Bonjour à tous !

OMG, je vous annonce qu'il s'agit du dernier chapitre ! J'ai beaucoup réfléchi pour voir si je développais un peu plus, mais je trouvais que ça n'aurait rien apporté à l'histoire. Et comme je compte écrire une autre fiction Tomarry, je me garde des idées pour la prochaine histoire.

Hé oui, c'est la fin. Je suis particulièrement heureuse d'avoir mis un point final à cette histoire. J'espère que vous apprécierez aussi mon histoire complétée. Bref, je continuerai mon blabla à la fin du dernier chapitre.

Bonne lecture !

SeverusRiddle


CHAPITRE 17

Le corps brûlant de douleur, paralysé par les multiples fractures, Harry ne pouvait que cligner des yeux et gémir dans les bras de Tom. Le sorcier le serrait avec force, toujours empreint à une peur sans nom. Ses iris incandescents fixaient Harry sans ciller, comme si ce mouvement allait le réduire en poussière, l'arracher à lui à tout jamais. L'atmosphère était lourde, glacée. La pluie continuait à inonder le terrain de Quidditch alors que des cris persistaient en périphérie.

— T... Tom…, haleta Harry, se rendant enfin compte de son essoufflement.

Une terrible douleur lui déchirait le thorax à chaque respiration.

— Je… Je ne peux… pas rester… ici, murmura-t-il d'une voix hachée.

Tom resserra sa prise et Harry geignit avec force. Immédiatement, Jedusor plongea son regard dans celui d'Harry.

— Je…Je ne voulais pas te faire du mal ! lâcha-t-il, les yeux exorbités, fous.

Harry sentit son cœur se tordre. Tom semblait tellement submergé par les événements, dépassé par les émotions. Il ne contrôlait plus rien. Sa magie tourbillonnante ne tarissait pas : elle s'épaississait au contraire. Elle empêchait quiconque d'approcher. Mais pourtant… Si Harry voulait arrêter de souffrir, quelqu'un devrait pénétrer le mur magique fortifié.

— Tu étais mort, répéta Tom, inlassablement. Tu étais mort, mort.

Il recommença à se balancer d'avant vers l'arrière comme un enfant traumatiser.

— Non, Tom. Tu… vois ? Je… suis… là.

Une grimace couvrit ses traits. Comment pouvait-il supporter une telle douleur ? Elle était à s'y méprendre au Doloris. Comme si chaque os, chaque veine fondaient dans la lave en fusion. D'ailleurs, sa vision s'obscurcit de points noirs. Bientôt, il perdrait connaissance.

— Infir… me… rie.

Un puissant BAM ! se fit entendre. Du coin de l'œil, Harry put voir un impact contre le mur magique érigé en périphérie.

— Tom ! s'imposa la voix d'Albus Dumbledore. Nous devons amener tout de suite M. Evans à l'infirmerie.

Tom secouait la tête, perdu dans un flux émotionnel trop important. Il délirait, les yeux rubis injectés de sang. Puis, il gémissait.

— Tom, répéta plus doucement Dumbledore lorsque tout le monde fut silencieux, je suis là pour aider Harry. Nous voulons tous les deux le soigner.

Tom arrêta ses mouvements, cligna des paupières. Harry, malgré la souffrance, étira sa magie pour caresser celle du sorcier. Il espérait l'apaiser. Cela semblait fonctionner: son corps perdit un peu de sa raideur, mais resta tout de même en alerte. La barrière s'effaça, ce qui permit au professeur de métamorphose de s'approcher.

— Je vais le faire léviter, Tom, expliqua calmement le professeur.

— Non, répondit-il froidement, les bras enroulés autour d'Harry comme si sa vie en dépendait. Harry reste dans mes bras.

Dumbledore hocha la tête, une lueur nouvelle dans les yeux en étudiant Jedusor.

Comme une mariée pressée contre le cœur affolée de Tom, Harry se fit porter sur le terrain jusqu'au château. Il poussa un fort gémissement de douleur, la respiration laborieuse. Son esprit glissait de plus en plus. Puis, il perdit la tête.

Harry ouvrit les yeux, mais les referma aussitôt. La lumière éblouissante lui brûla la rétine. Il tenta de se mobiliser, mais s'arrêta bien vite lorsqu'il sentit deux mains le maintenir par les épaules contre le lit.

— Ne bouge pas, lui ordonna une voix.

L'esprit embrumé, Harry ne comprenait pas où il était et ce qu'il se passait. Ses souvenirs s'enlisaient dans la vase de son cerveau, s'extrayant avec difficulté. Puis, un éclair se fit et tout lui revint. La chute de son balai, son sentiment de liberté jumelé au vol des oiseaux, l'impact sur le terrain de Quidditch, sa visite à la mort dans la gare de King's Cross, puis son retour, fracturé de partout, dans les bras de Tom. Et Tom… défait, vidé de toute vie, les yeux creux.

— Tom ! gémit-il alors, le cœur suffoquant au souvenir de la douleur démontrée par le sombre sorcier.

Une main s'agrippa à la sienne, enroulant ses doigts avec possessivité.

— Je suis là, Harry, entendit-il.

Lentement, Harry tenta à nouveau d'ouvrir les yeux, mais avec plus de prudence. Il laissa la lumière s'infiltrer entre ses cils, contractant ses pupilles. Puis, sa vision s'affina.

Assis près de lui se trouvait Tom, le teint livide et les lèvres gercées. D'immenses cernes ornaient son visage, qui restait fixé sur Harry.

— Bon… jour, dit celui-ci, la gorge nouée.

Il ne ressentait aucune douleur, seulement une sorte d'engourdissement stable sur l'ensemble de son corps. Il fronça les sourcils.

— Bonjour, dit Tom en se rapprochant et en embrassant le dessus de sa main.

Puis il se tut. Ce silence, inhabituel entre eux, plongea Harry dans l'inconfort.

— Depuis… combien de temps suis-je à l'infirmerie ?

— Deux jours, répondit Tom, absorbant Harry avec son regard, sans le détourner. Pour le moment, du moins.

Harry poussa un soupir avant de fermer les paupières. Déjà deux jours.

— Mme Silky doit être épouvantable, tenta-t-il de plaisanter, mais cela ne fonctionna pas.

Au contraire, Tom se raidit, sa mâchoire se contracta. Ses yeux s'écarquillèrent davantage.

— Tom ? murmura Harry. Est-ce que ça va ?

— D'après toi ? siffla-t-il avec un venin si lourd qui s'infiltrait dans les veines d'Harry pour davantage l'immobiliser sur le lit de l'infirmerie. Tu es dans le coma depuis 2 jours, à la suite d'une chute de ton balai. Et tu es mort sur le terrain ! Mort… Mort… Et… et… J'ai envie d'arracher chaque cheveu à Malefoy…

Un vent glacial se souleva dans l'infirmerie. La voix de Tom se fit basse, mais si cruelle, si sadique, qu'elle semblait résonner dans toute la salle.

— …un à la fois et d'en tisser une corde, longue et solide, pour ensuite l'y pendre au milieu de la Salle commune. Je l'attacherais fermement autour de son pathétique cou, jusqu'à y laisser une marque. Creuse, violacée. Puis, une fois que ses yeux deviendraient injectés de sang et que la peau de son cou tomberait en lambeau, j'ouvrirais son ventre pour qu'il se vide de ses entrailles.

Le cœur au bord des lèvres, le souffle coupé et le poil hérissé, Harry observait Tom dévoiler ses envies avec épouvante. Le sorcier semblait perdu, le regard dans le vague, savourant chaque détail comme s'il s'agissait du plus exquis des plats.

