Chapitre 28 : Epilogue

Avec une démarche minutieuse, Darcy et le colonel Fitzwilliam rassemblèrent les preuves des dettes et des tromperies de George Wickham. Les créanciers, encouragés par la promesse de récupérer leurs fonds, se joignirent à la cause.

Wickham fut finalement arrêté et emmené devant les tribunaux. Les charges contre lui étaient accablantes, et malgré ses tentatives de défense, il fut condamné à une peine de prison, un destin qu'il avait longtemps mérité.

Mr. Bennet fut soulagé et ne manqua pas de remercier Mr. Darcy et le colonel Fitzwilliam pour leur aide précieuse.

Sous la tutelle de sa tante Philipps, Lydia commença lentement à apprendre les valeurs qu'on commença enfin à l'enseigner.

Un jour, alors qu'elle était sur le point de faire une remarque cinglante à Mary au piano, elle s'arrêta, et se contenta d'un sourire poli.

— C'était un morceau charmant, Mary, dit-elle.

Et bien que ses mots étaient simples et brefs, ils étaient dépourvus de sa moquerie habituelle.

Mr. Bennet, désormais plus impliqué dans l'éducation des ses plus jeunes filles, observa le changement. Il avait pris des mesures pour s'assurer qu'elle reçoive une éducation plus poussée, mais il savait que le véritable changement devait venir de Lydia elle-même.

Avec le temps, Lydia commença à participer aux activités de la maison avec plus de sérieux. Elle aidait sa tante Phillips dans les tâches quotidiennes et prenait le temps d'écouter les conseils de sa tante sur la manière de se comporter en société.

— Lydia, vous semblez… différente, commenta Elizabeth un jour.

— Lizzie ! Différente dans le bon sens, j'espère, rit Lydia en haussant les épaules.

Et bien que Lydia restait toujours cette jeune fille pleine d'énergie à revendre, elle avait appris quelque chose de ses erreurs passées. Elle avait mis du temps pour oublier Wickham, mais quand elle guérit enfin, elle réalisa à quel point elle s'était montrée si niaise.

Mais Lydia Bennet conservait sa passion pour les jeunes hommes. Cependant, elle commença à aborder ses interactions avec plus de discernement.

Lydia se tenait à la fenêtre, observant les officiers passer dans la rue. Son cœur battait toujours plus vite à la vue des uniformes rouges, mais cela s'arrêtait là.

— Lydia, tu vas attraper froid, dit Mrs. Phillips.

— Oh, ma tante, soupira Lydia. Je ne fais que regarder.

— Regarder avec tes yeux, pas avec ton cœur, répliqua sa tante avec un sourire.

Anne de Bourgh fut délivrée d'un poids de la pression de sa mère pour se marier. Elle n'était pas dans la nécessité et sa santé fragile ne l'avantagerait pas non plus à supporter le poids et la responsabilité de la maternité, si bien que le mariage, qui pourrait nuire à sa vie, ne lui suscitait aucun enthousiasme en particulier. Elle commença à s'essayer à des activités et trouva de l'intérêt dans la botanique et le jardinage. Avec le personnel et les jardiniers, elle commença à travailler sur les jardins de Rosings Park qui étaient jusque-là moyennement entretenus. Anne de Bourg trouvait satisfaction dans la participation à l'entretien du domaine familial, sous l'œil critique de sa mère.

Dans le voisinage, Charlotte Lucas se satisfaisait de sa vie posée et tranquille à Hunsford, avec le fils qu'elle a récemment eu avec Mr Collins. La sécurité, c'était ce qu'elle avait toujours cherchée, et elle l'avait.

Du côté du Derbyshire, dans le salon de Pemberley, les notes du piano s'élevaient et se mêlaient à la voix de Mary. Georgiana, assise à ses côtés, suivait la partition du regard. La musique avait créé un lien entre les deux jeunes filles.

