Hermione réfléchit, mordillant l'ongle de son pouce, un tic qu'elle avait toujours en cas de réflexion intense.
— Le Polynectar… Il nous faudrait un mois pour le préparer, à condition d'avoir tous les ingrédients. C'est impossible dans le temps qu'il nous reste.
Ashley leva la main, comme si elle était en classe.
— Mais… Slughorn. Vous vous souvenez ? Pendant le cours de Potions, il nous a parlé d'une collection d'élixirs rares qu'il garde dans son bureau. Je parie qu'il y a du Polynectar.
Harry fronça les sourcils.
— Et pourquoi il aurait ça dans son bureau ?
Hermione roula des yeux.
— Parce que c'est Slughorn. Il adore se vanter de ses trésors. Et avec son obsession pour les potions avancées, c'est logique qu'il ait un flacon de Polynectar sous la main.
Drago esquissa un sourire en coin.
— Alors, Granger, tu proposes qu'on vole un professeur ? Ça te ressemble si peu… c'est rafraîchissant.
Elle lui lança un regard noir.
— Pour réparer nos erreurs, Malefoy, je suis prête à tout.
— Très bien, dit Blaise. Et on s'y prend comment pour accéder à son bureau ? Il est verrouillé magiquement, et je parie qu'il a des protections supplémentaires.
Ashley sourit malicieusement.
— C'est là que j'interviens. Je suis une Serpentard. Je connais quelques astuces pour contourner les systèmes de sécurité de Poudlard. Laissez-moi m'occuper de la porte.
Hermione hésita, mais finit par hocher la tête.
— D'accord. Ashley, tu nous fais entrer. Blaise, tu fais le guet. Drago et moi, on cherche le Polynectar. Mais il faut aussi des cheveux de Crabbe et Goyle. Ils traînent souvent dans la Grande Salle ou près de l'entrée des cachots. On devra récupérer ça avant.
Harry croisa les bras, l'air sceptique.
— Je suppose qu'on n'a pas le choix. Mais si on se fait attraper, c'est ta responsabilité, Hermione.
Drago ricana.
— Potter, c'est mignon que tu sois si protecteur, mais tu vas te détendre. Tout va bien se passer.
Le plan était en place, mais l'exécution promettait d'être aussi gênante que risquée. Ashley, sûre de ses charmes, n'arrêtait pas de sourire avec malice en observant Hermione, qui semblait sur le point de mourir d'embarras.
— Alors, Granger, tu es prête? demanda Drago, un sourire narquois au visage. J'ai hâte de voir tes talents de séduction.
— Je ne vais pas séduire Goyle! siffla Hermione. Ce n'est pas un plan, c'est une humiliation.
Ashley, qui ajustait sa robe d'uniforme pour paraître plus flatteuse, gloussa en secouant la tête.
— Ne t'inquiète pas, Hermione. Moi, je prends Crabbe, et toi, tu t'occupes de Goyle. Ils sont simples à convaincre… enfin, normalement.
— Simples? ironisa Hermione. Et que fait-on si ça ne fonctionne pas? Ces deux-là sont aussi prévisibles qu'un Éruptif enragé.
— Facile, répondit Drago, en croisant les bras, amusé. Si ça échoue, Goyle te rejettera violemment, et je devrai peut-être venir te sauver. Ce sera hilarant. Mais, qui sait? Tu pourrais découvrir que tu es irrésistible, même pour un Goyle.
— Oh, la ferme, Malefoy, grogna Hermione, rouge comme une pivoine.
Blaise, qui observait la scène en silence, intervint avec un sourire narquois.
— Drago, mon vieux, tu sembles bien trop intéressé par cette mission de séduction. Serait-ce de la jalousie?
— Ne sois pas ridicule, Zabini, répondit Drago, un peu trop vite. Je trouve juste que ça a du potentiel comique.
Hermione leva les yeux au ciel, murmurant pour elle-même.
— Merlin, donne-moi la patience de ne pas l'étrangler.
Quelques minutes plus tard, dans un couloir près des cuisines, les deux "cibles" apparurent. Crabbe et Goyle se traînaient, visiblement à la recherche de leur prochain encas.
Ashley s'avança la première, un sourire lumineux collé au visage.
— Salut, les garçons! dit-elle, d'une voix douce.
Crabbe s'arrêta net, clignant des yeux comme s'il voyait un Niffleur danser le ballet.
— Euh… salut, murmura-t-il, perplexe.
Hermione, de son côté, se força à avancer vers Goyle. Elle toussa légèrement pour attirer son attention. Il la regarda, et son visage se transforma immédiatement en une grimace de dégoût.
