CHAPITRE 11:

"Whisky, Révélations et Paternité""

La lueur tamisée du bar enveloppait la pièce d'une chaleur feutrée, contrastant avec la froideur de la nuit extérieure. Le whisky, aux reflets ambrés, scintillait dans le verre que House portait à ses lèvres. Il s'était installé au comptoir, son éternelle cane reposant contre le tabouret, le regard perdu dans un vide que seul lui semblait percevoir. La première gorgée lui brûlait la gorge, mais il savourait cette morsure comme un anesthésiant temporaire.

Le souvenir de la conversation avec Cameron, la révélation de sa paternité, tourbillonnait dans son esprit. La nuit, qu'ils avaient partagé, aussi imprévisible qu'intense, remontait à la surface. Des fragments d'émotions qu'il s'efforçait de refouler, pour ne pas s'y noyer : culpabilité, nostalgie et un soupçon de peur. Il laissait le whisky endormir ces pensées, au moins pour quelques minutes.

« Dr House ? » Une voix, intrusive et pourtant hésitante, brisa le silence de son esprit.

Il leva les yeux, déjà agacé, pour découvrir David, l'interne, planté maladroitement à ses côtés. Sa chemise froissée et ses cernes trahissaient une longue journée, mais son sourire se voulait presque confiant. Sans attendre d'invitation, il s'installa au bar.

« Vous êtes obsédé par moi, ou c'est juste votre soirée "j'ai décidé d'emmerder House" ? » Lança House, un sourcil levé.

David esquissa un sourire, un peu plus assuré que la dernière fois qu'ils s'étaient croisés ici. « Pas du tout, mais depuis votre recommandation sur le whisky, je m'y suis mis. » Il fit tourner son verre dans sa main. « Après une journée compliquée, ça aide. »

House grogna, sans prendre la peine de répondre. Il avala une autre gorgée, laissant l'interne combler le silence, comme prévu.

« Vous savez Cameron est vraiment une très bonne cheffe » risqua David, son ton à mi-chemin entre l'admiration sincère et la nervosité. « Elle travaille comme si rien ne pouvait l'arrêter. Je me sens même parfois… Complètement dépassé. »

House plissa les yeux, un sourire moqueur effleurant ses lèvres. « Vous êtes dépassé ? Quel choc. Vous avez sûrement en tête de lui ériger une statue dans la salle des résidents, ou vous préférez simplement continuer à la dévorer des yeux en silence ? »

David rougit, mais ne se dégonfla pas. Il baissa les yeux sur son verre, son ton devenant plus sérieux. « C'est vrai… Je l'avoue, je l'apprécie bien plus qu'une simple supérieure. Et il est possible qu'à un moment donné, j'ai… Enfin… » Il hésita, prit une gorgée pour se donner du courage. « Disons qu'un soir, j'ai tenté ma chance. »

House tourna lentement la tête vers lui, levant un sourcil, un mélange de curiosité et d'ironie dans le regard. « Donc, vous avez tenté votre chance avec Cameron ? Intéressant. Une audace admirable, quoique… Un peu désespérée. Et donc ? Vous vous êtes pris un râteau ou elle vous a juste envoyé balader gentiment ? »

David rougit, mais parvint à soutenir le regard, même s'il trahissait une légère nervosité. « On peut dire ça… C'était une soirée avec l'équipe. On fêtait notre promotion. Elle était là, pleine de vie, drôle, séduisante dans un bar… Et j'ai proposé de la raccompagner à la fin de la soirée. » Il fit tourner son verre dans ses mains, hésitant avant de poursuivre. « Sur le chemin du retour, je lui ai avoué mes sentiments et j'ai essayé de l'embrasser. »

House pinça légèrement les lèvres, son sarcasme s'atténuant, remplacé par une expression difficile à lire. « Elle vous a repoussé, » déduisit-il, sa voix plus posée, presque contemplative. « Au moins, ça montre qu'elle sait encore poser des limites quand il le faut. »

David releva timidement les yeux, surprenant House par une honnêteté qui désarmait son cynisme habituel. « C'est là que j'ai compris », dit-il doucement, presque dans un murmure. « Que sa tête, et son cœur… Étaient ailleurs... »

House resta silencieux, ses traits figés, mais son regard trahissait un instant de vulnérabilité. Le genre de moment qu'il s'efforçait de masquer derrière son cynisme, mais qui s'infiltrait parfois malgré lui. Un léger sourire énigmatique effleura ses lèvres avant qu'il ne retourne son attention vers son verre.

