Salut à tous ! Voici le chapitre 9. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture !

Rose traversait les couloirs de St Mangouste, ses pas rapides résonnant faiblement sur le sol. Elle venait de sortir d'une réunion et souhaitait trouver refuge dans son bureau. Arrivée au troisième étage, son cœur manqua un battement en apercevant une silhouette familière. Frank n'avait pas changé, mais Rose avait l'impression de ne plus le reconnaître. Elle détailla, presque malgré elle, la courbe de ses épaules et ses yeux noisette, des traits qu'elle connaissait par cœur. La panique la saisit en le voyant s'avancer dans sa direction. La jeune fille songea l'espace d'un instant à fuir. Mais se retrouva incapable de faire le moindre mouvement. Les secondes semblaient s'étirer.

— Salut... J'espérais te croiser, dit-il. Tu as une minute ?

Rose s'efforça de rester impassible. Cette douleur sourde qu'elle pensait avoir enfouie faisait à nouveau surface. Elle inspira profondément, mais cela ne suffit pas à calmer sa nervosité.

Pourquoi se sentait-elle encore vulnérable face à lui ?

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— J'ai dû accompagner Lenny, il a pris un Cognard et s'est fracturé le bras.

Frank tenta un sourire, mais elle demeura figée, la mâchoire serrée. Son malaise était palpable. Depuis leur dernière conversation, la notion de temps lui échappait, comme noyée dans un épais brouillard.

—Tu me manques, confessa-t-il finalement, brisant le silence.

Prise au dépourvu, Rose ressentit un pincement au cœur. Elle voulait lui dire qu'il n'y avait plus de retour possible. Cependant, les mots restaient coincés dans sa gorge. La rouquine se pinça les lèvres agacées.

— Ce n'est pas le moment Frank.

— Je suis conscient que je t'ai blessée… mais tu n'imagines pas à quel point je m'en veux. Je n'arrête pas de penser à toi.

— Tu crois que des excuses suffisent ?

— Je sais. Mais on a partagé tellement de choses… Je refuse de croire que tout est perdu.

Rose vacilla, prise entre la nostalgie des moments qu'ils avaient partagés et l'amertume qui la consumait toujours. Elle lui lança un bref coup d'œil avant de dire :

— Je ne suis pas certaine de parvenir à te pardonner un jour.

Ces mots semblèrent le heurter de plein fouet. Rose détourna le regard, incapable de soutenir le sien. Les mains tremblantes, elle les croisa contre sa poitrine, désireuse de s'éloigner avant de s'effondrer. Une voix s'éleva soudain dans le couloir, Rose et Frank tournèrent la tête en même temps. Scorpius ralentissait ses pas en arrivant à leur hauteur. Ses yeux s'attardèrent brièvement sur eux avec une lueur d'inquiétude.

— Salut Londubat, dit-il avant de se tourner vers Rose. Weasley, j'ai besoin de ton aide. J'ai… renversé la fiole de Veritaserum que tu m'as donnée.

Rose enregistra lentement ce qu'il venait de dire. Soulagée d'avoir une échappatoire, elle hocha la tête puis pivota vers Frank.

— À plus tard.

Frank hésita un instant, puis acquiesça et recula d'un pas, les laissant s'éloigner. Une fois dans son bureau, Rose prit une fiole sur l'étagère en silence, son regard fuyant délibérément celui de Scorpius. Il effleura ses mains avant de les prendre dans les siennes. Elle releva la tête et vit une expression indéchiffrable sur son visage. Une pensée furtive traversa son esprit : l'avait-il interrompue intentionnellement, ou n'était-ce qu'un simple hasard ?

— Tu devrais y aller. J'ai du travail.

Scorpius relâcha ses mains. Rose lui tourna le dos, les larmes menaçaient de jaillir, brûlantes, mais elle refusait de pleurer devant lui. Elle atteignit son bureau, mais sa voix s'éleva derrière elle.

— Rose... est-ce que tout va bien ? demanda-t-il.

La rouquine lui fit face, et hocha la tête. Elle remarqua son air soucieux. Immobile, Scorpius l'observait d'un air indécis. Une part de lui bouillonnait intérieurement, comme une corde trop tendue prête à céder sous la pression. Il avança d'un pas, mais la vit reculer instinctivement, ses talons heurtant contre le bord du bureau. Rose secoua la tête, pour lui signifier qu'elle pouvait s'en sortir seule. Pourtant, elle savait que c'était faux. Ses pensées tournaient en boucle, dans un tourbillon de confusion. Frank hantait encore son esprit. Scorpius, malgré sa volonté de l'aider, ne faisait que compliquer davantage les choses.

