L'Examen de passage au Rang S approche à grand pas. Pour cette raison, comme chaque année, la guilde est en pleine effervescence. Les mages vont et viennent au quartier général comme des fusées. La chaleur ne les arrête pas, au contraire. Il fait beau, le temps est propice à toutes sortes de missions. Beaucoup sont occupés à remplir les plus de quêtes possibles. Cela ne ménage pas Mirajane pour autant, qui trouve des difficultés à suivre la cadence. Entre les boissons à distribuer, et le registre à remplir, elle ne sait plus où donner de la tête. Évidemment, l'agitation actuelle était moindre en l'absence de la salamandre, déjà partie quelques jours plus tôt avec son équipe.
Le silence retombe soudainement. Tout le monde s'était arrêté pour observer aux portes du bâtiment apparaître six silhouettes bien familières.
Pourtant, on n'entendit pas de grand fracas, ni de portes qui se fracassent violemment contre les murs. Étrangement, Natsu se tenait à l'écart, tandis qu'Erza semblait fâchée, et Grey agacé. Cela eut le don de faire monter une tension inexplicable dans la salle. Au premier abord, on pouvait penser qu'il y avait eu une énième dispute entre les deux chasseurs, qui s'était terminée par une bonne remontrance. Cela paraissait logique.
— Me regardez pas comme ça, j'y suis pour rien cette fois. C'est de la faute de cet abruti, fit le brun en désignant son ami aux cheveux roses, sachant à quoi devaient penser ses camarades.
Immédiatement, ils tournèrent leur attention sur Natsu. Gajeel raillait dans son coin, ça ne l'étonnait pas le moins du monde, il avait le don de faire des bêtises. Mais qu'il soit aussi piteux, aussi calme, ça n'était pas normal, ce qui mit la puce à l'oreille de certains.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi Lucy n'est pas là ? s'étonna Juvia, rejointe par la famille Strauss.
— Elle est rentrée chez elle, elle ne supportait plus Natsu, annonça Happy.
Un ange passa de nouveau.
— Lucy ? Ne plus supporter Natsu ? C'est rare venant d'elle. Il a dû y aller fort.
— Le problème, c'est qu'elle ne veut vraiment plus entendre parler de lui.
— À ce point là ? s'étonna Juvia. Mais qu'est-ce que tu as pu bien faire pendant cette mission, Natsu ?
Aussi ahurissant que ça le paraissait, Lucy était fâchée contre l'enflammé. Soupirant, il se décida à leur expliquer toute l'histoire depuis l'élément déclencheur.
L'équipe en avait bavée. Le combat s'éternisait, ils transpiraient, soufflaient comme des bœufs, la mission leur avait donné du fil à retordre. Tous les autres étaient à terre, ayant du mal à se relever. Natsu était le seul à continuer de se battre, s'acharnant sur leur opposant à s'en abîmer les poings. L'ordure profitait d'un moment d'inattention du dragon pour lancer une attaque sur Lucy, incapable de bouger ni de réagir autrement qu'en croisant les bras face à son visage pour se protéger un minimum. Toutefois, elle ne sentit qu'un léger souffle.
Elle découvrit face à elle la salamandre, debout, les yeux exorbités. Il avait manqué de peu d'atteindre le point de non retour, celui que Lucy redoutait tant, celui qu'elle craignait tout particulièrement. Leur adversaire venait de faire ce qu'il ne fallait pas. Elle savait qu'il sombrerait dans une rage folle, alors pour l'en empêcher, elle posa sa main sur sa joue, murmurant à son intention « Natsu, je suis là. Je vais bien. Tu m'as protégée. » Aussitôt, son rythme cardiaque avait ralenti, et il semblait s'apaiser, apte à finir cette lutte avec l'esprit serein. Le faire retrouver son calme dans de tels éclats de rage était une tâche des plus éprouvantes. Grâce à lui, ils eurent néanmoins la victoire.
