Bonjour à tous,

Me revoici avec le chapitre 4. J'espère que ça vous plaît toujours.

Je vais essayé de publié un chapitre par semaine maintenant.

Bonne lecture


Chapitre 4

Mars pointait le bout de son nez, et l'absence de Lily rendait Poudlard morne et sans intérêt pour Severus. Il se disait qu'il pourrait peut-être enseigner ailleurs, dans des classes d'élèves intéressés, passionnés et matures. Une belle rêverie. Mais à force de lire des brochures des écoles supérieures de potion du continent pour ses élèves les plus prometteurs, au nombre élevé de huit, il prit tout de même contact avec celle de Londres, spécialisée en potion et herbologie, pour proposer une candidature spontanée à un poste d'enseignant-chercheur. Il y avait peu d'élus, mais il avait bon espoir. Il attendait une réponse avant d'en aviser Minerva. Il avait déjà une liste de remplaçants compétents pour elle. Il préparait et peaufinait les examens blancs des 5ᵉ et 7ᵉ années.

En ce deuxième week-end du mois de mars, une sortie à Pré-au-Lard était organisée, et Emily avait revêtu son t-shirt du groupe Scorpion, deux fois trop grand pour elle, un jean noir et un blouson de cuir noir, couplé à un sort de réchauffement. Elle bavardait avec ses deux meilleurs amis, Bill et Travis, en direction du village, où ils se séparèrent en se donnant rendez-vous dans deux heures et demie chez Rosemerta.

Emily entra chez l'apothicaire pour refaire le plein de son stock personnel. Elle observait d'un œil dubitatif la médiocrité d'un produit, quand elle sentit une présence derrière elle. Elle se tendit, et sa baguette glissa directement dans sa main.

- Miss Stewart, je loue votre réflexe, mais ce ne sera pas nécessaire, fit la voix suave de son professeur de potion et directeur de maison. Elle rougit violemment.

- Professeur, bonjour, réussit-elle à dire un peu automatiquement.

- Bonjour, Miss. Vous trouvez ce que vous cherchez ? interrogea-t-il, intrigué par l'ingrédient devant eux.

-Pas vraiment. La qualité laisse à désirer, dit-elle à voix basse, en indiquant l'ingrédient d'un signe de tête.

- Effectivement. Cette boutique a perdu en qualité depuis quelque temps. Vous cherchez de l'armoise ?

- Oui, professeur. Je refais mon stock, mais je crains de ne pas y arriver.

- Je pourrais commander vos ingrédients si vous me fournissez une liste dans la semaine, se proposa-t-il.

- Oh ! Vraiment ? Merci beaucoup, professeur, dit-elle avec gratitude.

- Je vous en prie.

Ils quittèrent la boutique dans un silence confortable. Emily se dirigeait naturellement vers la librairie, et son professeur également. Le professeur Prince ouvrit la porte de la librairie à Emily ; il faisait honneur aux enseignements de sa grand-mère Léda en matière de bonnes manières. Ils allèrent directement dans le rayon des potions. Elle cherchait un traité sur les propriétés de la belladone et de la passiflore, une référence trouvée au manoir Prince. Elle flâna également dans le rayon des nouveautés. Elle fut interrompue dans la lecture d'un sommaire par son professeur qui lui tendait un livre de potions.

- Tenez. C'est au-dessus du niveau ASPIC, mais vous y arriverez sans problème. C'est un livre d'études pour les potionnistes de deuxième cycle.

- Oh, merci. Vous le pensez vraiment ?

- Oui, Miss.

Ils continuèrent leurs recherches encore un peu. Il l'entendit demander au libraire si sa commande était arrivée. Celui-ci lui tendit un lourd paquet qu'elle prit avec soin, avant de le ranger dans son sac. Elle paya ses livres et quitta la librairie, toujours en compagnie de son professeur. Il ne savait pas vraiment pourquoi il restait avec son élève, mais il devait admettre qu'il était très curieux du mystérieux paquet de Miss Stewart.

Elle se dirigea vers un banc et ouvrit son colis avec une certaine impatience et joie. Elle avait longtemps économisé pour s'offrir son premier lecteur CD portatif et des CD de ses groupes préférés, ainsi que ceux de l'inconnu du bal. Elle observait ses nouveautés comme on regarde un trésor perdu. Severus reconnut les noms et s'étonna de cette technologie. Il demanda à son élève :

- Qu'est-ce que c'est, Miss ?

- Ce sont des CD, des disques compacts qui peuvent être lus par ce lecteur portatif. J'ai économisé pendant un an pour me l'offrir. Vous voulez écouter ?

Il acquiesça d'un signe de tête. Elle tendit un casque entre eux deux, après avoir inséré un disque de REM dans le lecteur et mis le son à fond. Ils profitèrent de la musique, côte à côte. Après ce premier titre, elle arrêta le lecteur et le rangea précieusement dans une boîte en bois.

- La boîte, expliqua-t-elle de manière professorale, protège le contenu des ondes magiques qui perturbent l'électronique. J'essaie de trouver un sort pour utiliser la technologie moldue dans l'école, mais ce n'est pas concluant. Donc, j'utiliserai mon appareil seulement dans le parc.

- Intéressant. C'est effectivement un problème. Le téléphone serait très utile à l'école, fit-il doucement, presque pour lui-même.

