Bonjour à tous,
Après un récit d'aventure, place à un ... procès plus ou moins joué d'avance.
Chapitre 100: Cicatrices
- Comment te sens tu? demande Astrid.
- Pas pire pas mieux que les jours précédents, répond Harold.
- C'est la même réponse que tu donnes à chaque fois, mais je vois que tu es perturbé. Tu m'inquiètes.
Harold soupire et revient s'assoir près d'Astrid sur un gros rocher, le bruit des vagues vient aider à l'apaisement d'Harold.
- J'aurai pensé ...que le vide que j'ai en moi serai compensé avec la mort d'Ivar, mais il reste persistent et je n'arrive pas à m'en débarrasser.
- Il doit y avoir plus que ça, déclare Astrid. Une simple trahison ne peut pas te faire autant de mal, qu'est-ce qu'il t'a fait de plus?
Plus Astrid insiste, plus Harold se braque et refuse de se dévoiler.
- Harold, je veux t'aider. Mais je ne peux rien faire si tu ne me dit rien.
- J'ai pratiquement tout perdu à cause de lui, déclare le jeune homme.
- De quoi tu parles? Tu es encore en vie, tu as des amis, tu as ...
- ... perdu ma mère et été ostracisé par mon père.
Astrid n'étais pas prête à cette révélation, alors elle dit la seule chose qui lui passe à l'esprit.
- Qu ... Qu... Quoi?
- Ça remonte au moment où nous sommes allés aux Marchés du Nord, nous avons retrouver nos familles à ce moment là et Viggo, ses hommes et les Exilés ont attaqué. J'étais avec ma mère lors de l'attaque, et à un moment donné je l'ai vu au sol avec une énorme mare de sang. Mon père est arrivé ensuite et mon parrain a emmené ma mère sur le navire, c'est à ce moment que Krokmou m'a rejoint et mon père n'a pas trop apprécié.
Harold s'arrête ensuite, n'ayant pas la force de terminer l'histoire. Mais Astrid la devine malgré tout.
- Ton père ... t'as renié?
Harold ne répond et garde le silence, ce qui répond à la question de la blonde.
- J'étais désespéré à ce moment là, et bien mal en point. Je me laisser dépérir et Krokmou m'a amener chez des amies. Elles m'ont soigné, j'ai trouvé le message d'Angus et me voilà. La suite, tu l'as connais.
Harold laissa du temps à Astrid pour tout assimiler.
- Je comprends mieux, déclare la jeune femme. C'était vraiment personnel, et tu tiens Ivar pour responsable de tous tes malheurs. Mais je ne comprends pas pourquoi tu as été ... seul dans ces malheurs.
- Disons que les autres ont été très persuasifs, c'était soit les parents acceptaient les dragons, soit ils ne nous revoyaient plus. Angus m'a confié que ton père avait tellement peur de ta réaction et de celle de ta mère s'il n'avait pas ramené Angus.
- Ma mère aurait été capable de lui faire la peau, sans compter que je lui aurai ...
Astrid ne termine pas sa phrase en voyant l'était d'Harold qui se referme sur lui-même de plus en plus.
- Ha ... Ha... Harold, je suis désolée. Je ne voulais pas ...
- Ne t'inquiète pas, tu ne pouvais savoir.
- Pourquoi? Pourquoi garder secret ce qui t'es arrivé? Je ne comprends pas.
- Parce que l'intérêt est double: tant que tout le monde croit à mon statut d'héritier, mes paroles ont plus de poids dans ce que j'avance. Et puis, ça me permet de voir les vraies intentions des gens, tout en me permettant de rabaisser certaines personnes.
- Je ne te croyais pas comme ça.
- Disons que certaines personnes se vantent trop d'avoir un statut élevé, je me permets de leur rappeler qu'il existe du monde au-dessus d'eux.
- Tu n'es pas sur ton île, donc ton statut ne t'es d'aucune utilité.
- Pas tout à fait, rétorque Harold. Ton père annoncé que j'étais sur Stritz en tant que représentant beurkien à la demande d'Angus pour vous aider avec vos problème de dragons.
- En clair, seuls mon père et mon frère sont véritablement au courant de ta situation.
- Ta mère est également dans la boucle, ainsi que toi maintenant. Je te demanderai de garder cette histoire secret.
- Bien sûr, aucun problème. répond Astrid. Mais tu n'as pas peur que je te tourne le dos après cette révélation.
- Bizarrement, je ne crois pas. C'est n'est pas ton genre.
Astrid rigole et passa toute la journée avec Harold, c'est ce genre de moment qu'Harold avait besoin pour se ressourcer après les évènements des derniers jours. Le lendemain, le jeune beurkien se trouvait dans la hutte du guérisseur.
- Enfin le grand jour, demande Gört. Je vais pouvoir enlever tous ces bandages et te libérer de cette emprise.
- Ils ne me gênaient pas.
- Peut-être, mais tu te voilais la face grâce à eux. Tu ne voulais pas voir ce qu'il y avait en dessous. Et ne le nie pas, tu regardais vers la droite quand je les changeais.