Les souvenirs de la première fois lui revinrent en mémoire. De mauvais souvenirs. Elle se rappelait à quel point elle avait peur de ses flammes, de sa colère, mais surtout de lui. C'était une expérience qu'elle ne souhaitait pas revivre, lui qui lui inspirait pourtant tellement de confiance, avec qui elle se sentait en sécurité. Ce jour-là, elle avait peur, et elle avait encore du mal à se l'avouer. Elle ne voulait plus le revoir comme ça, il n'était pas le Natsu qu'elle connaissait dans ces moments-là.
Heureusement, elle avait vu le coup venir, à son grand soulagement. Leur adversaire arrêté et enfermé, la troupe put récupérer sa récompense, et prendre du repos dans un hôtel non loin le soir même, afin de recharger les batteries avant de retourner à la guilde.
Ils firent donc une halte dans un petit village, où ils achetèrent des provisions pour le reste du voyage, et des crèmes de soin pour panser leurs plaies. On leur attribua une chambre dans laquelle on fit monter trois lits supplémentaires. Cela leur rappelait les Grands Jeux Inter-Magiques. Le gérant leur offrit le repas, heureux de recevoir des mages, surtout l'équipe si renommée de Fairy Tail. Bien qu'Erza avait refusé au préalable, il avait insisté, et l'estomac de ses amis affamés lui fit changer d'avis.
Pendant leur repas copieux, les chamailleries de Natsu et Grey ne faisaient qu'à peine rire Lucy, qui n'avait presque pas touchée son assiette. Les images de son meilleur ami enragé, presque démoniaque, avaient envahies ses pensées, et lui coupaient l'appétit. Wendy posa une main réconfortante sur son bras, pour lui montrer son soutien.
— Tu as mal quelque part Lucy ? Tu as besoin que je t'examine ?
— Oh, c'est gentil Wendy, mais non, ça ira. J'ai juste... un petit coup de mou, ça devrait passer. Merci quand même.
En montant dans leur chambre, ils prirent chacun leur tour une bonne douche. Happy proposa un streap-poker, que Lucy et Wendy refusèrent immédiatement, avant qu'ils n'enchaînent sur le debrief de la mission. Elle n'avait eu de cesse que d'être tourmentée par sa mémoire, toute cette histoire faisant écho à son vécu. Cela faisait ressortir la rancune qu'elle éprouvait à l'égard de la flammèche pour cet événement dont elle se serait bien passée.
— Je comprends ce qu'elle a pu ressentir... j'ai eu à peu près la même chose, mis à part que Monsieur, lui, est partit de son plein gré. Sans même me prévenir, fit-elle sur un ton de reproche malgré elle.
Ça lui était resté en travers de la gorge. L'abandon de son meilleur ami lui avait laissé une certaine rancœur au creux de l'estomac. Natsu, comprenant qu'elle parlait de lui, fronça des sourcils, répondant sur la défensive.
— Attends, t'es sérieuse là ? T'as pas le droit de me reprocher ça, Lucy ! Je me suis entraîné pendant un an pour pouvoir te protéger ! Ne ruine pas mes efforts ! Puis d'abord, je croyais que c'était du passé cette histoire ! J'en reviens pas que tu me remettes ça sur le dos !
— T'étais surtout pas là ! Je n'ai pas besoin que tu sois plus fort, que tu me protèges ou que sais-je ! Est-ce que tu peux comprendre que ça m'a blessé que tu partes sans même m'en avoir parlé ? Du jour au lendemain, je me suis retrouvée toute seule. Je me suis sentie abandonnée ! Et cette mission m'a fait remonter ce mauvais souvenir...
— Qu'est-ce que tu veux qu'j'te dise, Lucy ? Je peux pas revenir en arrière et j'avais besoin de partir.