— Qu'est-ce que tu veux, Sang-de-Bourbe? grogna-t-il.
Hermione pinça les lèvres mais persévéra.
— Je… euh… je voulais juste te dire que… tu as l'air… fort? murmura-t-elle, la voix tremblante.
Drago, caché dans l'ombre avec Blaise, étouffa un éclat de rire.
— C'est ça, ton grand jeu de séduction? Elle va vraiment avoir besoin de moi.
Blaise haussa les épaules.
— J'sais pas, ça a son charme maladroit, ricana-t-il. Goyle va peut-être fondre… ou l'étrangler.
Hermione, sentant que la situation tournait mal, fit semblant de trébucher et attrapa Goyle par le bras. En se rattrapant, elle en profita pour arracher un cheveu discret. Goyle recula, la fusillant du regard.
— T'approche plus jamais de moi! cracha-t-il avant de partir.
Hermione poussa un soupir de soulagement, levant son trophée vers Ashley, qui venait de convaincre Crabbe de lui donner un cheveu sans poser de questions. Elle était presque déçue de ne pas avoir été un plus grand défi.
Drago rejoignit le groupe, applaudit lentement, et lança à Hermione un regard moqueur.
— Impressionnant, Granger. Tu pourrais presque faire carrière dans l'espionnage… si tout le monde était aussi idiot que Goyle.
— Tu veux que je te rappelle à quel point Astoria te suivait partout? répliqua Hermione, piquée.
Blaise éclata de rire.
— Touché, Malefoy. On dirait que Granger a plus de répartie que toi aujourd'hui.
Ashley roula des yeux, coupant court à leur joute verbale.
— Allez, on a ce qu'il faut. On prépare le polynectar et ensuite, à l'action!
Ashley, Hermione, Drago, Blaise et Harry s'étaient regroupés près du hall d'entrée, prêts à mettre leur plan en marche. Le bureau de Slughorn était situé dans un recoin des cachots, bien protégé par des enchantements, mais rien qu'Hermione ne pouvait contourner… en théorie.
— Bien, résuma Hermione, Slughorn a toujours été connu pour sa collection d'ingrédients rares. Si mes recherches sont exactes, il conserve un stock de Polynectar dans un placard scellé. On entre, on prend ce qu'il faut, et on sort.
— Tu veux dire qu'on vole, corrigea Harry, les bras croisés.
— Ce n'est pas du vol si c'est pour une bonne cause, protesta Ashley en tirant Harry par le bras. Allez, ne fais pas cette tête. On sauve Poudlard, non?
— Tu es habituellement le premier à briser les règles Harry, protesta Hermione.
Drago roula des yeux.
— Potter, pour une fois, essaie de ne pas être le Saint-Modèle. Ça pourrait te surprendre.
Hermione leva la main pour couper court aux bavardages.
— On y va. Blaise et Drago, vous restez à l'entrée des cachots pour faire le guet. Ashley, Harry, et moi, on s'occupe du bureau. Et pas de bruit inutile, compris?
Drago esquissa un sourire narquois.
— Tu es encore plus autoritaire que ma mère, Granger. Ça devient presque charmant.
Hermione l'ignora, préférant avancer d'un pas décidé vers les cachots. L'équipe se dispersa, chacun prenant position. Lorsqu'ils atteignirent le bureau de Slughorn, Ashley tira sa baguette et analysa rapidement les enchantements.
— Lumos Maxima, murmura-t-elle, éclairant la serrure d'un doux halo. C'est une sécurité de niveau intermédiaire. Je devrais pouvoir… là!
Un déclic retentit, et la porte s'entrouvrit.
— Impressionnant, admit Harry à contrecœur. Maintenant, dépêchons-nous.
Ils entrèrent en silence. Le bureau était un mélange de désordre organisé et de luxe académique: des chaudrons bouillonnaient doucement sur des étagères, et des fioles étiquetées s'alignaient impeccablement. Au fond, un placard protégé par une vitre enchantée attirait immédiatement leur attention.
— C'est là, chuchota Hermione. Harry, garde la porte.
Harry soupira mais obéit, se postant près de l'entrée. Hermione et Ashley s'approchèrent du placard, Ashley examinant les protections. Elle lança un sort d'analyse, et des runes brillèrent faiblement sur la surface.
— Hmm… une barrière anti-effraction classique. Donne-moi une minute.
Harry surveillait les alentours, nerveux, tandis qu'Ashley jetait un sort pour désactiver les runes. La vitre se rétracta en silence, révélant une étagère contenant plusieurs fioles de Polynectar, prêtes à l'emploi.