- On ne peut rien te cacher, répond Harold.
- Ce n'est pas à Loki que l'on apprend à faire des malices, tu n'es pas le premier qui réagit de cette façon et tu ne seras pas le dernier.
Gört guette la réaction d'Harold mais ce dernier ne réagit pas, il commence donc à enlever délicatement les bandages d'Harold et observe sa peau. Ne voyant aucun problème, il continue son travail et finit par enlever tous les bandages.
- Eh ben, on dirait que ça a bien cicatrisé. C'est très bien, tu peux aller jeter un coup d'oeil dans la bassine d'eau.
Harold ne bouge pas et reste planté sur le tabouret.
- Tu ne pourras pas tourner la page si tu ne n'acceptes pas ces cicatrices.
Harold prend une profonde inspiration, tourne la tête et commence à inspecter son épaule. Les pointes de la queue du Krokpic ont déchiré sa peau et de multiples cicatrices se trouvent sur l'épaule, le torse et le bras gauche. Harold se lève et s'avance vers la bassine d'eau, Gört sur ses talons pour le retenir au cas où. Le jeune beurkien finit par voir son reflet mais n'arrive pas à détourner les yeux de ce qu'il voit. Gört allait intervenir pour faire sortir Harold de ses pensées quand il déclare:
- Au moins, j'ai encore mon bras ... et je suis en vie.
- Tu reviens de loin, je te l'accorde. Mais tu dois retrouver de la mobilité dans ton bras.
- Alors, rien ne vaut le maniement des armes.
- Je ne suis pas sûr que la chaleur de la forge soit adaptée pour ta rééducation.
- Je ne parlais pas de la forge, je parlais d'autre chose.
- Mais alors, à quoi penses tu?
- Disons que je connais une certaine personne qui serais extrêmement contente de reprendre nos entraînement quotidien.
D'abord perplexe, Gört finit par sourire en supposant l'identité de la personne. Harold se rhabille et se dirige vers maison, il en profite pour prendre ces armes et décide de les affûter après une inspection. Il y passa son après-midi et ne s'immisce pas dans les affaires d'Hérulf, il quitte la forge son travail fini et croise la personne qu'il voulait voir.
- Astrid, tu tombes bien. Je te cherchais.
- Ah bon? Je te manquais déjà?
Harold ne répond pas à la question d'Astrid: au contraire, il sourit et fait perdre patience à la blonde.
- Tu vas me donner ta raison ou bien je te force à me le dire?
- Je suis curieux de voir ça, tu utiliserais quelle méthode?
- La séquestration, répond la stritzienne. Tu as mieux?
- J'ai une meilleure technique et elle marche à tous les coups. Bref, j'ai besoin de retrouver de la mobilité pour mon bras et j'aurais besoin de quelques séances pour me remettre à niveau. Tu vois ce que je veux dire?
- Qu'on va reprendre nos entraînements quotidiens, jubile Astrid. Notre dernière confrontation remonte à une éternité.
- Je savais que ça te ferais plaisir, j'ai directement pensé à toi.
- Je suis honorée, mais ne t'imagine pas que tu auras un traitement de faveur: je serais intransigeante.
- Je n'en doute pas un seul instant.
- On recommence quand?
- Dès demain si tu peux.
- Mmmmmm, je ne sais pas si j'ai de la place pour toi. taquine Astrid.
- Pas de soucis, je demanderai à Angus. déclare Harold en faisant mine de se retourner.
- Pourquoi faut-il toujours que tu prennes tout au pied de la lettre? Tu sais très bien que je n'ai rien de prévu.
- Je sais. Mais dans le domaine de la taquinerie, je veux toujours avoir le dernier mot.
- Tu es énervant sur ce sujet, on te l'a déjà dit?
- Oh oui, et je m'amuse à jouer avec.
Pendant les jours suivants, Harold suivit les entrainement sous la houlette d'Astrid qui se trouve être une personne ... exigeante. Ces entraînements ne sont pas comparables à ceux d'Inghen mais Harold a fini plus d'une fois en sueur et des muscles qui criaient à l'aide. Pourtant au cours de l'un de ces entraînements, un bruit interpella Harold.
- Harold, arrête de bailler aux corneilles et reprend ta série.
- J'ai cru entendre un bruit.
- Ne te cache pas derrière des excuses. Allez, hop.
Harold reprend ses exercices, et s'arrête une nouvelle fois lorsqu'il entend un cri.
- Cette fois, tu l'as bien entendu?
- Oui, répond Astrid. Je me demande ce que c'était.
- J'ai reconnu le cri, mais il n'y a qu'un seul moyen d'être sûr.
Harold quitte la clairière, avec une Astrid sur ses talons.
- Que veux tu dire par "tu as reconnu le cri"? Pour moi, un cri est un cri.
- Et une voix est une voix. Chaque personne a une voix différente, et on arrive à reconnaître le propriétaire de la voix. Les animaux ont tous un cri différent.
- Puisque tu as l'air si sûr de toi, je dirai qu'il s'agit d'un dragon.
- Tu as raison, et je dirais que c'est ... Le voilà.