— Tom…, hésita Harry, tu me fais peur… Tu ne peux pas, le Pacte. As-tu oublié ?

Les yeux de Tom revinrent immédiatement sur Harry, la folie les imprégnant.

— Comment le pourrais-je ? cracha-t-il. Si ce n'était pas du Pacte, Malefoy serait déjà mort à l'heure actuelle.

Les pensées d'Harry tournoyaient. Il avait manqué un bout.

— Mais, pourquoi ? Qu'a fait Malefoy ?

Un rire guttural s'éleva de la gorge de Tom.

— C'est de sa faute, Harry, expliqua-t-il. C'est lui qui a lancé ce foutu cognard contre toi. Il t'a visé et tu es tombé !

Harry secoua la tête, se rendant compte que même sa nuque semblait manquer de souplesse.

— Il ne l'a pas fait exprès, Tom. J'étais proche de l'Attrapeur de Poufsouffle. Il était difficile de bien viser.

Tom serra plus fort sa main, l'écrabouillant presque.

— Tu es si naïf, répliqua-t-il. Et tu as tort. Je l'ai lu dans ses pensées quand il a osé venir à l'infirmerie.

— Tom ! Tu ne peux pas pénétrer l'esp…

— Je n'ai même pas eu besoin de le faire ! s'exclama-t-il avec dégoût. Elles s'extrayaient seules, se faufilant jusqu'à moi. Si… si… tu savais quelle maîtrise que j'ai dû faire preuve…

Il enfouit ses mains dans ses boucles foncées, et tira sur ses cheveux. Il semblait fou. Vraiment fou. Et Harry ne put contredire le sorcier: il n'inventerait pas cette histoire sur un de ses sbires. Mais, Harry n'était pas surpris. Malefoy voulait se venger de lui depuis les premières semaines de son entrée à Poudlard. Il fut seulement étonné qu'il ait pu tenir aussi longtemps sans répliquer.

— Je comprends ta colère et je te félicite de m'en parler, Tom, souffla Harry en plongeant dans le regard troublé du sorcier. Mais… Tu ne peux pas lui faire de mal, compris ? Nous trouverons un autre moyen.

Tom renifla avec dédain, la bouche tordue, mais ne répondit pas. Il se rapprocha d'Harry et repositionna ses oreillers sans qu'il lui ait demandé quoi que ce soit. Ce fut à ce moment que Mme Silky se présenta au sujet d'Harry avec un cri perçant.

— M. Evans ! Vous êtes réveillé. M. Jedusor, vous auriez dû me le dire ! lui reprocha-t-elle.

Harry cligna des yeux devant le silence de Tom, qui continuait de le fixer sans détourner le regard vers l'infirmière. Ses reproches lui glissaient sur le corps comme l'eau sur une roche.

— Oh, je viens tout juste de me réveiller, ne put s'empêcher de dire Harry. Alors…

Mme Silky lança plusieurs sorts autour de lui et observa les lumières changer de couleur. Elle hocha le menton, l'air satisfait.

— Vous guérissez incroyablement bien, M. Evans. Je crois que vous êtes le premier patient de ma carrière à sortir indemne d'une chute de la sorte, sans interventions pour amenuiser l'impact.

Un souvenir revint à l'esprit d'Harry: lors de sa troisième année, lorsque les détraqueurs avaient envahi le terrain de Quidditch. Dumbledore était intervenu pour ralentir sa chute, ce qui lui avait probablement sauvé la vie.

— Alors, répéta Harry, quelles sont mes blessures ?

— Fractures multiples, pneumothorax, hémorragie intracrânienne, rupture de la rate, et j'en passe.

À l'énumération, Tom se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang. Harry sentit la pression contre sa main se raffermir, ce qui, étrangement, le soulagea.

— Tout… tout ça ? s'étonna-t-il.

— Oui, M. Evans. Je ne suis pas une croyante, mais laissez-moi vous dire que vous êtes un miraculé, ajouta-t-elle. Je ne comprends pas comment il est possible que vous soyez encore vivant.

Un sifflement s'éleva de Tom et Mme Silky lui jeta un regard plissé.

— M. Jedusor vous a veillé sans relâche, ajouta-t-elle à l'adresse d'Harry. J'ai dû le forcer à manger.

— Tom ! Et les cours ? s'énerva un peu Harry.

Mais Tom garda le silence, la mâchoire crispée. Ses yeux exprimaient tant qu'Harry peinait à lire ses émotions.

— Et donc ? Suis-je guéri ? demanda-t-il.

— Il reste quelques fractures et je dois diminuer l'inflammation de vos tissus neurologiques, mais vous pourrez sortir de l'infirmerie dans un mois. Si tout va bien.

— Un mois ! s'exclama Harry en gémissant. Mais c'est trop long.

Tom se leva et scruta Harry avec intensité.

— Tu feras ce que Mme Silky dit, sans discuter, claqua-t-il.

Harry fit une moue, mais acquiesça. Mme Silky lui administra plusieurs remèdes, certains aux goûts incroyablement dégoûtants. Puis, elle repartit en sommant Harry de manger tout le plateau-repas qu'elle lui laissa.

Tom l'aida à s'asseoir et lui déposa un long baiser sur le sommet de son crâne. Il agrippa ensuite l'ustensile et lui tendit des cuillerées de soupe.

— Je suis capable de manger tout seul, s'agaça-t-il en plissant le nez.

Toujours aussi silencieux, Tom poursuivit ses mouvements en s'accordant sur le rythme d'Harry. Lorsque la soupe fut terminée, il osa enfin aborder le sujet qui écarquillait tant ses yeux.

— Mme Silky est surprise de la rapidité de ta guérison, elle semble aussi étonnée de ta survie, récita Jedusor avec rigidité. Et moi, je t'ai trouvé mort. Comment est-ce possible ?

Les méninges d'Harry s'agitèrent. Tom avait eu deux jours pour retourner les événements dans son esprit, questionner l'infirmière. Pouvait-il inventer un truc idiot ?

— Je ne suis pas médicomage, tenta Harry en regardant ses mains, n'osant pas croiser les yeux du sorcier. J'ai sûrement eu un arrêt cardiaque. Puis, mon cœur s'est remis en marche. Peut-être à cause de ma magie.

Il haussa les épaules avec ce qu'il espérait: désinvolture. Tom poussa avec douceur Harry dans le lit et y grimpa. Il s'enroula autour d'Harry, faisant attention à ses fractures. Heureusement, le garçon était engourdi grâce aux remèdes.

— Mme Silky s'est posé la question et a poussé ses recherches. Mais, elle n'arrive pas à statuer si c'est ce qu'il s'est réellement produit. Elle a fait venir un médicomage dans les premières heures suivant ton accident, et même lui n'a pas pu définir avec exactitude pourquoi tu es revenu à la vie.

Cette fois-ci, Harry tremblait. Il mentait mal, si mal. Comment faire pour se sortir de ce mauvais pas ?

— Je me questionne, chéri, roucoula Tom près de son oreille.

Le « chéri » était revenu, signe qu'il reprenait de plus en plus contenance depuis son éveil. Tom l'inspira profondément un long moment, caressant ses cheveux avec tendresse.

— Tu es extrêmement puissant Harry, plus que ce que tu montres. Plus que ce que tu exploites. Tu voyages dans le temps, tu ne possèdes aucune ligne de vie. Tu prends des risques inconsidérés: le basilic, me manipuler avec ta vie. Tu ne te protèges pas de ta chute alors que tu es puissant. Tu aurais pu amoindrir les conséquences.