Rose cligna des paupières, mais malgré ses efforts, les larmes coulèrent sur ses joues, silencieuses et impossibles à arrêter. Scorpius hésita, puis s'avança lentement. Il sortit un mouchoir de sa poche et posa avec douceur sa main sur son épaule. Un frisson la saisit, mais cette fois, elle ne fit aucun mouvement. Un soupir tremblant lui échappa tandis que ses épaules s'affaissaient. Sans réfléchir, Scorpius l'enveloppa dans une étreinte. Elle n'avait plus la force de réfléchir, ni de chercher à comprendre. Ses sanglots éclatèrent, troublant la quiétude de la pièce. Sa poitrine se soulevait en hoquets irréguliers, et ses doigts agrippèrent le tissu de sa robe. Aucun mot n'était nécessaire. Cette étreinte lui permit enfin de lâcher prise.

Une heure plus tard, Scorpius franchit la porte de l'appartement. En entrant dans le salon, il aperçut Albus, confortablement installé sur le canapé, un magazine entre les mains.

— Salut Scorp'. Comment s'est passée ta journée ?

Il marmonna un ca va à peine audible. Albus, qui remarqua immédiatement son manque d'enthousiasme, baissa finalement son magazine.

— Ça va ? tu as l'air étrange déclara Albus

Scorpius resta songeur en proie d'une lutte intérieure. Albus était son meilleur ami. Il aurait dû tout lui dire, en parler, mais ce n'était pas à lui de le faire. Et il savait aussi que Rose lui en voudrait probablement s'il se mêlait de cette affaire.

— Je suis juste un peu fatiguée. Je vais aller me reposer dans ma chambre.

Albus haussa les épaules.

— Je te rappelle que demain ma grand-mère nous a invités à dîner au Terrier.

Scorpius fronça les sourcils. Comment avait-il pu oublier ? Albus était déjà à nouveau absorbé par sa lecture. Il se dirigea vers sa chambre et referma la porte. Le souvenir de Rose en larmes surgit dans son esprit. Il revoyait son corps s'accrocher à lui avant qu'elle ne s'éclipse, après avoir chuchoté un merci. Le souvenir était si vif qu'il crut sentir encore le parfum délicat de ses cheveux et la douceur de sa peau. Il passa une main sur son visage, agacé de prêter autant d'attention à ces détails. Scorpius soupira, et s'allongea sur son lit. Il repensa à cet instant où il l'avait vue, à la fois fragile et fière, assise dans la salle des Préfets.

Flashback

5 ème année Juin 2022

La salle des Préfets était plongée dans le silence, seulement troublé par le crépitement du feu dans la cheminée. Assise sur un canapé, Rose tenait un livre de Runes ouvert sur ses genoux, elle fixait le plafond. Ses paupières gonflées trahissaient les larmes qu'elle n'avait pas pu retenir. Le calme de la pièce était devenu son refuge, l'endroit où elle espérait échapper aux murmures qui la poursuivaient dans les couloirs.

Rose Weasley et Frank Londubat ont rompu.

Cette phrase qui résonnait dans les murs du château avec avidité. Rose ne supportait plus les coups d'œil curieux, et surtout, cette sensation insupportable qu'elle avait perdu bien plus qu'un simple petit ami.

Rose sursauta légèrement lorsque qu'elle entendit le passage du portrait s'ouvrir. D'un geste rapide, la rouquine essuya ses joues du revers de sa manche. Scorpius apparut dans l'embrasure. Le Serpentard resta silencieux, son attention se porta sur ces yeux rougis. Il n'était pas sûr de ce qu'il devait dire. Il repensa aux paroles d'Albus plus tôt dans la journée. Il lui avait confié son inquiétude car Rose n'était pas venue au dîner, ce qui ne lui ressemblait pas.

— Tu comptes me fixer longtemps, Malefoy?

— Salut à toi aussi Weasley, je pensais que tu étais en ronde à cette heure-ci ?

— Je commence dans une heure. Pas que ça soit tes affaires. Je révisais.

Rose désigna vaguement son ouvert, mais son ton manquait de conviction. Scorpius suivit son geste d'un mouvement de la tête, avant de reporter son attention vers elle.