House se figea. Un silence épais s'installa, seulement troublé par le bruit des glaçons s'entrechoquant dans son verre. David soutint son regard, même s'il tremblait légèrement sous le poids de cette tension.

« Vous savez », ajouta l'interne, la voix plus douce, mais plus ferme, « Cameron mérite quelqu'un de bien. Quelqu'un qui saura l'aimer pour ce qu'elle est, et pas pour des raisons égoïstes. »

Il vida son verre d'un trait, posa un billet sur le comptoir et tendit une main respectueuse vers House pour la lui serrer, une expression énigmatique sur le visage. House ne bougea pas, se contentant de fixer cette main tendue avec un mépris calculé.

« Bonne soirée, Dr House. » David recula, puis disparut dans la nuit.

House resta immobile, le regard fixé sur son verre à moitié plein. Les mots de David résonnaient encore, insidieux, s'insinuant là où il aurait préféré ne jamais les entendre. Il termina son verre d'une traite, mais n'en commanda pas un autre.

Il quitta le bar, son cane frappant le sol dans un rythme mécanique, chaque pas comme une tentative d'échapper à ce qu'il venait d'entendre. Dehors, la fraîcheur de la nuit mordait sa peau, réveillant son esprit brumeux. Mais avant qu'il ne puisse s'enfoncer plus loin dans son propre chaos, il tomba nez à nez avec Cameron.

Elle était là, les mains enfoncées dans les poches de son manteau, elle semblait hésitante, comme si chaque mot pesait déjà trop lourd sur sa langue.

— « Je venais te voir. Est-ce que l'on peut discuter ? Il y a un café juste à côté. » Tenta-t-elle, mal à l'aise ?

House la dévisagea longuement, ses yeux bleus perçants balayèrent son visage comme s'il cherchait à percer ses intentions.

— « Vu la situation, il vaudrait mieux qu'on retourne à l'intérieur du bar et que tu me payes un double, voire un triple whisky. » Son ton cinglant fendit l'air comme un éclat de verre.

Cameron baissa les yeux un instant, prenant une grande inspiration avant de relever timidement la tête.

— « House, s'il te plaît. Accorde-moi juste quelques minutes. » Sa voix, basse et presque suppliante, semblait contenir un tremblement qu'elle s'efforçait de maîtriser.

House resta immobile, son visage un masque impénétrable. Le silence s'étira, chaque seconde alourdissant l'atmosphère. Enfin, il acquiesça d'un mouvement de tête grave, et, sans un mot, tourna les talons en direction du café. Cameron lui emboîta le pas, ses chaussures résonnant faiblement sur le trottoir, comme si elle hésitait à combler la distance qui les séparait.

Le café était un petit établissement de quartier, son néon vacillant signalant qu'il était encore ouvert à cette heure tardive. À l'intérieur, la décoration semblait figée dans le temps : des murs ornés de photos jaunies, des banquettes en cuir usé, et des tables recouvertes de nappes plastifiées aux motifs passés. Une douce odeur de café fraîchement moulu flottait dans l'air, apportant un certain réconfort malgré l'ambiance un peu morne. Quelques habitués étaient dispersés dans la salle, plongée dans leurs journaux ou fixant distraitement leur tasse vide.

House choisit une table près de la fenêtre et s'y laissa tomber lourdement, s'installant comme si l'endroit lui appartenait. Cameron prit place en face de lui, son dos raide et ses mains jointes nerveusement sur la table. Elle évitait son regard, mais elle sentait le sien posé sur elle, la transperçant d'une intensité presque insupportable. Il ne disait rien, jouant manifestement avec ses nerfs.

Cameron serra les doigts plus fort, jetant un coup d'œil fugace à House, qui affichait un calme déroutant. Son regard, mi-amusé, mi-analytique, semblait savourer chaque seconde de son malaise. Elle détourna rapidement les yeux, le souffle court.

La tension fut finalement brisée par la serveuse, qui s'approcha avec un sourire neutre.

— « Vous prendrez quoi ? »

Cameron releva la tête. — « Un café, » dit-elle d'une voix presque inaudible.