Kitty et Elizabeth les observaient depuis le canapé. Elizabeth nota que Mary avait bien évolué au piano et en chant. Les cours dispensés à Pemberley par le professeur de Georgiana avaient donné des résultats. Quant à Kitty, elle était influencée par l'environnement et l'entourage posé à Darcy House et Pemberley, lui montrant qu'il y avait plus dans la vie que les bals et les flirts. Et être éloignée de Lydia pour un moment l'apaisait un peu, bien que sa petite sœur préférée lui manquait par moments. Kitty commença à apprécier les moments tranquilles, à lire plus et à réfléchir par elle-même, sans l'influence de sa jeune sœur.

Depuis leur rencontre, le Colonel Fitzwilliam et Cassandra avaient développé une amitié profonde et sincère. Au fil du temps, cette amitié s'était transformée en sentiments amoureux. Cassandra appréciait l'authenticité et la légèreté du Colonel, trouvant en lui un partenaire qui partageait ses aspirations. Ils ne tardèrent pas à se marier. Le colonel avait trouvé l'amour et la richesse en la personne de Cassandra.

De son côté, après le fiasco à Pemberley, Caroline Bingley décida de fuir les regards pesants de son ancien entourage. C'était devenu insupportable pour elle. Elle choisit de partir pour l'Amérique.

Arrivée à New York, Caroline fut d'abord déstabilisée par les différences culturelles. Cependant, sa détermination lui permit de s'adapter rapidement. Elle se lança dans le commerce de tissus fins, utilisant son sens de la mode pour importer des étoffes luxueuses d'Europe et les vendre aux familles aisées d'Amérique.

Caroline trouva finalement une forme de rédemption en soutenant les jeunes femmes de la communauté à se lancer dans le commerce, prouvant que même les erreurs les plus graves pouvaient mener à une transformation positive.

Elle apprit à apprécier les valeurs du travail et de l'honnêteté. Bien qu'elle ne revienne que rarement en Angleterre, elle restait en contact avec les Hurst et les Bingley grâce aux lettres.

Les Bingley avaient finalement trouvé un demeure à Derbyshire où ils ne furent pas loin des Darcy, au plus grand bonheur de Jane et Elizabeth, et aussi de Bingley qui était non moins ravi d'avoir les conseils et les expériences de Darcy, son futur beau-frère. Ce dernier le guidait dans la gestion de son nouveau domaine.


Dans le cadre verdoyant du Derbyshire, sous un ciel d'un bleu éclatant, le jour tant attendu était enfin arrivé. L'église était décorée de fleurs blanches et de rubans de soie. Les bancs étaient remplis d'amis, de famille et de serviteurs, tous venus célébrer l'union de Fitzwilliam Darcy et Elizabeth Bennet.

La marche nuptiale débuta, et Elizabeth, radieuse dans sa robe, avança lentement vers l'autel, au bras de son père. Darcy l'attendait, son regard ne quittant pas celle qui allait devenir sa femme.

Le colonel Fitzwilliam, témoin de Darcy, sourit discrètement à Elizabeth. Jane et Bingley, à côté d'eux, semblaient tout aussi impatients. La cérémonie commença, marquée par leur échange de vœux devant toute l'assemblée.

La réception se déroula dans la grande salle de bal de Pemberley où les chaises et les tables étaient dressées. Les rires et les conversations animées remplissaient l'air. Le couple ouvrit le bal.

Mrs. Bennet ne manqua pas de rappeler à tous combien elle avait œuvré pour ce mariage. Lydia, toujours vive et espiègle, raconta avec enthousiasme comment Wickham l'avait failli tromper, mais que Darcy et Elizabeth l'en avaient empêché.

Bingley parla de la chance d'avoir son meilleur ami comme son nouveau beau-frère par alliance. Jane exprima sa joie pour Elizabeth d'avoir trouvé l'amour chez un homme comme Mr Darcy.

Le soleil se couchait sur les collines du Derbyshire. Les invités se dispersaient lentement, emportant avec eux les échos d'une journée remplie de joie et de beuverie.

Alexander Lawrence se tenait à l'écart, son regard perdu dans l'horizon. Sa présence avait été imprévue mais il s'était démené pour assister au mariage.

Georgiana s'approcha discrètement de lui.

— Vous êtes revenu, dit-elle doucement, sa voix à peine plus forte qu'un murmure.

Alex se tourna vers elle, avant de lui esquisser un sourire discret.

— Oui, je ne pouvais pas rater le mariage d'Elizabeth.