— Pourquoi ton livre est à l'envers?

Rose sentit le rouge lui monter aux joues. Il prit place sur la place libre du canapé. Scorpius scrutait Rose du coin de l'œil. Elle avait repris son livre, cette fois à l'endroit, et semblait vouloir se cacher derrière comme pour éviter tout contact visuel. Sans qu'ils puissent les retenir les mots lui échappèrent.

— Ils finiront par s'en lasser.

Rose lui lança un regard noir.

— Oh, vraiment? C'est facile à dire, tu n'as pas passée ta journée à entendre des personnes chuchoter derrière ton dos.

Rose sentit sa voix trembler légèrement, mais elle s'efforçait de la garder ferme.

—Tu penses être la seule ? Je te rappelle que j'ai aussi été leur distraction préférée répliqua-t-il.

Ces mots la frappèrent de plein fouet. Elle baissa la tête, la culpabilité lui nouant l'estomac, et serra les mains sur ses genoux.

— Je pensais que ça allait passer. Je suis fatiguée, confessa –t-elle

Il la regarda longuement et sans même réaliser, il murmura.

— Rose... murmura-t-il, sans même y penser

l fallut quelques secondes à Scorpius pour réaliser ce qu'il venait de dire. Rose se crispa en entendant son prénom. Il l'avait articulé avec soin, de manière naturelle. Le silence plana dans la pièce. Rose glissa son regard vers les flammes dansantes. Cela fit écho à un souvenir, quelques mois plus tôt, dans la bibliothèque sans vraiment réaliser pourquoi. Après cela, ils avaient repris leurs habitudes comme si de rien n'était.

— C'est normal de se sentir épuisée. Ça ne te définit pas. Parfois, il faut simplement relâcher la pression continua-t-il.

Rose ne broncha pas, les yeux toujours rivés vers la cheminée. Elle savait qu'il avait raison, mais refusait de l'admettre. Le Serpentard se pencha en avant, saisit le livre qu'elle tenait et le referma d'un geste sec.

— Tu devrais te reposer avant ta ronde.

— Je n'en ai pas besoin déclara-t-elle d'une voix sèche

— Ce n'est pas négociable. Si tu préfères, je peux aller chercher Al'.

Elle arqua les sourcils d'un air défi.

—Tu n'oserais jamais.

— Tu veux parier ?

Rose grogna d'exaspération, mais finit par céder. Elle s'enfonça dans le canapé et ferma ses paupières. Alourdie par la fatigue, sa tête glissa doucement sur le côté et trouva un appui contre l'épaule de Scorpius. Rose perçut aussitôt le contact et se figea. Une odeur fraîche lui chatouilla les narines, peut-être de menthe. Scorpius ne bougea pas. Finalement, elle se détendit presque malgré elle.

— Scorpius...merci

Il esquissa un sourire, son cœur battant frénétiquement contre sa poitrine. Rose finit par s'endormir, son souffle se fit plus régulier

Fin du Flashback

Scorpius sortit de ses pensées, sa chambre était à présent plongée dans la pénombre. Il ignorait pourquoi elle était en larmes, mais il n'avait pas osé poser de questions, de peur de paraître déplacé. Peut-être que cela avait un lien avec Frank ? Ses pensées dérivèrent vers son invitation du lendemain. Cela signifiait qu'il allait probablement la revoir. Le blond sentit son estomac se nouer. Après ce qui s'était passé, il craignait leur prochaine rencontre. Devrait-il lui parler ? Non, ce serait sûrement intrusif. Scorpius se demanda s'il serait capable de se comporter comme si de rien n'était ? Il n'avait aucune certitude sur ce qu'il lui dirait demain.

Nous arrivons à la fin du chapitre. Je sais, mon petit cœur d'artichaut a encore frappé. J'ai encore quelques surprises en réserve. J'aimerais prendre le temps de remercier tous ceux qui sont encore là (si vous êtes là xD). Ceux qui ont ajouté l'histoire à leurs favoris ou qui la suivent. J'ai voulu partager mon histoire, et je ne peux qu'espérer qu'elle plaise à certains d'entre vous. Donc, que ce soit le cas ou non, je serais toujours ravie de le lire.

Ce chapitre était un peu plus court que d'habitude, mais ne vous inquiétez pas, le prochain sera plus long. Il est toujours en cours de relecture, et je vise une publication pour dimanche prochain.

Xx D