Bonjour/Bonsoir

Voici le chapitre 10, j'espère qu'il vous plaira. Je vais essayer de publier un nouveau chapitre dans le week-end, si j'ai le temps.

N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de l'histoire. (A vos reviews chères lectrices et lecteurs :) ) Merci à ceux qui ajoute l'histoire en suivit / favoris et à ceux qui commentent !

Bonne lecture

Chapitre 10 : La boutique de vinyles

La veille de son non-rendez-vous avec Severus Prince, Emily avait eu l'immense joie de se faire convoquer chez Monsieur l'abruti Grant. Il lui avait présenté des excuses surprenantes pour leur première rencontre et lui avait demandé de repartir sur de bonnes bases. Emily accepta, avec une certaine réserve tout de même.

- «Miss Stewart, je voulais aussi aborder le sujet de la proposition de Monsieur Hall.»

- «Oui…»

- «J'aimerais que vous la refusiez. Vous êtes plus que compétente pour le poste. Le problème ne vient pas de vous.»

- «Je n'ai encore rien décidé. Mais l'idée de voir autre chose que la potion de cicatrisation, que je maîtrise depuis au moins quatre ans, me plaît assez.»

- «Oui, je m'en doute. J'étais pareil que vous au début. Cela dit, on arrive à la fin de novembre et je sais parfaitement que les potions vont se diversifier. C'est un peu un test de résistance morale qu'ils font passer aux étudiants, pour voir les plus motivés. Très vite, les enseignants-chercheurs travailleront sur leurs projets et auront besoin d'aide. L'offre de Monsieur Hall n'est pas si intéressante, je vous l'assure.»

- «Pourquoi ai-je le sentiment que vous cachez quelque chose ? Que vous a-t-il fait pour que vous lui mettiez des bâtons dans les roues ?»

- «Je ne… arrgh…» Fit-il, frustré de ne pas trouver les bons mots. «Je souhaite protéger les étudiants, je veux dire, les guider au mieux… Je vous promets que d'autres offres, beaucoup plus intéressantes, se présenteront la semaine prochaine.»

- «Bien. Nous protéger ? Si vous savez quelque chose, vous devriez le signaler, pas couvrir ou prévenir des dégâts. » Exposa simplement Emily.

- «Je sais.» Soupira-t-il. «Vous savez ce que vous allez faire ?»

- «Je vais en discuter avec des amis et aviser.»

- «Bien. J'espère que vous ferez le bon choix.»

Il fit une pause et regarda un peu dans le vide en direction de l'étudiante.

- «Je peux y aller ?»

- «Oui, bien sûr. Bon weekend, Miss.»

- «Merci, à vous aussi.»

Emily quitta ce bureau avec la sensation étrange qu'il ne fallait vraiment pas se fier aux apparences. Monsieur l'abruti ne l'était pas tant.

C'est donc sur ce souvenir de l'après-midi qu'elle cogitait, à deux heures du matin. Elle commençait à neuf heures au laboratoire, ça allait être dur si elle ne dormait pas d'ici peu. Elle but une potion de sommeil sans rêve et se réveilla un peu groggy vers sept heures trente. Elle extirpa sa carcasse de la chaleur réconfortante de son lit et alla dans le salon/cuisine prendre un café. Elle salua ses colocataires qui avaient aussi du travail aujourd'hui.

- «Em', tu finis bien à 16 h 30 ?» questionna Travis en touillant son thé.

- «Oui, mais je vois des amis moldus juste après.» Menti-t-elle.

- «Oh.» fit-il un peu déçu.

- «Oh !» fit Bill en même temps, plus curieux.

- «Bill, rien de ce genre. Et puis on passe la journée de demain ensemble, non ?»

- «Oui ! Mais ce soir, 20 h 30 à la maison pour la soirée pizza !» fit Travis.

- «Ça marche !»

Emily se pomponna un peu pour être une jeune femme présentable. Elle avait vingt ans depuis quinze jours et voulait faire plus mature. Elle savait toutefois que, ce soir, ses deux meilleurs amis avaient prévu une soirée « surprise » pour elle.