— Jackpot, souffla-t-elle en attrapant deux fioles. On sort.
Mais à ce moment-là, des pas retentirent dans le couloir. Harry fit un signe pressant.
— Dépêchez-vous, quelqu'un arrive.
Hermione et Ashley se précipitèrent hors du placard, la porte se refermant derrière eux. Ils sortirent à temps pour croiser Blaise et Drago, qui avaient déjà repéré le professeur Slughorn se dirigeant vers eux.
— On bouge! murmura Blaise, tirant Drago par le bras.
Ils disparurent dans l'ombre des couloirs, le cœur battant à tout rompre, tandis que Slughorn marmonnait sur ses chaudrons oubliés.
La nuit était glaciale lorsque le groupe se retrouva près de la lisière de la forêt interdite. Harry, sous sa cape d'invisibilité, marchait silencieusement derrière Hermione et Drago, tous deux armés de fioles de Polynectar. Ashley et Blaise, eux, restaient eux-mêmes, en appui stratégique.
— On est vraiment sûrs que c'est une bonne idée? murmura Blaise, en croisant les bras. J'ai encore en tête le désastre des cheveux…
— Les cheveux, c'est réglé, répondit Hermione avec un soupir. Ce qu'il faut régler maintenant, c'est la mission.
Elle ouvrit la fiole de Polynectar qu'elle tenait et fit une grimace.
— Crabbe et Goyle… vraiment? Ça devait être le choix le moins glamour possible, ajouta-t-elle, avant de boire à contrecœur.
Ashley rit doucement tandis que Hermione se transformait en un Crabbe massif. Drago, un sourire narquois aux lèvres, vida sa propre fiole et devint un Goyle imposant.
— Pas si mal, Granger, ricana Drago, la voix rauque. Tu pourrais presque t'habituer à être quelqu'un d'aussi… volumineux.
— Oh, tais-toi, répondit-elle, exaspérée. On n'a pas le temps pour tes commentaires.
Harry, toujours invisible, murmura:
— On y va?
Hermione, désormais sous les traits de Crabbe, hocha la tête.
— Oui. Ashley et Blaise, vous restez à l'arrière. Si quelque chose tourne mal, vous intervenez. Harry, tu restes avec nous et tu surveilles nos arrières.
Ashley leur fit un signe de la main, un sourire confiant sur le visage.
— Bonne chance. Essayez de ne pas trop apprécier vos nouveaux corps.
Drago/Goyle roula des yeux avant de se tourner vers la direction du repaire de Nott.
Le groupe avançait silencieusement, Hermione et Drago en tête, jouant leurs rôles de manière convaincante. Les gardes devant l'entrée principale ne leur prêtèrent même pas attention, les prenant pour les véritables Crabbe et Goyle.
Une fois à l'intérieur, les couloirs sombres et étroits les conduisirent vers le sous-sol. La tension était palpable. Hermione marmonnait des instructions à voix basse à Drago.
— On entre, on récupère l'objet, et on sort. Pas de blagues, Malefoy.
— Moi? Des blagues? Tu me confonds avec Weasley, répondit-il.
Harry, invisible, murmura:
— Silence, vous deux.
Ils eurent de la difficulté à trouver où était la pièce secrète dans ce manoir en labyrinthe. Ils atteignirent finalement une porte ornée de runes magiques. Hermione se mit au travail pour désactiver les protections, mais les voix qui résonnaient au loin se rapprochaient dangereusement.
— Blaise et Ashley nous couvrent, chuchota Harry, prêt à agir si nécessaire.
La porte s'ouvrit enfin, révélant une salle remplie d'artefacts magiques. Hermione repéra immédiatement une boîte ornée de gravures complexes. Elle la saisit avec précaution.
— C'est ça, murmura-t-elle.
Mais alors qu'ils se retournaient pour partir, un éclair de lumière illumina la pièce, et la porte claqua violemment. Théo Nott, accompagné de deux autres Serpentards, se tenait devant eux, un sourire cruel sur le visage. Hermione déposa la boîte subtilement à l'endroit ou elle l'avait prise.
— Vous pensiez pouvoir vous en sortir si facilement? dit-il en pointant sa baguette vers eux.
Cela faisait près d'une heure qu'Hermione et Drago avaient bu le Polynectar. Les effets commençaient à s'estomper: Hermione sentait ses doigts s'affiner légèrement, tandis que Drago se surprenait à retrouver une posture plus droite, inhabituelle pour Goyle.
Théo Nott était devant eux, flanqué de deux autres Serpentards: Miles Bletchley, un sixième année au regard froid, et Harper, un garçon plus jeune mais tout aussi hargneux.