— « La même chose, » répondit House, sans quitter Cameron des yeux.

Cameron céda à son envie de caféine, un besoin urgent qu'elle ne pouvait ignorer, bien qu'elle sache qu'elle devait limiter sa consommation en raison de sa grossesse. Mais, au fond, elle savait que, avec ou sans caféine, le sommeil lui échapperait cette nuit. La tension qui la rongeait depuis le retour de House était bien trop forte, et la confrontation qu'ils avaient eue l'avait laissée trop perturbée pour espérer trouver un peu de calme.

La serveuse apporta les boissons chaudes et House sortit discrètement une petite fiole de sa poche et versa quelques gouttes d'un liquide ambré dans son café, sous le regard de Cameron blasée.

— « Vraiment ? » Souffla-t-elle.

— « Complètement. » Rétorqua-t-il, sans la quitter des yeux.

Cameron inspira profondément, puis se lança :

— « Écoute, je ne voulais pas que la conversation se termine comme ça. Pas après… Ce que tu as appris. » Elle redressa les épaules, retrouvant un semblant d'assurance. « Peu importe dans quelle condition cet enfant a été conçu, je suis heureuse de cette grossesse. Je l'assume. Et si tu ne veux plus entendre parler de moi ou du bébé… Je l'accepte. »

House resta immobile. Aucune réaction, pas même un froncement de sourcil. Cette immobilité rendait Cameron folle. Elle baissa les yeux, mal à l'aise, jouant à nouveau avec ses mains. Puis enfin, après ce qui lui parut être une éternité, House dit tout simplement.

— « Reviens. »

Cameron releva brusquement la tête, les yeux écarquillés. « Quoi ? »

— « Reviens. » Répéta-t-il, comme si elle n'avait pas compris.

Leurs regards se croisèrent, un duel silencieux dans lequel Cameron peinait à lire ce qu'il pensait.

— « Si c'est une blague, elle n'est pas vraiment pas drôle House. Tu as toutes les raisons d'être en colère, mais là, vraiment, je ne suis pas d'humeur. »

— « Je suis sérieux. Reviens. » Répéta-t-il, comme si elle n'avait pas compris.

— « Mais… qu'est-ce que vous avez tous à me dire ça ?! » S'exclama-t-elle spontanément blasée, avant de réaliser la portée de ses mots.

House fronça légèrement les sourcils. « Qui t'a demandé de revenir à Princeton ? »

Cameron détourna le regard, visiblement mal à l'aise. « Personne… Enfin, peut-être que Cuddy a laissé entendre, lors de notre dîner, qu'elle aimerait me voir revenir pour prendre la tête des urgences. »

House la fixa intensément, une lueur indéchiffrable dans les yeux. « Refuse. »

— « Je ne comprends pas à quoi tu joues ?! Tu viens juste de me dire le contraire. »

— « En effet. »

— « House, sérieusement, je ne comprends rien ! » Souffla-t-elle, exaspérée et réellement déboussolée. « Je suis épuisée… Cette journée m'a complètement mise à cran. »

Un sourire narquois étira ses lèvres. « Refuse l'offre de Cuddy et reviens travailler pour moi. »

Cameron le dévisagea, bouche bée. « House, arrête, s'il te plaît. Je sais que je t'ai blessé, mais ne fais pas ça. Ne joue pas avec moi. »

— « Je suis sérieux. »

— « Pourquoi ? Vu le regard que tu m'as lancé en entrant dans la salle de conférence tout à l'heure, j'ai cru que j'allais être foudroyée sur place. Je ne t'ai jamais vu comme ça. Alors pourquoi vouloir que je revienne ? »

— « Pour les mêmes raisons que la première fois. Tu sais, avant notre petite séance de gymnastique nocturne. » Lança-t-il avec un air faussement innocent.

Le rouge envahit les joues de Cameron, et elle balbutia quelques mots indistincts, ce qui ne fit qu'accentuer l'amusement de House. Pourtant, il se reprit rapidement, et son regard s'adoucit légèrement, laissant transparaître une pointe de sérieux.

