FAILURES
N°002
Etre agent du SIS offrait l'avantage d'une occupation à plein temps ainsi que l'assurance, à long terme, de finir complètement paranoïaque. L'emploi bien payé formait aussi aux nombreuses situations critiques possibles, allant de l'infiltration paresseuse à la protection de sa propre vie -et de celles des autres, a contrario.
Theron bénéficiait de plus, d'une réputation solide au sein de la République qui lui ouvrait des accès jamais très officiels mais souvent pratiques. Enfin, s'il devait rendre des comptes sur ses objectifs de mission, il ne devait pas supporter constamment la présence de son supérieur, sur son dos. Et ça, c'était vraiment le pied. Surtout quand on connaissait ses tendances artistiques, encore en cours de débat avec Marcus Trant, le responsable du SIS.
Il ne regrettait rien de son changement professionnel obligé. La morale Jedi avait vite été, avec tout le reste, rangée dans les profondeurs de son esprit. Ces porteurs de sabre et leur sagesse poussiéreuse étaient devenus le cadet de ses soucis. Lui ne s'était jamais senti aussi bien.
Le seul problème, quand on était un agent du SIS, concernait le sommeil. Depuis la récente prise de ses fonctions, il s'était rapidement rendu compte qu'il n'avait plus le temps pour. Il faisait des siestes brèves sur le canapé, entre deux missions de reconnaissance. Tournant à l'alcool et aux boissons énergisantes, il avait contemplé placidement les cernes se creuser sur son visage. Cela ne lui manquait pas tellement, son rythme biologique prenait le coup, progressivement.
De toute façon, les rares fois où il dormait, c'était toujours pour rêver de l'autre.
Ce foutu Sith sans visage ne le laissait jamais tranquille.