— Crabbe, Goyle, qu'est-ce que vous fichez ici? Je ne vous ai pas appelés, fit-il d'un ton tranchant.
Drago fit de son mieux pour imiter l'air balourd de Goyle. Il haussa lourdement les épaules et répondit d'une voix traînante:
— Bah… on s'baladait… et euh… on a entendu un bruit… alors on est venus voir.
Théo haussa un sourcil, clairement dubitatif. Il croisa les bras, laissant son regard glisser sur les deux intrus.
— Depuis quand vous prenez des initiatives? C'est bien la première fois que vous réfléchissez assez pour poser des questions. Vous avez avalé une potion d'intelligence ou quoi?
Miles Bletchley gloussa doucement, mais son regard scrutateur ne quittait pas Hermione. Harper, quant à lui, jouait avec sa baguette, visiblement impatient.
Hermione tenta de masquer son malaise. Elle leva les bras comme pour se gratter maladroitement l'arrière de la tête, espérant cacher que sa manche devenait trop large pour son bras rétréci.
— Euh… on s'est dit que… si quelqu'un essayait de voler quelque chose… euh… il fallait qu'on surveille? bafouilla-t-elle avec une voix grave forcée.
— On surveille toujours, ajouta Drago avec un sourire idiot.
Mais Théo n'était pas dupe. Il se rapprocha, ses yeux se plissant de plus en plus.
— Vous êtes vraiment bizarres aujourd'hui, murmura-t-il en serrant sa baguette. Montrez-moi vos visages. Maintenant.
Hermione et Drago échangèrent un regard paniqué. C'était la fin: le Polynectar avait atteint ses dernières secondes. Déjà, Drago sentait ses épaules s'affiner et sa mâchoire se redéfinir. Hermione, quant à elle, commença à rétrécir légèrement en hauteur.
— Qu'est-ce que…? s'exclama Théo en reculant, stupéfait, en voyant leurs transformations reprendre.
Miles, d'abord interloqué, sortit à son tour sa baguette, tandis que Harper faisait un pas en avant, l'air ravi à l'idée d'une confrontation.
À cet instant, Harry, toujours dissimulé sous sa cape, profita de la diversion pour s'approcher discrètement de la boîte contenant les artefacts. Il tendit les mains vers l'objet qu'Hermione avait décrit: une petite pierre taillée, luisant d'une lumière bleutée, censée réparer le Retourneur de temps.
— Ils ne sont pas Crabbe et Goyle! s'écria Harper. On s'est fait avoir!
Théo, cependant, avait les yeux rivés sur Hermione et Drago. Sa surprise se mua rapidement en rage. Il pointa sa baguette vers eux.
— Vous avez osé! Vous avez osé vous infiltrer? hurla-t-il. Vous êtes finis!
Mais avant qu'il ne puisse lancer un sort, Ashley et Blaise firent irruption dans la salle. Ashley, un sourire narquois aux lèvres, se posta entre Théo et ses cibles.
— Calme-toi, Nott, fit-elle, feignant l'insouciance. Tu te fais des films: pourquoi tu hurles?
— Des traîtres? Tu parles de tes propres plans foireux, je parie? coupa Blaise en croisant les bras. Je savais que tu tramais quelque chose.
Miles et Harper échangèrent un regard, incertains. L'arrivée soudaine d'Ashley et Blaise semblait les déstabiliser.
Théo lança un regard meurtrier à Blaise, mais l'intervention avait suffi à détourner son attention de Harry, qui glissa rapidement l'artefact sous sa cape.
Théo serra les dents en voyant Blaise se poster devant lui, à moitié amusé et provocateur.
— Blaise, t'as aucun droit de te mêler de ça, siffla-t-il.
— Ah, mais je ne me mêle pas. Je suis juste venu m'assurer que tu ne ferais pas de bêtises, répondit Blaise, un sourire narquois au coin des lèvres. Et devine quoi? Trop tard.
— Toi aussi, tu veux jouer au traître? ajouta Harper, sa baguette tremblant légèrement dans sa main. C'est une vraie infection, les gens comme vous.
Ashley, quant à elle, restait silencieuse, scrutant chaque mouvement des Serpentards. Elle savait que la tension était à son comble, et un faux pas de leur côté pourrait tout faire échouer.
Drago, dont les traits étaient redevenus les siens, avança légèrement pour faire face à Théo.
— Laisse tomber, Nott, fit-il d'une voix glaciale. T'as perdu. On sait tout sur tes plans et on a ce qu'il faut pour te neutraliser.
— Neutraliser? ricana Théo. Tu crois vraiment que je vais rester là sans rien faire?