— « Je ne veux pas de cet enfant. Mais toi, tu es brillante. Douée. Et visiblement, tu t'es perfectionnée dans l'art de la manipulation et du mensonge, » lâcha-t-il, non sans lui envoyer une pique au passage. « Quant à Cuddy, elle peut aller se faire voir. Elle trouvera bien quelqu'un d'autre pour diriger les urgences. Ce n'est pas ta place, Cameron. Ni aux urgences de Princeton, ni ici, à Chicago. » Il marqua une pause, la scrutant avec intensité. « Et puis tu fais n'importe quoi… » Dit il en buvant une gorgée de café la laissant dans l'attente.

Cameron fronça les sourcils, étonnée.

— « Je te demande pardon ? Où tu veux en venir exactement ?»

— « Vu tes cernes, ton teint blafard et tes ongles, tu es clairement carencée. Tu ne prends pas assez soin de toi, c'est évident. Si tu veux que je te fiche la paix, et si tu tiens vraiment à mener cette grossesse à terme, il va falloir que tu changes ça. »

Cameron resta sans voix, déstabilisée. House avait encore frappé. Elle aurait dû s'y attendre : s'il était le meilleur dans son domaine, ce n'était pas sans raison. En quelques minutes, il avait scruté chaque détail, analysé sa santé et posé un diagnostic en un éclair. Elle baissa les yeux, réfléchissant longuement, avant de murmurer :

— « Je… » Elle chercha ses mots, inspira profondément, espérant trouver un argument, mais rien ne vint. Elle était perdue, confuse, épuisée par cette situation. Et sans vraiment comprendre pourquoi, les mots lui échappèrent de façons spontanées : « C'est d'accord. »

House releva un sourcil, une étincelle illuminant son regard.

— « Parfait. »

— « Mais je reviens travailler pour Cuddy, pas pour toi. À prendre ou à laisser. »

House eut un sourire narquois. « C'est d'accord. »

À ce moment précis, la serveuse revint pour leur proposer une nouvelle tasse de café. Cameron tendit naturellement sa tasse vers elle, mais House posa sa main au-dessus de cette dernière pour l'en arrêter.

— « Plus de café. »

Le silence s'installa à nouveau, mais cette fois, il n'était plus lourd. Cameron esquissa un léger sourire. House, fidèle à lui-même, se contenta de siroter son café, un air triomphant flottant sur son visage.

Le tintement de la cloche à l'entrée du café brisa la tension qui flottait entre Cameron et House. Instinctivement, Cameron releva la tête, ses yeux se posant sur la silhouette familière qui venait d'entrer. Elena, en blouse légèrement froissée, son sac à main négligemment jeté sur l'épaule, s'arrêta un instant pour balayer la salle du regard. Lorsqu'elle aperçut Cameron, un sourire spontané illumina son visage. Mais ce sourire se mua en une expression intriguée lorsqu'elle remarqua qu'Allison n'était pas seule.

Un homme était avec elle.

Sans hésiter, Elena se dirigea vers leur table d'un pas assuré.

« Allie, » lança-t-elle joyeusement, ignorant pour l'instant House, qui la détaillait déjà avec un mélange de curiosité et de sarcasme.

Cameron, prise de court et visiblement gênée, s'efforça de composer un sourire. « Elena ? Salut. Qu'est-ce que tu fais là ? »

Debout, devant la table, Elena haussa les épaules avec un air détendu. « Je sors d'une garde interminable. Honnêtement, j'avais trop la flemme de me préparer quoi que ce soit à manger. Je suis juste venue récupérer une commande pour ce soir. »

Ce n'est qu'à cet instant qu'Elena se tourna vers House, dont l'intensité du regard ne laissait rien au hasard. Intriguée, elle lui tendit la main avec un sourire avenant.

« Bonsoir, je suis Elena. Et vous êtes ? »

House, fidèle à lui-même, resta immobile, se contentant de la fixer avec un regard déstabilisant. « Célibataire. »

Cameron soupira bruyamment, levant les yeux au ciel avec une expression d'exaspération parfaitement maîtrisée.

Elena sourie.

« Elena, voici House, » intervint Cameron, d'un ton un peu plus sec, espérant recentrer l'échange.

Elena inclina légèrement la tête, et un éclat de surprise traversa son regard. Elle ouvrit la bouche, mais seul un « Ah ! Vraiment ? » S'en échappa, teinté d'une curiosité mal dissimulée.