- Oui ! Surtout pour nous, les nés-Moldus.

- Certainement. Je vais vous laisser, Miss. Je dois retourner au château. Merci pour la chanson.

- Merci pour les conseils, professeur.

Emily retrouva ensuite ses amis au bar, qui ne l'avaient pas attendue pour boire. Lorsqu'elle arriva, ils étaient déjà pas mal éméchés, voire complètement ivres pour certains. Elle secoua la tête, dépité par leur comportement. Après avoir commandé une Bière-au-beurre auprès de Madame Rosemerta, elle partit s'installer à la table de ses amis. Will passa un bras autour de son épaule et lui dit, dans ce qu'il pensait être un murmure à son oreille :

- Tu sais, Emily, je t'aime. Vraiment, tu es une super sorcière, une personne géniale.

- Moi aussi, Will, moi aussi.

- Ouais, mais on ne sortira pas ensemble. On est trop potes pour ça. Je veux dire, tu m'as déjà vu pleurer…

- Et vomir aussi, ce qui risque encore d'arriver si tu ne bois pas un peu d'eau, dit-elle en lui tendant un verre qu'elle plaça dans sa main.

- Merci, tu es comme une mère pour moi… répondit-il à moitié en riant.

- Oh, pitié non ! Madame Weasley a trop de courage pour avoir fait et supporté autant d'enfants, je ne suis pas ta mère, Will !

- Ouais, ouais, et heureusement, parce que si je veux que mon plan fonctionne… marmonna-t-il.

- Quel plan, mon cher Will ?

- Celui où tu deviens ma belle-sœur, comme ça on ne sera pas séparés à la fin de l'année ! Mince, je n'aurais pas dû dire ça… répondit Will, horrifié par ce secret lâché involontairement.

- Et dis-moi, lequel de tes frères devrais-je épouser ? interrogea Emily, en tournant le liquide de sa bière dans son verre.

- Eh bien, Charlie ! C'est évident !

- Charlie, vraiment ? Je l'aime bien, mais on a vraiment très peu de choses en commun, et tu le sais. Et surtout, je crois que je préférerais sortir avec quelqu'un de plus âgé que moi.

- Hum… ça se tient. Bon, il faut que j'aille aux toilettes, excuse-moi. Il se leva tant bien que mal et tituba jusqu'aux toilettes… pour femmes.

Elle se leva à son tour pour lui faire changer de toilettes, mais quand elle arriva, il avait déjà la tête dans la cuvette. Elle lui releva les cheveux roux qu'il laissait pousser, et d'un sort, elle rafraîchit sa nuque et son front. Il s'assit sur le sol, le dos appuyé contre le mur de carrelage frais, après avoir terminé. Elle lui tendit un verre d'eau qu'il but avec délectation.

- Merci, chuchota-t-il.

- Je t'en prie, une amie est là pour ça ! répondit-elle.

- Tu en as mis du temps à venir. Tu as trouvé ce que tu cherchais ?

- Pas vraiment, mais on va m'aider à trouver des ingrédients de qualité.

- Hum… qui ça, "on" ?

- Le professeur Prince.

- Sympa. Je ne sais pas comment tu fais pour le voir comme un humain. Déjà, c'est un prof, mais en plus, il est hyper impressionnant, dans le sens où il fait peur.

- Ça, c'est parce que tu es à Gryffondor. Chez nous, les Serpentard, on le respecte et l'admire. On le craint aussi, mais moins que vous.

- Mouais, je n'en suis pas convaincu. Parfois, j'ai même du mal à me dire que lui et Elara ont la même mère. C'est hallucinant.

- Oui, mais tu oublies qu'Elara n'a pas connu leur mère, et qu'elle a grandi entourée de l'amour des Princes et des Blacks. De ce que j'ai compris, ce n'était pas son cas. Ça change tout. Il est plus réservé et posé que sa sœur. Ça doit aussi jouer qu'il ait une dizaine d'années de plus qu'elle.

- Ouais, tu as sûrement raison.

Dès que la rotation de la terre ne fut plus perceptible par William, ils rejoignirent leurs amis pour retourner à l'école.

Severus était passé voir Lily dans son cottage près de Pré-au-Lard. Il ne l'avouerait jamais, même sous Doloris, mais il aimait particulièrement la retrouver pour lui raconter les derniers événements et potins du château. Ils n'hésitaient plus à parier sur la vie sentimentale de leurs collègues, mais aussi des étudiants. Lily lui apprit qu'elle pensait que sa chère petite sœur était peut-être en train de tomber amoureuse. En tout cas, elle avait vu, la semaine dernière, lors d'une visite de courtoisie à Minerva, quelques regards gênés entre Elara et un jeune homme. Severus voulut connaître l'identité de l'individu, mais Lily garda le secret. La pauvre jeune fille n'aurait jamais de vie amoureuse avec un grand frère aussi protecteur.

Les jumeaux Lupin-Evans firent diversion en se réveillant, et Lily sourit car ses fils venaient de la sauver d'un interrogatoire. Severus aida la jeune maman avec les biberons et les couches, puis prit congé. Sur le chemin du retour vers l'école, il se dit que les jumeaux Lupin-Evans n'avaient pas l'air si affreux… quand ils dormaient. Encore des garçons et enfants de Maraudeurs. Une raison supplémentaire pour quitter le navire Poudlard avant le naufrage.