Miles lança un regard nerveux à Théo, clairement moins sûr de lui.
— Et c'est quoi, "ce qu'il faut"? Vous n'avez aucune preuve, aucun soutien.
Mais Théo n'eut pas le temps d'aller plus loin. Blaise, en un geste rapide et précis, sortit sa baguette et visa la main de Harper, désarmant le jeune Serpentard d'un Expelliarmus maîtrisé. L'arme vola à travers la pièce et atterrit aux pieds d'Ashley, qui la récupéra avec une élégance exaspérante.
— J'aurais dû faire ça plus souvent, plaisanta Blaise en haussant un sourcil. On se sent puissant, tout d'un coup.
Miles, hésitant, recula légèrement, mais Théo ne semblait pas prêt à abandonner. Il pointa sa baguette droit sur Hermione, ses yeux brûlant de colère.
— C'est fini, Nott, intervint Drago, sa voix tranchante comme un couteau. Tu te rends compte que tout ce que tu fais ici ne fait que te condamner un peu plus?
— La ferme, Malefoy! Je suis fatigué que tu joues les héros. T'es qu'un lâche. Tu te caches derrière tes "nouvelles idées" et ton "faux progressisme", mais au fond, t'es comme nous. Un pur produit de cette maison. Et je vais te le prouver.
Avant que quiconque ne réagisse, Théo lança un Sectumsempra directement vers Hermione. La brune, qui tentait de déchiffrer les runes sur un mur à l'arrière, eut à peine le temps de lever la tête.
— Protego Maxima ! hurla Drago en se jetant devant elle, sa baguette déviant le sortilège avec une force presque désespérée.
La barrière d'énergie éclata sous l'impact, projetant Drago en arrière. Hermione tomba à genoux, ses yeux écarquillés d'effroi.
— Drago! cria-t-elle en se précipitant vers lui.
Il grogna, une main sur son épaule où une partie de l'attaque l'avait touché. Un filet de sang coulait sur sa chemise. Mais il se redressa rapidement, ses yeux remplis de rage et de détermination.
— Ça suffit, Nott, siffla-t-il. Tu viens de faire la pire erreur de ta vie.
D'un mouvement rapide, il lança un Stupefix, mais Théo esquiva avec une agilité surprenante. Harper, quant à lui, profita de la distraction pour attaquer Hermione à son tour.
— Expelliarmus ! s'écria Ashley, désarmant Harper à temps. Elle lui lança un sourire moqueur. J'ai toujours été meilleure que toi en duel, tu sais?
Au même moment, Blaise s'interposa entre Miles et Hermione, lui lançant un sort de stupéfaction qui le fit tomber inconscient.
— Je te couvre, Hermione! cria-t-il.
Drago, quant à lui, était déjà debout, son regard fixé sur Théo.
— Si tu t'en prends encore à elle, je te jure que je te détruirai, murmura-t-il d'une voix si basse que seule Hermione l'entendit.
Elle sentit son cœur se serrer. Drago Malefoy, prêt à risquer sa vie pour elle. Cette idée était à la fois réconfortante et terrifiante.
Théo, voyant que ses alliés étaient soit désarmés, soit inconscients, recula lentement, sa baguette toujours levée.
— Vous ne gagnerez pas, dit-il en serrant les dents. Vous n'avez aucune idée de ce que vous êtes en train de déclencher.
Il lança une dernière attaque avant de transplaner hors de la pièce, mais cette fois, Hermione fut prête.
— Protego ! répondit-elle avec fermeté.
Le sort ricocha et alla frapper un mur à côté, laissant une trace noire brûlée.
La salle tomba dans un silence lourd. Drago s'effondra sur une chaise, sa respiration haletante. Hermione s'approcha, visiblement inquiète.
— Tu es blessé… murmura-t-elle.
— Ce n'est rien, Granger, répondit-il avec un faible sourire. Tu devrais voir l'état de mon ego, par contre.
Blaise et Ashley échangèrent un regard complice.
— Bon, on ne va pas se mentir, c'était une sacrée pagaille, fit Blaise. Mais au moins, on a l'artefact.
Ashley hocha la tête, tenant précieusement l'objet dans ses mains.
— On doit partir avant que quelqu'un d'autre n'arrive, dit-elle. On soignera Drago une fois qu'on sera en sécurité.
— Ouais… et réfléchissez bien à la façon dont vous allez me remercier, lança Blaise avec un sourire en coin.
Drago leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de sourire faiblement.
Ils quittèrent la pièce, laissant derrière eux une scène de chaos. Mais au fond, chacun savait que la véritable bataille ne faisait que commencer. Ils transplanèrent jusqu'à Poudlard.