— Si tu m'en avais parlé, je t'aurais suivie ! Je me suis sentie mise à l'écart ! Je ne suis pas faible Natsu, tu le sais très bien ! On aurait pu s'entraîner ensemble, au lieu que je passe une année entière toute seule, à chercher un job pour payer mon loyer, loin de la guilde, loin des autres, loin de toi !
Sa confession pleine de contrariété, et à la fois d'une douloureuse affection, laissait le rose sans mots, ne répondant pas immédiatement. Il tentait d'assimiler les paroles de la blonde, sans en comprendre tout à fait la profondeur. Pourquoi lui disait-elle tout ça ? Il n'y avait pas qu'avec lui qu'elle était proche, elle aurait pu suivre Levy, et devenir avec elle une membre du conseil. Ou bien accompagner Kanna dans ses beuveries, et vivre des soirées festives jusqu'au bout de la nuit. Dans tous les cas, pour lui, elle aurait pu ne pas être seule, si elle avait demandé la compagnie des autres. Il restait bouche bée, ne sachant quoi en penser, quoi répondre face à cela, et lui demanda d'expliquer le fond de sa pensée.
— J'avais besoin de toi, imbécile ! J'ai toujours besoin de toi... fit Lucy, retenant difficilement ses émotions. Si tu te mets en danger et que je te perds, je fais comment moi ?! Je pensais qu'on formait une équipe !
Il ne voyait pas derrière ses mots tout l'attachement qu'elle avait pour lui. Sentant ses larmes s'apprêter à couler, elle quitta la chambre, claquant la porte, sans laisser le temps à Natsu de répondre. Là, c'était trop. L'équipe venait d'assister à la plus grosse dispute du duo. Jamais avant ils ne s'étaient criés dessus de cette façon. Eux aussi étaient restés sans voix face au discours de Lucy, ne sachant comment intervenir pour calmer le jeu. Happy avait bien tenté de se poser sur les genoux de la constellationniste, pour avoir un câlin et espérer la distraire suffisamment pour qu'elle cesse. Mais ses gestes brusques l'en avaient dissuadé.
Erza lança un regard noir à Natsu, lui faisant comprendre qu'il avait merdé. Pour que leur amie s'énerve ainsi, c'est qu'il avait poussé ses limites à l'extrême. Et pourtant, il était bien le premier à les connaître. Elle n'était pas fragile, mais le sujet des liens qu'elle avait avec les autres était sensible quand ceux-ci se trouvaient menacés. Elle tenait plus que tout à son dragon slayer de feu, mais ça, la rousse se rendait à l'évidence qu'il ne le ressentait pas suffisamment pour ne pas gaffer. Il se gratta l'arrière de la nuque.
— Bon, je vais la chercher.
— Surtout pas. Tu restes ici, lui ordonna Erza. T'es capable de t'enfoncer encore plus.
— Si tu ne veux pas que Lucy t'en veuille davantage, il vaudrait mieux que tu la laisses tranquille, intervint Wendy.
Pourtant, aucun d'eux ne pouvait se résigner à laisser la mage toute seule. Son état émotionnel ne s'arrangerait pas en restant de son côté, et ils s'en voudraient s'il lui arrivait quelque chose. Il fallait la retrouver, et rapidement. De nuit, c'était dangereux.
— Je vais aller la voir moi.
— Toi, Grey ? s'étonna Erza.
— Tu penses qu'elle te parlera ?
— J'en sais rien, mais je peux essayer. Lucy est ma meilleure amie aussi, alors si il y a bien quelqu'un à qui elle peut parler quand l'autre fait des conneries, c'est moi, grogna-t-il en jetant un coup d'œil plein de ressentiment au concerné.
On sentait au ton de sa voix que Grey n'aimait pas voir Lucy dans cet état. Appuyer sur ses derniers mots le faisait comprendre à Natsu, qui se sentait déjà coupable, et peiné. Le brun sortit donc à la recherche de la constellationniste, tandis que son camarade marmonnait dans son coin. Il aurait préféré régler ça de lui-même, de nature sanguine, mais son comportement méritait d'être réfléchi.
