Bonjour,
Voici un nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira.
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'histoire avec un commentaire :)
Merci à toutes celles et ceux qui suivent cette histoire !
Bonne lecture !
Chapitre 9 : Demandes
Emily avait attendu la fin d'un laboratoire de potions pour parler discrètement avec son professeur. Elle tenait entre ses mains un flyer de sa boutique de CD et vinyles préférée, accompagnée d'un espoir un peu fou qu'il accepte son invitation.
— Bonjour, Monsieur.
— Miss Stewart.
— Je… en fait, je voulais vous remercier pour la recommandation du libraire… et…
— Ce n'est pas nécessaire, Miss.
D'un geste distrait de baguette, il ferma la porte.
— Si, c'est important, répondit-elle avec une audace surgie de nulle part. Vous devez absolument perfectionner votre culture musicale.
— Vraiment ? répondit-il, un sourire perceptible dans sa voix.
— Eh bien…
Elle inspira profondément, sentant la chaleur lui monter aux joues. Le rouge vif de son visage trahissait son trouble, mais elle tendit le flyer et poursuivit :
— Voici la meilleure boutique de Londres. J'y vais depuis longtemps. Si jamais vous avez un peu de temps libre, je pourrais vous présenter Earl, le propriétaire. Il saura vous faire de bonnes suggestions et vous proposer de bons prix.
— Merci, Miss. Mais vous ne devez pas vous sentir obligée.
— Je sais. Ce n'est pas le cas. William Weasley m'a aidée à comprendre votre geste, et je voulais faire les choses bien. Cela compte pour moi, et… ça me fait plaisir.
— Et qu'a dit Monsieur Weasley, exactement ? demanda-t-il en rangeant ses affaires.
— Que c'était un geste important. Une sorte de marque officielle d'amitié, répondit-elle, toujours aussi rouge.
— Il a raison. Après tout, vous m'avez présenté comme votre ami en juillet dernier, la taquina-t-il.
— Si cela n'est pas approprié, je veux dire, vous accompagner là-bas, vous voir en dehors du cadre académique, je ne le referai pas. Monsieur, je…
— Calmez-vous, Miss, coupa-t-il. C'est juste une aide musicale, rien d'inconvenant.
— Vous avez raison.
— C'est comme se croiser à la bibliothèque…
— Certes, mais la bibliothèque reste un cadre académique. Je vois ce que vous voulez dire.
— Alors, disons samedi à 17 h, devant cette boutique. Si vous êtes disponible, bien sûr.
— Oui, bien sûr ! Je termine ma journée au laboratoire à 16 h 30. Ça ira très bien.
— Parfait. À samedi, 17 h, devant la boutique d'Earl. Autre chose, Miss ? demanda-t-il en se dirigeant vers la porte.
— Non…Merci beaucoup, Monsieur.
Emily quitta précipitamment la pièce et traversa les couloirs pour ne pas être en retard à son rendez-vous avec ses amis au café du campus.
Severus, resté seul, contempla le flyer dans sa main. Malgré son apparence modeste, il le rangea soigneusement dans son carnet avant de consulter sa montre. Il transplana chez ses grands-parents pour passer la fin de la journée avec eux. Il s'efforçait de leur rendre visite aussi souvent que possible.
Lorsqu'il arriva dans la demeure familiale, il entendit la voix distincte de sa grand-mère, une femme très distinguée, en plein débat enflammé avec son grand-père. Il s'agissait, apparemment, d'un désaccord sur le prix d'un poisson acheté au marché. Severus les observa un moment depuis l'embrasure de la bibliothèque, un sourire en coin.
Il toussota légèrement pour signaler sa présence, interrompant leur discussion. Les deux aînés se tournèrent vers lui, surpris.
— Grand-mère, grand-père. J'espère que je n'interromps rien d'important ?
— Severus, mon grand ! Non, nous discutions avec passion, répondit Léda. Comment vas-tu ?
— Je vais bien. Et vous deux ?
— Nous aussi, répliqua Alan. Un peu de thé, peut-être ?
— Avec plaisir.
— Allons dans le petit salon, alors, déclara sa grand-mère.
Severus passa une agréable soirée en compagnie de ses figures parentales. Sa grand-mère réussit même à lui arracher quelques informations sur sa vie privée, abordant sans détour les sujets de son cercle amical et, bien sûr, de sa vie sentimentale. Elle lui rappela, de manière à peine subtile, qu'il serait attendu avec une cavalière au bal du Nouvel An. Elle exprima également son enthousiasme à l'idée de devenir arrière-grand-mère avant d'être trop « vieille ».
Sachant qu'un sorcier lambda vivait en moyenne jusqu'à 120 ans, Severus savait qu'il avait encore du temps devant lui. Pour la rassurer, il mentionna qu'il avait prévu de voir une amie samedi après-midi prochain, une remarque qu'il regretta aussitôt. Léda allait certainement l'interroger sur ce « rendez-vous » pendant des semaines. Il échangea un regard dépité avec son grand-père, qui lui adressa un sourire mi-moqueur, mi-compatissant.
Plus tard…
Alors que son cours avec Monsieur Grant touchait à sa fin, Emily fut interpellée par l'assistant de ce dernier.
— Miss Stewart, un instant, s'il vous plaît.
— Monsieur Hall ? Un problème ?
— Aucun. Mais j'ai remarqué que vous travaillez sur les mêmes potions depuis septembre.
— Oui... répondit-elle incertaine
— Je suis encore étudiant, mais j'ai le droit d'avoir une assistante au laboratoire. Je vous propose ce poste.
— C'est gentil, merci, mais j'ai déjà un emploi rémunéré au labo…
— Je sais. Mais cela vous permettrait de découvrir des potions plus élaborées. Prenez le temps d'y réfléchir. Voici la fiche du poste.
Il lui tendit une feuille.
— Très bien. Merci, Monsieur Hall.
Emily, un peu déconcertée, récupéra la feuille et quitta la pièce. James Grant, qui avait assisté à l'échange, ne put s'empêcher de glisser à son assistant :
— Tu sais que tu n'arriveras jamais à coucher avec elle, n'est-ce pas ?
— Je lui ai simplement proposé un poste parce qu'elle est compétente.
— Bien sûr. Comme les deux autres avant elle. Je passe pour le connard de la faculté, mais entre nous deux, tu es pire.
— J'ai appris du meilleur, répliqua Colin Hall avec un sourire.
— Je n'ai jamais utilisé ma position pour ça.
— Depuis que tu es prof, jamais ?
— Jamais. C'est illégal, immoral, et je n'en ai pas besoin.
— Prétentieux !
— Écoute-moi bien. Laisse les premières années tranquilles, surtout celle-ci.
— Pourquoi celle-ci en particulier ?
— Parce qu'elle est brillante, compétente et passionnée. Elle n'a pas besoin d'un scandale à cause de toi.
— Tu la veux pour toi, c'est ça ? cracha Colin.
— Non. Mais je répète : les étudiantes, c'est non.
Colin haussa les épaules et quitta la pièce. James soupira. Même s'il pouvait être socialement maladroit, il devait empêcher Emily de travailler avec Colin. Mais comment ? Il réfléchit à une solution. Faire un rapport à la direction ? Trop extrême. Engager Emily pour lui-même ? Cela risquait de ne pas régler le problème. Finalement, il demanda à son secrétaire d'obtenir l'emploi du temps de Miss Stewart et de la convoquer au plus tôt.