Hermione entra en boitant légèrement, soutenue par Drago, dont la chemise était imbibée de sang au niveau de l'épaule. Les autres les suivirent de près, Blaise et Ashley portant l'artefact tandis qu'Harry, visiblement inquiet, jetait des coups d'œil nerveux aux deux blessés.
— Super, vous avez décidé de rivaliser pour le titre de l'élève le plus amoché? lança Blaise avec un sourire moqueur en déposant l'objet sur une table.
— Tais-toi, Zabini, grogna Drago en s'écroulant sur un fauteuil. Il porta une main à son épaule, grimaçant sous l'effet de la douleur.
Hermione, malgré son propre état, s'approcha de lui.
— Drago, laisse-moi voir! dit-elle, le ton à moitié autoritaire, à moitié inquiet.
— Je vais bien, Granger, répliqua-t-il sèchement, bien qu'il ne se soit pas éloigné. Elle écarta doucement sa main pour examiner la plaie, ses doigts frôlant sa peau.
— Tu vas bien? Tu es littéralement couvert de sang! répliqua Hermione, son regard s'assombrissant en voyant l'entaille. Où est la trousse de secours?
Ashley fouilla dans la pièce et en sortit une boîte en métal qu'elle posa à côté de Hermione.
— Tiens, soigne ton héros, Granger, dit Ashley avec un sourire en coin.
— Son héros? répéta Blaise, faussement outré. Je prends des notes, là. Épisode numéro 27 de 'Drago joue les chevaliers pour une Gryffondor'. Fascinant.
— Oh, ferme-la, Blaise, rétorqua Drago, détournant les yeux pour cacher un léger sourire.
Hermione nettoyait déjà sa blessure avec soin, mais son irritation montait.
— Tu es insupportable, dit-elle en serrant un peu plus fort qu'il ne le fallait.
— Aïe! s'exclama-t-il, un sourire narquois. Je te rappelle que je t'ai sauvée, Granger. Un peu de gratitude ne te tuerait pas.
— Sauvée? C'est toi qui t'es jeté devant ce sort! C'était complètement irresponsable! Elle posa une compresse sur sa plaie avec un mélange d'agacement et de douceur.
— Ah, c'est sûr que tu te précipites dans le danger avec tellement de grâce, toi, rétorqua Drago. Il fronça les sourcils mais son regard restait rivé sur elle.
Harry, jusque-là silencieux, explosa soudain.
— Vous êtes tous les deux cinglés! Il pointa tour à tour Drago et Hermione. On a failli tout perdre pour ce plan ridicule! Et vous voilà en train de vous disputer comme si rien n'était!
— Potter, si tu veux bien t'éloigner de mon oreille, ça m'arrangerait, répondit Drago avec désinvolture. Je t'entends parfaitement.
— Il a raison, Drago, ajouta Ashley en croisant les bras. Vous auriez pu mourir!
— Mais on ne l'a pas fait, intervint Hermione. Elle posa un dernier bandage sur la plaie avant de se laisser tomber sur un fauteuil, épuisée. On a récupéré l'artefact. C'est ce qui compte.
— Et toi, Granger? demanda Blaise avec un faux sérieux en se tournant vers elle. Je note quoi? Épisode numéro 3 de 'Hermione panique pour Drago'? Vous savez, je pourrais écrire un livre.
Un éclat de rire d'Ashley détendit un peu l'atmosphère, mais Hermione rougit furieusement, évitant de croiser le regard de Drago.
Harry soupira, passant une main sur son visage.
— Ce que je vois, c'est que tout ça a été un vrai désastre, marmonna-t-il. Et on n'a même pas encore résolu le problème.
Hermione releva la tête, ses traits adoucis.
— On le résoudra, Harry, dit-elle avec conviction. Maintenant, reposez-vous tous. On reprendra les discussions demain.
Drago hocha la tête, évitant lui aussi de croiser son regard. Mais lorsqu'elle se leva pour s'éloigner, il murmura à voix basse:
— Merci, Granger.
Elle s'arrêta, surprise, mais elle ne dit rien. Son cœur battait plus vite, un léger sourire sur les lèvres.
Blaise, voyant l'échange, secoua la tête.
— C'est officiel, dit-il en se penchant vers Ashley. On vit dans une comédie romantique. J'ai besoin d'un verre.
Ashley et Harry éclatèrent de rire, et Blaise les suivit jusqu'à la porte. Ils prirent congé, retournant à leurs salles communes respectives.