— Je suis ravie de vous revoir Mr Lawrence.

— Moi de même, Ms Darcy. Vous pouvez m'appeler Alex.

— D'accord, Alex…

Un ange passa avant qu'Alex ne prenne la parole timidement.

— Votre robe est magnifique Ms Georgiana.

Georgiana baissa les yeux, cachant le rougissement de ses joues.

— Je suis content de vous parler. J'avais craint de vous aborder pendant toute la fête, reprit-il.

— Suis-je si effrayante ? rit Georgiana.

— Non, bien sûr, au contraire. Mais je sais que vous préférez l'observation à la discussion lors des rassemblements de ce genre. Et que vous êtes plus à l'aise en petit comité. Et que vous vous adaptez avec votre rythme.

— Alors là, vous avez tout compris, monsieur, confirma Georgiana d'un air amusé.

— Oui, je le sais, répondit Alex, tout aussi amusé.

— C'était un beau mariage. Je suis tellement heureuse que mon frère ait trouvé une femme merveilleuse comme Elizabeth.

— Je ne vous le fais pas dire. Il n'y a pas meilleur choix. Votre frère est très chanceux.

— Avec Elizabeth, vous vous connaissez depuis longtemps ?

— Depuis que nous savons marcher. Nous avons grandi ensemble au Hertfordshire. Nous étions voisins et nous avons souvent joué ensemble. Les liens se sont créés naturellement.

— Et aujourd'hui, vous êtes présent à son mariage malgré la distance et les longues années de séparation. C'est une belle histoire.

— Oui, je suis très heureux pour elle. Elle a trouvé une charmante jolie petite famille, sourit le jeune homme en regardant Georgiana.

La jeune fille lui rendit son sourire.

—...Et un très beau demeure, je dois l'avouer, ajouta Alex avant de siffler d'admiration.

— Oui, Pemberley est un havre de paix.

— Je n'avais jamais réalisé jusqu'à maintenant, à quel point la région du Derbyshire est magnifique.

— Je peux vous faire visiter plus en détails avant votre départ si vous le voulez, quand ma gouvernante aura du temps libre pour nous accompagner.

— J'accepte volontiers ! Je n'attendais que ça ! rit Alex.

Ils se sourirent et le silence s'installa entre eux, un silence confortable, témoin du début de leur complicité.

Darcy les observait de loin, son expression était indéchiffrable. Elizabeth s'approcha de lui, et son regard resta fixé sur la silhouette d'Alex et Georgiana, échangeant sous le clair de lune. Elle glissa sa main dans la sienne.

— Tu sais, commença Elizabeth, ils ne font que discuter. Pourquoi cet air si sérieux mon amour ?

Darcy tourna son regard vers elle, une lueur d'appréhension dans ses yeux.

— Je crains les tempêtes que ton jeune ami le marin pourrait apporter, surtout celles qui pourraient menacer la sérénité de Georgiana.

Elizabeth serra doucement sa main.

— Mais n'oublie pas que même les mers les plus agitées peuvent mener à de nouveaux horizons. Et Georgiana n'est plus l'enfant qu'elle était il y a quelques années. Elle est devenue une femme capable de naviguer sur ses propres eaux.

Le visage de Darcy se dérida alors qu'il continuait à contempler la scène devant lui.

— Peut-être, tu as raison. Georgiana a gagné en maturité. Je lui fais confiance pour avoir une bonne capacité de discernement dans tout ce qu'elle entreprend et dans ses relations.

Elizabeth se blottit contre lui, sa tête reposant sur son épaule.

Ils observèrent le jardin éclairé où Georgiana et Alex s'étaient installés. Georgiana souriait, et Alex la regardait avec tendresse. Et dans cet instant suspendu, tout semblait possible. La fraternité ? L'amitié ? Ou peut-être quelque chose d'encore inexploré ?

Et alors que la nuit enveloppait Pemberley, Alex et Georgiana restèrent là, leur avenir écrit dans les choix qu'ils étaient libres de faire.

— Regarde comme tout est tranquille maintenant, remarqua Elizabeth. C'est comme si Pemberley retenait son souffle.