Harry demeura silencieux, fixant son lit pour y percer un trou.

— Et tes souvenirs… Ils sont dans mon esprit. Ta quête des Horcruxes, mais aussi celle de certaines reliques.

Sans le vouloir, Harry crispa les poings et Tom le vit.

— Comment les appelle-t-on, déjà, dans cette histoire pour enfants ? Les Reliques de la mort ?

Harry étouffa le son qui cherchait à sortir de sa gorge, avec difficulté. Bien entendu, Tom avait fait un lien avec les reliques, à cause de ses fichus souvenirs dérobés. Il ne pouvait pas rejeter cette piste, même s'il s'agissait d'une histoire pour enfants.

— La Baguette de Sureau, la Pierre de résurrection, la Cape d'invisibilité, énuméra Tom en se levant et en faisant des pas de long en large. Je ne croyais pas à cette histoire, mais maintenant, elle me semble vraie, aussi incroyable que cela puisse paraître.

La gorge nouée, Harry n'arrivait plus à parler. Que pouvait-il dire ? Pouvait-il s'arrêter de mentir et dévoiler la vérité à Tom ? Il souhaiterait avoir la mort près de lui pour le guider, une fois de plus.

— La cape, continua Tom, expliquerait ta facilité à m'échapper, à te faufiler loin de mes yeux. Les Potter… descendent des Peverell, ceux liés au conte.

Deux doigts vinrent pincer le menton d'Harry pour le forcer à regarder son assaillant. Leurs yeux se rencontrèrent et se fixèrent longuement. L'avidité de Tom revint dans ses iris, fluctuant entre la noirceur de la nuit et le feu brûlant du jour. Avec lenteur, il pencha son visage et happa les lèvres d'Harry avec une passion lente, voire respectueuse. Mais bien vite, il les dévora avec faim avant de libérer le garçon.

— Harry… Nous sommes liés, pour toujours, insista-t-il avec calme. Les secrets n'ont plus lieu d'être. Est-ce qu'être Maître de la mort peut te faire voyager dans le temps ?

Un long sourire satisfait étira le visage de Tom. Harry, quant à lui, avait le cœur qui bondissait dans sa poitrine, avec force, tout près de sa gorge. La nausée le prit. Avec vitesse, il repoussa Tom et vomit son repas sur le sol, près du lit. La respiration saccadée, le teint livide, la cage thoracique en feu, Harry se sentit faible. Même son dernier secret, il n'avait pas pu le conserver. Tom connaissait tout de lui, tout. Est-ce que la mort savait ce dénouement en l'encourageant à revenir parmi les vivants ?

Alors qu'un autre jet s'extirpa de son estomac, une main chaude vint lui tenir les cheveux hors de son visage tandis qu'une autre lui frottait le dos. Tom était étonnamment prévenant, attentionné. Harry s'essuya la bouche du revers de sa manche, le nez plissé de dégoût. Peut-être était-ce lui qui n'évoluait pas ? Après tout, Tom montrait des changements. C'était vrai. Il voulait se lancer en politique pour, certes, prendre le pouvoir, mais aussi pour faire valoir ses idées. Lesquelles ? Certaines dont Harry serait en réel désaccord, ça allait de soi. Mais, son discours n'était plus aussi tranchant sur les Moldus et les Nés-Moldus. Il ne voulait plus créer d'Horcruxes, avait accepté de faire un Pacte de Sang.

Sa route sinuait autrement, vers un futur différent qu'Harry ne pouvait plus prédire.

Et qu'en était-il de lui-même ? Il se méfiait de Tom, divisait difficilement le garçon de Voldemort. Le soupçonnait sur tout et n'importe quoi. Alors… Alors que Jedusor montrait clairement leur relation au reste de monde. Mais quelle relation ? Étaient-ils un couple ? La panique de Tom lors de l'accident de Quidditch était vraie, authentique. Ce souvenir réchauffait à la fois Harry qu'il le tourmentait. Plus jamais il ne voulait voir le sombre sorcier dans une telle détresse. Tom le voulait à ses côtés. Il le lui répétait continuellement. Merlin, il lui avait même dit vouloir le rendre immortel !

Harry releva la tête rapidement. Mais il était déjà immortel. Tout comme Tom. Alors, quel mal y avait-il de lui dévoiler sa véritable nature ?

Le vertige le prit. Il agrippa son crâne entre ses mains pendant que Tom l'installait confortablement dans son lit.

— As-tu encore des nausées ? entendit Harry.

Il secoua la tête.

— Ça va un peu mieux.

Du coin de l'œil, il vit Tom secouer sa baguette pour nettoyer le plancher. Puis, il apporta un verre d'eau aux lèvres du garçon.

— Bois un peu pour changer le goût.

Harry s'exécuta et sentit un sort lui nettoyer la bouche. Puis, il sursauta lorsque la main de Tom lui caressa la joue, la nuque, puis le lobe de son oreille.

— Parle-moi, insista-t-il, les yeux étrangement luisants.

Il y avait toujours la même obsession dans ses iris, ainsi que l'avidité. Mais une nouvelle flamme y brûlait et Harry n'arrivait pas à déterminer son origine. Il soupira. Selon lui, il n'y avait qu'un seul chemin possible: la vérité. Et puis, si cela envenimait les choses, il n'aurait plus qu'à mourir et… tout recommencer ?

— Oui, Tom… Je suis le Maître de la mort. Je suis immortel.

L'aveu eut un effet saisissant chez Tom. Celui-ci se figea un moment, sa peau pâle reflétant la douce lumière du soleil. Ses yeux devinrent aussi rouges que la lave en fusion. Un souffle pénétra ses lèvres avant de s'étirer en un sourire… heureux. Pas cruel, pas satisfait, mais heureux. Vraiment heureux. Sa longue silhouette grimpa sur le lit une fois de plus, serrant Harry dans ses bras. Il plongea son visage dans sa masse de cheveux hirsutes et les baisa à plusieurs reprises, sans s'arrêter. Il lui chuchota des mots doux et le remercia de sa franchise.

— Tu es un être exceptionnel, chéri, murmura Tom près de son oreiller. Vraiment la plus belle créature sur cette terre.

Harry fredonna, se laissant bercer dans les bras du sorcier, le cœur battant la chamade. Est-ce que Ron et Hermione reviendraient lui créer des angoisses ? Il attendait leurs reproches, mais elles ne vinrent pas. Sa conscience acceptait-elle enfin son étrange attirance envers Tom, ses sentiments plus profonds que… la haine et la rancœur ? Était-il amoureux… ? Harry secoua la tête, la nausée de nouveau présente.

Et voilà, susurra Hermione, la folie a eu raison de toi. Pour tomber amoureux de Tom Elvis Jedusor.

Un long soupir angoissé s'extirpa de ses poumons. Tom vint le recueillir sur le bord de ses lèvres.

— Je vais prendre soin de toi, chéri, souffla-t-il comme une promesse. Nous serons toujours ensemble, toujours. Tu es à moi, Harry. Nos destins sont entrelacés depuis ta naissance.

Sa bouche s'écrasa contre la sienne avec espoir.

— Harry… Dis-moi que tu m'appartiens, dis-le-moi… S'il te plaît.

Fermant les yeux avec force, serrant ses poings jusqu'à s'enfoncer les ongles, il ouvrit la bouche.

— Je suis à toi, Tom, lui promit-il.

Puis, il plongea ses yeux verts dans ceux fiévreux de Jedusor.

— Je suis à toi tant et aussi longtemps que tu resteras sur le bon chemin. C'est une promesse ?

— C'est une promesse, accepta Tom d'une voix rauque.