Un silence apaisant s'installa. Drago s'étira légèrement, grimaçant à cause de sa blessure.
— Tu devrais te reposer aussi, dit Hermione en croisant les bras, son ton adouci.
— Seulement si tu fais de même, répondit-il avec un sourire narquois.
Elle roula des yeux mais finit par lui sourire à son tour. Chacun rejoignit son lit, la tension de la journée s'atténuant peu à peu, laissant place à une douce sérénité.
Harry, Blaise et Ashley marchait vers leur salle commune, leurs pas résonnant doucement dans les couloirs sombres et silencieux du château. La lumière des torches vacillantes éclairait leur chemin, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre.
— Alors, on est censé dormir tranquillement après tout ça? demanda Harry, d'un ton teinté de sarcasme.
Ashley soupira, les bras croisés.
— Je sais que c'est beaucoup, mais on n'a pas vraiment le choix. Ils comptent sur nous.
— Et toi, t'as pas l'impression qu'ils te mettent trop en danger? répliqua Harry, s'arrêtant pour la fixer du regard.
Blaise leva un sourcil et glissa ses mains dans ses poches, son expression mi-moqueuse, mi-curieuse.
— Potter, si tu penses qu'Ashley ne sait pas ce qu'elle fait, tu la sous-estimes. Et ça, c'est insultant. Pas vrai, Ashley?
Elle roula des yeux, agacée.
— Blaise, arrête de jeter de l'huile sur le feu. Et Harry, je sais ce que je fais. Si je pensais que c'était trop dangereux, je serais la première à me retirer. Mais on parle de sauver le monde sorcier, là. Tu comprends ça, non?
Harry resta silencieux un instant, le visage fermé.
— Je comprends. Mais je veux juste que tu restes prudente.
Ils reprirent leur marche, les tensions s'apaisant légèrement. Blaise, marchant à côté d'Ashley, tourna la tête vers elle.
— Tu sais, c'est impressionnant de te voir gérer tout ça. Mais… pourquoi t'impliquer autant? Tu pourrais simplement rester en dehors de tout ce chaos.
Ashley ralentit légèrement, baissant les yeux.
— Parce qu'ils m'ont sauvée. Et… parce que j'ai foi en eux.
Harry observa cet échange en silence, une lueur d'incertitude dans les yeux. Ils arrivèrent à l'intersection où leurs chemins se séparaient.
— Bonne nuit, Potter, lança Blaise avec un sourire amusé. Essaie de dormir, tu en as besoin.
Harry le regarda, hésitant entre une réplique acerbe et un simple "bonne nuit", mais il choisit la deuxième option et se dirigea vers la tour de Gryffondor.
Ashley et Blaise continuèrent leur chemin vers les cachots.
— Il t'aime vraiment, hein? murmura Blaise.
— Harry? Oui, évidemment. Mais… ce n'est pas toujours facile.
Blaise hocha la tête, pensif.
— Aucun amour ne l'est, Ashley. Bonne nuit.
Il s'éloigna, la laissant seule avec ses pensées.
Drago et Hermione étaient allongés sur leurs lits respectifs dans la salle sur demande. Le silence était lourd, ponctué seulement par le crépitement du feu dans la cheminée. La lumière dansante projetait des ombres vacillantes sur les murs, illuminant à peine leurs visages.
— Tu ne dors pas, n'est-ce pas? demanda Hermione, sa voix douce, presque un murmure. Elle fixait le plafond, mais ses pensées étaient ailleurs.
— Toi non plus, répondit Drago d'un ton égal.
Un long moment passa, le silence s'étirant entre eux comme un voile fragile prêt à se déchirer. Finalement, Hermione rompit le silence, sa voix trahissant une hésitation inhabituelle.
— Je ne comprends pas pourquoi je ne me sens pas soulagée. On a l'objet, on peut tout réparer. Mais… je sais pas, quelque chose me tracasse.
Drago se redressa légèrement sur son lit, ses cheveux en bataille témoignant de l'épuisement accumulé. Il passa une main distraite sur son visage, son regard fixé sur le feu.
— Parce que tu ne veux pas que ça s'arrête, Granger.
Hermione se tourna vers lui brusquement, son expression mêlée de choc et de confusion.
— Pardon? Qu'est-ce que tu veux dire?
Drago posa ses coudes sur ses genoux, se penchant légèrement en avant. Il évitait son regard, comme s'il pesait soigneusement ses mots.
— Ce que je veux dire, c'est qu'ici, dans cette salle, on est nous. Pas les doubles. Pas les versions qu'on prétend être devant tout le monde. Juste… nous. Et peut-être qu'une partie de toi ne veut pas perdre ça.