Après sa longue journée au laboratoire, Emily transplana une première fois chez elle pour se changer et une autre pour atterrir près de la boutique avec cinq minutes d'avance. Elle repéra tout de suite son enseignant/ami et se dirigea vers lui avec un grand sourire sur le visage.

- «Bonjour, Monsieur !»

- «Bonjour, Miss. Peut-être pourrions-nous être moins formels pour cette visite ?»

- «D'accord. Comment ?» demanda-t-elle avec un sourire.

- «Ma chère Emily, je pense que Severus ira bien. Ainsi que le tutoiement.»

- «Oh ! Bien, Mons… Severus. Vous savez que je vais avoir du mal… (sourire de Severus). Vous… Tu te moques de moi en plus !»

- «Allons, rentrons dans cette mystérieuse boutique… » dit-il en ouvrant la porte.

Ils entrèrent. Le vieil Earl repéra la jeune Emily et lui fit un grand sourire avant de la prendre dans ses bras et de lui dire :

- «Joyeux anniversaire en retard, jeune demoiselle !»

- «Merci, Earl.» Remercia-t-elle en lui donnant une accolade

- «Quel âge as-tu maintenant ?»

- «Vingt ans, Earl.»

- «Ça ne me rajeunit pas tout ça…» Dit-il en s'épongeant le front. «Qui t'accompagne ?»

- «Earl, voici mon ami Severus. Il est comme nous, il aime la bonne musique, mais il a encore besoin d'aide pour trouver de bons artistes.»

- «Severus, enchanté et bienvenue ! C'est bien la première fois que la petite vient avec quelqu'un.»

La « petite » en question rougit et répliqua :

- «Oui, eh bien il faut un début à tout dans la vie.»

- «Je vous laisse faire votre tour. Crie si tu as besoin de moi!» dit-il en s'éloignant vers la réserve.

- «Et voilà, c'était Earl. Tu verras, il est super.»

- «Je n'en doute pas. Joyeux anniversaire, au fait. C'était quand ?»

- «Merci. Le 10 novembre. En 1969. Et toi ?»

Severus fut un peu surpris par sa demande, et elle, par son audace.

- «Le 9 janvier. En 1960.»

- «Je note. En fait, tu es très jeune.»

- «Merci… enfin, je crois.» Fit-il perplexe.

- «Je veux dire, tu n'as même pas dix ans d'écart avec moi ; ça n'a pas dû être simple à Poudlard.»

- «Ça a été assez difficile au début. Mais maintenant, à la fac, ce n'est pas forcément mieux. J'ai le même âge que certains doctorants…»

- «Je comprends… le sentiment de se sentir un peu en décalage avec les autres.»

- «C'est un peu ça.»

- «J'ai commencé Poudlard avec un an de retard, car mes parents refusaient de me laisser partir « jouer avec un bout de bois et une bande de fous ». Leurs mots, pas les miens. Le directeur a réussi à les convaincre, je ne sais comment. C'est pour ça que j'ai un an de plus que ceux de mon année, voire deux pour certains. Enfin…»

- «Effectivement… Comment se passent tes cours ? Pas de professeur détesté ?»

- «Subtil changement de sujet, Severus. Les cours se passent bien ; j'ai un professeur de chimie plutôt compétent et très intéressant.»

- «Plutôt compétent ?»

- «Carrément un génie, mais il ne faut pas trop lui dire.» chuchota-t-elle avec espièglerie.

Severus rougit presque au compliment.

- «Par contre, j'ai un prof qui ne semble pas être celui qu'il montrait au départ. Pareil pour son assistant.»

Emily lui parla des derniers événements avec Hall et Grant, et elle sentit Severus se tendre. Elle posa sa main sur son bras.

- «Ça va, Severus ?» Demanda-t-elle avec une pointe d'inquiétude.

- «Oui. Mais j'aurais tendance à dire qu'il faudrait suivre les conseils de ton professeur, ce Grant.»

- «Je pensais le faire aussi.»

- «D'autant que ton génie de professeur de chimie va probablement te proposer une place d'assistante.»

- «Vraiment ? Tu ferais ça ? Pour moi ? Pourquoi ?»

- «Parce que c'est agréable de travailler avec quelqu'un qu'on apprécie. »

- «Oh, merci.»