Ils la scellèrent d'un long baiser.

Harry raconta alors les péripéties des Reliques de la mort: comment il avait acquis chacune d'elles et de sa mort en 1998. Même si Tom avait vu ses souvenirs, il lui narra chacun d'eux avec soit le sourire aux lèvres, soit les larmes aux yeux. Et Jedusor l'écoutait avec respect, presque vénération.

C'était étrange. Harry avait peur que Tom devienne un vrai fanatique. Ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait le Maître de la mort. Il avait aussi peur que le sorcier s'enfle la tête en se disant que le Maître de la mort était son Horcruxe, qu'il détenait donc le titre par extension. Un sourire étira ses lèvres. Tom aimait se donner de l'importance, il prendrait tout ce qu'il pourrait pour y arriver.

— Pourquoi ce sourire ? questionna Jedusor alors qu'il nourrissait encore Harry.

Ce dernier était bien capable de le faire seul, mais Tom insistait pour prendre soin de lui.

— Oh, je pensais aux Reliques, mentit-il, à moitié.

Ses yeux se posèrent alors sur la bague au doigt du sorcier. Il voulait la toucher, voir si la relique vivait encore.

— Est-ce que je peux prendre ta bague ? demanda alors Harry, la bouche sèche.

Tom fronça les sourcils et déposa les couverts sur le plateau-repas. Avec lenteur, il retira son héritage familial et la tendit à Harry.

— Tu sais, commença ce dernier en agrippant le bijou, la Pierre de résurrection est là. Dans ma ligne temporelle, tu avais une des reliques sans le savoir. Mais…

Harry caressa la pierre avec concentration sous le regard perçant de Tom. Il ferma les yeux, puis soupira. Il tendit la bague à Jedusor, un sourire las.

— Eh bien, cette pierre n'est plus une relique.

Tom remit la bague à son doigt et scruta Harry.

— Que veux-tu dire ?

Harry s'enfonça un peu plus dans les oreillers de son lit, les mains croisées sur son abdomen.

— Il y a un moment déjà, je me suis questionnée sur l'état des reliques dans cette ligne temporelle. Je veux dire, j'ai les reliques en ma possession, celles que j'avais dans mon présent, et elles m'obéissent. Je détiens un lien avec elles. Alors, pouvait-il exister 3 autres reliques ou non ?

— Et donc, poursuivit Tom, j'en déduis que cette pierre à mon doigt n'est plus une relique puisque ta présence ici, avec la pierre de ton présent, a annihilé en quelque sorte les reliques de mon présent.

Harry haussa les épaules.

— C'est ce que j'en déduis, approuva-t-il, les mains un peu tremblantes.

Tom se pencha vers lui, les yeux plissés.

— Mais il y a un truc qui te tourmente, déduisit-il en le décortiquant de ses pupilles avides. Quoi ?

Harry hésita un moment, puis parla.

— La Baguette de Sureau est entre les mains de Grindelwald. Et… Eh bien, elle ne doit plus être ce qu'elle est. Et donc…

— Tu es en danger, s'étouffa Tom, les yeux écarquillés de folie. Il a fait des apparitions en Grande-Bretagne pour chercher quelque chose… C'était la baguette ?

Harry hocha la tête.

— C'est ce que je pense.

Les mains de Tom s'enfoncèrent dans les épaules d'Harry.

— Depuis quand le sais-tu ?

— Que je suppose, plutôt, corrigea-t-il. Peu après la mort du basilic, je dirais.

Tom tenait Harry dans un étau, la respiration saccadée. Il semblait paniquer.

— Tom, chuchota Harry en enfermant son visage entre ses mains, je suis immortel. Je ne peux pas mourir. Arrête de t'inquiéter.

— Sauf s'il te vole les Reliques ! crissa-t-il entre ses dents. N'est-ce pas ce que la légende raconte ?

Harry fronça les sourcils. Tom n'avait pas tort. Il était Maître tant qu'il possédait les reliques. Et Grindelwald, en tant que voyant, avait un pied d'avance dans sa quête de l'immortalité. Mais, il ne s'inquiétait pas trop.

Orion et Linette se tenaient près du lit d'Harry, les yeux lumineux. Ils étaient heureux de voir Harry en forme. Maintenant, il se promenait dans l'infirmerie avec prudence, sous le regard sévère de Tom, pendant que ses amis lui faisaient la conversation. Jedusor restait auprès d'Harry du moment qu'il le pouvait, malgré son retour en cours, et lui apportait ses devoirs.

— Je déteste te laisser seul ici, siffla-t-il entre ses dents toutes les fois qu'il revenait près de lui.

Le plus étrange demeurait Albus qui n'était pas venu voir Harry une seule fois depuis son alitement, comme s'il l'évitait. Ou peut-être évitait-il Tom ? Avait-il compris quelque chose de plus profond ? Quelque chose qui reliait Harry à Tom, la réponse à sa présence dans l'école. Ce constat l'avait longuement fait soupirer.

— Harry ! J'ai tellement eu peur, entendit-il alors qu'il prenait place dans son lit. J'ai vraiment cru… que tu étais mort sur le terrain.

Harry observa Linette, un sourire désolé sur le visage. La jeune fille lui prenait ses mains, les serrant fortement entre les siennes. Orion s'était lui aussi approché du lit, soucieux. Harry avait créé tellement de remous avec cette chute.

— Bole a expulsé Malefoy de l'équipe, lâcha Orion tels une bombe, les bras croisés, le regard noir. Il le méritait. Ce connard a non seulement gravement blessé notre Attrapeur, mais il nous a aussi presque fait perdre la coupe.

Il n'y avait aucune pitié dans la voix de Black. Harry savait qu'il détestait de plus en plus le sorcier, mais il restait surpris de sa prise de position aussi ferme. Il jeta un coup d'œil en direction de Tom, le visage placide. Était-il derrière tout ça ? Si seulement cela pouvait rester à ce niveau de… vengeance.

— Il devait être… furieux, répliqua Harry en retournant son regard sur Orion.

— Pas qu'un peu, répondit-il. Il a joué contre son équipe et…

Ce fut à son tour d'observer Jedusor, toujours accosté au mur, les bras croisés et les yeux fermés. Sa voix mourut contre ses lèvres.

Ils discutèrent un bon moment, Harry écoutant les derniers potins de Poudlard. Orion se tenait étrangement près de Linette, les mains se frôlant de plus en plus souvent. La Poufsouffle rougissait parfois lorsqu'elle croisait les yeux ténébreux de Black, tout comme ce dernier lorsqu'il recevait l'un des sourires époustouflants de Linette. Un tendre sourire étira les lèvres d'Harry.

— Alors…, commença-t-il, les yeux pétillants. Je suis heureux de vous voir vous entendre si bien tous les deux. On ne se le dit pas assez souvent, alors: je vous aime.

Les réactions ne se firent pas tarder: Orion, ayant compris l'allusion, devint aussi rouge qu'une écrevisse ; Linette, heureuse, répliqua à Harry qu'elle l'aimait aussi ; Tom, de son côté, s'était décollé du mur, le visage courroucé, et avait agrippé le bras d'Harry avec possessivité. Harry rigola, souriant doucement à Orion. Sans se parler, l'autre sorcier comprit sa joie de le savoir en couple avec la Poufsouffle. Et Harry fut heureux de voir que son cœur était maintenant en paix avec cette relation.

Bientôt, Orion et Linette filèrent, laissant la place à Albus. Celui-ci pénétra l'infirmerie avec un sourire qui semblait cacher bien des choses. Il s'arrêta près du lit d'Harry et déposa des bonbons au citron à son chevet. Tom, encore présent, scruta leur professeur avec un regard perçant, mais une note d'animosité en moins. Ce qui était nouveau et étrange.