Grey connaissait bien Lucy, suffisamment pour deviner que le seul endroit où elle pouvait se trouver actuellement était le parc qu'ils avaient vu à l'aller. Il ressemblait beaucoup à celui de Magnolia, dans lequel elle allait souvent se réfugier. Il ne mit pas longtemps à la retrouver, le son de ses pleurs le menant jusqu'à elle. Arrivé à sa hauteur, il soupira, s'agenouillant devant elle en caressant son épaule.
— C'est pas juste de partir comme ça, tu sais ? On s'est inquiété pour toi.
— Désolée... Je voulais juste... être seule... renifla-t-elle.
— Je comprends, va.
Compatissant, il s'assit à ses côtés, et passa son bras autour de ses épaules, la ramenant contre lui pour la consoler et lui tenir chaud. Les nuits se faisaient malgré tout encore fraîches par moments, il ne souhaitait pas la voir malade en plus de subir un si gros chagrin.
Il laissa quelques minutes passer, silencieusement, pendant lesquels il observait le ciel et la myriade d'étoiles qui l'illuminait. Il se demandait comment lui rendre le sourire, s'il devait parler de ce qu'elle aimait le plus pour lui changer les idées, ou la laisser se confier à lui, vider son sac une bonne fois pour toutes.
Elle brisa le silence la première.
— Tu crois que j'ai mal formulé mes sentiments ? Que j'en ai trop fait ? Que j'ai abusé ?
— Bien sûr que non. Natsu est un idiot. Malgré qu'il ai pris de l'âge, tu sais comment il est. Il ne capte pas vraiment le message que t'essayes de lui faire passer. Nous, on a très bien saisi, mais lui c'est une autre histoire. Dis lui les choses comme elles sont.
— Parce que tu crois que même si je venais à le lui dire il comprendrait ? Non, il ne saurait même pas de quoi je parle.
Ils parlaient de Natsu. Évidemment, ça n'allait pas être si facile. Il comprenait les sentiments, et détestait qu'ils soient bafoués, ignorés. Mais sur ce coup, il avait fait une grosse erreur. Bien qu'il soit assez simplet, l'allumette sur pattes devait à l'heure actuelle réfléchir à sa bêtise.
— À mon avis, c'est lui qui ne veut pas comprendre. Parce que tu as été très claire. Même si c'est un idiot, il ne l'est pas à ce point quand même. Il doit vraiment être aveugle sinon.
— Je ne veux plus le voir risquer sa vie, Grey... Je ne peux plus le supporter... J'ai tellement peur de le perdre... Si ça venait à arriver, j'arriverais pas à m'en remettre... Natsu est mon monde... avoua-t-elle en détournant le regard, les joues rouges.
Cela faisait bizarre à la blonde d'avouer ses sentiments pour le rosé à son deuxième meilleur ami, mais elle se sentait un peu soulagée tout de même. Le noiraud posa sa main sur le haut de la tête de la jeune femme, lui frictionnant légèrement les cheveux.
— Je m'en doutais déjà un peu, confia-t-il tendrement.
Ils échangèrent un sourire, le premier de la soirée pour la blonde.
— Je ne sais pas si j'arriverais vraiment à passer au-dessus de ça... Je lui en voudrais toute ma vie...
— Tu penses ? D'après moi tu arriveras à lui pardonner un jour, j'en suis persuadé. Tes sentiments pour lui seront bien plus forts que ça.
— Je ne sais pas Grey... En tout cas pour le moment, je me sens blessée. J'ai pas envie de me prendre la tête avec ça, ni avec lui. Il m'a profondément vexée, cet imbécile.