Hermione ouvrit la bouche, prête à riposter, mais aucun mot ne vint. Parce qu'une part de ce qu'il disait résonnait en elle, bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle détourna le regard, serrant légèrement les draps de son lit.
— C'est absurde, Malefoy, murmura-t-elle enfin. Ce qu'on est… c'est un mensonge, un rôle qu'on joue pour réparer nos erreurs.
Drago se leva doucement, traversant la pièce avec une lenteur délibérée. Il s'arrêta à quelques pas de son lit, les bras croisés.
— Un mensonge, hein? demanda-t-il, un sourire en coin. Alors pourquoi ça te fait autant réfléchir?
Hermione se redressa à son tour, ses joues légèrement rouges. Elle soutint son regard, son cœur battant un peu trop vite.
— Parce que… ça n'a rien à voir avec la mission. Ce qu'on ressent… ça complique tout, avoua-t-elle finalement, à mi-voix.
Drago resta immobile, son expression changeant, passant de la moquerie habituelle à quelque chose de plus vulnérable. Il s'approcha, s'asseyant doucement au bord de son lit, à quelques centimètres d'elle.
— Alors peut-être qu'il est temps d'arrêter de se compliquer la vie, murmura-t-il.
Hermione sentit son souffle se bloquer dans sa poitrine. Il était si proche maintenant que son parfum, mélange familier de cèdre et d'un soupçon d'amertume, l'enveloppait.
— Drago… souffla-t-elle, incertaine.
— Pour une fois, Granger, laisse tomber le contrôle, dit-il, son regard ancré dans le sien.
Elle hésita un instant, mais seulement un instant. Elle combla la distance entre eux, ses lèvres trouvant les siennes dans un baiser brûlant, désespéré. Sa main glissa instinctivement dans ses cheveux en bataille, approfondissant l'instant.
Drago répondit avec une intensité égale, ses mains trouvant sa taille, la rapprochant encore. Le temps sembla s'arrêter alors que le feu dans la cheminée crépitait doucement, témoin silencieux de leur moment volé.
Ils se séparèrent à contrecœur, leurs souffles mêlés, leurs fronts pressés l'un contre l'autre.
— Je suppose qu'on ne peut plus appeler ça un mensonge, murmura Drago, un sourire légèrement tremblant sur les lèvres.
Hermione rit doucement, son visage encore près du sien.
— Non, murmura-t-elle. Je suppose que non.
Ils restèrent ainsi un moment, immobiles après leur baiser, leurs regards encore ancrés l'un dans l'autre. Le feu continuait de crépiter dans la cheminée, remplissant le silence d'une chaleur apaisante.
Hermione finit par reculer légèrement, son visage encore rougi. Elle baissa les yeux, hésitante, mais sa voix brisa doucement le silence.
— Drago…
— Hm? murmura-t-il, son ton plus doux qu'il ne l'avait peut-être jamais été.
— Est-ce que… est-ce que tu pourrais… rester avec moi, cette nuit? Juste… dormir, précisa-t-elle rapidement, gênée. Je ne sais pas… j'ai besoin de savoir que tu es là.
Drago resta un instant interdit. La surprise passa rapidement sur son visage avant qu'il ne se radoucisse, ses traits s'adoucissant davantage.
— Granger… tu réalises que tu viens de me demander ça à moi, le Serpentard sarcastique et insupportable?
Elle lui lança un regard légèrement irrité, mais avec un sourire en coin.
— Oui, Malefoy. À toi. Insupportable, peut-être, mais pas sarcastique… pour une fois.
Drago esquissa un sourire avant de hocher la tête.
— D'accord, murmura-t-il simplement. Mais ne te plains pas si je prends toute la couverture.
Hermione leva les yeux au ciel, mais son sourire trahissait un certain soulagement. Elle remonta sur son lit pour se décaler et lui faire de la place. Drago s'installa à côté d'elle, maladroitement d'abord, avant de trouver une position où ils se sentaient tous les deux à l'aise.
Le silence retomba, mais cette fois, il était rassurant, comme une étreinte invisible qui les enveloppait. Hermione sentit sa respiration se calmer alors qu'elle se lovait légèrement contre son épaule. Drago, bien que tendu au début, finit par se détendre, posant prudemment un bras autour d'elle.
— Bonne nuit, Granger, murmura-t-il.
— Bonne nuit, Drago, répondit-elle, ses paupières se fermant doucement.
Le feu continua de danser dans la pièce, témoin d'un moment rare et fragile. Pour la première fois depuis qu'ils étaient coincés dans cette mission folle, aucun d'eux ne se sentait seul.