— Bonjour, M. Evans, s'inclina Dumbledore.

— Bonjour, répondit Harry.

Ses yeux bleus observèrent Tom par-dessus ses lunettes en demi-lune.

— Je vois que vous prenez soin de lui, Tom. Vous m'en voyez ravi.

Sa voix était sincère. Tom s'inclina un moment, plongeant l'une de ses mains derrière le dos d'Harry. Ce geste fit sourire tristement Albus.

— J'aimerais dire un mot à Harry, seul à seul.

Tom grogna son désaccord. Avec douceur, Harry agrippa l'une de ses mains, la frottant avec des cercles.

— Tout va bien, Tom. Laisse-moi seul avec Albus.

Ses yeux abyssaux l'étudièrent un instant. Puis, Tom se pencha pour embrasser ses cheveux avant de sortir. Harry cligna des yeux, le visage embarrassé. Tom était si démonstratif, peu importe l'endroit et le public.

— Professeur ? questionna Harry alors qu'il se tapotait les joues.

— Je vois que votre relation avec Tom vogue vers de nouveaux horizons.

— Il semblerait, répondit Harry en se grattant la nuque. Lui et moi, c'est une longue, très longue histoire.

Dumbledore prit place près du lit d'Harry, sans aucune animosité sur le visage.

— Est-ce à votre convenance ?

Harry prit un moment pour réfléchir. Comment trouvait-il sa relation avec Tom ? Houleuse, difficile, incompréhensible, puissante ? Tout à la fois ?

— J'imagine que oui, répondit-il en se grattant plus fortement la nuque, puisque… eh bien, voilà.

Albus l'étudiait avec gravité, les mains jointes devant lui.

— Je vous ai beaucoup observé, commença-t-il avec douceur, depuis votre arrivée au château.

Harry soupira : il en allait de soi. Il sentait que Dumbledore savait déjà tout de lui. Il le laissa poursuivre.

— Vos pièces d'identité avec ma propre signature magique, mais plus mûre, plus ancienne. Un peu comme si c'était la mienne, sans tout à fait l'être. Le besoin de modifier le registre des naissances au ministère. Votre connaissance plutôt avancée dans les cours, davantage que notre meilleur élève Tom Jedusor. Votre panique à la suite de votre cours de Divination et votre ligne de vie inexistante. Votre chute fatale…

Il s'arrêta un moment, frottant ses yeux derrière ses lunettes. Ce geste lui rappela douloureusement le Dumbledore de son époque, celui épuisé par les années.

— J'ai reçu une lettre de Gellert il y a plusieurs semaines… La Baguette de Sureau ne fonctionne plus.

À cette révélation, Harry ferma les paupières.

— Votre manque d'étonnement me donne à croire que vous saviez pour la baguette, pour cette relique inactive.

Harry pencha la tête et scruta Albus avec une intensité nouvelle.

— Oui, car je suis son Maître. La Baguette ne répondra plus à Grindelwald. Mais il va me traquer, je le sais. Être traqué par les Seigneurs des Ténèbres semble être mon fardeau, après tout. C'est la raison même de mon existence.

Harry eut un rire ironique alors qu'il observait le ciel étrangement bleu par la fenêtre de l'infirmerie.

— Je vais devoir le tuer, qu'il arrête enfin son règne de terreur. Mais en serais-je capable ? Je n'ai pas l'âme d'un meurtrier.

Reportant son regard dans les yeux luisants de Dumbledore, il y lut une tristesse infinie.

— Je sais que vous partagiez des sentiments profonds, l'un envers l'autre, révéla Harry. Mais, pour le bien de la communauté, il faut arrêter la guerre. Et si vous ne le faites pas, je le ferai !

Albus observait Harry d'un regard difficile à interpréter, baigné dans la douleur et la compréhension. C'était déchirant à voir et Harry sentit son cœur se serrer.

Les jours passèrent, apportant l'équipe de Quidditch de Serpentard pour prendre de ses nouvelles. Bien entendu, Malefoy n'était pas présent. Orion et Linette vinrent à plusieurs reprises alors que Tom campait directement dans l'infirmerie.

Harry avait tenté plusieurs fois de faire comprendre à Tom qu'il était non seulement en sécurité, mais qu'en plus, il ne pouvait pas mourir.

— Ah oui ? s'était-il exclamé avec force alors qu'ils étaient seuls. N'est-ce pas à cause de ton statut de Maître de la mort que tu as pu voyager dans le temps ? Et si tu décidais de ne plus revenir auprès de moi, Harry ? Je suis certain que cette possibilité t'a effleuré l'esprit !

Harry l'avait regardé avec malaise. Tom était beaucoup trop intelligent. Maintenant, il ne craignait peut-être plus que ce soit la mort (en tant que telle) qui l'arrache à lui, mais plutôt un choix, un temps. À ce moment, Harry crut bon de taire qu'il pouvait accueillir la mort à tout moment, même dans un corps en vie.

Assis sur le bord de son lit, Harry sauta sur ses jambes pour enfiler son pantalon. Bientôt, ce fut la chemise. Un sourire au visage, il s'étira de tout son long et apprécia le fait d'être enfin libre de ses mouvements. Il prit un dernier remède tendu par Mme Silky et sortit de l'infirmerie dans un soupir de soulagement. Celui-ci resta coincé un moment dans sa gorge lorsqu'il tomba devant la grande silhouette de Tom.

— J'allais à la Salle commune, dit Harry en fronçant les sourcils.

Au lieu d'une réponse, une poigne ferme l'agrippa au poignet et le traîna parmi les étages. Harry sentit ses poumons brûlés un moment: son alitement lui avait liquéfié des muscles et de l'endurance. Jedusor le remarqua et ralentit le pas à ce constat.

— Merci, souffla Harry, une légère sueur perlant son front. Où va-t-on ?

Tom resta muet, mais Harry comprit que leur objectif était la Salle sur Demande. Il passa devant le mur à trois reprises sans lâcher sa prise du poignet menu et franchit le seuil.

Harry fut ébloui par une pièce sensiblement identique lors de leur première venue, il y a déjà plusieurs mois. Une grande cheminée ronflait près d'un mur, un canapé installé dans sa lumière douce. Une table basse accueillait des plats avec des aliments divers alors qu'un lit ornait aussi l'ensemble, ce qui fit hésiter Harry.

— Pourquoi y a-t-il un lit ? lâcha-t-il, toujours dans le dos de Tom.

— Pour dormir, répondit Tom, telle une évidence, en l'entraînant vers l'âtre.

Il l'installa sur le canapé avec une couverture, lui versa un thé chaud et vint s'asseoir près de lui. Il se glissa aussi sous l'étoffe et enroula ses membres autour du garçon, comme la pieuvre qu'il était.

— Pourquoi dormir ? Nous avons le dortoir, insista Harry pendant que Tom enfouissait son nez dans le creux de son cou.

— C'est le week-end, rétorqua Tom comme si cette réponse à elle seule expliquait bien des choses.

— Et alors ? grogna-t-il sous la sensation de son corps qui fondait au contact du sombre sorcier.

— J'ai besoin de me ressourcer, siffla Tom en respirant ses cheveux et en déposant des baisers contre sa peau.

— Te ressourcer ? répéta Harry, un léger sourire aux lèvres. Tu étais avec moi tous les jours à l'infirmerie.