House, bien décidé à s'amuser, se redressa légèrement sur sa chaise, son expression se teintant de malice. « Au son de votre voix, j'en déduis que je ne vous suis pas inconnu. »

Elena esquissa un sourire, visiblement amusée mais prudente. « Disons que… votre réputation vous honneur. »

House posa un coude sur la table et joignit les mains sous son menton, son sourire s'élargissant. « Voilà qui est toujours agréable à entendre. Rien de tel qu'une réputation qui voyage, bonne ou mauvaise. »

Un léger courant d'électricité semblait flotter dans l'air, comme un flirt implicite, ou peut-être une simple joute verbale. Cameron, qui observait l'échange, croisa les bras en guise de bouclier, agacé par l'aplomb de House et par la facilité avec laquelle Elena s'était laissée prendre au jeu.

Le prénom d'Elena résonna soudain dans le café, appelé par la serveuse derrière le comptoir. Elle jeta un dernier regard vers House, lui adressa un sourire poli, puis se dirigea vers le comptoir pour récupérer sa commande.

House et Cameron se retrouvèrent seuls, mais le silence qui s'installa était lourd, chargé d'une tension palpable. Cameron brisa finalement le calme.

« À quoi tu joues, exactement ? » Demanda-t-elle, sa voix à la fois agacée et méfiante.

House tourna lentement la tête vers elle, ses yeux d'un bleu perçant scrutant chaque détail de son expression. Il prit un instant avant de répondre, savourant le moment. « Elle est au courant que je suis le père ? »

Cameron expira lentement, cherchant à garder son calme. « Non. Et j'aimerais que cette information reste confidentielle. Ici et à Princeton. »

House hocha la tête, mais le léger sourire en coin qu'il affichait trahissait ses pensées. Son silence était plus lourd que n'importe quelle réponse, un défi implicite. Cameron le fixa, le menton légèrement relevé, bien décidé à ne pas flancher.

Quelques minutes, plus tard, Elena revint avec un grand sac en papier. Elle posa son regard sur Cameron et retrouva immédiatement son sourire lumineux.

« Allie, on se voit demain à l'hôpital. » Puis elle tourna son attention vers House. « Docteur House, j'ai été ravie de vous rencontrer. Peut-être que nous aurons l'occasion de nous recroiser. »

House ne perdit pas une seconde. Avec cette assurance glacée qui lui était propre, il rétorqua : « Oh, absolument. Et si vous souhaitez des précisions sur la conception de cet enfant, n'hésitez pas. Je me ferai un plaisir de vous raconter tout ça… Dans les moindres détails. »

Les mots frappèrent Elena comme un coup-de-poing. Elle se figea, ses yeux s'agrandissant d'incrédulité, avant de tourner lentement la tête vers Cameron. Cette dernière, quant à elle, avait immédiatement enfoui son visage dans ses mains, ses joues rougies par la honte, un masque de gêne profonde.

Elena, ne manquant jamais une occasion de se jouer de la situation, lâcha, un sourire moqueur aux lèvres : « Tiens, tiens, voilà qui est intéressant ! »

Cameron redressa brusquement la tête. Ses traits se tendirent et son regard se fit aussi tranchant que l'acier. « On se voit demain, Elena. »

Amusée par la scène Elena, lui lança un clin d'œil complice avant de quitter le café.

« Bonne soirée, » dit-elle avec un sourire en coin, son sac à l'épaule et un éclat de malice dans les yeux. Quand la porte se referma derrière elle, Cameron tourna lentement la tête vers House, toujours installé confortablement, une tasse de café à la main.

Il affichait un sourire satisfait, son expression criant victoire.

« Tu n'as pas pu t'en empêcher, n'est ce pas ? » Grogna-t-elle, mi-agacée, mi-résignée.

House but une gorgée de son café, haussant légèrement les épaules. « Oh Cameron, tu devrais le savoir depuis le temps. Ce n'est pas ma faute. Je ne me contrôle pas, c'est plus fort que moi ! » Répondit-il, faussement innocent.

Il posa la tasse sur la table, son sourire malicieux toujours accroché à ses lèvres. « Et admets-le au fond de toi, tu savais très bien que je balancerais tout. »

Cameron secoua la tête, dépitée. Elle se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, comme si tout son corps abandonnait l'idée de lutter contre lui. Elle aurait dû savoir : avec House, la tranquillité était un luxe qu'elle n'obtiendrait jamais.