Darcy, profitant de l'instant, ferma les yeux et inspira lentement une bonne bouffée d'air avant de prendre la parole.

— Ta présence en ces lieux a apporté une sérénité que je n'avais jamais connue depuis la disparition de mes parents…

Darcy détourna son regard des jeunes gens et le dirigea vers Elizabeth. Il la pressa contre lui, son souffle chaud dans ses cheveux.

— Nous avons traversé bien des épreuves, mon amour. Mais maintenant, nous sommes ici, à Pemberley, et je ne désire rien d'autre que de passer le reste de ma vie à tes côtés.

Elle leva les yeux vers lui en disant :

— Alors, soit.

Elizabeth sourit. Elle est enfin chez elle, avec l'homme qu'elle a choisi.


FIN


Je m'arrête là pour cette histoire, sinon cela va continuer inévitablement par des récits sur leurs vies conjugales et parentales, et j'avoue que ce ne sont pas mes sujets préférés pour écrire, d'autant plus qu'on a déjà pas mal de belles histoires relatant la suite d'Orgueil & Préjugés sur ce site. La seule différence, c'est qu'ici, Lydia Bennet n'a pas fini dans un mariage arrangé avec George Wickham.

J'ai délibérément opté pour un style "magie et conte de fée" dans cette fanfiction en particulier, où les gentils finissent bien, les moins gentils obtiennent une bonne leçon avant de se repentir, et le grand méchant Wickham finit là où il le mérite. Il y a déjà assez de drame, d'injustice, et de souffrance dans la vraie vie, j'ai donc voulu finir avec un monde bisounours tout en couleurs dans ma fanfiction.

Hommage à Jane Austen qui continue à inspirer des milliers de gens, dont moi. Merci à elle d'avoir créé ses personnages emblématiques.

Mention spéciale aux trois films principaux qui m'ont inspiré le début de cette fic :

- "Toi c'est moi" (It's a boy girl thing)

- "Dans la peau de ma mère" (Freaky Friday - celui avec Lindsay Lohan). Le titre est d'ailleurs inspiré de ce dernier. Une des lectrices l'a également mentionné en commentaire hihihi.

- "L'étoile filante" 1996 (Wish upon a star) - Disney Channel

En revoyant ces films à l'époque, je m'étais dit, hey, ce serait amusant de voir Darcy et Elizabeth dans la même situation :'-D. Et voilà comment l'idée de cette fanfiction m'était venue en 2014. On est en mars 2025, j'ai enfin fini de l'écrire, ouf.

C'était une belle expérience créative et vraiment marrante, avec un thème pas très commun pour une fanfiction sur Pride & Prejudice :D

Je vous dis à plus tard pour d'autres histoires. Écrire cette fic va sûrement beaucoup me manquer dans les prochaines semaines à venir (Ouh la nostalgie, j'ai presque envie de pleurer là hihihi).

Mais mon aventure avec Darcy, Elizabeth, et tous les autres personnages continue avec un autre format. Depuis plus d'une année maintenant, je me concentre plus sur les animations 2D. J'ai créé une chaîne YouTube où je publie des animations 2D inspirées de Jane Austen et de ses œuvres, dont Pride & Prejudice. Ce sont donc des fan animations.

Si le concept vous intéresse, je vous invite à me rejoindre là-bas et de vous abonner.

Et j'ai un compte Instagram avec le même nom où je publie aussi mes fanarts.

Vous trouverez les liens de ces deux comptes sur mon profil. Donc voilà !

Je tiens à vous remercier de m'avoir suivie jusqu'ici pour cette histoire. Je suis sincèrement reconnaissante pour vos remarques, vos retours, et aussi vos suggestions qui m'ont beaucoup aidée à peaufiner le scénario.

Et enfin, pour finir cette loooongue note d'auteur, c'est le moment ou jamais de me dire une dernière fois ce que vous avez pensé de la fic. Le français n'est pas ma langue maternelle. Je reste ouverte aux critiques constructives. Même dans 5, 10, 20 ans ou plus, je serai toujours là pour lire vos reviews, tant que je suis vivante bien sûr. Alors n'hésitez pas si le cœur vous en dit !

Bye et rendez-vous dans les reviews ! ;)