— Ce n'est pas pareil, cracha Tom en s'accrochant avec plus de force à Harry. Mme Silky était là, tout le temps. Et tes amis. J'ai besoin de te toucher, de te sentir, de te goûter. Je suis en manque, claqua-t-il sans gêne.

Harry, au contraire, sentit son visage rougir d'embarras.

— Je ne te comprends pas, souffla-t-il. Comment peux-tu dire toutes ces choses alors… alors que tu ne comprends pas la moitié des émotions humaines ?

Tom s'éloigna un peu et plongea ses yeux dans les siens.

— Chéri, tu ne peux pas comprendre à quel point j'ai pu souffrir, murmura-t-il.

Même si sa voix était basse, Harry avait l'impression qu'elle résonnait dans le pavillon de ses oreilles. Cette phrase le tourmentait: aussi belle elle était, Tom oubliait que le passé d'Harry n'était qu'en partie ombres et ténèbres.

— Te voir, sans vie, dans mes bras, poursuivit-il avec gravité, a été la pire des souffrances, bien pire que la mort elle-même. Je…

Harry se mordit la lèvre et chercha à se dégager, sans succès. Il étouffait sous l'intensité des émotions de Tom.

— Je ne veux plus jamais vivre un tel moment, Harry. Plus jamais ! J'ai… j'ai compris que ta présence était tout pour moi. Je me demande… Est-ce ton absence dans ta première ligne temporelle qui a provoqué ma folie ?

Tom ricana amèrement, puis embrassa les lèvres tremblantes d'Harry, qui l'observait avec des yeux ronds. Son baiser était aussi léger qu'un papillon, mais aussi puissant qu'une décharge électrique.

— Peut-être existe-t-il un rituel nous permettant d'être à jamais ensemble ?

Harry poussa Tom avec horreur, puis rigola un moment.

— N'exagère pas, Tom ! Ne trouves-tu pas qu'avoir une partie de ton âme en moi est suffisant ?

Les yeux plissés et avides de Tom le scrutaient avec intensité.

— Tom ! Sale psychopathe !

Et ils demeurèrent enlacés près du feu, bercés par la chaleur.

Harry rêva des cheveux touffus d'Hermione et de ceux flamboyants de Ron. Les deux l'observaient avec intensité, leur visage perplexe. Les silhouettes de Ginny et de Sirius s'élevèrent derrière eux avec moins de précision. Avec un cœur battant la chamade, Harry survolait les êtres aimés avec amertume. Ils avaient tant fait pour lui, s'étaient sacrifiés pour le protéger.

À ses pensées, il vit Hermione secouer la tête.

— Harry, souffla-t-elle avec une douceur infinie, tu as tout sacrifié. Tu as tout changé.

Harry fronça les sourcils, la gorge nouée.

— Merci, vieux, poursuivit Ron. Je veux… Nous voulons que tu sois heureux. Profite de la vie. Notre aventure a été géniale, mais toute bonne chose a une fin, non ?

Ron l'observait avec des yeux malicieux, la tête penchée vers l'avant.

— Mon frère, tu dois nous laisser partir, termina-t-il dans un murmure, il le faut. Une nouvelle page se tourne. Nous t'aimons.

Hermione hocha la tête, tout comme Ginny et Sirius, dont le rire lui caressa le dos.

Albus se matérialisa derrière l'ensemble, le regard pétillant. Mais Harry sut qu'il s'agissait une fois de plus de la mort. Celle-ci inclina la tête et enveloppa toutes les silhouettes devant lui d'un grand manteau.

— Au revoir, entendit-il de tous avant de se réveiller.

Il se redressa en trombe, la respiration hachée. L'humidité couvrait son visage et, lorsqu'il porta les mains à ses joues, il réalisa ses larmes. Il pleurait. Beaucoup.

Deux bras vinrent l'encercler avec force avant de sentir un nez s'enfouir dans son cou.

— Tu as fait un cauchemar ? demanda Tom doucement.

Harry secoua la tête, une boule toujours présente au creux de sa gorge. Arriverait-il à parler ?

— J'ai…

Il souffla un moment.

— La mort, tenta-t-il d'une voix rauque, est venue me voir.

Tom se tendit immédiatement à ses mots et serra davantage Harry comme pour fusionner avec lui.

— Et que te voulait la mort ? siffla-t-il avec un étrange tremblement.

— M'offrir un dernier cadeau, je pense, murmura Harry. J'ai pu dire au revoir à des âmes qui me sont chères.

Les larmes continuaient d'inonder son visage.

— Ron, Hermione… Ginny, Sirius, récita-t-il avec respect. Jamais je ne vous oublierai.

Une main se glissa dans sa chevelure pour lui masser le crâne avec douceur. La caresse glissa jusqu'à sa nuque tendue et Harry profita de celle-ci, les yeux fermés. Son avenir était maintenant à ses côtés: il l'acceptait enfin.

— Tom, chuchota-t-il en soupirant sous les caresses du sorcier, je te connais mieux que quiconque et je te vois tel que tu es. Je vois tes efforts, malgré cette noirceur qui t'habite, et tant que tu l'équilibreras… Je serai avec toi, Tom. Je…

Jedusor embrassait son cou, mais Harry sentait son attention. Il écoutait chaque mot, les décortiquait un à un.

— Pour ce que ça vaut, lâcha Harry, je…

La gorge nouée, le corps tremblant, il puisait dans son courage de Gryffondor pour terminer sa phrase.

Je suis tombé amoureux de toi, Tom, souffla-t-il en Fourchelang. Malgré notre passé, notre présent et notre futur.

Il se fit agripper et pousser dans le confort du canapé. Tom se tenait maintenant au-dessus de lui, le regard rouge, la respiration rapide, le torse se soulevant avec force. Ses pupilles dilatées le scrutaient avec une certaine folie, celle qu'Harry reconnaissait et acceptait.

Harry, gémit Tom, les poings serrés de chaque côté de son visage, tu es tout pour moi, tout.

Il plongea sur ses lèvres et les enferma dans un baiser possessif et affamé. Harry se laissa dévorer, enivré par la passion de Tom, mais aussi par sa magie qui s'infiltrait sous sa peau, sous ses muscles, jusqu'à pénétrer ses os. Il poussa un gémissement sous l'assaut de ce sombre sorcier qui le rendait fou.

— Chéri, tu es à moi, à moi, insista-t-il. Dis-le ! Dis que tu m'appartiens.

Tom lécha ses lèvres et descendit dans son cou pour le respirer. Il gémissait alors qu'il agrippait les poignets d'Harry pour les enfermer au-dessus de ses cheveux en broussailles.

Chéri, s'il te plaît, le supplia-t-il en mordant son cou, dis-le.

Cette demande électrisa l'entre-jambes d'Harry, l'excitant comme jamais. Le garçon avait tant donné, tant sacrifié dans la vie, réfléchi à tout: complotant dans une guerre, machinant des plans. Il réalisa qu'il aimait que Tom prenne le contrôle dans l'intimité, fasse en sorte que ses pensées soient sur pause, n'obéissant qu'au désir et au plaisir. Et si le besoin de contrôle de Tom se comblait dans leur relation, eh bien, soit. Harry lui octroierait ce plaisir.

Alors, il approcha ses lèvres près de l'oreille de Tom et lui souffla:

— Je suis à toi, tout mon être t'appartient, Tom, tout.

Il sentit Tom frissonner à ses mots et son sexe durcir contre sa cuisse.

— Prends-moi, le supplia alors Harry. Fais de moi ce que tu veux.

