c'était étrange, curieux et grisant. Sans vraiment en prendre conscience, il ferma les yeux, découvrant cette sensation nouvelle qui semblait engourdir ses membres. Sans réaliser, il ouvrit la bouche un peu plus, participant doucement à cet échange, bien que ce soit certainement maladroit.

La chaleur se propagea dans tout son corps et s'intensifia lorsqu'il sentit quelque chose d'humide s'insinuer dans sa bouche. Il en sursauta légèrement mais une main chaude se posa contre sa joue, le poussant à pencher un peu la tête, l'embarquant dans cet échange étrange, et son cœur loupa un battement en sentant la sensation de sa langue contre la sienne.

Il en oublia de réfléchir momentanément. La caresse était à la fois douce et puissante. Leurs souffles se mélangeaient, et lorsque le corps de Daiki se colla au sien, l'épousant presque à la perfection, il réalisa.

C'était un baiser.

C'était avec un homme.

C'était avec Aomine.

C'était putain de bon.

Il repoussa légèrement le brun, reprenant son souffle et cherchant sa raison là où il avait pu la laisser mais tout était embrouillé dans la tête. Aomine était censé le détester, non ? Il était son rival, et ils étaient en conflit perpétuel tous les deux. Ok, il avait agi étrangement un peu plus tôt, il avait mal joué durant le match, il avait débarqué dans le vestiaire et ...

"Bordel, c'était quoi ça ? souffla Taïga, rougissant en réalisant toute l'étendue de ce qu'il venait de se produire.

- Ça ? C'est un putain de baiser Kagami.

- Tu te fiche de moi ?" Grogna le Tigre.

Daiki dévisagea sa proie rictus aux coins des lèvres, satisfait de leur échange et de la réaction de son vis-à-vis. Les joues de Kagami étaient fascinantes avec cette couleur rosée. Sa bouche encore gonflée de leur baiser paraissait plus appétissante que tout à l'heure, et son regard légèrement embué lui donnait envie de recommencer de nouveau mais il se fit violence pour s'arrêter, bien que les pages du boys love semblaient défiler sous ses yeux et lui donner envie de poursuivre.

Il se pencha de nouveau, chuchotant contre ses lèvres.

"Je te veux Kagami, et après ça, tu ne pourras plus t'enfuir.

- Que ..."

Il se redressa vivement, et se détourna de Taïga, déterminé à poursuivre leur échange la prochaine fois, cependant il ne comptait pas attendre le prochain match. Il en voulait beaucoup plus.

"On se voit demain. 14h à Shibuya."

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il sortit du vestiaire, le cœur tambourinant dans sa poitrine sous l'adrénaline. Il avait osé, il l'avait fait, et Kagami avait répondu.

"Bordel, c'était encore mieux que dans le manga ... Il faut que j'emprunte le reste de la collection à Satsu..."


Fin