Et elle avait le droit de se sentir ainsi. De cette façon, elle faisait comprendre à l'homme de glace qu'elle ne reparlerait pas de sitôt à l'homme de feu. Il se faisait tard, le moment de rentrer se faisait ressentir. Il aida la jeune femme à se relever et ils reprirent la direction de l'hôtel. Les filles sautèrent sur Lucy tandis que Natsu alla remercier Grey d'être parti chercher sa coéquipière.
— Je préfère te prévenir, sur le chemin du retour, Lucy m'a confié qu'elle ne voulait plus te parler ni te voir.
— Pourquoi ?
— Parce que tu es un imbécile, voilà tout.
La flammèche baissa le regard, ce que son ami lui disait le peinait beaucoup. Il n'aimait vraiment pas être en froid avec sa meilleure amie mais il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire. Avec le recul et une discussion avec Erza et Wendy, il s'apercevait qu'il avait été dur avec Lucy.
Ce soir-là, certains tombèrent dans les bras de Morphée bien plus vite que d'autres...
— Voilà, vous savez tout, termina Erza.
Chacun y était allé de son point de vue, et Erza avait prit le relais de Natsu sur les explications. Celui-ci bégayait beaucoup, et n'arrêtait pas de dire des « c'est pas ma faute, je suis tellement désolé », à tel point que les autres ne comprenaient même plus ce qu'il racontait.
— Effectivement, Juvia peut comprendre que Lucy soit un peu en colère contre toi. Partir comme un voleur en laissant juste une lettre, c'est vrai qu'elle l'aurait mal pris venant de son meilleur ami. Juvia l'a vécue aussi, ça fait mal.
Décidément, le pauvre Natsu en voyait de toutes les couleurs. Tout le monde était d'accord pour dire qu'il avait sûrement fait la plus grosse erreur de toute sa vie. Et si Juvia confirmait ces dires, c'est qu'il avait des choses à se reprocher. Petit à petit, cette histoire prenait des formes exagérées, ennuyant certains de leurs camarades qui retournèrent à leurs occupations de base. Ne restaient à écouter que Juvia, Mirajane, et quelques autres qui se faisaient du souci pour Lucy.
— Mais... J'aime pas qu'elle me fasse la tête. Les journées sont si longues et ennuyantes sans elle. J'ai besoin de l'avoir auprès de moi. C'est pas gagné pour que je l'ai de nouveau à mes côtés.
Natsu se mit à souffler, il n'en pouvait plus de toutes ses remontrances et de ces reproches. Il lui fallait faire quelque chose pour retrouver la confiance de sa jolie blonde. Il en avait fait des bourdes, mais des comme celle-là, c'était bien la première fois. Il ignorait totalement comment se faire pardonner. Chacun y allait alors de son idée : un dessin, mais c'était trop enfantin, et il n'avait pas l'âme artistique. Lui offrir un vêtement ou quelque chose. Il doutait qu'elle apprécie ce type de geste pour se racheter, il était conscient que ce n'était pas avec un objet qu'on répare les sentiments. On lui proposa toutes sortes de choses, mais ça ne lui convenait pas, ça ne venait pas vraiment de lui. Il lui fallait quelque chose de sincère qui lui fasse plaisir.
— Pourquoi pas en lui faisant la surprise d'un pique-nique ? sourit Mirajane, en déposant les boissons de ses camarades devant eux. Lucy aime les choses simples et il me semble que c'est bientôt son anniversaire. Je suis sûre qu'elle apprécierait tes efforts et tu pourrais te faire pardonner en passant un moment avec elle spécialement ce jour-là.
Ils acquiescèrent tous, c'était la meilleure solution, et la plus simple à faire pour lui, bien qu'il n'était pas doué pour cuisiner, et que la délicatesse ne faisait pas partie de ses traits de personnalité. Juvia, Erza, Mirajane, Wendy et Lisanna se prêtèrent au jeu d'un commun accord, elles lui donneraient un coup de main pour tout réaliser.