Tom poussa un long gémissement avant de se fondre contre Harry. Il le déshabilla en couvrant chaque parcelle de sa peau de baisers et de morsures. Il le caressa, enfonçant ses doigts dans sa peau tendre. Harry observa le sorcier qui perdait peu à peu le contrôle. Ses mains le palpaient avec convoitise avant de s'éloigner pour arracher ses propres vêtements. Les pupilles de Tom étaient si dilatées qu'Harry ne discernait presque plus la rougeur de ses iris. Jedusor ressemblait à un carnivore sur le point d'engloutir sa proie.

Un léger rire s'éleva d'Harry. Lui qui pensait octroyer du contrôle à Tom, ce dernier semblait perdre toute trace de maîtrise.

Tom lécha son abdomen, puis engloutit le sexe d'Harry sans prévenir. Immédiatement, le garçon cambra le dos, rapprochant ses hanches contre le visage de Jedusor. Tom le suça avec adoration, tout en observant les réactions de sa moitié. Sa langue s'enroula autour de sa verge, la goûtant comme un délicieux mets.

— Merlin ! siffla Harry qui perdait de plus en plus la tête.

C'était si bon, si chaud. La bouche de Tom était un véritable paradis. Le sorcier prenait son temps, humidifiant sa longueur de sa salive. Puis, il accéléra et Harry gémit sans retenue.

— Tom ! dit-il en ouvrant soudainement les yeux et tentant de le pousser. Je vais… Dégage !

Mais Tom tenait bon, un sourire carnassier aux lèvres. Puis il suça Harry jusqu'à le faire exploser de plaisir. Harry se cambra, cria et jouit dans la bouche de Tom, celui-ci accueillant la semence avec luxure.

— Bon sang, marmonna Harry, un bras couvrant ses yeux, une rougeur teintant ses joues.

Il eut à peine le temps de respirer qu'il sentit ses jambes s'écarter pendant qu'un doigt plongeait en lui.

— Je vais te baiser, Harry, susurra Tom, dont la dureté palpitait avec douleur, te marquer, faire de toi le mien, ou te faire l'amour. Vois-le comme tu veux, mais… Tu vas être mien.

Le doigt de Tom le titillait de l'intérieur. Il caressait ses parois, fouillait son rectum, l'étirait avec une certaine douceur malgré l'impatience. Un deuxième doigt plongea à la rencontre du premier et bientôt, Tom toucha la prostate d'Harry. Celui-ci poussa un gémissement aigu alors que son sexe gonflait à nouveau.

— Merde ! souffla Harry de gêne en se cachant un peu plus le visage alors que Tom caressait sans relâche sa prostate.

— Ça te fait du bien ici, n'est-ce pas ? roucoula Tom en étudiant toutes les réactions du garçon.

Harry hocha la tête avec honte. Il ne pensait pas pouvoir prendre du plaisir de la sorte.

— Arrête de te cacher ! le somma Jedusor d'une voix tranchante. Je veux te voir, chéri. Je veux te voir prendre du plaisir par mes doigts.

Avec réticence, Harry obéit et survola le visage à couper le souffle de Tom. Celui-ci, si beau et si aristocratique, semblait être la définition même de la débauche. Il se léchait les lèvres, sans la moindre gêne, et plongeait ses doigts dans les fesses d'Harry, encore et toujours. Malgré l'embarras, Harry fut hypnotisé par l'avarice de Tom.

— Tu es si beau, chuchota Tom, son sexe de plus en plus douloureux.

Et Tom plongea un troisième doigt pendant qu'Harry arqua le dos. Sans prévenir, les yeux grands ouverts, il se déversa sur son ventre, sa semence glissant dans son nombril. Il venait de jouir pour la deuxième fois.

— Tu aimes ça, n'est-ce pas ? susurra Tom en retirant ses doigts. Tu es fait pour ça, chéri. Tu es fait pour moi, pour que je te donne du plaisir.

— C'est… gênant, avoua Harry d'une voix essoufflée.

— Pourquoi ? s'étonna Tom, les sourcils arqués

Harry observa un moment le sorcier, le visage en feu.

— Le Sauveur du monde, l'Élu, le Maître de la mort… aime être pris par-derrière. Viens avec trop de facilité.

Tom étira un sourire prédateur sur ses lèvres. Puis, il se pencha et embrassa tendrement Harry.

— J'aime dominer, tu aimes être soumis, récita-t-il. Nos corps sont plus que compatibles et il n'y a aucun mal à ça, à ressentir du plaisir.

Harry hocha la tête.

— Et maintenant, je vais te pénétrer. D'accord, chéri ?

Un nouveau hochement de tête.

Tom respira rapidement. Lorsque le bout de son sexe pénétra son anneau de muscle, un sifflement sortit des lèvres de Jedusor.

— Si serré !

Harry sentit une brûlure, mais elle n'était pas lancinante, ni désagréable, mais plutôt accueillante. Il avait besoin de Tom en lui, il voulait se faire remplir, ne former qu'un. Il pouvait presque sentir l'Horcruxe en lui roucouler dans sa boîte crânienne.

Tom se glissa lentement, prenant son temps, tout en observant Harry, qui émettait des sons érotiques sans pouvoir s'arrêter. Toutefois, quelque chose dans les yeux de Jedusor semblait chercher un point d'ancrage pour ne pas perdre immédiatement le contrôle et jouir à l'instant. Après tout, c'était une première fois pour le sombre sorcier, tout comme pour Harry. Celui-ci poussa un soupir de satisfaction lorsque Jedusor le pénétra jusqu'à la garde.

— As-tu mal ? demanda soudainement Tom, tendu et immobilisé.

Harry plissa son visage sous le questionnement, mais aussi sous le plaisir, ne comprenant pas la lueur d'inquiétude dans le regard de Jedusor.

— Non, je…

— Alors, pourquoi pleures-tu ?

Harry fronça les sourcils et toucha ses joues. Les larmes étaient de retour, sans qu'il le veuille. Étrange.

— Je…

Pourquoi pleurait-il ? Il se sonda un moment et comprit.

— Je suis comblé, révéla-t-il, le souffle court, tout aussi étonné.

Sans moquerie, sans regard hautain, Tom fondit sur lui pour lui happer les lèvres. Il l'embrassa avec une nouvelle passion, plongeant sa langue en lui, avant de se détacher et de souffler contre sa bouche:

— Moi aussi.

Et il bougea en Harry, ne pouvant plus se retenir. La mâchoire crispée, les yeux dilatés, Tom scrutait Harry sans ciller alors qu'il s'enfonçait en lui, de plus en plus profondément. Harry se tortillait de plaisir lorsqu'enfin, sa prostate se faisait stimuler avec ardeur. Il souleva ses hanches et entoura la taille de Tom de ses jambes. Jedusor le pilonnait, le front couvert de sueur, les narines dilatées. Il était si beau, ainsi. Harry pouvait voir tout de lui, sa passion et son obsession. Et il se sentit vibrer, acceptant enfin d'être l'objet de convoitise et d'envoûtement de Tom.

Pour la première fois, Harry l'embrassa, gémissant sous toutes les sensations qui pénétraient l'entièreté de son corps, les secousses qui imprégnaient ses muscles, ses orteils qui se recroquevillaient.

— Je suis à toi, Tom, scanda-t-il en ouvrant la bouche sous la délicieuse friction à l'intérieur de lui.

On n'entendait plus que les gémissements, les respirations haletantes et les sons érotiques de succion et de claquement dans la Salle sur Demande.

— Oui, souffla Tom, les dents serrées, tu es fait pour moi. Si délicieux…

Harry jouit pour la troisième fois, de façon presque douloureuse. Tom plongea la main dans sa semence et l'étala sur Harry. Il semblait aimer le salir, le souiller de leur péché. Harry était presque inerte, son corps se balançant contre celui de Tom qui continuait d'aller et venir en lui dans un rythme infernal.