- «Et c'est avant tout égoïste. Je t'ai formée, je sais que tu travailles bien et que tu aimes la chimie autant que moi. C'est une bonne base.»

- «Bien, si je peux t'être utile, alors. J'attendrai l'offre officielle.»

- «Tu l'auras lundi sans faute. Bien, que me conseilles-tu ?» demanda-t-il en regardant les rayonnages.

Ils passèrent l'heure suivante à fouiller dans les bacs et trouvèrent quelques pépites. Ils prirent le métro pour se rapprocher du centre-ville, collés l'un à l'autre dans la rame à cause du monde. En sortant de la station, ils prirent une grande bouffée d'air et allèrent s'installer dans un pub pour boire une pinte.

- «J'ai passé une bonne après-midi grâce à toi. Merci, Miss.»

- «Merci à toi aussi. C'était très sympa, cette aide musicale.»

- «Oui.»

Severus avisa l'heure sur le mur décrépit du pub et fit une remarque à Emily.

- «Tu ne devais pas être chez toi pour 20 h ?»

- «20 h 30. Pourquoi ? Il est quelle heure ?»

- «Tu as encore un peu de temps alors. Tu rentres comment ?»

- «Moldue, je pense. J'adore prendre le bus le soir.»

- «Je te raccompagne ?»

- «Tu n'y es pas obligé, tu sais.»

- «Je sais, mais ça me fait plaisir.» Dit-il en lui tendant sa veste.

Il paya les boissons et ils partirent en direction d'Elephant & Castle.

- «Ôte-moi d'un doute, tes parents habitent bien vers Cricklewood ?»

- «Oui. C'est de l'autre côté de Londres, très loin d'eux.» rigola-t-elle.

- «Tu habites seule ?» demanda-t-il une fois assis aux meilleures places du bus, en haut devant. La vue était magnifique.

- «Non, avec William et Travis.»

- «Tu survis entourée seulement de Gryffondors ?»

- «Oui ; et j'ai l'habitude avec eux. Là, je vais rentrer et faire semblant d'être surprise par la fête qu'ils ont préparée.»

- «Ah !» rit Severus.

- «Tu avais des amis dans les autres maisons ?»

- «Oui, Lily Evans est ma meilleure amie depuis bien avant Poudlard. Elle était aussi à Gryffondor. Ensuite, d'autres dans chaque maison : on formait un groupe assez hétéroclite.» fit-il avec un doux sourire qu'elle trouva tout à fait charmant.

- «Ça devait être bien. Si c'était comme mon groupe et celui d'Elara.»

- «Je pensais vraiment qu'elle aurait fini à Serpentard ; comme ses parents et moi.»

- «Oh, je te rassure, elle est une vraie Serpentard. Un jour, je te raconterai une histoire sur elle et ses conseils douteux, mais pas pour l'instant.»

- «Bien. Ça nous obligera à nous revoir alors.» dit-il tranquillement pendant qu'ils descendaient du bus.

Ces mots réchauffèrent le cœur d'Emily.

- «On se verra lundi, pour mon contrat et tous les autres jours en cours.»

- «Oui, ce que je voulais dire, c'est… enfin… (sourire moqueur d'Emily). Vous moquez-vous de moi, Miss Stewart ?»

- «Moi ? Non, je n'oserais pas, Monsieur ! Je serais ravie de te revoir en dehors des cours, Severus. Bon, faudra que je fasse vraiment attention à ne plus te tutoyer et à t'appeler par les formules d'usage.»

- «Bien.»

Ils s'étaient arrêtés dans une contre-allée, loin des fenêtres de son appartement. Severus plaça sur eux un sort de flou, au cas où quelqu'un les regardait.

- «Nous voilà devant chez moi. J'ai encore cinq minutes, je leur laisse un peu de temps.»

- «Emily, j'ai vraiment passé un bon moment avec toi. Merci.»

- «Merci à toi, Severus. J'ai hâte d'apprendre encore plus à te connaître.»

- «Moi aussi.»

Ils se regardèrent longuement.

- «Au revoir, Miss Stewart. À lundi.»

Elle se mit sur la pointe des pieds et lui fit une bise sur la joue gauche. Puis elle se recula et dit :

- «Au revoir, Severus. À lundi, Monsieur Prince.»