Les bras de Tom soulevèrent le torse d'Harry et le rapprochèrent de lui, son petit corps maintenant en califourchon sur le sorcier. Harry enroula les bras autour du cou de Jedusor, tremblant de la tête aux pieds, ondulant contre la beauté de Tom. Il se pencha et engloutit la bouche si offerte devant lui. Bientôt, un grognement franchit la gorge de Tom pendant qu'Harry sentit la jouissance exploser en lui.

Ils retombèrent sur le canapé, vidés de leur force.

Tom caressa le visage d'Harry, puis embrassa ses cheveux. Son corps tremblait.

— Je ne peux dire si c'est de l'amour que je ressens pour toi, chéri. Je suis, selon tes dires, un psychopathe, roucoula-t-il— Harry le sentit presque rouler les yeux au ciel —, mais… tu es tout pour moi. Ma raison de vivre.

Harry entendait le cœur de Tom battre rapidement dans sa poitrine sous l'assaut de la vérité.

BIEN DES ANNÉES PLUS TARD — TROP D'ANNÉES

Harry observait la mer frapper le rivage dans un doux bruit de roulement. Le soleil se couchait à l'horizon, peignant le paysage marin de sa teinte orangée. Fermant les yeux, il inspira l'air salin.

Les années avaient filé à une telle vitesse au début de sa vie. Maintenant, tout se déroulait lentement, paresseusement, morbidement. Harry savait pertinemment que pour un mortel normal, il s'agissait du contraire. Le temps s'écoulait de plus en plus rapidement dans la vieillesse. Mais pour Harry, c'était différent. Il ne vieillissait pas. Du moins, pas physiquement. Tout comme Tom.

Leurs premières années de vie commune avaient eu son lot de défis. Malgré tout l'amour d'Harry pour Tom, ce dernier avait dû maintenir un équilibre entre sa noirceur et les attentes de la société. La communication avait été essentielle dans leur quotidien. Mais la passion, jamais celle-ci n'avait faibli.

Après la mort de Grindelwald — celui-ci assassiné par Dumbledore plus tôt que sur sa première ligne temporelle —, Harry avait étudié la fabrication de baguette alors que Tom montait les échelons au ministère de la Magie. Il était rapidement devenu le nouveau ministre de la Magie. Il avait eu des mandats intéressants, mais leur condition exceptionnelle — celle de ne pas vieillir — avait bien vite montré des obstacles. Surtout pour une figure publique.

Orion avait remplacé Tom à la tête de leur parti politique, Tom tirant les ficelles dans l'ombre, et ce, pendant plusieurs années. Les deux sorciers s'étaient étrangement rapprochés. Mais était-ce si étrange lorsqu'on considérait qu'Orion Black désirait le bonheur d'Harry ? Orion s'était marié avec Linette, malgré le désaccord de la famille Black. Leur union avait soulevé un vent de mécontentement parmi les Sang-Purs, mais sa position en tant de « ministre » avait réussi à changer quelques mentalités.

Le futur qu'avait connu Harry avait changé. Sirius ne vint jamais au monde, mais c'était pour le mieux, car son père, Orion, était heureux. Il chérissait sa femme tous les jours, donnant naissance à un petit garçon joyeux et doux comme Linette.

Harry avait espionné les naissances pendant plusieurs années, le cœur serré. James Potter et Lily Evans s'étaient mariés, mais Harry Potter ne vit jamais le jour. Lily eut une fausse couche, mais donna finalement naissance à une petite fille à la tignasse aussi noire que les Potter. Harry avait suivi avec intérêt les pas de cette sœur qui n'avait jamais existé dans sa ligne temporelle. Elle s'était liée d'amitié avec les Weasley. Elle voltigeait autour de Ron, mais aussi de Ginny et d'Hermione. Parfois, Harry se demandait si la mort n'avait pas joué avec le destin pour rapprocher les quatre enfants. Mais il s'en fichait un peu, observant avec une obsession ses anciens amis prendre un chemin plus sain, sans douleur. Avec une certaine envie.

Cette douleur, Harry la ressentait parfois. Il se demandait souvent comment il aurait pu vivre avec une sœur. Mais, il repensait à son long voyage et à sa rencontre avec Tom. Le sorcier était devenu sa raison de vivre, son oxygène de tous les jours. Ils avaient tout partagé, connaissaient la profondeur de leur âme. Et son amour pour Tom Jedusor était maintenant la seule chose qui le maintenait en vie.

Voir tous les êtres aimés s'éteindre dans la mort pour ne plus reconnaître les visages de sa ligne temporelle, Harry sentait la lourdeur du temps qui pesait sur les épaules. Trop d'années s'étaient écoulées. Beaucoup trop. Bien souvent il avait rêvé d'appeler la mort, l'étreindre pour fermer à tout jamais les yeux. Mais Tom…

Il prit à nouveau un grand souffle et entendit une porte s'ouvrir et grincer dans le lointain. Il observa le cottage au fond du paysage pour découvrir la silhouette de Tom s'étirer à l'horizon. Elle s'avançait sur la plage afin de le rejoindre. Tom prit place à son côté, s'enroulant autour de son petit corps comme il le faisait toujours.

— Tu es froid, murmura Tom en déposant un baiser dans le cou d'Harry.

— Oui, souffla-t-il. Le vent est frais.

Tom soupira un long moment et tourna le visage d'Harry vers lui. Les années l'avaient changé. Tom s'était adouci, avait compris l'amour et la douleur autre que la sienne. Il restait un être égoïste, mais pas lorsque cela concernait Harry. Et ses paroles le clouèrent sur place.

— Chéri, chuchota-t-il, je vois ton épuisement. Je… je te remercie pour ta patience, de rester à mes côtés. La vie n'est pas toujours facile, je le comprends enfin.

Harry demeura silencieux, les lèvres tremblantes.

— Perdre ceux qu'on aime… comme je perds ton envie de vivre. Je te demande un avant-dernier voyage, une dernière ligne droite de passion et puis… Tu remettras tes reliques à la mort. Et moi… mes Horcruxes. Je t'aime assez pour accepter la mort, Harry. Ce sera notre dernier voyage, chéri. Qu'en penses-tu ?

Les larmes aux yeux, Harry l'embrassa doucement, puis lui répondit:

— Oui, ce dernier voyage, je veux le vivre avec toi.


Oufff… La fin. LA FIN ! Et puis, qu'en pensez-vous ? Selon moi, cette fin douce-amère reste joyeuse.

Je ne pense pas qu'Harry soit un personnage pouvant aimer vivre indéfiniment. Et après avoir suivi la vie de ceux qu'il aimait, jusqu'à ressentir un certain détachement, il était tout simplement normal qu'il commence à dépérir un peu.

Tom, quant à lui, ne peut pas vivre sans Harry. Et un Harry déprimé devient une torture pour lui. Après avoir vécu tant d'années, Tom est prêt à faire un véritable geste d'amour et à partir avec Harry dans la mort. J'avoue que je trouve ça assez romantique de la part de Tom. L'éternité, c'est bien beau, mais… ce n'est pas parfait. Je crois que même Tom peut le comprendre.

Alors, j'espère que vous avez passé un bon moment. J'espère que vous avez aimé et j'espère que vous continuerez à me suivre pour une nouvelle aventure. Je ne veux pas me presser, toutefois. Le prochain titre s'enligne pour : Valse à trois temps.

Alors, je vous dis à la prochaine !